Les partis populistes dénoncent la mondialisation heureuse chantée par Alain Minc.
Leurs succès a remis en cause les équilibres politiques internes de toute l’Europe: en Allemagne: Alternative für Deutschland; en Italie: Cinque Stelle, Movimiento, Leganord/Padania; en Belgique: Vlaams Belang; en Autriche: FPO; en Pologne: PIS (Droit et Justice); en Grande Bretagne: UKIP; en Suisse: UDC. Les classes populaires ont donc voté contre les élites libérales et socialistes de ces pays.
Voilà une revue des livres, des articles et des documentaires qui abordent ce sujet très important. Ils ne s’inscrivent pas forcément dans le court terme ou le politiquement correct, mails ils permettent de regarder la réalité telle qu’elle est aujourd’hui ou de faire apparaître de nouveaux angles d’évolution…
Le grand abandon des élites françaises
Emmanuel Macron n’aime pas du tout Viktor Orban et Matteo Salvini. A l’écouter on pourrait croire que le fascisme et l’antisémitisme tiendraient le haut du pavé en Hongrie et en Italie. Dans la réalité, on peut encore être juif et pratiquer ouvertement sa religion dans la banlieue de Budapest. En revanche, cela n’est plus possible dans la banlieue de Paris. C’est en France que l’antisémitisme des islamo-gauchistes a muté en racisme anti-blanc. Yves Mamou décrit bien cette évolution dans « Le grand abandon. Les élites françaises et l’islamisme » la responsabilité des élites qui ont fait sécession avec le peuple. Avant de donner des leçons en Europe, la France ferait donc bien de balayer devant sa porte. On a le droit de ne pas aimer le premier ministre hongrois, de le trouver trop « nationaliste » ou trop « populiste ». Il faut prendre en compte le fait qu’il a obtenu aux dernières législatives 49% des voix et 133 sièges au parlement sur 199…
Les français ont voté non au projet de constitution européenne le 29 mai 2005. Pourtant, les élites politiques françaises n’en ont tenu aucun compte. Trois ans plus tard le parlement approuvait la ratification du traité de Lisbonne. Pour Elisabeth Drévillon, dans un documentaire diffusé sur France 3 « Quand les français ont dit non à l’Europe en 2005 », c’est le plus grand rapt démocratique de la Vème République. Cette dépossession démocratique a porté un coup dur au rapport des français à la politique…
Le populisme exprime la haine de l’élite à l’égard du peuple
Le populisme c’est comme le «retour du refoulé des peuples européens». Il semble qu’on puisse aussi parler d’un retour du refoulé du peuple américain dont le phénomène Trump est le symptôme. Ce n’est pas d’abord le peuple qui s’est détourné des élites, ce sont les élites qui se sont détournées du peuple, qui ont fait sécession, Car le populisme n’est ni de droite ni de gauche, en tant qu’attachement à la nation républicaine, il est un phénomène trans-partisan. Vincent Coussediere a défini dans « Eloge du populisme » le populisme comme « le parti des conservateurs qui n’ont pas de partis ». On reproche au « populiste » de s’adresser au peuple, la belle affaire ! On ne voit pas à qui d’autre devrait s’adresser un homme politique dans les conditions de la démocratie…Nos élites « avancent masquées », comme le dit très justement Marcel Gauchet dans son dernier essai, et les Français ont mis beaucoup de temps à comprendre qu’ils étaient menacés de désintégration. La percée de l’AdD en Allemagne et du référendum catalan en Espagne révèlent que le populisme est une réaction à une dépossession : celle de l’expression vivante de la démocratie…
Le » populisme » exprime la sourde haine de l’élite à l’égard du peuple. Le populisme » est d’abord une injure. Selon l’usage commun, un gouvernant élu qui écoute un bon peuple est populaire, mais s’il écoute un mauvais peuple, il devient populiste. Qu’est-ce donc qu’un mauvais peuple ? Voilà toute la question. Traditionnellement, le mauvais citoyen défend son intérêt particulier contre l’intérêt général : les Grecs parlaient de l’idiotès, celui qui reste englué dans sa particularité. Aujourd’hui le mauvais citoyen est encore coupable de particularité excessive, mais en un autre sens : il est en retard sur l’idéal universel et indiscutable des Lumières. Pour Chantal Delsol dans « La nature du populisme ou les figures de l’idiot », la compréhension du populisme passe par une description du paradoxe entre l’enracinement et