30 septembre, 2019

Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes

Les économies de ce que l’on appelait il y a peu les pays du monde libre ne vont pas bien, pas bien du tout. Et tout un chacun de se lamenter et d’espérer l’émergence d’un « nouveau Keynes « dont les analyses « nouvelles » permettraient de retrouver le chemin de la croissance. 

Quelle foutaise !

Dans le papier de cette semaine, je vais montrer que ce qui est à l’origine de la stagnation actuelle, c’est simplement que nos gouvernements suivent des politiques débiles qui sont à l’origine directe de l’appauvrissement qui nous frappe.

Ces erreurs sont au nombre de trois.

Première erreur : Croire que des taux d’intérêts bas favorisent la croissance économique.

Que le lecteur veuille bien regarder le graphique suivant qui montre que quand les taux sont trop bas, trop longtemps, (périodes hachurées en vert), croissance économique et productivité du travail s’écroulent deux ans après.

Eh oui !  Des taux trop bas engendrent la stagnation. Pourquoi ? Tout simplement parce que des taux trop bas permettent à ceux qui ont des actifs (les riches) de s’endetter pour acheter des actifs existants (immobilier, sociétés existantes), dont bien sur les prix montent.  Et les riches deviennent plus riches. Et comme plus personne n’investit dans des actifs nouveaux (trop risqués), le stock de capital stagne ou baisse et donc la productivité du travail s’écroule et les pauvres, qui n’ont que leur force de travail à vendre s’appauvrissent. Et l’économie voit son taux de croissance s’écrouler, parce que le capital, ce bien rare entre tous que nous avons hérité de nos parents est gaspillé  tandis que des démagogues sont élus partout, à juste titre.

 L’euthanasie du rentier chère à ce bon monsieur Keynes est une imbécillité.

Mais les taux bas favorisent aussi la croissance de l’état dans le PIB. A taux zéro, financer le déficit budgétaire ne coute rien ce qui revient à confier les clefs de la cave a un sommelier alcoolique, car chacun sait que plus le poids de l’état augmente, plus la croissance ralentit. Ce qui nous amène à la deuxième erreur.

Deuxième erreur : La croissance des dépenses de l’état empêche les recessions. 

En fait, c’est exactement le contraire, comme en témoigne le graphique suivant, en prenant cette fois ci la Grande-Bretagne comme exemple.

Quand la ligne rouge (échelle de gauche) baisse, cela veut dire que le poids de l’état dans l’économie augmente par des nationalisations, des embauches de fonctionnaires etc. etc.  A chaque fois, et deux ans plus tard en moyenne, la croissance structurelle de l’économie sur 7 ans se met à baisser et cela dure tant que le poids de l’état dans l’économie ne se remet pas baisser. 

Il faut noter qu’en Grande-Bretagne, ces hausses et ces baisses correspondent exactement au cycle politique. Quand les conservateurs sont au pouvoir, ils font baisser le poids de l’état dans l’économie et l’inverse est vrai quand ce sont les socialistes. En France, hélas, que la gauche ou la droite ait été au pouvoir ne change strictement rien a la hausse perpétuelle du poids de l’état.

Explication : Le capitalisme est un système Darwinien, les mauvais disparaissent parce qu’ils font un piètre usage du capital et en sont donc privés, sauf bien entendu s’ils sont financés par des fonds publics. Dans ce cas, ils continuent à détruire du capital (encore une fois, ce bien rare entre tous) et donc la quantité de capital disponible décroît, et comme la quantité de capital qui pourrait être investi chaque année décroît, les investissements rentables (c’est-à-dire ceux qui font croitre la masse de capital) diminuent et donc la productivité du travail baisse et tout le monde est appauvri.

Il ne peut pas en être autrement

Comme le lecteur peut le voir, mettre les taux trop bas c’est autoriser le secteur privé à diriger le capital vers des actifs spéculatifs plutôt que productifs et donc la croissance s’écroule. De même, permettre à l’état d’emprunter pour dépenser dans des activités non rentables, c’est garantir que le stock de capital dont l’économie dispose va baisser (une activité nationalisée ne faisant jamais faillite) et donc encore une fois, la croissance structurelle ne peut que baisser puisque le stock de capital baisse.

Venons- en au troisième point qu’il me faut démontrer. 

