25 mars, 2013

Salaire Minimum et Chômage des Plus Défavorisés

Les économies de la plupart de grands pays sont dirigés aujourd’hui par des gens dont la conviction profonde est qu’ils savent comment « améliorer » le fonctionnement « anarchique » des marchés.

La tradition historique d’intervention dans les systèmes  économiques est longue et glorieuse, depuis les édits de Dioclétien en 301 pour bloquer les prix, qui conduisirent à la fois à une explosion à la hausse des prix et à une pénurie totale de nourriture,  en passant par le Colbertisme en France, en continuant par les « édits du maximum » de la Convention en 1793 (même résultat que pour Dioclétien) ou le blocus Continental de Napoléon qui garantit la maitrise du commerce internationale à la Grande Bretagne pour un siècle, en  passant par l’annulation des traités de libre échange entre la Grande Bretagne et la France signés par Napoléon III par la Troisième République (Méline) et en terminant par toutes les politiques de stimulation Keynésienne qui partout ont toujours échoué (voir le dossier sur les politiques Keynésiennes sur ce site).

En  général, les Etats essaient de manipuler les taux d’intérêts, les taux de change , de bloquer certains prix, ou de fixer certains autres prix à un niveau qui n’a rien à  voir avec  celui qui permettrait au système d’être en équilibre, le but étant toujours le même: avoir à  la fois  de la farine chère et du pain bon marché.

Dans cette dernière catégorie, la fixation d’un « salaire minimum » a une longue et prestigieuse  histoire.

Si le salaire minimum est fixé trop haut, les moins compétents et/ou les moins bien formés, c’est à  dire souvent les plus défavorisés ne peuvent trouver un travail puisque leur « coût » pour les entreprises est supérieur à leur rentabilité.

Si l’on combine un salaire minimum trop élevé avec des subventions étatiques payées à ceux qui ne travaillent pas, du style RSA, alors le résultat est certain: le chômage augmente et l’on voit apparaitre une espèce de « lumpen prolétariat »  qui perd toute chance de jamais intégrer le monde du travail… En Grande Bretagne aujourd’hui, un enfant sur quatre est élevé dans une famille ou PERSONNE n’a jamais travaillé…Ce sous prolétariat pèse très rapidement d’un énorme poids sur le budget des Etats et rend le retour à une meilleure situation des comptes publiques quasiment impossible.

Comme le disait Milton Friedman fort justement, « Si on paye les gens à ne rien faire , et si on monte les impôts sur ceux qui travaillent,  il ne faut pas s’étonner si le chômage se met à monter »

Nos amis Keynésiens, à  ce moment du raisonnement, nous expliquent que la hausse du cout du travail va « stimuler la consommation » et permettre une reprise de la croissance, plombée par les excès d’épargne.

Diagnostiquer un excès d’épargne dans un pays qui a des déficits des comptes publiques et des comptes extérieurs relève de l’exploit ,mais nos amis ne sont jamais vraiment intéressés par les chiffres et les réalités mais beaucoup plus par leur dogme.

Dans l’esprit qui est celui de l’IDL, j’a pensé qu’il était utile de vérifier s’il existait une relation entre salaire minimum et taux de chômage dans les populations « défavorisées » .

Pour arriver a un résultat , j’ai choisi l’exemple des USA, non pas que j’ai une quelconque préférence intellectuelle pour ce pays, mais simplement parce que les statistiques y sont disponibles (merci au passage pour les récentes lois française ne le permettant plus).Comme exemple de populations défavorisées, j’ai choisi la population noire et la population Latino Américaine.

Encore une fois, il n’y a la AUCUN jugement de valeur, et je ne fais que reprendre des statistiques disponibles aux USA sur les catégories les plus défavorisées.

J’aimerais simplement pouvoir faire les mêmes calculs sur la France, mais publier de telles informations en France sur l’origine ethnique des chômeurs est interdit par la Loi, ce qui constitue bien sur une entrave  à la liberté d’information.

Mais ceci est un autre débat…

Voici les résultats pur les Etats-Unis

image002-1

La ligne noire, échelle de Droite , représente le salaire minimum en termes réels , base 100 en 1990.

La ligne rouge, échelle de gauche, donne le taux de chômage en pourcentage de la population active des Latino-américains, tandis que la ligne en pointillés , échelle de gauche encore,  donne le même taux de chômage, mais cette fois ci pour les citoyens d’origine Afro- américaine

Les hachurages gris de haut en bas du graphique indiquent les périodes de récessions.

