20 février, 2017

Pourquoi et comment l’euro détruit l’Europe

Il était temps de remettre au goût du jour notre dossier sur l’euro. Depuis sa parution il y a presque 3 ans, certaines choses ont changé: l’environnement juridique, l’action de la banque centrale, le cadre politique…

Mais notre conclusion demeure inchangée: l’euro est une horreur sans fin. Et la fin de l’horreur demeure toujours la meilleure des solutions.

Cliquez ici ou sur l’image ci-dessous pour le télécharger.

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Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

83 Commentaires

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  • Hendrix

    17 avril 2017

    Après ce week-end Pascal et ses réunions familiales politico-formagère, une question me taraude: si nous sortions de l’euro, qu’adviendrait-il de nos crédits en cours par exemple?

    tout dépend de la loi qui serait définit pour cette sortie de l’euro me direz vous, mais si nous prenons comme exemple une parité d’1 franc pour 1 euro (avant une quasi certaine dévaluation du franc par les marchés), il semblerait que les crédits contractés en euros resteraient dus en euro…(question de droit apparemment) ce qui est impossible sauf à ruiner les particuliers

    je me demandais donc comment cela s’était-il passé lors du passage du franc à l’euro??? nos crédits n’ont pas été divisés par 6.56! alors pqoi avec l’opération inverse nos crédits seraient multipliés par 6.56?!

    merci pour vos échanges

    Répondre
    • idlibertes

      17 avril 2017

      Ce bouteillon coure partout.

      NON. Les crédits ne resteront pas en Euro. En tant que juriste, je vous affirme, il n’existe pas de loi concernant les particuliers qui disposerait que les crédits devraient rester en euro sauf si disposions contractuelles spécifique au contrat concerné; vos crédits seront convertis dans la monnaie nationale au cours d’échanges établit et la lex monetae prime. Donc si vous avez un credit de 10 000 euros, il serait dans un premier temps de 65595.74 francs. Si vous gagnez 3 000 euros, vous gagnerez alors 19678.72 francs et rembourserez sur cette base. Pour ce qui est des emprunts d’états, la question dépend du droit applicable au contrat (si l’emprunt a été fait à Paris ou ailleurs).

      Dans un second temps, si une dévaluation a lieu, (et elle aura lieu) vous allez continuer de gagner pareil, de rembourser pareil, mais votre téléphone vous semblera plus cher, et voyager aux USA et en Allemagne (sic) probablement aussi.
      Restera l’Espagne et l’ Italie.

    • Hendrix

      17 avril 2017

      merci pour votre réponse,

      mais du côté des banques de détail, supposons une banque X qui ait emprunté 100 000€ auprès de la BCE puis qui ait octroyé 10 prêts de 1 000€ chacun.

      Avec le retour au franc et selon notre discussion précédente, ces 10 crédits de 1 000€ deviendraient 10 crédits de 6 559 Frs. Le hic, c’est que si le franc se déprécie de 10% les 1ers temps le temps que les marchés stabilise sa valeur… est-ce que ce seront les banques qui assumeront cette décote de 10% sur leurs avoirs? car elles auront empruntés en euros et se feront rembourser en franc?

      c’est ce mécanisme de transition des « banques qui ont emprunté en euro à la BCE et qui se font remboursé en francs » qui m’échappe… pour les crédits en cours en fait.

      Avec le temps et pour les opération de détails nous concernant nous particuliers, j’imagine que les banques réemprunteront à la banque nationale et il n’y aura plus de pblm…

    • idlibertes

      17 avril 2017

      Je vais devoir vous renvoyer pour toute l’analyse des balance Target et autre à notre dossier sur l’euro

      https://institutdeslibertes.org/wp-content/uploads/2017/03/Rapport-Euro-2017.pdf

      L’inflation est un des coûts potentiels souvent avancés, car toute hausse des prix
      soudaine déprécierait la valeur de l’épargne. Toute dévaluation entraîne en effet
      mécaniquement un renchérissement des marchandises importées et donc une baisse du
      pouvoir d’achat.
      Cependant le lien entre taux de change et inflation est loin d’être aussi dramatique
      qu’avancé par de nombreux défenseurs de l’euro (qui assument jusqu’à une perte de
      30%) car ce dernier dépend de la capacité à trouver des produits substituts fabriqués
      localement, de la proportion des biens de consommation importés, etc. A titre
      d’exemple la livre sterling a perdu presque 15% depuis le début de l’année 2016
      contre l’euro. L’inflation est passée de 0,3 à 1,8%. Une augmentation de 1,5 point pour
      une dévaluation de 15% vis-à-vis de ses principaux partenaires commerciaux. Nous
      sommes loin de l’hyperinflation.
      Pour la France ou l’Italie la hausse serait limitée. Pour la Grèce ou le Portugal cela
      serait plus conséquent. Mais que ce soit par l’inflation ou la confiscation, comme nous
      avons pu le voir à Chypre pour maintenir le pays dans la zone euro, l’épargne n’est
      complètement protégée dans aucun scénario.
      Toutes les erreurs se payent, l’euro restera sans aucun doute dans l’histoire
      économique comme l’une des erreurs les plus invraisemblables faite par des
      technocrates.
      Il faudra en payer le coût, et malheureusement il est à craindre que les seuls qui n’en
      souffriront pas seront les créateurs de ce monstre qui à ce jour continuent de nous
      expliquer que leur nouvelle ligne Maginot est un immense succès.

    • idlibertes

      18 avril 2017

      Les particuliers ont empruntés aux banques qui elles même a emprunté à la banque de France.
      C’est la banque de France qui se retrouvera avec la decôte.

    • idlibertes

      18 avril 2017

      Ensuite, la France a à peu prés 30% plus ou moins de ses emprunts bancaires en euros (contre 70% en monnaie nationale) ce qui est mieux que l’Italie ou la gréce comme position.

    • Hendrix

      18 avril 2017

      ok merci pour ces précisions

      donc je pourrais résumer le coût de la sortie de l’euro à la prise en charge, par la Banque de France, de la décôte des emprunts bancaires de l’Etat qui ont été souscrit en euros (30% contre 70% pouvant être renominés en euros)

      chaque erreur a un coût et en l’espèce, sûr qu’il vaut mieux prévenir que subir un jour ou l’autre son éclatement.

    • Hendrix

      18 avril 2017

      erratum dans mon message précédent: (30% contre 70% pouvant être renominés en FRANCS)

  • Philippe

    11 mars 2017

    Bonjour M. Gave, merci pour votre note sur l’euro et son destin.
    Je suis très étonné de n’avoir nulle part entendu parler de l’obligation à laquelle vous faites allusion datant de 2013 d’obtenir l’accord de la majorité des créanciers en cas de changement de monnaie. Qui a imposé cette obligation et surtout pourquoi, si ce n’est pour rendre encore plus ‘irréversible’ l’euro avec le temps?
    Surtout, que représenterait actuellement la dette française sous ce régime? 20% de l’encours total? Plus?
    Vous parlez dans un autre texte (relatif à votre ’emprisonnement’ futur…) de l’importance de posséder des billets marqués du fameux X. Est-il vraiment possible que ceux-ci soient acceptés par la Bundesbank en cas de dissolution de l’euro, comme on le lit ici ou là?
    Enfin, que pensez-vous du sort des comptes détenus par des non résidents en Allemagne, toujours en cas de dissolution de l’euro, bref de l’intérêt d’avoir un compte en Allemagne?
    Bonne continuation!

    Répondre
    • Charles Gave

      12 mars 2017

      Mon cher Philippe,

      Réponses à vos questions
      Sur la dénomination de la dette: Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on ne nous dit pas tout…
      Juridiquement cependant il me semble que le gouvernement français pourrait dire : la dette française était et RESTE dans la monnaie qui a cours legal en France et donc il n’y a pas eu de changement de denomination. Et comme les tribunaux compétents sont français…

      Sur la deuxième question : Absolument

      Sur la troisième, en principe non, en pratique probablement. et c’est bien pour ca que les detenteurs de ces comptes achetent des obligations allemandes à taux negatifs. Ceux là seront remboursés en DM
      Amicalement
      cg

    • hendrix

      18 avril 2017

      erratum dans mon message précédent: (30% contre 70% pouvant être renominés en FRANCS)

  • Olivier

    7 mars 2017

    Bonjour,

    Merci beaucoup pour le travail d’information au grand public que vous faîtes.

    Je me posais plusieurs questions en lisant votre dossier (pardonnez d’avance mes lacunes je suis infirmier, mais ces temps-ci l’économie nous rattrape tous…) :

    – le dossier est rassurant mais quand les banques doivent supporter une perte de X % ou accepter un remboursement en devises nationales en cas de dissolution partielle de l’euro, sont-elles en capacité de supporter ces pertes ? (On entend parler de la maigreur de leurs fonds propres, d’effets de levier considérables, d’en cours sur les produits dérivés supérieurs au PIB planétaire, etc…),

    – l’inflation serait contenue s’il y a une possibilité de se fournir localement, n’y a-t-il pas un risque que les capitaux des financiers se dirigent vers les actifs tangibles devant tant  » d’insolvabilité  » ?