Troisième erreur : le blocage des prix par un Etat engendre toujours des désastres. 

Pour que ses activités se développent, un entrepreneur a certes besoin de capital et de travail mais surtout d’informations. D’où lui viennent ces informations ? Du système des prix et de nulle part ailleurs. Et donc si le gouvernement bloque les prix, il se retrouve comme un marin sans boussole, perdu, et ne peut prendre de décisions. Or tous les prix viennent de deux prix.  Le premier, qui détermine le rapport avec le TEMPS par le mécanisme de l’escompte et qui donc me permet de savoir combien je dois épargner et combien je dois dépenser c’est le taux d’intérêt dont je viens de montrer qu’il était totalement manipulé par les pouvoirs publics et donc faux. Le second, le taux de change entre ma monnaie et celle de mes concurrents à l’étranger détermine mes rapports avec l’espace et m’indique là où je dois produire et là où je dois vendre ma production. Et bien entendu, dans la zone Euro, nous avons décidé de bloquer ce prix également et en voici le résultat pour les productions industrielles françaises et allemandes.

Comme la productivité du travail était plus élevé et le cout du capital plus bas en Allemagne, pour que les entrepreneurs français s’en sortent, il fallait que le franc français dévalue de temps en temps pour compenser cet avantage concurrentiel (le DM montant contre le Franc, ligne rouge). Ce qui fût fait régulièrement. Arrive monsieur Trichet qui fut à l’économie française ce que Gamelin fut à l’armée française en Juin 1940, et notre génie, dans une stratégie digne de la Ligne Maginot, de bloquer le cours du franc français contre le DM avant que de les faire rentrer avec la Lire la peseta etc. dans le Frankenstein financier que constitue l’Euro. Et les économies française, italienne, grecque, espagnole de s’écrouler et l’Allemagne de prospérer, avant que de s’effondrer. Car l’Allemagne, à cause de sa monnaie sous-évaluée, a automatiquement récupéré une grande partie de la production automobile de la région et s’est spécialisée de plus en plus dans ce produit dont de moins en moins des personnes ont besoin et qui est l’objet d’une attaque en règle des verts.  Les allemands se retrouvent donc à être les meilleurs à faire des voitures, ce qui n’a plus aucun intérêt, et du coup, leur économie commence à s’écrouler puisque le capital a eu un faux cout et a été attribué en fonction de faux prix, taux d’intérêts et taux de change étant faux. Pauvre Allemagne qui après vingt ans de vaches grasses entre dans le temps des vaches maigres

Conclusion

Résumons-nous : La croissance économique vient d’une utilisation « darwinienne » du stock de capital dont un pays dispose à un moment donné (et qui n’a rien à voir avec le stock de monnaie). Les Keynésiens qui nous gouvernent pensent qu’en faussant artificiellement les prix du capital (taux de change, taux d’intérêts) et en en confiant une partie de plus en plus grande a l’Etat, le stock de capital montera, ce qui est le propre d’une pensée magique et non scientifique

Dans le fond et comme je l’ai écrit il y a vingt ans dans mon premier livre (qui n’a pas pris une ride), nous sommes des Lions menés par des Anes.

Explication de ce paradoxe.

Schumpeter disait que le capitalisme avait permis un développement extraordinaire de l’éducation, mais que ce développement amènerait à l’émergence d’une classe de faux intellectuels aigris et que ces gens prendraient le contrôle du système politique pour empêcher la création destructrice d’avoir lieu.  Et in continuait en disant que cette réalité amènerait à un recul économique sans précèdent et à une perte des libertés politiques.

Et tout se passe comme prévu par ce grand esprit. Le premier de ces intellectuels pensant faux fut Keynes, et pensant faux, comme tous les faux prophètes (Marx est un autre exemple), il a eu une postérité innombrable qui sévit aujourd’hui dans tous les gouvernements et toutes les banques centrales. 

Comme prévu par Schumpeter, ils sont en train de détruire nos économies et quant à nos libertés politiques, elles ne se portent guère mieux que nos économies.  Tout cela est normal puisque le Keynésianisme est au Marxisme ce que le Coca-Light est au Coca -Zéro, une croyance que la technocratie marche.

