9 avril, 2020

La mondialisation, les fraises et le virus

Difficile d’analyser un événement en cours, surtout quand il est sans précédent comme celui que vous vivons. Chacun voit dans cette épidémie la confirmation de ses propres idées. Pour les écologistes radicaux, cette pandémie est la preuve que l’homme est un virus pour la planète et qu’il détruit la nature. Pour les socialistes de droite, cela confirme leurs idées de démondialisation, de haine de la finance, de l’individu et du marché. Pour les libéraux, c’est une preuve de plus de la faillite de l’État stratège et du dysfonctionnement du système sanitaire français. Si chacun regarde son pré carré, quelques éléments de convergence pourraient les aider à mieux comprendre la situation.

 

La mondialisation, cause de l’épidémie ?

 

Nous n’avons pas attendu la mondialisation pour connaître des épidémies mondiales. La peste noire, née en Chine et arrivée en Europe en 1349, reste l’archétype de l’épidémie planétaire. Difficile pourtant d’en attribuer la cause au néo-libéralisme. Tout comme l’épidémie de choléra, née dans le delta du Gange et arrivée en Europe en 1832. La grippe dite espagnole, mais en réalité asiatique, qui a probablement causé la mort de près de 50 millions de personnes en 1918-1919. Plus près de nous, la France a connu deux fortes épidémies de grippe, venues d’Asie : en 1958 (environ 10 000 morts) et en 1968-69 (évaluée à 30 000 morts). Quant au sida, il a tué près de 30 millions de personnes depuis les années 1980. Une pandémie mondiale n’est donc pas quelque chose de nouveau. Ce qui change, en revanche, c’est la rapidité avec laquelle le virus peut circuler, ainsi que les informations.

 

Le virus circule plus vite aujourd’hui qu’à l’époque médiévale, mais l’information aussi. Taïwan a été averti de la présence d’une pneumonie anormale en Chine vers le 20 décembre 2019. Taïpei a pris les premières mesures sanitaires le 31 décembre 2019 et a informé l’OMS de la dangerosité du virus. Subissant la pression de la Chine communiste, qui a tout fait pour minimiser la virulence du mal, l’OMS n’a pas suivi les informations fournies par Taïwan, mais s’est alignée sur celles de Pékin. C’est le 24 janvier que les deux premiers malades ont été détectés en France, soit vingt jours après les premières alertes de Taïwan. Grâce à la mondialisation et aux moyens de communication, l’information a donc circulé plus vite que le virus, permettant aux États de prendre les mesures adéquates. Ce qu’ont fait la Corée du Sud, Singapour et le Japon. Mais pas les États d’Europe. Entre les alertes de Taïwan et la déclaration du confinement (17 mars), la France avait deux mois et demi pour commander des masques, du gel hydro-alcoolique et fabriquer des respirateurs pour affronter la vague des malades. Deux mois et demi de drôle de guerre où nous sommes restés en attente derrière la ligne Maginot. Et où nous avons subi une nouvelle défaite.

 

Une réponse sanitaire en question

 

Le monde sanitaire et médical français m’étant complètement inconnu, il m’est impossible d’avoir une opinion un peu avisée sur le sujet. Mais plus je parle avec des amis médecins ou infirmiers et plus celui-ci me fait penser à l’Éducation nationale : un gros ensemble public et un monde parallèle privé, qui a intérêt au maintien du duopole actuel, des dépenses en augmentation pour une qualité de service en diminution, des lourdeurs administratives et des personnels non médicaux dont la finalité semble être d’empêcher les soignants de travailler correctement, un peu comme les inspecteurs de l’Éducation nationale à l’égard des professeurs.

 

Plusieurs questions demeurent :

 

1/ Pourquoi le plan ORSEC (organisation de la réponse de sécurité civile) n’a-t-il pas été enclenché ? Celui est prévu pour fonctionner à l’échelle départementale et pour mobiliser tous les acteurs de la sécurité civile (public et privé). Il y a notamment une procédure spécifique en cas de pandémie grippale massive, qui prévoit 25% d’absentéisme et une mortalité de 90 000 à 300 000 personnes sur une période de 120 jours. Le plan ORSEC prévoir également la réquisition des écoles et des gymnases, en cas de besoin. Étant déjà élu local en 2009, lors de l’épidémie de H1N1, je me souviens que nous avions été mobilisés en pré plan ORSEC et que le préfet nous avait demandé de nous entraîner pour la mise en place de celui-ci. Il fallait notamment prévoir la continuité des services publics essentiels (malgré la mort et la maladie des fonctionnaires), la gestion des corps (réquisition de chambres froides pour stockage) et la distribution des masques. Le plan prévoir l’usage de masque FFP2, qui n’étaient pourtant plus stockés en 2020.