Il semble bien que toutes les périodes de hausse du salaire minimum soient suivies assez rapidement par des fortes hausses du taux de chômage des populations les plus vulnérables, le seul cas discutable étant 1997 , les USA étant à  ce moment là en plein boom économique liée à l’émergence de la bulle Internet.

Les hausses du salaire minimum décidées par l’administration Obama semblent bien avoir déclenché un vrai cataclysme pour les populations défavorisées aux USA, mais qu’importe à nos Oints du Seigneur. Ce qui compte c’est la pureté des intentions et non pas les résultats..

Il semble donc bien que le salaire minimum fait partie de ces fausses bonnes idées comme le partage du temps de travail , le blocage des loyers ou le protectionnisme.

Car, après tout, il y a un certain nombre de pays en Europe ou le salaire minimum n’existe pas , et ou le chômage est à un plus bas depuis très longtemps, tels la Suède ou l’Allemagne, mais bien sur chacun sait que dans ces deux pays, les jeunes des catégories défavorisées et les femmes seules ayant la charge d’enfants couchent sous les ponts et meurent de faim dans la rue tandis que leurs petites filles vendent des allumettes en grelotant sous la neige qui tombe.

A ce point du raisonnement, le lecteur doit se demander: mais pourquoi donc nos élites suivent ils une politique dont ils savent qu’elle ne marche pas?

La seule explication est la suivante: nos élites sont élues par une classe sociale (les bobos) qui veulent se sentir généreux et compatissants et qui en général travaillent dans la fonction publique.

L’idée ne leur viendrait pas de créer une entreprise et d’embaucher des gens puisque bien sur ce serait entériner l’exploitation de l’homme par l’homme qu’est le capitalisme.

Il est beaucoup plus simple de voter pour l’un des siens qui sera chargée de corriger cette exploitation par la réglementation, la taxation et la fixation arbitraire des prix du travail.

Et le fait que rien de tout cela ne marche ne doit pas interférer avec le but numéros un: que EUX se sentent bien.Et bien sur, plus leurs actions amènent à  des désastres, plus les classes défavorisées vont voter pour eux. Mais cela n’a rien à voir avec leurs décisions.  Penser le contraire serait leur faire injure.

 

Par Charles Gave

 

 

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

47 Commentaires

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  • Charles Gave

    3 avril 2013

    Cher Lecteur

    A L’IDL, notre but n’est pas de convaincre qui que ce soit, mais d’aider les lecteurs a reflechir par eux memes, en leur donnant des elements d’information dont nous pensons qu’ils ne les trouvent pas ailleurs
    Dans cet esprit , vous semblez ignorer que le Liberalisme n’est pas une ideologie, encore moins une serie de recettes de cuisine pour faire tourner une economie mais une pratique raisonnee du Droit,centree autour du primat de la Liberte Individuelle, developpe a l’epoque des Lumieres, par les philosophes des Lumieres
    Nous essayons de nous situer dans la droite ligne de Raymond Aron, de Revel ou de Jouvenel, dont je ne saurai trop vous conseiller la lecture
    Amicalement
    cg

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    • Vazimonga

      3 avril 2013

      Cher écrivain,
      J’ose croire que la meilleure façon de penser par soi même est de penser avec les autres .
      Vous me renvoyez à la lecture d’Aron , Revel, Jouvenel , soit une centaines de livres…bon …
      Vous parlez du primat de la liberté individuelle au centre de vos convictions .
      Mais vous évoquez une pratique raisonnée du droit et çà , çà m’interroge ..Quels sont les contours de cette  » raison  » évoquée ?

      Sans vous offensez , malgré une noble opposition au totalitarisme , je pense que pour vous , libéraux, la raison du plus fort est toujours la meilleure , toute comme la monnaie.

    • idlibertes

      3 avril 2013

      Cher Vazimonga,

      A dire vrai, vous mettez de mots qui font des phrases et que dire, l’ensemble n’est Rien. Je ne comprends même pas l’objection si ce n’est « trop dur de lire pleins de livre »
      et ‘ah bon quoi , le libéralisme a à voir avec le droit »? sic et « chez les libéraux la raison du plus fort????? Mais de quel plus fort?
      De QUOI parlez vous???? C’est usant ces réflexions de café du commerce.

    • Charles Gave

      4 avril 2013

      Cher vazimonga
      En dehors du fait que votre pseudo fait penser que vous ets un lecteur du concombre masque, votre niveau culturel ne me semble pas avoir depasse le niveau du lecteur moyen du Nouvel Observateur ou de Liberation
      Quand je ne connais rien a un sujet, mettons l’Opera, je n’en parle pas
      Je ne sauraiS trop vous conseiller de faire de meme
      CG

  • vazimonga

    3 avril 2013

    Pour être convaincu par cet article ,
    il faudrait , d’une part , être certain que les chiffres du chômage aux usa ne sont pas tronqués; et d’autre part qu’une consommation de masse ne soit pas la condition sine qua non à une production de masse (de plus en plus boostée par la robotique ).