Il ne faut pas réinventer Keynes, il faut juste s’en débarrasser et cesser de penser de travers. 

Il faut faire tomber le mur du Keynésianisme comme l’on a fait tomber le mur du Marxisme.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

41 Commentaires

Répondre à Arlette Ferrand

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  • lecteur

    23 juillet 2021

    Il fait ce qu’il veut et on n’admirera jamais de façon suffisante sa volonté .
    Une bonne chose à faire et de souhaiter que sa contemplation soit acceptée .

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  • Alain VERGNAUD

    18 novembre 2019

    Y’ a t’il une solution miracle en économie ? Le communisme n’a pas marché mais le capitalisme a eu aussi ses crises destructrices et semble produire à l’échelle planétaire des poches de pauvreté. Certes le capitalisme rebondit mais celame fait penser à une belle forêt qui brûle après une sécheresse pour reverdir ensuite. le problème c’est que les arbres c’est nous. Ne faites pas de moi après ces mots un adepte du socialisme, j’exerce ma faculté de doute.
    N’y a t’il pas un minimum de régulation à établir et d’abord concernant les infrastructures et le service public. EDF marchait beaucoup mieux avant qu’on ne se même de libéraliser le secteur.
    Du haut de mon ignorance crasse, j’ose une hypothèse : les acteurs économiques sont partagés entre une éthique de la production et une éthique du pouvoir. le producteur quel que soit son niveau a pour volonté de produire des richesses l’homme de pouvoir veut s’approprier celles qui existent quitte à les détruire. la bonne économie est celle qui favorise le producteur mais c’est un équilibre à rechercher en permanence selon le moment historique et la culture des peuples.

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  • Bilal

    14 octobre 2019

    Merci pour cet article.

    Mr Gave j’ai une question assez simple : Pourquoi les taux négatifs qui sont une aberration monumentale, au même titre que l’usure d’ailleur ( mais cela est une autre histoire) ne sont ils pas tout simplement interdit pour tous ?

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  • MichelC

    1 octobre 2019

    Parfaitement exact, hélas.

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  • Dalla Vecchia Luigi

    1 octobre 2019

    Il me semble (j’ai entendu dire) que Keynes était un « classique » (donc du côté des « adam smith ») qui ne concevait pas les solutions de relance comme étant économiquement optimales, mais comme un palliatif censé permettre au peuple de souffrir la crise sans trop d’extinction de masse… Car le problème selon lui c’est qu’en cas de crise trop grave, le marché n’est plus en capacité de « s’épurer » dans un laps de temps humainement acceptable et qu’on ne peut pas sacrifier 2 générations en leur disant que le marché se remettra de lui-même dans un siècle…
    Il a préconisé certaines solutions apocryphes seulement en cas de force majeure et comme toute magie, elle contient son lot d’effets secondaires dont il n’a jamais minimisé la réalité. Aussi semble-t-il, a-t-il précisé qu’à utiliser ce genre d’outil, il fallait ne pas se « louper » et donc ce n’est pas le genre de solutions à mettre entre toutes les mains. Il faut apparemment bien jauger les équilibres macros et les grands agrégats, en n’en omettant aucun (comme celui de l’énergie par exemple) pour surtout ne pas sous-dimensionner, ni surdimensionner, ce qui est entrepris pour en espérer un retour sur investissement (venant combler de la dette). Cela rejoint votre critique des élites : il faut se penser avec une boule de cristal…
    Le problème n’est-il pas que les politiques ont fait du keynésianisme à tout va, pour passer des échéances électorales en masquant par un terme savant keynésianisme , ce qui n’était que prévarication et électoralisme. Ils ont fait d’une chimiothérapie, une universelle panacée sans se soucier des effets pervers, ni même se soucier des postulats à mettre en oeuvre.
    J’aimerais que vous rappeliez (s’il vous plait, et si vous avez le temps) les fondamentaux du keynésianisme, hors de ce que les politiques en ont fait …

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  • cedric

    1 octobre 2019

    bonjour,

    je ne comprends pas pourquoi vous ne prenez pas l exemple du Japon, roi des taux bas et du rachat d actif.

    je suis d accord avec certains sur le site. ils ne peuvent plus remonter les taux.

