4 janvier, 2016

Quand les lignes se mettent à bouger

En ce début d’année, et pour faire un lien avec mon papier précédent, je voudrais revenir sur une idée que j’ai déjà exprimée à plusieurs reprises.

Cette idée, la voici.

Si quelqu’un s’était endormi à Paris, Londres ou Berlin en 1790, et réveillé en 1820, le monde politique ou diplomatique lui serait apparu comme parfaitement bizarre tant les cartes avaient été rebattues.

Si une autre personne s’était endormie en 1890 et réveillée en 1920, le choc aurait été encore plus profond, avec la disparition de la Russie et de l’Autriche-Hongrie, le retour de la Pologne, l’émergence de l’URSS, l’effondrement de la Chine, l’inexorable montée des États-Unis comme puissance dominante, tout cela et bien d’autres choses encore étant bien sur la conséquence de l’inimaginable guerre civile Européenne qui avait fait des millions de morts de 1914 à 1918.

Imaginons pour finir qu’un troisième individu se soit endormi vers 1990.

Déjà, l’Union Soviétique a disparue tandis que la Chine éternelle ré-émerge pour tenter de redevenir la première puissance économique mondiale. Parallèlement, l’ordre artificiel établi au Moyen-Orient en 1920 est en voie de destruction et le monde moderne voit surgir à son immense stupéfaction une nouvelle guerre des Religions, voir des Civilisations, comme l’avait très bien vu Huntington. Et tout un chacun de se poser des questions sur un futur qui tout à coup apparait comme bien incertain.

De ces trois exemples, j’avais tiré, il y a déjà plusieurs années, la conclusion que la plupart des Institutions Humaines avaient une durée de vie d’environ 70 ans et qu’après cette période, celles qui n’avaient plus de raisons d’être, avaient tendance à disparaitre.

Et donc l’Histoire semblait passer de 70 ans de stabilité à 30 ans de troubles suivis de 70 ans de stabilité et ainsi de suite depuis le début de l’ère industrielle.

Si cette hypothèse est la bonne, nous serions en plein milieu d’une époque de troubles qui aurait commencé vers 1990…

Malheureusement, ces effondrements institutionnels se passent rarement dans le calme et la sérénité…Qui plus est, les vraies ruptures se produisent souvent très brutalement car, comme le disait Lénine, « Il y a des semaines où il se passe plus de choses que pendant toutes les années qui les ont précédées »

Et donc, nous nous trouverions dans le paradoxe logique d’Asimov quand des institutions que chacun croit stables se voient confrontées aux tempêtes du changement : « Que se passe-t-il, demandait Asimov quand des forces infinies s’attaquent à un objet inamovible?»

A cette question, pour moi, la réponse est toujours la même : l’inamovibilité, cela ne peut exister conceptuellement, car le non mouvement c’est la mort et la deuxième partie de la question est donc fausse. Car le mouvement l’emportera toujours sur la stabilité comme nous l’avons fort bien vu avec l’exemple de l’Union Soviétique. Et plus l’objet apparait comme inamovible et plus sa disparition entrainera de désordres.

A l’évidence, nous sommes dans une telle situation aujourd’hui et chacun doit donc prendre en compte cette réalité,  à son niveau.

Et c’est pourquoi j’ai intitulé mon précédent article « le Mur de Berlin va-t-il tomber à nouveau ?», tant le Mur de Berlin apparaissait comme un objet inamovible.

Voila qui parait inquiétant, mais ce n’est pas la bonne réaction. Car la première chose dont il faut se persuader est bien sur que ne sont pas en jeu que des forces destructrices.

Prenons quelques exemples.

  • 90% des enfants seront scolarisés d’ici peu dans le monde. Pour la première fois dans l’histoire la quasi totalité de la population mondiale saura lire et écrire d’ici 10 ans.
  • L’espérance de vie ne cesse d’augmenter et de nombreuses maladies sont en voie d’éradication complète ou partielle (poliomyélite, malaria, sida etc)
  • La mortalité infantile est en baisse partout.
  • La communication et la conservation des connaissances a fait un  bond en avant gigantesque quand nous sommes passés du livre à l’ordinateur.

 

Il existe donc de nombreuses avancées extrêmement positives, et le fait que les universités ou les écoles en ligne vont plomber les systèmes officiels est certes une mauvaise nouvelle pour les mandarins de l’éducation nationale, mais pas du tout pour les enfants ou ceux qui veulent apprendre. Et déjà, les pousses vertes des nouveaux systèmes d’éducation sont en train de sortir de terre un peu partout et ceci est une bonne, une très bonne nouvelle.

