12 octobre, 2015

Forte Croissance pour les villages Potemkine

Potemkine fût le favori et le ministre préféré de la Grande Catherine de Russie. La petite histoire a retenu de lui qu’il avait été le créateur des fameux «Villages Potemkine». L’Impératrice en descendant le fleuve s’arrêtait de temps en temps dans un charmant village local où ses sujets lui faisaient part de leur extrême contentement à vivre sous son règne. Dans la réalité, le village était démonté dés qu’elle était passée et remonté à l’arrêt suivant… Cette belle histoire est sans doute une calomnie répandue par les ennemis du favori à l’époque, mais « si non è vero, è ben trovato ».

En tout état de cause, comme l’idée était bonne, elle a survécu à son créateur et il n’y a pas un seul ministère de la propagande qui ne l’ait employé à un moment ou à  un autre, même si aujourd’hui les ministères de la propagande  s’appellent des « agences de communication ». Par exemple, cette technique fut réutilisée avec le plus grand succès par Staline ou Mao qui faisaient visiter à tous les habituels idiots utiles les nouveaux villages Potemkine Russes ou Chinois (George Bernard Shaw, Sartre, Herriot, Simone de Beauvoir, Barthes, BHL…la liste est fort longue ) si bien que chacun d’entre eux revenait de ces inspections  guidées pour expliquer à leurs lecteurs que le soleil se levait bien à l’Est.

Mais aujourd’hui, le Souverain n’est plus la Grande Catherine mais une chose bizarre que l’on nomme « l’Opinion Publique  » qui se caractérise par le fait que le mot lui-même ne veut rien dire puisqu’une opinion ne peut être que personnelle et que le public n’a rien à voir dans son expression, le seul moment où le public se prononce étant les élections. Le but de nos ministères de la propagande est cependant de faire croire à chaque citoyen qu’il existe quelque chose qui s’appelle l’Opinion Publique et que son vote doit se conformer à ce que pense cette «Opinion».  Il est hélas tout à fait évident que cette notion a été créée de toutes pièces par ceux qui nous gouvernent pour faire prendre à l’électorat des vessies pour des lanternes, ou pour les empêcher de discuter des sujets vraiment importants, comme on le voit très bien avec l’affaire Morano en ce moment.  L’outil de choix à cette fin est constitué par ce que l’on appelle des «sondages d’opinion» dont chacun a pu mesurer la pertinence par exemple lors des dernières élections en Grande Bretagne.

Faire prendre des vessies pour des lanternes à l’électeur a donc été un sport pratiqué depuis longtemps par tous les pouvoirs  et le pauvre citoyen ne s’en sortait que grâce à une information contradictoire fournie par une presse libre, ou par les opposants de ceux qui étaient en place, ou au pire en écoutant Radio Londres ou la BBC.

Et nulle part cette information contradictoire n’était plus disponible que dans le monde de la finance.

Le monde que j’ai connu à mes débuts  était un monde de controverses parfois violentes sur la réalité sous jacente, de prises des risque assumées, et où la chose la plus difficile était de TROUVER l’information.

Or ce monde a disparu.

Toutes les informations sont aujourd’hui disponibles instantanément sur n’importe quel terminal de Bloomberg.

Et cependant je ne peux m’empêcher d’avoir une impression très désagréable.

L’investisseur, le citoyen d’aujourd’hui n’ont aucun mal à trouver l’information car, comme je viens de le dire, elle est disponible instantanément.

Mais aujourd’hui, la difficulté est de faire le tri dans la masse de nouvelles qui nous  assaillent entre celles qui sont importantes et celles qui ne le sont pas et ne sont que du bruit…Et du coup, la tentation est irrésistible pour nos pouvoirs politiques ou financiers de faire ce tri eux-mêmes , et donc de préparer une espèce de petit «résumé » de ce que les pouvoirs en question veulent que les citoyens connaissent, ce qu’ils font avec la complicité bienveillante des grandes banques, des grandes agences d’information ou des instituts statistiques locaux qu’ils contrôlent tous peu ou prou.