l’émancipation. L’élite émancipée appelle populiste un chef politique qui fait écho à la persistance de l’enracinement. Le citoyen du populisme est considéré comme un idiot, parce que l’époque contemporaine a évincé l’enracinement au profit de l’émancipation. Une démocratie qui invente le concept de populisme, qui lutte par le crachat et l’insulte contre des opinions contraires montre bien qu’elle manque à sa vocation de liberté. Quand ils découvrent que le peuple ne les suit plus, quand ils s’aperçoivent que le peuple juge qu’ils vont trop loin et n’a envie de se sacrifier ni pour l’humanité ni pour le règne du concept alors les élites « progressistes » ont toujours envie de liquider le peuple…
La montée, depuis 15 ans, de mouvements dits « populistes » ne se présente donc nullement comme le simple prolongement des actions et des doctrines de « l’extrême
droite » traditionnelle. Le croire serait s’exposer à se trouver à chaque instant pris à contre pied. Cette nouveauté, Dominique Reynié dans « L’avenir du populisme » nous invite à nous en saisir par un concept nouveau, celui de « populisme patrimonial ». Dans une Europe vieillissante, inquiète de son appauvrissement démographique, ce populisme joue sur le désir de sécurité et la peur de l’immigration. Il se présente comme une défense du patrimoine immatériel, c’est-à-dire un « style de vie », aussi bien que matériel, c’est-à-dire qu’il joue sur la peur que suscite la baisse du niveau de vie…
Pour l’élite, le peuple est devenu une forme politique obsolète
La classe politique a découvert le vide politique sur lequel elle reposait. Le parti du vide est composé de LR et du PS. Emmanuel Macron dans sa campagne électorale a très bien su profiter du déchirement de ces partis sur toutes les grandes questions : le fédéralisme européen, le libéralisme, le social, l’islam. Le vide vient d’un manque de travail sur tous ces sujets. Pour Eric Le Boucher, éditorialiste des Echos, la démocratie a bien fonctionné puisqu’elle a repoussé tous les partis qui n’apportaient aucune solutions…
Le peuple a vite fait d’apparaître comme une forme politique désuète voire obsolète. A l’âge de la mondialisation, de l’ouverture des frontières et du triomphe d’un individualisme consumériste. Pour Laurent Bouvet dans « Le sens du peuple. La gauche, la démocratie, le populisme » Emporté par les naufrages du nationalisme, du communisme et, plus généralement, la fin des grands récits et des affrontements idéologiques qui ont structuré les XIXe et XXe siècles, le peuple social (celui de l’émancipation économique par la lutte collective) comme le peuple national (celui de la reconnaissance identitaire exclusive) ont cessé d’être des références centrales pour devenir l’apanage exclusif des marges de la politique, à gauche ou à droite. Seule la troisième figure du peuple contemporain, le peuple démocratique, celui de la communauté des citoyens souverains, semble avoir tenu bon jusqu’à aujourd’hui mais non sans être à la fois dévoré de toutes parts par la passion de l’individualisme, comme l’avait annoncé Tocqueville, et souvent brandi de manière purement nominale, comme une forme institutionnelle obligée mais vide de tout contenu politique. Laurent Bouvet alerte la gauche sur ses impensés. Il ose évoquer la crise de l’intégration…
Qu’ont en commun les grands populistes. Ce qualificatif est aujourd’hui utilisé à tort et à travers par les habitués de la démagogie et de la violence verbale, mais aussi parfois simplement pour discréditer un adversaire. La critique des élites ne suffit pas à définir le populisme. Le populisme a-t-il une couleur politique ? Doit-on exclure les populistes du débat démocratique ou au contraire leur répondre pied à pied ? Jan-Werner Müller dans « Qu’est ce que le populisme ? » nous propose une véritable théorie du populisme et nous donne les clés pour répondre, concrètement, à la menace…
Ce sont les pays de l’Europe de l’Est qui ont déjà repoussé l’Empire Ottoman
Pour avancer, Jean Louis Thiériot dans un récent article de la revue Histoire, « Vent d’Est L’Histoire » propose de prendre en compte deux réalités : 1/l’unité sur la politique migratoire des pays de l’autre Europe, Hongrie, Slovaquie, République Tchèque, Pologne auxquels s’ajoutent l’Autriche; 2/ la fracture croissante au sein de l’UE entre Europe Orientale (Groupe de Visegrad) et Europe Occidentale avec « une forme vide de toute substance propre » (Pierre Manent)..La Hongrie s’est battue pendant des siècles pour contenir l’envahisseur ottoman qui en 1529 et 1683 ont campé sous les murs de Vienne. C’est Jean Sobieski, roi de Pologne qui les a repoussés à la tête des armées chrétiennes à la bataille de Kahlenberg…