    Friedman aurait il été étonné que sans les soupapes sociales que sont les aides aux chômeurs , la violence explose ?
    PS : A lire les idées proposées par IDL , on peut cerner les deux principaux dénis qui tuent la pensée libérale , le déni écologique et le déni social .

    Il vient d’être prouvé que l’exploitation des gaz de schistes provoque des tremblement des terre . Pour la démonstration de causalité entre explosion de la misère et troubles sociaux , il faudra , je l’espère , ne pas attendre des décennies.
    L’argent n’est pas une valeur essentielle , la vie oui .

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    • idlibertes

      3 avril 2013

      Cher Vazimonga,

      C’est emmitouflée dans un pull le 3 avril que la libérale que je suis vous répond du haut de son déni de réchauffement climatique. Quant au « déni social », halte là, camarade, de quoi parle- t-on?
      De cette chose appelée prélèvement obligatoire sensée nous tenir lieu de témoin de moralité? Votre conscience populaire se sent-elle donc socialement rassasiée grâce aux restos du coeur?

      L’altruisme est individuel et « le social » est une invention de l’Etat crée de toute pièce afin de se donner une gageure de moralité et afin que vous , la petite volaille, puissez dire que « l’Etat est bon ».

      Votre messe est dîtes, et mon coeur et mon corps sont bien au chaud avec mes croyances qui certes ne sont pas les vôtres. Au moins, je n’ai pas la vulgarité de tenter de vous les imposer en me proclamant juste en place publique.

    • Vazimonga

      3 avril 2013

      Excessivement chère IDL 🙂 ,

      Concernant la problématique du gaz de schiste , peut être serez vous intéréssée par l’article ci-dessous. Celà permet de relativiser les bienfaits supposée d’un pays tirant de plus en plus d’énergie de cette ressource .

      http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/29/quand-le-gaz-de-schiste-fait-trembler-la-terre_3150329_3244.html

      Concernant le déni social dont le triste sir que je suis vous accable ,c’est juste une façon de prétendre que le salaire n’ est pas seulement une donnée économique ( certes cruciale par ces temps de concurrence exacerbée ) , mais aussi un facteur de cohésion sociale .

      Expatrié , il arrive que l’on oublie que le poulet de France est marquée par ses gènes de coq gaulois .
      Ici , Le salaire minimum calme bien des vélléités .
      Alors qu’une baisse des loyers seraient bien plus profitable au petites gens ( » à revenus équivalents, un logement coûte 80 pour cent de moins outre-Rhin » source prix du logement alternatives économiques avril 2013 )
      Sur ce non sens qu’est l’inflation incontrôlée des loyers , c’est bien l’absence de l’état qui est prėjudiciable au peuple .

  • Gilles Hector

    3 avril 2013

    Chers amis

    Est ce qu’un compte en devise (CAD par exemple) détenu dans une banque en zone euro, pourrait échapper à un nouveau braquage de la BCE comme celui de Chypre ? J’ai un doute tout à coup …

    Parce que si ce n’est pas le cas, alors il faut que je trouve une autre solution pour mes liquidités …
    Merci pour vos réponses

    Répondre
  • jepirad

    31 mars 2013

    Bonjour, votre conclusion interpelle si on l’appliquait à la France. En effet si l’on fait un simple calcul sur la base de 6 millions de fonctionnaires tout confondu, dont 2/3 vote à gauche (selon les estimations des instituts de sondage) soit 4 millions, rapportés aux 36,5 millions de votants, cela fait un potentiel de 11%. Même si l’on fait l’hypothèse que le conjoint vote du même bord (ce qui est loin d’être vérifié) et que tous les fonctionnaires sont en couple (ce qui est aussi loin d’être vérifié), cela nous mène à 22%. Donc pas suffisant pour mettre en place un pouvoir qui serait du même bord que lesdits fonctionnaires. Cordialement.

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  • MAIN

    27 mars 2013

    Les faits:
    tous les chômeurs viennent du secteur privé. Cela prouve bien que le secteur privé est responsable du chômage.
    L’ augmentation du pouvoir d’ achat est le moteur de la relance de l’ économie grâce à la consommation, c’ est pour cela qu’ il ne faut jamais toucher au pouvoir d’ achat des fonctionnaires.
    Donc , une fois toutes les entreprises nationalisées afin de supprimer le chômage et augmenter le nombre de fonctionnaires consommateurs, il suffit moyennant un peu de dette supplémentaire, de multiplier par mille le salaire de tous ces fonctionnaires et la consommation réveillée par cette vigoureuse augmentation, relancera de manière tonitruante l’ économie.
    La croissance , assurément vertigineuse , permettra de rembourser sans difficulté bien plus que la dette générée dans un monde guéri à jamais du chômage.

