27 mars, 2017

Et qu’est ce qu’on fait avec nos sous ?

Je sens monter une inquiétude chez les lecteurs de l’IDL qui se trouveraient être aussi des épargnants. Pourtant, le premier débat présidentiel aurait du atténuer leurs craintes, tant les sommets de la pensée humaine y furent atteints. En fait, non seulement les solutions présentées pour remédier aux maux de notre pays furent toutes plus originales les unes que les autres mais aussi l’intérêt du débat ne s’est jamais démenti et ce dernier a été tout du long à peu prés aussi passionnant que de regarder de la peinture sécher.

Furent laissés de coté cependant les problèmes de ceux qui, après une longue vie de labeur, auraient réussi à se constituer une épargne pour leurs vieux jours.

Il me faut donc remédier à ce léger oubli et pour cela, je vais partir, comme à mon accoutumée des faits.

  • Le premier est que les sociétés françaises cotées qui ne font pas partie directement du capitalisme de connivence local sont en général extraordinairement bien gérées. Comme me l’avait dit le patron de l’une d’entre elles il y a plusieurs années : « Cela n‘a rien d’étonnant. Dans les autres pays, ils doivent se battre contre leurs concurrents. En France, nous devons nous battre et contre nos concurrents et contre notre état. Et donc nous sommes bien meilleurs».
  • Le deuxième est que la meilleure façon d’échapper à l’Etat français est de produire en dehors de France et c’est ce qu’elles font toutes de plus en plus. Et donc, la grande majorité de ces entreprises sont devenues indifférentes à ce qui se passe dans l’asile de fous qu’est devenu la  France puisqu’elles n’y produisent pour ainsi dire plus rien.
  • Le troisième reste malheureusement qu’une grosse majorité de l’épargne française est investie dans des obligations de l’état français, dont tout un chacun sait qu’il est en quasi faillite. J’en veux pour preuve que je ne compte plus le nombre de mes amis qui me disent que l’état va faire faillite et qui pourtant sont investis en assurance vie dans lesquelles il n’y a que des obligations émises par ce même état, ce qui me semble légèrement irrationnel.
  • Le quatrième est que l’Euro ne peut pas survivre et que donc les obligations de l’état français vont ramasser un de ces jours une énorme claque lorsque le franc français renaitra de ses cendres et que les taux d’intérêts iront là où le marché les emmènera.

De tous ces faits, il ressort que je dois continuer à vendre toutes les actions qui touchent de prés ou de loin au capitalisme  de connivence local et pour les repérer, le test le plus facile est de vérifier le diplôme du Président. S’il est énarque, la société doit être vendue toutes affaires cessantes. Chacun aura remarqué en effet que le diplôme de l’ENA est le seul qui ne s’exporte absolument pas, ce qui veut dire qu’il est à usage exclusif du capitalisme de connivence Gaulois.

De même doivent être vendues toutes les obligations de l’Etat français, qu’elles soient dans une assurance vie ou pas.

En ce qui concerne le reste du portefeuille, constitué d’obligations étrangères et d’actions étrangères et françaises de bonne qualité, que faut-il faire ?

Et bien, je suis en train de me demander s’il ne faudrait pas vendre les actions et les obligations étrangères pour se porter massivement acheteur des « belles actions » françaises.

Je m’explique.

Imaginons que le lecteur ait suivi mes conseils depuis cinq ans et qu’il ait acheté la bourse de New-York et vendu la bourse de Paris.

Regardons la performance relative des deux marchés sur le long terme, dividendes réinvestis et variation des taux de change comprise  pour calculer le rapport de la rentabilité totale des deux indices.

Voici le résultat.

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Chacun peut voir que depuis 1969, les deux marchés financiers ont eu la même rentabilité mais que de temps en temps, Paris est trop cher (comme en  1990 ou en 2007) et que donc il faut le vendre et que de temps en temps Paris est trop bon marché (comme aujourd’hui) et que donc il faut l’acheter.

Aujourd’hui, Paris est aussi bon marché que pendant les grandes années de l’union de la gauche de 1981 à 1983 ,à deux écarts types de sous évaluation par rapport à la tendance à  long terme. Celui qui achète Paris aujourd’hui est quasiment assuré de surperformer le marché Américain sur les cinq prochaines années.

Dans les semaines qui viennent, il va donc falloir vendre NY et acheter Paris, accélérant les achats si Paris se cassait la figure pour des raisons politiques. Dans le fond,  prendre des décisions en fonction de la politique est une façon pour le mauvais gérant d’acheter cher et de vendre bon marché. Dans la réalité, Il faut acheter quand monsieur Mitterrand arrive et vendre quand monsieur Chirac devient Premier Ministre et non pas l’inverse.

Faisons le même calcul en regardant cette fois l’évolution du CAC contre le DAX Allemand.

Nous constatons la même chose : aucune tendance sur le long terme et une sous évaluation patente du CAC vis-à-vis du DAX. Remarquons que depuis l’introduction de l’euro, la bourse de Paris a fait beaucoup moins bien que la bourse allemande (248 contre 328) et que du coup le ratio des valorisations est à un plus bas historique.

Et donc, le marché français est « donné dans la rue » vis-à-vis de deux de ses principaux concurrents …

Or, d’après tous mes savants calculs, la bourse américaine est en train de devenir objectivement chère, ce qui veut dire que le S&P 500 est non seulement cher par rapport au CAC mais cher par rapport a son histoire propre tandis que la bourse de Francfort s’écroulerait si l’euro venait à disparaitre et cela pour une raison toute simple : les sociétés allemandes produisent et vendent à partir du territoire allemand, et la réapparition d’un DM en forte hausse ferait s’écrouler leurs profits comme jamais. La bourse allemande sera certainement la plus  touchée si l’euro venait à disparaitre.