Prenons un exemple.

Imaginons que les pouvoirs publics aient réussi à convaincre l’électeur que l’évolution du PIB dans un pays donne une idée parfaitement exacte de la façon dont ce pays est géré, ce qui est une idée stupide, mais qui correspond assez bien à la réalité des perceptions actuelles.

Le PIB sera donc une part intégrale de tous ces petits résumés que nos élites bienveillantes préparent pour notre édification.

Allons une étape plus loin dans notre cynisme et imaginons que les chiffres de ce PIB, qui ne veulent rien dire, sortent et soient « mauvais ». On peut craindre à ce moment là  que nos hommes politiques ne donnent un coup de téléphone au patron de l’Institut de Statistique, qu’ils ont nommé et qui était en classe avec eux, pour lui demander de faire procéder à de minuscules ajustements qui ne changeront rien au fond mais permettront de « ne pas désespérer Billancourt ». De petits ajustements en petit ajustement on finira bien sûr par arriver à des chiffres qui ne voudront vraiment plus rien dire sur le long terme, mais d’ici là notre homme politique aura été réélu.

Par exemple, qui, parmi les lecteurs de l’IDL, sait que le PIB Français depuis 1998 a connu une croissance supérieure au PIB …Allemand ?

De qui se moque-t-on ?

Et donc, dans les appareils statistiques du monde entier je vois surgir deux séries de données.

  • Celles dont on parlera au journal de 20 heures et qui auront toujours tendance à être bonnes.
  • Celles dont on ne parle pas et dont on peut penser qu’elles reflètent la réalité.

Et du coup, la boucle est bouclée.

Je me retrouve, comme en 1975 en face d’un monde où la difficulté est non pas de découvrir l’information mais bien d’avoir la (bonne) information, le but des pouvoirs publics étant de m’en empêcher.

Autrefois, rien n’était publié.

Aujourd’hui, tout est publié et je me retrouve noyé sous un véritable déluge. Et je n’en sais pas plus…  Plus ça change, plus c’est la même chose…

Ce qui m’amène à la question suivante:

Quelles sont les informations dont je vais avoir besoin ?

Je ne suis qu’un modeste financier ayant comme seul objectif d’essayer de comprendre comment le monde fonctionne. Pour cela,  je m’intéresse assez peu à la notion qui pour beaucoup de gens est la plus importante « le monde va-t-il bien ou va-t-il mal », tant à mon avis elle n’a aucun intérêt.  Après tout,  « bien » ou « mal »sont des notions relatives et chacun peut avoir une opinion différente.

Ce qui m’intéresse au premier chef, c’est l’évolution des marchés et des économies, et les deux ne peuvent être analysées qu’à la marge.

La seule question importante est donc est ce que le monde va mieux, ou est ce qu’il va moins bien ?

Et pour cela ma réponse est toujours la même.

Dans le fonds ce qui compte, c’est de savoir si le poids de l’Etat dans l’économie augmente ou pas.

Si le poids de l’Etat dans l’économie augmente, cela veut dire que le nombre de fonctionnaires est en hausse et cela déclenchera une hausse du PIB et sans doute un déficit budgétaire et une augmentation de la dette. Le chômage montera et avec lui nous aurons un accroissement de la pauvreté dans le pays. Mais le PIB montera, au moins dans un premier temps. Si le poids de l‘Etat baisse dans l’économie, l’inverse se produira, le PIB baissera (peut -être), les chiffres du budget s’amélioreront, la dette commencera à être remboursée et la pauvreté reculera avec le chômage.

Prenons l’exemple de la Grande-Bretagne en montrant encore une fois le graphique suivant

graphique grande bretagneQuand la part de l’Etat augmente dans le PIB (ligne rouge en hausse), le chômage monte quelque temps après. (Ligne bleue en hausse).

Quand la part de l’Etat baisse (ligne rouge en baisse),  le chômage baisse (ligne bleue en baisse).

Et donc la marche à suivre pour le (fidèle) lecteur de l’IDL qui veut se faire une opinion sur l’évolution en cours doit être toujours la même.