    – dernière question : vous voulez pas faire de la politique histoire d’ancrer les débats sur du concret ? Parce que ça commence fort à ressembler à la traversée du désert chez nous.

    Encore merci.

    Olivier

    Répondre
  • Pierre

    25 février 2017

    Je ne sais pas s’il y a d’autres personnes dans mon cas: je comprends ce que vous dites, je comprends ce qui va arriver… Mais je ne comprends pas ce que je dois faire !
    Je veux dire par là… comment je me protège?
    Je ne vois pas comment je peux aider la France (je n’ai pas voté Holland et je vais voter Fillon… J’ai bon jusque là non?) mais j’aimerai bien protéger mes économies (2 ans de salaires).
    Vous ne pourriez pas ajouter ce paragraphe à votre dossier?

    Bien à vous

    Pierre

    Répondre
    • Pierre

      26 février 2017

      D’ailleurs je pense que d’un point de vu ‘Marketing’ si vous ajoutez un chapitre ‘ce que vous devez faire pour vous préparer à la fin de l’euro’ il sera beaucoup plus facile à tout un chacun de distribuer votre étude.
      En effet il est beaucoup plus simple ‘à vendre’ de la façon suivante: lis cette étude sérieuse sur la fin inéluctable de l’euro et surtout ce que tu dois faire pour t’y préparer.
      Même les gens peu intéressés par l’économie (et c’est une majorité) prendront le temps de le lire en ce disant ‘au cas où… que dois je faire’.
      une réflexion économique devient rarement virale. Si les gens peuvent s’identifier, alors ca peut le devenir.

      “Ce qu’on fait n’est jamais compris mais seulement loué ou blâmé.” Friedrich Nietzsche ou François Hollande, je ne sais plus

    • calal

      26 février 2017

      perso je suis incapable de dire quoi faire: avoir un compte en banque dans une banque allemande? avoir des billets euro marques x pour les echanger en dm apres? investir sur des emprutns etat allemands a ct? mais qui sante des banques francaises?un emprunt immo en euro a la veille d’un risque de changement monetaire?
      de toute facon , perso, deux annes de salaires d’economie c’est pas beaucoup donc ne vous en faites pas. Amha les petits se feront raser ,c’est a ca que nous servons. travailler moins, investir dans l’education de sa famille, ou dans un bien abordable un peu durable et utile( dont le prix risque de monter en cas de dissolution de l’euro) en attendant d’y voir plus clair?
      perso j’essaie d’investir dans un fusil ( bien durable,qui peut se transmettre de generation en generation et qui peut etre utile…)

    • Aljosha

      26 février 2017

      Voyez la chonique du 11juillet 2016, cherchez la chronique ou il etait question d’une repartition 50/50 entre actions et obligations ….
      perso j’ai lu ici beaucoup de pistes a suivre.
      Apres, les choix vous appartiennent, pour prendre vos risques.

    • idlibertes

      26 février 2017

      L’idée de L’IDl n’est pas de devenir une plateforme d’aide aux placements, il en existe suffisamment (et qui certes racontent souvent n’importe quoi) mais de réfléchir aux tendances globales, fussent-elles politiques, financières ou culturelles . Parfois, bien sur CG parle de placement au coin d’une ligne , on ne se refait pas mais je ne sais pas si nous souhaiterions vraiment récupérer un lectorat qui ne serait là que pour des conseils de placement.

      Le dossier sur l’euro est une étude structurelle qui tient debout déjà très bien. Pour la suite, à part une position défensive, dans la mesure ou personne ne peut savoir précisément comment les marchés vont réagir, mis à part des scénarios à échelle (si….. alors …mais si…alors), le reste est du Pipo (n’en déplaise à Mr Villeray de Gailhaut ) qui s’est donné beaucoup de mal pour servir le discours du Dalladier moderne.

    • Pierre

      27 février 2017

      Je comprends votre position. Vous avez défini votre mission et vous vous y tenez. Je comprends votre point de vue c’est tout à fait cohérent.

      Maintenant si vous étiez dans ma position… comme moi vous en demanderiez plus. Mettez vous à ma place, c’est un peu anxiogène comme constat. L’Euro va disparaître, de gros chamboulements sont à prévoir… et maintenant démerdez vous par vous même pour éviter la vague.
      Je veux bien mais je suis limité dans le domaine (j’ai fait Génie mécanique… pas économie. Et pourtant c’est pas faute de chercher à me former).
      Bref c’est comme si vous nous annonciez notre décès prématuré… c’est pour bientôt Monsieur, et puis voilà c’est tout, bonne fin de vie. On a pas de solution de toute manière…

      Ou alors vous êtes sur le modèle du prophète Jérémie, vous alertez pour que ça n’arrive pas!? J’espère que ça va marcher et que c’est ce qui va se passer !

      J’aurai quand même préféré une approche un peu plus Christique… “ Viens, suis-moi… investi tes économies sur des T-bonds ”

      Bon en tout cas merci pour le travail de votre collectif je l’apprécie grandement.

  • humpty-dumpty

    23 février 2017

    Bonjour et merci beaucoup.
    La grande question reste clairement celle du « comment en sortir ».
    Ce matin sur BFM j’ai pour la première fois entendu presque une remise en cause du grand tabou : Markus Kerber qui montrait comme vous que la divergence des économies rendait non viable cet espace commun à une seule monnaie. Mais il suggérait une scission simplement en deux – zone « DM » et le reste. (Rassurez-vous les autres intervenants se hâtaient de condamner ce crime de lèse-Union).
    Est-ce qu’une telle distinction, même si elle ne respecte pas le critère de lien nation/monnaie, vous paraîtrait viable, au moins comme transition – en soulageant quand même un peu les tensions internes ? Et que pensez-vous des ouvrages de Kerber d’une façon générale ?

    Répondre
    • idlibertes

      23 février 2017

      Bonsoir ,

      Nous connaissons bien Markus Kerber que nous estimons beaucoup et je crois réciproquement . En revanche , si l’ on doit se couper les cheveux de 5 cm , est ce plus efficace de le faire en deux fois . Une fois 3 cm et une fois 2 cm ? C’ est un peu l’ idée de deux euros en pratique . Tenter d’ assouplir la transition mais pensez vous que les marchés seront dupes ? Ou que la bonne monnaie ne chassera pas la mauvaise . On peut faire deux zones mais en pratique , beaucoup de bruit pour rien . C’ est à mon sens un choix psychologique pour sembler plus conciliant . Mais pourquoi pas si cela peut convaincre .

    • sassy2

      23 février 2017

      Me suis dit qu’il était passé ici avant BFM.

      Me suis vraiment demandé aussi, sous la douche, s’il était possible M Marchenoir soit +- M Jean Louis B., en plus véhément.

    • idlibertes

      23 février 2017

      Ils se parlent avec CG souvent. Il a souvent été question de « faire des choses ensembles » mais en pratique quoi?

      Un piquet de gréve? une gréve de la faim?

      A part écrire et en parler, parler parler (pour convaincre de plus en plus large), il y a peu de choses à faire.

    • sassy2

      23 février 2017

      Une réforme monétaire ne devra se faire qu’en 140 caractères.

  • candide

    23 février 2017

    Excellent dossier, je vais faire circuler.

    Pour la première partie, sur la nature de la monnaie, vous poser le principe 1 nation / 1 monnaie.
    Cependant des expériences de free banking ont eu lieu au cours de l’histoire et semblent avoir été plutôt des succès. Comment intégrer cette solution dans un raisonnement global comme votre dossier le propose (par ailleurs très convainquant).

    Répondre
    • Charles Gave

      23 février 2017

      Cher lecteur
      Les gens me parlent beaucoup des experiences de free banking en Ecosse au XVIII eme siècle
      Le metier du banquier a l’époque consistait en deux choses.
      Financer les paysans pendant six mois en attendant que leurs récoltes aient été vendues
      Financer les importations ou les exportations en prenant des garanties sur les biens des importateurs ou des exportateurs.
      Rien de bien sorcier, et quand meme l totalité des experiences de free banking dans l’histoire e sont terminées dans un bain de sang avec les Etats obliges d’intervenir
      Suis pas convaincu

  • fevrierCourtemanche

    23 février 2017

    Merci pour ces informations de claire compréhension…

    Répondre
  • RER addict

    22 février 2017

    « Les Allemands, grands connaisseurs en la matière… » Je crois que je n’avais jamais autant ri en lisant un document économique 🙂 Du grand Gave, Merci !

    Vous avez économiquement raison mais je pense que vous sous-estimez à quel point les peuples confondent monnaie unique et idée Européenne, pour le meilleur ou pour le pire : il n’y a pas de meilleur exemple que la Grèce de l’inanité de l’Euro et pourtant le peuple ne souhaite pas spécialement revenir au drachme (à ma connaissance, je n’y ai pas mis les pieds depuis longtemps à vrai dire). Et les européens vieillissent : leur préférence ira probablement de plus en plus vers la rente et la dépression (rester dans l’Euro) à l’aventure et l’inflation (retour aux monnaies nationales).

