21 mai, 2018

Et si on parlait du bonheur national brut

 

Un peu comme l’Anglais est devenu la « lingua franca » du commerce international, l’économie est devenue le point de passage obligé de tous ceux qui prétendent réfléchir sur la société moderne.  Voilà qui me laisse un peu perplexe.  En réalité, quand la plupart des « autres » parlent d’économie, en fait ils parlent de choses infiniment barbantes du style PIB, chômage, taux de croissance qui au fond m’indiffèrent complètement.

Je vis donc dans une schizophrénie totale : je trouve les économistes rasoirs et je trouve l’étude de l’économie absolument passionnante…  A l’évidence, je n’étudie pas la même chose que mes distingués collègues (Je ne sais pas pourquoi mais les économistes sont toujours distingués).

En fait, et compte tenu des longues études qui m’ont poursuivies de ma vingtième à ma vingt septième année, cela doit faire à peu près cinquante- ans que j’essaye de comprendre pourquoi je trouve l’étude de cette matière absolument passionnante.

Et je crois avoir compris. Et donc, je me suis dit (ma caractéristique première étant la fatuité) que peut-être les lecteurs trouveraient intéressants que je leur explique ce qu’est pour moi « l’économie ».

Au cœur de « mon » économie, il y a une notion extraordinaire, la notion de VALEUR.

Ce mot peut avoir de multiples significations, l’on peut passer d’un homme de valeur à une valeur boursière, qui elle-même peut n’avoir aucune valeur… à l’évidence on ne parle pas de la même chose sous les trois acceptions mentionnées plus haut…

Tout en prêtant beaucoup d’intérêt aux autres notions tant les mots sont rarement le fruit du hasard, je ne vais retenir pour le document de cette semaine que la notion de « valeur » que l’on attribue à un objet ou à un service qui peut être acheté ou vendu, trahissant ainsi une fois de plus mon côté bassement mercantile. Et cette notion, comme l’ont montré les Autrichiens au XIX -ème siècle (et avant eux les Jésuites Espagnoles au XVII -ème) est purement « subjective ».

La réalité est que chaque individu a au fond de lui-même une échelle de valeurs totalement unique, au moins aussi unique que peut l’être son ADN et être libre c’est pouvoir prendre ses décisions en fonction de sa propre échelle de valeur et non pas en fonction de celle du patron de la boite, du secrétaire de la cellule du parti ou du guide suprême.

En fait, nous nous baladons tous, toute notre vie avec une échelle de valeurs complètement unique (et qui d’ailleurs peut changer avec le temps) et au cours de ces pérégrinations nous rencontrons d’autres individus qui ont des valeurs similaires ou complètement différentes des nôtres.

Et de temps en temps, je tombe sur quelqu’un qui est prêt à acheter quelque chose dont je n’ai plus besoin alors que lui ne saurait s’en passer, ou l’inverse …Après forces discussions nous procédons à un « échange » et cet échange est matérialisé par un « prix ».

Et pendant la fraction de seconde où nous échangeons, la valeur (subjective) qui s’attachait à cet objet pour chacun d’entre nous est égal à un prix (objectif), ce qui est proprement miraculeux.

Et pendant ce court instant, deux individus qui peuvent ne rien avoir en commun sont complètement d’accord, et qui plus est tous les deux sont certains qu’ils sont gagnants et en fait, ils le sont.

Résumons-nous.

  1. Il y a un nombre infini de « valeurs subjectives » présentes dans le monde à chaque instant.
  2. De temps un temps, un objet ou un service « change de main » et cela se fait autour d’un prix. Et quand ce prix apparait, et pour une milli- seconde, le prix et la valeur se confondent, mais en aucun cas il ne s’agit de la même chose. Dix minutes plus tard ou plus tôt, l’échange n’aurait pas pu avoir lieu, ou n’aurait pas eu lieu au même prix.
  3. Et ce miracle ne peut se produire bien sûr que si la transaction est librement consentie des deux côtés.

Etre libéral consiste donc à soutenir :

  • Que chacun a le droit de se constituer librement sa propre échelle de valeurs, et d’effectuer toutes les transactions légales qu’il souhaite en fonction de cette échelle de valeurs
  • Que le prix au moment de l’échange doit être fixé librement entre les deux parties,
  • Que la transaction soit libre et volontaire des deux côtés et tout cela encore une fois dans le respect des lois qui régissent la société.

