10 octobre, 2016

Pessimiste ?

Mon nouveau livre (Sire, surtout ne faites rien, vous nous avez assez aidés…) vient donc d’être publié chez Jean-Cyrille Godefroy et un certain nombre d’échos me reviennent selon lesquels je serai un individu essentiellement pessimiste. Voila qui est curieux, et à mon avis un peu injuste car je n’ai pas du tout l’impression de souffrir de morosité congénitale. En fait, j’ai la sensation d’être assez gai dans l’ensemble. De plus, comme le recommande Schumpeter, le scientifique n’a pas à laisser ses préférences personnelles influencer  son raisonnement et dans mes analyses je m’efforce de n’être ni pessimiste ni optimiste, juste réaliste. Et donc, je travaille autant que je le peux en suivant la méthode Schumpetérienne qui était aussi celle d’Alfred Sauvy, en partant des faits pour les passer au crible de l’expérience et arriver finalement à une conclusion.

Au travers des années, j’ai été amené à développer une compréhension d’abord intuitive, ensuite plus structurée de ce qui marche aussi bien dans le domaine politique que dans la sphère de l’économie ou des marchés financiers. Et fort heureusement ce qui marche bien a été parfaitement décrit par Karl Popper dans ses livres sur la Société Ouverte.

Dans la première partie de mon livre, je décris donc les conditions pour qu’une société ouverte « à la Karl Popper »fonctionne.

Je suis un peu trop vieux cependant pour ne pas m’être rendu compte que cette société ouverte a de nombreux ennemis qui les ennemis de la Liberté et donc j’ai essayé de les décrire dans mon livre, en identifiant du mieux que je le pouvais les techniques qu’ils utilisaient toujours pour restreindre nos libertés. Cette recherche a constitué la seconde partie du livre.

Et dans la troisième partie, je développe un certain nombre d’études de cas où j’ai effectué en temps réel l’analyse de situations, au moment où les événements avaient lieu.

Et donc, dans le fond, je me demande où mon pessimisme naturel s’est exprimé ?

  • Est-ce dans la définition des principes de fonctionnement d’une société libre, c’est-à-dire dans la première partie ? Voila qui serait surprenant dans la mesure ou je ne fais que reprendre ce qu’avait dit bien avant moi Abélard, Montesquieu, Locke, Tocqueville, Bastiat, Karl Popper, Schumpeter, Raymond Aron …

 

  • Est-ce dans la description des ennemis de la Liberté, Hommes de Davos, Oints du seigneur, Socialistes, Communistes, partisans du capitalisme de connivence , Fascistes, Bonapartistes ou que sais je encore qui lentement mais surement mènent notre pays à la ruine ?

 

  • Est-ce dans la description de leurs méthodes telles la chasse en meute, l’exclusion des media pour ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, les procès trafiqués, la reductio ad Hitlerium, l’anathème et l’excommunication ? Si c’est le cas, cela voudrait peut être dire que ceux qui m’accusent de pessimisme font eux-mêmes parti de tous ces nuisibles, et ne pouvant répondre, ils diffament comme toujours (calomniez, calomniez, Il en restera toujours quelque chose…). Peu probable mais pas impossible…

 

  • Ou est ce en raison des conclusions auxquelles j’arrive dans ma description de la réalité ? Car beaucoup de ces descriptions m’amènent à tirer des conclusions qui en effet sont plutôt sombres sur notre avenir? Mais est-ce être pessimiste que de tirer des conclusions désagréables de faits incontournables après avoir suivi un parcours logique du début à la fin ?

 

  • Où alors sommes-nous dans un monde où seules les conclusions positives et flatteuses pour le pouvoir en place seraient autorisées ?

Tout cela est possible, mais je crois que beaucoup de gens pensent qu’une conclusion est pessimiste implique simplement que la personne qui la propose est pessimiste de nature, ce qui est une erreur logique.

Ce qui veut dire que ces personnes ne comprennent pas l’enchainement de pensées qui amène à une conclusion et ne s’intéressent qu’au résultat final. Et cela signifie qu’ils ne jugent pas une pensée à la qualité des faits qui sont présentés au début ou à la pertinence du déroulement logique qui est suivi mais en fonction de sa conclusion qui est ou non en faveur de la doxa dominante. Si l’on prévoit un dénouement final différent de celui qu’autorise la pensée unique, alors on est pessimiste et donc il n’est pas besoin d’écouter cette personne, ce qui explique fort bien la façon dont tous ces braves gens ont traité Raymond Aron, JF Revel, René Girard ou Raymond Boudon.

Il me faut donc ici décrire la méthode de travail qui me permet d’arriver à mes conclusions, non que cela soit particulièrement intéressant mais simplement pour mettre les choses au clair.

Au début d’une analyse il y a les faits.

Ensuite une méthode de travail.

Et enfin une conclusion.

Faire l’impasse sur la méthode de travail, c’est ne rien comprendre à la science.

La partie la plus longue du travail consiste à rassembler les faits et il faut bien se rendre compte que les ennemis de la Liberté se donneront un mal de chien pour que ces faits ne soient pas aisément disponibles. Il faut donc fouiller la presse étrangère, se brancher sur des banques de données de qualité, trouver des gens qui comme vous cherchent l’information non biaisée, partager l’information avec eux, parler à des acteurs de l’économie ou de la politique…

Une fois les données rassemblées arrive ensuite l’heure de la réflexion.

Qu’est que ces faits peuvent bien vouloir dire, et comment les organiser pour comprendre le message qu’ils véhiculent?

Cette deuxième étape peut prendre beaucoup de temps. Car aussi curieux que cela paraisse, il faut laisser du temps au temps pour intégrer les faits dans la réflexion et par là je veux dire qu’une fois l’information acquise, il est parfois urgent de ne rien faire. Il faut littéralement dormir dessus pendant une période qui peut être assez longue, pour que les choses mûrissent tranquillement, à leur propre rythme, pour que la compréhension lentement mais surement permette aux faits de se mettre en ordre de bataille. Par exemple, j’ai littéralement « porté » pendant des années «Un Liberal nommé Jésus» et un jour je me suis assis, et il a été écrit en six semaines…

Hélas, en ce qui concerne les marchés financiers ou pendant les crises politiques il faut parfois agir « à chaud» ce qui me rend toujours très inconfortable. C’est pendant ces périodes où il faut arriver à une conclusion «rapide» que j’ai commis la plupart de mes erreurs puisque c’est dans ces circonstances que les préférences personnelles tendent à prendre le dessus.

Dans le fond, il ya une intelligence rapide et une intelligence lente et les deux doivent être utilisées si l’on veut que le résultat soit de qualité.

Arrive enfin le moment de l’écriture.

Car c’est en fait en écrivant que l’on comprend si l’on a vraiment compris… Et souvent, je crois que j’ai compris et en fait je n’ai rien compris du tout.

