Sur ce site, je fais part à qui veut bien nous rendre visite de mes analyses et réflexions et bien des lecteurs sont assez aimables pour commenter et discuter mes petits papiers « en temps réel », ce que j’apprécie énormément.
Certains, à juste titre me font savoir que je me suis trompé ici ou là, et ils ont bien raison, ce qui m’amène à écrire ce petit discours de la méthode.
La première chose dont je suis convaincu est que se tromper n’est pas grave. Il faut simplement, quand cela se produit, analyser la situation nouvelle, comprendre pourquoi et comment l’erreur a eu lieu et ajuster le tir à nouveau.
Prenons un premier exemple.
Devant la perte de popularité flagrante d’Obama, je m’attendais à ce qu’il soit battu par Romney lors de la dernière élection Présidentielle aux USA. Obama perdit plus de 7 millions de voix par rapport à sa première élection, ce qui était gigantesque, mais Romney en perdit prés de 4 millions par rapport à Mc Caïn, ce qui fut une énorme surprise, en tout cas pour moi.
Je n’avais pas compris à quel point Romney était détesté par les gens du « tea party ». La conclusion à tirer de cette erreur est que les candidats Républicains centristes n’ont aucune chance d’être élus, une partie importante des électeurs Républicains ne se déplaçant pas pour voter pour quelqu’un qui ressemble par trop au candidat Démocrate.
Leçon retenue.
Prenons un deuxième exemple, l’Euro.
Lorsque ce monstre financier a vu le jour, j’ai écrit force livres et articles pour expliquer qu’il allait détruire l’Europe de la diversité que j’aimais.
Et puis, j’ai regardé la bête évoluer.
De 2000 à 2007, rien à signaler, rien à faire.
A partir de 2007/2008, la crise financière s’installe et il devient très rentable d’acheter des obligations allemandes et de vendre des obligations Grecques ou Espagnoles en vendant également les titres des banques partout en Europe, ce que je fis avec abandon.
Arrive 2012 et l’explosion à la hausse des taux dans toute l’Europe du Sud, tandis que le futur de l‘Euro apparait bien compromis.
Curieusement, c’est à ce moment la que je recommande d’acheter des obligations Italiennes ou Portugaises et de vendre des obligations Allemandes tant la différence des taux entre ces pays du Sud est devenue importante et couvre le risque de change, même si ces monnaies venaient à sortir de l’Euro.
Arrive monsieur Draghi, qui dit qu’il fera tout ce qui est nécessaire et donc il me parait raisonnable de garder les positions sur le Sud de l’Europe et de couvrir les positions à découvert sur les obligations allemandes.
Mais là, il se passe quelque chose que je n’avais absolument pas anticipé.
J’avais toujours fait mes raisonnements en pensant que les traités seraient respectés et que la Bundesbank y veillerait. En fait, ces traités n’étaient que des chiffons de papier et j’avais surestimé le pouvoir de la banque centrale allemande.
Et cela devint tout a fait évident en fin 2014, où monsieur Draghi nous annonce qu’il va procéder a un « Quantitatif Easing » massif dont la première conséquence sera une baisse de l’Euro.
Je recommande donc d’acheter des obligations en dollar.
Ce que j’essaie de montrer, c’est bien sur que l’Euro a duré beaucoup plus longtemps que je ne le pensais (ce qui était une erreur de ma part) tant la pression technocratique pour son maintien a été immense, mais qu’il était possible de s’ajuster de façon rationnelle à tout ce qui se passait au fur et à mesure que les autorités changeaient les règles du jeu.
Et aujourd’hui, je suis bien embêté.
Nous sommes arrivés à un tel état de démence dans les politiques monétaires en Europe que je ne sais plus comment me protéger, tout en restant en Europe.
Par exemple, des taux d’intérêts négatifs veulent dire, en termes philosophiques, que le futur est plus certain que le présent, puisque les taux d’intérêts servent à nous protéger contre les incertitudes du futur, ce qui est d’une idiotie crasse.
Le futur ne PEUT PAS être plus certain que le présent, sauf dans le monde des banquiers centraux bien sur.
