21 novembre, 2016

Le grand retour des prix de marché

Le lecteur attentif (et ancien) se souviendra que je peste depuis des années contre la suffisance des banquiers centraux qui se prennent à l’évidence pour les nouveaux «maitres du monde». L’idée centrale de nos nouveaux maitres a été d’empecher toute volatilité (si ce n’est à la hausse) dans les marchés financiers, en intervenant massivement sur les prix d’un nombre choisi d’actifs (obligations longues émises par des états, indices boursiers, monnaies etc..).

Ce qui veut dire que tous ces prix sont faux.

Et cela s’est fait bien sur sous les acclamations des hommes de Davos et autres oints du Seigneur qui toujours et partout préfèrent le capitalisme de connivence à une robuste concurrence.  Or, comme je ne cesse de l’écrire, la Liberté (avec un grand L)  à l’intérieur d’un pays ou d’une zone économique est une et indivisible.

Par là , je veux dire que si quelque part dans un système nous avons une majorité de prix qui cessent d’être libres, alors automatiquement ce système cessera d’être démocratique, et cela assez rapidement. Un système de prix libres et une démocratie sont l’envers et l’endroit d’une même pièce de monnaie. Pile vous avez la démocratie, face un système concurrentiel pour les biens et services.

Or, il se trouve que certains des pays que je suis depuis toujours ont de solides traditions démocratiques qui impliquent que ces peuples n’aiment guère ceux qui prétendent savoir mieux que les électeurs ce qui est bon pour eux,  et ces traditions démocratiques se sont exprimées fortement dans deux de ces pays tout récemment, la Grande Bretagne et les USA.En Grande -Bretagne, nous avons eu le Brexit, aux USA l’élection de monsieur Trump et ces deux élections veulent dire la même chose : les peuples se réveillent et la déroute des technocrates  ne fait que commencer.

Si cette analyse est la bonne, alors il me semble que je devrais commencer à voir apparaitre dans le système économique des signes que la période de glaciation mortifère que les hommes de Davos ont imposé au monde depuis prés de vingt ans est en train de se terminer.

En d’autres termes, je devrais commencer à voir toute une série de PRIX qui commencent à bouger, se découplant des faux prix tels qu’ils étaient fixés par les banquiers centraux pour revenir à des prix de marché, c’est-à-dire des prix fluctuants au gré de l’offre et de la demande. Pour faire simple, si politiquement nous sommes entrain de revenir à la démocratie, alors économiquement  nous ne pouvons pas ne pas retourner en même temps vers un système de prix libres. Et c’est ce que je vois partout.

Le dégel a commencé.

Le premier prix à se libérer a été la Livre Sterling et j’ai déjà écrit sur ce que cela voulait dire.

Depuis l’élection de monsieur Trump, les choses s’accélèrent…Ce cher Donald a fait campagne sur des thèmes protectionnistes et anti immigration « illégale ». Ces deux thèmes impactent gravement l’un des pays voisins des Etats-Unis, le Mexique. Et cela se voit très nettement dans le cours de change de la monnaie Mexicaine qui se retrouve à des niveaux de sous évaluation que je n’avais plus vu depuis la crise dite de la Tequila en 1995-1996…

Aujourd’hui, quiconque aurait le courage d’acheter une obligation mexicaine pourrait espérer gagner prés de 40 % en trois ans (en dollars) si le peso retournait vers sa parité des pouvoirs d’achat ; le calcul est simple : +45 % retour a la PPA, +5 % de différence sur les taux, -5 % parce que l’inflation au Mexique est plus forte qu’aux USA.

mexico-purchasing-parity-in-french

Le Peso Mexicain 45 % sous évalué, voila qui est un coup terrible pour l’Argentine, le Chili, le Brésil voir le Canada et bien sur les Etats-Unis et la zone Euro.Un autre prix est en train de se libérer et de monter de façon tout à fait remarquable : les taux longs aux USA sur les obligations gouvernementales et du secteur privé. Depuis la fin Juin, les taux longs sur le trente ans américain sont passés de 2.20% à 3.03 % au moment où j’écris ces lignes. Et du coup, les taux longs commencent aussi à monter en Europe… ce qui veut dire que la BCE va devoir enregistrer des pertes épouvantables, tout simplement parce qu’elle a acheté des tombereaux d’obligations à des prix n’ayant rien à voir avec la réalité.