Et donc à peu prés la moitié des papiers que je commence, je ne les finis pas tout simplement parce que je ne peux donner un sens aux faits que j’ai recensé ou plus exactement parce qu’il y a des trous « logiques » dans mon raisonnement que je n’arrive pas à combler. Et lorsque cela se produit, toute conclusion à laquelle j’arriverais serait forcement présentée en fonction de mes préférences personnelles, ce qui est contraire à l’esprit scientifique et non acceptable.

Et donc la mémoire de mon ordinateur est encombrée de dizaines de papiers aussi bien en anglais qu’en français qui traînent là, un peu comme des immeubles abandonnés en cours de construction. Parfois j’en reprends un et j’arrive à le terminer, mais la plupart du temps, un mauvais papier reste un mauvais papier…

Me dire que je suis pessimiste c’est donc me dire que mes émotions l’emportent sur la réflexion, ce que je trouve non justifié.

Prenons des exemples ;

· Est-ce être pessimiste que d’annoncer en 2000 que l’euro ne marchera pas, d’expliquer pourquoi il ne marchera pas, d’ajouter qu’il allait foutre en l’air l’Europe que j’aimais et d’avoir raison sur toute la ligne ?

· Est-ce être pessimiste de déclarer il ya six ans que les taux d’intérêts bas ne stimulent pas la croissance bien au contraire, mais favorisent les riches en pénalisant les pauvres et que de ce fait nous allons avoir une montée en puissance des démagogues ce qui sera un risque pour nos démocraties ?

· Est-ce être pessimiste que de constater que lorsque le poids de l’état dans l’économie augmente le chômage monte à chaque fois et que s’il diminue le chômage baisse et donc que l’on ne peut être Keynésien et scientifique à la fois ?

· Est- ce être pessimiste que de remarquer que l’Europe de Bruxelles devenait une technocratie ce qui forcerait les anglais à s’en aller ?

Beaucoup de gens me traitent cependant de pessimiste, ce qui veut dire qu’ils ne me comprennent pas. Je suis en fait devant un problème assez inhabituel pour moi, c’est-à-dire un problème de communication. Et donc la solution est d’appliquer ma méthode de travail pour essayer de dénouer ce problème d’un genre nouveau.

En bon logicien, ayant rassemblé les faits, les ayant mis en ordre de bataille il me faut donc maintenant donner une explication à cette curieuse constatation que mes contemporains sont totalement incapables de faire la différence entre une opinion personnelle et un raisonnement structuré, ce qui me semble être une preuve de plus de l’affaiblissement intellectuel de notre pays.

Voici cette explication.

Nous sommes entrés dans une période du relativisme moral depuis la fin du mythe du socialisme scientifique et l’écroulement des idéologies auquel beaucoup de gens avaient cru, ce qu’avait fort bien vu Benoit XVI.

Et au cœur de ce relativisme on trouve l’idée que comme ils ont eu tort, et oh combien, alors la vérité objective n’existe pas (ce qui est vrai) et donc n’importe quelle opinion est défendable en tant qu’opinion puisque la réalité n’existe pas (ce qui est faux)… Certes, certes, je sais mieux que quiconque que la vérité est inatteignable… Mais cela ne veut en aucun cas dire que l’erreur ne peut être démontrée. Et tous ceux qui se sont trompés depuis toujours en adoptant les idéologies communistes, socialistes, tiers-mondistes … ne peuvent simplement pas admettre que quelqu’un d’autre ne se soit pas trompé, car ils ne font pas la différence intellectuelle entre énoncer une vérité et dénoncer une erreur. On retrouve d’ailleurs le même phénomène dans le monde artistique.

Et comme tout n’est qu’opinion, si quelqu’un arrive et dit tranquillement dans un débat en essayant de ne pas s’énerver (ce qui croyez moi est difficile quand on a en face de soi la bêtise au front de taureau…) que ce que la personne en face vient de raconter est une grosse ânerie et que vous le démontriez, alors vous mettez en cause ce relativisme dominant et vous êtes immédiatement traité soit de pessimiste soit d’intolérant. Et vous n’êtes plus réinvités. Et comme j’ai tendance à penser comme Claudel que : « la tolérance il y a des maisons pour ça », voila qui ne facilite pas ma carrière médiatique.

Par exemple, je ne suis pas certain que mes recommandations pour redresser l’économie française marcheraient. Par contre je peux dire avec certitude que si les politiques actuelles continuent (euro, accroissement du poids de l’état dans l’économie, droit du travail débile, capitalisme de connivence etc.…) nous allons droit dans le mur. Bien entendu, ce que je ne peux pas déterminer c’est quand le crash aura lieu, mais il est absolument certain que ce crash aura lieu.

Qui plus est, prédire une réussite est aléatoire dans la mesure où définir ce qu’est une réussite est extrêmement difficile. Encore aujourd’hui, de nombreux hommes de gauche nous expliquent que Thatcher ou Reagan ont lamentablement échoué, ce qui me laisse songeur.

Par contre dire que le Venezuela, Cuba la Chine des années Mao, l’URSS ou la France de monsieur Hollande sont ou ont été de grands succès est plus difficile, quoique certains s’y emploient encore avec ardeur.

Et donc le simple fait de dire que ce que dit votre interlocuteur est une erreur ou un mensonge vous fait immédiatement classer comme un esprit dogmatique et sectaire, ce qui je dois le dire sans aucune fausse honte me laisse profondément indifférent.

Et voici ma conclusion.

Apres tout le Christ nous a dit « Je hais les tièdes. Que votre oui soit un oui, que votre non soit un non, tout le reste vient du Malin».

La vérité scientifique n’est pour ainsi dire jamais le résultat d’un consensus et presque toujours la conséquence d’un esprit individuel qui a vu la lumière.

Si pour être entendu des media je dois rejoindre la pensée mollassonne qui caractérise notre époque, eh bien je resterai tout seul dans mon coin et je continuerai à dire « Et pourtant elle tourne», même si personne ne m’entend.

Et je continuerai à gagner de l’argent dans les marchés financiers qui eux savent encore ce qu’est une erreur.

Rien de grave donc, je ne mourrai pas de faim.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

54 Commentaires

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  • Aljosha

    17 octobre 2016

    Ah, par un heureux hasard, vous me faites découvrir un poème de Baudelaire, « l’examen de minuit ».

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  • Roger

    16 octobre 2016

    Bonjour M. Gave,

    Grand adepte de vos chroniques, je me permets d’attirer votre attention sur un article de monsieur Jean-Louis Caccomo portant sur le rôle de la science et de la technique pour la construction de l’avenir.
    Il y dénonce ce règne noir de la connaissance inutile clairement dénoncée par J.F. Revel que vous portez chèrement dans votre cœur.

    Espérant vous avoir aiguillé vers une lecture utile.