    Après seront ils un jour obliger de les monter et de déclencher (remontée des matières premières?) une explosion obligataire et immobilier …suivi d une hyper inflation

    le Japon arrive à maintenir les taux depuis 30 ans, donc…

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  • Luc

    1 octobre 2019

    Tout ceci est vrai et meme connu dans les grandes lignes
    Simplement le fait est que les polticiens n’ont plus le choix, si les taux EUR remontent trop, tout la baraque UE et EUR saute et ca ils veulent eviter a tout prix. Donc Mr Draghi achete a tour des bras des obligations europeennnes, pour faire baisser les taux. L’independance de la BCE est un mot creux qui n’a plus aucun sens actuellement
    La France emprunte a taux engatif a dix ans actuellement, cela refle-t-il l’etat des finances publiques francaises et le risque de defaut de la France sur sa dette ?
    Par ailleurs l’EUR est une construction politique (ainsi que l’UE , on l’oublie trop souvent, destinée a eviter la guerre sur le continent entre autre franco-allemandes, une constante de l’histoire), et par ailleurs plus aucun economiste europeen de quelque origine ne croit dans l’EUR, il faudrait le signaler.
    Mais aucun mecanisme de sortie de l’EUR n’a aussi été prevu par ces genies de polliticiens…

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  • Aria

    1 octobre 2019

    Le taux d’interet est nas car ils ne peuvent plus faire autrement. L’actuelle grosse masse de sociétés zombies entrainera une vague de faillite.

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    • PHILIPPE LE BEL

      1 octobre 2019

      L’URSS a mis plus de 70 ans pour tomber…
      Nous sommes dans une pyramide de PONZI.

  • Dominique

    30 septembre 2019

    On comprend que vous utilisez l’économie britannique pour nous faire comprendre les mécanismes monétaires sains, la GB étant hors la zône euro.

    Vos demonstrations feront des Français dits moyens d’excellents économistes lorsque vous pourrez leur montrer vos croquis. C’est tellement puissant un bon croquis que cela détruira les bourrages de crânes 24×24 des médias dominants.

    L’excellent Jacques Garello explique de la même manière simple et percutante le  » libéralisme  » en 20 toutes petites leçons :

    http://www.libres.org/connaissance-du-liberalisme.html

    Des hommes comme vous deux, et quelques autres feront tomber les constructions du bourrage de crânes lorsque vous aurez un media internet qui vous accueillera.

    Mais un média quotidien conservateur et chretien. Il n’ y en a qu’un en France, reste à le convaincre que le  » bon  » libéralisme au sens française n’est pas le  » libéralisme finacncier des mondialistes  »

    Ce ci doit vous êtes possible – en vous y mettant à deux ou plusieurs – surtout en faisant lire  » Jésus-Christ ce libéral  » au comité de Rédaction de ce quotidien de droite et catholique. Il devrait répondre  » présent  » 🙂 et vous ouvrir alors leurs colonnes

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    • Tikouk

      7 novembre 2019

      Catholique romaine= premier mondialisme.

  • Dinia

    30 septembre 2019

    Bonjour à tous,

    Papier très intéressant (un peu comme d’habitude). J’ai pas mal réfléchit sur cette histoire de taux d’intérêts négatifs : voici mon analyse (pour ceux que ça intéresse)

    1 Taux positif veut dire : je te prêtes 10, tu me rend 10 plus un petit bonus. Le préteur est rémunéré.

    2 Taux zéro : je te prêtes 10 tu me rends 10.

    3 Taux négatifs veut dire: je te prêtes 10, tu me rends 10 et je te payes un petit bonus. Le prêteur est aussi rémunérateur.

    – Dans le premier cas : le prêteur gagne de l’argent. Soit car on considère qu’il prend un risque et qu’il en est rémunéré. Soit car il détient une ressource rare (l’argent) qui a un prix et que ce prix est positif. Je tends pour la seconde raison.

    – Dans le second cas : le prêteur ne dégage aucun bénéfice, il rend un service sans contrepartie. Pourtant le risque est bien présent. Donc il y a possibilité de taux nul et de présence de risque. Ce qui prouve bien que le taux d’intérêt ne rémunère pas la prise de risque.