Par contre, la réapparition du franc n’aurait aucun impact organisationnel sur les sociétés françaises qui produisent partout dans le monde et assez peu en France et leurs cours de bourse monteraient sans aucun doute dans le cas d’une baisse du franc.

Et donc, et pour la première fois depuis des années, j’ai envie d’acheter des actions en France, parce qu’elles sont françaises. Le risque boursier sur la France  aujourd’hui est sans doute très inferieur à celui qui existe sur les Etats-Unis et sur l’Allemagne, ce qui parait paradoxal mais ne l’est pas tout simplement parce que le risque politique Français est déjà largement pris en compte dans les cours.

Je garderai cependant les positions que j’aurais pu établir en Grande-Bretagne et au Japon qui présentent les mêmes caractéristiques que la France.

On va encore dire que je ne suis pas raisonnable, façon polie de dire que je suis fou comme un lapin.  A ce propos, je voudrai dire encore une fois que rien ne prouve que les gens raisonnables prennent de meilleures décisions en bourse que les fêlés.

En fait, je crois sincèrement que dans les trois mois qui viennent, une chance historique d’acheter la bourse de Paris à des niveaux très attrayants va se produire.

Si j’étais encore gérant, je commencerai a mettre des ordres « limites » très en dessous des cours actuels en espérant que ces cours pourraient être touchés lors d’une panique.

Bonne chance.

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

54 Commentaires

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  • faustine84

    29 avril 2017

    Un grand merci pour cet article.
    Quant aux moyens : les actions françaises doivent-elles être souscrites via un PEA, un contrat d’assurance vie en unités de compte, en nominatif ?
    J’ai noté : Air Liquide. Peut-on tout mettre sur Air Liquide ?
    Je vous serais très reconnaissante si vous pouviez éclairer ma lanterne. Je suis novice.

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  • Le plombier Bordelais

    28 mars 2017

    Bonjour à tous,les actions françaises doivent elles être souscrites via un pea ou un contrat d’assurance vie en unités de compte ? Ou bien un autre moyen ?

    Cordialement

    Répondre
  • lortola

    28 mars 2017

    Bonjour M. Gave,

    Pour comparer 2 marches et voir si l’un doit etre achete par rapporta l’autre, je prefere comprar les prix des 2 marches en termes de P/E (par exemple) plutot que de simplement comparer les performances qui peuvent induire en erreur.
    Ds le cas present la conclusion serait la meme, le marche US est cher (meme avec le Schiller P/E) para rapport au marche francais.

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  • Alexandre

    27 mars 2017

    Ce qui est stupéfiant sur ce graphique synthétique, c’est l’incroyable applicabilité de l’analyse technique ! C’est pratiquement une série de cas d’école.

    La tête épaule de 1983..

    Une tête épaule en 1990 renforcée par un double top sur l’épaule droite qui annonçait un crack très solide..

    Les 5 vagues de replis à partir de 2007 dans les proportions de tous les canevas scalaires (Fibonacci etc.)..

    La droite horizontale située à 0 qui depuis 1995 sert de résistance et sur laquelle on joue encore aujourd’hui.., sachant que si elle ne jouait plus nous n’aurions pas eu les 5 vagues..

    Répondre
  • Milou

    27 mars 2017

    Bonjour Monsieur GAVE.

    Je pense qu’il faut comparer ce qui est comparable. Si le DAX est cher, le CAC Gross Total Return, aussi.

    Ils sont d’ailleurs, sensiblement, au même prix.

    DAX (DAX.IND) : 11996.07 pts
    CAC (PX1GR) : 12415.35 pts

    Répondre
    • Charles Gave

      28 mars 2017

      Cher Milou
      En fait, j’ai fait tous ls calculs avec les indices MSCI dividendes réinvestis et en euro
      les indices MSCI sont tres proches du CAC et du Dax.
      J’ai donc compare des pommes et des pommes
      Amities
      cg

  • sassy2

    27 mars 2017

    en fait acheter du cac est la façon la plus simple de sortir de l’euro ;-)))

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  • N'DIAYE

    27 mars 2017

    Il est sympa Charles Gave, il répond même aux commentaires.
    Votre site apporte autant qu’un diplôme.
    Bravo à votre équipe.

    Répondre
    • idlibertes

      27 mars 2017

      Et encore , on n’ a pas abordé le sujet géographie et îles française , Guyane en tête :-))

    • Aljosha

      27 mars 2017

      j’aimerais enfin savoir si le Japon est dans l’émisphère sud. Je suis perdu, là.

    • idlibertes

      27 mars 2017

      Cela dépend pour qui vous votez 🙂

    • Alexandre

      27 mars 2017

      Mais n’oubliez pas qu’on a lancé la sonde Philae sur la comète Tchouri et ceci pour étudier le réchauffement climatique (Ségolène Royale) !

      Et la découverte du Boson de Higgs va permettre aux obèses de disposer d’un programme de perte de poids (les physiciens ont fait croire cela à la Ministre de la recherche pour blaguer et elle y a cru au point de répandre cette idée dans les médias)..

      Une autre à pouffer de rire : « ITER c’est le soleil en éprouvette ! » (toute la république)

      Une petite dernière : « Les soucoupes volantes ? HIHIHIHIHI » (Benoit Hammon)

  • Croque-Mitaines

    27 mars 2017

    Cher Monsieur Gave,

    Vous dites souvent que le système est divergent et donc il va exploser.
    Je pense que, en effet, il y a divergence, mais non pas vers une explosion mais vers un autre état de stabilité. Tout à fait comme l’Italie du Nord et l’Italie du Sud, comme Venise par rapport à Napoli.