    Bien cordialement,

    **************************************************************
    Voir le site :

    http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-la-connaissance-inutile-en-hommage-a-jean-francois-revel.aspx?article=9396631714H11690&redirect=false&contributor=Jean+Louis+Caccomo

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  • Say lime

    14 octobre 2016

    A relire absolument tant la synthèse est brillante: http://bastiat.org/fr/maudit_argent.html

    Avec un clin d oeil au pessimiste à la fin.

    Un tel condensé de pensée en abordant autant de sujets est bluffant. …

    Une idée comme ça; il pourrait être intéressant pour la diffusion de ces idées de rependre Bastiat en modernisant les exemples et le style…

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  • H.

    14 octobre 2016

    Bonjour,

    J’ai trouvé une citation qui correspond parfaitement à vos propos: « Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté ».
    A titre purement personnel, je m’inscris dans cette perspective.

    Bonne journée

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  • Eromawyn

    13 octobre 2016

    Bonjour,

    J’hésite à dire que la réponse faite à Nicolas Doze sur BFM à ce sujet était suffisante.

    En fait, si on s’intéresse aux biais cognitifs et à la psychologie, on se rends compte que l’être humain a tendance à agir selon son ressenti, puis à rationaliser à posteriori. Quelquefois, on n’est même pas sûr de ce à quoi on croit, mais on a envie d’y croire, et de le défendre, parce que, de manière consciente ou inconsciente, cela nous arrange. Comme disait avec humour Coluche : « La bite, il parait que c’est pas la plus grosse qui est la mieux! Et puis moi, ca m’arrange! N’empêche que c’est pas ceux qui ont les plus grandes oreilles, qui entendent le mieux! ».

    En conséquent, on préfère s’arrêter d’écouter les annonceurs de mauvaise nouvelle (voir le mythe de Cassandre, aussi, ce n’est pas spécialement actuel). Confondre le message et le messager, pas nouveau. L’histoire du déni de réalite, on donne fréquemment : la situation de la France au moment de la perte du triple A, par exemple.

    D’ailleurs la majorité des gens consomme l’information dans le but de se rassurer sur ce qu’il pense (ce qui explique aussi le succès de certaines théories du complot). Voir le succès des « clickbait » sur internet, et autres titres putassiers dans la presse « mainstream » permet bien de se rendre compte que les médias sont devenus des usines à vendre du papier / de la pub (en caressant le lecteur dans le sens du poil, ça marche mieux ainsi), pas à y développer une argumentation construite. Alors pensez bien, quelqu’un qui n’est pas d’accord avec ce qu’on aimerait entendre, ça dérange, c’est pas vendeur.

    Et peut-être bien que justement, les médias classiques sont devenus, n’ayons pas peur des mots, « des putes à clics », justement parce que les discours construits de gens dont le métier n’est pas de vendre du papier se publient très bien en dehors du système des médias grâce à internet ; du reste, c’est exactement ce que fait ici l’institut des libertés.

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  • hugeus

    13 octobre 2016

    Ne soyez pas chagriné d’être traité de pessimiste. Le pessimiste est généralement un réaliste bien informé, comme le dit l’adage.
    Et vos contradicteurs, puisqu’ils nient la réalité, ne peuvent donc pas être bien informés. Ils auront donc la vertu des imbéciles, comme le rappelait hoch38.

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  • nolife

    13 octobre 2016

    Le Sterling se fait pound (pwned) sur les marchés où il est échangé contre 1,21 $ et 1,1€.

    Ca me rend pessimiste pour eux.

    Albion perd la première bataille !

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  • Steve

    12 octobre 2016

    Bonsoir M. Gave
    L’optimiste:  » Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, et nos vaches sont bien gardées dans notre pré carré! »
    Le pessimiste:  » Mouais! »
    Pierre Desproges:  » Vivons heureux en attendant la mort ».
    Un pessoptimiste peut-être? Oscillant naturellement d’un état à l’autre, selon les données recueillies, triées puis moulues en un fin raisonnement se résolvant en conclusions concises,admirables et discutables! Heureusement discutables, car le couronnement de la méthode scientifique, c’est l’ouverture à la discussion entre pairs. Le pauvre Archimède, vissant sans fin sur les plages de Syracuse, devait se sentir bien seul et, sans contre examen de ses propositions par d’autres philosophes de son niveau, doutait, doutait! De nos jours, la publication d’une analyse donne immédiatement lieu à controverses, examen des données, de la rigueur du raisonnement etc…
    Cette phase, bien que parfois stressante pour l’auteur, est indispensable. D’autant plus que l’on a découvert( examen d’études de produits pharmaceutiques) que les chercheurs, en toute bonne foi, étaient parfois victimes d’un biais inconscient les poussant à écarter  » à l’insu de leur plein gré », des données qui pouvaient ne pas conforter leur propositions ou leurs théories.
    En ce qui concerne la scientificité de l’économie, le béotien que je suis en la matière, s’interroge tout de même sur le pourquoi de l’insistance des média à vouloir nous faire prendre un prix décerné par la banque de Suède pour un prix Nobel, (répétons le, il n’y a pas de prix Nobel d’économie). Cette insistance, de la part de gens qui, contrairement à ce que l’on croit, ne sont pas payés très chers pour lire leurs prompteurs, mais pour leur talent à faire avaler les couleuvres d’ une voix douce et convaincante, aurait plutôt tendance à augmenter ma méfiance.
    Les sophismes et les contresens pullulent de nos jours, et nous savons de quelles oeuvres et de quel Prince ils se font les auxiliaires!

    Avec mes cordiales salutations et tous mes remerciements pour vos apports.

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  • Vulgum pecus

    12 octobre 2016

    La loi de Murphy d’Edward A. Murphy Jr, ingénieur aérospatial américain qui en énonça le premier le principe, est une loi empirique, un adage qui s’énonce de la manière suivante :

    « Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal[trad 1]. »

    — Edward A. Murphy Jr.
    Selon une variante plus détaillée de la loi,

    « S’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. »

    On peut interpréter cette loi de deux manières : l’une, humoristique, est de prendre cette loi à la lettre, et de l’ériger en principe de pessimisme. Vue sous cet angle, la loi de Murphy est le constat, élevé au rang de principe fondamental de l’univers, que « le pire est toujours certain ». Familièrement, cette loi est aussi appelée « loi de l’emmerdement maximal » (LEM)[1] ou « loi de la vexation universelle ».

    L’autre vision consiste à voir la loi de Murphy comme une règle de conception : on ne considère pas la loi de Murphy comme vraie, mais on conçoit tout système comme si la loi était vraie. En particulier, un équipement doit être à l’épreuve non seulement des accidents les plus improbables, mais aussi des manœuvres les plus stupides de la part de l’utilisateur. Elle justifie donc les principes de la conception sécuritaire préconisant de planifier et d’éliminer d’emblée les possibilités de mauvaise utilisation, par exemple à l’aide de détrompeurs. (Wikipédia)
    Seriez vous un détromper Mr Gave ?