Le problème est bien sur que ces forces bienveillantes -ou non- vont déstabiliser des objets qui se considéraient « de jure » comme inamovibles et que beaucoup de rentes de situation ( ie les dockers du port de Marseille) vont disparaitre. Et donc, ces rentiers vont faire appel aux États qui sont censés les protéger et disposent du monopole de la violence légitime pour essayer d’empêcher la marée de monter  (voir les taxis et Uber).

La question pour le lecteur est donc : comment se préparer au niveau individuel, surtout quand le corps politique semble incapable de se réformer et de reformer un système devenu immobile tandis que le vent se lève ?

La première réponse est d’identifier les perdants, et cela est facile.

Comme le disait fort justement Marx, « l’infrastructure économique détermine la superstructure politique »

De 1800 à 1980, l’infrastructure économique était « pyramidale », un peu comme les armées Napoléoniennes et donc les grandes institutions étaient pyramidales.

Or, les structures économiques sont en train de « s’aplatir » à toute allure  (voir Google, Microsoft, le commerce sur le Net etc..) et certains États ont déjà commencé à s’adapter tels la Suède, la Suisse ou le Royaume Uni.

En revanche, ailleurs, des efforts gigantesques sont faits pour «monter» d’un cran et remplacer de « petits États » « par un seul grand État » et donc retarder l’inévitable échéance, en créant quelque chose de « too big to fail».

De fait, une partie des forces politiques essaie de créer un objet étatique encore plus inamovible plutôt que de réformer. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour savoir qui va échouer et qui va réussir.

Mon premier conseil est donc « méfiez vous de la taille». Dans le monde dans lequel nous vivons, la taille va devenir un handicap énorme.

Que le lecteur pense aux dinosaures quand une comète a frappé la terre. Ils ont disparu en masse, alors même que les mammifères qui existaient déjà et qui étaient très petits se sont débrouillés pour survivre…

Et donc mon conseil principal reste le même.

Comme nous sommes certains que le mouvement va l’emporter, alors il est prudent pour chacun de rester aussi mobile que possible et d’essayer de limiter ses demandes personnelles sur les objets « inamovibles» dans la mesure du possible. Un paysan en Ukraine aujourd’hui est sans doute moins à plaindre qu’un fonctionnaire dans ce malheureux pays. Et il est sage pour chacun d’analyser avec soin ses relations avec son système soi- disant inamovible et de prendre les mesures en conséquence. Dans cet esprit, le mouvement «sortir de la Sécu» est  sans doute sur une bonne voie.

Cela vaut bien sur aussi pour les placements.

Avoir une partie importante de son patrimoine dépendant de systèmes inamovibles pourrait être une lourde erreur. En d’autres termes, et je me répète, les actions (part de propriété) sont sans doute beaucoup moins dangereuses que les obligations qui ne sont que des contrats qui ne valent que ce que le système juridique dominant permettra. Certes, mes actions pourraient être nationalisées, mais cela sera plus difficile que de déclarer que mon obligation d’État ne sera remboursée qu’à un tiers de sa valeur…

Les temps troublés ont commencé et bien commencé, à mon avis du moins, et prendre des exemples historiques d’individus qui ont traversé ce genre de tempêtes et survécus serait peut-être utile.

L’un d’entre eux m’a toujours beaucoup amusé : Sieyès, le Constituant, à qui on demandait ce qu’il avait fait pendant la Révolution Française avait répondu :« J’ai survécu».

Rien à ajouter…

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

42 Commentaires

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  • OSIFE

    16 janvier 2016

    Je reprend la discussion que nous avions eu plus bas ici car trop petit quand il y a eu plusieurs échange.

    Je viens de lire le livre de Fabry, super bouquin qui ce li d’une traite.
    Je suis d’autant plus d’accord avec ma version des faits.

    Pour ce qui est des vagues, Fabry parle d’empereur aimé du peuple (socialos) et d’autre qui transigeaient avec le sénat (un peu moins socialos), que ce soit au début de l’empire ou sous les Sévères ou il parle d’empereur faible.
    J’y vois bien des crêtes et des creux de vagues.
    La monté n’a pas été linéaire, mais chaque crêtes était plus haute que le précédente.

    Il indique bien aussi qu’il n’y a pas eu de révolte majeure durant la période libéral alors qu’après l’Edit de Caracalla, il y a des sécessions et que l’empereur soumet à nouveau ces régions avec son armé et les pille.
    Ce qui contraste avec la deuxième guerre punique ou les régions sont resté d’elles même sous loi romaine et ont même fournis des troupes.