Bien évidemment, cela veut dire que les pays qui ont été crucifiés par l’euro vont devoir payer plus cher pour leur dette, ce qui leur est quasiment impossible puisqu’en Italie, déjà, les taux d’intérêts sont au dessus du taux de croissance de l’économie. Ce qui veut dire que l’Italie est dans une trappe à dette, qui se caractérise par la dette croissant plus vite que la richesse créée, ce qui ne peut pas ne pas se terminer par une faillite.

Et donc, il me semble que les Italiens vont voter NON à leur prochain referendum et que monsieur Renzi va devoir s’en aller, en convoquant les électeurs aux urnes.  Ces élections devraient avoir lieu quelque part dans le premier semestre de 2017, à peu prés en même temps que les élections Françaises et un peu après les élections néerlandaises.

Et ces élections vont être de fait un peu partout un referendum sur l’Europe et nulle part le vote est plus incertain qu’en Italie.

Si le mouvement des cinq étoiles, acoquiné avec la ligue du Nord et ce qui reste du parti de monsieur Berlusconi (tous favorables à  la sortie de l’Italie), semblent avoir ne serait ce qu’une chance raisonnable de l’emporter, alors je peux assurer le lecteur que le marché obligataire Italien va devenir complètement incotable et que les taux longs vont passer ‘’ au travers du toit » bien avant que l’élection n’ait lieu, ce qui rendra le résultat complètement inéluctable.

Pour moi en tout cas (et je peux me tromper, ca m’est arrivé fréquemment), il me semble tout à fait évident que l’Italie va voter non au referendum et voter ensuite pour sortir de l’Euro et donc de l’Europe.

Si j’ai raison, cela veut dire que tous les actifs dont les prix ont été faussés par la BCE (et je songe ici aux obligations françaises, italiennes, espagnoles, Portugaises) vont voir leurs prix s’écrouler bien avant que les élections n’aient lieu, un peu comme le peso Mexicain a baissé bien avant que l’élection de monsieur Trump ne devienne une réalité.

Et cela va rendre la tache de monsieur Draghi impossible (ce qu’elle était déjà).

Comment un Italien pourrait t’il rester a la tète de la BCE si l’Italie quitte l’Europe… ?

Bref, la BCE d’ici quelque temps risque de n’être qu’une structure de défaisance où chacun des anciens participants au capital essaiera de limiter au maximum les pertes de son pays.

Voila qui va faite le jeu de l’AFD en Allemagne qui milite depuis le début pour le retour au DM, et qui aura eu raison sur toute la ligne.

Sans parler du boulevard que ces événements vont créer en France pour le FN et pour Marine…

Conclusion

En 2002, dans des Lions menés par des ânes, j’écrivais tristement que l’Euro allait tuer l’Europe que j’aimais.

Voila qui est fait.

Il ne reste plus qu’à entériner le désastre pour repartir de zéro.

La grande question politique des années qui viennent va donc être : Comment sauver l’Europe après le désastre de l’euro?  Et avec qui ?

Je suis loin d’avoir la réponse.

Mais cela implique d’abord que tous les hommes politiques qui nous ont amené dans ce désastre soient virés.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai des doutes.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

36 Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • chatelain

    26 novembre 2016

    Merci de ce nouvel article tres instructif.

    Dans le cas d’une crise obligataire, sachant que beaucoup d’epargnants francais ont des fonds en euro, que risque t il de se passer? Quelle strategie adopter pour se proteger en attendant le krach?

    Merci.