    Répondre
    • idlibertes

      22 février 2017

      Illustration à nouveau du viel adage  » pour investir il faut savoir s’il y a plus d’argent que d’idiots ou plus d’idiots que d’argent » ?

      Dans cette équation de dette de tous nos pays Européens la gestion est, si le dollar se met à remonter et ses taux d’intérêts aussi combien de temps le tout sera tenable par une BCE déjà relativement exsangue. Je crois plus dansle bon sens de peuples du Nord (Hollande) qu’en la faculté de bon sens des grecs, il est certain.

    • Guy

      22 février 2017

      Bonsoir « RER addict ».
      Deux remarques.
      1) Vous confondez peuples et dirigeants. Même si des peuples votent pour des candidats vitupérant contre la monnaie unique, déclarant leur intention de sortir de l’Euro comme les Grecs, dès que ces ex opposants arrivent au pouvoir, ils ont vite fait de changer d’avis. Pourquoi? Parce qu’ils comprennent très vite qu’une sortie de l’Euro signifierait la fin immédiate (bien que provisoire, car l’homme a la mémoire courte) du robinet à crédit permettant de se procurer sans efforts les biens et services produits par les travailleurs des pays excédentaires voisins. Or c’est avec ces biens et services produits par d’autres qu’il assurent à eux-même et à leur clientèle un niveau de vie sans rapport avec le niveau de la productivité du pays. Tant pis pour les autres, y compris ceux qui auraient pu croire que les promesses seraient tenues.
      2) Il ne peut y avoir de « rente » sans production. Si les Européens vieillissent, ils ont tout intérêt à faire en sorte que les jeunes travaillent et qu’ils soient particulièrement productifs plutôt que de compter sur des créances fictives avec lesquelles ils ne pourront rien acheter.

    • marc

      23 février 2017

      Tous les Grecs sont opposes a la monnaie européenne l’EURO.
      Source 90% de ma famille vit en Grèce, n’écoutez pas les faux sondages et les faux journalistes a la solde de l’Europe. C’est comme en France sans subvention la presse socialo-communiste s’écroule.

  • Kimberly

    22 février 2017

    Quels trades preconisez vous basez sur ce superbe rapport ?
    Bien à vous

    Répondre
    • idlibertes

      22 février 2017

      Rien en Euro, rien en obligation d’etat euro, sinopn shortez la bourse allemande et sinon le Yen? ou alors obligation d’état américaine ou un bunker en nouvelle zélande? C’est l amode

    • Kimberly

      22 février 2017

      ok . Je ne partage pas votre avis . Je suis short eur/Usd et vais tenir jusqua 1,0150-0,9900 puis je vais acheter eur/usd ( sur interactive broker donc hors bank francaises ) et viser 1,35-1,40 d’ici 2021 .
      De meme lorsque OAT auront retracé à la hausse vers 155 je shorterai OAT sur eurex . Je couperai short qd yield sera a 4% en 2020-2021

    • sassy2

      23 février 2017

      kim
      « Je suis cafetier, socialiste et franc- maçon… »

  • dePassage

    22 février 2017

    Très bon dossier, notamment parce que même si on est pas d’accord les choses sont clairement dites.
    Personnellement je pense qu’une monnaie n’est pas forcément nationale, pourvu qu’elle soit physique et réel (un baril de pétrole fait l’affaire par exemple).
    « il faut choisir : ou forcer les
    Allemands à payer nos fonctionnaires (pourquoi accepteraient-ils ?), ou virer la moitié des fonctionnaires français ou condamner l’appareil de production français à la disparition.  »
    Et oui. Je pense que le rêve des libéraux qui ont pousser à la roue de l’Euro, c’était que l’État préférerait l’appareil de production aux fonctionnaire, et que donc il serait forcer de « virer la moitié des fonctionnaires »? Hélas …

    Répondre
    • idlibertes

      22 février 2017

      Bonjour,

      Je ne crois pas que des libéraux aient « poussé à la roue » de l’Euro; même Madelin en son temps. Tous étaient assez anti Maastricht.

      Ce qu’il faut comprendre dans une monnaie, c’est que c’est un bien commun. Comme un jardin d’enfant.
      Un baril de pétrole n’est pas un bien commun. C’est une commodité.

      Le propre d’une monnaie est justement d’être donc un bien commun faisant partie des prérogatives régalienne d’une Nation.

      Si nous comprenons l’idée de vouloir ôter la tentation de la captation monétaire par les politiques, idée qui se cache derrière la volonté d’avoir comme monnaie des éléments physiques dont la valeur serait basée sur un coût de production/rareté (or, diamant, sel, pétrole), c’est en revanche, totalement en inadéquation avec la vision de la monnaie que nous avons qui est fondée sur l’idée que nul ne sait pourquoi les monnaies ont une valeur et que cette valeur est inhérente au fonctionnement capitalistique qu’engendre une saine concurrence entre les monnaies.

      Content en revanche que le dossier vous ait plu.
      N’hésitez pas à le recommander autour de vous.

    • dePassage

      23 février 2017

      Les libéraux était partagés, comme ils le sont à peu près sur tous les sujets d’ailleurs. Moi j’aimais bien, et j’aime toujours bien, traverser les frontières (ou simplement acheter ou vendre à travers les frontières) sont avoir besoin de changer de monnaie, et l’idée d’avoir la monnaie gérée comme le DM plutôt que comme le FF était séduisante (mais ça ne s’est pas passé comme ça, hélas — vous me direz que vous l’aviez prévu et je vous le concéderez volontiers).
      La monnaie n’est un bien commun que quand elle est « fiat », et ce genre de monnaie est toujours une calamité dont le pouvoir abuse jusqu’à en détruire la valeur. Historiquement, en France d’avant le franc germinal on comptait en « livres tournois », mais il n’y avait pas de pièces correspondante, il y avait des pièces internationales dont la valeur ne reposait pas sur la confiance en l’émetteur mais sur celle de l’objet lui même, une commodité : écus, ducats (vénitiens), doublons (espagnols), etc.
      Quoi qu’il ne soit, je regretterai l’Euro, mais je reconnais que c’était un rêve qui ne pouvait fonctionner que si la France renonçait à la moitié de ses fonctionnaires (ou obtenait d’eux une production en rapport, ce qui est tout aussi irréaliste) et à sa gestion de la perte de compétitivité par dévaluation régulières. L’idée qu’interdire les dévaluations rendrait possible un autre mode est simplement fausse.
      Bref : vous avez raison sur l’essentiel, l’euro ne marche pas et détruit la France.

  • Guy

    21 février 2017

    Dossier extrêmement intéressant qui montre bien qu’il vaut mieux dissoudre l’Euro le plus tôt possible et de manière ordonnée que d’attendre la déflagration majeure qui se profile si on attend.
    Une question me taraude et j’aimerais bien que les auteurs me répondent sur ce point :
    Pourquoi les dirigeants Allemands se sont-ils lancés dans une politique aussi absurde et si contraire aux intérêts du peuple Allemand ? Au moins 2 graphiques (bas de la page 13 et page 26) montrent clairement que l’Allemagne est exactement dans la position de l’Aubergiste qui donne chaque jour un billet de 20 € à chacun de ses clients pour qu’ils viennent prendre un repas à 20 € dans son auberge. Quel intérêt ?

    Répondre
    • Trouvert

      22 février 2017

      > «Pourquoi les dirigeants Allemands se sont-ils lancés dans une politique aussi absurde et si contraire aux intérêts du peuple Allemand»

      +1

      C’est quelque chose qui m’échappe complètement.

      Autant je comprends que la classe dirigeante française soit assez stupide et malveillante pour s’être lancée là-dedans.
      Autant j’ai bien du mal à saisir pourquoi Helmut Schmitt a répondu positivement à la demande de Giscard… Car il était évident que c’était une guerre économique (monétaire), et que les allemands n’étaient pas assez stupides pour ne pas s’en rendre compte. Et ils vivaient (vivent) toujours dans la répentance du IIIe Reich pour repartir en guerre… Se sont-ils vraiment dits que le DM sera leur arme pour faire naître le IVe Reich? Je suis vraiment et toujours étonné que l’Allemagne ait acceptée cette proposition de guerre de la part de la stupide et malveillante classe dirigeante française (le franc face au DM… Comment ces ab**tis ont-ils pu croire à une victoire?).

      Car l’intérêt d’être le financeur est l’achat de la personne financée. La perte de souveraineté. La prise de pouvoir. Il n’y a aucun autre intérêt.

      En outre, le fait que on puisse accumuler des déficits au sein des balancs target2 montre bien que le système était conçu de façon malveillante dès le départ. Comme le dit Charles Gave, la balance commerciale d’un pays doit toujours être à zéro (éventuellement différé dans le temps). Or, l’accumulation des déficits au sein de la balance target2 permet de contourner cette règle: c’est ce qui s’est passé avec la Grèce et c’est ce qui se passe entre l’Allemagne et le reste de l’Europe. La non-obligation d’un retour à zéro des balances target2 et l’accumulation des déficits ont permis à l’Allemagne de prendre financièrement le contrôle du reste de l’Europe. C’est ce qu’explique Yanis Varoufakis dans son livre, dans ses «discussions» avec Wolfang Schaüble, sans pour autant comprendre que le trophée recherché était la souveraineté de la Grèce. Combien de temps va durer ce IVe Reich?