    Il indique bien aussi que les barbares avaient une conception plus libéral de l’individu que celle de la Rome soviétique et que les peuples (des millions de personnes se sont laissé occupé sans combattre par 70000 soldats wisigoht.
    Il parle même d’avantage comparatif des barbares sur Rome.
    Ce doit être le même cas avec Daech aujourd’hui qui avec peu d’homme en tien énormément.

    Enfin pour la démocratie comme frein à la dictature, Fabry marque bien la nuance entre état de droit et démocratie au début du bouquin.
    Je vois bien l’état de droit comme un frein à la dictature, la démocratie par contre ça me semble de plus en plus bon pour les égouts.

    Juste une question, pour ce qui est de la France, vous nous voyez à quel stade du livre ?

    Vu qu’on n’a pas encore atteint les tortures de Doctélien, ou de la Stasi, pour moi on n’est pas encore au bout, on est peut-être à une crête mais surement pas la finale. D’ailleurs est ce que l’URSS en a été a son point final ce n’est pas dit non plus.

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  • sassy2

    11 janvier 2016

    Sieyès, le Constituant, qui avait souscrit 5 actions de la banque de France, 24 pluviôse an VIII (goog… ;-)) , a survecu car il a participé malgré lui au début de l’empire Britannique qui naît officiellement le 18 juin 1815 à Waterloo (pas loin du siege de l’europe de Bruxelles…)

    l’empire britannique avec le sterling est enterré par churchill en 1945
    Si l’empire americain est donc parachevé circa 1940 (virements or de churchill vers les us, implantations US des bases aeriennes bombardiers partout dans le monde: ceci est decrit par diplomates nazis dés 1942: dans la presse!)

    70ans+1940 fait 2010

    Pour boucler avec la banque centrale( le nexus) le rapport avec aujourd’hui est évident (même s’il n’y a aucune defaite militaire us au moyen orient : à mon avis bien au contraire).
    Et il y a une chose encore plus incroyable aussi mal décrite dans la « presse », que le furent les virements or de churchill à l’epoque :
    les réserves de change ne sont pas tant un stock qu’un flux
    et ce n’est pas du change mais du dollar pur et simple

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  • Eric

    7 janvier 2016

    Ugh

    En parlant de choses inamovibles, ca me plairait bien un article sur la blockchain, les smartphone qui se transforment en terminaux de paiement, les tiers de confiance dont on sait maintenant se passer etc etc.
    Bref la révolution numérique qui se déroule sous nos yeux.
    Pour une fois que sort une innovation qui exclu de facto la main mise etatique et corporatiste….
    Le monstre est lâché dans la nature depuis 7 ans quand même.

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  • Marius

    6 janvier 2016

    très bon passage sur les structures politiques.

    Alors qu’ils veulent nous mener a toujours plus gros (UE, puis quoi, gouvernement mondial comme le préconise Attali?!) il est de plus en plus évident qu’au contraire la structure politique doit et va redescendre, je ne serais pas étonné qu’au cours du XXIème siècle on revienne même aux Républiques citadines…. Aux régions autonomes etc. Le libéralisme y gagnera, nous y gagnerons, en contrôle de nos élus, en fiscalité, en libertés. Ne devrait rester qu’a l’échelon national l’armée, en tant que confédération de Défense de toutes ces structures politiques du territoire. C’est mon point de vue.

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  • Passage

    5 janvier 2016

    J’aimerais assez m’endormir aujourd’hui et me réveiller en 2027, c’est tentant
    Meilleurs vœux

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  • Fucius

    5 janvier 2016

    « le monde moderne voit surgir à son immense stupéfaction une nouvelle guerre des Religions, voire des Civilisations »

    Non.
    Cette analogie n’a aucune pertinence.
    Ce que nous appelons Guerres de religion est une période de l’histoire de l’Europe où des peuples sont passés du christianisme catholique à un autre christianisme, non sans des effusions de sang qui ont laissé un souvenir cuisant.
    C’était un conflit pour le contrôle de l’autorité sur la sphère religieuse limitée telle qu’elle est définie par la religion chrétienne, catholique romaine ou autre.

    Ce que nous nommons islamisme n’a strictement aucun rapport.
    Le djihad, ce projet de soumettre tous les hommes à la loi islamique, est aussi vieux que l’islam: Dès l’Hégire, Mahomet gouverna les musulmans et s’employa à soumettre les autres par tous les moyens.
    Dès le 7e siècle, il conquit la moitié du monde occidental.
    Les agressions djihadistes que nos ancêtres ont eu à subir sont innombrables et incessantes, du moins jusqu’à ce que l’occident chrétien connaisse une explosion démographique, économique et militaire qui lui permit de contenir le djihad.