    Dans le cas de l’Italie, icelle divergera jusqu’à ce qu’il ne reste que les entreprises italiennes qui peuvent supporter le taux de change fixe (par exemple, Ferrero, le producteur du Nutella).

    Donc, contrairement à vous, je ne crois pas que le système explosera. On est juste en période transitoire vers un nouvel état d’équilibre où l’Italie sera un pays du tiers monde. Et l’Allemagne conservera son avantage compétitif tant que le système européen ne sera pas harmonisé. Une fois que les lois seront les mêmes partout et que le coût du capital sera le même partout, il pourra alors avoir un nouveau développement de l’Italie. Mais cela implique que l’Italie devienne aussi germanique que l’Allemagne. Perte donc de sa culture et de son identité.
    En outre, si il est commencé un transfert et des subventions, alors cela va créer une dépendance dont l’Italie ne sortira jamais et alors l’Italie ne se développera jamais.
    Tout le monde ira travailler en Allemagne (retour du STO) et l’Allemagne se développera effectivement comme jamais puisque toute la population européenne ira travailler en Allemagne (creusant d’autant plus la différence que les autres pays ne se développeront pas; effet ciseaux). L’Europe deviendra alors une grande Allemagne. La victoire du IVe Reich, vainqueur par le DM et la bêtise de la classe dirigeante française (et la classe dirigeante de chaque autre nation, également).

    Pour le cas des banques italiennes qui sont en faillite. Comme vous le faites remarquer, la faillite des banques italiennes n’est qu’un symptôme de la disparition du tissu productif italien. Que les banques italiennes sautent, je pense que les allemands s’en foutent.
    En revanche, si les dépôts des italiens sautent avec les banques, il risque fortement d’avoir un mécontentement des foules qui s’exprimera probablement par les armes. Pour éviter ce cas de figure, Bruxelles et Francfort donneraient leur blanc-seing pour garantir les dépôts. Ainsi, on observerait les manipulations habituelles: le contrôle des banques italiennes est transféré à Bruxelles/Francfort, les prêts non-performants sont transférés dans des structures de défaisance; ces structures de défaisance passeront discrètement en pertes et profits; les dépôts des italiens seront conservés dans les banques existantes (avec le droit de retirer 60€ par jour…).
    Et comme ils l’ont dit, ils veulent faire entendre les grecs et les italiens crier, souffrir, pour être sûr que tout le monde comprenne qui est le patron ici, qui décide comment ça se passe, qui a la pouvoir. Car, après la Grèce, après l’Italie, vient le morceau plus gros que l’Allemagne: la France. Et torturer les italiens rendra la France plus docile, plus consciente des réalités (comme fut la Grèce pour l’Italie).

    Ainsi, contrairement à vous, je pense que les sous-performances économiques ne déclencheront pas la fin de l’euro. Au contraire, cela fait partie du plan.
    Je pense que le seul moyen de mettre fin à l’euro et au IVe Reich est la démocratie. Il faut que les italiens votent de sortir de l’euro. Idem la France. Idem l’Espagne et les autres pays qui ne peuvent conserver un taux de change fixe avec la Prusse.

    Respectueusement,

    ps: Il manque le 2e graphique (CAC vs DAX).

    Répondre
  • Serge Rousseau-Vaillant

    27 mars 2017

    Merci Monsieur Charles,
    Premièrement pour votre prose toujours aussi rafraichissante et enthousiasmante, deuxièmement pour avoir répondu totalement et qui plus est gracieusement à nos doléances (vous au moins tenez-vous vos promesses, même celles non-faites auprès de vos e-lecteurs :).
    n.b. Permettez-moi de soulever une objection quant à la peinture qui sèche, elle au moins vous donne la satisfaction du labeur effectué contrairement aux parasites qui nous gouvernent, ou essayent de s’y faire élire ! 😉
    P.S. Vous devriez faire de la politique ( pardon, je sais, j’ai dit un gros mot) et devenir notre « Chancellor of the Exchequer », je voulais dire notre chancelier de l’échiquier en version Française … On en a vu de plus bêtes et de moins compétents dans notre cher et beau Pays surtout ces derniers temps.

    Répondre
  • Hudelb

    27 mars 2017

    Bonjour, qu’entendez-vous précisément par « se battre contre l’Etat français » quand vous parlez des sociétés françaises ?

    Répondre
    • idlibertes

      27 mars 2017

      CSG
      RDS
      Compte pénibilité
      35 Heures

    • nolife5140

      27 mars 2017

      CGT !!!! Pas seulement l’Etat mais parfois aussi ses salariés !

    • Norden

      27 mars 2017

      Bonjour,

      Vous oubliez les Prud’hommes pour licencier des salariés en cas de difficultés économiques qui nécessitent une réorganisation de l’entreprise. Vous avez en face de vous des juges qui ne savent même pas lire un bilan ou un compte de résultat, mais aussi comprendre que licencier quelques un, c’est protéger leurs collègues qui restent, avant même de parler de bénéfice et de rémunération de gérant ou d’actionnaires.