Lorsque ces trois conditions sont réunies, alors la somme des « satisfactions » montera puisqu’il est établi que dans une transaction libre les DEUX parties sortent gagnantes.

Quiconque connait un peu l’histoire sait que ces trois libertés sont complètements inhérentes à la nature humaine et que toute croissance, toute avancée de la civilisation et toute hausse du niveau de vie n’ont jamais dépendu que de leur exercice et de rien d’autre.

Et le libéral affirmera donc et sans aucun risque d’être contredit que toutes les périodes où ces trois « libertés » ont existé ont aussi été des périodes de bonheur, et toutes celles où elles ne l’ont pas été des périodes de malheur, pour les petites gens en particulier.

A ces libertés s’opposent et s’opposeront toujours hélas les thuriféraires du collectivisme, de l’étatisme, les supporters de la tribu, les défenseurs de la pensée unique qui vont trouver toutes sortes de raisons pour empêcher les individus d’exercer leur libre arbitre, en bloquant les prix, en inventant une nouvelle monnaie qui ne correspond  à rien, en taxant comme des fous ceux qui font le meilleur usage de leurs talents, en se servant du monopole de la violence légitime pour mettre en prison, excommunier ou faire bruler ceux qui pensent différemment, bref nous retrouvons une fois encore nos oints du Seigneur, hommes de Davos et soutiens de morales collectives.

La lutte, éternelle et sans fin est donc toujours entre la Liberté, reposant sur l’individu, et la contrainte reposant sur l’association de méchants.

Et mon boulot d’économiste est de compter les points entre les deux équipes et de tenir informé ceux qui me lisent des résultats du match.

Pourquoi ?

Parce que là où la liberté augmente, la valeur créée et partagée, qui n’a rien à voir avec la valeur ajoutée des comptables nationaux, augmente et que c’est donc vers là que doit aller le capital disponible de mes lecteurs pour participer à cet accroissement, et pour le renforcer. C’est pour cela que je leur recommande d’aller investir en Grande-Bretagne puisque la liberté individuelle vient d’y progresser de façon inattendue et considérable, les méchants ayant subi une défaite en rase campagne dont ils ont du mal à se remettre.

Mais si la liberté diminue quelque part, alors il faut retirer son capital de cet endroit toutes affaires cessantes pour que cette expérience néfaste dure le moins longtemps possible.

Dans le fond, ce que je dis est simple : une transaction libre ajoute au bonheur national brut ou BNB, une transaction contrainte, empêchée, taxée, retardée ajoute au malheur national brut ou MNB, tout en ajoutant sans doute au PIB classique, compte tenu du grand nombre de contrôleurs embauchés pour empêcher chaque individu d’être libre. Dans le monde moderne, une hausse du PIB peut tout à fait correspondre à une forte baisse du BNB et a une forte hausse du MNB et c’est ce que l’on voit en France depuis Giscard au moins.

Et l’expérience montre qu’il vaut mieux investir là où le bonheur national brut (BNB) augmente et désinvestir là où le malheur national brut (MNB) augmente.

Mon boulot d’économiste c’est donc d’estimer la variation au travers du temps et pour chaque pays de la différence (BNB-MNB) et d’investir en conséquence.

Et c’est pour ça que je trouve mon métier passionnant.

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

41 Commentaires

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  • Dinia

    25 mai 2018

    Trés interessant!

    Existe t il une literrature sur ce sujet, le BNB?

    Merci

    Répondre
  • Donatello

    24 mai 2018

    La constitution américaine est une merveille juridique, isn’t it ?

    Quelle absurdité quand même qu’un pays gouverné par des Juges, il serait temps de réhabiliter Carl Schmitt.

    http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/05/23/32001-20180523ARTFIG00361-trump-ne-peut-plus-bloquer-ses-opposants-sur-twitter.php

    Le président américain n’a pas le droit d’empêcher ses détracteurs de le suivre sur le réseau social Twitter, a jugé mercredi une magistrate fédérale de New York.