    – Dans le troisième cas le prêteur paye pour prêter son argent!
    Le risque est présent (dans toute transaction de cette nature)
    Encore une fois; cela prouve que le taux d’intérêt ne rémunère pas le risque! Sinon nous n’aurions pas de taux négatif et LE RISQUE N’EST PAS PRÊT DE DISPARAÎTRE!
    Ce qui est intéressant c’est que le prix de la ressource en question; qui est l’argent; est négatif. Comment l’interpréter? Selon moi si le prix d’une monnaie est négatif, c’est que cette monnaie ne vaut pas grand chose. Soit car elle est trop abondante (côté offre –> banque centrale), ou alors parce qu’il n’y a plus assez de confiance placée en elle (côté demande).

    Tout ça pour dire que nous utilisons aujourd’hui une monnaie qui est à l’agonie. La preuve en est : l’existence d’un taux d’intérêt négatif!

    A mon avis il serait sage d’acheter un peu d’or, histoire d’être protégé lorsque le système s’écroulera…

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    • Scardanelli

      1 octobre 2019

      Si on part de l’hypothèse qu’un taux d’intérêt est une mesure de l’incertitude du futur, il y a de quoi s’étonner que nous connaissions des taux négatifs ; le futur étant supposé moins certain que le présent.
      Pour trouver un élément de réponse il faut se demander entre qui et qui s’appliquent des taux négatifs. Sûrement pas entre les agences bancaires de quartier et leurs clients, lesquels se font matraquer au moindre découvert.
      Ces taux négatifs s’appliquent de la BCE vers les grandes banques. Comme l’argent prêté par la BCE sort du néant, il n’y a rien d’étonnant à ce que son entrée, dans un monde futur mais réel, ait un coût. Rien d’étonnant non plus à ce que cet argent ait tendance à retourner vers le néant dont il est sorti.
      Pour s’en convaincre on peut évoquer le Cartel de Medellín.
      Les consommateurs payaient en cash. Combien ? À quelle fréquence ? Sous quelles garanties ? Toutes questions qui rendaient le présent bien incertain… Déposer ce cash dans une banque revenait de facto à faire un prêt à cette banque. Le dépôt reconnu par la banque était bien moindre que les quantités de cash récoltées. C’est bien la preuve que le futur officialisé était plus certain que le présent.
      Face aux incertitudes du présent, quoi de plus simple, de plus fixe, de plus certain que le futur d’un narco-trafiquant ?
      En vérifiant sa comptabilité le soir, il doit faire l’amer constat que tous les prêts qu’il accorde sont à taux négatif.

  • Arlette Ferrand

    30 septembre 2019

    Concernant le saute-ruisseau
    Erratum
    Le pluriel: les saute-ruisseaux
    Juste pour qualifier les fonctionnaires de Bruxelles
    Ni élus ni virables

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  • PHILIPPE LE BEL

    30 septembre 2019

    Bonjour !
    Les taux bas s’expliquent par l’endettement massif de divers acteurs publics, dont les Etats.
    Les particuliers et les entreprises eux aussi se sont endettés.
    Personne ne peut supporter une remontée des taux, sauf si les revenus augmentent autant voir plus, mais je ne vois pas comment.
    Ne va-t-on pas avoir une forme de jubilé à un moment ou un autre ? Le rachat des dettes par les banques centrales n’en est il pas une forme lancinante et silencieuse au final ?

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  • Aria

    30 septembre 2019

    Cher Mr Gave,
    Vous parlez souvent des effets de l’immigration sans parler des causes !! On ne vous a pas bcp entendu quand, par exemple, la France decidait de bombarder la Syrie Lybie… pour les sauver et leur donner cette sainte democratie utopique dont nous parle Macron et les europeistes.
    Vous nous dites qu’ils se tapent sur la gueule en Irak et tout autre pays musulmans. Vous dites aussi qu’il y a probablement plus de petrole conventionnel en Irak qu’en Arabie Saoudite.
    Pourtant, vous admettez une crise des energies fossiles. Mais vous ne faites aucun rapprochement avec les catastrophes humanitaire dans ces pays.
    Aucun rapprochement non plus avec le financement de la dette en dollars par ces memes pays. Vous nous parlez pourtant de privileges imperial de ce dernier.
    Vous nous parlez souvent des boulets immigrés de confession musulmane. Personne ne sortira gagnant de ce mouvement migratoire brutal, ni les immigrés, ni les sans dents français.
    Vous les rabaissez en parlant de personnes qui ne nous laissent meme pas elever leur fille.
    Avant de mettre une etiquette gauchiste à tous ce qui contredisent votre point de vue, je tiens à preciser que cet immigration est un desastre pour tout le monde sauf pour les gagnants de cette mondialisation version Attali.
    Ces immigrés ne sont ni gentil ni mechant. Leur pays est trés mal géré, mais nier que la suprematie energetique de l’occident y est pour bcp est un mensonge.
    Creons des conditions pour une reimmigration de ces personnes au lieu de dire que ce sont de animaux qui ne peuvent que se taper dessus…