      En 2 ans et demi, j’ai restructuré complètement une entreprise dans le cadre d’un groupe de sociétés, qui pour la 1ère fois depuis son exercice 2011-12, va être en passe de faire du bénéfice en 2017-18. Les 3 1ères personnes que j’ai licencié à l’automne 2014, cumulant 99 ans d’ancienneté à elles trois avec parmi elles un délégué du personnel m’ont attaqué aux Prud’hommes. La procédure de licenciement a été correctement respectée. J’en ai fait de même avec d’autres qui ont été licenciés par la suite et qui ne m’ont fait aucune difficulté, sauf qu’il fallait payer fort cher à chaque fois obérant un peu plus la trésorerie de ladite entreprise. Les 3 1ers ont finalement eu gain de cause sur une partie de leurs prétentions en départage de 1ère audience, le jugement remettant en cause la véracité de difficultés économiques. Ce jugement a aussi confondu 3 activités économiques distinctes de sociétés-filles, alors que là aussi il n’y avait pas photo. Les 2 autres sociétés filles ne pouvaient se permettre des propositions de reclassement en leur sein, car elles aussi en difficultés. Je les ai d’ailleurs fermé par la suite fin 2015 et fin 2016 pour l’autre, sans passer par les procédures collectives, mais en prenant mes responsabilités de payer tout ce que je devais.

      Revenons à mes trois salariés en litige. Ils viennent donc d’obtenir 150 K€ de dédommagement, en plus d’un coût de près de 120 K€ suite à leur licenciement. Là, j’ai un problème. Je vais aller en Appel bien sûr, mais il faut savoir qu’un jugement en 1ère instance favorable aux salariés est exécutoire de plein droit. En droit classique, une procédure d’Appel est suspensive d’exécution. En clair, un huissier de justice peut être commandé par l’avocat de la partie adverse pour exiger les sommes ad nutum. Si mon entreprise ne peut pas payer, l’huissier peut assigner le Pdt du Tribunal de Commerce pour ordonner un placement en redressement judiciaire (RJ). Dans le cadre d’un RJ, il nous faut savoir que nous plus la main en tant que gérant. Un administrateur judiciaire sera nommé et va se gaver sur le dépeçage de la bête. Avant cela, il y a encore une piste à exploiter : Diligenter une audience auprès du Pdt de la Cour d’Appel pour surseoir à cette exécution de plein droit, preuves évidemment à l’appui. Cela va se passer à Rennes. Chez les bretons, la crasse socialiste a plutôt métastasé. Curieux, car nos bretons à l’origine ont pourtant du bon sens et la culture du labeur. Ils n’étaient de plus pas de mauvais guerriers quand envoyés sur des théâtres d’opérations militaires. Leur population aurait-elle changé ?

      Alors je ne suis pas là pour me plaindre mais pour faire comprendre dans quelle dynamique la France idéologique prospère (peut-être devrais-je dire se désagrège).
      Comme je suis un homme qui a toujours pris ses responsabilités et qui fait travailler ses neurones, je vais trouver une solution à mon problème. Il y en a trois :

      1.) Je vais m’assécher en terme de trésorerie personnelle pour liquider les 150 K€ en prenant le pari que mon entreprise est à présent viable. Je ne peux pas utiliser le recours à l’emprunt, car j’en ai déjà quelques un sur le dos;

      2.) J’ai démarché un acheteur potentiel de mon entreprise. Il reste à en définir le prix : Reprise à la valeur vénale d’immobilisations plus valorisation du fonds de commerce sur trois années de profits futurs, sans IS au vu des pertes cumulées précédemment. Un prix raisonnable qui va me permettre de résoudre un Pacte d’actionnaires qui va prévoir mon solde de la facture Prud’hommes plus un boni;

      3.) Me placer en en procédure de sauvegarde sans nomination d’administrateur judiciaire. Un tel procédé va diligenter la caution d’une banque sur un emprunt fait pour la société fille auprès de ma holding. C’est un peu le cas 1, avec en plus une marque au fer rouge.

      En conclusion, je suis français, breton aussi, et j’aime mon pays. Mais je commence à préparer mon canot de sauvetage en dehors de l’espace Schengen et pas forcément vers des cieux pro-OTAN. J’ai encore des idées de Business à la cinquantaine, mais s’il vous plait, plus jamais avec un salarié français dans un tel contexte. Il est l’élite mais il est devenu tellement con, car devenu sourd à l’un des commandements issus de la révolution française à la suite du siècle des lumières qui s’affiche sur chaque fronton de nos mairies, la liberté. Une liberté qui s’arrête forcément là où commence celle des autres mais qui doit demeurer, dans le respect des contrats non pervertis et non par des effets d’éviction ou encore corporatistes et de corruption déguisée en bienfaiteur.

    • Croque-Mitaines

      28 mars 2017

      Juste pour préciser le commentaire intéressant de Norden,
      le jugement du CPH (conseil de Prud’hommes) est exécutoire sur neuf mois de salaire uniquement.

    • norden

      28 mars 2017

      C’est exact, mais c’est déjà un bras, alors que la chose n’est pas définitivement jugée sur le fond. Alors pourquoi privilégier d’emblée le sort de salariés qui partent au détriment de ceux qui restent, qui peuvent partir aussi si leur activité cesse à cause de ceux qui partent ?

    • Croque-Mitaines

      29 mars 2017

      Cher Norden,

      Tout d’abord, oui, je partage votre avis: l’organisation de la justice (son absence) est un rel problme.

      Toutefois, je me permets de prsenter mon point de vue concernant certains points que vous soulevez.

      > la chose n’est pas dfinitivement juge sur le fond

      Oui et non. On peut dplorer la forme et le fond de la premire instance, mais il y a eu un jugement de premire instance.

      Et, au contraire, c’est la cour d’appel qui jugera en droit, et qui jugera la forme et le fond du respect du droit. Les jurs du CPH ont jug selon leur propre vision, le fond, mais certainement pas la forme et le fond du droit dont ils ont une connaissance fort imparfaite (euphmisme).

      Aprs, on peut discuter de la procdure et de son besoin de rforme.