 

La mortalité actuelle (10 000 morts pour l’instant) est en deçà de ce que prévoit le plan ORSEC. Il n’y a donc pas de débordement de ce côté-là. Pourtant, celui-ci n’a pas été appliqué et nous avons pris la vague en pleine figure, sans qu’à aucun moment le préfet n’ait demandé aux communes et aux départements de se préparer à un choc massif. Pourquoi l’État n’a-t-il pas appliqué les plans de secours qu’il a lui-même prévus et planifiés ?

 

Pour ceux qui veulent savoir comment s’organise le plan ORSEC, ils peuvent trouver un grand nombre d’informations sur le site du Ministère de l’Intérieur :

https://www.gouvernement.fr/risques/dispositif-orsec

 

2/ Pourquoi ne pas avoir mobilisé les acteurs de la société civile ? Ordre de Malte, Croix-Rouge, associations d’aide aux démunis, etc. Elles auraient dû être mobilisées dès janvier pour aider les services de l’État. C’est finalement l’Ordre de Malte qui a géré en partie les trains médicalisés de la SNCF, qui servaient essentiellement pour le pèlerinage de Lourdes, et dont Guillaume Pepy les avait écartés par anticléricalisme.

 

3/ À quoi sert l’installation de l’hôpital militaire de campagne ? Hormis à donner un air martial et volontariste au Président et à servir d’entraînement dans les conditions réelles à notre armée. Pourquoi ne pas avoir réquisitionné un lycée de Mulhouse, où se trouvent déjà l’eau, l’électricité, des douches, des salles de classe qui peuvent être transformées en salles d’hôpital et y installer les lits portatifs ?

 

4/ Pourquoi se désavouer toutes les semaines ? Ce serait risible si cela n’avait pas causé la mort de milliers de personnes. Le 7 mars, le Président sort au théâtre avec son épouse, pour dire aux Français qu’il ne faut pas avoir peur et qu’il faut sortir, malgré le virus. Le 12, il ordonne à tout le monde de rester chez soi. Le porte-parole du gouvernement explique ensuite que les masques ne servent à rien, avant d’être démentis par l’Académie de médecine, et c’est ensuite le ministre de l’Économie qui explique que la France doit être autonome en matière de production de masques. Il est probable qu’au moment du déconfinement, le port du masque sera obligatoire, avec amende pour ceux qui ne l’auront pas. Curieux, pour un objet qui était censé être inutile.   

 

Un exercice d’économie grandeur nature

 

Voyons le côté positif des choses, cette crise est une formidable leçon grandeur nature de ce qu’est l’économie : l’échange et les relations, et non pas la production, comme le pensent les socialistes. En interdisant les échanges et les relations humaines, c’est l’ensemble de l’économie nationale qui est bloquée.

 

Cette crise nous montre aussi la complexité de la chaîne économique. Le gouvernement s’est cru malin en demandant aux « secteurs essentiels » de continuer à travailler. Mais qu’est-ce qu’un secteur essentiel ? Pour ouvrir une boulangerie, il faut une caisse enregistreuse, des produits d’hygiène pour laver la boutique, de la farine, des cartons, etc. Il faut donc que des entreprises « non essentielles » travaillent à leur tour pour rendre possible le fonctionnement de la boulangerie. Pour acheter des masques en Chine, il faut l’aide d’avocats, pour assurer la validité du contrat. Il y a eu ainsi le cas absurde d’une usine de masque dans l’ouest qui n’a pas pu expédier sa production faut d’emballage en plastique, l’usine d’emballage n’ayant pas le droit d’ouvrir, car jugée non stratégique. Elle a obtenu l’autorisation après cinq jours de négociation. Cinq jours perdus. Comme pour l’armée, il y a certes l’infanterie sur la ligne de front, mais aussi l’intendance, le génie et le service des essences, indispensable au fonctionnement du front.

 

Nous voyons également l’agriculture sous tension. Tout n’est pas mécanisé, et le secteur des fruits et légumes a besoin de main d’œuvre pour préparer puis assurer les récoltes. Or celle-ci vient essentiellement du Portugal et du Maroc. D’après les sources officielles, il manque 200 000 ouvriers dans les champs, ce qui menace les récoltes de printemps. On ne peut que conseiller à ceux qui prônent la démondialisation, le localisme, le retour à la terre, de mettre à profit leur confinement pour aller travailler aux champs, comme les a invité Sibeth N’Diaye. Ils pourront ainsi accorder leur vie à leur théorie. Je peux les mettre en relation avec les maraîchers de ma commune, qui produisent près de 20% de la salade d’Île-de-France. Ils pourront ensuite aller ramasser les fraises à Plougastel, cueillir le muguet dans le Val de Loire, puis écimer le maïs dans les Landes. Peut-être que le contact avec le monde agricole leur permettra d’affiner leur jugement sur ce secteur si méconnu.