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  • breizh

    30 septembre 2019

    trop facile pour un gouvernement (et/ou une banque centrale) de manipuler la monnaie monopolistique, surtout quand il y a tant besoin d’argent (factice).

    PS : en apparté, quand il y a un problème de compétitivité, dévaluer n’est pas la solution (au mieux un cache misère).

    Répondre
  • Aurel Erhan

    30 septembre 2019

    Français depuis 2007, je suis originaire d’Europe de l’Est et je ne cesse pas de m’étonner du nombre toujours croissant de délocalisations d’entreprises occidentales vers mon pays d’origine et d’autres pays d’Europe de l’Est.
    Ces pays ne sont pas des enfers sociaux, c’est juste qu’avec le plein emploi et une croissance autour de 5% il y a pas trop besoin d’aides sociales en tout genre, tout simplement.

    Je ne suis pas économiste mais en réfléchissons un peu, quelles sont les dépenses numéro 1 et 2 d’un ménage ? Le logement et la voiture. Or, en Europe de l’Est, le logement est peu cher car il y a beaucoup moins de normes, on peut par exemple transformer un terrain agricole en terrain constructible sur simple demande en mairie. A 35 minutes de TER du centre de la capitale on y trouve des terrains à bâtir à 2€/m2 par exemple.
    D’autre part, alors que Pompidou a fait démanteler les réseaux de tramway de France dans les années 70, les pays d’Europe de l’Est ont continué à les étendre.

    Donc, en Europe de l’Est on peut se loger pour pas cher et on peut se rendre sur son lieu de travail sans prendre sa voiture. On peut vivre correctement pour beaucoup moins cher, donc plein emploi et peu de taxes/impôts. L’état n’a pas besoin de dépenser 40 milliards par an pour le logement social comme en France.
    Mon intuition est que les prix de l’immobilier ont un impact au moins aussi important que le prix de l’énergie sur l’industrie d’un pays, dans un contexte de mondialisation et libre échange. Quand c’est trop cher bonjour les délocalisations massives, il faudrait que les économistes comme Charles Gave se penchent sur ce sujet aussi.

    Répondre
    • Aurel Erhan

      30 septembre 2019

      Petite précision : les emplois qui se délocalisent aujourd’hui sont aussi beaucoup d’emplois haut de gamme, d’ingénieur en recherche et développement par exemple. L’écart entre les salaires nets de tous les impôts entre la France et les nouveaux pays membres de l’UE est de 10% à 20%, pas plus (les écarts sont beaucoup plus importants pour les emplois moins qualifiés) , et pourtant, un centre R&D qui emploie 100 à 1000 ingénieurs coute tous les mois 3 fois moins cher en Europe de l’Est qu’en France (je l’ai entendu dire de la bouche d’un dirigeant d’un grand groupe informatique français).
      Voilà l’étendue du problème, même si le secteur de la tech réussit à créer les champions mondiaux que notre cher président souhaite voir émerger, je crains que cela ne profite pas beaucoup à la France. Une bonne partie des emplois partira à l’étranger, dès lors que l’entreprise grossit assez.
      Et même si la France est bien classée pour les investissements étrangers en recherche et développement, le nombre d’emplois crées est beaucoup plus faible que le nombre d’emplois qui partent à l’étranger.

  • Tomsouville

    30 septembre 2019

    Ce qui est incroyable c’est qu’a même moment où l’UE choisissait d’inscrire définitivement l’économie de marché dans ses Chartres de fonctionnement, elle créait l’Euro et la BCE, qui allait tuer le bon fonctionnement du marché… elles sont vraiment brillantes nos élites politiques et technocratiques !