  • Des mesures favorables à la croissance de l’Etat doivent être considérées comme négatives. De même pour les manipulations de taux d’intérêts et de taux de change. De même pour les réglementations et les contrôles de prix ou de marges. Par exemple, aux USA, les dépenses de l’Etat ont cessé d’augmenter depuis l’élection il y a six ans d’une chambre des Représentants Républicaine, et du coup le marché est monté et le chômage a baissé, ce qui est bien. Mais les réglementations ont littéralement explosé à la hausse, ce qui est moins bien. De même en France, ou monsieur Macron essaye d’arrêter la descente aux enfers de la rentabilité des sociétés opérant en France mais où le Droit du Travail continue d’entasser réglementations nouvelles sur réglementations nouvelles, ce qui fait que plus personne n’embauche plus personne.
  • Des mesures favorables à la décroissance de l’Etat et à son retour vers ses prérogatives Régaliennes doivent être considérées comme favorables, comme on l’a vu en Grande Bretagne en 1978, aux USA en 1980, en France en 1985, en  Suède en 1992, au Canada en 1994 et en Grande Bretagne à nouveau depuis 2009…

Honnêtement, je pense que cette grille d’analyse est à la fois utile et simple.

Le principal ennemi du capitalisme et de la Liberté, c’est bien entendu nos Etats emmenés par les ‘’ Oints du Seigneur », c’est-à-dire cette classe (au sens Marxiste du terme) qui prétend qu’elle sait mieux que nous ce que nous voulons.

Comme le disait Ronald Reagan, « les mots les plus dangereux  dans tous les pays sont : Je viens de la part de l’Etat et je suis ici pour vous aider ».

Conclusion :

  • Plus les oints du Seigneur voient leur pouvoir augmenter, plus je deviens pessimiste.
  • Plus leur pouvoir diminue, et mieux je me porte, et tout le monde avec moi (sauf les Oints du Seigneur).
  • Et ce qui compte c’est la tendance du mouvement et non pas son niveau absolu.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

27 Commentaires

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  • Maxime

    2 novembre 2015

    « Par exemple, qui, parmi les lecteurs de l’IDL, sait que le PIB Français depuis 1998 a connu une croissance supérieure au PIB …Allemand ? »

    Ca me semble crédible, surtout pour la période la plus récente.

    Je m’explique : j’habute la zone frontalière avec l’Allemagne. A l’époque du Franc, il était commun pour les Allemands de venir faire des achats en France : les prix y étaient générallement inférieurs. Pour l’immobilier, pareil.

    En 2015, c’est l’inverse : ce sont les français qui viennent faire leurs achats en Allemagne. Les prix dans les supermarchés sont plus faibles en Allemagne (surtout en ce qui concerne la droguerie). Idem pour la restauration. Idem pour l’immobilier.

    Autrement dit, cela cache tout simplement une différence d’inflation… Et comme les monnaies sont les mêmes…

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  • Homo-Orcus

    18 octobre 2015

    J’ai appris avec l’article de l’IFRAP que les subventions étaient déduites du PIB. Mais qu’en est-il du montant des carottes fiscales pour inverser la courbe de l’immobilier qui s’effondre ? Ce montant n’est pas en lecture directe et donc plus complexe à déterminer que les subventions.
    Un ami me passe un coup de fil pour avoir des précisions sur le Pinel et je suis bien en peine de lui répondre car je n’ai absolument rien étudié recevant pourtant une doc professionnelle à vocation commerciale. Il en est de même du Duflot ; et je n’ai pas l’intention de perdre mon temps, je transfère du mail !
    C’est anecdotique mais cette demande me permet de prouver l’extrême nullité de nos techno-socialos. J’ouvre mon dossier « Immo » et je peux répertorier et dresser une liste des dispositifs censés régler l’éternel problème immobilier. Cette liste est quasiment exhaustive enfin j’espère.
    Méhaignerie – Quiles/Méhaignerie – Périssol – Périssol/TVA – Robien – Besson – Scellier – Malraux – Monuments historiques – BIC Hôtelier – LMP – LMNP – Déficit foncier – Paul – Girardin – Demessine – Demessine social* – Démembrement – Démembrement social – et enfin Duflot et Pinel.
    Les fonciers se déclarent sur la 2044 et la 2044 SP
    http://www.impots.gouv.fr/portal/deploiement/p1/fichedescriptive_838/fichedescriptive_838.pdf
    Pour vous donner une idée de l’usine à gaz. Il me semble que j’ai oublié le micro foncier qui doit ou peut être indépendant du LMNP. On n’est pas à un près !
    *Celui-là c’est le gag absolu, du jus de cerveau d’énarque, c’est le Préfet de région qui louait 20 % de la résidence à des cas sociaux.