      Au contraire, le problme de ne pas tre excutoire incite faire appel systmatiquement ad vitam aeternam. Je pense au contraire que le jugement excutoire est une excellente chose.

      > pourquoi privilgier d’emble

      Ce n’est pas d’emble. Il y a eu un jugement.
      Et vous le dites vous-mme: vous tes pass en commission de dpartage. Ce qui prouve donc que les deux jurs issus des salaris ont vot en faveur des salaris et que les deux jurs issus des employeurs ont vot en faveur des employeurs.

      > pourquoi privilgier d’emble le sort de salaris qui partent au dtriment de ceux qui restent, qui peuvent partir aussi si leur activit cesse cause de ceux qui partent

      Il y a eu un jugement. C’est la rgle du jeu de la vie en socit de droit.

      Avec cette phrase, je ne sais pas si vous en tes conscient, mais vous remettez entirement l’organisation du systme en cause. Vous tes en train dire que il y a une chose suprieure la dcision de justice. Pourquoi pas. Mais dans ce cas, c’est une autre socit civile et une autre organisation de la socit civile.
      Deux choses:
      a. Soit vous estimez que le systme est bon (ou le moins mauvais) et que votre cas particulier est une injustice particulire.
      b. Soit vous estimez que le systme n’est pas le bon.

      Dans le deuxime cas, il faut changer le terrain du dbat. Votre cas particulier deviendrait un exemple.

      > Les 3 1res personnes que j’ai licenci (…) parmi elles un dlgu du personnel

      ?
      Vous virez un dlgu du personnel et vous vous tonnez que cette personne vous attaque aux prud’hommes?

      > sauf qu’il fallait payer fort cher chaque fois

      Normal. Rupture conventionnelle signifie gros chque.

      > 1.) Je vais m’asscher en terme de trsorerie personnelle pour liquider les 150 K

      Surtout pas. Prenez un bon avocat et faites durer la procdure le plus possible. L’huissier ne peut pas arriver demain votre porte. Il y a une procdure suivre. Ne dcaisser qu’en dernier recours.

      Le truc difficile l-dedans est bon avocat (dsol Mme Gave). Trouver un bon avocat, honnte et qui ne vous prend pas 5000 uniquement pour se prsenter en conciliation est la plus grosse gageure d’une telle procdure.

      > 3.) Me placer en en procdure de sauvegarde sans nomination d’administrateur judiciaire. Un tel procd va diligenter la caution d’une banque sur un emprunt fait pour la socit fille auprs de ma holding. C’est un peu le cas 1, avec en plus une marque au fer rouge.

      Mes connaissances sont un peu rouilles dans ce domaine, mais dposer le bilan (id est, passer en RJ) est une chance de repartir pour l’entreprise. Pour ce que je me souviens, RJ n’est pas la liquidation judiciaire et vous n’tes pas inscrit sur un fichier des mauvais franais. Pour ce que je m’en souviens, la premire tape de la RJ est de geler les sorties de trsorerie pour donner de l’air l’entreprise et de poursuivre l’exploitation, jusqu’ un retour de bonnes fortunes, et ce pour un temps limit. Si au bout de la priode l’entreprise a prouv sa viabilit, alors un plan d’apurement des dettes peut tre mis en place; sinon on passe l’tape suivante de la RJ. Mais, pour moi, dans mes souvenirs, dposer le bilan tait un acte positif de salvation.

      Je pense que vous pouvez procder une combinaison des deux. Prolongez la procdure autant que faire se peut, puis le jour o vous atteignez l’tape de l’huissier, vous dposez le bilan.

      (Je pense que vous en avez dj discut avec votre expert comptable et qu’il vous a conseill un avocat…?)

      Et essayez de discuter avec la partie adverse, et de leur proposer individuellement des compensations (dj fait j’imagine): contrairement ce que dit Mme Gave, les avocats oublient toujours de mentionner qu’un mauvais arrangement est toujours meilleur qu’un bon procs (curieux, n’est-ce pas?).

      > 2.) J’ai dmarch un acheteur potentiel de mon entreprise. Il reste en dfinir le prix : Reprise la valeur vnale d’immobilisations plus valorisation du fonds de commerce sur trois annes de profits futurs, sans IS au vu des pertes cumules prcdemment. Un prix raisonnable qui va me permettre de rsoudre un Pacte d’actionnaires qui va prvoir mon solde de la facture Prud’hommes plus un boni;

      Cela me parat un prix honnte (sur le principe; reste voir les chiffres).

      Entre ces deux options, c’est une question d’apptence: (i) s’emmerder avec une telle entreprise, (ii) voir si vous pensez faire mieux que ce prix propos, etc.

      > En conclusion, je suis franais, breton aussi, et j’aime mon pays. Mais je commence prparer mon canot de sauvetage en dehors de l’espace Schengen et pas forcment vers des cieux pro-OTAN. J’ai encore des ides de Business la cinquantaine, mais s’il vous plait, plus jamais avec un salari franais dans un tel contexte. Il est l’lite

      Je suis dans l’ensemble en accord avec vous.

      C’est, nouveau, une question d’apptence.

      Et aussi, une vritable question de fond: c’est quoi la solution?
      Aujourd’hui, notre pays meurt. Doit-on mourir avec lui?

      Personnellement, je ne le crois pas. Mort, on ne peut plus rien faire. Vivant, nous pouvons rester franais dans notre me. La solution de l’expatriation a mes faveurs.