    Mais cette pause n’avait rien d’endogène. L’islam n’a pas connu de réforme abolissant la loi islamique, ni son corollaire le djihad pour l’imposer à l’humanité.

    Notre capacité à le contenir s’effaçant, le djihad reprend son cours, voilà tout.

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    • Ockham

      6 janvier 2016

      L’axiome est toujours vrai depuis XIV siècles. Toutefois si comme nous l’espérons avec l’auteur, la plupart des enfants savent lire, écrire et googler, les armées de martyrs* devraient fondre… en attendant il n’est pas recommandé d’inviter l’intolérance à sa table et il faut tout faire pour endiguer de force ces attaques sauf pour ceux qui admettent la liberté de changer de religion donc de conscience et de consommation sans bigoterie psychotique. Dans ce dernier cas et seulement dans ce cas, bienvenue,…

      *Martyr musulman tue l’infidèle, le martyr chrétien est différent…

    • dibo12

      8 janvier 2016

      D’accord avec Fucius.
      Ce que « le monde moderne voit surgir à son immense stupéfaction » est a mon avis le fait religieux. Le fait de pratiquer une religion a ete ringardise depuis les annees 70, et cela revient en se renouvelant, aussi bien cote christianisme que islam.

    • idlibertes

      8 janvier 2016

      le 21 eme sera spirituel ou ne sera pas…

    • Raphael

      12 janvier 2016

      Ce n’ est pas le fait relgieux au sens generique qui pointe au 21eme siecle, c’ est la conquete islamique au coueur du moyen-orient avec le duel a mort Iran-Arabie seoudite , et au coeur de l’ europe avec l’ effondrement de la frontiere exterieure. Dans le duel mortel , Iran-Arabie Seoudite les USA ont misé sur l’ Iran en leur offrant l’arme nucleaire. C’ est une politique qui va leur exploser au visage ( et a celui de l’ europe ) . Le controle iranien sur le petrole irakien ( Mosoul-Kirkouk ) est l’ enjeu réel de la guerre actuelle. Si ISIS tient bon , contre l’ Iran ( et la pseudo-coalition USA-Europe) alors vous verrez que ISIS mettra de l’ eau dans son vin. Si L’ Iran réussit a controler le territoire qui va du golfe persique a la mediterranée , alors ce sera la chute de l’ arabie seoudite-Koweit-Qatar-Emirats qui suivra . Ce sera la mainmise iranienne sur tout le petrole du Moyen-Orient et s’ ensuivra un chantage envers l’ europe qui prendra la forme suivante: L’ Iran fera tous les massacres necessaires pour faire fuir tous les cadres sunnites des pays petroliers et les remplacera par des chiites. ces exilés devront trouver refuge en europe. Sommes-nous prets a acceuillir 5 a 7 millions de nouveaux refugies ? Le jeu a court terme qui a consiste a dépecer l’ Irak , puis la Syrie va nous couter encore plus cher.

    • Matteo S.

      14 janvier 2016

      Les seuls qui massacrent, dans la région, ce sont les sunnites salafistes-wahabbites. L’Iran ne massacre pas. L’Iran n’est pas seulement chiite. Il est surtout perse, c’est-à-dire pas arabe.

  • OSIFE

    5 janvier 2016

    Si il y a des cycles de 100 ans, 70 + 30 il me semble quand même que chaque point de départ d’un nouveau cycle est plus centralisateur que le précédent.
    A quand sera la vraie rupture pour un recommencement à 0 ???
    Quand Rome est tombé personne ne l’a vraiment défendu et il n’y a pas eu de révolte contre les nouveaux arrivants.
    Quels peuples extérieurs pourraient aujourd’hui prendre le pouvoir en France, être plus libéral que le pouvoir actuel, tous en étant accepté par la population, pour repartir de 0 ?

    Sinon pour une révolte intérieure historiquement, cela me semble tellement rare qu’on peut probablement attendre les calendes grecques.

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    • idlibertes

      5 janvier 2016

      Cher Osife,

      Je ne comprends pas votre point sur Rome et le fait que personne ne se soit défendu contre les nouveaux arrivants? Je ne comprends pas?

    • OSIFE

      5 janvier 2016

      J’ai pris l’exemple de Rome pour illustrer une véritable rupture qui a ramené de la liberté au gens.
      Ces cycles de 100 ans sont plus comme les vagues d’une marrée montante. Il y a bien des crêtes et des creux mais l’eau monte.
      Avec la chute de Rome le niveau de socialisme a vraiment chuté.