    Répondre
  • Philippe

    30 septembre 2019

    Dites-moi Bebas , ou se trouve ce havre de bon sens .
    Merci de votre partage ; un français déjà expatrié

    Répondre
    • Charles Heyd

      30 septembre 2019

      Il n’y a qu’à regarder le taux de croissance donné et les divers articles de CG sur les taux des obligations: la Chine, stupid!!

    • Bebas

      30 septembre 2019

      Charles Heyd
      Avez vous des donnees concernant le taux d’endettement de la Chine / PIB ?

    • Charles Heyd

      1 octobre 2019

      je réponds en fait à #Bebas;
      je n’ai pas la réponse immédiate à votre question mais je suppose que l’OMC, puisque la Chine en fait partie, devrait avoir ces données et notre maître à penser, Charles Gave, y puise d’ailleurs ses données si je ne m’abuse.
      Je sais aussi que la dette de la Chine a fortement augmentée ces derniers temps mais qu’elle est détenue, un peu comme au Japon, par les Chinois majoritairemernt.

    • Bebas

      1 octobre 2019

      Charles Heyd
      Ici le taux d’endettement de l’Etat hors frontieres est de 17%. Bases : PIB 1.070 billion USD au 30/06/2019 et endettement 183 billion USD a la meme date. Ce qui me faisait ecrire « Etat peu endette ». Rien a voir avec la Chine.
      Cordialement

  • Le Rabouilleur

    30 septembre 2019

    Il me semble que vous confondez la créature et le créateur pour Frankenstein.
    L’Euro n’est pas un Frankenstein, mais bel et bien une créature de Frankenstein, savant fou, comme le créateur du Golem de Prague.

    Répondre
  • DIDIER

    30 septembre 2019

    Bien d’accord.

    Bloquer les prix, est absurdité sans nom.

    C’est toujours reporter le problème sur un autre, de manière dogmatique:

    + soit les fournisseurs qui participent à produite le bien

    + soit le contribuable via des subventions plus ou moins déguisées

    et au final toujours le client; qui ne peut plus bénéficier des baisses de coûts ou d’innovations technologiques.

    Si l’on veut protéger les plus faibles – objectif politique légitime -, il faut les aider directement et non saupoudrer de manière aveugle.

    Mais cela demande du courage politique de faire des choix visibles des électeurs…

    Répondre
  • Derek

    30 septembre 2019

    Le problème avec Keynes et les politiciens qui nous gouvernent n’est pas tant qu’il ait tout faux d’un point de vue économique, ce que M.Gave et les faits démontrent parfaitement, c’est que Keynes, ou Piketty d’ailleurs, fournissent à ces politiciens une caution académique pour justifier leur politique clientéliste de subventions à base d’argent public pour se concilier les faveurs d’un électorat avide « d’argent des autres ».
    Concernant les taux bas et manipulés, un bref examen du site de l’Insee montre qu’une remontée des taux d’intérêt (à 3% disons) ferait « sauter » les finances publiques en creusant le déficit de 30 à 40 milliards d’Euros par an. Raison pour laquelle les taux d’intérêt ne remonteront pas dans un futur proche, la BCE ne pouvant pas se permettre une menace de défaut de la France.
    Il est intéressant de constater que la politique des taux bas constitue une espèce de collusion entre les très riches qui bénéficient des bulles spéculatives qui en résultent et des états dont les finances « sauteraient » si les taux d’intérêt remontaient, plombées qu’elles sont par les subventions de tout genre. L’enrichissement des « très riches » fournit les arguments pour encore plus de redistribution et la boucle est bouclée . Tout ça sur le dos du pays condamné à une économie stagnante.
    J’ai d’ailleurs des frissons dès que j’entends les mots de « justice sociale » dans le bouche d’un politique. Il s’agit toujours et sans exception de distribuer toujours plus d’argent public, au détriment d’un faible nombre de contribuables pour lesquels il s’agit d’une véritable spoliation. Mais c’est aussi surtout la garantie que les taux ne remonteront pas, la France et par suite la BCE ne pouvant pas se le permettre, et que l’économie sera durablement plombée.