    Allons, Mr Gave, comment pouvez vous demeurer septique?

    Répondre
    • Homo-Orcus

      28 mars 2013

      Votre sophisme subtil est à reprendre tel quel, il est du genre éducation du chien quand on lui met la truffe dans sa pisse. Il prouve également que l’économie est contre intuitive. Je vais le resservir celui-là !

  • gramin

    27 mars 2013

    Pourquoi les politiques sont partisans du salaire minimum et plus généralement de l’assistanat?

    1/ Pour acheter la paix sociale et éviter de faire les réformes indispensables, tout en se faisant élire, réélire, etc.

    2/ Pour casser les solidarités naturelles dans la sociétés, notamment familiales, en vue d’isoler les individus et les rendre plus vulnérables à l’Etat, aux super-structures type Union Européenne et aux grandes entreprises, particulièrement multinationales, qui financent les campagnes électorales et donnent des emplois fictifs aux politiques. Tout cela est dans l’esprit mondialiste de destruction des traditions et des enracinements au nom d’une soi-disant liberté individuelle qui n’est in fine qu’un asservissement à un pouvoir plus éloigné, réduisant les personnes à des individus indifférenciés, simples salariés consommateurs.

    Répondre
    • roger duberger

      28 mars 2013

      Bonsoir
      Votre constat est pertinent et terrible à la fois.
      C’est vrai que nos sociétés « civilisées » ont perdu leur lien intergenerationnel , mais peut-on pour autant dire que c’est la faute des politiques et que c’est le souhait d’une économie mondialiste.
      Je ne le crois pas, les hommes sont égoistes par nature (c’est pour cela que le socialisme a échoué) et ils deviennent de plus en plus individualistes. Moins de lien familial, on ne veut plus de contraintes familiales….en contrepartie il y en a d’autres, qui nous font davantage rentrer dans un monde uniforme et mondialisé.
      Cordialement

  • iclair

    27 mars 2013

    Une toute petite precision: les parents qui n’ont jamais travaille en Angleterre sont principalement des meres seules. Tous les Anglais le savent et je crois que cela est accepte par la plupart comme un « good deed » humanitaire.

    Répondre
  • David

    27 mars 2013

    Au moment de la dernière hausse du salaire minimum aux US, j’avais entendu une dame (sénatrice ?) expliquer que ça serait bon pour l’économie.

    L’argument était assez original.
    Elle expliquait que des salaires plus hauts allaient limiter le turn over (les salariés auraient moins tendance a chercher ailleurs) et donc rajouter de la stabilité au niveau des RH des entreprises.
    Cette stabilité étant selon elle un facteur de bonne santé économique.

    Je ne porte pas de jugement de valeur sur cet avis, je me limite à vous le raporter.

    Répondre
  • Kuing

    26 mars 2013

    Très bonne chronique de Nicolas Doze aujourd’hui sur le plein emploi en Allemagne vs le gros chômage en France et les raisons : pas de Smic en Allemagne et loi Hartz IV qui rend le chômage inconfortable (il a oublié de rajouté la flexibilité en Allemagne et l’énorme boulet qu’est le gros code du travail en France) :
    –>
    http://www.youtube.com/watch?v=DQjfNCq7ecM

    Répondre
  • xly

    26 mars 2013

    En marge de la brillante démonstration – comme toujours – de Mr le Professeur Gave un peu de café du commerce. Le département de France où le chômage est le plus faible est la Vendée. Le département voisin de Loire-Atlantique est l’un des plus dynamiques. Deux départements de vieille tradition catholique qui furent en première ligne contre le totalitarisme de la Terreur ( ce régime où on mourait de faim dans Paris ). Départements où, comme dans tout l’Ouest de la France, les résultats scolaires sont de très loin les meilleurs de l’Hexagone et où comme par hasard subsiste un fort taux d’enseignement catholique (dans ma commune le Collége « libre » a autant d’élèves que le collège public…1250 chacun !). Même observation pour l’Alsace. Des régions aussi bien à l’Ouest qu’a l’Est où le tissu associatif est fort et actif (cf les réseaux de Banques Mutualistes dans ces deux régions). Où les coopératives agricoles sont puissantes et florissantes. Tout cela pour dire que le maintien dans ces régions de valeurs traditionnelles d’effort, de travail, d’éducation, de coopération, d’initiative leur permet de beaucoup mieux résister que bien d’autres régions françaises.