      Et, en s’expatriant, on peut redonner un futur aux ntres. Et on peut nouveau accumuler du capital. Promouvoir ses ides. Vivre nouveau. Et faire vivre la France hors de France. Lui trouver des solutions hors de France. La France est une rgion de l’me et de l’esprit. La France peut survivre avec nous. l’tranger, nous pouvons continuer vivre, faire la France, et, pour retrouver la terre de nos racines, nous pourrons faire comme les juifs autrefois: les racheter au fur et mesure.

      De faon gnrale, sur la relation employ-employeur, le problme n’est-il pas au contraire la sur-rglementation (sans compter l’instabilit permanente de cette rglementation) qui empche une discussion sereine entre les diffrentes parties?
      Tout est absurde l-dedans dans cette rglementation. Vous plaignez du sur-pouvoir des employs. De l’autre ct, si il existe un licenciement pour faute de l’employ, il n’existe pas de dmission pour faute de l’employeur. Cette sur-rglementation dtruit toute fluidit, flexibilit, liquidit du march du travail (si on peut encore appeler a un march). Embaucher quelqu’un est un norme risque; idem de tenter de changer d’employeur. Et cela cre une ambiance hypocrite et dltre, puisque au lieu de fonctionner en quipe, que cela soit un gain pour chacune des deux parties, c’est devenu un jeu o chacun ment, dguise ses vritables intentions (gnralement parfaitement avouables, logiques et naturelles), et essaye de tirer son profit sans considration pour autrui. Comme toujours, cette sur-rglmentation a engendr la pnurie et augment le risque de chacune des parties.
      Question idiote: comment retrouver une relation employ-employeur saine? Repenser la rglementation (rgime haricots verts!). Si un employeur peut se sparer ad nutum et de faon discrtionnaire et arbitraire d’un employ, alors l’employeur n’aura plus peur d’embaucher et de tester un employ; il pourra alors, de la mme faon, employer une personne ad nutum. Le march du travail redevient un authentique march, avec de la liquidit. De mme, si un employ souhaite quitter son travail pour x raisons (qui ne nous regardent pas), il doit pouvoir le faire.

      En outre, autre consquence de l’illiquidit du march du travail: une allocation sous-optimale du capital. Car l’information ne se cre pas propos de la qualit d’une personne. L’allocation optimale du capital se fait par essai-erreur, processus qui est tu par la non-liquidit du march du travail.

      En outre, en plus d’tre sr de ne pas recruter une bonne personne, le processus de recrutement s’allonge, cote plus cher, et les entreprises ne voulant pas prendre de risque, n’embauchent que des personnes qui sont dans la norme, qui sont standardises, qui cochent les cases. Ce qui ostracise de faon irrversible les personnes diffrentes, et en plus qui produit des entreprises sans personnalit, dont tous les lments sont des personnes molles, lisses, sans caractre, interchangeables, et qui sont toutes des clones les unes des autres. Et dont le but dans la vie est de copier les autres, ceux qui font autorit, pour pouvoir dire ensuite ce n’est pas ma faute – j’ai suivi la mthode X qui est reconnue et qui fait autorit. Et aprs on s’tonne d’avoir un comportement moutonnier et d’une augmentation des risques systmiques… Et surtout, comment voulez-vous avoir de la cration de valeur sans une personne anormale? (Et oui, par essence, une personne fle a gnralement du caractre, a une personnalit, et n’est pas manageable…)
      Et cette slection uniforme des personnes a une autre consquence: elle est une continuation de la promotion d’une organisation verticale de la socit civile au lieu d’une organisation horizontale.

      Encore une fois, ce qui est vraiment tonnant est le fait que la France soit encore debout.

  • jeanluc

    27 mars 2017

    Les oblig asiatiques en monnaie locale ,on les garde?

    Répondre
    • Charles Gave

      27 mars 2017

      On les garde
      Plutot deux fois qu’une
      Si la bourse de Paris se vautre, on pourra les vendre pour racheter des actions françaises
      cg

    • Alf

      27 mars 2017

      Cher Jean-Luc,

      J’avais pas trouvé de véhicule satisfaisant pour acheter des obligations asiatiques en monnaies locales (ETF ou autres Sivan ou OPCVM). Comment avez vous fait cet investissement? Merci par avance.
      A.

  • Yann

    27 mars 2017

    Merci Charles. Et quid de la valeur des actions françaises en cas de retour au franc.
    Est-ce qu’elles ne perdraient pas une part importante de leur valeur du fait de la dévaluation ?

    Répondre
    • idlibertes

      27 mars 2017

      Si une action à une valeur intraseque qui représente dans l’ absolu une part de l’ actif d une société donnée , il me semble que la contrepartie monétaire reste juste une écriture . Vous n’ avez pas de perte de VALEUR . Vous avez juste un appréciation monétaire différente . Enfin , il me semble

    • Charles Gave

      27 mars 2017

      Je vais vous donner un exemple. La HSBC est cotée sur les marches de HK, de Londres et de NY.
      Quand la livre a baissé, le cours de la HSBC est resté stable en dollar de HK et en dollar Américain et est monté en livre sterling
      Si une société française devient trop peu chere a Paris en francs, alors elle sera l’objet d’une OPA immédiatement
      CG

  • Yann

    27 mars 2017

    Et quid de la dévaluation ?

    Charles, je souscris à ce que vous expliquez mais une chose m’échappe. Imaginez que j’achète des actions françaises en € à l’occasion d’une prochaine correction, puis que l’on repasse au Franc, ce qui impliquerait une dévaluation de sa valeur d’au moins 20% par rapport au cours actuel de l’€.
    De ce fait, mes actions françaises perdraient mécaniquement 20% (voire plus) de leur valeur.

    En tenez vous compte dans votre réflexion ?