    Répondre
  • Vernet Christian

    23 mai 2018

    Cher monsieur Gave,

    Vous publiez le mot « acceptation » au lieu d’employer le mot « acception »…
    Cette même erreur m’a valu un 5/20 au concours HEC il y a fort longtemps.
    Du coup, je ne fais plus cette erreur…
    Mais cette sanction ne m’a pas détourné de ma passion, et je vous lis toujours avec délectation.
    Bien à vous,

    Répondre
    • idlibertes

      23 mai 2018

      Merci pour cette remarque. Si d’aventure vous aviez la phrase car je ne le trouve pas…

    • durru

      23 mai 2018

      @idl
      « à l’évidence on ne parle pas de la même chose sous les trois acceptations mentionnées plus haut »

    • idlibertes

      23 mai 2018

      Je trouve au littré que vous avez raison et soumet à l’auteur (qui est aux USA en ce moment mais dont acte)

      J’ai envie de citer De Gaulle à Malraux: « Malraux, vous m’emmerdez avec votre Littré »…

  • sassy2

    22 mai 2018

    Nous venons de fêter, avec Angela Merkel, les 80ans de VW fondée le 20 avril 1938.
    Musk peut dire merci entre autres à Von Braun, la Nasa…
    Brennan & obama peuvent dire aussi merci pour la CIA


    Staline Lénine qu’ont-ils laissés?

    BNB.
    C’est amusant que l’on parle de ceci car en effet la CLEF de la réussite chinoise semble très proche pour le moment de celle d’Hitler & Schacht. (civisme ethnostate inflation réprimée -bulle immo jugulée- … )
    Et la clef de la croissance mondiale est très surement la Chine qui forme beaucoup de prix de marché.

    Est-ce que les Chinois vont continuer longtemps à ce rythme? Ressentent-ils un joug? Sont-ils disposés à ne plus vouloir se soumettre? Même proche de la satiété?
    Quelle idée du bonheur ont-ils au juste?
    Aujourd’hui et à terme (penser aux phénomènes de transition démographique & au transition ville /campagne)

    Notre idée du bonheur ou celui du consommateur US n’a plus vraiment d’importance en poids.

    Ce sont des questions anthropologiques liées au sentiment de bonheur. Et les enjeux sont différents en europe et en Chine.

    Bien que les ratios soient explosifs, comme sous le troisième reich, Kyle Bass a pour le moment deux ans d’avance dans son pari contre la Chine.
    Peut être aura-t’il 4 5ans 10ans d’avance…

    Répondre
    • sassy2

      22 mai 2018

      erreur de file .rep file Thibaut garofula stephane…

    • durru

      23 mai 2018

      Le problème avec la Chine (et les Chinois) étant que leur niveau de vie global a carrément explosé ces dernières décennies. A terme, je veux bien croire que ça va changer (et effectivement les pyramides démographique et ville-campagne devraient y participer), mais pour l’instant Tian An Men est encore dans tous les esprits.
      Je ne sais pas si la population chinoise aura le même sort que les Allemands au siècle précédent. On verra bien…

    • marc

      24 mai 2018

      Hier les Chinois ont annonces qu’ils allaient mettre fin a la politique démographique de 2 enfants dans le 4eme trimestre de cette année 2018.

      La croissance n’est pas prêt de s’arrêter en Chine.

    • durru

      24 mai 2018

      Le trou dans la pyramide des âges ne peut pas être comblé. On peut pas faire des enfants qui soient déjà adultes, enfin, pas pour l’instant…
      Et la population des campagnes est de moins en moins nombreuse, à un moment donné le robinet va se fermer.
      La seule question est le timing… Et là, je n’en sais rien.

  • Aljosha

    22 mai 2018

    Il me semble que l’Italie fait un pas vers plus de Liberté.
    Et que cette démarche asymétrique vis à vis de l’UE s’annonce sportive.
    Absente de la coupe du monde de Russie, l’Italie a trouvé des matchs à disputer.
    Je vais essayer de suivre et de comprendre tout ça, en espérant aussi lire vos éclairages et vos anticipations.

    Répondre
  • Garofula

    22 mai 2018

    Si la valeur créée et partagée n’a rien à voir avec la valeur ajoutée des comptables nationaux, cette dernière en est l’image comptable la moins erronée qui soit fabriquée par les comptables privés (et non les comptables nationaux), du moins tant qu’on parle de PIB marchand.

    Finalement, la meilleure illustration comptable possible du BNB, c’est le PIB marchand non taxé tandis que le MNB, c’est le PIB non marchand auquel il convient d’ajouter les taxes pesant sur le PIB marchand. A l’évidence, la plus-value comptable représente bel et bien ce qui fait vivre tant le vendeur que l’acquéreur et la vie est la base du bonheur, contrairement à la survie.