 

Vive l’État stratège

 

Au cours de cette crise, l’État stratège a encore brillé par sa vélocité :

 

On apprend par Le Point (3/04) que les laboratoires vétérinaires disposent des moyens techniques pour réaliser près de 300 000 tests par semaine, mais qu’ils ne peuvent pas le faire parce que les ARS (Agence régionale de santé) leur refusent les agréments administratifs nécessaires.

En Alsace, alors que les hôpitaux publics sont débordés, qu’ils manquent de lits et que le personnel est épuisé, les cliniques privées ont des lits vides, parce que l’administration refuse de leur confier des patients (Les Échos, 19/03). À la place, c’est l’hôpital militaire qui est installé à Mulhouse et des patients qui sont très chèrement transférés dans des hôpitaux publics d’autres régions.

Sans compter le dossier des masques, stockés en masse après 2009 (stockage recommandé par un rapport parlementaire) puis déstockés à partir de 2013. Le confinement est apparu comme une solution archaïque et incertaine, mais rendu nécessaire à cause d’un gouvernement débordé et dépassé, alors qu’il disposait des outils et des procédures administratives pour affronter la crise.

 

La solution : inventivité et innovation

 

En période de « guerre », il y a deux stratégies possibles : la position ou le mouvement.

 

La guerre de position permet de fixer l’adversaire et d’encaisser le choc, sans gagner. On tient tant que l’on ne craque pas, en espérant que l’autre craque le premier. Les conséquences sociales du confinement seront très lourdes et beaucoup plus graves que les conséquences économiques, dont on finit toujours par se remettre. Divorces, disputes, dépressions, c’est un risque majeur que le gouvernement fait prendre à sa population. Sans compter le traumatisme moral que représente le fait de ne pas pouvoir accompagner ses proches mourants ni assister à leurs obsèques. C’est d’une cruauté sans nom que de laisser des personnes mourir seules et abandonnées et d’interdire aux enfants d’accompagner leurs parents mourants. Un traumatisme dont on ne se remet pas au cours de sa vie.

 

Dans son évocation de la peste à Athènes, Thucydide faisait remarquer que, face à l’épidémie, la civilisation volait en éclat et était remplacée par la barbarie. Nous y sommes de nouveau. La guerre de position est la stratégie des pays sans idée et sans solution. La victoire ne réside que dans le mouvement, dont l’innovation et l’inventivité sont des éléments indispensables.

 

Le mouvement, ce sont les entreprises qui modifient leur chaîne de production pour répondre à l’urgence. Mais cela est incompatible avec le confinement, puisqu’il faut pour cela que toute la chaîne économique puisse fonctionner.

 

C’est LVMH qui réoriente son usine de Guerlain pour fabriquer du gel hydro-alcoolique, c’est le groupe Éminence, dont les ateliers de confection du Gard ont cessé de fabriquer des slips et des caleçons afin de produire des masques pour les personnels soignants. Ce sont PSA, Valeo, Schneider Electric, Seb, Bic, Eolane et Air Liquide qui ont formé un consortium pour fabriquer en urgence des respirateurs. Aux États-Unis, ce sont General Motors et Ford qui ont réorienté leur production vers la fabrication de respirateur et Apple qui produit un million de masques par semaine.

 

Le cas Decathlon est lui aussi instructif. Son modèle de masque Easybreath a été détourné par un médecin et un ingénieur italiens afin de le brancher sur un respirateur grâce à l’invention d’une valve spéciale. Ils ont ensuite diffusé le plan du masque arrangé et de la valve sur les réseaux sociaux, avec possibilité de dupliquer la pièce grâce à une imprimante 3D. Un dentiste de Marseille puis un hôpital en Belgique ont repris et amélioré les éléments. Brevets et mode d’emploi ont été diffusés gratuitement, si bien que le masque Decathlon a été utilisé dans de nombreux pays. Cela a été rendu possible grâce à la mondialisation. Sans les réseaux sociaux, les chaînes vidéo, les sites et les blogs, jamais une telle coopération entre une entreprise française, un ingénieur de Brescia, un dentiste de Marseille, un hôpital belge et l’université de Stanford n’aurait été possible, en si peu de temps et avec autant d’efficacité.