    Répondre
    • Jean Vandenbrande

      6 avril 2013

      XLY 26 mars 2013
      Je crois que vous avez raison. Les « valeurs tradionnelles » expliquent bien des choses. Malheureusement elles se perdent. En Belgique, le Nord du pays (Flandre) compte 80 % de ses élèves dans l’enseignement catholique subventionné. C’est aussi la Région réputée, pour le moment, comme étant la plus riche d’Europe.
      Les erreurs commises au sommet de L’Etat fédéral en Belgique ne semblent pas avoir prise sur cette prospérité. Evidemment, il est possible d’améliorer encore la situation, par exemple en détaxant quelque peu le coût du travail, affreusement taxé.
      Moins on croit aux dogmes socialistes, mieux ça va. De ce côté-là, il y a encore beaucoup de progrès à faire en Belgique, surtout dans la partie francophone du pays.

  • raimverd

    26 mars 2013

    Merci Mr Gave
    Vous êtes vraiment le roi du graphique « parlant ».
    On voit aussi baisser le chômage avec la baisse du coût réel du salaire minimum.

    Répondre
  • roger duberger

    26 mars 2013

    Très interessant comme toujours !
    On voit nettement sur le graphique que le seul moment ou l’on peut augmenter le salaire minimum, sans accroitre le chômage c’est quand la croissance est forte et le chômage en diminution.
    Excusez moi Mr Gave, mais on va avoir besoin de vos lumières, l’argent n’est plus en sécurité nulle part, je me demande même si les petits paradis fiscaux européens comme le Luxembourg ou autres sont fiables. Quand vous écrivez « quitter l’eurozone » cela vaut aussi pour Andorre, Monaco et le Luxembourg ? Merci pour vos conseils.

    Répondre
    • idlibertes

      26 mars 2013

      Oui, je le crains.

  • Niclouf

    26 mars 2013

    Bonjour,

    La semaine dernière, j’ai assisté à une conférence de Paul Champsaur. Il est actuellement président de l’Autorité de la statistique publique.

    Il a clairement expliqué que les données statistiques en France montrait que la pauvreté venait du chômage des personnes non-qualifiées du fait du smic.
    Ainsi le smic les empêchent de rentrer sur le marché du travail et donc d’éviter la pauvreté.
    Il a aussi rajouté qu’une augmentation de 1% du smic engendrait la perte de plusieurs milliers d’emplois chez ces personnes peu qualifiées.

    Je vais essayer de trouver les études dont il nous a parlé.

    Bonne journée.

    Répondre
    • David

      26 mars 2013

      Il y a quand même un gros problème qui n’est pas forcement celui d’un smic trop cher.
      Les salariés au SMIC sont déjà subventionné par l’état. Le niveau de réduction de charges patronales sur le smic est quand même considérables, sans parler des mesures de type RSA activité.
      Donc le SMIC coute de l’argent public (en allègement de charges) et coute au niveau fiscal et social (RSA activité ou crédit d’impôt).
      De plus, il ne permet visiblement pas de vivre décemment… l’explosion du nombre de travailleurs pauvres en atteste.

      Si on réduisait encore son coût ça se ferait encore avec de l’argent public et donc avec de la dette, ce qui revient a payer des salaires à crédit..

      Nous ne sommes pas dans une économie libérale mais dans une sorte de capitalisme d’état qui marche a coup de saupoudrage et de bricolage.

      A partir de la, que faire pour réduire le coût du smic ? des idées ? des propositions ?

    • ClauZ

      26 mars 2013

      « …que faire pour réduire le coût du smic ? »
      Je demande, faut il un smic?

      On pourrait dire plus largement comment réduire le coût du travail?

      1° en supprimant le distinguo entre charges patronales et charges salariales. Les charges sont payées en totalité par le salarié, et c’est la productivité de son travail qui va couvrir ces charges.
      Ceci permettrait de clarifier les responsabilités de chacun.
      2° supprimer la taxe sur les salaires, taxe créée par J Chirac en 1975/76, une idiotie sans noms!
      3° certains parlent de transférer les cotisations familiales vers l’impôt.
      4° individualiser les cotisations retraites et maladie, la charge de la responsabilité du paiement des cotisations sont transférer de l’entreprise vers le salarié. Après tout, chacun est responsable du paiement de son assurance maison ou voiture, personne ne trouve à redire.
      5° conséquence du précédent, liberté de choisir ses prestations et ses caisses d’assurances, ce qui conduit à un meilleur rapport qualité prix, et donc à une baisse du cout global du travail.