Bref, je n’ai pas le moindre doute que l’Euro est un désastre, mais je n’ai plus la moindre idée non plus des outils de marché que je pourrais utiliser pour me protéger. La seule solution est de sortir d’Europe et d’investir dans des pays vaguement « normaux » en Asie par exemple, mais c’est à peu prés la seule solution rationnelle que je trouve.
Je me retrouve de fait obligé de gérer de l’argent de façon rationnelle dans un monde irrationnel ce qui est une impossibilité LOGIQUE.
Ce monde a été créé de toutes pièces par le pouvoir monétaire en place, et donc je n’ai plus d’outils pour me protéger contre la folie de nos dirigeants, ce que j’avais réussi à faire jusque là.
Et c’est la première fois de ma carrière que cela m’arrive, ce qui me laisse tout désemparé. Je crains que la volatilité de marchés n’explose à la hausse dans les mois qui viennent, mais je n’ai pas suffisamment confiance dans ce diagnostic pour le jouer.
Je dis donc tranquillement à qui me le demande quand on me pose des questions « je ne sais pas ».
Apres tout reconnaitre son incompétence est parfois une forme de sagesse…
Troisième exemple : J’écris depuis quelque temps que nous sommes en train de rentrer dans des temps « révolutionnaires » tant à cause des bouleversements technologiques que de la déliquescence d’un certain nombre de nos Institutions.
J’y ai même consacré un livre «C’est une Révolte, non Sire, c’est une Révolution » chez Bourin éditeur.
Les ruptures révolutionnaires, les craquements annonciateurs des tremblements de terre à venir se font entendre partout, Chine, Moyen Orient, Afrique du Nord, Afrique et pourtant notre vieille Europe reste comme figée dans un temps qui ne bougerait pas.
Et donc, sur le diagnostic des temps révolutionnaires, je crois encore et toujours que j’ai eu raison. Sur le moment ou la déferlante va toucher l’Europe, je n’avais et je n’ai toujours aucune idée. Mais s’imaginer que le vieux continent ne va pas être touché par le Tsunami me fait penser à ces hommes politiques qui m’expliquaient gravement que le nuage de Tchernobyl n’avait pas passé nos frontières.
Pour me résumer, la méthode est simple.
- Analyser pour pouvoir agir, et bien faire la différence entre ce qui est structurel et ce qui est conjoncturel.
- Ajuster son analyse quand les faits changent. « Quand les faits changent, je change» disait Keynes.
- Attendre pour agir que les marchés commencent à bouger dans votre direction, ce qui peut prendre un temps fou, mais attendre n’a jamais ruiné personne.
- Tout sortir quand on ne comprend plus rien. Comme le dit Warren Buffet « Quand je ne comprends pas, je ne joue pas». C’est là ou je suis en train d’en arriver en Europe ou les fous ont pris le contrôle de l’asile.
- Admettre ses erreurs le cas échéant et ça, c’est de loin le plus difficile.
Auteur: Charles Gave
Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).
Béber de Vazimonga
9 mai 2015Admettre ses erreurs : excellent chemin d’humilité qui nous évite les actes fous que l’orgueil fait commettre.
Étape suivante : comprendre le pourquoi de ses erreurs .
N’avez vous jamais remarqué que le préjugé prend la place exacte de la donnée manquante?
Polo
8 mai 2015Bonjour,
Je suis destinataire de la lettre mensuelle mais je vousdrai savoir comment recevoir les articles lors de leur parution.
Merci d’avance à qui voudra bien m’indiquer comment
idlibertes
9 mai 2015Cher Monsieur,
Les articles de charles sont publiés tous les lundi, ceux de Jean-jacques le mercredi.
Cdlt
BugBreeder
7 mai 2015Je confirme pour le « Tea Party », pour eux Obama était un socialiste enragé qui voulait encore augmenter la dette de 100%, mais Romney était aussi un socialiste puisqu’il voulait l’augmenter de… 70% « seulement », donc ils n’ont voté ni pour l’un ni pour l’autre, et le GOP a perdu 4 millions d’électeurs.
Il est certain que le prochain candidat du GOP quel qu’il soit perdra contre le candidat démocrate strictement pour les mêmes raisons, la seule question étant est ce qu’un 3ème parti constitutionnel va émerger ou pas pour les concurrencer ?