 

La victoire de la société civile

 

Cette crise a montré l’importance de la société civile. Jusqu’à présent, nous n’avons manqué ni d’eau ni d’électricité, rien à voir donc avec la Seconde Guerre mondiale. Le télétravail a été rendu possible grâce aux opérateurs téléphoniques, aux informaticiens et aux inventeurs de logiciels de conférence à distance (dont Zoom est l’exemple typique). Les laboratoires privés ont accru leurs recherches, comme celui de Franck Zal, ancien chercheur en biologie marine au CNRS et fondateur de Hémarima, une biotech qui a mis au point une molécule qui accroît l’oxygénation du sang à partir d’un ver marin. Cela pourrait être une réponse à la détresse respiratoire des cas les plus graves.

 

Et que dire du Pr Raoult et de la chloroquine. Impossible pour moi de savoir si son traitement est efficace, mais ce qui est intéressant, c’est la méthode. Alors que le gouvernement français s’y est opposé et a tenté d’étouffer les recherches du scientifique, c’est grâce aux réseaux sociaux qu’il a pu faire connaître ses recherches et donner ainsi l’idée à d’autres laboratoires de tester son protocole. En quelques semaines, ses préconisations se sont retrouvées appliquées en Pologne, en Italie et aux États-Unis, notamment, si bien que le gouvernement français a été obligé de céder et d’autoriser le traitement dans certaines conditions.

 

Rappelons que la chloroquine est un dérivé de l’écorce de quinquina, un arbre découvert par les jésuites au Pérou au XVIIe siècle. Découvrant les propriétés médicinales contre les fièvres de ces écorces séchées et broyées, ils les rapportèrent à Rome. La plante fut surnommée « l’arbre à jésuite ». Défendue par le pape et le cardinal Juan de Lugo, elle permit de guérir les Romains des fièvres marécageuses. Les Européens ont ensuite importé l’arbre en Asie (XVIIe siècle), puis en Afrique (XIXe siècle), ce qui permit de sauver des millions de personnes de paludisme. La mondialisation n’a pas que des côtés négatifs.

 

À l’hôpital Cochin, ce sont 60 imprimantes 3D qui ont été installées afin de produire les pièces médicales nécessaires, le tout financé par Kering. C’est beaucoup plus rapide et réactif que de les produire en usine.

 

Face à un choc majeur et inattendu, les entreprises ont réussi à s’adapter, à modifier leurs méthodes de travail et leur ligne de production, et cela en l’espace de moins de deux mois. C’est une réactivité unique dans l’histoire économique.

 

La pandémie sera vaincue par le mouvement, c’est-à-dire l’innovation scientifique et technique, la création de nouveaux logiciels et de nouveaux outils, la collaboration mondiale des acteurs maîtrisant un domaine, non par le retour au passé. En dépit des morts, toute crise est salutaire, car elle oblige les hommes à se dépasser dans l’urgence et à coopérer davantage. C’est l’inventivité et la créativité qui permettent le renouveau.

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

37 Commentaires

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  • nicola mercier

    29 avril 2020

    Les points relevés négatifs et positifs sont conformes à ce qu’il se dégage de l’observation des informations croisées dans les médias – et présentés de manière réservée, polie.
    Ai peu d’espoir toutefois de découvrir des retombées « fracassantes »! lorsque la marée se retirera…

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  • le berre

    19 avril 2020

    Domination bureaucratique;

    Nous vivons en direct et de façon exacerbée les particularités de notre système de santé.
    1/ Oriente par une recherche d’excellence -comme par exemple notre système éducatif des grandes écoles-il valorise les performances techniques et donc les spécialités afférentes au détriment des activités plus simples : besoins d’hygiène , de prévention et d’éducation de la population.
    2/ Ce système de santé déjà inadapté par ce décentrage par rapport aux besoins fondamentaux du pays souffre du mal français sous ses deux formes : centralisation lourde « peu agile », dilution des responsabilités opérationnelles dans un « mille feuilles » administratif centralisé.
    3/ Le politique accepte en temps ordinaire « hors tempête » cette bureaucratie quelque peu Mandarine avec laquelle il bâtit des compromis sociaux -ce qui explique l’absence de toute solution donnée aux gréves larvées minant le système hospitalier depuis des années.
    4/Quand la tempête arrive  » Tant vaut le Marin tant vaut le bateau » le politique requiert le savoir de Mandarins pour mettre en branle une machinerie lourde , peu préparée a l’action et incapable de réagir.Du Weber comme une question de cours.