    Répondre
    • Le Bec Bruno

      27 novembre 2016

      Cher Monsieur Gaves,

      Je suis depuis quelques années vos écris et vos interventions sur Bfm et votre site internet. Je pense que intérieurement vous devez bien rire des ridicules économistes avec lesquels vous discuter avec la langue de molière laquelle vous maniez très bien, avec humour et délicatesse contre je ne sais dialecte inentelligible. Je peux malgré que je sois un modeste enseignant de francais en Allemagne lorsque je lis vos ouvrage et écoute vos dires je me régale d´un véritable et authentique francais et constructif.Et si vous le dites il n´existe plus d ´intellectuel en France vous avez sans doute raison. Puis je me permettre de vous donner à mon sens la palme des intellectuels restants ainsi que Etienne klein et Pierre Hillard.

      Meilleures salutations
      Bruno Le Bec

  • Barca

    21 novembre 2016

    On parle du dernier livre de CG dans l’émission « la librairie de l’eco » de vendredi dernier sur BFM Business. En bien pour jean-Marc Daniel, en mal pour l’innenarable Christian Chavageux. Bref rien de nouveau sous le soleil mais de là à qualifier cet honorable blog de « secte » (dixit Chavagneux)…..
    Mais pour paraphraser Courteline je dirais qu’être qualifié de secte par un idéologue est un plaisir de fin gourmet ?

    Répondre
    • idlibertes

      22 novembre 2016

      Mais quel gros tr du c, ce Chavagneux!
      Le garçon commence par dire « je n’ai pas lu le livre  » pour ensuite se permettre de la critiquer en expliquant que Charles Gave refuse le débat. Il vaut mieux entendre cela que d’être sourd.

      Se permettant ensuite de qualifier les idées de « violentes ». Bel exemple de reduction ad hitlerium.

      Mais le critique ne s’arrête pas là: « oui dit il il a monté un think tank avec son fils (Really) et sa fille? Alors là on part dans le Ad hominem. j’ai envie de dire, au prix des charges sociales en France, vous en connaissez beaucoup qui travaillent gratos si ce n’est pas la famille?

      Nous voila encore une fois devant un bel exemple d’élite qui devant un discours qui n’est pas celui de la doxia considérer que l’interlocuteur est un idiotes avec qui le débat n’a pas lieu de s’engager. C’est exactement pour virer ce genre de poisons à la tête pourrie qu’il faut continuer d’écrire et de se battre.

    • sassy2

      22 novembre 2016

      france inter
      London School of Economics

    • sassy2

      22 novembre 2016

      2009 Les dernières heures du libéralisme (Perrin) LOL

    • Robert Marchenoir

      23 novembre 2016

      Un éditorialiste d’Alternatives Eco traitant les autres de secte, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité.

      Moi, c’est quand j’examine les rayons économiques des grandes librairies françaises que j’ai l’impression de rentrer dans une secte. 80 % des titres sont sur la ligne d’Alternatives Economiques. Ils sont tous du genre : pourquoi le capitalisme va mourir, pourquoi le capitalisme c’est l’enfer, et vous ai-je dit que le capitalisme vivait ses dernières heures ?

      A chaque fois, j’ai l’impression de rentrer dans la bibliothèque de la cellule locale du parti communiste. Un jour, j’ai lu (sans l’acheter, bien sûr), un petit livre d’un auteur très connu, que vous retrouverez aisément, et qui expliquait tout à fait sérieusement comment lui et ses potes allaient faire la révolution : c’est à dire comment ils allaient physiquement occuper l’Elysée, comment ils s’empareraient des salles de réunion qui servent au pouvoir à diriger la France, comment ensuite le gouvernement s’effondrerait, etc.

      C’est eux qui vivent dans un rêve et c’est nous qui sommes dans une secte.

      A noter : « la violence des idées ». C’est la nouvelle tendance. On entend ça partout depuis un an. Quand on dit un truc qui s’écarte du consensus politiquement correct, maintenant, c’est « incroyablement violent ».