    • idlibertes

      22 février 2017

      Bonjour,

      Cela s’est passé en deux temps, du temps de Giscard/Schmidt, on parlait du SME qui était un système souple.
      La vrai tuile a été pensée par Mitterand et imposé à Kohl comme le prix à payer pour la réunification de l’Allemagne.

      Le deal était soit vous acceptez l’euro soit nous nous opposerons à la réunification.

    • sassy2

      22 février 2017

      Kohl Mitterand:
      Et aujourd’hui nous sommes du mauvais côté du mur de Berlin

      et une remarque qui peut paraître anecdotique, après Adidas (=Leuna bis source Binitials) Tapie n’a plus une thune…

    • Trouvert

      22 février 2017

      Bonjour,
      Par quels moyens Mitterand aurait-il pu empêcher la réunification Allemande?

    • idlibertes

      22 février 2017

      Depuis la Fin de la seconde guerre mondiale (accords de Postdam), comme vous le savez, l’Allemagne était gérée par les 4 (URSS,GB, FRANCE, USA). A l’époque, la France pensait que jamais l’URRSS ne laisserait tomber la RDA et qu’elle pouvait donc se permettre de jouer le jeu noble du « nous on est d’accord, cela va dépendre des autres ». (Partie d’autant plus facile à jouer au début que Thatcher était fortement opposée à cette réunification, position qu’elle ne pu tenir face à la diplomatie Anglaise qui elle, était pour).

      Gorbatchev quant à lui,avait un autre agenda mais personne ne savait à l’époque ce qu’il avait en tête et tout le monde marchait un peu sur des oeufs face à l’URSS.

      La situation économique de la RDA a fait que la situation devint urgente mais les négociations du coté français portèrent beaucoup plus sur les questions de la monnaie unique que sur les respects de frontières dans une optique Otan, ou sur les limites avec la Pologne.

      bref, pour répondre à votre question chacun des 4 alliés aurait pu s’opposer légalement à une réunification; ne laissant d’autre choix aux autres que la diplomatie (ou la guerre pour autrui ce qui se fait assez peu, la nature étant ce qu’elle est)

    • idlibertes

      22 février 2017

      Les trois puissances alliées décidèrent à l’époque de fusionner leurs zones mais cela ne mettait absolument pas fin pour autant aux accords de Postdam!!
      L’allemagne était encore en position de vaincue. La RDA avait été crée par le bloc communiste mais n’avait aucune légitimité devant les alliés.

      Après guerre, toute idée de réunification de l’Allemagne était considéré comme un casus Belli, ce qui au regard des deux guerres que L’europe venait de se prendre n’était pas de la pure spéculation!

      Thatcher aurait aussi, très bien pu s’opposer ce qu’elle a fait d’un premier temps.

      C’est le principe d’un traité, qu’est ce que vous voulez que je vous dise. Les signataires doivent arriver à un accord sinon, on se tape dessus. C’est tout. Quant à l’Allemagne, elle n’aurait pas été économiquement ou humainement capable d’avoir les prétentions d’un affront à cette époque.

      Je ne comprends pas ce qui pose un problème? C’est juste de l’Histoire. Comment les choses se sont déroulées, c’est tout.

      PS: pourquoi me mettez vous des liens wikipedias ?

    • Trouvert2

      22 février 2017

      Je vous remercie. ?
      Le problème est que je ne connais pas l’histoire (et je pense ne pas être le seul puisque l’histoire n’est plus enseignée depuis fort longtemps).

      Si je comprends bien, la RFA n’était donc pas indépendante mais sous protectorat US/UK/FR?

      ps: Effectivement, les liens wikipedia étaient superfétatoires – je vous présente mes excuses.

    • idlibertes

      22 février 2017

      Rebonsoir,

      Pas de souci. Alors, suite à la seconde guerre mondiale, aux accords de Yalta puis ensuite aux accords de Postdam, les Quatre grandes puissances décidément de tenir sous tutelle l’Allemagne et Berlin en la coupant en 4 zones.

      Beaucoup de conditions furent décidées. L’Allemagne avait des dettes de guerre à payer, elle ne pouvait pas se réarmer, elle ne pouvait pas exploiter militairement certains territoires, etc etc.

      http://mjp.univ-perp.fr/traites/1945potsdam.htm

      Puis, 46/47/48 se passent. Le bloc communiste se forme de plus en plus. On commence à réintroduire un Deutschmark et cela énerve le bloc soviétique qui en mai 49, ferme tout.

      On arrive au fameux blocus de Berlin.

      Qui divise pour les 35 prochaines années, le pays en deux. En oct 1949, la RDA est crée du coté soviétique en réponse à la création en amont de la RFA qui effectivement n’était pas une nation souveraine car encore sous contrôle légal de alliés.

    • Trouvert2

      22 février 2017

      Création de la RFA/RDA, pas de pb.
      En revanche, ce que vous m’apprenez est que la RFA n’était pas indépendante. Savez-vous quelles étaient les limites entre les prérogatives de Bonn et celles de la tutelle de US/UK/FR? Qu’est-ce qui était du ressort de l’un et de l’autre? Qu’est-ce le premier ne pouvait faire sans accord du second?
      Merci.

    • idlibertes

      22 février 2017

      Bonsoir,

      En pratique dans la gestion quotidienne, je n’ai aucune idée mais dans les grandes lignes, pas d’armée, un certain contrôle des industries et 500 000 GI américains sur le territoire. Je ne dis pas que la RFA n’était pas indépendante, elle tenait en cette époque des élections mais elle était encore sous tutelle, oui ç ‘est certain.

      Peut être qu’un historien trainant par ici sera vous renseigner plus avant sur l’aspect quotidien de cette gestion que je ne connais que dans les grandes lignes.

      Voir sinon Raymond Aron, Les articles de politique internationale dans Le Figaro de 1947 à 1977, Tome I, La Guerre froide (juin 1947 à mai 1955), présentation et notes par Georges-Henri Soutou, Paris, Editions de Fallois, 1990.

    • idlibertes

      22 février 2017

      Je vais retrouver le mien et si je vous mettrais des bons passages explicatifs si je les trouve.

    • Guy

      22 février 2017

      Bonsoir et merci à IDL pour l’explication historique, probablement la seule plausible.

      Bonsoir et merci à « Trouvert » pour l’appréciation.
      La relation de dépendance créancier – débiteur est à double sens. Je dirais même qu’elle est à l’avantage du débiteur (donc pas de domination allemande selon moi), du moins tant que le créancier ne tire pas un trait sur ses créances fictives (celles pour lesquelles il doit continuer à prêter pour se donner l’illusion qu’il pourra les recouvrer un jour).

    • Trouvert2

      23 février 2017

      J’espère avoir mieux fait mes devoirs cette fois-ci. ☺

      J’ai trouvé cette convention: la convention de Bonn-Paris (26 mai 1952) (entrée en vigueur le 05 mai 1955), dont voici les extraits qui me paraissent significatifs:
      «
      Article 2
      1. — Les Trois Puissances se réservent, en raison de la situation internationale, les droits antérieurement exercés ou détenus par elles en ce qui concerne (a) le stationnement des forces armées en Allemagne et la protection de leur sécurité, (b) Berlin et (c) l’Allemagne dans son ensemble, y compris l’unification de l’Allemagne et un règlement de paix.
      »
      «
      Article 5
      . — Au cas où la République Fédérale et la Communauté Européenne de Défense ne seraient pas à même de faire face à une situation qui serait créée par une attaque contre la République Fédérale ou Berlin, un renversement de l’ordre libéral et démocratique fondamental, une atteinte grave portée à l’ordre public, ou, une menace sérieuse de l’un de ces événements, et qui, de l’avis des Trois Puissances, mettrait en danger la sécurité de leurs forces, les Trois Puissances pourront, après avoir consulté le Gouvernement Fédéral dans la plus large mesure possible, déclarer l’état de crise sur tout ou partie du territoire fédéral.
      »
      SOURCE:
      http://www.cvce.eu/content/publication/2003/10/1/b1885d93-c91a-4fa7-80bd-e1d3b3171b87/publishable_fr.pdf

      https://en.m.wikipedia.org/wiki/Bonn%E2%80%93Paris_conventions

      De ma compréhension, le retour de la souveraineté est quasi-intégrale, avec une restriction sur le militaire.

      Néanmoins, la Bundeswehr (héritière de la Wehrmacht) fut recréée le 12 novembre 1955 afin de fournir un contingent à l’OTAN.

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bundeswehr

      D’ailleurs, « Sur le plan militaire, Adenauer réorganise l’armée ouest-allemande, la Bundeswehr, qui devient, en termes numérique, la plus importante composante des forces armées de l’OTAN.»

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Allemagne_de_l'Ouest

      Ainsi, la présence des GI n’était-elle pas due au fait de l’appartenance de la RFA à l’OTAN? Sachant que la RFA était voisine de l’URSS. D’ailleurs il doit toujours avoir des GI en Allemagne?