    Le secret des Allemands est simple: autonomie large des Lander en matière de santé , autonomie des CHU ,10 % du personnel de plus a la manœuvre que dans nos rouages administratifs .En gros ceux qui organisent sont au service de ceux qui travaillent et non l’inverse.
    Tout un programme.

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  • ´Melon Christiane

    14 avril 2020

    Merci de développer tout s ces nouvelles et de mettre en valeur de nombreux français par leur intelligence, savoir faire,, système D. Et de mettre en avant le gouvernement negatif devant cette pandémie …

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  • Martin

    14 avril 2020

    Trés intéressante réflexion sur cette période de doute qui crée tant de polémique

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  • Jiff

    13 avril 2020

    Il est intéressant que vous indiquiez que les imprimantes 3D ont été financées par Kering, parce qu’hier (dimanche 12/4) en zappant, je suis tombé sur un micro-reportage sur LCI, montrant une salle remplie de grosses imprimantes 3D (~1 m² au sol sur 1.80 m de haut et au moins une bonne vingtaine de devices) avec un type qui expliquait que « nous nous sommes équipés en imprimantes 3D », c’était donc soit un mensonge, soit un autre hôpital (j’ai loupé le début du reportage).
     
    Maintenant, ayant une assez bonne idée du coût de telles machines et vu les budgets des hôpitaux, les chances qu’elles aient été achetées, quel que soit l’hôpital en question, sont quasi-nulles…

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  • marc durand

    13 avril 2020

    Faut pas confondre mondialisation et dumping social.
    On achete du petrole au Qatar, ou du cafe au Bresil ou en Afrique parceque on en n’a pas.
    Et le dumping social, l’usine Renault qui part en Roumanie, ou l’usine Whirpool qui part en Pologne, ca c’est du dumping social.
    Comme Charles Gave la dit, les francais aiment les fonctionnaires, et c’est le prive qui paye, c’est donc inclus dans le prix de vente des entreprises privees. Si on taxe pas les produits equivallent etranger, on va en faillite, puisque nos produits sont plus chers et donc on les vendera pas.

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  • Squallgreg

    12 avril 2020

    Excellent article et résumé de la réponse de l’état vs société civile. Merci JB Noé.

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  • Jiff

    11 avril 2020

    J’ai une 5ème question à poser : Comment se fait-il, alors que nous-avons la chance d’avoir plusieurs organisations françaises remplies de spécialistes des crises sanitaires mondialement reconnus (MdM, MSF, et toutes les autres), ces gens ne soient pas aux commandes avec les pleins pouvoirs (pour éviter d’avoir à obtenir l’aval du chef, qui doit obtenir l’aval de son chef, qui doit … ainsi que pour éviter d’avoir à remplir 35 Cerfa avant même de pouvoir bouger le petit doigt) ??
     
    Par ailleurs, il ne faudrait _surtout_ pas oublier que : « PSA, Valeo, Schneider Electric, Seb, Bic, Eolane et Air Liquide qui ont formé un consortium pour fabriquer en urgence des respirateurs. » sont des entreprises qui ont frappé à la porte du gouvernement en pure perte pour lui expliquer ce qu’elles pouvaient faire pendant largement plus de DEUX MOIS avant d’être enfin entendues…
    Ça fait combien de respirateurs, 70 jours de production ? M’est avis que vu les tailles des entreprises participantes, ça commence à être plus que respectable et ça aurait peut-être même réussi à servir à nos anciens que ce gouvernement préfère terminer plus ou moins discrêtement à l’aide d’une Benzodiazépine qui « endort » les gens en surdose – vi, tout comme pour les animaux de compagnie au bout du rouleau, c’est bien là tout l’horreur du serment d’Hypocrite de gens qui parlent de médecine sans jamais plus l’avoir pratiquée depuis des décennies. Leur seule expertise étant de savoir remplir à peu près correctement les cases d’un tableur LibreOffice…
     
    Allez, une petite dernière pour la route : Qui, à part les déficients mentaux, n’a pas remarqué que dans tous les cas de figure, ça n’est nullement le protocole originel de D.Raoult qui est testé dans le cadre de la campagne Discovery ? Le dernier virologue en date (celui du CHU d’Angers) ayant immédiatement rejeté l’azithromycine parce qu’elle « présente également des risques cardiaques » (bizarre, parce que environ 1/8ème des Américains en prend assez régulièrement et ils n’ont pas spécialement droit à des effets secondaires cardiaques, mais bon, qui sait, ça dépend peut-être des phases de la lune, du niveau de la marée ou de la flexibilité des queues de vaches par temps de brouillard, toussa…)
     