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  • CharlesM

    12 octobre 2016

    Petite suggestion:
    A ceux qui vous traitent de pessimiste, demandez-leur tout à trac ce qu’ils pensent de l’avenir du Royaume Uni, ça remettra les choses en perspective.

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  • Pouquet

    12 octobre 2016

    Merci pour votre article.
    Effectivement, il me semble que la majorité des gens ne s’intéressent pas à la vérité, ni même n’y croient ou n’y accorderaient qu’une valeur très relative si il était démontré qu’on peut l’approcher. Partant, un discours de vérité, basé sur une analyse aussi objective que possible des faits, est analysé avant tout EN TANT QUE discours, sur la forme et pas sur le fond. Donc, qu’on le veuille ou non, vous êtes pessimiste. Et un réaliste est un méchant, un cassandre, un briseur d’ambiance, un emm…
    De plus, LES GRANDES VERITES N’INTERESSENT PAS LES FEMMES en général. C’est, pour elles, un truc d’hommes. Combien d’hommes en pourcentage sur ce forum où l’on essaye, à la lecture des autres, de progresser intérieurement : 90%, 99%?

    Répondre
    • idlibertes

      12 octobre 2016

      Les grandes vérités n’intéressent pas les femmes PARCE QU’ELLES LES CONNAISSENT DEJA D’INSTINCT !!!!!

      Vous avez deux sortes de femmes, celles qui préfèrent faire semblant de ne pas comprendre (et ou qui ne comprennent rien mais à niveau égal des hommes), et celles qui comprennent suffisamment bien pour savoir que 99% du temps, il vaut mieux rester en retrait parce qu’il y a surtout des baffes qui se perdent.

    • Pouquet

      12 octobre 2016

      Je me marre bien à vous lire ! Et puis il y a celles qui croient que la vérité sort de la bouche des hommes qui leur plaisent…

    • Buck Danny

      24 octobre 2016

      Quelle réponse dégoulinante de servilité féministe.

      Assurément avec un tel esprit, vous devez avoir un gros succès dans les dîners en ville où les femmes font et défont le succès.

      Pas certain en revanche que vous passiez à la postérité.

      Entre la vérité et la mondanité il faut choisir, vous avez, comme les femmes, choisi la mondanité.

    • idlibertes

      24 octobre 2016

      C’est fascinant. Pas un instant vous n’imaginez que je puisse en être une, de femme.
      Machisme primaire quand tu nous tiens….

    • Desapprobation

      14 octobre 2016

      J’apporte ma désapprobation à ce commentaire, ma foi, consternant (puisque ne dire mot serait consentir), digne d’un membre du club des amis de DSK (et de tous les autres gauchistes d’ailleurs).

    • Pouquet

      16 octobre 2016

      Vous avez ô combien raison. J’approuve totalement votre désapprobation. Mais ce n’est que de l’humour. Et comme le disait Churchill, Dieu n’a pas donné le sens de l’humour aux femmes pour qu’elles ne finissent pas par irrémédiablement mépriser la gent masculine. Donc vous devez être un homme qui rigole ou une femme anormale? Ou Charles Gave déguisé en modérateur puritain?

  • Khaled

    12 octobre 2016

    Un grand merci à vous Mr GAVE,
    Nous sommes en manque flagrant de vos interventions et débats sur les médias de France et de Navarre.

    Répondre
  • Graham

    12 octobre 2016

    Cher M. Gave,

    Votre sujet m’a beaucoup intéressé parce que j’y ai retrouvé exactement la même chose que ce que je vis dans ma relation à autrui. Je me flatte de conduire un raisonnement logique ou probabiliste sur des thèmes analogues aux vôtres. J’y mêle parfois un peu d’histoire pour soutenir la démonstration en m’appliquant à montrer que le même se reproduit régulièrement dans les choses humaines quand les causes sont similaires. Il survient systématiquement un moment mon auditeur décroche et refuse délibérément de poursuivre le raisonnement pour à la fin le rejeter en bloc. J’ai remarqué à chaque fois qu’à l’issue on me connotait comme quelqu’un de triste et de pessimiste, tout comme vous, et souvent même l’on se détournait de moi, voire l’on me rejetait, justement parce qu’on m’avait rangé dans les tristes personnages. Or je sais avec certitude ne pas l’être. Je ne suis ni pessimiste, ni optimiste. Je m’applique à composer avec le monde tel qu’il se présente à moi. Je me reconnais même pour quelqu’un de gai et d’insouciant pour beaucoup de choses. Je me suis beaucoup interrogé sur cela. Je n’ai pas vu qu’aucun ne se rangeât dans tel ou tel camp. Non. Ce que j’ai compris c’est que chaque personne est capable de lucidité jusqu’à un certain seuil au-delà duquel le monde lui apparaitrait insoutenable et nuirait à son équilibre psychologique. Je me suis accommodé de cela en l’acceptant et en le prenant en compte comme le reste. Ainsi et parce que je veux demeurer sociable et accepté d’autrui, je lance quelques petits sujets et aux réponses je discerne aisément ce qu’une personne peut soutenir d’idées subversives. Je ne dépasse plus le seuil de tolérance de chacun. Cela ne sert à rien. Et ainsi je demeure accepté de tous.

    Avec tout mon respect, un lecteur attentionné.

    Répondre
    • Swifty

      12 octobre 2016

      Cher Monsieur,

      “Great spirits have always encountered violent opposition from mediocre minds.”
      ― Albert Einstein

      Une chose qui m’humilie profondément est de voir que le génie humain a des limites, quand la bêtise humaine n’en a pas. (Alex. Dum.)

    • hugeus

      13 octobre 2016

      Votre commentaire me touche beaucoup, j’ai eu l’impression de lire une description de mes relations avec mon entourage.
      J’ai quant à moi abandonné la discussion avec la majorité de mon entourage, car rester au niveau de lucidité de la majorité m’ennuie profondément. Un événement personnel dont je me serais bien passé m’a brutalement ouvert les yeux, et il est impossible de les refermer !
      Cependant, je note que les événements les plus marquants de ces derniers mois ont réveillé une bonne partie de mes interlocuteurs sur un certain sujet. Je suis porté à croire que si l’Etat faisait faillite, ou s’il puisait directement dans les comptes des Français pour éviter ladite faillite, la majorité changerait d’avis sur l’étatisme. Au moins pour une génération.