      Concernant la réunification elle-même, il semblerait qu’elle fut simplement la conséquence de l’application de l’article 23 de la constitution de la RFA:
      « Le 3 octobre 1990, la réunification allemande est effectuée et incorpore la République démocratique allemande à la République fédérale d’Allemagne en utilisant les dispositions de l’article 23 de la Loi fondamentale citées plus haut.»

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Allemagne_de_l'Ouest

      En l’état actuel de ma compréhension, je ne vois toujours pas comment Mme Tchatcher ou Mitterand auraient pu s’interposer face à la réunification, la convention de Bonn-Paris promouvant au contraire cette réunification et les limitations de la souveraineté portant sur le militaire.

      J’aurais été Kohl, j’aurais dit à Mitterand: «Vas-y essaye d’empêcher la réunification.». Comment aurait fait Mitterand? Il aurait lancé une grande campagne de propagande/désinformation en France sur le thème «allemand = nazi = démon envoyé par Satan qu’il faut exterminer»? (Le tout sans faire d’amalgame, bien entendu.) Il aurait imposé son veto à l’ONU qui n’intervenait pas dans l’affaire? Il aurait imposé un veto qu’il n’avait pas au sein de l’OTAN? Et ne se serait-il pas attiré une oppobre généralisée avec une telle opposition?

      Enfin, je ne vois pas pourquoi Helmut Schmidt accepta ce truc absurde qu’était le SME. Il aurait juste pu dire «non» et fin de l’histoire.

    • Trouvert2

      23 février 2017

      Cher «Guy»,
      Je ne suis pas sûr que les Grecs goûtent guère à cet «avantage» qu’ils auraient face à l’Allemagne….?? Je rappelle aussi un certain référendum qui eut lieu en juin 2015.
      Et pour revenir à la question initiale, les allemands ne sont pas idiots, ils savaient très bien comment fonctionnaient une balance commerciale. Donc, si ils voulaient ne pas se retrouver dans la situation actuelle (parfaitement anticipable), ils auraient simplement pu anticiper en refusant de financer le déficit commercial et en exigeant le retour de la balance à zéro. Ou encore en dénonçant le système target2. (Pourquoi mettre un système target2 quand on a une monnaie commune??) Ou en exigeant des règles plus saines. Si les allemands l’avaient voulu, la situation aurait pu être différente.
      Bien à vous.

    • sassy2

      23 février 2017

      Trouvère

      l’allemagne semble sous la tutelle US depuis le traîté de Versailles (même depuis 1913 -FED-)*

      C’est fini depuis Trump! il veut arrêter les salades.
      chose la plus considérable depuis .. gorbatchev?

      *ai une photo de JPM allant négocier les réparations allemandes dont il avait racheté la creance avec Dulles

      **
      https://underthegrayline.wordpress.com/2015/01/05/les-memoires-de-lancien-chancelier-allemand-helmut-kohl-pourraient-enterrer-la-carriere-de-merkel/

    • Guy

      23 février 2017

      Bonsoir « Trouvert2 » et merci pour la poursuite de cet intéressant débat.
      Comme « RER addict », vous semblez ici confondre peuples et dirigeants, bien que vous ayez pourtant pris la précaution de ne pas le faire dans vos autres commentaires. Voir ma réponse plus haut sur ce point. Le peuple Grec a clairement voté contre les mesures dites d’austérité, donc implicitement pour la sortie de l’Euro, les dirigeants grecs n’en n’ont tenu aucun compte, alors qu’ils prétendaient défendre cette position ! Un superbe exemple de duplicité de politiques !
      Rien n’empêchait les dirigeants grecs de refuser les mesures imposées par les autres dirigeants européens et d’en supporter les conséquences. Aucune armée ne serait venue forcer qui que ce soit à rembourser quoi que ce soit.
      Cette remarque nous amène au 2e point sur les prétendues capacités de l’Allemagne à imposer quoi que ce soit. Dans la mesure où les membres de l’Europe se sont entendus pour garantir la libre circulation des biens et services, des personnes et des capitaux, il est parfaitement prévisible (et conforme à ce qui en était attendu) que cette circulation se produise. Dans la mesure où un certain nombre de ses membres ont décidé d’adopter une monnaie commune sans état, sans police, sans armée, je ne vois pas qui pourrait obliger les adhérents à l’Euro à respecter le contrat. Comme l’ont très bien démontré les auteurs de cette étude, aucune monnaie fiduciaire ne peut fonctionner durablement sans état, sans pouvoir coercitif.
      Cette dernière remarque nous amène au 3e point.
      Que risquent les dirigeants grecs en sortant de l’Euro ? Seulement la coupure du robinet à crédit. Les Grecs vont devoir produire eux-mêmes ce qu’ils importaient à crédit, ou produire ce qu’ils pourraient échanger contre ce qu’ils désirent importer.
      Que risquent les dirigeants allemands et ceux des autres pays européens qui resteraient ? L’effondrement d’un système financier fiduciaire basé sur la créance. En plus, ils vont devoir avouer à leurs électeurs qu’une partie de leur « épargne » (fictive) ne vaut rien.
      Un tel système est bâti de telle manière que les créances sont sensées représenter l’actif des banques. Dès l’instant où il apparaît qu’un montant trop important de ces créances sont irrécupérables, toutes la monnaie adossée à ces créances disparaît, ce qui engendre ce que les hommes politiques nomment déflation et qu’ils honnissent. Il se produit des faillites en cascades. C’est l’un des inconvénients majeurs de ce type de monnaie (il y en a bien d’autres).
      Cordialement.

    • Trouvert

      25 février 2017

      @Sassy2

      Merci pour l’article intéressant sur Merkel.

    • Trouvert

      25 février 2017

      Cher Guy,

      Merci de votre intéressante réponse.

      > «Aucune armée ne serait venue forcer qui que ce soit à rembourser quoi que ce soit.»

      Je suis bien d’accord avec vous. C’est une excellente question.

      Déjà, convenons que la Grèce ne ferait pas défaut sur la dette où la lex monetae prévaut, mais reviendrait à la drachme. Et sur les autres dettes, comme elle ferait défaut dessus, les prêteurs n’auraient d’autres choix que d’accepter une relibellisation de la dette en drachme.

      Ensuite, en revenant à la drachme, la monnaie serait de facto inconvertible. Et donc les importations cesseraient ipso facto. Cet état de fait causerait de sévères pénuries où la Grèce est dépendante (cf. le malheur du Vénézuela). Et il y a une matière première qui est cruciale: le pétrole. Et, si la Grèce ne peut plus importer de pétrole, ce n’est pas une récession économique qu’elle subira, mais une sévère régression. La liberté a un prix. Freedom is not free.

      De ma compréhension, si la Grèce veut effectivement reprendre sa souveraineté, alors la Grèce a besoin de sécuriser ses approvisionnements en denrées dont elle est dépendante, et tout particulièrement le pétrole.
      On a raconté que Tsipras était allé voir Poutine afin qu’ils obtiennent des rotatives (le livre de Porcinet?); m’est d’avis qu’il est allé voir Poutine afin de sécuriser son approvisionnement en pétrole.
      Ou alors, il faut que la Grèce fasse des réserves de matières premières en amont, et de pétrole en particulier (ce qui est assez improbable vu la tradition de la Grèce).

      Pour moi, le problème de la dépendance au pétrole est numéro 1, et de loin.

      Ensuite, concernant la responsabilité, nous avons encore Giscard & cie: «Il faut pas laisser Platon à la porte de l’Europe.». (Screugneugneu………)

      Mais effectivement, aussi, de la classe dirigeante grecque. Je pointe la responsabilité de la classe dirigeante grecque qui a candidaté à l’euro. Ils savaient très bien comment cela se passerait. Ils savaient très bien que cela aboutirait uniquement à une perte de souveraineté. Qui pouvait croire à la formule incantatoire «Les Allemands paieront.»? Rappelons que les comptes étaient truqués et que tout le monde le savait, et que Goldman Sachs avait été mandaté spécifiquement afin de truquer les comptes.

      Pour moi, Tsipras n’est que celui qui se retrouve avec la bouse entre les mains (le principe de l’innocent aux mains pleines, mais inversé). Mon point de vue est que ce n’est pas Tsipras qui devrait être guillotiné, mais ceux qui ont indûment vendu aux Grecs l’euro comme la panacée (Attali?).

      Et, en ce qui concerne Tsipras et la négation du référendum, les éventualités suivantes sont aussi tout à fait probable:
      a. Ils ont un dossier sur Tsipras (tous les politiques sont de la vermine).
      b. Ils ont menacé Tsipras en lui disant que ce serait dommage que sa famille ait un accident (tout l’avantage de concentrer le pouvoir en quelques mains).

      La dépendance au pétrole reste ma rationalisation préférée.

      Telle est ma compréhension.

       

       

      > «les membres de l’Europe se sont entendus pour garantir la libre circulation des biens et services, des personnes et des capitaux»

      C’est l’espace Schengen et non la monnaie européenne.

      Avant l’euro, je pouvais me rendre librement en Allemagne, en Espagne, ou en Grèce; il était juste nécessaire de passer au bureau de change.

      À titre personnel, l’espace Schengen est quelque chose que j’apprécie.

