En France, il est vraiment curieux de constater l’écart entre les propos de François Hollande, les déclarations de ses ministres et la réalité.
Le Président de la République est fier de son « bilan compétivité ». La réalité est que l’industrie française ne représente plus que 12% du PIB avec une gamme de produits qui n’est pas supérieure à celle de l’Espagne. A partir de cette constatation Patrick Artus, chef économiste de Natixis ne voit que deux solutions. Soit on baisse encore le coût des salaires et des charges en France pour se retrouver proche du niveau espagnol… Soit on élève la qualité des produits vendus. Cela a peu de chances de se produire puisque l’investissement en robots en France est plus faible que le niveau espagnol. Cela n’empêche pas les candidats à la présidentielle de s’emparer du dossier Alstom qui connaitra pour les mêmes raisons le même sort que le dossier Florange…
L’Etat en se voulant stratège industriel est le premier fossoyeur de l’industrie française. Il y a encore pire, car les grands groupes français qui ont survécu au traitement qui leur a été infligé par l’Etat dans leur pays, sont de moins en moins français, puisque la majorité de leur capital est détenu par des actionnaires qui sont désormais étrangers.
La ministre des affaires sociales et de la santé est satisfaite. Elle nous a annoncé que « la sécurité sociale était sauvée ». La réalité est que la sécurité sociale a amélioré ses comptes grâce aux efforts des assurés sociaux, des médecins et de l’industrie pharmaceutique. Aucun effort significatif n’a été entrepris pour une réforme sérieuse du fonctionnement interne de la sécurité sociale. La sécurité sociale reste droguée à la dette. Comme la Cour des Comptes le fait remarquer régulièrement, la réduction des effectifs ces dernières années, n’a fait que compenser les augmentations salariales intervenues. Les agents ont une durée de travail de 1540 heures par an inférieure à la durée légale de 1607 heures. Ce qui est encore plus grave est que le taux d’absentéisme reste de 8,9% ce qui est très élevé. L’assurance chômage de son côté affiche une nouvelle dégradation de ses comptes, mais cela ne fait l’objet d’aucun commentaire…
Pour la ministre du travail de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social « la tendance reste bonne » en matière de chômage, puisque les très mauvais résultats du mois d’août sont imputables « aux difficultés rencontrées dans les secteurs affectés par les attentats de juillet ». La fameuse inversion de la courbe du chômage, promesse présidentielle qui doit permettre à François Hollande d’être candidat à la présidentielle de 2017 n’est là encore pas encore une réalité…
Le ministre de l’économie et des Finances est comme d’habitude content de la façon dont les finances publiques ont été gérées par le gouvernement auquel il appartient. La réalité est différente, car le PIB de la France a finalement reculé de 0,1% au deuxième trimestre. L’investissement et les stocks sont tombés dans le rouge. Nous ne pouvons plus continuer à faire supporter l’essentiel du coût du modèle social français par les entreprises, en matière d’emploi, de pouvoir d’achat, de service public, de protection sociale. C’est un modèle derrière lequel tout le monde s’abrite pour ne pas affronter la réalité. Un modèle qui est notre nouvelle ligne Maginot.
Quant au premier ministre, il prépare encore « de grandes réformes » comme « Le Revenu Universel ». Chaque citoyen en dessous d’un certain seuil de revenus recevrait une allocation mensuelle qu’il utiliserait à sa convenance pour s’assurer contre les aléas de la vie. Egalement appelé impôt négatif sur le revenu, cette innovation réduirait, en principe, la bureaucratie qui gère la solidarité complexe. Elle éliminerait paraît il en grande partie la fraude. On ne comprend pas bien pourquoi ceux qui travaillent et créent des richesses qui nous permettent de vivre, voudraient payer un revenu mensuel à ceux qui veulent « un emploi à condition que cela ne dégénère pas en travail » …
« Le Prélèvement à la Source » censé représenter l’audace de François Hollande en matière fiscale risque d’être une catastrophe pour les entreprises. Quand les salariés vont voir avoir un salaire net qui sera différent de celui qu’ils touchaient, ils vont aller voir le chef d’entreprise, qui va se transformer en percepteur d’impôt. Il y aura de nombreux cas de figure et beaucoup de spécificités que les employeurs devront intégrer pour le calcul de la retenue à la source. La encore l’écart entre le choc de simplification promis par François Hollande début 2013 et la réalité n’aura pas eu lieu.
Les solutions pour arrêter ce déclin avaient été proposées dès 2003 par Charles Gave, Président de l’Institut des Libertés dans son livre « Des lions menés par des ânes » Il faut notamment enlever du pouvoir aux technocrates, refuser la dictature des banques centrales et les solutions liberticides et opaques de la Commission européenne. Un diagnostic clair et accessible à un très large public…
Auteur: Jean-Jacques Netter
Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.
josick
28 septembre 2016En commentaire de ce post de Jean-Jacques Netter, je mettrais en avant deux posts de Franck Boizard alias la lime :
http://fboizard.blogspot.fr/2016/09/nous-sommes-gouvernes-par-de-la.html Voir mes commentaires sur ce post en commençant par celui tout en fin.
Ce post nous apprend que le mot « religieusement » a été rayé du serment des magistrats.