  • dePassage

    12 octobre 2016

    Vous avez bien résumé ce qui se passe : personne ne juge la qualité d’un raisonnement, on juge les intentions et les conclusions. Dépenser plus pour les chômeurs et les pauvres, c’est « bien ». Et prétendre le contraire, c’est doublement méchant : méchant parce que radin, et méchant parce que parce que dévalorisant le bon sentiment.
    Annoncer la catastrophe, et a fortiori pour des raisons solides, c’est « mal ». Car les gens ne distingue pas la carte et le territoire, ils imputent donc aux mots (plutôt qu’aux réalités que ces mots décrivent) le pouvoir de faire advenir le futur. Annoncer une catastrophe c’est prononcer une malédiction, c’est méchant. Annoncer que tout ira bien est une bénédiction, c’est gentil.

    Je vous apprécie parce que je vois bien, moi aussi, la catastrophe qui arrive, sans rien pouvoir y faire, et c’est consolant pour moi de ne pas être seul.

    Merci, donc

    Répondre
  • Franck

    11 octobre 2016

    En lisant votre article ainsi que les commentaires s’y rapportant, je suis ébahi par les qualités intellectuelles des uns et des autres. A chaque détour de phrase, j’apprends et ça me permet d’affiner ma pensée. Du fin fond de ma France périphérique, j’ai l’impression d’accéder à un cercle d’intellectuels qui me font progresser grâce à leurs analyses, leurs savoirs.
    Je vous remercie tous. Pour moi vous n’êtes pas un pessimiste mais un hyper réaliste.

    Répondre
    • idlibertes

      11 octobre 2016

      Merci c’est gentil. Nous ne faisons souvent la même réflexion. Comme quoi, il y a ENCORE des gens intelligents qui parlent Français :-))

  • Franck

    10 octobre 2016

    Mr Gaves, bonjour

    Sans avoir lu ni aucun comentaire ni même votre dernier livre (je vais me l’acheter au plus vite), Je pense que les personnes l’ayant lu et disent de vous que vous êtes pessimiste n’en penseraient pas moins en ayant lu vos livres précédents. Bref cela n’est que du vent pour ma part et je ne m’attendez pas à ce que vous continuez à vous justifier à ce sujet tant il parait difficile, à chaque fois J’IMAGINE pour vous, de faire comprendre à vos détracteurs qu’en économie ou finance ou en droit bien sur il ne peut y être intégré la notion de justice sociale par exemple, terme bien vague et bien à la mode et surtout qui a provoqué la chute de civilisation ou d’empire tout entier mais cette notion parait évoquer un certain optimisme ou encore une soit disant volonté de vivre ensemble pour certains. Donc soit ils ne comprennent rien à l’économie ou en droit, soit ces personnes préfèrent tout simplement nier certaines réalités trop dur à entendre (pour eux) et préfère croire en une idéologie. En économie quand les nouvelles sont mauvaises (contexte actuel déflation et taux d’interet négatif avec bilan des bques centrales qui défient l’entendement économie de bulle à tous les niveaux) je préfère avoir affaire à quelqu’un comme vous plutot qu’à me fier à d’autres qui font des prévisions TOUJOURS optimistes (PIB, croissance etc) et irréaliste. Sinon je ne viendrais pas sur ce site, et préfèrerait aller consulter d’autres sites spécialisé en sociologie. Vous suivez une méthodologie vous utilisez des ratios avec graphique simple à comprendre et en fonction de ce qu’il se passe vous constatez qu’il y a des bonnes nouvelles (pays Europe du Nord plus ou moins bien géré) et de mauvaises nouvelles (pays du sud plus ou moins mal géré).
    Moi même ayant lu tous vos livres précédents, je n’en ai retiré que des informations utiles car non conforme à un idéal de pensée, simplement prendre des faits en extraire les causes et conséquences au travers de données ou statistiques (que tout le monde peut aller chercher et trouver)et donc en vous efforçant d’être le plus réaliste possible. JE PREFERE CELA PLUTOT QUE D’AUTRES QUI VONT FAIRE APPEL A LEURS ETATS D’AMES OU LEUR SENTIMENT POUR NOUS EXPLIQUER QUE TOUT VA BIEN DANS LE MEILLEUR DES MONDES.

    Amicalement

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  • duff

    10 octobre 2016

    Nicolas Doze vendredi a introduit le nouveau livre de CG en parlant de ce fameux pessimisme. Ce qui me rend pessimiste, ce n’est pas de dire la vérité quand celle-ci n’est pas belle à voir, c’est plus le déni de réalité et le travestissement des faits en cours un peu partout à l’oeuvre.

    Donald Trump raconte souvent n’importe quoi mais c’est évidemment pas sur ses propos les plus pertinents que les médias focalisent leurs critiques et alimentent les débats. Ils en viennent même à mettre sur le même plan des propos graveleux tenus par quelqu’un qui ne faisait pas de la politique à ce moment que ceux d’une professionnelle de la politique, elle même accablée par des faits et non des propos, faits minimisés qui lui vaudraient la prison.

    Voilà qui m’inquiète, tout comme les commentaires honteux sur les 52% d’abrutis, racistes et je ne sais quoi dont le vote ne mérite pas d’être suivi d’effet au Royaume-Uni. Ces gens là me font peur, surtout parce qu’ils sont aux manettes du pouvoir. Trump ne l’est même pas encore, ces contradicteurs et leurs méthodes le sont. Je ne suis pas idiot, je me doute bien que son mûr avec le Mexique est une fumisterie…

    L’angoisse, ce n’est pas de dépeindre le réel sans fard, c’est de voir ces élites corrompues capables de tout pour maquiller leurs échecs.

    Très bon article encore une fois, au cœur de ce qui va se jouer en occident dans la décennie qui s’ouvre.

    cdlt

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  • Pessimisme

    10 octobre 2016

    D’aucuns vous qualifient de «pessimiste» quand vous n’adhérez pas au projet moral et eschatologique implicite/sous-jacent (lequel est jacobin en l’occurrence).
    C’est une attitude logique de leur part, en l’occurrence.
    Au sein du contexte eschatologique, être optimiste, c’est croire à la victoire du Bien sur le Mal – et cela indépendamment de la morale sous-jacente.
    De même, être pessimiste, c’est croire à la victoire du Mal sur le Bien.

    Il va de même pour l’eschatologie chrétienne, ou pour toute autre eschatologie.

    Ce qui est illoqique dans leur attitude est leur incapacité à séparer les deux. La démarche logique de votre raisonnement, et le projet eschatologique.

    En conclusion de quoi, oui, je pense ne pas me tromper en disant que vous êtes pessimiste relativement à l’eschatologie jacobine.