    La somme des plus-values nettes correspond au bonheur économique, fruit de la liberté des échanges, source de toute valeur économique.
    BNB : PIB marchand réduit des taxes qui le frappent
    MNB : PIB total y compris la TVA moins le BNB
    Indice de bonheur économique : BNB/MNB. L’indice est inférieur à 1 et tend vers 0 (la mort) quand le MNB est supérieur au BNB. Quand le BNB est supérieur au MNB, il tend vers l’infini, ce qui devrait être l’objectif de tout gouvernement moral et respectable de ce fait.

    Attention toutefois, car il faut veiller à ne surtout pas ajouter les subventions reversées en tant que revenu comme élément du bonheur. Ce qui est subi ne peut en effet produire de bonheur durable et les revenus subis, les subventions reçues, n’échappent pas à cette loi économique. Par exemple, quand l’esclave reçoit sa pitance du maître, il n’en tire aucun plaisir. Quand le rentier touche sa retraite par répartition nationalisée, il n’en conçoit aucune satisfaction. Quand le fonctionnaire perçoit son indemnité, il n’en ressent aucune joie. Quand l’artiste sans génie touche sa subvention culturelle pour se pavaner à Cannes, il renonce à tout espoir de créativité, à toute forme d’intérêt intellectuel. Dans ces quatre cas similaires, il s’agit tout au plus d’un dû éphémère nécessaire à la survie et non à la vie, flétri par l’origine immorale du vol fiscal qui l’a nécessairement précédé, source d’insatisfactions permanentes et de revendications toujours plus avides, envieuses, violentes et destructrices.

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    • hugeus

      6 juillet 2018

      très vrai et très bien dit

  • Ockham

    22 mai 2018

    Très beau texte! Merci.

    Répondre
  • UnConSommateur

    22 mai 2018

    Je trouve que la publicité (qui n’est pas citée dans l’article, mais qui a une importance considérable) est anti-libérale, car elle vient perturber plus ou moins fortement toutes les libertés dans une transaction, en modelant notre inconscient. Même si nous pensons agir librement, nous sommes souvent les esclaves de nos propres désirs. En tout cas c’est comme ça que je vois notre société de consommation, donc plutôt un MNB dans l’ensemble.

    Répondre
    • bibi

      22 mai 2018

      La publicité ce n’est ni plus ni moins que ce qui permet de porter à la connaissance d’un possible futur consommateur l’existence et les caractéristiques d’un produit.

      Il faut donc m’expliquer en quoi le fait qu’un producteur usant de sa liberté d’expression pour porter à ma connaissance l’existence d’un produit et tous les avantages que j’aurai à l’acquérir est anti-libéral.

      En plus aujourd’hui la publicité est certainement le vecteur de communication le moins mensonger au monde, et pour sûr on peut plus facilement croire une publicité que les infos délivrées par les MSM.

      Enfin heureusement que Mr Gave fait de la publicité ici pour ses productions sinon je n’auront point su que ses ouvrages avaient été réédités.

    • idlibertes

      23 mai 2018

      J’imagine qu’il faudrait faire une différence entre publicité et information. J’avais lu un bouquin bien documenté il y a quelques années de cela intitulé « la fabrique de nos peurs » et qui démontrait comment parfois, une certaine publicité pouvait être propagande.

    • UnConSommateur

      23 mai 2018

      @bibi
      Vous pensez que la publicité est reflète les caractéristiques et la qualité d’un produit? Alors vous confondez publicité et information. Il suffit de mettre d’investir beaucoup d’argent pour se faire connaitre et pour vendre n’importe quoi, au détriment de produits de meilleure qualité et moins chers. Les techniques de marketing sont toujours plus efficaces.
      Regardez comment la pub a fixé l’élection présidentielle en France (et l’anti pub sur certains candidats!).

    • idlibertes

      23 mai 2018

      De quelle « publicité » parlez vous? Nous n’avons pas d ‘intégration chez nous? La seule publicité serait celle de nos livres mais c’est moins un pub qu’une information et le prix n’y est même pas !

      Je ne comprends pas votre remarque?

    • bibi

      23 mai 2018

      La publicité ce n’est pas sale!
      C’est juste délivrer une information ayant pour but de déclencher un achat.