      > «Comme l’ont très bien démontré les auteurs de cette étude, aucune monnaie fiduciaire ne peut fonctionner durablement sans état, sans pouvoir coercitif.»

      Il me semble que ils ont montré que différents peuples ont du mal à avoir une monnaie commune (cf. Italie du Nord et Italie du Sud), mais que c’est pire encore pour différents États. En effet, l’État et le système social ont tous deux un coût et ce coût se répercute sur le taux de change et sur le coût du temps.
      Selon moi, ce qu’ils ont montré, c’est que chaque État doit avoir sa propre monnaie (sous peine d’observer la situation actuelle). Ou alors qu’il faut «harmoniser» le coût de chaque système social et le coût chaque État afin de ne plus avoir de distortion par territoire, les distortions restantes seraient alors celles des peuples et de leurs traditions (à la manière de l’Italie du Nord et l’Italie du Sud) (et tuant par là-même la diversité, et mettant certains peuples dans la dépendance des subventions et d’autres dans la dépendance de produire des subventions – bref, rien de bien).

       

       

      Le système monétaire que vous décrivez est un peu curieux. Vous semblez ici confondre peuples et dirigeants, euh non, établissement de crédit et banque centrale. Aujourd’hui, la caractéristique des monnaies fiat est que leur valeur intrinsèque est nulle, elles ne sont adossées sur rien, il n’y a aucune contrepartie. Quand aux établissements de crédit, au passif ils ont des dépôts et à l’actif des prêts. Et un métier des métiers de la banque moderne est de gérer le liquidity gap (cas de bank run), et le risque de défauts sur les prêts.

      En cas défaut généralisé, du fait du principe de privatisation des bénéfices et socialisation des pertes, la banque ne fera pas défaut sur les dépôts, mais sera recapitalisée par la banque centrale, causant effectivement une création monétaire et ayant donc un impact sur le cours de la monnaie.

      Effectivement, là où je vous suis est que, si les grecs ne remboursent pas, l’épargnant allemand étant la contrepartie à travers le système bancaire, cet épargnant allemand sera floué.

      > «En plus, ils vont devoir avouer à leurs électeurs qu’une partie de leur « épargne » (fictive) ne vaut rien.»

      Sûr. Je suis bien d’accord avec vous. Mon point est que ce problème était anticipable dès le début. Ce n’est pas une découverte.

      > «ce qui engendre ce que les hommes politiques nomment déflation et qu’ils honnissent»

      J’ai remarqué comme vous qu’ils honnissent la déflation («l’inflation négative»).

      Je pense que c’est une bonne excuse pour obliger à ouvrir le robinet de la création monétaire et de s’en mettre plein les fouilles (effet Cantillon).

      > «Il se produit des faillites en cascades.»

      Là en revanche, je ne vous suis pas.
      Si l’épargnant allemand est floué, alors il a les glandes, il guillotine les différents chanceliers et banquiers (nous leur prêterons aimablement celle que nous avions installée place de la Concorde), mais je ne vois pas pourquoi il arrêterait de bosser, de produire et d’exporter.

      En outre, la banque centrale interviendrait afin de s’assurer que le système de paiement reste debout.

      Et une des traditions culturelles allemandes est de reposer beaucoup sur le cash, d’avoir des entreprises peu endettées, et d’avoir un réseau de petites et moyennes banques permettant ainsi de résister à ce genre de circonstances.

      Enfin, dans le cas où une banque aurait des problèmes de solvabilité (de la dette grecque qui est repayée en drachme), cette banque trouvera effectivement des failles juridiques afin d’exiger des remboursements anticipés, ce qui provoquerait des secousses sur les passifs (mais il serait d’une stupidité aberrante de liquider des entreprises solvables et actives uniquement parce que sa banque aurait exigé unilatéralement un remboursement anticipé).

      Merci à vous.

    • Guy

      3 mars 2017

      Bonsoir « Trouvert ». Désolé de ne répondre à votre long commentaire du 27 février 2017 qu’aujourd’hui.

      Vous semblez animé d’un louable soucis de comprendre et de relier ce que vous lisez avec ce que vous savez déjà. Étant animé par le même soucis, j’espère ici parvenir à une mise à plat de ce en quoi nos points de vues convergent et divergent quand c’est le cas.

      1) Sur le retour au Drachme (ou autre). Dans ce cas, il est certain que la nouvelle monnaie nationale vaudra beaucoup moins que l’Euro, donc dans tous les cas, il y aura bien défaut. Vous allez même jusqu’à annoncer une inconvertibilité de la future monnaie, ce qui ne fait que renforcer la validité de cette hypothèse.

      2) Sur l’inconvertibilité des monnaies. L’inconvertibilité d’une monnaie nationale est toujours le fait des dirigeants du pays, jamais de qui que ce soit d’autre. Sauf contrainte exercée par le pourvoir, toute monnaie nationale est convertible à un taux correspondant à la masse monétaire et à la productivité du pays où à leurs perspectives. Même en cas d’interdiction gouvernementale, il se développe un marché noir, plus ou moins florissant selon les risques encourus. Le coût des monnaies étrangères est alors fixé selon les mêmes règles que celles du libre marché avec une prime liée au risques. La meilleure et seule façon de sécuriser ses approvisionnements (mis à par la guerre, mauvaise solution) c’est de produire ce dont ont besoin ceux dont on veut importer (ou équivalent en mode indirect).

      3) D’accords sur la stupide motivation Giscard. Comme quoi les motivations « historiques » ne sont pas toujours pertinentes.

      4) D’accords sur le reste, sauf que vous cherchez manifestement à exonérer Tsipras de ses responsabilités et à trouver des coupables « à guillotinner », option à laquelle je refuse de souscrire. A mon avis, nul besoin de chercher un hypothétique complot. Comme je l’ai montré dans mon commentaire à « RER addict », les dirigeants de n’importe quel pays déficitaire participant à l’Euro n’ont aucun intérêt (à court terme, mais en ont-ils d’autres ?) à quitter l’Euro. Je suis même prêt à parier qu’ici aussi, en France, les pourfendeurs déclarés de l’Euros se garderaient bien de tenir leur promesse s’ils parvenaient au pouvoir.

      5) La libre circulation des biens et services, des personnes et des capitaux est effectivement antérieure à Schengen et à l’Euro, ce qui n’enlève rien à la validité du raisonnement. Nous sommes donc d’accords.

      6) « Selon moi, ce qu’ils ont montré, c’est que chaque État doit avoir sa propre monnaie (sous peine d’observer la situation actuelle). Ou alors qu’il faut «harmoniser» le coût de chaque système social et le coût chaque État afin de ne plus avoir de distortion par territoire « .
      Ne reste plus qu’à en tirer la conclusion pour être d’accords : selon vous, qui peut imposer cette « harmonisation » si non un super État disposant du pouvoir de contrainte ?

      7) Sur le système monétaire, que vous trouvez « curieux » de prime abord, vous décrivez le même quelques lignes plus loin : « Quand aux établissements de crédit, au passif ils ont des dépôts et à l’actif des prêts ». Vous ajoutez à juste titre au tableau « la banque centrale », « prêteur en dernier ressort », selon les partisans de ce type d’organisation et selon votre propre description. Le fait même qu’il ait fallu introduire une « banque centrale » sensée jouer ce rôle de « prêteur en dernier ressort » à ce type d’organisation monétaire en dit long sur sa fragilité intrinsèque. Vous-même reconnaissez qu’en dernier lieu, « il n’y a aucune contrepartie » (ce qui est vrai au stock d’or et de devises détenus près, à condition que la contrepartie de ces dernières soient aussi l’or, ce qui n’est pas le cas). Sans contrepartie, je vois au moins 2 limites (connues) au renflouement des banques par la « banque centrale » : le défaut de confiance et l’hyper inflation, l’un allant généralement avec l’autre. Or les Allemands sont le seul peuple d’Europe ayant connu une période d’hyper inflation dévastatrice au cours de leur histoire récente, ce qui explique leur réticence à se lancer une nouvelle fois dans ce type d’aventure.

      8) Pourquoi la chute de banques détentrices de créances irrécupérable entraîne-t-elle des faillites en cascades ? Tout simplement parce que toutes les entreprises qui ont des dépôts dans ces banques perdent leur liquidités (ce que vous appelez le « cash »), même si leur propre endettement est nul. Ne pouvant plus honorer leurs paiements, elles entraînent la faillite de leurs fournisseurs et ainsi de suite. Nous sommes bien d’accords sur le fait qu’il s’agit d’une absurdité mais si on veut l’éviter, il n’y a qu’un seul moyen : changer de système monétaire.

      D’une manière générale, vous semblez penser que les dirigeants allemands seraient parfaitement au courant d’un certain nombre de lois économiques démontrées et connues. Je pense qu’il n’en est rien. Sauf leur sensibilité au risque d’hyper inflation, ce sont des hommes politiques comme les autres, pétris de l’idéologie socialiste ou interventionniste répandue à divers degrés dans le monde entier et donc incapables de mener une politique économique cohérente et efficace.

      Bien à vous.

