Depuis longtemps, je me plains de la sous-évaluation patente des monnaies chinoise et Japonaise.
En voici encore une illustration.
Comme le lecteur peut le voir, les moyennes pondérées des quatre grandes monnaies retenues (Dollar, Euro, Renminbi, Yen) sont restées aux alentours de 100 de 2016 2020, ce qui est normal.
Arrivent le covid et la guerre Russo Ukrainienne et l’on aurait pu s’attendre à ce que l’Euro et le Dollar se cassent la figure contre le yen et le renminbi, monnaies des pays non directement engagées dans ce conflit.
Le taux de change effectif d’une monnaie représente une moyenne pondérée des taux de change en fonction des importations et des exportations de ce pays avec les autres pays avec lesquels il commerce.
Il n’en fut rien et en fait c’est le contraire qui se produisit : le renminbi et surtout le yen continuèrent à se casser la figure contre l’euro et le dollar.
En ce qui concerne le yen, j’ai soutenu la thèse que c’était la différence des taux d’intérêts entre le Japon et l’Allemagne qui comptait et je montrais le graphique ci-dessus. Excellent graphique qui a marché à chaque fois depuis 2000, sauf la dernière. Quand l’écart des taux se redresse fin 2024, début 2025, j’émets une recommandation d’achat et patatras, le yen, à la place de continuer à se redresser reprend sa plongée…
Comme le lecteur peut le voir, les moyennes pondérées des quatre grandes monnaies retenues (Dollar, Euro, Renminbi, Yen) sont restées aux alentours de 100 de 2016 2020, ce qui est normal.
Arrivent le covid et la guerre Russo Ukrainienne et l’on aurait pu s’attendre à ce que l’Euro et le Dollar se cassent la figure contre le yen et le renminbi, monnaies des pays non directement engagées dans ce conflit.
Le taux de change effectif d’une monnaie représente une moyenne pondérée des taux de change en fonction des importations et des exportations de ce pays avec les autres pays avec lesquels il commerce.
Il n’en fut rien et en fait c’est le contraire qui se produisit : le renminbi et surtout le yen continuèrent à se casser la figure contre l’euro et le dollar.
En ce qui concerne le yen, j’ai soutenu la thèse que c’était la différence des taux d’intérêts entre le Japon et l’Allemagne qui comptait et je montrais le graphique ci- dessus. Excellent graphique qui a marché à chaque fois depuis 2000, sauf la dernière.
Quand l’écart des taux se redresse fin 2024, début 2025, j’émets une recommandation d’achat et patatras, le yen, à la place de continuer à se redresser reprend sa plongée…
Même chose pour le renminbi, grotesquement sous- évalué.
Dans un monde « normal », le renminbi en parité des pouvoirs d’achat est grotesquement sous-évalué, à 7.07 Y/ US $ et devrait aller très vite vers 6 Y/US $ et continuer à monter plus lentement vers 5Y/US $.
Bref, mes analyses sont impeccables, et pourtant rien ne se passe comme je l’espérais, ce qui est extrêmement agaçant.
Et c’est là que va intervenir l’arbre de décision dont je dois vous parler maintenant
L’hypothèse de base que j’ai retenue jusqu’ici est la suivante : laissés à eux-mêmes, les marchés reviennent naturellement à l’équilibre, ce qui peut prendre un certain temps, voire un temps certain comme je n’ai cessé de dire quand j’ai parlé de retour vers la parité des pouvoirs d’achat entre ces monnaies.
Le problème est sans doute non pas dans mes analyses mais beaucoup plus sérieusement dans l’hypothèse de base implicite que je n’ai pas discutée jusqu’ici : ‘’ Laissés à eux-mêmes …’’
Il est tout à fait évident que l’Industrie Chinoise a atteint un niveau de compétitivité absolument insupportable pour les industries américaines et européennes, surtout aux taux de change actuels.
La balance commerciale Chinoise enregistre sur les 12 derniers mois des excédents supérieurs à 1200 milliards de dollars par an, contre 400 milliards de dollars en 2020, ce qui est tout simplement obscène.
Pour tous les observateurs neutres, le renminbi devrait être réévalué de 50 % au moins et vite, faute de quoi un vrai tsunami économique submergera les systèmes industriels de l’ancien Ouest
Et je pensais que pour les autorités Chinoises, cela devait être évité à tout prix.
Je n’en suis plus tellement certain et voici pourquoi.
Depuis 2018, les autorités américaines ont littéralement déclaré une guerre économique à la Chine en interdisant toute exportation des meilleurs semiconducteurs à ce pays.
Les Chinois n’ont rien dit mais ont investi massivement dans leurs industries.
Quand les USA, en 2025, ont décidé de monter les droits de douane sur les produits Chinois à 50 5% ou 100 %, la Chine a déclaré que du coup elle interdirait toute exportation de terres rares et d’aimants vers les USA, ce qui revient à arrêter net et la fabrication d’armes et tout développement dans les nouvelles technologies aux USA.
Et les Américains ont reculé, ce qui indique que les Chinois ont gagné la guerre économique.
Il pourrait donc être très tentant à ce point de porter l’estocade (à la fin de l’envoi, je touche…) et de déclencher une crise économique majeure dans les pays de l’OTAN pour écarter une fois pour toute tour danger militaire venant de l’OTAN et avoir les mains libres à Taiwan.
Car cela forcerait les USA a sortir du Pacifique et de l’Océan Indien militairement.
Passons au Japon, qui eux sont et resteront voisins des Chinois.
La seule façon de protéger leur industrie serait de laisser filer le yen pour que celui-ci reste sous-évalué par rapport à un renminbi hyper compétitif, et c’est bien ce qui s’est passé.
Accessoirement, il faudrait augmenter leurs dépenses militaires et signaler que le Japon est très attaché à la démocratie à Taiwan.
C’est ce qui est en train de se passer, sans doute avec l’assentiment des américains qui resteront les gardiens ultimes de la sécurité au Japon.
Tout cela est très hypothétique et tiré par les cheveux.
Mais si par malheur ce scenario était le bon, et si la Chine a décidé de porter l’estocade, pour tous ceux qui ne sont pas en Asie, il faut :
- Garder son or
- Etablir une position en obligations Japonaises à long terme.
- Etablir des positions en cash en renminbi.
- Sortir ce qui reste de positions actions, obligations et cash dans tous les pays de l’OTAN.
Et sans doute, acheter de l’immobilier à Hong-Kong et encore plus à Singapour.
Auteur: Charles Gave
Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).