      Par exemple, si je dis : il faut supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, c’est « violent ». Pour moi, ce qui serait violent, c’est de mettre mon poing dans la gueule d’un éditorialiste d’Alternatives Economiques. Ca, ce serait de la violence. Mais on n’a pas dû apprendre le français au même endroit.

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Robert , you are the sunshine of my heart .

    • Robert Marchenoir

      23 novembre 2016

      Ha ! Un instant, je mets la musique.

    • Robert Marchenoir

      23 novembre 2016

      La « money quote » est à 8 mn 40 s : « Quand l’auteur nous défend avec force les racines chrétiennes de l’Occident, là je suis passé de la déception au malaise. »

      Mais à part ça, Chavagneux est un économiste et il réclame un débat économique d’une haute tenue scientifique et patin couffin.

      Donc soit Chavagneux est un négationniste de l’histoire (il paraît difficile de nier que l’Occident a des racines chrétiennes), soit les racines chrétiennes de l’Occident le dégoûtent, ça lui colle un malaise et il aimerait mieux que toutes ces vieilleries soient éliminées au plus vite (par l’islam, par exemple ?).

      Ca, bien sûr, ce n’est pas du tout violent ! Déclarer que l’on éprouve un « malaise » face à la défense des racines chrétiennes de l’Occident, alors que l’on s’adresse aux Français qui sont 64 % à être baptisés, et qu’un prêtre vient de se faire égorger au nom de l’islam pendant la messe avant-hier, c’est tout à fait bisounours, tolérant et gentil.

      On voit à quel genre d’idéologue sectaire nous avons affaire. Le deux poids, deux mesures de la gauche dans toute sa splendeur !

      Sinon, jolie formule de Jean-Marc Daniel, défendant le livre :

      — Lechypre : Gave, c’est un libéral ?

      — Daniel : non, c’est un économiste !

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Et ce qu’il y a de merveilleux, c’est qu’à AUCUN moment, ce monsieur ne s’arrête pour se demander ce qui aurait pu faire la longévité de Charles.
      Economiste et financier ? Oui monsieur il en vit lui depuis 40 ans, ayant crée plusieurs sociétés, gérant des milliards, employant des hommes et des femmes.
      Mieux qu’un petit pigiste se permettant de juger depuis les oboles que lui accordent ses supérieurs pour avoir brossé le mammouth dans le sens du poil.
      Un oint de basse cour,tout juste bon à picorer les restes de crotins laissés par les chevaux des Attali de ce monde qui ne daignent pas lui jeter un regard.

      Que de violence contenue justement dans ces propos fielleux; du reste on accuse souvent autrui de ce que l’on est soi même. Violence à dire vrai est le mot qui sied le plus.

      mais pas de ces violences franches, viriles, qui libère. Non, une violence torve, de femelle, instillant son venin .

      Je remercie quand même Jean -Marc Daniel, l’air de rien, d’avoir parlé du livre de Charles Gave en tentant, comme il pouvait, d’en faire ressortir les bons cotés (oui mais enfin, il avait vu Trump etc).

    • Robert Marchenoir

      23 novembre 2016

      L’autre accusation très révélatrice de Chavagneux, c’est lorsqu’il reproche à Charles Gave de refuser le débat. A moins que j’aie raté un épisode (un débat lors duquel ils se seraient retrouvés confrontés antérieurement, par exemple), c’est a priori incompréhensible : Charles Gave n’est pas présent, il n’y a sur le plateau que Chavagneux et Daniel arbitrés par Lechypre, ils sont là pour critiquer le livre, l’un et l’autre ont un temps de parole égal et toute liberté pour dire ce qu’ils pensent.

      C’est qu’il faut décoder : « refuser le débat », pour un intellectuel de gauche, cela veut dire que vous avez des idées bien arrêtées, dûment argumentées, tellement argumentées qu’on voit mal la faille par laquelle on va les attaquer — et, bien sûr, qu’elles sont de droite. Ou libérales.