Si oui alors tout peut arriver, mais je crois plutôt à la sécession pure et simple des états Républicains du sud-est.
LaurentenProvence
6 mai 2015Monsieur,
La hausse des taux d’intérêt semble engagée en Europe, ne serait il pas judicieux de jouer la baisse des marchés obligataires ?
Mais si tel est le cas comment un simple petit épargnant peut il procéder ?
Salutations
BA
6 mai 20151- La Grèce est en faillite.
2- Les banques privées grecques sont en faillite.
3- La banque centrale de Grèce est en faillite.
4- Mais à part ça, ça va.
Mercredi 6 mai 2015 :
Grèce : la BCE relève d’encore 2 milliards d’euros le plafond de l’ELA.
La Banque centrale européenne (BCE) a encore relevé mercredi, de 2 milliards d’euros, le plafond de son financement d’urgence (ELA) des banques grecques, portant désormais celui-ci à 78,9 milliards d’euros, a-t-on appris de source bancaire grecque.
Selon les chiffres de la Banque de Grèce, ménages et entreprises ont retiré un total de 26,807 milliards d’euros en quatre mois des banques grecques. Fin mars, les dépôts privés s’y montaient à 138,55 milliards d’euros, au plus bas depuis février 2005.
Et selon les premiers chiffres connus pour avril, la tendance au retrait des capitaux a repris de plus belle.
http://www.romandie.com/news/Grece-la-BCE-releve-dencore-2-milliards-deuros-le-plafond-de-lELA/591050.rom
JML
6 mai 2015Bonjour Monsieur Gave,
Merci pour votre analyse très franche.
Je n’ai probablement pas été très attentif les dernières semaines…
Mais si je comprends bien, les options obligations en dollar et liquidités en dollar ne sont plus vos choix préférés afin de sécuriser ses avoirs ?
Merci d’avance pour votre réponse et bonne soirée,
JM
AgentDevlin
6 mai 2015Bonjour,
C’est probablement une question d’amateur idiote, mais puisque vous aimez tant l’Angleterre, pourquoi ne pas investir en Livre Sterling? Vous avez l’air de suggérer que pour éviter les dangers de l’Euro et du dollar, il faut partir vers l’Asie. L’Angleterre est-elle trop proche des turbulences Européennes? Est-elle trop petite pour être influente? Merci de votre réponse
idlibertes
6 mai 2015Je pense qu’on va attendre les élections avant de trop s’engager sur ce terrain, juste une petite attente.
AgentDevlin
6 mai 2015Merci
Duff
8 mai 2015OUF!!!! 🙂
jcgruffat
5 mai 2015J’ai participe hier a New York a un debat sur la « crise europeenne »!
Comme si elle etait unique!
Je suis en accord avec Charles, l’Euro est une absurdite, un non sens car on ne peut avoir une monnaie, attribut de la puissance regalienne, sans avoir un Etat qui la soutient avec sa politique monetaire, economique , fiscale.
Je suis toutefois en desaccord sur le futur, cette absurdite va subsister et la question du Grexit est un faux probleme,Who cares about Greece any more?
Quel est le plus inacceptable pour l’Allemagne, la sortie de la Grece de l’Euro et de l’Union, ou les recriminations et demandes de pays » bons eleves » tels l’Espagne, l’Irlande, le Portugal dans l’hypothese d’un compromis sachant que 90% de la dette souveraine grecque est dans les livres de l’Europe pour plus de la moitie, du FMI pour un bon quart, et du secteur prive pour le solde ?
La reponse est evidente.
Le vrai sujet est la GB, avec une election qui pourrait perenniser un Cameron, sans doute le moins mauvais, si ce n’etait cette idee absurde de referendum pour contrer UKIP, et plaire aux Tories dits eurosceptiques?
Brexit est le vrai sujet, certes la GB est hors zone Euro mais 45% de son commerce exterieur est avec la zone..
Brexit selon moi declancherait une crise europeenne majeure, sans doute un eclatement de la Zone euro, l’Allemagne partant avec les pays serieux du Nord dont la France hollandaise ou UMPesque ne ferait pas partie.
Sans oublier les Atridesdu FN.