De plus en plus contesté, l’euro a subi de plein fouet les récentes crises économiques. Le bilan de santé et les perspectives d’une monnaie malade rend les enjeux contemporains peu lisibles. Dans un documentaire diffusé sur Arte « Déchiffrage. Quel futur pour l’Euro ? » Jacques Goldstein s’est posé la question :L’euro est-il condamné ? En usage depuis 1999 pour les transactions financières, et depuis le 1er janvier 2002 pour sa mise en circulation générale, l’euro n’est plus selon lui, aujourd’hui le symbole d’une Europe sur la voie du rassemblement. L’élan fédérateur des débuts a été freiné par une mauvaise gestion des crises récentes, dont les conséquences sociales ont fait douter les peuples européens des bienfaits supposés de la monnaie unique. Qui sont les responsables de ce désamour ? les États, la Banque Centrale Européenne, les banques privées ? Ou l’euro lui-même ?
Quand les peuples ont tout perdu, leur souveraineté monétaire, leur souveraineté budgétaire, leur souveraineté territoriale, leur souveraineté judiciaire et diplomatique, quand les élites au pouvoir leur imposent une immigration et une islamisation qu’ils ne veulent plus, quand on leur refuse de décider eux-mêmes de l’avenir de leurs propres enfants, alors, il peut devenir légitime, pour se révolter, de voter pour le populisme
Auteur: Jean-Jacques Netter
Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.
Alexandre
7 octobre 2018L’extrême droite et les populistes sont au pouvoir.
Quel plus bel exemple de populisme, que, les parodies de mariages homosexuels, la GPA-PMA, la quasi légalisation de la pédophilie, le revenu universel, la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables (donc l’augmentation de cette taxe pour 20% des contribuables), la recherche du soutien et du vote des colons africains-musulmans-maghrébins..
Les populistes d’extrême droite sont au pouvoir et nous ne pouvons plus, nous, nous définir par les termes qu’emploient nos assassins pour nous qualifier.
Nous ne sommes pas populistes, ni même conservateurs, nous sommes évolutionnistes, légitimistes, orléanais, libéraux, français, occidentaux, agnostiques, chrétiens, patriotes, nous sommes les Lumières, nous sommes les progressistes, eux, ceux qui nous qualifient de populistes, ne sont que le purin de cette extrême droite régressiste qui usurpe le pouvoir et corrompt nos armées.
Bernard
7 octobre 2018Là ou les populistes se plantent c’ est quand ils parlent de néo libéralisme alors que c’est en fait un neo socialisme. Le libéralisme est une doctrine qui prone une frontière étanche entre le public et le privé tandis que le neo socialisme actuel est un système ou il y a confusion entre le privé et le public, hommes politiques, banquiers, patron de grand groupes s’ entraident et s’ interchangent.
Charles Heyd
8 octobre 2018ou le capitalisme de connivence! CG se tue à vous l’expliquer!
Bernard
7 octobre 2018Le problème de la Catalogne n’a rien à voir avec le populisme qui existe ailleurs en Europe, ne mettons pas tout au même niveau.
Bernard
7 octobre 2018En Espagne le populisme tel qu’ il existe ailleurs en Europe a pour etiquette un nouveau parti qui s’appelle Vox qualifié bien sur de fasciste, franquiste par la gauche etc etc……..Que dit Vox sur la Catalogne ??? si des catalans ne se sentent pas espanols ils peuvent quitter le pays. Les frontières de l’ Espagne sont intouchables.
roger Duberger
2 octobre 2018Bonsoir, Bien d’accord avec vous, sur toute la ligne.C’est dommage que populisme ait une connotation péjorative. Finalement, on a donné les clefs du pays à des hyper diplomés qui n’ont pas un sou de jugeote et qui ont engagé le pays dans une mauvaise voie. L’europe aura été le fossoyeur de toutes les spécificités régionales ou locales. on nous abreuve toujours de l’impératif de sécurité alimentaire ou autre, pour nous faire rentrer dans un moule bien insipide et triste. Je ne sais pas si on se réveillera, tellement nous sommes devenus des assistés, des asservis, des sans cerveau !