    L’hydroxychloroquine n’est d’ailleurs pas la seule mal-aimée de la pharmacopée venant des plantes, éprouvée, bon marché et qui guérit, on le voit très très bien dans ce reportage sur le paludisme dans le monde (39’26 ») : https://www.youtube.com/watch?v=W6TgP5RlsDQ
     
    Quant’à ce qui se trame derrière la façade du connardo-virus, ceux qui voudraient bien nous faire avancer à grands coups de knout on évidement sauté sur cette occasion en or de nous tester jusque dans nos derniers retranchements, c’est ce que Franck Lepage dissèque avec beaucoup de talent dans la dernière émission de F.Taddei (d’hier) et ça fait froid dans le dos tout autant que ça énerve au-delà du raisonnable quand on additionne le tout 😡 (53’36 ») : https://www.youtube.com/watch?v=p6d82YwSFII

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  • Bernard

    11 avril 2020

    Les pays qui sont en guerre en 1918 censurent les informations sur la nouvelle grippe afin de ne pas affecter le moral des populations et ne pas donner de l’ espoir aux adversaires. Aussi, quand en mai 1918 la grippe atteint l’Espagne qui ne participe pas au conflit 14-18, la presse espagnole est la première à en décrire les effets. C’est pour cette raison que l’épidémie a souvent été qualifiée en Europe de « grippe espagnole ». Cette grippe serait né en Chine, puis aurait muté aux USA pour finallement débarqué en Europe avec les soldats américains.

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  • eol

    10 avril 2020

    Merci pour toutes ces informations et cette idée de mouvement.
    j’ajouterais que la mondialisation est victime de son succès dans une crise mondiale.. Le revers est que nous avons perdu l’autonomie pour produire le nécessaire dans de nombreux domaines. Mondialisation oui mais autonomie aussi.

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    • Robert

      13 avril 2020

      Vous avez raison. Mondialisation pour certaines productions « commerciales » certes… avec les effets pervers du chômage. Mais par contre, indépendance ou autonomie pour les productions « stratégiques » !

    • Deres

      14 avril 2020

      En réalité, la guerre de mouvement et de position se combinent et se renforce mutuellement. En ayant des positions défensives fortes, on dégage des troupes pour ses forces de mouvement offensives. C’est d’ailleurs le cas en 1940 sauf que nos forces de mouvement principales sont « gaspillés » dans une bataille de rencontre en Belgique et en Hollande qui n’était en fait qu’un piège.

  • Ockham

    10 avril 2020

    Que l’article est très agréable. Guerre, épidémie, catastrophe … sont les révélateurs de notre société beaucoup plus latine que franque. Comme d’habitude le matériel manque alors le régalien essaie de parler pour rassurer et prévenir avec une logique un peu douteuse pour éviter la panique. La lourde administration civile et sanitaire n’ a pas le matériel comme vous le rappelez si bien alors qu’elle aurait pu … mais en France on fait du social et du fonctionnaire d’abord : le refus de la gauche de prévoir des crédits pour armer en 1936, 1914 et 1870… Bref avec le Covid-19 c’est pareil, que du normal et très logique que vous décrivez parfaitement. De l’autre côté du Rhin, le matériel est à profusion, l’administration très surveillée, les comptes en excédent… c’est l’horreur pour une élite haussmannienne et jacobine de gauche main dans la main avec cette gauche du plancher social, tous deux ennemis héréditaires de l’arithmétique paysanne et communale. Ils préparent toujours la défaite soigneusement avec leurs rêves éveillés de commune. Attendons le décompte final. Nous ferons mieux que les transalpins.

    Nota Bene : le gouvernement fait ce qu’il peut car la détérioration du château France a repris avec Giscard exception faite du bref sursaut après-guerre 58-74 stoppant une descente relative séculaire et inexorable de ce type d’état.

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  • Thevenet Anthony

    10 avril 2020

    Bonjour Mr Noé, je crois que c’est quinquina et non pas quinina je crois. J’en ai achetée juste avant le confinement après avoir découvert que la chloroquine était un dérivé de cette plante.

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    • Thevenet Anthony

      10 avril 2020

      Je suis ravi que vous en parliez, un test de cette plante sur des malades volontaires aurait à mon avis autant de bon résultat que la chloroquine. Dommage que la France au contraire de la Chine n’ai pas gardé cette tradition millénaire que sont les plantes médicinales.

    • deres

      14 avril 2020

      Faut revenir à la médecine chinoise en effet : infusion de chauve-souris et pommade d’écaille de pangolin. On est certain de guérir. On a tout à apprendre d’eux sur les maladies.