Voila ce qui selon moi pourrait entrainer ce que Charles espere et ne voit pas venir..
Telle ma soeur Anne..
🙂
Miosolo
5 mai 2015Vous êtes plusieurs sages à broyer du noir, Bill Gross, Soros, Faber,…
Je sens bien qu’il y a une disruption majeure à venir.
Elle est déjà en filigrane dans les déséquilibres économiques, dans les guerres toujours plus nombreuses qu’on ne sait pas arrêter, dans les émigrations incontrôlables, dans les gouvernements de plus en plus agressifs …
Comment rester maoeuvrant et survivre dans un tel contexte (aussi bien au niveau des personnes physiques que de leur épargne) ?
Les banques ne sont pas sures. Les monnaies non plus. Quant à la terre agricole, il faudrait trouver un pays suffisamment solide et bien géré, ou suffisamment peu intéressant pour résister aux agitations à venir. La diversification sur les cinq continents dans les compartiments traditionnels, alternatifs, métaux, … ne nous mène pas bien loin.
Reste le secret du bonheur : ici et maintenant. L’avenir ne nous appartient pas. Faisons du mieux possible et n’oublions pas chaque jour de bien vivre – un peu -, et de méditer, un peu.
Nous pouvons aussi en profiter pour nous intéresser aux diasporas, qui ont permis à certains groupes sociaux de survivre.
hagen
5 mai 2015Ne comparez pas Gross à Faber. Ce n’est pas la même ligue.
C.H.S
4 mai 2015vous évoquiez hier un accès passager de pessimisme, mais vous prolongez et accentuez celui ci aujourd’hui, avec ce qu’il convient d’appeler la lucidité en face d’une situation très difficile, dont la principale surprise et déconvenue est constitué par l’attitude et la défaillance de l’exécutif américain actuel
de HK vous devez mesurer combien la Pax Americana et sa fragilisation sont d’abord le résultat de cette grave défaillance dont l’expansionnisme renaissant Chinois et Russe Iranien et islamique se jouent,
défaillance et fragilisation qu’accentuent lourdement l’incroyable division, désordre et faiblesse européenne majorée d’un aveuglement français lamentable et d’une crise d’identité périlleuse .
si le » tous aux abris » n’est pas le seule issue, c’est sans doute parce que les sociétés Chinoise, Russe, Iranienne notamment tiennent profondément à une Pax d’inspiration occidentale malgré tout, avec ses avantages et ses règles: éducation, santé, salaires, liberté intellectuelle, loisirs, bien être etc… qui s’expriment dans la vie quotidienne de celles ci, car ces sociétés sortent de l’enfer et n’entendent pas y retourner,
l’économie l’entreprise, le job , l’argent , le patrimoine, les marchés, l’art ont une valeur et signification dont la profondeur constitue un garde fou dans l’immédiat,
mais garde fou qui ne pourra empêcher une débâcle des sociétés et Etats occidentaux si ceux ci ci sous morphine monétaire et politique ne prennent pas selon les situations les décisions de relève et redressement politique, économique, social qui s’imposent .
Bruno bartolotta
4 mai 2015Refugie dans un pays au taux de croissance insolent (panama) perso j’investis dans mon travail c’est la seule choses que je maitrise et dans des actif tangibles de premiere qualite dans ce meme pays. Les retours seront long 5 a 7 ans mais avec ce qu’il se passe en europe et aux etats unis si demain ca pete il faudra bien 5 ans avant de toucher le point la plus bas et que l’on identifie clairement les leaders de demain. Donc en attendant plage forte croissance et on construit un petit groupe solide. Je vous laisse les ulceres !
Aljosha
4 mai 2015A man, a plan, a canal : Panama !
Bruno bartolotta
4 mai 2015Sortir du jeu? Encore faut il etre sur que ses liquidites sont stockees dans des banques qui tiennent la route … Chypre est la regle aujourd’hui en Europe !
Un papier sur les vanques les plus solides monsieur gave ????
Candide
4 mai 2015« Aujourd’hui : rien ». Ces mots sont ceux de Louis XVI dans son journal le 14 juillet 1789.
J’adhère à votre analyse, mais avec un bémol : « Sur le moment ou la déferlante va toucher l’Europe, je n’avais et je n’ai toujours aucune idée ». A mon avis, nous sommes déjà dedans.