    Répondre
  • Anonyme

    30 septembre 2019

    Bonjour,
    J’ajoute une note sur les conséquences des taux d’intérêt trop bas: comme l’a très bien expliqué CG, ça a fait monter le prix des actifs au plafond rendant l’écart entre les « riches » (possesseurs de patrimoine) et les autres à des niveaux stratosphériques, c’est factice, ça fait monter les populismes (cf Ray Dalio). L’abondance de monnaie engendrée génère aussi un comportement où personne ne négocie (on n’est pas à cran sur le pognon), et on voit des personnes qui s’enrichissent sur du vent (mauvaises allocations). Demandez à YouTube comment s’enrichir ;-).
    Pour les suite, les banques centrales ont pour objectif la stabilité des prix, empêchant les actifs au plafond de redescendre sur terre, et injectant toujours plus de monnaie.
    Il n’y a pas de couperet au dessus de la tête des banquiers centraux, alors je les soupçonne d’aller au bout de leur bêtise, vraiment ce ne sont pas des temps intéressants.
    Bonne journée

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  • Ferrand Arlette

    30 septembre 2019

    Oui nous avons les snobs de Davos
    Le carnaval de Venise du G7 et le petit clerc de notaire du XIX eme siècle à Bruxelles le saute ruisseau ..

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  • vendeo

    30 septembre 2019

    bonjour,

    3 erreurs à épingler et a garder sous le coude, c’est le fond du problème . Pas très diificile à comprendre et ce qui est encore plus difficile à comprendre , c’est que c’est ces gens surdiplomés ne le comprennent pas ou font semblant.

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    • Gudule

      30 septembre 2019

      Il y a au moins deux explications :
      1) « Nous savons tous quoi faire, nous ne savons seulement pas comment être réélu après l’avoir fait » (Jean-Claude Juncker)
      2) « Les peuples ont le gouvernement qu’ils méritent » (Montesquieu)

  • Julien

    30 septembre 2019

    Merci pour cet excellent papier d’une infinie pédagogie… C’est salutaire tant ces âneries économiques sont ancrées dans le subconscient de la masse.

    Le phénomène des taux bas maintient en vie artificiellement des canards boiteux se permettant de réduire leurs marges pour continuer à « produire » au détriment de PME performantes. Et le pire, c’est la réticence des banques à accorder des crédits pour des projets risqués mais cohérents alors qu’elles financent les yeux fermés le court terme d’incompétents ou les projets d’entreprises matures. Notre économie est sclérosée.

    Une faute de frappe s’est glissée dans ce passage : « Et in continuait en disant que cette réalité amènerait à un recul économique sans précèdent et à une perte des libertés politiques. »

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  • Freddy Tribolet

    30 septembre 2019

    Merci pour cet article fort éclairant.
    Peut on espérer qu’une personne comme vous prenne les rennes du pouvoir ?
    Ou serait ce aussi inutile que la démarche du Docteur Schwarzenberg qui fut ministre de la santé… quelques semaines à peine le temps de constater qu’il était entouré d’anes. Si c’est le cas, on est foutu.
    Simple citoyen

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  • Olivier

    30 septembre 2019

    Superbe article ! Monsieur Gave comment timer la remontée des taux d’intérêts, qu’aucun état ne peut supporter actuellement ? Faudra t’il attendre une période de forte inflation pour que les banquiers centraux décident d’une hausse ? Merci ! (Un expatrié qui gère sa retraite lui-même!)

    Répondre
    • Lafontjacques

      30 septembre 2019

      Il n’y a plus rien à ajouter la catastrophe ce précise de jour en jours.

    • Bebas

      30 septembre 2019

      Situation irreversible, sauf revolution… ou prise en main de l’economie francaise par Charles Gave. Qui aura le courage, l’honnete, de l’appeler pour renverser la table ?
      Dieu merci, en m’inspirant « des Lions menes par des anes » j’ai pris la bonne decision il y a 16 ans de retrouver ma Liberte en m’expatriant. Croissance 5,5%, inflation 3,5%. Placement securises a 7% net d’impot. Etat peu endette.

    • Arnaud

      30 septembre 2019

      La sortie de l’Euro permettra automatiquement un réajustement des taux de changes et d’intérêt. C’est la seule issue possible!

    • breizh

      30 septembre 2019

      dans quel pays êtes vous ?

      merci

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!