      Vous voyez, il n’y a pas de subventions pour réduire les charges sociales. Ce sont les forces du marché qui contribuent à l’équilibre, comme en Suisse , en Allemagne ou ailleurs.
      Le système Français n’est malheureusement pas le système que tout le monde nous envie.

  • David

    26 mars 2013

    Le Salaire minimum est censé offrir un minimum de revenus pour vivre.
    Pour certains emplois faiblement qualifiés, le salaire minimum est trop cher par rapport à la valeur ajoutée produite par le salarié.

    A partir de la, quatre possibilités:
    -> soit on supprime le salaire minimum et on le remplace par le revenu universel en laissant chaque individu libre d’améliorer l’ordinaire en travaillant ou il veut au salaire qu’il est prêt à accepter.

    -> soit on le diminue (ou on cesse de lui faire suivre l’inflation) mais alors il va falloir que l’état compense par des aides sociale pour que les gens « survivent ».. donc plus de dette d’état..

    -> soit on supprime le salaire minimum sans aucun garde fou, et on ne sais pas ou le marché du travail va s’équilibrer au niveau des salaires sur certaines compétences. ça entraîne un risque (difficile à évaluer) de déflation salariale.

    -> soit on augmente le niveau de formation de l’ensemble des salariés, on automatise encore un peu plus, afin d’augmenter la valeur ajoutée produite par salarié… et ainsi se permettre une progression des salaires…

    Pour ma part je pense qu’il est nécessaire d’avoir un salaire minimum, par contre c’est au niveau de sa progression qu’il faut se poser des questions, la méthode actuelle : l’inflation + coup de pouce étant purement orientée sur le maintien du pouvoir d’achat, en ignorant les autres fondamentaux économiques.

    Répondre
  • David

    26 mars 2013

    Cher Mr Gave, Chers lecteurs,
    Ne pas oublier que aux états unis le salaire minimum fédéral n’est pas forcement appliqué au niveau des états, les états riches ont un salaire minimum plus élevé. Le salaire minimum peut même être différent d’un comté ou d’une ville à l’autre.
    La seule règle est que le salaire minimum ne peut pas être moins élevé dans une entité administrative que dans celle qui le contient.

    D’aprés wikipedia, seul 1.4% des salariés sont payés au salaire minimum fédéral.

    Donc il faudrait idéalement prendre le salaire minimum moyen (pondéré par les tranches de population qui sont concernées) et non le salaire minimum fédéral dans le graphique. J’imagine que c’est moins facile à établir.

    Répondre
  • Homo-Orcus

    26 mars 2013

    …avoir à la fois de la farine chère et du pain bon marché.
    …mais nos amis ne sont jamais vraiment intéressés par les chiffres et les réalités mais beaucoup plus par leur dogme.
    Des formules qui « claquent » bien.
    Mais le dogme n’est-il pas invoqué pour nous rouler dans la farine… chère !

    Répondre
  • le_duff

    25 mars 2013

    Un commentaire rapide sur la conclusion : Les ouvriers votent FN 3x plus massivement que Mélenchon alors que le programme économique du Front de Gauche est rigoureusement identique à celui du FN. Ceux qui ne me croient pas peuvent se pencher de près sur la radicalisation récente du discours du camarade Jean-Luc qui pour le moment échappe à la diabolisation grâce à des médias complaisants.

    La France est surtout victime d’une décentralisation ratée : Qui peut oser croire logique qu’au fin fond de la Creuse le smic se doit d’être équivalent au salaire minimum perçu en Île de France? Dans un cas on arrive péniblement à joindre les 2 bouts dans l’autre on ne vit pas, on survit tant bien que mal. La décentralisation ratée a crée des baronnies locales et des strates administratives supplémentaires aussi stériles que coûteuses. L’artifice de la dette conjuguée à cette décentralisation ratée a également permis aux social-clientélistes d’acheter des voix sans être confrontés à leurs responsabilités.

    Comment croire que l’Etat PS qui jamais dans l’histoire n’a confié autant de pouvoir du niveau local au niveau national à un seul parti dont les membres sont pratiquement tous issus du même moule associatif et culturel – et donc pas du monde entrepreneurial en particulier – pourrait changer la donne, les pratiques, et rationaliser les pratiques déviantes et clientélistes? On en a une bonne réponse avec le maire de Sevran (93). Un écolo pastèque (vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur) qui a aggravé la dette de sa ville avec une multitude de décisions irrationnelles en temps de crise : Augmentation des dépenses, des fonctionnaires etc. Il fait une grève de la faim et obtient gain de cause… Les gestionnaires responsables paieront pour lui!