      Le fait qu’il y ait eu assez peu de révolte montre bien que les soit disant invasion barbare n’était pas des armées d’occupations, puisque acceptées par les populations autochtones bien plus nombreuse et aussi armées que les arrivants (Rome n’ayant a ma connaissance pas interdit les glaives et pilums).

      Je me demandais enfin qui serait capable aujourd’hui de jouer ce même rôle pour en finir avec le socialisme. C’est un cycle bien plus long et qui n’est pas à l’échelle d’une vie (et encore moins à l’échelle de d’investissement) mais intellectuellement je trouve la réflexion intéressante.

      Et à mon avis, pour l’instant, je ne vois personne.

      Voyez vous quelqu’un ?

    • OSIFE

      5 janvier 2016

      En fait une autre question me vient à l’esprit en y réfléchissant.
      Avez vous en têtes des exemples ou une démocratie a amené de la liberté dans un pays qu’elle envahissait et que cette liberté survive au cycle de 70 ans.
      A part Rome, mais a ses débuts, je n’en trouve pas.
      Mais en histoire j’ai encore beaucoup a apprendre.

      Il me semble que M. Gave avait dit quelque part, je ne sais plus ou, que les démocratie étaient le régime freinant le plus le socialisme, ou garantissant le plus les libertés dans le temps, je ne me souvient plus de la formulation exact mais vous avez l’idée. Si ça n’est pas de M. Gave autant pour moi.
      Je suis de moins en moins sur de cela.

    • idlibertes

      5 janvier 2016

      Non, c’est juste que Rome s’est éteinte plus par un ramolissement généralisé que par un quelconque envahisseur qui aurait repris la main mise d’ou mon incompréhension. Voir sur cet excellent sujet « Rome du Libéralisme au socialisme » de philippe Fabry.

      Et oui, la démocratie est un bon rempart contre la dictature 🙂

    • OSIFE

      5 janvier 2016

      J’ai acheté le livre de Fabry mais je ne l’ai pas encore lu par contre j’aime bien son blog : http://www.historionomie.com/
      Il y relève des faits que je ne vois pas ailleurs et une lecture différente qui fait réfléchir même si quelque fois je le trouve un peu Olé Olé quand il voit des correspondances partout En ce moment c’est Russie-Macédoine, mais peut être qu’il y a 70 ans ça aurait été Allemagne-Macédoine.

      Pour votre dernière phrase, considérez vous la France ou l’Allemagne comme des démocraties ?
      Sinon quel serait selon vous le moment charnière qui les aurez fait basculer dans la dictature, si vous considérez qu’elles ont déjà eu été des démocraties.

    • idlibertes

      6 janvier 2016

      Ce n’est pas un syllogisme.
      Ce n’est pas parce que la démocratie serait un rempart contre la dictature que toute démocratie aurait vocation à en provenir et ou à le devenir. Vous induisez à tort ce qui ne l’était pas.

  • Candide

    5 janvier 2016

    Bonjour M Gave,

    meilleurs vœux à vous et à vos proches pour cette année qui sera sans doute riche de rebondissements…
    Puis-je formuler le souhait que l’IDL persévère encore longtemps dans son travail de réinformation ?

    Comme nous en sommes à citer les révolutionnaires, je ne sais plus lequel avait dit : « nous allons voir de grandes choses ». Grandes, mais sans doute dramatiques.

    L’année commence en tout cas en fanfare, avec un krak boursier en Chine (le second en 6 mois, tout de même) et une querelle surréaliste sur la déchéance de nationalité, version post-moderne du sexe des anges.

    Répondre
    • idlibertes

      5 janvier 2016

      Merci Candide.

      A vous aussi tout le meilleur.

      Il faut bien que la classe jacassière jacasse…

  • Robert Marchenoir

    4 janvier 2016

    « Pour la première fois dans l’histoire la quasi totalité de la population mondiale saura lire et écrire d’ici 10 ans. »

    Sauf les Français. Et les Occidentaux en général. Bon, c’est une pirouette, mais pas tant que ça. En Occident, le niveau d’alphabétisation et d’intelligence n’augmente pas, il baisse.

    C’est toujours le problème des moyennes. Si les gens sont riches en moyenne mais que moi je suis pauvre, ça ne va pas arranger mes affaires.

    D’autre part, vous dites que small is bioutifoule (ou que non pyramidal is bioutifoule), mais vous donnez comme exemple Google, Microsoft et le commerce électronique.

    C’est exactement le contraire. L’économie numérique est justement le royaume du winner takes all, l’exaspération de la tendance selon laquelle si vous n’êtes pas le plus gros, ou du moins si vous ne devenez pas très gros très vite, eh bien vous n’avez aucune chance.