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  • ockham

    16 octobre 2015

    Tout a fait. C’est la raison pour laquelle les britanniques veulent renégocier leur appartenance à cette union qui est dirigée par des fonctionnaires. Les états européens, Allemagne comprise, envoient un tel pourcentage de fonctionnaires-politiques_à-vie dans les institutions à tous les niveaux de décision qu’ils n’en peuvent plus car comme vous l’aviez montré, les britanniques ne supportent plus l’inceste constitutionnel à la française où le fonctionnaire qui applique est à la fois le politique qui conçoit, décide et juge de la loi. Nous sommes en Europe sur la voie d’une union fonctionnarisée comme la France avec un parlement de fonctionnaires, un conseil des ministres de fonctionnaires, un président fonctionnaire et un conseil constitutionnel à 100% fonctionnaire-à-vie puisque Sarkozy n’y siège plus de puis 2013. Mais cela ne gène personne sauf ces « maudits anglais ». Donc nous avons tort avec Albion, au moins moi.

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    • CharlesM

      17 octobre 2015

      Très intéressant, ce rapport! cela montre bien la dérive spécifique de la France par rapport à ses voisins européens.

    • idlibertes

      18 octobre 2015

      Merci. Toutefois, l’iFRAP, pas un dimanche soir, c’est un peu velu 🙂

  • Josick Croyal

    15 octobre 2015

    Sans rapport avec le sujet mais réflexion de l’instant : Cher Charles,
    Ce matin, édito du Ouest-France d’un des dinosaures de ce journal, édito qui indique :
    « Les dérogations que David Cameron entend négocier sont de plusieurs types :
    d’abord obtenir l’engagement de ne plus être lié à la phrase des Traités européens qui prône d’évoluer vers une « Union toujours plus étroite »… »

    Ben voilà, cette expression même, »Union toujours plus étroite », témoigne qu’on est en face de crétins congénitaux, crétins n’ayant absolument rien compris à la nature de l' »union » qui est forcément qualitative… On ressent l’union, ou on ne la ressent pas. Il n’y a pas de pallier.

    Après avoir véritablement ressenti celle-ci ou l’avoir manifestée (ainsi l’Euro) ne peut que s’exprimer la différenciation. Ce sont « plus d’usines en Allemagne, plus de fonctionnaire en France, plus de maison en Espagne », selon ta propre expression.

    C’est donc tout simple… mais comme l’on est en face de tâche…

    Répondre
    • gil

      15 octobre 2015

      Oui, le numérique est un scandale et est très méchant, retournons vite au temps des bouliers ! Les moteurs sont scandaleux aussi, ils prennent le travail de nos chevaux! Interdisons l’électricité aussi, ça tue nos producteurs de bougies, c’est dangereux et ça pollue!
      Et puis aussi, interdisons le feu, ça prend du boulot aux petites vieilles qui prémachaient la viande pendant la préhistoire, c’est dangereux, et ça pollue !
      (Bien sur, et pour ceux qui n’ont pas d’humour ce commentaire est ironique…)

    • nolife

      15 octobre 2015

      Bonjour,

      La vieille loi de Bastiat : « Ce qui se voit et ce qui ne se voit pas ».