  • Marc2728

    10 avril 2020

    Un grand merci M. Noé!
    Si l’on avait voulu démontrer l’inefficacité patente de la sphère publique par rapport à la société civile qui elle est résiliente on n’aurait pas fait mieux. Malheureusement, cette démonstration est involontaire de la part de nos gouvernants.
    Ce que démontre aussi cette crise, c’est qu’en matière d’initative et de décision la supériorité des architectures en réseaux sur les architectures dites en étoile est patente.
    Cela démontre par les faits que le centralisme colberto-jacobin est la pire des organisations collectives.
    Et Joyeuses Pâques !

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  • Clarens

    9 avril 2020

    J’ai beaucoup apprécié cet article. Des thèmes importants sont mis en évidence :

    – Le « centralisme démocratique » rampant, imposé au Français et qu’aucun dirigeant n’ose ou ne peut remettre en question, mène la France à la ruine comme ce fut le cas en URSS.

    – La diversité, corollaire de la liberté, est la clé du progrès. Elle prend ou prendrait la forme d’initiatives institutionnelles locales, de pouvoirs locaux (décentralisation) dans de nombreux secteurs (santé, éducation, écologie), d’initiatives individuelles/privées, de collaborations épisodiques pour faire face aux circonstances . Elle favorise la souplesse d’adaptation aux changements de tous ordres, la créativité…Nos institutions devraient permettre une telle diversité.

    – La mondialisation des échanges est naturelle. Elle a toujours existé, elle évolue selon l’implication de ses acteurs. C’est indéniablement un facteur de progrès pour l’humanité. Des limites apparaissent cependant. Elle devient difficile à maîtriser, à équilibrer entre les continents et les peuples. Poussée trop loin, elle va à l’encontre de la diversité et de l’initiative régionale que nous recherchons. En cas de crise, le monde entier est atteint, les moins développés sont alors les plus touchés. Soyons optimistes, un nouvel équilibre apparait, il y a auto-correction.

    Dans l’attente de votre prochain article,
    Cordiales salutations

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  • Mickael

    9 avril 2020

    Merci pour cet article qui est, comme les autres, d’une très grande qualité

    Répondre
  • Bilibin

    9 avril 2020

    Il me semble qu’une maxime grecque dit « la vie est dans le mouvement ».

    Répondre
  • Steve

    9 avril 2020

    Bonjour
    Encore un bel article qui aide à réfléchir. Merci
    Votre recension des manques à décider de l’Etat n’est pas nouvelle. E. Macron a peut-être eu tort de se faire figurer en chef de guerre, car la comparaison avec la défaite de 1940 vient alors de suite à l’esprit. Et que trouve t’on dans:
     » L’action de l’armée de l’air en 1939-1940 : facteurs structurels et conjoncturels d’une défaite -Philippe Garraud-
    Dans Guerres mondiales et conflits contemporains 2001/2-3 (n° 202-203) »
    Eh bien à peu près les mêmes reproches que vous adressez à l’Etat actuel:désorganisation , retards à l’action, doctrines qui changent on ne sait trop pourquoi….
    Il semblerait donc que les maux qui nous frappent soient plus liés à notre culture d’Etat. Et d’ailleurs, votre évocation des prés carrés me semble pertinente: ne peut on voir l’Etat comme un conglomérat de prés carrés ? Etant donné les rapports que font les médias après chaque changement de gouvernement des luttes entre personnages pour tel ou tel bureau dans tel ou tel bâtiment prestigieux, les luttes de délimitation de pouvoir entre ministères et administrations, je crois que oui. Et nous avons là une clé possible de compréhension de l’échec de gens que l’on peut supposer, par ailleurs,bien intentionnés. et à qui l’on peut accorder une certaine intelligence; du moins surement celle qui permet d’accéder au sommet des hiérarchies, quelles qu’elles puissent être.
    Cordialement

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  • Francis

    9 avril 2020

    Article magnifique revigorant, une fois de plus bravo

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  • René Alié

    9 avril 2020

    Excellent article. Mais l’hymne à la mondialisation est malvenu, je trouve. La mondialisation est un projet politique. L’échange d’informations au niveau mondial, telle que vous la prônez, n’est pas nécessairement couplée avec la mondialisation, qui en oblitérant les particularités locales, est plutôt contraire à la richesse des informations échangées.

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    • theo31

      9 avril 2020

      La mondialisation n’est pas un projet politique mais l’état normal d’une société qui fonctionne correctement. C’est grâce à la mondialisation que les Parisiens et les Marseillais peuvent s’injurier lors des rencotres de football.