      Or, c’est injuste : de même que l’impôt sert à « redistribuer » et que tout un chacun a « droit à », le Degauche a droit à ce que le Dedroite mette de l’eau dans son vin, à ce qu’il conteste lui-même sa propre thèse, à ce que Gave mette du Chavagneux dans son livre, parce que sinon il s’agit d’une intolérable xénophobie intellectuelle révélatrice d’une coupable fermeture à l’Autre.

      Du coup, Chavagneux proclame que puisque Gave refuse le débat, alors lui non plus ne débattra pas avec lui et ne s’abaissera pas à réfuter son livre. Tout ça en l’absence du principal intéressé.

      Cela ressort d’une attitude que chacun peut constater dans la vie quotidienne : quand un Degauche vous dit « on ne peut pas discuter avec toi », ça veut dire : je ne discute qu’avec ceux qui sont d’accord avec moi et donc défendent le corpus moral et idéologique de la gauche. Dès que les gens s’aperçoivent que vous n’êtes pas de gauche, que votre critique ne se borne pas à pinailler dans les limites de l’orthodoxie régnante, que vous ne faites vraiment pas partie de leur univers politique et intellectuel, alors ils commencent à vous regarder comme s’ils avaient marché sur une merde, et puis ils coupent la conversation.

      Et ils concluent : on ne peut pas discuter avec toi, tu refuses le débat. Alors que c’est eux qui viennent de le faire.

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      C’est exactement ce que Chantal Delsol relate dans ces derniers ouvrages. L’interlocuteur qui ne partage pas la vision élitistes est un idiotes. On doit le traiter comme le fachiste qu’il est. Charles Gave est donc un secte stalinienne.

      Discréditer l’adversaire est tellement plus simple que d’en réfuter le propos.

    • On_sort_de_l_ignorance

      22 novembre 2016

      «D’abord ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous (ridiculisent / raillent), après ils vous combattent, et puis vous gagnez.»

      Mahatma Gandhi

  • sassy2

    21 novembre 2016

    Ma theorie minute, une remarque à mon avis la plus pertinente que j’aurais aujourd’hui. sur le peso

    le plus bas du RUB a été quasiment quand l’armée us et obama et merkel ont dit de le shorter.
    la c’est un peu pareil.

    Et ce n’est pas comme le cable post brexit, le peso en avait deja eu plein la figure avant

    Répondre
  • AURELIEN

    21 novembre 2016

    M Gave, pensez-vous qu’il est raisonnable de s’endetter dès maintenant à long terme pour l’achat immobilier de sa résidence principale sur Paris ?
    Selon moi, il est urgent d’attendre car nous sommes au sommet d’une bulle (remarquablement représentée tous les mois par l’économiste Friggit) et que la remontée des taux d’emprunt (sans apport ou presque) fera baisser théoriquement les prix… mais peut-être que l’opportunité est encore plus belle en régions où la bulle est moindre, ainsi que dans les pays européens hors zone euro (je pense à la Pologne) ?

    Répondre
    • Rwono

      21 novembre 2016

      Bonjour,
      J’ai la même problématique que vous. Je souhaiterai profiter des taux bas actuels pour financer un achat immobilier plus tard (en espérant une baisse du marché immobilier liée à la hausse des taux d’emprunt). A cet effet, je songe à clôturer mon PEL pour en ouvrir un nouveau qui offre la possibilité d’emprunter, dans 4 ans, à un taux de 2,20%.

    • idlibertes

      21 novembre 2016

      Bonsoir,

      Oui mais je ne comprends pas comment vous espérer profiter à la fois de la remontée des taux (et donc d’une baisse l’immobilier) ET de taux bas à l’endettement.