    Quant à votre carrière médiatique, vous avez déjà beaucoup fait. Je pense que vous connaissez mieux que nous le nombre de personnes que vous avez touchées. Vous portez au contraire le message qu’un autre monde est possible. Je ne fais que répéter Philippe Nemo quand je dis qu’une partie de la France n’est pas représentée (cf. “Les deux républiques françaises”). À la sortie de la Libération, les communistes et les bonapartistes (De Gaulle) se sont alliés contre les partisans de la société ouverte de Karl Popper. Ils se sont partagés le pouvoir. Et nous, les «popper-istes», avons été réduits au silence. Quelque part, leur alliance de facto fut une reconnaissance de notre propre légitimité.
    Mais, comme l’indique la ‘catch-phrase’ de l’IDL, le «moment est venu». Le moment est venu d’appliquer le programme Antonio Gramsci et d’Edgar Quinet à notre compte. Ayons une presse («les ennemis de la Liberté se donneront un mal de chien pour que ces faits ne soient pas aisément disponibles»). Ayons à nouveau des artistes. Ayons des intellectuels. Ayons une propre école qui nous représente, qui enseigne ce en quoi nous croyons, qui enseigne notre vérité, et de laquelle les enfants ne sortent pas aussi bêtes qu’en rentrant (si ce n’est plus eu égard aux idéologies qu’on essaye de leur faire rentrer aux marteaux-piqueurs; ou pire: https://institutdeslibertes.org/pedophilie-educationnelle/ ). Redonnons la parole à cette partie de la France qui est invisible et inaudible aujourd’hui.

    En lien avec ce qui est dit ci-dessus, être optimiste est de ne jamais abandonner.

    Et là, j’aurais très envie de citer une certaine personne. (-:

    Répondre
  • ratel

    10 octobre 2016

    Merci Monsieur Gave de la part d’un sentimental de gauche ou plutôt ex car grace à vous mes préférences se fondent de plus en plus sur une réflexion personnelle à l’aune des informations de tous bords que permet le net.

    Au premier abord et vu mon parcours personnel je devrais vous haïr.et pourtant je vous lis et vous regarde avec délectation.En grace à vous je dispose:

    – d’explications sur des paramètres économiques de base.
    -des référentiels d’économiste et autres penseurs.
    -des raisonnement argumentés (chiffres,courbes,données)
    -de débats constructifs et respectueux.
    -d’une logique comparative ou évidente.
    -d’une spiritualité bienfaisante.

    De grace,si quelques personnes combattent vos idées en vous attaquant personnellement,avec l’ironie et le cynisme comme arguments majeur,n’en soyez point atteint car la ficelle est si grosse qu’elle vous rend encore plus crédible.Si vos idées s’appliquaient,je ne sais pas si personnellement,humainement,économiquement j’y perdrais ou pas,mais en tous les cas,ce que vous dites m’intéresse drôlement tout en ayant un parcours gaucho…comme quoi…

    ps: le livre est commandé.

    Répondre
  • Raknor

    10 octobre 2016

    Mr Gave. Allez vous enquérir des commentaires sur le Point :

    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-nouailhac/nouailhac-7-reformes-pour-en-finir-avec-la-technocratie-au-pouvoir-03-08-2016-2058725_2428.php

    Ils sont tous plus élogieux les uns que les autres. Certains à qui j’avais montré vos articles acquiesçaient mais enchainaient en me demandant si vous aviez des solutions. Voilà qui est fait.

    Vous remarquerez qu’on vous qualifie plus d’utopiste que de pessimiste, ce qui démontre que la véracité et la pertinence de vos propos ne se discutent pas (pour les gens faisant preuve d’un minimum de bon sens), mais c’est leur mise en application qui pose problème.

    De mémoire, je crois même qu’une personne affirme que c’est très bien mais trop tard et qu’elle quittera le France.

    Répondre
  • Serge Bernard

    10 octobre 2016

    Cher Mr. Gave, certains disent que Dieu créa les économistes pour donner un bon nom aux astrologues. Il est beaucoup question de prévisions dans le propos et je me permets d’apporter l’éclairage d’un astrologue sur ce sujet. Il faut distinguer trois approches lorsque l’on parle de l’avenir: (1) la prévision, (2) l’anticipation et (3) l’opinion. (1) À mon humble avis, je pense que personne ne peut prédire les événements futurs. Ceux-ci n’existeront qu’après avoir été produits, (2) Toutefois, il est possible d’exprimer des anticipations de tendances et de potentiels à la lumière de faits existants, et (3) On peut aussi émettre des avis sur le futur qui ne sont alors que des opinions et qui n’engagent que leurs auteurs. Ceux-ci ont donc le même droit à l’erreur que les météorologistes ou les docteurs. Pour résumer, un futurologue, qu’il soit économiste, astrologue ou n’importe qui, ne fait pas de prévisions. Il révèle le présent à ceux qui sont encore bloqués dans le passé. En vous lisant, je pense que ces dernières lignes définissent l’approche de vos propos sur l’avenir. Partagez-vous mon avis?

    Répondre
  • hoche38

    10 octobre 2016

    Alain, le philosophe, disait déjà que l’optimisme est la vertu des lâches et des imbéciles.

    Répondre
    • idlibertes

      10 octobre 2016

      Philosophe préféré du Père de CG 🙂

  • ALRI

    10 octobre 2016

    Bonjour Monsieur,
    le pessimisme est peut-être le reflet d’une conscience des difficultés. A partir d’un certain cycle dans l’évolution d’une mécanique ou d’une maladie, il vient un moment où on court après comme on dit, sans pouvoir réparer.
    La question suivante est de savoir ce que l’on peut proposer: il ne s’agit pas ici de parler uniquement de finance pure mais de mode de pensée:

    -d’un côté: un monde autoritaire inégalitaire ou le plus vieux et/ou le plus gros bras commandent et imposent des décisions à la mode panzer division, à tord ou à raison peu importe mais on ne discute pas. On obéit. Souvent, hormis les marges, ce genre de société n’a pas de but et finit pas péter un câble. C’est parfois la dictature.
    -d’une autre côté: un sentimentalisme individualiste où chacun doit s’exprimer: colère, tristesse, incapacité à la frustration, vengeance… Dans ce monde, les règlementations s’accumulent et les coûts de production s’effondrent. On délocalise, on spécule pour gagner ce que l’on ne produit plus car tout sentimentale se doit de consommer. A la fin ne reste que les banques, les assureurs, les cabinets d’avocats et le législateur avec ses subventions et ses impôts. Dans ce monde, la logique existante pour le bien des autres s’efface devant les réclamations. On n’explique plus et on provoque des réactions. Le robot et l’IA finissent pas satisfaire tout le monde et l’homme fait faillite face à l’homme. Les plus riches se débarrassent de l’avis des autres en les neutralisant par l’argent et il n’y a plus d’obstacle à s’exprimer pleinement. On peut simplement être une star ou n’importe quoi d’autre sans en avoir la compétence quand on a l’argent. Pour les autres, les pauvres/la majorité, c’est Mad Max le retour.
    N’est il pas possible de réfléchir à une autre possibilité: admettre qu’il existe des solutions possibles et que ces dernières n’ont rien à voir avec les sentiments. Les maths sont peut-être bêtes et méchants mais bien utilisés, on fabrique une IRM. Donc, il n’est pas possible de donner son avis sur tout et il convient de se soumettre à ceux qui ont le savoir et admettre qu’il est possible d’oeuvrer pour le bien. Se soumettre et faire confiance en l’autre veut alors dire que l’on accepte de perdre et que l’autre a le droit de se tromper, du moment ou la démarche est bénéfique. Une telle idée n’est valable qu’à travers la mise en place d’un réseau de personnes spécialisées cherchant à améliorer la conditions des hommes/femmes de leur pays. Et que l’on ne vienne pas me dire que cela n’est pas possible. On arrive bien à fabriquer des avions.
    Justement, lorsque l’on monte dans un avion, on accepte de mourir en cas de soucis grave et on fait confiance à celui qui pilote, son objectif étant de faire au mieux. En cas d’accident mortel, on ne réclame pas d’argent et on préfère toujours un homme à une machine….. On se soumet pour notre bien en admettant que cela est possible de la part de l’autre car il a le savoir (ingénieur, médecin, architecte….). Je ne vois pas très bien quoi proposer d’autre.