      @UnConSommateur
      Ce n’est pas parce que les consomateurs ont des préférences qui diffèrent des votres qu’ils ont tort.
      Concernant la présidentielle le choix était entre poire à lavement et sandwich au caca, du coup le consommateur a choisi majoritairement aucun des deux.

    • idlibertes

      24 mai 2018

      :-)))

    • UnConSommateur

      25 mai 2018

      « Ce n’est pas parce que les consomateurs ont des préférences qui diffèrent des votres qu’ils ont tort. »https://institutdeslibertes.org/et-si-on-parlait-du-bonheur-national-brut/?replytocom=170758#respond
      Tout à fait d’accord mais je ne vois pas le rapport…

      « Concernant la présidentielle le choix était entre poire à lavement et sandwich au caca, du coup le consommateur a choisi majoritairement aucun des deux. »
      Oui c’est malheureusement le cas, mais dans notre système électoral le choix du « aucun des deux » renforce justement celui qui bénéficie d’une bonne pub (au 1er tour on s’arrange pour que les contestataires mettent en face de lui le sandwich au caca et le 2eme tour est joué d’avance).

    • bibi

      26 mai 2018

      Le rapport est pourtant simple, c’est que vous vous croyez plus avisés que le consommateur lambda pour savoir ce qu’il doit acheter avec son argent, et que vous considérez que si il achète un autre produit c’est parce qu’il a été induit en erreur par la publicité.

      Donc en clair dans votre esprit le consommateur est trop con pour savoir ou est son intérêt par conséquent moi UnConSommateur qui sais ce que le consommateur doit acheter, je sais ce que doit produire le pays, raison pour laquelle je vous demande cher membres du politbureau d’étudier soigneusement ma candidature au poste de premier secrétaire du parti communiste de l’union soviétique.

      Quel dommage que vous ne soyez pas né quelques années en URSS (peut être quelques années plus tôt) car vous auriez certainement sauvé l’occident de la barbarie capitaliste.

    • UnConSommateur

      27 mai 2018

      Houla ça dérape! Je n’ai jamais dit que je savais ce qu’il est intéressant d’acheter, désolé si je me suis mal exprimé. Je suis plutôt comme beaucoup de consommateurs, parfois manipulé par des désirs inconscients.

  • Denis Monod-Broca

    22 mai 2018

    L’économie, « lingua franca » du monde, langue unique du monde ? Il y de cela. Ce n’est pas rassurant. Quand les hommes parlent, ou croient parler, la même langue, rien ne leur semble impossible, alors ils se croient capables de construire une tour pouvant atteindre les cieux, alors ils la construisent, et tout finit par s’écrouler.
    L’orgueil a cet effet-là.

    Répondre
  • Guillaume_rc

    22 mai 2018

    Superbe article !
    Le premier paragraphe en particulier me permet d’apporter un (modeste) témoignage sur la façon dont est enseignée l’économie en France.
    D’après ce que j’ai pu voir avec mes enfants, l’économie est d’abord enseignée au collège par des profs d’Histoire, qui (assertion subjective) ne sont pas intéressés par ces notions et qui (constat objectif) ne l’enseignent qu’avec des concepts barbants et complexes (même parfois pour un quasi quinquagénaire) : les élèves commencent donc par être dégoûtés de cette « matière ».
    Puis au Lycée des profs d’économie leur expliquent des concepts flous (et parfois mal maîtrisés) tout en conseillant aux élèves de lire Alternatives Economiques (ce qui m’a valu des échanges un peu tendus).
    Ajoutons à cela que la plupart des profs n’ont comme unique expérience du monde du travail que la fac puis le corps professoral. Leur vision est donc quelque peu biaisée. Les quelques échanges que j’ai pu avoir m’ont vraiment laissé perplexe (euphémisme) sur ce qu’ils peuvent transmettre comme préjugés aux élèves (dernier en date : « dans le monde de l’entreprise, il n’y a pas d’affect ! » – j’en ris/pleure encore).
    M. Gave, dans mes rêves les plus fous, reprenez en main les manuels d’économie !