    Pierre Chappaz n’y va pas de mains mortes, on va au désastre:
    http://libertarien.overblog.com/france-pourquoi-la-croissance-ne-pourra-pas-repartir

    Rien que pour le « fun » je regarderai Hollande jeudi soir nous offrir une séance de contorsions et autres fumisteries que son agilité, sa souplesse et sa sportivité légendaire sont autant de gages de succès à venir…

    Cdlt.

    Répondre
  • Olivier

    25 mars 2013

    Euh…. »L’abondement baisse moins vite que le salaire augmente… » au temps pour moi

    Répondre
  • pseudonyme anonyme

    25 mars 2013

    Cher M. Gave,

    Que dites-vous alors à ceux qui, privés de l’aide sociale, tomberaient en deçà du seuil de l’indigence ? Et, pour ceux qui ont pu conserver leur emploi, comment garantir que leur salaire (minimal) leur permette de mener une vie pauvre mais décente ? Ou, pour reprendre les propos d’un ancien premier ministre, si le chômage est la première des précarités, la moindre réciproque serait que l’emploi permette d’en sortir.

    Voyez ces questions non comme une critique mais un appel à complément d’information. A tout le moins, un renvoi bibliographique me serait salutaire.

    Répondre
    • Olivier

      25 mars 2013

      Aide-toi et le ciel t’aidera ! Pas de salaire minimum. On abonde le peu que la personne arrive à gagner. L’abondement baisse moins vite que le salaire pour s’arrêter quand le salaire permet de vivre correctement dans la région concernée.
      On arrête toutes les aides de toutes sortes. Les vrais prix réapparaissent, on forme les gens à l’arithmétique et à l’expression… on laisse les entrepreneurs croirent qu’ils feront mieux que les autres et les acheteurs le soin de le valider ou pas.
      On ajoute un gros zeste de transparence pour que les acteurs du marché puissent décider.
      On libère le capital pour permettre aux ambitieux d’aller déloger les insiders qui se goinfrent sans cause, pour permettre aux gens de se former (quand on a un prêt aux fesses, on fait tout pour réussir), aux entreprises d’investir…
      Liberté, égalité, fraternité quoi !

  • jeanpy

    25 mars 2013

    bonjour,

    si le raisonnement est implacable, le cas graphique me paraît moins évident.
    le déterminant du chômage dans ce cas a plus l’air d’être la récession que la hausse du salaire minimum.
    on voit bien que la hausse du salaire minimum ne pose aucun problème en 1997.
    cela est probablement dû au fait que le salaire minimum est faible aux Etats-Unis (vs la France pour ne pas la nommer) et qu’il ne pose pas de véritable contrainte sur l’emploi.

    Répondre
    • Charles Gave

      26 mars 2013

      Cher Jeanpy
      Bonne question
      Vous avez raison, mais les autorites augmentent presque toujours le salaire minimum au debut d’une recession en bonne logique Keynesienne pour « supporter la demande »
      Et c’est cette hausse du salaire minimum qui declenche ou aggrave la recession
      Amicalement
      cg

    • idlibertes

      26 mars 2013

      Cher Jeanpy

      C’est dans l’autre sens qu’il faut comprendre, l’idée n’est pas de tenter de comprendre le chômage , sa vie, son oeuvre mais de démontrer que les politiques de Salaire minimun n’ont eu aucune influence sur le chômage. Et cela apparait clairement, on peut augmenter le smic, ce n’est pas pour cela que les populations visées se portent mieux.

  • Fred

    25 mars 2013

    je viens de finir « la route de la servitude » de Hayek…
    Que dire sinon le sentiment désespérant que la France ne s’en sortira jamais tant nous sommes à mille lieux de ce que permet La Liberté Individuelle en termes économiques. Les autres aspects d’un système libéral ou totalitaire comme leur influence sur les valeurs morales individuelles et collectives valent le détour. L’idée que le Nazisme fut un sous-produit du Socialisme est génialement expliquée. Merveilleux..
    A lire, vite

    Répondre
  • Nicolas

    25 mars 2013

     » En Grande Bretagne aujourd’hui, un enfant sur quatre est élevé dans une famille ou PERSONNE n’a jamais travaillé… »

    Diable !
    Je me demande quels peuvent être les chiffres pour la France.
    J’avais entendu parler comme banal des familles dans le Nord qui en étaient à la troisième génération de chômeurs…

    Comment voulez vous qu’une République survive à une situation de ce genre ? En tout cas on comprend mieux le cuning plan écossais..