    Répondre
    • idlibertes

      27 mars 2017

      Mais la valeur d une action , si elle est libellée en unité monétaire , est intraseque à la société en question . Cela n’ à rien à voir avec votre unité de valeur monétaire .

      Vous achetez une action l Oréal , elle côte bien parce que l Oréal à un bon bilan il me semble , et non pas parce que l euro aurait performe face au dollar . Une action est un actif . Que la représentation monétaire soit de 10 ou de 100 est un autre sujet il me semble .

    • Charles Gave

      27 mars 2017

      Chers lecteurs,
      Pour une action internationale, absolument pas
      Prenons une société française qui aurait 100 % de son CA à l’étranger et tous ses coûts dont son siège social en France. Imaginons que ces coûts soient de 90 % du CA pour une marge brute de 10
      Si le franc se casse la figure de 20 %. le chiffre d’affaires devient 120 tandis que les coûts restent a 100′
      Le cours doit monter d’au moins 20 % , ce qui veut dire que rien n’a change pour l’actionnaire
      cg

    • Yann

      27 mars 2017

      Merci beaucoup pour vos précisions ainsi que la pédagogie dont vous faites preuve. C’est vraiment très appréciable.

      Même si vous avez raison et que je comprends bien votre raisonnement, cela signifie qu’il y aura tout de même, en cas de retour au franc, une période de flottement avant que les actions ne se ré-apprécient pour revenir à leur « véritable » valeur.

    • bibi033

      27 mars 2017

      On prend le cas de L’Oreal dont la capitalisation est 100 milliards d’euros.
      Elle fait environ 95% de ses profits hors de France, et produit à 90% hors de France.

      Que va changer pour L’Oreal le fait que la France revienne au franc pratiquement rien donc elle sera toujours capitaliser à la même valeur mais dans une unité monétaire différente de l’euro.

      Si le cours de la monnaie dans la quelle est côté l’action est dévaluée le cours montera a peu près d’autant car sa capitalisation ne sera que très peu affectée par les péripéties franco-française.

    • bibi

      27 mars 2017

      J’ai comme un petit problème :
      « Si le franc se casse la figure de 20 %. le chiffre d’affaires devient 120 tandis que les coûts restent a 100. »

      Les pourcentages et la règle Troie (à cause du cheval à l’intérieur) c’est méchant même nos énarques ne les maitrisent pas, mais sauf erreur de ma part.
      Si le Franc perd 20% alors ça veut dire que je peux acheter 0,8€ avec 1FRF mais qu’avec 1€ je peux acheter 1,25FRF.

      Alors : Si le franc se casse la figure de 20 %. le chiffre d’affaires devient 125 (et non 120) tandis que les coûts restent a 100.

      Le cours doit monter d’au moins 25% (et non 20), ce qui veut dire que rien n’a change pour l’actionnaire

      Si le cours était à 100€ lors du passage au FRF à 1 pour 1 et baisse de 20% du FRF par rapport à l’euro, le cour de bourse doit passer à 125FRF (car 125*0.8=100)

    • jeapy

      28 mars 2017

      bibi a raison.

      je pense qu’on peut être plus précis et distinguer 2 cas d’entreprises internationales :

      1) 100% CA extérieur, coûts 100% étrangers, comme bibi
      2) 100% CA extérieur, coûts 100% nationaux, comme charles ?

      Il est probablement plus facile de raisonner en dollars et FRF
      Initialement : 1 FRF = 1 USD
      CA = 100 USD, coûts = 90 USD, profits = 10

      Ensuite : 1 FRF = 0.8 USD

      1)le cas 1 a été couvert par bibi
      pour une entreprises price taker
      CA en FRF = 100/0.8 = 125 FRF
      Coûts en FRF = 90/0.8 = 112.5
      Donc profits = 125 -112.5 = 12.5 FRF = 12.5*0.8 USD = 10 USD
      Dans ce cas rien ne change en USD car les coûts augmentent de manière symétrique au CA
      2) le cas 2 est je pense celui que charles a en tête
      pour une entreprises price taker
      CA en FRF = 100/0.8 = 125 FRF
      Coûts en FRF = 90 (stable modulo bien sûr l’inflation des intrants)
      Donc profits = 125 -90= 35 FRF = 35*0.8 USD = 28 USD
      Les profits augmentent de 180% dans mon cas.
      La hausse des profits est fonction du niveau de marge : plus celle-ci est faible, plus l’accroissement dû à la baisse du change est importante.
      On en déduit qu’il faut acheter des entreprises exportatrices, aux coûts locaux et à marge réduite.
      bon stock picking.

    • Franck

      2 avril 2017

      Bonjour,

      cela serait un problème pour des obligations mais non pour des actions françaises (investie à l’étranger de surcroit).
      D’ailleurs je vais me permettre de dire une énorme bêtise !!! mais je l’a dis quand même:
      Une sortie de l’euro devrait permettre au détenteur d’obligations Allemandes de faire un profit une plus value grâce à la hausse du Deutsmark qui s’en suivrait.
      C’est probablement une bêtise puisque s’il y a faillite de la France ou de l’Italie suite à la hausse des taux d’interets sur les obligations Françaises et Italiennes (Mais draghi est toujours là) J’imagine que ce serait un gros problème pour les banques Allemandes et l’Etat Allemand qui sont en excédants vis à vis de ces pays d’Europe du sud avec lesquelles l’Allemagne a passé son temps à vendre ses produits créant ainsi un déséquilibre dans les bilans. D’ailleurs de la même manière que peut l’être la Chine vis à vis des USA (quoique de moins en moins), mais à la grosse différence que les USA ont le dollar et que la Chine ne risque pas de faire faillite ce qui est possible concernant la France.