L’Europe connait une crise institutionnelle, où chacun s’efforce de rester immobile pour que la rupture vienne de l’autre. L’économie est atone, la dette abyssale, le chômage avoué en France bas des records. Si on y ajoute les faux-emplois subventionnés, le chiffre est effrayant. Aux frontières, les afflux de réfugiés battent des records, les migrants se comptent par milliers chaque jour, les victimes pas centaines. L’armée quadrille le pays, ce qui n’empêche pas des fusillades quasi-quotidiennes. La loi sur le renseignement et vigipirate ressemblent à une loi martiale qui ne dit pas son nom.
C’est pour cela que tout semble irrationnel, nous sommes déjà dans la phase révolutionnaire.
Duff
4 mai 2015Entre la connerie et l’incompétence, choisissez la connerie. Les socialistes ont déjà voté il a quelques semaines une loi pour augmenter les indemnités des élus battus.. Dans le silence médiatique le plus total évidemment.
Nicolas
8 mai 2015Imoraux, mais en plus demeurés : la difference entre un voleur et un con, c’est que le voleur prend des vacances.
La gauche la plus nul du monde a ruinée la France plutôt que de remettre en question sa superstition…
riz
4 mai 2015Les gens se sont jetés comme des zombies sur l’immobilier , l’or , le pétrole …
et comme la panique est mauvaise conseillère ils sont en train d’en payer les pots cassés .Il est vrai qu’ils sont désemparés .
On a aussi un indice gsci world (indice mondial des matières premières de s et p) au plus bas historique (même niveau que 2009) mais avec des marchés en surchauffe au plus haut avec une belle bulle en formation sur le nasdaq .
Ma foi des matières premières au plus bas ça toujours été une bonne chose pour les marchés financiers et si le cycle de baisse des matières premières est durable les marchés sont comporteront bien .
Une chose est certaine la volatilité reviendra quand la fed rehaussera ses taux ceci étant cela devrait être de court terme (moins de 6 mois ) un peu comme l’automne dernier où la volatilité n’a en rien entamé la vitalité des marchés = prétexte à consolidation et rien de plus .Et je pense que l’on aura le même scénario avec peut-être une baisse de 20% mais une violente remontée par derrière .En Europe le bon sens nous dit « don’t fight the bce » il serait idiot de se mettre baissier dans un marché où la bce injecté 60 milliards d’euros par mois dans le système où une grosse partie se retrouve sur les marchés .Les probabilités sont très supérieures à ce que le marché européen tienne in fine jusqu’à l’été 2016 malgré la surévaluation en cours du nasdaq où les méthodes de valorisation rejoignent la bêtise des années 2000 où Buffet comme votre expert comptable disait « je n’ y comprend plus rien à leur valorisation » et « if you don’t understand don’t touch » .
Les taux d’intérêts négatifs en Europe signifient que nous sommes dans une théocratie où les prêts à usure sont interdits et que le messie est Mario Draghi .
Alain Cotta avait écrit un livre « Sortir de l’euro ou mourir à petit feu » le feu en Europe est doux mais néanmoins constant .C’est un champ de ruine le mal est déjà fait allez demander aux Espagnols , Grecs , Italiens …. avec des taux de chômage de parfois 25 à 30% dignes d’un temps de guerre , on peut dire que ces pays ont été ravagés .Mais cela ne nuit pas à tout le monde , voir en Allemagne, Autriche ….Et quand l’euro sera revenu sur 0.85
pour un dollar les Européens s’apercevront qu’ils auront perdu en pouvoir d’achat tout comme les Japonais depuis 2 ans dont les salaires réels ont fortement chuté .
El oso
4 mai 2015Bonjour, Monsieur Gave.
Dans votre panorama des placements possibles, je suis un peu étonné que vous ne mentionniez pas les actions américaines.
Avec la hausse prévue des taux d’intérêt de la Fed à relativement brève échéance, les obligations déjà émises vont perdre une bonne partie de leur valeur, ce qui devrait normalement profiter aux actions. La hausse du dollar qui devrait s’ensuivre devrait aussi profiter à ces dernières, sauf si celle-ci impacte négativement l’activité de ces sociétés à l’étranger. Je constate que le fonds Gavekal Knowledge Leaders est d’ailleurs toujours massivement investi en actions américaines.