    Répondre
    • ALRI

      12 octobre 2016

      Excusez moi: il fallait lire au lieu des coûts de production les rendements
      Bonne journée

  • Vincent L-F

    10 octobre 2016

    J’ai eu plusieurs fois l’occasion de faire part des lumières que j’ai pu lire sur l’institut des libertés à quelques personnes de mon enourage,(collègue, famille, parfaits inconnus à des soirées de jeunes trentenaires). J’ai pu parfois irriter par cette assurance hautaine que me procure l’appui de la logique car les réactions furent incroyablement violentes! j’ai failli me prendre un verre d’eau à la figure une fois lors d’un repas entre collègue. Signe que je devais être dans le vrai… En revanche lesdites personnes après un certain temps (sans doute de temps de maturation des idées décrit ci-dessus) m’ont toujours témoigné de l’estime ou affection. Je pense que tout n’est pas perdu pour le dialogue (de dia et logos) et qu’il vous faut continuer monsieur Gave.

    De toute façon, la logique se venge toujours

    Bonne semaine

    Répondre
  • Axel MASSON

    10 octobre 2016

    Très belle humilité ! bien entendu, dans notre beau pays, le délit d’opinion, la différence, l’originalité, la réflexion, l’intelligence sont bien devenus de vilains défauts…

    Répondre
  • Jepirad

    10 octobre 2016

    Non vous n’êtes pas pessimistes. Vos conclusions sont souvent négatives, mais vous en faites la démonstration. D’ailleurs quand vous parlez de la sortie de l’euro, de l’éclatement de l’UE,… vous vous en réjouissez donc vous êtes optimistes. Les gens confondent conclusion négative (démontrée) et être pessimiste (voir le mauvais/mal partout).

    Répondre
  • Philippe A

    10 octobre 2016

    Bonjour Mr Gave,

    Je suis heureux aujourd’hui.
    Votre chronique de ce jour résume à elle seule la méthode que j’applique lorsque je suis confronté à un problème dans ma vie, personnelle ou professionnelle: une règle de base qui est « réflexion, décision, action, réaction ».
    La réflexion doit non seulement tenir compte du présent, de l’objectif à atteindre dans l’avenir, mais surtout du passé.
    La décision est le moment ou après cette analyse pragmatique, notre coeur entre en jeu. Il est le principe modérateur.
    L’action, enfin. Cet instant ou beaucoup s’arrêtent, et trop sont peu prévoyants.
    La réaction, celle que peu envisage, et qui quand elle l’est ne peut être totalement domptée sans continuels ajustements.
    Rien de bien compliqué.
    Mais qu’il est difficile de convaincre ceux qui vous entourent, sans passer pour l’éternel pessimiste de service, l’empêcheur de danser en rond un bandeau sur les yeux. La raison et le coeur n’a aucune prise sur ceux qui biberonnent à l’information instantanée, à la bien-pensance et à ce besoin irrépressible de « vivrensemble » comateux, qui rassure tant et immerge l’homme dans un bain d’anxiolytique à haute dose. Apprendre? Il y a Google. Penser? l’état le fait pour moi? Agir, ah bon il y a un problème?
    Alors convaincre, il n’y a plus que quelques irréductibles qui essayent encore. Moi je continue…

    Répondre
  • MarM

    10 octobre 2016

    Bah ! Le Timbeau n’a convaincu que lui même en expliquant que le chômage baisse et que l’UE et l’euro c’est formidable.
    Cet oint du seigneur de première classe (il suffit de voir le financement de l’OFCE) discute de « fine tuning » dans l’échec quand M. Gave explique qu’il faut réformer les institutions en profondeur pour réussir.
    Pour ma part, j’ai bien ri, devant le discours de la logique et des faits face à la fiction technocratique !

    Répondre
  • Alain

    10 octobre 2016

    Bonjour M. Gave. Je lis avec délectation vos chroniques et je pense avoir lu tous vos livres ou presque.

    J’étais enchanté de voir qu’un nouveau paraissait.

    Je suis catastrophé de voir qu’il n’est pas disponible en format Kindle. Vous qui êtes si moderne, de grâce demandez à votre éditeur de l’être un peu aussi…

    Un espoir de l’avoir en version électronique ou dois-je me résigner à le commander en papier ?

    Répondre
    • Alain

      10 octobre 2016

      Formidable mais sur Amazon ce serait mieux …

    • idlibertes

      10 octobre 2016

      Question à poser à l éditeur directement donc .

    • Noyb

      10 octobre 2016

      Le site de votre éditeur de fonctionne pas. Impossible de passer commande de la version électronique. Ce serait bien plus simple sur Amazon. Dommage.

    • idlibertes

      11 octobre 2016

      « on » me répond que tout fonctionne très bien, et que donc, cela viendrait de votre coté.

      Si vous souhaitez voir cela avec qui de droit

      jean.godefroy@sfr.fr

    • mjl

      14 octobre 2016

      Bonjour, mercredi 12/10 l’achat en ligne du livre chez Jean Godefroy était possible et son téléchargement disponible en deux formats de lecture .epub et .mobi (kindle). Dans le cas ou un .epub seul serait disponible, il existe le logiciel calibre bien documenté (https://calibre-ebook.com/download), libre qui effectue facilement la conversion .epub -> .mobi sur toutes les plateformes et l’installe automatiquement sur un kindle relié sur un port usb du pc.

      Sur le fond et pour ne pas prendre plus de place, merci Mr Gave pour ce tout dernier livre (et les précédents), pour la série de vos articles pédagogiques sur le site, merci aussi aux contributeurs associés et aux commentaires des lecteurs. J’apprends beaucoup. Un espace d’analyse majeur hors brouhaha médiatique désespérément bouclé qui donne une bouffée d’air libre et permet la réflexion. Bon vent au(x) livre(s) et à la fréquentation du site.