    Répondre
  • philippe hanchir

    22 mai 2018

    Le peuple de gauche ne cesse de dénoncer un libéralisme qualifié d’ultra ou néo qui deviendrait omniprésent et même socialement génocidaire… Personnellement je ne vois pas le libéralisme émerger mais je ne connais pas le monde non plus… Partout je constate que sous des prétextes divers et variés allant de la protection du public contre le terrorisme au contrôle budgétaire des nations, régions, provinces et collectivités locales, l’étatisme s’impose de plus en plus, la liberté recule sur tous les fronts. Je lisais hier un article dans un journal économique belge où l’auteur parlait d’une proche nouvelle crise économique qui verrait l’Etat mettre toute l’économie sous tutelle suite à la faillite de la confiance après une explosion de la dette… A ce titre, je me demande si les pharaoniques dépenses étatiques programmées par le futur gouvernement italien ne sont pas la mèche qui mène la flamme au tonneau de poudre…

    Répondre
  • Loic KABELAAN

    22 mai 2018

    Très cher Charles, vous replacez la liberté économique et de choix au cœur du libéralisme, quel bonheur que cet article, ci-dessous un extrait de Milton Friedman (que vous appréciez un peu je crois) sur Singapour (où je vis à présent) qui, je pense, rejoint en partie le thème du jour : »Si vous comparez les conditions de vie des gens dans un endroit comme Singapour avec les conditions de vie dans d’autres endroits, vous voyez bien que la liberté économique est une composante très importante de la liberté totale. Ce n’est pas quelque chose de différent, de séparé. La liberté économique fait partie de la liberté totale et pour beaucoup de gens, c’en est la partie la plus importante. La liberté ne signifie pas grand chose à une personne qui meurt de faim. Et si une société libre est incapable d’aider celui qui meurt de faim, il lui sera très difficile de rester libre. C’est pourquoi la capacité d’une société à améliorer le sort des personnes ordinaires est une condition absolument nécessaire pour qu’elle reste libre ». On aura compris que cela suppose de mettre en place un système qui permet la création de richesses et non sa destruction. j’ai trouvé cet extrait dans un excellent ouvrage « Singapour » de Gérard Marie Henry. Singapour est un modèle de gouvernance, le Président Lee est allé chercher ce qui se faisait de mieux dans le monde et a bâti un système particulièrement intelligent et pragmatique, à lire absolument. Bien à vous.

    Répondre
  • Antoine

    21 mai 2018

    Superbe ! (Jugement de valeur subjectif et libre)

    Répondre
  • Thibaut

    21 mai 2018

    Je vous suis pour l’Angleterre aujourd’hui. Concernant l’histoire, les périodes fastes ou de reprise économique, il me semble que les plus grand succès viennent d’une volonté forte de l’état! Blasphème, je sais je peux pas m’en empêcher… Je suis pas convaincu, c’est tout. Ne vous fâchez pas s’il vous plait. Bref… Colbert a refait les finances de Louis XIV. Napoléon a désendetté le pays peu après les « assignats » sans faire de libre commerce avec l’Albion… Hitler a relevé un pays exsangue on ne sait comment puisqu’il est interdit d’en parlé… Charles de Gaule a réutilisé le colbertisme de 58 à 68. A contrario, Turgot n’a pas fait ces preuves, certains historiens avouent que les effets de sa politique furent catastrophiques… Pinochet, expérience de Milton Friedman et des Chicago boys… Un massacre !… Et l’ultralibéralisme d’aujourd’hui qui n’est toujours pas un pur libéralisme. Donc parliez-vous de périodes faste de l’histoire où le libéralisme fut un succès ou ai-je mal interprété?

    Répondre
    • bibi

      22 mai 2018

      Hitler en bon socialiste a relevé « son » pays en orientant la production vers des biens totalement inutiles au peuple allemand, la production militaire est passé de 2% du PNB sous la république de Weimar à 23% en 1939.

      Une fois ces biens militaires produits les nazis commenceront à les exporter massivement à partir de 1939, mais les salauds de britons ont avec une obstination rare refusé de se faire inonder par la production tudesque qui bien que leur était pourtant offerte gracieusement ne correspondait pas à leur besoins.

      Pour ce qui est de l’ultralibérélisme aujourd’hui il faut bien le chercher dans un monde ou tous les pays développés ont une part de dépense publique qui dépasse les 35% du PIB et pour ce qui concerne ce que vous considérez certainement comme l’état le plus ultralibéral à savoir les USA le nombre de pages du Registre fédéral créé pour regrouper toutes les lois et règlementations faisait 2620 pages en 1936, 10528 en 1956, 16850 en 1976, 57072 en 1976, 69368 en 1996 et 97110 en 2016.