    Répondre
    • Aristarque

      25 mars 2013

      Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas que dans le Nord où on voit cela.
      C’est devenu la règle dans toutes les zones géographiques plutôt traditionnellement industrielles ou les usines ont fermé sans être significativement remplacées.
      Et dans un pays où on en est déjà à considérer que les gens de 45 ans sont trop vieux et dépassés pour en faire quelque chose de récupérable même s’ils ont encore 15 à 20 ans de potentiel…

  • nicolas

    25 mars 2013

    Monsieur Gave,
    Comme d’ahabitude, c’est avec delectation que je lis vos billets.
    Pour mes amis restes en france (eh oui je me suis expatrie aux emirats il y a 4 ans), j’avoue etre de plus en plus inquiets face a cette incompetence notoire de cette nomenklatura politique droite et gauche confondues.
    Petite question: etant paye en Dirhams UAE, donc en dollars US, devrais je me tourner plus vers le marche asiatique ou americain?
    Cordialement
    Nicolas

    Répondre
    • Charles Gave

      26 mars 2013

      Cher Nicolas
      J’etais a Dubai il y a quelques jours…
      Rapidement, pour repondre a votre question qui est essentielle.
      Il existe une garantie des depots aux USA qui est financee par une assurance que chaque banque doit payer.
      En EuroLand, il existe la meme garantie mais personne ne savait qui allait payer si elle devait etre activee
      Maintenant nous avons la reponse: ce sont ceux qui ont de gro depots qui vont payer. Ce qui veut dire qu’il faut etre completement idiot pour garder des depots au dessus de 100000 euro dans n’importe quelle banque en EuroLand
      Tous les deposants vont transferer tous leurs depots au dessus de 100000 euro dans des banques en dehors de la zone
      Comme les banques ne peuvent preter que leurs depots, cela veut dire que les prets bancaires en Europe vont s’ecrouler et que la depression va s’aggraver en EuroLand
      Transferez aussi vite que vous le pouvez tous vos depots dan des banques solides situees en dehors de la zone Euro, a Singapor, a Dubai a HK aux USA, en Grande Bretagne, en Suede,
      SAUVE QUI PEUT
      CG
      Amicalement

    • P.M

      26 mars 2013

      Cher monsieur Gave
      Encore merci pour votre article mais une simple question la il s agit des dépôts mais qui empêche de taxer les assurances vie en euro,spécificité bien française,cible idéale ?
      Vous ne mentionnez pas la suisse c est volontaire?
      Bien cordialement

    • LEX

      26 mars 2013

      Cher Monsieur Gave

      « Comme les banques ne peuvent prêter que leurs dépôts, cela veut dire que les prêts bancaires en Europe vont s’écrouler »

      La plupart des livres d’économie que j’ai lu font référence à cette règle :
       » Les crédits font les dépôts et non l’inverse »

      Cette règle est donc fausse ?

    • idlibertes

      26 mars 2013

      Les banques prêtent toujours plus que leurs dépots . Une bonne gestion, antique (des lombards) est de prêter à hauteur de 7 fois sont dépot , ou huit fois. Pas plus. Aujourd’hui et parce qu’elles sont mal gérées et que cela se sait, les banques ne trouvent plus à prêter que leurs dépots, effectivement.

      les crédits feraient le dépot? drôle d’idée…

    • Nicolas

      26 mars 2013

      Cher monsieur Gave,

      Merci de tous ces precieux conseils qui me seront TRES utiles.
      Je serai ravi de vous accueillir lors de votre prochain passage à Abu Dhabi.
      Cordialement
      Nicolas

  • ED

    25 mars 2013

    Une question : le dispositif du salaire minimum ayant l’effet pratique contraire à l’effet théorique (« souhaité »), un salaire maximum qui théoriquement devrait « décourager les élites » n’aboutirait-il pas en définitive à leur « encouragement », et par entrainement à l’encouragement de toute la société ?

    Répondre
  • christophe

    25 mars 2013

    Quel plaisir de vous lire mr gaves!
    Nos dirigeants nous ménent aux désastres, c’est sûr et certain! Peut-être cela est nécéssaire pour repartir d’un bon pied? Mais cela va finir mal, c’est sûr!

    A force de traire les vaches à lait que nous sommes, celles ci arriveront bien à se tarir!!!!!

    Répondre
  • aristarque

    25 mars 2013

    Avoir de la farine chère et du pain bon marché comme objectif des Oints du Seigneur. Les mêmes désirent aussi de bonnes taxes à la consommation et des prix bas pour « favoriser » la consommation et avoir ce qu’il faut pour entretenir le social clientélisme…

    Répondre

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