      Quand vous mettez en place une plate-forme numérique qui court-circuite les sociétés traditionnelles, on voit les destructions d’emplois crées, on voit les emplois créés chez Uber … mais on ne voit pas qu’en payant moins cher son service du fait qu’il ne faut plus engraisser tous les échelons des sociétés traditionnelles, l’application smartphone, le cloud computing … se charge de prospecter, faire la comptabilité … mieux et moins cher que le personnel des anciennes sociétés, ces anciens coûts étant réduit, cela permet donc de proposer des services équivalents voire mieux à un prix plus bas et avec une meilleur disponibilité.

      Ces prix plus bas permettent donc un gain de pouvoir d’achat par la déflation, ce qui fait qu’au lieu de payer 200 € des travaux dans mon appart, je ne paie que 100 € et directement à l’ouvrier et avec les 100 € restants je peux acheter, du fromage, aller au cinéma, acheter des vêtements …

      Vous obtenez une croissance en volume mais avec une déflation des prix :

      https://www.youtube.com/watch?v=eKm-RfvMd9M

      Le problème, c’est que certains banquiers centraux ont du mal à le comprendre et son prêts à lutter contre une baisse de prix.

  • riz

    13 octobre 2015

    Il faut comparer le pib par habitant car évolution des populations de 1998 à 2015:
    Allemagne 82.037 millions à 81.687 soit une diminution de 0.4%
    France 58.299 à 64.213 millions (hors dom tom) soit une hausse de 10%
    Le pib par habitant a toujours été supérieur en AlLemagne de 7% à 8% par rapport à la France et encore s’il s’agissait des frontières de la rfa ce serait bien supérieur à 10%.

    Est-ce possible de diminuer les dépenses publiques oui :
    Espagne 47.3% en 2012 à 42.4% en 2015 soit -4.9 points
    France sur la même période on est passé de 56.8% à 56.9% soit une stabilisation on va pas chipoter.
    Allez maintenant expliquer aux Français que la baisse des retraites , du traitement des fonctionnaires , de la hausse massive des impôts ce que l’on peut synthétiser sous le vocable de « sacrifices » n’auront servi à rien !

    Répondre
    • DrStefool

      13 octobre 2015

      Je crois qu’il faut bien dissocier PIB et PIB du secteur privé… surtout quand l’un des deux pays affiche 28% de salariés fonctionnaires.

      Je dis ça parce que si l’on écoute certains grands esprits, la productivité aurait évoluée de la même façon en Allemagne et en France depuis l’introduction de l’euro 🙂

      …Ça se reflète sur les chiffres du commerce extérieur. 😀

      Les chiffres de la production indutrielle donnés par l’IDL montrent au contraire un décrochage de la France par rapport à l’Allemagne.

      « Selon les calculs de l’économiste allemand Heiner Flassbeck, le coût de travail réel et la hausse de productivité en France depuis l’introduction de l’euro ont suivi des trajets identiques à ceux de l’Allemagne »

      dans l’article du Monde:

      http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/10/09/jeco-4-p-edition-du-dim-lundi-12-octobre-p-3-face-a-la-mondialisation-le-modele-francais-peut-etre-renouvele_4786510_3234.html

      Par James K. Galbraith (Professeur à la Lyndon B. Johnson School of Public Affairs de l’université du Texas)

      Le Monde nous sert de la bouillie.
      On ne peut pas comparer les situations allemande et francaise sur le seul PIB.
      Le secteur privé en France est en panne depuis 2008.
      Les déficits y nourrissent les chiffres de la croissance du PIB.

      La France au vu du comportement de son secteur privé est en contraction ou en croissance 0 depuis le pic de 2007.

  • Derek FLINT

    13 octobre 2015

    Analyse très intéressante, mais concernant les USA vous écrivez : « Par exemple, aux USA, les dépenses de l’Etat ont cessé d’augmenter depuis l’élection il y a six ans d’une chambre des Représentants Républicaine, et du coup le marché est monté et le chômage a baissé, ce qui est bien »

    Dans votre article vous expliquez comment les chiffres sont manipulés.
    Or le taux de chômage américain officiel est proche des 5%, mais ce chiffre n’est plus du tout représentatif car il concerne la population active qui travaille ou recherche du travail.
    Le BLS (chiffres officiels aussi…) publie tous les mois les chiffres de la « not in labor force ».
    http://data.bls.gov/timeseries/LNS15000000
    Le mois dernier 94,6 millions d’américains (sur 320 millions) étaient donc en dehors de ces fameuses statistiques du chômage, ce qui relativise la situation de « plein emploi » telle qu’elle est présentée !