Travailler religieusement, agir avec précaution, c’est seulement ainsi que l’on peut aborder le réel… Mais comme en France cela n’intéresse personne et que l’on travaille à la louche, ce mot peut être rayer du vocabulaire et notamment du serment des juges français dont je pense le plus grand mal.
L’élimination de ce mot « religieusement » du serment des magistrats indique à lui seul qu’on empêche définitivement le retour au réel.
Second post : http://fboizard.blogspot.fr/2016/08/le-drame-dun-pays-dirige-par-les.html Le drame d’un pays dirigé par les premiers de la classe. Extrait : « Qu’est-ce qu’un bon élève ?
C’est avant tout un élève qui sait faire plaisir au professeur, lui donner ce qu’il attend. Ensuite, c’est un élève capable de résoudre sur table en un temps limité un problème circonscrit et bien exprimé.
Transposé dans la vie adulte, ça donne un type qui sait faire plaisir au chef (l’équivalent du professeur) et qui ramène toutes les situations de la vie à des problèmes à résoudre dans l’abstrait.
Imagination, pragmatisme, doute, modestie, empirisme ne font pas partie du paysage. »
Et puisque j’ai mis en avant le blog de Franck Boizard, terminons par ce post trouvant lumineuse l’approche de Charles : http://fboizard.blogspot.fr/2016/09/hausse-des-taux-coup-mortel-pour-le.html
toulouse
28 septembre 2016il n’y a pas beaucoup de commentaires, mais aussi, quels commentaires faire ????
pour qui voter l’an prochain ?????
josick
28 septembre 2016Pas beaucoup de commentaire ? S’ils subissent tous le même sort que le mien, cela ne risque pas. https://institutdeslibertes.org/le-retour-a-la-realite-est-remis-a-une-date-ulterieure/#comment-156957
Je recommente donc : Le retour au réel n’aura pas lieu ? Mais il est quand même plus « intéressant » d’être dans le fantasme. Le réel ne peut être qu’ennuyeux. C’est ainsi que je comprend les juges français qui, dans leur bureau-tribunal, préfèrent qu’on leur raconte des mensonges plus gros les uns que les autres plutôt que de s’en tenir aux faits avérés et faire preuve un tant soit peu d’intégrité.
Et ce n’est pas le seul domaine.
En matière d’archéologie, par exemple, on a fantasmé sur l’interprétation de la « Palette » de Narmer sans comprendre que c’était relatif à des travaux « primordiaux » tel la destruction de l’Hydre de Lerne » (fièvre paludéenne). Et aucun « officiel », même à titre historique, de faire état d’une approche aussi concrète. Le mal est donc profond, beaucoup plus profond que la surface « économique ».
Pourtant, s’en tenir aux faits, tout comme vouloir compter les traverses d’une ligne de chemin de fer qui s’en va à l’horizon, à certain moment, cela se brouille, le comptage deviens comme impossible et c’est comme si l’esprit décollait, phénomène qualifié de décalaire par Jacques Ravatin et qu’il a illustré par la « conversion » de Maurice Clavel. Partant des faits, il peut donc y avoir émerveillement… Mais encore faudrait-il que cela soit dit, que des exemples soit mis en avant, ce dont on ne peut s’attendre d’un monde qui a comme postulat que le passé repose sur le fantasme, que les anciennes civilisations se sont construites sur du sable, sur des fantasmagories, nullement sur le réel.
idlibertes
28 septembre 2016Josik, Parfois, certains des votres partent en bulk car ils contiennent des liens comme je l’explique à chaque fois, ce sont des paramètres wordpress. Vous n’êtes pas, à ma connaissance, restreint.
josick
28 septembre 2016Le retour au réel n’aura pas lieu ? Mais il est quand même plus « intéressant » d’être dans le fantasme. Le réel ne peut être qu’ennuyeux. C’est ainsi que je comprend les juges français qui, dans leur bureau-tribunal, préfèrent qu’on leur raconte des mensonges plus gros les uns que les autres plutôt que de s’en tenir aux faits avérés et faire preuve un tant soit peu d’intégrité.
Et ce n’est pas le seul domaine.
En matière d’archéologie, par exemple, on a fantasmé sur l’interprétation de la « Palette » de Narmer sans comprendre que c’était relatif à des travaux « primordiaux » tel la destruction de l’Hydre de Lerne » (fièvre paludéenne). Et aucun « officiel », même à titre historique, de faire état d’une approche aussi concrète. Le mal est donc profond, beaucoup plus profond que la surface « économique ».
Pourtant, s’en tenir aux faits, tout comme vouloir compter les traverses d’une ligne de chemin de fer qui s’en va à l’horizon, à certain moment, cela se brouille, le comptage deviens comme impossible et c’est comme si l’esprit décollait, phénomène qualifié de décalaire par Jacques Ravatin et qu’il a illustré par la « conversion » de Maurice Clavel. Partant des faits, il peut donc y avoir émerveillement… Mais encore faudrait-il que cela soit dit, que des exemples soit mis en avant, ce dont on ne peut s’attendre d’un monde qui a comme postulat que le passé repose sur le fantasme, que les anciennes civilisations se sont construites sur du sable, sur des fantasmagories, nullement sur le réel.