    Alors évidemment, il est (peut-être ?) plus facile dans l’économie numérique de naître et de devenir gros, les situations sont peut-être plus fluides que dans l’économie physique, mais cette caractéristique du gigantisme obligatoire, du mondialisme quasi-imposé, de la course à l’hyper-croissance sans laquelle vous n’êtes rien, est très importante — et présente de nombreux aspects nocifs.

    Le moindre d’entre eux n’étant pas que les emplois créés par l’économie numérique sont réservés à des gens super-hyper-hypra qualifiés, en concurrence avec le monde entier (votre profil si je peux me permettre), et prière de ne pas me désigner les chauffeurs de taxi d’Uber, c’est bien le problème : une poignée de prolos occupant effectivement des emplois nouveaux (euh, non-emplois serait plus exact), mais payés des cacahouètes (manutentionnaires d’Amazon, livreurs…), et puis, des kilomètres au-dessus dans la stratosphère, une élite d’ingénieurs, de financiers, de marketeurs…

    Alors que dans un pays normal, la plupart des gens sont moyens, ou moyen-moins. Que vont devenir tous ces gens-là ? Dans la configuration actuelle, ils vont se battre pour gratter 200 € par mois de plus, en louant une pièce de leur maison par Air Bi and Bi.

    Pendant que les zélits vont nous chanter les merveilles de « l’éducation » dans les médias. Comme si tout le monde pouvait être ingénieur docteur en mathématiques…

    Le gouvernement vient de nous annoncer « la formation de 500 000 chômeurs ». Je n’ai pas pu m’empêcher de comprendre qu’on allait former 500 000 personnes au métier de chômeur.

    Répondre
    • nolife

      4 janvier 2016

      Le sablier comme on dit …

      Cela dit comme ces prix baissent, le gain se fait en déflation et est répercuté ailleurs.

      Donc pas de soucis …

    • Roger Duberger

      5 janvier 2016

      Bonsoir, ce que vous écrivez est amusant dans sa forme, mais discutable sur le fond.
      Je crois que Ubber et R B&b vont changer beaucoup de choses et apporter de la souplesse, idem pour Bla bla car. Bien sûr ce ne sont pas des sources de hauts revenus, mais des petits compléments qui font du bien (aux clients et aux fournisseurs de services). C’est tellement en vogue que l’état s’y interesse pour les impôts…
      Autrefois, les gens faisaient de menus travaux les week-ends, à présent c’est un autre mode de travail, mais c’est un complément de revenus honnête, et cela satisfait une vraie demande.
      Tout le monde ne peut pas être docteur en physique, ou docteur tout court, mais il y a moyen de gagner sa vie, et d’adapter ses dépenses à ses moyens.
      Bonnes salutations

  • Roger Duberger

    4 janvier 2016

    Merci Mr Gave pour ce papier pertinent comme d’habitude et convaincant. Les lignes vont vraiment bouger au Moyen Orient au vu de l’actualité….
    Vous avez raison : Internet risque de déverrouiller beaucoup de situations et changer les mentalités (ça va être assez difficile quand même), mais tout finira par sauter et adios aux oints du saigneur !
    Je vous souhaite une très bonne année, ainsi qu’à votre famille et aux membres/équipe de l’IDL

    Répondre
  • otto

    4 janvier 2016

    Je souhaite une très bonne année à notre diffuseur d’oxygène et à son équipe.

    Répondre
  • alri

    4 janvier 2016

    Bonsoir Monsieur
    Vous avez parfaitement raison. Lorsque l’on cesse de vouloir évoluer, on meurt.
    Nous devons réinventer nos modèles économiques en France ou alors le faire ailleurs et malheureusement regarder passer un jour les Français flottant à la surface de l’eau. Cela devient urgent.

    Répondre
  • AgentDevlin

    4 janvier 2016

    La seule chose que je peux prédire avec certiture pour 2016, c’est que j’aurai un immense plaisir à vous lire. Bonne année. Meilleurs voeux pour vous, votre famille et l’IDL.

    Répondre
    • idlibertes

      4 janvier 2016

      Merci infiniment. A vous aussi

  • septic

    4 janvier 2016

    Bonjour Monsieur GAVE,

    Un billet fort pour entamer l’année.

    99% d’accord avec vous, quelques réserves donc.

    Vous anticipez des évolutions très positives dans certains domaines comme si le progrès était quelque chose de continu et d’irréversible.

    Historiquement, sur des périodes longues, c’est extrêmement discutable même si il est extrêmement pénible d’envisager un avenir difficile.