  • Kiwixar

    27 mars 2017

    Si le DEM monte de 30% par rapport au FRF, ça vaut le coup d’acheter des obligations allemandes, même à ytm négatif.

    Répondre
    • Kiwixar

      27 mars 2017

      (acheter AVANT l’explosion de l’euro, je veux dire)

    • idlibertes

      27 mars 2017

      Non

    • Charles Gave

      27 mars 2017

      Caramba !
      Mon chiffre d’affaire est de 1m euro
      Le nouveau franc passe a 0.80 euro
      Mon chiffre d’affaires en ff devient

    • Kiwixar

      28 mars 2017

      Quelque chose doit m’échapper. A l’éclatement de l’euro, les devises seront converties à 1/1 puis dériveront, de l’ordre de +30% pour le mark, stable pour le franc, et baisse pour la lire et autres. Si j’achète aujourd’hui 1000 euros d’obligations allemandes à 10 ans, j’aurai à maturité 1000 marks, qui vaudront après conversion 1300 francs. C’est pas si mal, il me semble, et avec peu (?) de risques (défaut d’entreprises allemandes? de l’Etat allemand?), par rapport à un marché actions françaises qui sera secoué, surtout si on prend en compte un ralentissement économique lié aux problèmes énergétiques.

    • idlibertes

      28 mars 2017

      Bonjour ,

      C’ est un avis . Ce n’ est pas la position de Charles Gave mais peut être est il trop conservateur ? Il n’ a jamais été bullish. Chacun sa prise de risque ….

    • jeanpy

      28 mars 2017

      ou vous pouvez faire un long obligations souveraines allemandes/short DAX.
      En passant, on peut faire la même chose (dans le sens inverse) pour la France: long CAC/short OAT

    • bibi

      28 mars 2017

      Je doute fortement que si vous achetez des obligations allemandes en euro celle-ci vous remboursera en véritable DM.
      Si l’euro explose les états renégocieront leurs dettes souveraines émises en euro avec leurs créanciers, je ne vois pas pourquoi l’Allemagne accepterait que ses dettes libellées en euro soient converties à 1 pour 1 en DM.
      Vu les volumes de dettes souveraines de l’Allemagne elle tient ses créanciers par les lucioles, car étant en excédant budgétaire primaire (hors intérêt de la dette) elle peut faire défaut.

  • Smith

    27 mars 2017

    Bonjour, cet article est dupliqué (nombreuses redites). Est ce la version finale qui a été mise en ligne? Par ailleurs, analyse très intéressante, et donner deux ou trois valeurs pour illustrer le propos aurait été bienvenu.

    Répondre
    • idlibertes

      27 mars 2017

      Air liquide

    • candide

      27 mars 2017

      Bonjour,

      j’allais poser la même question. Dans notre beau pays, la connivence étant plutôt la règle que l’exception, les valeurs intéressantes et exemptes de cette tare ne sont pas si simple à débusquer. On peut exclure le BTP, les télecoms et les valeurs financières.
      Vous citez Air Liquide et L’Oréal. Quid de Total, Sanofi ou Saint-Gobain ?

    • Charles Gave

      27 mars 2017

      1.25 million de francs
      Voila ce que c’est d’écrire trop vite !
      On écrit des bêtises

  • nolife

    27 mars 2017

    Bonjour, le CAC 40 peut-il augmenter alors que le S&P 500 « corrige » ?

    L’autre jour, la baisse des marchés américains a plombé les bourses européennes.

    Répondre
  • Karizoc

    27 mars 2017

    Je crois que la victoire de Ferrari sur Mercedes (Formule 1 ce weekend) est le signe que tout va dans ce sens …
    😉

    Répondre
    • nolife

      27 mars 2017

      Avec un pilote allemand !

  • Gerhom

    27 mars 2017

    Oui effectivement, le texte apparaît à 2 reprises.
    Ceci étant dit, et n’ayant aucune compétence dans ce domaine (je viens de l’industrie), une chose m’interpelle:

    Vous dites: « les sociétés allemandes produisent et vendent à partir du territoire allemand, et la réapparition d’un DM en forte hausse ferait s’écrouler leurs profits comme jamais. La bourse allemande sera certainement la plus touchée si l’euro venait à disparaître. »

    Comment arrivez-vous à cette déduction ? En considérant que les produits Allemands vont coûter trop cher ? (En tout cas pour les Pays dont leur monnaie se verra déprécier par rapport au DM), et donc ils verront leurs ventes s’effondrer ? En tout cas, c’est comme cela que je l’interprète, peut-être suis-je à côté.

    Les inputs achetés à l’étranger leurs coûteront également moins cher, ils arriveront certainement à réduire le prix final de leurs produits tout en conservant leur marge. Non ?

    Article très intéressant comme toujours, analyse pertinente, même si j’ai quelques difficultés à comprendre le fond de votre raisonnement sur le point évoqué ci-dessus.

    En vous souhaitant une agréable journée.

    Répondre
    • jeanpy

      28 mars 2017

      vous avez raison.
      cela dépend de l’effet taille relatif des inputs allemands (coûts salariaux vs imports).
      charles fait implicitement le raisonnement que c’est l’effet salaires locaux qui l’emporte (cela me semble raisonnable)

  • sémaphore

    27 mars 2017

    Dès la première lecture, nous avons compris votre raisonnement, Charles. Ce n’est pas utile de le répliquer immédiatement… 😉

    Répondre
  • gkabelaan

    27 mars 2017

    2 articles pour le prix d’un ?! Décidément, cette élection présidentielle nous met tous sens dessus dessous… 🙂

    Répondre

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