      D’autant que les mécanismes de mise en place de crédits sont longs , les ventes immobilières aussi avec les levées des hypothèques etc etc

      Pour ce qui est du bon moment pour acheter de l’immobilier à Paris, les prix ont beaucoup été tenu par la quatar

    • Labuiz

      22 novembre 2016

      Je crois surtout que l’article suggère d’acheter un appart à Mexico 🙂

  • AgentDevlin

    21 novembre 2016

    Si je lis bien entre les lignes (ce n’est peut-être pas le cas, car c’est un exercice difficile), vous considérez que les accords de libre-échange signés par les USA avec le Mexique n’ont pas été démocratiques? Alors, quel type d’accord faut-il signer? Faut-il pus de transparence?

    Répondre
    • idlibertes

      21 novembre 2016

      Je ne crois pas que ce soit la lecture dans la mesure ou l’ article parle de sous évaluations non vues depuis la crise de la téquila .

      Si l’ on suit le raisonnement , le peso est maintenant sous évalué . Ce qui veut simplement dire qu’ il était à son prix normal puisque cg parle de faire 40 % sur les bonds du trésor sur 3 ans .

  • nolife

    21 novembre 2016

    Bonjour,

    La remontée des taux en 1994 s’est déroulée sans trop de problèmes pour les USA, un peu moins pour le Mexique, mais en 1979 avec Volcker, on a quand même eu un bain de sang, qui ont abouti aux accords de Plaza et du Louvre, ce qui a cassé la croissance japonaise depuis …

    En plus, à l’époque de Volcker les niveaux de dettes étaient beaucoup plus faibles qu’aujourd’hui, peut-on se permettre une « normalisation » ?

    Patrick Artus explique par exemple qu’au-delà de 0.30 % sur le 10 ans japonais, c’est la faillite du système financier nippon.

    Quid des banques italiennes si les taux italiens remontent vers 4% ? Que se passe-t-il si le S&P 500 descend sous les 1800 ?

    D’après JP Petit, si on regonfle bulle après bulle c’est pour éviter que les institutions financières soient toutes dans le rouge, les banques centrales sont prisonnières de leur décisions passées, d’autant plus que contrairement à 1979 ou 1994, les perspectives de croissance paraissent plus faibles (gain de productivité faibles, démographie déclinante).

    Pour paraphraser Keynes : « A court terme, nous serons tous morts » même si dans un de vos passages chez N. Doze vous disiez que quand Volcker a remonté brutalement les taux tout le monde vous annoncer la fin du monde et qu’on a eu 25 ans de croissance consécutive aux USA après la récession.

    Je tirerai mon chapeau si Trump a le courage de prendre le taureau par les cornes et éclater la bulle regonflée.

    Vous êtes optimiste comme à votre habitude, moi c’est le contraire … Je pense que vous avez raison cela dit, retourner aux prix de marchés c’est douloureux surtout si on a plané pendant longtemps mais certains n’ont jamais retrouvé leur vigueur après l’atterrissage (Japon, Espagne, Grèce ..) peut-être est-ce du au fait qu’ils n’ont jamais crever totalement la bulle et fait les réformes structurelles.

    Au fait il y a un autre monétariste qui publie régulièrement, il parle beaucoup des agrégats monétaires en disant qu’en ayant M1 trop important, cela veut dire qu’on a une épargne trop importante et que donc l’argent serait bloqué comme des caillots sanguins. Que pensez-vous du fait que nous disposions de trop d’argent sur les livrets A ?

    https://www.google.be/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&ved=0ahUKEwiIkY-Y4rnQAhXEuhoKHQ1xB_sQFggsMAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.lesoir.be%2F294174%2Farticle%2Feconomie%2F2013-08-06%2F245-milliards-nouveau-record-sur-comptes-d-epargne-en-belgique&usg=AFQjCNFiZtInhFzvZIlTLBxEPr93FBYgyg&sig2=nJ7CKUKzR2Ix1-KJFwvtsA&cad=rjt

    245 milliards d’€ sur les comptes épargnes en Belgique.