    • Trouvert

      4 mars 2017

      Cher «Guy»,

      Merci de votre réponse.

      Il est plaisant d’élever le niveau. ☺

      1. RAS

      2. Je comprends votre point. Je suis en léger désaccord.
      Je pense que, lors du retour à la drachme, la volatilité du taux de change et du taux d’intérêt seraient énormes. Et la loi de Gresham s’appliquerait encore: la mauvaise monnaie chasserait la bonne. Toute personne qui aurait des euros ou des usd les conserverait. Les gens utiliseraient autant que faire se peut la drachme dans leurs transactions quotidiennes. De mon point de vue, le marché du change de la drachme serait quasi-illiquide, entraînant une inconvertibilité de fait. Si la convertibilité n’est pas interdite par le gouvernement, mais que vous ne trouvez personne pour vous changer votre billet de 1m de drachmes en euros, il y a une inconvertibilité de fait.
      Et oui, je suis d’accord sur la détermination du taux de change. Cependant, je suis convaincu que cela ne se ferait pas dans l’instant. Le taux change retournerait à sa PPA, tôt ou tard. Mais à court terme, je suis certain que la drachme serait inconvertible de fait.
      Et ceux qui auraient un énorme pouvoir seraient les exportateurs. Car eux obtiendraient des euros ou des usd. Eux seraient donc en mesure d’importer du pétrole (ou d’autres denrées) au sein du pays. Ils deviendraient immensément riches.
      Mais le temps que cet ajustement se fasse, il y aurait aussi une pénurie de fait dans toutes les denrées importées et en particulier dans le pétrole. Et j’avoue que j’ai du mal à quantifier les conséquences d’une pénurie de pétrole; un arrêt généralisé du pays?
      Tout reviendrait dans l’ordre. Mais cela prendrait du temps, et ce temps de transition serait très douloureux.
      C’est mon point de vue.

      Et je pense aussi que ce n’est pas dans la culture et la tradition grecque de prévoir.

      3. RAS

      4. Oui, je pense que Tsipras n’organisa un référendum pour ensuite faire un bras d’honneur à son peuple. Si il avait été un traître dès le départ, il n’aurait pas organisé de référendum. À titre personnel, j’exonère Tsipras de toute mauvaise intention.

      Et oui, je suis d’accord avec vous que la fermeture du robinet à crédit empêcherait toute importation (cf. point 1).

      Cependant, la période d’euphorie des pays déficitaire (Grèce, Espagne, Portugal) est terminée.
      Et le vote du peuple grec montre qu’il voulait sortir, mettre une fin à l’horreur.

      Quant à votre proposition de pari, il n’y a jamais rien de sûr que les jeux truqués. Comme le dit Charles Gave, les marchés sont une école d’humilité. Vous me direz que nous sommes en politique et je prends votre point.

      5. RAS

      6. RAS

      7. Je n’ai pas vu votre point.

      De ma compréhension, l’expression «prêteur en dernier ressort» signifie simplement que la banque centrale prête à une banque si celle-ci ne trouve pas les liquidités sur le marché interbancaire (pour x raisons; c’est le cas en ce moment en Chine, ce fut le cas après Lehman Brothers).

      8. C’est justement à ce point là que je fais intervenir la banque centrale: ma croyance est que les entreprises ne perdraient pas leurs dépôts du fait de l’intervention de la banque centrale, car, sinon, comme le décrivez, le système se gèlerait provoquant effectivement les faillites que vous décrivez. C’est ma différence avec vous.

      Mais il me semble que nous avons la même compréhension de ce point.

      Vous évoquez le fait de «changer de système monétaire».
      Je suis intéressé par votre point de vue.
      En ce qui me concerne, c’est plus le système bancaire qui est problématique que le système monétaire. Pour le système monétaire, personnellement, je prendrais simplement les préconisations de Friedman. En revanche, je pense que le système bancaire a besoin d’une sérieuse dérégulation, en particulier de donner à tout à chacun la possibilité de créer aisément une banque (concurrence++), et que l’État, la banque centrale ou toute entité publique s’engagent officiellement à ne renflouer aucune banque. Je crois en la capacité régulatrice de la concurrence et non de la connivence. Il faudrait aussi arrêter de criminaliser le cash et les transactions en cash. Et même créer un billet de 1000€.

      9. Oui, effectivement, je le crois. Car il n’y a pas que la partie visible de l’iceberg, il y a aussi toute la partie immergée de la classe dirigeante. Et la complexité des traités montre qu’ils ne sont pas sans compréhension et sans savoir.

      Et quand bien même la classe dirigeante allemande serait ignare, cela n’explique pas la réponse favorable de Schmidt à Giscard (et je ne comprends pas toujours non plus celle Kohl à Mitterand).

      Merci à vous.

    • Trouvert2

      7 mars 2017

      Et, à nouveau, bien qu’il me semble que nous nous rejoignons sur nombre de points, je crois que vous sous-estimez les classes dirigeantes quant à leur intelligence et quant à leur malveillance (que les malencontreuses et inattendues conséquenses étaient belles et biens intentionnées):

      « BIS Admits TARGET2 Is A Stealth Bailout Of Europe’s Periphery»

      http://www.zerohedge.com/news/2017-03-06/bis-admits-target2-stealth-bailout-europes-periphery

  • julien

    21 février 2017

    Hello ,
    Is this book available in english ?

    Best regards

    Répondre
    • idlibertes

      21 février 2017

      Hello,

      You mean the report? No, I am sorry, not for the moment.

    • Charles Gave

      23 février 2017

      Cher Trouvert 2
      Votre explication historique sur la souveraineté ou non de l’Allemagne apres la re constitution de l’armée allemande est intéressante mais oublie un fait essentiel:le feu nucléaire
      Lors des discussions entre de Gaulle et Adenauer au debut des annees 60, de Gaulle avait propose la formation d’une armee franco allemande appuyée sur le feu nucléaire français et une jonction entre l’armee allemande et l’armee francaise redevenue disponible apres la fin de la guerre d’Algerie.
      Ehrart avait refuse, en menaçant de démissionner tant il se méfiait des français et tenait a ce que l’armée américaine reste en Allemagne. Cette politique- de protection de l’Allemagne par le feu nucléaire américain plutôt que français- a été ensuite confirmée par Brandt et Schmidt
      Mitterrand a donc fait un coup de bluff tant il est certain que si la France s’était opposée a la reunification de l’Allemagne , il aurait été très probable que la Grande -Bretagne suive, ce qui aurait probablement condamne l’OTAN.
      Et donc les Allemands auraient du payer a la fois pour leur defense et pour leur reunification, ce qui aurait plombe leur economie de facon peut être irréparable .
      L’euro a été une façon de garder l’OTAN et de faire payer les pays assez betes pour en faire partie pour la defense de l’Allemagne.
      De tous les « rois » de France, Mitterrand a certainement été le pire, en tout cas jusqu’à Hollande.
      CG

    • Trouvert

      25 février 2017

      Merci Monsieur Gave.

      C’est ce qu’il me semblait avoir compris: la RFA était sous protectorat militaire de l’OTAN (et il me semble avoir compris que la Bundeswehr opérait en Allemagne sous mandat de l’OTAN, en tant que contingent de l’OTAN).

      Et le traité consacrait cette situation jusqu’à la réunification, c’est-à-dire jusqu’à la disparition de l’URSS.
      De fait, avec la tombée du rideau de fer et du mur de Berlin, la mission initiale de l’OTAN disparaissait, l’Allemagne récupérant alors sa pleine souveraineté.

      Et depuis la fin de la guerre froide, la question de l’objet de l’OTAN subsiste: à quoi ça sert, dans quel but, quelles missions, pour quoi faire, etc.? La raison actuelle de l’OTAN semble surtout être l’impérialisme de la classe dirigeante américaine.

      Revenons à nos moutons. Vous dites que l’Allemagne souhaitait conserver l’existence même de l’OTAN afin d’assurer sa défense, car l’Allemagne ne pouvait se permettre de payer à la fois la réunification et l’armée allemande. Pourtant la Bundeswehr existait depuis 1955, et ce n’était pas l’OTAN qui payait la solde des soldats allemands.
      En outre, l’URSS disparue, ce n’était pas la France ou la Pologne qui allait envahir l’Allemagne. Si je comprends que l’Allemagne préfère avoir l’OTAN sur son territoire en sus de la Bundeswehr, l’euro n’était-il pas un truc un peu cher en contrepartie? Le rapport coût/bénéficie n’était-il pas excessif? L’URSS disparue, le bénéfice me semble quasi-nul, voire nul. Qui aurait menacé les allemands et/ou l’intégrité territoriale de l’Allemagne?

      Enfin cette raison ne m’explique toujours pas la réponse positive de Helmut Schmidt à Giscard (à ce moment-là, le Mur de Berlin devait encore durer 1000 ans [comme le IIIe Reich]).

      À la question du pire roi de France, il y a malheureusement de la compétition. Et les augures sont déprimantes. On devrait abolir ce poste.