Bien cordialement
foobar
8 octobre 2018connotation péjorative => a dessein. le sens des mots est manipulé pour diriger les votes.
Steve
2 octobre 2018Bonjour
Relier le populisme à l’enracinement est intéressant. le début de la destruction de l’enracinement se situe alors, pour nous européens, en 1914 avec la destruction de la paysannerie ouest européenne. Suivie par une tentative de destruction de l’enracinement métaphysique avec la destruction des juifs d’europe – les nazis étaient aussi farouchement anti chrétiens. De nos jours il serait donc intéressant d’examiner ce rejet de l’enracinement en parallèle avec la lévitation de la finance internationale qui n’a plus de patrie.
Faut il en conclure que les sociétés fondées sur l’industrie et la finance sont fondamentalement anti-populaires?
Localement, on pourrait retrouver cette même dichotomie dans le monde du vin: entre la culture fondamentale du Bordeaux axée dès on origine sur le commerce, et celle du Bourgogne enracinée dans les terroirs par les moines fondateurs.
On en devrait donc pas s’étonner de voir des politiques inféodés à la finance internationale militer contre les peuples et leurs cultures…. Et c’est effectivement transpartisan.
merci pour cet éclairage.
Faïk Henablia
2 octobre 2018Cette idée de « racisme anti blanc » m’a toujours interloqué; part on du principe qu’un musulman n’est pas blanc alors qu’un chrétien et qu’un juif le sont?
idlibertes
2 octobre 2018Je ne vois pas le rapport. Pourquoi liez vous cette question de racisme anti blanc à la question de la religion, Pour simplifier?
Faïk Henablia
2 octobre 2018@idlibertés.
l’article mentionne bien que « l’antisémitisme des islamo-gauchistes a muté en racisme anti-blanc », non?
idlibertes
2 octobre 2018Que l’article dise cela est une chose mais le racisme anti blanc est un phénomène qui a lieu en dehors de toute considération religieuse. Quand le blanc est haï cela peu à voir avec le fait qu’il serait catholique ou protestant. C’est parce qu’il est BLANC.
jemapelalbert
2 octobre 2018Cette question de racisme anti-blanc existe et nous en avons supporté familialement les effets : ces personnes racistes partent du principe que chaque personne à peau blanche mérite d’être haïe. Pour des raisons diverses (descendants de colon, exploiteurs, qui est blanc est forcément raciste, etc …) .
Dans notre cas il s’agissait d’un personnel de nationalité Française et d’origine Africaine qui se plaisait à nous faire attendre indéfiniment devant le guichet de l’ambassade Française en prétextant la non validité de nos documents, la mauvaise procédure engagée ou je ne sais quoi. Quand on vous pose 10 fois les mêmes questions et que vous savez que tout est en règle, cela ressemblait vraiment à du racisme, je dis ressemblait car tout cela est subjectif, cela dépend du ressenti de chacun.
Robert
2 octobre 2018Cette dénonciation du « populisme » est une tentative (désespérée ?) pour les pseudo-élites de maintenir leur pouvoir en voie de déliquescence. Concernant notre pays, il faut bien constater le manque de patriotisme, la soumission (eh oui !), la veulerie et le cynisme de la classe politique dans son ensemble. Cela dit, je ne peux m’empêcher de penser que nous avons les politiques que nous méritons. A cet égard l’élection de Macron est révélatrice de la naïveté et du manque de discernement d’une partie significative de l’électorat.
Nom Charles Heyd
2 octobre 2018Je serai tenté, dans un élan de cynisme, de dire que le peuple a les élites qu’il mérite! L’inverse est d’ailleurs vrai aussi!
Le problème est en effet que notre système électoral n’est pas démocratique et que ceux qui font les élections, les médias, sont soit aux mains d’oligarques (Drahi entre autre) ou de gauchistes (dans le service public).