Reste à savoir combien de temps le dollar va résister à sa perte de crédibilité, vue l’importance de la dette totale des Etats-Unis qui, au total, avoisine les 17 fois le PIB.
Je suppose toutefois que les craquements de l’euro interviendront auparavant. Un garde-fou, en quelque sorte…
hagen
5 mai 2015Avec la hausse éventuelle des taux d’intérêt US, au mois de septembre et la hausse vertigineuse du dollar, les actions US auront un P/E beaucoup trop élevé et seront de ce fait trop chères.
lors
4 mai 2015je suis d accord au minimum avec ces dictons » the essence of knowledge is having it to apply it , not having it to recognise your ignorance » ou « il est tres dur d avouer son ignorance , mais avoir compris qu on a pas compris , est la 1ere manifestation d intelligence » rires
jl
4 mai 2015L’ultime forme de protection contre les banques centrales et les folies des gouvernements sont les métaux précieux (or et argent physique), qui ne présentent pas de risque de contre partie. Pourquoi ne pas l’évoquer dans votre billet?
nolife
4 mai 2015Bonjour,
je salue votre honnête, mais j’aimerais amener un bémol, l’Allemagne.
L’Allemagne devait entrer en dépression selon vous, pour l’instant elle tient tout en réduisant sa dette à un niveau jamais vu en temps de crise … alors que les pays anglo-saxons se coltinent des déficits publics à 5 % avec des déficits de balance courante identiques et des niveaux d’endettement relatifs plus élevés (plus d’une année de PIB) le tout avec une démographie bien moins avantageuse ainsi qu’un taux de change élevé jusque fin 2014 …
Il se trouve que nos cousins germains ont su réorienter leur économie avec une réactivité foudroyante … pendant ce temps là, la France coule lentement mais sûrement, les USA sous pression de leur devise n’avancent qu’à petit pas malgré une croissance démographique plus élevée, la GB ne doit sa croissance qu’à de nouvelles dettes et des contrats précaires …
Duff
4 mai 2015Il faudrait regarder l’immigration en Allemagne notamment celle des cerveaux. Je me suis rendu plusieurs fois en Allemagne ces dernières années : C’est fou comme il y a beaucoup d’ingénieurs italiens, espagnols notamment. De ce point de vue, l’Allemagne concurrence de plus en plus Londres pour accueillir des talents. Fait inquiétant la fuite des cerveaux en France prend de l’ampleur ce qui est logique – il reste quelques gens rationnels en France notamment chez les jeunes cadres qui ne lisent pas les différentes pravda. Voilà qui n’est pas rassurant pour notre pays qui a manifestement pas compris que les technologies d’internet tout ce qui est collaboratif c’est encore plus clair, rendent les états ventripotents totalement hors sujet et handicapants. L’Allemagne va mieux, c’est pas le Pérou mais déjà ils foutent la paix aux gens qui bossent, ça aide pas mal…
nolife
5 mai 2015En France,
les provinciaux montent parfois à la capitale pour y étuider et y restent, la valeur ajoutée se fait sur Paris et ensuite l’argent est redistribuée, il est en train de se produire la même chose à l’échelle de l’Eurozone.
Français, êtes-vous prêts à devenir un Mezzogiorno (pays-musée désindustrialisé avec non pas les mafias mais la voyoucratie de banlieue, la bureaucratie, le social-clientélisme, à être des expatriés qui envoient de l’argent à leurs parents restés au bled, à vivre entassé dans un studio de Munich ou Berlin en coloc, à devoir apprendre l’anglais ou l’allemand pour bosser …)
Quel génie ce Mitterrand d’avoir pondu ce machin qu’est l’€ pour plomber l’Allemagne et qui contrairement au SME, on ne peut en sortir sans tout casser avec en plus une domination germanique inédite depuis plus de 70 ans …
Quand j’étais môme, on nous expliquait un truc dangereux le monoxyde de carbone, CO, on allume le feu et une fumée invisible, incolore, inodore et extrêmement toxique se répand et d’un coup paf … une famille décimée …
L’€ a opéré de la sorte jusqu’à la crise et en fait je crois que l’Espagne, le Portugal, la Grèce sont quasi morts, en soins d’urgence avec de lourdes séquelles qui resteront marqués à vie (dette publique), l’Irlande bien que se rétablissant légèrement a un endettement pas possible, l’Italie et la France suivent le même chemin même si ils sont un peu moins atteints … la morphine monétaire ne pourra pas masquer longtemps tout ça …
Finalement Merkel et Schaüble ont raison de temporiser, l’€ oblige indirectement la main d’oeuvre européenne à venir bosser à la maison pour payer les retraites allemandes.