    • Robert

      13 avril 2020

      La mondialisation n’ est pas (encore ?) un projet politique. Comme l’a montré M. Noë, elle existe depuis longtemps à des degrés divers, et s’ est accrue dans l’ histoire contemporaine par le développement des moyens de transport et d’information.

    • Deres

      14 avril 2020

      Attention, le fait de nier l’existence des nations et des particularisme locaux, n’est pas la mondialisation mais le mondialisme. La mondialisation, c’est juste le fait de faire du commerce à l’échelle du globe. cela ne concerne que l’économie. Et cela a existé bien avant l’époque moderne. L’extension du réseau commercial est parallèle de l’évolution technologique qui accélère et diminue les couts du transport.

  • Xavier Denoel

    9 avril 2020

    Merci pour cet article.
    Du vrai art.
    Je l’ai mis sur mon facebook avec mention de la source : )

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  • Huger

    9 avril 2020

    Ce que vous dites sur le plan ORSEC est intéressant. Ceka faut une question de plus rekativement aux non-décisions prises par le gouvernement…
    Non, la mondialisation n’est pas la cause de l’epidémie, mais il se pourrait bien que ke mondialisme – idéologie politique qui avance à l’ombre de la mondialisation – soit la cause, peut-être pas de l’epidémie, mais de son exploitation par un traitement lédiatique anxiogène. Et ce, dès le début, en particulier sur certains sites internet, et bien avant l’aggravation sanitaire.
    La disproportion entre les chiffres de l’épidémie et ses conséquences doit inviter à s’interroger.

    Répondre
    • Robert

      13 avril 2020

      Effectivement, quelle que soit l’origine exacte du virus – qui peut poser question sans verser dans les thèses farfelues des « complotistes »- on peut envisager que cette pandémie puisse fournir l’ occasion de remettre en cause certains modes d’ organisation de nos sociétés…

  • Jacques Peter

    9 avril 2020

    C’est la liberté qui permet de trouver des solutions. Puisse la liberté sortir grandie et mieux acceptée grâce à cet épisode sanitaire.

    Répondre
  • Scesa

    9 avril 2020

    Bravo, ça regonfle le moral par des exemples concrets et ce … malgré les « mamamouchis » selon Charles Sanat!

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  • EYRAUD

    9 avril 2020

    Savoureuse analyse comme à l’accoutumée. Formidable!

    Répondre
  • Kerdrel (de) Arnaud

    9 avril 2020

    Comme d »hab super !

    Comme beaucoup de gens je suis confiné chez moi.

    Si vous avez besoin à IDL de petites mains merci de penser à votre serviteur !

    Répondre
  • JLP

    9 avril 2020

    Effectivement Mr Noé l’action du gouvernement a été beaucoup plus délétère voir criminelle que bénéfique par sa volonté de tout contrôler et d’empêcher le privé d’agir.
    Mais bonne nouvelle : après 2 mois de perdus le gouvernement a enfin autorisé les laboratoires vétérinaires (parfaitement équipés et habitués à gérés les épizooties massives) à pratiquer des tests.

    Deux exemples de décisions criminelles du gouvernement :
    dans notre village quand vous habitez près du centre si vous faites un km vous restez dans le village avec les autres (=danger). Au delà vous êtes dans les champs ou les bois et il n’y a plus personne : aucun de danger dans ce cas, et donc interdit.
    Notre marché a été interdit car il y a un supermarché à 2 km. Ce marché, bien avant que le gouvernement ne se réveille, avait été organisé ainsi par le maire : 5 étalages espacés, des barrières à 2 mètres devant, des marquages au sol (respectés par la dizaine de personnes présentes) tous les deux mètres, une seule personne servie à la fois et seul le commerçant touchait les fruits et légumes avec ses gants (= aucun danger et donc interdit). Maintenant : on fait la queue dehors avant d’entrer dans le supermarché avec le lot habituel de resquilleurs, à l’intérieur on se retrouve obligé de prendre des fruits et légumes tâtés et retâtés par des gens pas très propres, puis on fait la queue aux caisses en tentant de laisser un espace avec la personne devant dans ce milieu confiné : le danger est maximal.

    La centralisation à outrance démontre brillamment sa nocivité. Comme disait un ministre, leur politique est tellement intelligente que personne ne peut les comprendre…même eux !

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  • breizh

    9 avril 2020

    merci monsieur Noé.

    en France, on ne s’en sortira qu’en shuntant l’Administration et son immobilisme en marche… (puis en l’éliminant en deuxième phase).

    Répondre

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