    Ne pas oublier également que la population américaine croît tous les mois, mais que les emplois créés ne suffisent pas à compenser cet accroissement.

    Répondre
  • Jean-Jacques L'HOMME

    13 octobre 2015

    Analyse très intéressante, mais concernant les USA vous écrivez : « Par exemple, aux USA, les dépenses de l’Etat ont cessé d’augmenter depuis l’élection il y a six ans d’une chambre des Représentants Républicaine, et du coup le marché est monté et le chômage a baissé, ce qui est bien »

    Dans votre article vous expliquez comment les chiffres sont manipulés.
    Or le taux de chômage américain officiel est proche des 5%, mais ce chiffre n’est plus du tout représentatif car il concerne la population active qui travaille ou recherche du travail.
    Le BLS (chiffres officiels aussi…) publie tous les mois les chiffres de la « not in labor force ».
    http://data.bls.gov/timeseries/LNS15000000
    Le mois dernier 94,6 millions d’américains (sur 320 millions) étaient donc en dehors de ces fameuses statistiques du chômage, ce qui relativise la situation de « plein emploi » telle qu’elle est présentée !

    Ne pas oublier également que la population américaine croît tous les mois, mais que les emplois créés ne suffisent pas malheureusement à compenser cet accroissement.

    Répondre
    • Homo-Orcus

      13 octobre 2015

      Vous avez également un excellent bouquin :
      « Dépasser la démocratie »
      Frank Karsten & Karel Beckman
      Institut Coppet
      Réfutation de treize grands mythes
      à remplacer par une société libertarienne fondée (pléonasme) sur les libertés individuelles.

  • Homo-Orcus

    13 octobre 2015

    http://batijournal.com/la-caisse-des-depots-degage-des-fonds-pour-les-hebergements-et-infrastructures-touristiques/89612
    Un petit coup de pouce pour le pib et les camps de vacances, puis après :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_de_revitalisation_rurale
    Un grand coup de majeur bien raide
    Le dispositif ZRR est un fiasco énorme, pour les investisseurs
    on a eu aussi mais vite oublié le ZRR social, on devrait dire chossial à cause de la gueule de bois.
    Ainsi va l’écofachosocialo

    Répondre
  • bouch

    12 octobre 2015

    charles gave, un jour à la radio, m’a dépoussiéré le cerveau en prononçant cette phrase « nous (le pays/la france..) sommes colonisés par les fonctionnaires »
    alors oui à cette grille d’analyse utile et simple – effectivement
    ou alors plus pessimiste : cette colonisation a atteint le point de non retour (en france), est irreversible, alors composons avec les nouvelles règles en vigueur et « intriguons » pour s’inscrire vite dans les rangs des beneficiaires des prebandes et du clientelisme sous jacent / rampant (inevitable selon moi, selon ma lecture de l’histoire recente) – là plus besoin d’indicateurs ni de grilles d’analyses, juste evaluer sur quels marchés de quels pays tombés sous le joug de fonctionnaires colonisateurs cette nouvelle martingale s’applique.
    too bad

    Répondre
  • svl

    12 octobre 2015

    En vous suivant depuis un certain temps maintenant, il me vient cette question qui me semble assez importante sur la definition que nous pouvons avoir sur la classe des gens qui font partis des « Oints du Seigneurs » avec ce Capitalisme ambulant.

    Pourriez vous la définir plus précisément car il me semble que dans un « besoin » de développement économique de nombreuses Sociétés et de Multinationales viennent se greffer à cette classe décidant du bon fonctionnement de l’Ordre (Education, Justice) et de l’économie Mondiale ?