      L’utltraétatisme je le vois bien aujourd’hui mais pour ce qui est du libéralisme il va falloir me dire ou vous en voyez.

    • Charles Heyd

      22 mai 2018

      Je suis en phase avec #bibi pour ce qui est de l’ultralibéralisme, mot qui n’a pas de sens sauf dans la bouche de technocrates français entre autre (notre ministre des finances par exemple), mais qui justement ne savent pas ce qu’est le libéralisme; pour eux libéralisme rime uniquement avec étatisme;
      d’ailleurs justement je ne me souviens plus des cas où une période de la France est citée comme libérale dans les billets de M. Gave; et ce coup-ci encore il cite l’Angleterre!
      étonnant isn’t?

    • sassy2

      22 mai 2018

      Peut-être que le seul continent libéral actuellement est la tech.
      Bien qu’il y ait des cartels, l’Etat, en retard d’une guerre, n’a pas encore réglementé (ou ne réglemente pas encore car il est complice).

    • Stéphane

      22 mai 2018

      A Thibaut,

      Un peu de faits pour étayer (???) vos affirmations :

      Les français vivaient moins bien sous louis 14 qu’à l’époque gallo romaine.
      Napoléon a ruiné les français et l’Europe avec ses guerres et son blocus.

      Hitler n’a pas relevé un pays qui était déjà relevé, mais qui subissait comme tous les pays les conséquences de la crise de 29.

      De gaulle a voté des budget en équilibre, restauré la monnaie et l’état n’a jamais dépassé 35 % du PIB avec lui.

      On n’a pas laissé Turgot faire ses preuves.

      Enfin, quand Pinochet a abandonné l’expérience étatique en 1979 sur les conseils de Friedman et des Chicago Boys, le Chili est devenu le jaguar d’Amérique du Sud, a connu une croissance ininterrompue de son économie qui a permis une transition pacifique vers la démocratie (comme l’avait prévu Friedman et expérience unique à ce jour)et permet aujourd’hui au Chili de dépasser tous les autres pays d’Amérique du Sud en PIB par habitant alors qu’il était derrière il y a 50 ans.

      Il vous faut vérifier les fake news gauchistes avant de les répéter et les écrire :-).

      Bien cordialement,

    • idlibertes

      23 mai 2018

      Je ne rentre pas sur le fond mais FYI, Dans l’ordre chronologique, Friedman avait des étudiants Chiliens. (aux USA).

      Ces derniers lui ont demandé de venir à Santiago donner une conférence. Ce qu’il a fait. A ce ce moment là, Pinochet lui a demandé un entretien qui a duré je crois Moins d’une heure. Par suite, ils ont échangé UNE correspondance.

      Donc, il n’est pas exact de dire que Friedman aurait redressé le chili

      Des petits gars, qu’il avait formé (sans le faire pour cela) , à la rigueur.

      Friedman a porté toute sa vie cette histoire comme un fardeau donc rendons lui cet honneur de mémoire.

    • Garofula

      22 mai 2018

      « Hitler a relevé un pays exsangue » : rien n’est plus faux.

      Hitler a pris le contrôle en 1933 d’un pays en grande partie redressé après la crise de 1924, mais mis en difficulté par les conséquences indirectes de la crise de 1929. Il a dépensé le peu d’argent en réserve avec ses dépenses militaires mais aussi avec des dépenses sociales destinées à acheter le silence complice de la population allemande. En 1939, pris à la gorge pour cause de caisses vides, il a devancé de quelques années la guerre prévue de longue date avec la Pologne pour piller ses richesses et retrouver quelques capacités économiques. Sans la guerre, une nouvelle faillite de l’Allemagne était certaine à brève échéance.

      Bref, il aura fallu à peine six ans au socialisme nationaliste d’Hitler pour mettre à genou l’économie allemande et l’entraîner ensuite vers sa destruction dans une fuite en avant sanglante.

      On remarque qu’il n’a fallu que quatre ans aux autres socialistes, Lénine et ses Soviets, pour ruiner la Russie. Il faut dire que ce pays, autre martyr du socialisme « scientifique », ne disposait pas d’un développement économique aussi avancé que l’Allemagne lorsque le même malheur criminel s’est abattu sur lui.

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