  • sassy2

    10 octobre 2016

    je me suis demandé si vous alliez, à l’approche des élections, être invité sur BFM, en bonne et due forme.

    En effet, l’une des dernières fois ou la dernière fois, vous étiez invité avec un contradicteur sans conséquence, un publiciste, présent pour enterrer vos idées.
    Seriez-vous par exemple invité avec :
    christian de saint etienne? JP Petit? ou JM Daniel?

    Il y a aussi une autre personne sur BFM qui pourrait perdre ses rubriques si il continuait à balancer sur twitter… (je le sais car le mvt de censure est identique aux US avec quelques mois d’avance)

    Répondre
  • Dame Ginette

    10 octobre 2016

    A mon tout petit niveau, je suis moi aussi cataloguée pessimiste voire intolérante.
    Dans mon milieu professionnel et personnel, il ne peut être question d’essayer d’ouvrir les yeux des uns et des autres.
    Epuisés par des journées de labeur abrutissantes leur permettant d’accéder à un niveau de vie, statut social, ces êtres lobotomisés passent leurs temps libre à se vider devant leurs écrans de TV géants qui les bercent de confort bien pensant. Ils dorment tranquillement, même le jour !
    Je suis priée de me taire.
    Quand le tsunami financier et islamiste nous tombera dessus, au moins, je saurai ce qui arrive, même si je ferai très certainement partie des victimes.

    Répondre
    • Olga

      10 octobre 2016

      Dame Ginette,
      Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas la seule car l’abrutissement et le manque de réflexion que vous constatez dans votre entourage, je le constate également dans le mien. Je suis régulièrement taxée d’excitée et on me dit souvent que je regarde trop de films de science fiction. Je suis totalement sidérée par le manque d’intérêt de mes compatriotes vis à vis de ce que nous vivons dans notre pays mais aussi de ce qui se passe à l’étranger. Le français est malheureusement focalisé sur son nombril et ne se rend pas compte que les événements internationaux sont bien souvent plus importants et impactent directement notre vie de tous les jours. Les gens sont trop accaparés par leur petit univers pour se rendre compte qu’il risque bientôt de le voir disparaitre. Cela me fait souvent penser à ces automobilistes qui roulent comme des cinglés pour gagner quelques minutes mais qui ne se rendent pas compte qu’ils peuvent y perdre la vie. Le réveil risque d’être drôlement douloureux.
      Au moins quand le tsunami arrivera, nous aurons la conscience tranquille d’avoir au moins essayé de leur ouvrir les yeux. Mais je reconnais que c’est difficile et que l’on se sent souvent seule devant si peu de discernement et de réaction. Et c’est bien là un des atouts principaux du système car cela lui permet de nous diluer dans la masse et de nous rendre inaudible. Après avoir banni la télévision de ma maison il y a 10 ans, ma vraie prise de conscience s’est faite en 2011 après être tombée par hasard sur des articles de réinformation que l’on ne trouve pas sur les médias subventionnés. Je reconnais que je n’en ai pas cru mes yeux mais la curiosité m’a poussé à chercher encore et encore des sources afin de les vérifier. Et plus je poussais mes recherches et plus je tombais sur des informations sérieuses et alarmantes. Il est vrai que c’est si énorme et si incroyable au regard de ce que nous avons vécu que cela parait complètement dingue. J’ai vraiment l’impression d’être passée dans un autre monde et une autre dimension. La société que nous avions toujours connue a déjà disparu et le changement a été rapide en moins d’une dizaine d’années. Il est vrai que nous avons toujours été bernés mais auparavant nos dirigeants y mettaient quand même les formes.
      Malgré tout, petit à petit, certains sont en train de réaliser qu’il y a quelque chose qui cloche (il serait temps) mais j’ai bien peur que la lenteur de leur prise de conscience ne fasse pas le poids face à la fulgurance des événements qui ne cessent de s’accélérer. Le matraquage de nos élites est quasi permanent et il se fait dans tous les domaines. Aujourd’hui, la difficulté réside dans le fait que que nous sommes confrontés à énormément d’informations et il est parfois difficile de les synthétiser correctement et rapidement. Toutefois, tenez bon Dame Ginette et ne vous laissez pas décourager. Au moins nous saurons à quelle sauce nous risquons de nous faire manger et nous laisse au moins des chances de pouvoir nous en sortir.

      A l’attention de Monsieur Gave,
      Je suis moi aussi à un petit niveau en ce qui concerne l’économie, les finances et la géopolitique mais cela me passionne. Je voulais vous faire savoir que, même si je n’ai pas l’érudition d’une économiste chevronnée, je saisis très bien ce que vous nous exposez dans vos articles et interventions télévisées car votre langage est simple, plein de bon sens, réaliste et surtout pragmatique. J’ai particulièrement apprécié votre intervention sur BFM Business du 1er juillet 2016 où vous avez mouché ce présentateur arrogant qui était incapable d’entendre le raisonnement juste d’une vrai professionnel qui travaille sur le terrain et non dans un studio de télévision. Ce type représente parfaitement la petite dictature de la bien pensance comme on peut en voir si souvent sur les plateaux de télé. Droit dans vos bottes, vous n’avez pas lâcher le morceau et vos arguments étaient imparables. Des faits, rien que des faits ! Le pauvre, il est devenu tout rouge, à la limite de perdre son sang froid et j’ai cru qu’il allait en péter une durite ! Merci pour ce bon moment car je me suis réellement délectée et cela fait toujours du plaisir de voir le bien triompher sur le mal. Il y en a vraiment marre de subir cette dictature qui veut nous imposer notre façon de penser malgré les faits qui nous donnent raison. De leur Europe on en veut plus et il est grand temps que cette mascarade mortifère s’arrête !
      J’ai également beaucoup apprécié la video de Thinkerview de novembre 2015 lorsque vous êtes intervenu aux côtés d’Artem Studennikov, Hervé de Carmoy et Olivier Berruyer. Un débat vraiment intéressant, très pro dans une ambiance feutrée et intimiste que l’on aimerait voir plus souvent.
      Donc, en conclusion, n’écoutez pas tous ces dictateurs de la pensée qui vous jugent pessimiste car nous auditeurs nous apprécions beaucoup vos avis et interventions éclairés. En tous cas, moi, je suis preneuse sans modération ! Et des comme vous il en faudrait bien plus ! Alors merci de continuer à nous informer et nous alerter car cela nous rend bien service. Bonne journée à vous.

  • miron

    10 octobre 2016

    Merci, mon rdv du lundi matin tient tjs ses promesses

    une coquille ? « que votre non soit un nom » ?

    Répondre
    • idlibertes

      10 octobre 2016

      merci

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!