– Main d’oeuvre formée et payée par les autres
– Cotisations, impôts et valeur ajoutée à domicile
– Délitement des industries de l’Eurozone
– Affaiblissement politique des autres pays
Les Allemands exportent leurs voitures, les autres leurs capitaux et leur jeune main d’oeuvre … échange de bons procédés si il en est …
Choix cornéliens pour nos cousins germains, rester dans l’€ ou en partir ?
Duff
5 mai 2015A ceci prêt près que les allemands sont virtuellement en faillite complète en cas de dislocation de la zone euro. Pour nous payer leurs belles BMW, on s’endette avec de l’argent que nous ne méritons pas et dont nous pourrions bien ne pas rembourser. Je crois que c’est un argument employé par le parti AfD. A long terme ce petit jeu allemand peut être très risqué.
Nicolas
8 mai 2015La survie de la RFA ne dépend absolement pas de la France. La GB est bien plus importante pour eux, et évidement, depuis plusieurs années leur entreprises ne privilegient plus l’Europe !
Duff
8 mai 2015Oui et ce matin c’est ce qui transparaissait dans les propos de Markus Kerber dans les experts de Nicolas Doze.
Julien
4 mai 2015Votre bonne foi vous honore Monsieur Gave.
Combien de fois voyons nous dans les médias des politiques ou des économistes « brasser du vent », ou répondre à côté en réponse à une question à laquelle ils ne savent pas répondre.
Comme cette Mme Belkacem à qui on demandait de citer une réforme de retraites de la gauche des 20 dernières années : « ah, je n’ai plus le nom du dispositif… mais c’est un dispositif qui servait à financer… ah ça va me revenir. Oh et puis passons hein »
Comme si ces 4 petits mots « je ne sais pas » étaient une honte en soi… C’est au contraire la marque d’une personne de qualité dont on peut dire que, lorsqu’elle avance un avis, elle est de bonne foi intellectuelle. Dans mon métier (la formation pour adulte), c’est même à ça que l’on reconnait un bon formateur : il peut ne pas savoir, et s’engage à chercher la réponse pour répondre plus tard s’il a un doute sur un sujet.
Sérieusement, quand un adulte pose une question, il n’exige pas que la personne en face ait la réponse mais qu’elle soit capable de la fournir un peu plus tard si elle ne l’a pas à un instant donné. C’est tellement évident que quand je vois nos politiciens pratiquer l’enfummage à tort et à travers, j’ai honte..
De nos jours, ou beaucoup s’affirment « expert de ceci », « maitrise des dossiers » par là, cette qualité a une grande valeur.
Josick Croyal
4 mai 2015C’est pour contrebalancer l’attitude de Trichet ;=)
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/irlande-la-tentative-de-justifcation-de-jean-claude-trichet-devant-les-parlementaires-473337.html
Même pris la main dans le sac, un escroc (ce qui fait la différence avec un simple voleur) ne reconnaitra jamais ses torts.
J’ai été surpris de constater que les pays en voie de rien du tout se caractérisaient par une mentalité escroc… On trouve toujours une bonne excuse pour se justifier, et si celle-ci est battue en brève, on en donne une autre… Ce qui fait qu’on a ainsi des pays en voie de rien du tout. Régne du statu quo !
Clauz
4 mai 2015@Julien
Je suis d’accord avec vous, aujourd’hui on ne sait plus dire « je ne sais pas » ce qui en creux veux dire « je connais tout »
C’est la marque des gens arrogants, et probablement incompétents dans beaucoup de domaines.