    En écrasant les rendements sur l’épargne, j’ai comme l’impression qu’on aggrave le phénomène de surépargne et évidemment le remède keynésien aggrave le mal qu’il était censé soigner …

    Autre chose, faut-il s’inquiéter de l’évaluation du dollar ? En bon lecteur ATTENTIF, je me souviens de votre article des souvenirs du vieux sage guerrier qui expliquait un truc d’avant ma naissance, quand Volcker a remonté les taux, ceux qui avaient emprunté à taux bas en dollar ont du rembourser précipitamment les emprunts, ce qui a fait monté le dollar et a entraîné une spirale d’anthologie sur le dollar (dollar à 10 francs). Aujourd’hui, avec l’émergence d’anciens pays dits du tiers-monde, les emprunteurs étrangers en dollars doivent être plus nombreux qu’en 1985 ou que pendant la crise asiatique et russe de 1997-1998, le dollar va-t-il de nouveau crever le plafond ?

    Si c’est le cas, on pourrait se retrouver avec paradoxalement des taux qui baissent pour un dollar qui monte avec un aplatissement de la courbe des taux en bon jargon financier si j’ai bon souvenir …

    Pour le pesos, à quoi bon en acheter si les Mexicains ne pourront plus écouler leurs produits vers leur premier marché ?

    Pour la France, Le Pen a du souci à se faire avec Fillon car il peut prendre la place de Sarkozy sans en avoir le côté répulsif. Il lui manque 6 %, ensuite il aurait le champ libre entre Le Pen et Macron.

    Sachant que Le Pen a melenchonisé son dicsours, Fillon peut reprendre une partie de la vieille France, bien conservatrice style vous, il peut reprendre aussi tous ceux qui veulent des réformes économiques « libérales », vous encore mais aussi les électeurs de Macron et Valls.

    « Ne jamais dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau ».

    http://blogs.lexpress.fr/yes-they-can/files/2013/08/matchfillon1.png

    J’ai halluciné quand il a commencé à se rebiffer contre son ancien « maître », j’ai espéré pour lui sans trop y croire mais là je suis sur le cul !!! 44% dans un parti qui semblait acquis à Sarkozy et face à Juppé qui a bénéficié de la complaisance médiatique le tout avec une participation hallucinante de 4 millions de votants.

    François Fillon était opposé au traité de Maastricht de 1992, peut-être trouvera-t-il un moyen pour retourner aux monnaies nationales avec un € comme monnaie commune pour les paiements intra-européen (à la place du DM) et comme moyen de paiement avec l’extérieur.

    Est-ce faisable et souhaitable d’avoir une bourse européenne pour les multinationales avec actions et obligations privées libellées en € et monnaies nationales pour le reste. Si l’€ reste à côté des monnaies nationales, les dettes publiques peuvent-elles reconverties en monnaies nationales ?

    Est-ce si mauvais que les Etats aient une partie de leurs emprunts en monnaie commune et l’autre en monnaie nationale ? Créer un « FMI » européen pour l’Europe avec l’€ en guise de DTS européen ?

    http://www.atlantico.fr/pepites/francois-fillon-europe-va-droit-dans-mur-2692255.html

    « Divine surprise » ?

    Répondre
    • Vincent L-F

      21 novembre 2016

      Pardon, mais Keynes disait « Sur le long terme tous sommes tous mort » in the long run we’re all dead. Mais je crois avoir lu que la phrase exacte est un peu plus longue…

  • hardy

    21 novembre 2016

    Oui oui oui et re oui , Vos analyses m’apparaissent être , de loin , les meilleures Mr Gave et dieu sait si je cherche. Que vous nous enseignez de façon trés didactique vos observations et savoirs sans sombrer dans des formulations absconces dignes d’un grimoire est remarquable et c’est un plaisir et un honneur sans cesse renouvelé que de pouvoir vous lire. Que vous cherchiez à déméler avec succés me semble t’il , les conséquences des causes des maux que nous vivons , Que vous établissiez un lien entre les manipulations monétaires et un certain ordre social qui se délite m’apparait évident. Et pourtant .. vous ne partagez pas les conclusions d’un économiste philosophe (je ne le cite plus vous me l’avez demandé) qui avait reussi à remettre sur pied la France sous De Gaulle . Haute volatilité des monnaies , la pierre qui commence à s’éffriter , les obligations d’état qui remontent , la pyramide d’Exter est plus proche qu’elle apparait de prime abord.