    Je suis d’ailleurs en train de lire le fameux « Black Swan » de Taleb et il montre bien à travers l’exemple du Liban que les régressions de tous ordres sont possibles même au sein de cultures raffinées qui ont connus des centaines d’années de progrès et de stabilité. On peut bien sûr également comparer Rome au moyen âge, etc …

    Certaines zones du monde autrefois très avancées ne se sont jamais remise de chocs ou alors des centaines d’année plus tard.

    Le progrès est intimement lié à la satisfaction de besoins plus primaires (en particulier de l’énergie) : la lecture de certains auteurs comme Jancovici, Phillipe Bouix, Pablo Servigne, … me font fortement douter de cet imaginaire du « toujours plus, toujours mieux ».

    A un moment donné il faut d’abord boire et manger si possible sans s’empoisonner et à un coût modique pour se consacrer à des activités de plus haut niveau.

    « Les temps troublés ont commencé et bien commencé, à mon avis du moins, et prendre des exemples historiques d’individus qui ont traversé ce genre de tempêtes ».

    Oui justement, il me semble qu’il faut considérer :

    – l’or qui n’a pas de nationalité contrairement aux actions et s’échange partout dans le monde dans toutes les devises. voir à ce titre les récentes révélations autour de flux d’or entre la Turquie, l’Iran via Dubaï (cf zerohedge)

    – la terre pour servir les besoins primaires

    Rétrograde ?
    Barbare ?
    Cette fois c’est différent nous sommes plus civilisés ?

    Il ne faut pas sous estimer non plus la volonté des élites à maintenir le système aussi longtemps que possible quitte à provoquer l’irréparable pour laminer le peuple.

    Taleb montre à travers différents exemples que les contemporains se croient toujours supérieurs à leurs ancêtres : plus malins, plus sophistiqués, moins barbares … et se plantent à chaque fois que « the big one » arrive.

    En espérant de tout cœur comme vous, que globalement il y aura encore « nombreuses avancées extrêmement positives ».

    Cordialement et meilleurs vœux à tous.

    Répondre
  • Jean-Christophe Mounicq

    4 janvier 2016

    Mon cher Charles,

    vous lire est toujours si enrichissant.

    Recevez mes meilleurs voeux en cette nouvelle année 2016 : la santé et de grands moments de joie pour vous et tous ceux qui vous sont chers.

    Amitiés.

    Jean-Christophe

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  • Marc

    4 janvier 2016

    Concernant plus specifiquement la Ve republique, le systeme est irreformable car il genere trop d’ayant droits ayant interet a la conservation du systeme en l’etat (fonctionnaires francais qu’on pourrait comparer a une noblesse d’Ancien Regime de part ses privileges, assistés malheureusement de plus en plus nombreux).
    Le nombre d’ayants droit a atteint la taille critique. la fin aura lieu dans la douleur..
    Les chirac, sarkozy ont veillé a en faire le moins possible dans les faits… de nombreux politologues l’ont demontré

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    • idlibertes

      4 janvier 2016

      Nous ne sommes pas contre, une 6 eme

  • Janus

    4 janvier 2016

    Bonjour,
    Seyes aurait dit « J’ai vécu », ce qui est plus lapidaire et plus subtil que j’ai survécu, et plus conforme à sa maitrise de la belle langue du 18e siecle.
    Désolé pour cette petite remarque historique, qui n’enlève rien à mon plaisir de lire vos papiers optimistes pour le long terme, et réalistes pour le présent.
    Très bonne année et longue vie à l’Institut des libertés !

    Ps : avez vous des adresses de sites de formation ?

    Répondre
    • idlibertes

      4 janvier 2016

      Bonjour,

      Merci

      EN formation du net, Khan académie sur you tube est bien.
      En formation de jeunes, l’incontournable IFP et ses cycles de formation

  • Moratin Jean-Paul

    4 janvier 2016

    « De ces trois exemples, j’avais tiré, il y a déjà plusieurs années, la conclusion que la plupart des Institutions Humaines avaient une durée de vie d’environ 70 ans et qu’après cette période, celles qui n’avaient plus de raisons d’être, avaient tendance à disparaitre. »
    Les cycles de vie de l’entreprise de Itchak Adizes ( http://www.ichakadizes.com ) ( http://www.amazon.fr/cycles-vie-lentreprise-Ichak-Adizes/dp/2708111159/ref=asap_bc?ie=UTF8 ) appliqués à toute organisation humaine démontre que la France est au bord de sa fin de vie