    • durru

      25 février 2017

      Je crois que vous faites un contresens, Trouvert. M. Gave parle de « protection de l’Allemagne par le feu nucléaire américain » et ensuite dit que « les Allemands auraient dû payer à la fois pour leur défense et pour leur réunification ». Aux US donc, à mon avis.
      Vous vous demandez « Qui aurait menacé les allemands et/ou l’intégrité territoriale de l’Allemagne? » Avec ce qui se passe dernièrement, je crois qu’il y aurait de la concurrence si l’Allemagne n’était pas protégée par le système d’alliances de l’OTAN… Le succès économique ne peut pas tout. Pire, il attire des convoitises.

  • Grisely

    21 février 2017

    Et si l’on en sort, comment ça nous coûtera comme solde de tout compte ?

    Répondre
    • Romain Metivet

      21 février 2017

      Bonjour,

      Je vais malheureusement vous décevoir mais c’est quasi-impossible à chiffrer car ne nous ne connaissons pas toutes les positions du secteur privé et nous n’avons aucune idée du scénario (sortie unilatérale, dissolution complète coordonnées, dissolution non coordonnées, respect des contrats ou pas etc.)

      Ce qui est certain:
      1) Le système demeure divergent
      2) Tout système divergent explose
      3) Plus le système perdure plus le coût de sortie augmente MAIS
      4) Le coût de rester est sans aucun doute supérieur et dans la mesure où personne n’est prêt à le payer…

    • sassy2

      21 février 2017

      cela dépend de qui s’en occupe.

      si c’est un bon chef d’état cela coûte 0e voire -5% du pib.

      si c’est un bon banquier je dirais +5%/10%/20% du pib (le banquier raisonne en fonction de votre taux d’effort, maximal)

  • GAUTHIER

    21 février 2017

    L’euro a été une divine surprise pour les consommateurs français qui ont des ressources pérennes…il suffit de voir leurs consommations depuis son avènement : voitures allemandes, smartphones asiatiques et voyages exotiques…il est actuellement une malédiction pour les épargnants allemands qui craignent pour leurs pensions de retraite…

    Répondre
    • idlibertes

      21 février 2017

      Et pour avoir connu Athènes avant et après Euro, ce n’est plus le m^me aéroport non plus ni les mêmes autoroutes!

    • marc

      23 février 2017

      Pour connaitre très bien la Grèce, 90% de ma famille y vit. Avant l’euro, on pouvait placer son argent en Grèce a 20% (L’équivalent du livret A). Il y a une raison, est ce que vous prêteriez de l’argent a quelqu’un qui touche le RSA ? Quand on a pas beaucoup de revenu on empreinte chers.

      En Grèce il y avait des douaniers qui contrôlaient et taxaient, les appareils électriques étaient 2 fois plus chers qu’en France.

      Enfin quand aux autoroutes, celle qui relie Athens a la 3eme plus grande ville du pays est construit principalement par des albanais a 30 euros la journée au black, et même 20 euros aux black par des pakistanais quand il y en a. Autoroute qui a été lance par une entreprise française connue qui commence par un V.

      Ma sœur et mon frère habitent a moins de 200m et 500m de l’autoroute, ils voient très que ce ne sont pas des grecs qui construisent l’autoroute.

    • Charles Gave

      23 février 2017

      Cher lecteur
      Pour résumer votre propos
      Le gagnant avec l’euro , c’a été le fonctionnaire français.Rappelez moi ce qu’étaient Giscard, Delors, Trichet Lamy ?
      Les perdants ont ete d’abord les entrepreneurs et les salaries du secteur privé en France et ensuite (a venir) les épargnants allemands
      CG

  • Furax

    21 février 2017

    Cher Charles Gave, merci pour cette excellente synthèse.

    J’apporterai juste deux nuances plus que contradictions.

    S’agissant de l’excédent commercial allemand, il me semble que vous laissez de côté le 2ème effet de l’euro au bénéfice de l’Allemagne, plus un effet 2ème lame de rasoir qu’un 2ème effet kiss cool.

    Le 1er effet que vous décrivez, c’est l’effet taux de change fixe qui empêche les autres pays de la zone euro de dévaluer leur taux de change vis-à-vis de l’Allemagne.

    Le 2ème effet, qui me parait encore plus important, c’est que l’euro est un système de subvention massive des exportations allemandes hors zone euro payé par les autres pays membres de la zone euro enregistrant un déficit courant avec l’Allemagne.
    Autrement dit, s’il y avait un deutsche mark, son taux de change serait nettement plus élevé que celui de l’euro vis-à-vis des autres monnaies et toutes les exportations allemandes serait renchéries.

    Pour finir sur ce point, l’euro produit un jeu à somme globale négative mais à somme positive pour ceux des allemands qui ont pour objectif d’accumuler des capitaux en provenance de leurs partenaires commerciaux.

    Si l’euro était démonté, cela coûterait beaucoup plus à l’Allemagne que les 2,5 à 3% de PIB qu’elle réalise chaque année en excédents sur les seuls pays de la zone euro.

    S’agissant, par ailleurs, de la dette publique, certes environ la moitié de la dette française émise depuis 2013 l’est en droit étranger. Mais par rapport au stock total de dette publique française cela ne représente que de l’ordre de 20% de la dette publique française.

    Répondre
    • Romain Metivet

      21 février 2017

      Bonjour,

      Vous avez tout à fait raison. Le problème est que même si l’euro baisse (comme à la demande de nombreux politiciens français, italiens, espagnols etc.), cela favorise autant les exportations allemandes que les leurs ! Ce qui empêche tout ajustement via le commerce extra zone euro.

      Concernant la dette, si 20% de la dette publique totale a été contractée ces dernières années, cette dernière est perpétuellement refinancée car, fautes d’excédents budgétaires, nous devons rembourser le principal avec de nouvelles dettes.
      Notre dette est complètement refinancée tous les 7 ans et demi à peu près. Il y a donc plus de 50% de notre dette qui a été refinancée depuis 2013. Ces nouvelles obligations, bien qu’encore majoritairement en contrat local, disposent d’une clause imposée par l’Union Européenne qui empêche toute relibellisation sans accords des investisseurs.
      À ce rythme là, en 2020, toute notre dette sera soumis à cette clause. Et toute sortie devient alors un peu plus compliquée.

      Cordialement,

    • Furax

      21 février 2017

      @Romain Metivet : notre dette publique est plutôt totalement refinancée tous les 11 ou 12 ans.

      D’où le fait qu’en prenant la moitié de 4 ans de refinancement (2013 à 2016 inclus), on soit arrivé à 20% du stock de notre dette publique libellée en contrats de droit étranger échappant donc à la Lex Monetae en cas de sortie de l’euro pour un nouveau franc.

      Et encore, reste à voir le scénario.

      Les 20% resteraient libellés en euros seulement si l’euro perdure et que la France en sort.

      Si en revanche l’euro disparaissait parce que l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche en sortiraient (ce qui serait conforme à l’intérêt global de lnEurope mais contraire aux intérêts mercantilistes de ces pays), même ces 20% là (d’autres estimations considèrent cette part beaucoup plus faible) ne pourraient probablement plus relever d’un droit étranger qui aurait disparu.

    • Romain Metivet

      21 février 2017

      Re-bonjour @Furax

      La durée de vie de la dette négociable est bien de 7 ans en moyenne.
      http://www.aft.gouv.fr/rubriques/duree-de-vie-moyenne-de-la-dette-negociable_166_lng1.html

      D’ailleurs pour arriver à ces chiffres nous avons divisé la somme des nouvelles émissions depuis janvier 2013 (898 milliards d’euros d’après la BCE) par la somme totale de la dette négociable (outstouding amount, 1600 milliards). J’ai donc peu de doute sur notre chiffre.

      Depuis 2013, tel qu’expliqué dans le dossier, la lex monetae n’a plus vraiment son importance car la clause concerne tous les contrats de dette émis en euro, où qu’ils soient. Dans tous les cas, même si l’euro disparait complètement, les termes de la relibellisation devront être approuvés par les investisseurs.

      Cordialement,

    • Furax

      21 février 2017

      @ Romain Metivet : re-bonjour et merci.

      Il me semble que vous retenez un dénominateur qui n’est plus à jour. Fin 2016, la dette publique française n’était plus de 1600 milliards d’euros (niveau atteint fin 2010) mais de pres de 2200 milliards d’euros.

      Bien cordialement

    • Romain Metivet

      21 février 2017

      Cela correspond à la dette négociable supérieure à 1 an (concernée par la clause).

      Je vais peut-être inclure un erratum pour le préciser. Merci de votre perspicacité!

    • dePassage

      22 février 2017

      « Notre dette est complètement refinancée tous les 7 ans », tous les 7 ans exactement, parce que c’est décidé comme ça. C’est un objectif de France Trésor ! Un gestionnaire de dette cherche, normalement, à sécuriser son risque de taux, à rester neutre si les taux augmentent ou baissent demain. Mais pas France Trésor, qui cherche juste à rester à 7 ans en moyenne. C’est absurde, mais c’est ainsi.

  • Taote

    20 février 2017

    Merci pour ce texte
    Un pn

    Répondre
  • loic

    20 février 2017

    bravo pour votre travail . c’est très clair comme toujours! nous allons vivre des temps intéressants…

    Répondre

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