    Répondre
  • jean SEGUR

    21 novembre 2016

    Bonjour,

    Tectoniques.
    Voici le déplacement de masses qui s’était écarté, en cherchant désespérément, un point
    d’ancrage, à travers des théories, profitant à quelques uns.
    Revenir par une attraction salutaire, et contraire au mouvement précédent,aux
    règles élémentaires de la circulation de la monnaie.
    Après cette aventure, quelle sera la valeur réelle des actifs ?
    Froid dans le dos.
    Quels moyens économiques et politique pour accompagner ( à deux bras )
    cette chute, qui sera salutaire, mais dévastatrice ?
    A suivre.

    Jean SEGUR

    Répondre
  • Hardy

    21 novembre 2016

    Oui , oui oui et reoui Mr Gave, vos analyses sont de loin les meilleures qui existent et dieu sait si je cherche. Que vous soyez de plus l’un des seuls à ne point confondre les conséquences avec les causes des maux que nous vivons est patent . Que vous établissiez le lien entre manipulations monétaires et un certain ordre social qui se délite m’apparait évident . Vous transmettez votre savoir et nous éclairez de façon extrémement didactique bref c’est un régal doublé d’un honneur que de pouvoir vous lire et pourtant malgré tout cela vous ne partagez pas les même conclusions qu’un économiste philosophe avant vous (que je n’ai pas cité vous le l’avez demandé) qui avait reussi à remettre la France sur pied sous De Gaulle, sait on jamais peut être qu’un jour…

    Répondre
  • alri

    21 novembre 2016

    Bonjour
    Tout à fait d’accord.

    Répondre
  • Peter

    21 novembre 2016

    Bonsoir, vous aviez conseillé l’année dernière les TBonds US long, en raison des taux bas. Est il judicieux de les garder, maintenant que les « prix se réveillent » et que les taux remontent?
    Merci pour votre analyse, mais quelle stratégie définissez vous maintenant?

    Répondre
    • sassy2

      21 novembre 2016

      une question à 100mds: merci de l’avoir posée

      perso je pense pas en terme de prix mais en terme temporel: ils pensent que trump va faire inflation , laissons les encore 2/3semaines (il ya une tasse avec anse…)
      si les actions chutent violemment suite à la fed et hausse DXY alors faudra y aller

      en euro, le play est toujours gagnant: je dirais comme par hasard ;-), il faut regarder une fois converti en devise: cela ne bouge pas vraiment

    • idlibertes

      21 novembre 2016

      Non mais le marqueurs de l’inflation étaient et sont là pré trump/

    • Peter

      22 novembre 2016

      Avec de tels marqueurs de l’inflation, comment expliquer alors la chute de l’or? Quoi qu’il arrive (Brexit, Trump, etc) constitue pour les marchés une occasion de monter. Comment Charles Gave explique t’il cela?

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Quand les taux d’intérêts réels montent sur les obligations d’état du gouvernement américain montent (baisse de la ligne bleue) cela fait baisser l’or puisque son cout d’opportunité augmente , le contraire etant vrai aussi
      Depuis l’election de Trump, les taux REELS ont beaucoup monte et donc l’or baisse

      https://institutdeslibertes.org/image002-12/

    • Peter

      24 novembre 2016

      Et pourtant, il y a un mois, il était question de déflation…
      Maintenant se pose la question de savoir jusqu’à où les taux peuvent remonter sans léser les marchés boursiers. Aussi, est il vraiment opportun de lutter contre cette poussée inflationniste naissante? N’est ce pas le remède à toutes ces dettes d’Etat?

    • idlibertes

      24 novembre 2016

      Ce sont les taux d’ intérêts REEls . C’ est le jeux pour le coup .

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!