    Bien évidemment de mon point de vu les besoins économiques d’un Pays ne sont qu’un phénomène de Propagande dont le réellement utile n’est que peu mis en oeuvre par L’Etat assailli des Lobbies Internationaux.

    j’admet bien évidemment que l’evolution d’un Pays puisse venir de son développement économique et n’est il pas paradoxale de vouloir Forcer un développement que nous ne sommes dans la capacité de régir intellectuellement ?

    Ce qui nous amène malheureusement à une domination et à un asservissement à la Robotique malheureux dans de très proches années, ce qui est déjà le cas sur les marchés financiers régis par des algorithmes…

    Cordialement

    Répondre
  • Gerldam

    12 octobre 2015

    En gros, plus il y a de socialisme, plus la misère augmente et moins il y a d’état et plus de liberté, notamment d’entreprendre, plus la misère et le chômage reculent. Ceci est tellement vrai et évident que, pour que des gens qui ont fait des études continuent à « croire au socialisme », il faut qu’ils se moquent complètement de la misère des peuples et se concentrent uniquement sur leur petit comfort personnel.
    On peut donc concentrer ceci dans la formule: « le socialisme est un égoïsme ».

    Répondre
  • nolife

    12 octobre 2015

    Bonjour,

    Vous récusez la notion de PIB.

    Un gérant sur BFM Business faisait remarquer que l’institut chargé de calculer le PIB a décidé d’augmenter la désaisonalisation du PIB ou une embrouille de ce genre.

    Comment peut-on avoir prétendument 2 à 3 % de croissance du PIB si les chiffres d’affaires des entreprises baissent ?

    Vous cherchez des indicateurs utiles.

    Une proposition :

    Regardons le revenu des ménages, l’endettement des ménages, les profits des entreprises, les chiffres d’affaires des entreprises et leur endettement pour l’économie privée et les dépenses de l’Etat et la dette de l’Etat pour l’économie publique.

    Pour les USA, leurs entreprises ont compressé leurs coûts et ont maintenu des niveaux de marges historiquement élevés, sauf que le personnel licencié qui n’a pas retrouvé des boulots aussi bien payés a vu ses revenus baissé depuis la crise ce qui revient par la topline des entreprises, leurs chiffres d’affaires baissent et ne peuvent plus être compensés par les débouchés des émergents, d’autant plus que celles-ci se sont fortement endettés pour racheter leurs titres et faire monter leurs bénéfices par action.

    C’est un peu ce que vous nous avez « enseigné » avec les taux à 0 à long terme et leur impact sur l’économie, quand on tire sur le ressort trop longtemps, celui-ci se déforme et ne rebondit plus aussi aisément.

    Point positif, l’endettement des ménages a paraît-il baissé.

    Mais la question, ne faut-il pas passer par des taux d’intérêt réels négatifs pendant une longue période pour se désendetter ?

    – Faut-il que la banque centrale rachète les actifs pourris en maintenant des taux normaux
    – Faut-il que la banque centrale rachète les actifs pourris en maintenant des taux bas pour accélérer le désendettement ?

    Les taux bas euthanasient le rentier (banque, assurances, vieux épargnants) et permettent donc aux actifs (ménages, entreprises, Etat) de purger leurs dettes passées. Nous n’avons peut-être pas le choix, c’est ce que Jean-Pierre Petit appelle l’économie de bulle, les banques centrales sont prisonnières de leurs décisions passées et sont donc obligées de continuer la fuite en avant sous peine de sombrer dans une déflation comme dans les années 30 car avec votre solution de faire du QE et des taux normaux, on se désendette beaucoup moins facilement.

    PS : Pour les villages Potemkine, doit-on y inclure le cinéma américain qui via Hollywood nous fait miroiter une Amérique riche et prospère, en bonne santé … alors que la réalité n’est pas aussi paradisiaque ?

    Répondre
    • idlibertes

      12 octobre 2015

      Vous reprochez au cinéma de vendre du rêve?

      Tout le monde n’a pas la chance de faire des films français « Attend moi sous la pluie dans le noir un dimanche » :-))

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