    Meilleurs voeux personnels pour 2016
    Au plaisir de vous lire

    Répondre
  • Artiste

    4 janvier 2016

    Bonjour , je me permet de vous suggèrer la lecture du dernier livre de J M JANCOVICI ( Dormez tranquille jusqu’en 2100) qui analyse la possibilité de croissance ou plutôt son impossibilité en se référant à l’énergie disponible une approche d’ingénieur sur un sujet qui change des analyses d’économistes ( je n’ai pas dit cartomanciens).
    Bonne année et au plaisir de vous lire tout au long de 2016

    Répondre
    • Sebastien

      5 janvier 2016

      Jancovici est un clown à roulettes nous promettant l’apocalypse malthusienne depuis 10 ans. Sa doxa se fonde sur son inféodation à l’État tout puissant…. Bref du socialisme teinté d’écologie et de décroissance. Aucun intérêt. Aucun recul.

  • riz

    4 janvier 2016

    Les lignes (d’action) se mettent à bouger pour ce premier jour de cotation de l’année avec un mini krach retentissant en Chine qui ébranle la planète finance .L’avertissement est lancé la Chine ne sera plus la locomotive de la croissance mondiale du fait de l’internalisation de son économie au moment où les us vont ralentir (hausse des taux à venir , du dollar , baisse des marges des entreprises).Seules les banques centrales maintiennent à bout de bras le système .Qui dit moins de croissance dit plus d’impôts …. dit moins de croissance (le serpent se mord la queue) .Les plus grosses capitalisations mondiales (gafa ,pétrole , banques) semblent dire aux Etats votre fiscalité n’est plus adaptée au monde numérique (GAFA) , l’uberisation risque de nous faire disparaître (fintechs pour les banques) ou nous sommes en train de crever (pétrolières) .Nous assistons à une recomposition des mastodontes économiques donc des bouleversements importants sont en cours mais pas spécialement dans le bon sens pour l’Europe où nous exportons beaucoup au MO , Afrique et ces pays repartent au tapis sur le plan économique .Emergents d’Amérique latine , d’Afrique , du MO qui ne savent rien faire si ce n’est vendre des pondéreux sont à la dérive .La France a vu en 2015 3 entreprises du cac quitter le navire sous des cieux étrangers donc dans 12 ans à ce rythme là il n’en restera plus rien du couac 40 notre trésor national comme disait Minc .Mais à l’heure où l’argent ne risque plus de rentrer il reste la bonne vieille classe moyenne ponctionnable à l’infini .Oui nous avons comme un avertissement en ce premier jour financier de l’année 2016 , va falloir compter sur vous même , bonne année quand même ….

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  • dede

    4 janvier 2016

    « l’inimaginable guerre civile Européenne »

    Il me semble que vous commettez la un anachronisme. Si le rapprochement des individus europeens depuis 1945 permettrait peut-etre de qualifier une guerre intra-europeenne de guerre civile aujourd’hui, je pense que la Grande Guerre etait a l’epoque, comme la plupart des guerres aujourd’hui, non pas une guerre civile mais bien une guerre menee par les hommes ayant le pouvoir politique et un agenda incomprehensible, prouvant ainsi que les peuples ont bien du mal a apprendre les lecons du passe…

    Répondre
  • Nordine

    4 janvier 2016

    Bonjour Mr Gave,

    C’est toujours un plaisir de vous lire le lundi matin.
    Merci pour vos billets très instructifs.
    Mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2016 qui s’annonce agitée.

    Cordialement.

    Répondre
  • nolife

    4 janvier 2016

    Bonjour et bonne année,

    A propos de superstructure étatique, le plus bel exemple :

    Lockheed Martin

    Cette compagnie avec ses fusions-acquisitions est devenue un monstre sans égal et est chargé de construire le nouvel avion des USA, un gros machin centralisé censé tout faire, le fameux F-35, résultat 400 milliards de $ dépensés en R&D pour un machin qui sait à peine voler et c’est cet avion qui doit remplacer quasiment toute la flotte de l’US Air Force.

    En soi il a aura réussi ce que tous les avions soviétiques n’ont pas réussi à faire, annihiler la puissance de l’US Air Force.

    Cette entreprise ayant disséminé ses bureaux et usines dans chaque Etat faisant pression sur les sénateurs avec un chantage à l’emploi, son programme ayant tellement coûté qu’on ne peut plus reculer contraignant ainsi le Pentagone a déversé encore un peu plus … Too big to fail …

    Au fait, quand on est dans un projet mal-né et ayant déjà tellement coûté, faut-il tout abandonner et repartir d’une feuille blanche en reprenant ce qui peut être sauvé et tant pis pour les fonds investis ou continuer à dépenser pour tenter de rendre viable le projet ?

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!