29 mai, 2017

A propos de l’épargne de liberté

Nous sommes dans une période bien éprouvante intellectuellement. Et du coup, je me dis qu’il est urgent de parler d’autre chose que de politique, tant tous ceux qui sont autorisés à parler de politique dans notre beau pays souffrent à l’évidence d’un électro-encéphalogramme plat.

Ce qui m’amène à une première question : comment rester libre individuellement dans un monde qui hait de façon évidente la liberté ?

A cette interrogation, il y a toujours eu deux réponses.

  1. La première, celle du déserteur de Boris Vian (Monsieur le Président, je vous fais une lettre…) est de n’avoir RIEN et de n’être attaché à personne. Saint Jean Baptiste, qui marchait pieds nus dans le désert, bouffait des sauterelles et était revêtu de peaux de bêtes, était libre autant qu’on peut l’être, comme l’ont été après lui bien des saints tels Saint François d’Assise. Nelson Mandela avait coutume de dire qu’il n’avait jamais été aussi libre qu’en prison. J’admire, mais cette liberté n’est pas pour moi.
  2. La deuxième, c’est celle à laquelle fait allusion la sagesse populaire américaine pour qui être libre c’est avoir une épargne suffisante pour envoyer paître ceux qui vous ennuient. Cela s’appelle le «fuck you» money qui peut se traduire par « J’ai suffisamment de réserves financières pour dire au petit chef qui me martyrise au travail d’aller se faire foutre ». C’est une très belle notion. Cette seconde forme de liberté individuelle, on l’acquière par l’épargne, soit personnelle (ce qui prend un temps fou), soit si on a eu la chance d’avoir un parent ou un ancêtre qui a bien voulu épargner pour ses descendants. Comme le disait Benjamin Franklin « la vertu d’épargne est une vertu admirable – chez un ancêtre » Et comme les hommes libres sont les ennemis naturels des « Oints du Seigneur », et que ceux-ci dominent le monde, tout sera fait pour empêcher le citoyen de base de devenir libre (financièrement), et donc de se constituer une épargne « de liberté », les moyens les plus sûrs étant la taxation et les avantages fiscaux donnés aux saloperies que favorisent nos ODS.

Ces points étant acquis, il me faut maintenant faire l’hypothèse que les lecteurs de l’IDL, en bonnes petites fourmis vaillantes ont une épargne et que cette épargne doit être investie intelligemment, le but final étant de devenir libre ou de le rester.

Et à ce propos, je tiens à faire remarquer que l’une des missions que s’est fixé l’Institut des Libertés est d’aider ses lecteurs à « structurer » cette épargne de liberté de façon à ce qu’elle ne soit pas capturée par nos chers ODS. Et quand je dis « structurer », je veux parler d’une stratégie de placements qui devrait rester valable pour les quelques années qui viennent sans qu’il soit nécessaire de bouger tout le temps.

Dans cet esprit, le nouveau conseil que j’émets pour les lecteurs de l’IDL est de se bourrer lentement mais surement d’actions Japonaises.

Et voici pourquoi.

  • Le rendement moyen des actions Japonaises est de 2 %, avec la part des bénéfices distribués en dividendes la plus faible de tous les marchés de l’OCDE (moins de 40 %).
  • Ce chiffre est à rapprocher du rendement sur les obligations Japonaises à 10 ans qui est à 0 % et du rendement des obligations françaises à 10 ans également qui est lui à 0.8 %.
  • Plus de 50 % des sociétés Japonaises n’ont plus AUCUNE dette nette dans leurs bilans.
  • Ces mêmes sociétés Japonaises ont plus de 3000 milliards de dollar de CASH dans leurs livres, ce qui couvre près de 20 % de leur capitalisation boursière, déjà très basses.
  • Et ces achats peuvent être effectués dans une monnaie qui est aujourd’hui à deux écarts types sous-évaluée par rapport à sa parité des pouvoirs d’achat vis-à-vis du dollar. Le lecteur achètera donc des actifs sous évaluées dans une monnaie sous-évaluée, ce qui devrait lui permettre de dormir paisiblement pendant fort longtemps…
  • Les sociétés Japonaises continuent en plus à générer du cash de façon impressionnante et ce cash est de plus en plus utilisé soit à racheter leurs propres titres, soit à augmenter leurs dividendes ce qui devrait être très favorable aux cours de ces dites sociétés.
  • Les grands investisseurs institutionnels dans le monde ont délaissé depuis longtemps le marché Japonais qui est 50 % plus bas que son plus haut atteint en décembre 1989. Vingt-sept ans de marché baissier, interrompu par quelques reprises temporaires qui furent autant de faux départs, même les plus tenaces sont découragés.

« Intéressant », va me dire le lecteur mais « tout le monde sait que le Japon va très mal parce qu’ils sont vieux et très endettés ».

 

D’accord, ils sont vieux.  (Et alors ? Moi aussi je suis vieux…)

Certes, mais cela veut dire que les sociétés Japonaises ont le « leadership » mondial dans toutes les activités qui touchent au vieillissement des populations qui va se produire PARTOUT. Si vous voulez acheter des sociétés de robotique, la moitié des sociétés cotées sont au Japon. Si vous voulez acheter des sociétés pharmaceutiques spécialisées dans les maladies dégénératives du cerveau liées à la vieillesse, c’est au Japon que vous les trouverez. Si vous voulez dénicher des entreprises qui se sont spécialisées dans l’aide à la mobilité, ne cherchez pas, elles sont au pays du soleil levant. Soigner les gens à la maison ? C’est au Japon qu’ils le font le mieux…

Ensuite, un grand nombre de sociétés Japonaises ont massivement investi depuis trente ans dans les pays asiatiques environnants. Les bases industrielles de la Thaïlande ou de Taiwan ont ainsi été de fait créés de toutes pièces par les Japonais qui investissent massivement en Inde en ce moment. Et donc la vulnérabilité des sociétés locales au déclin démographique Japonais est très exagérée, puisqu’elles ont investi dans des structures de population parfaitement saines à long terme, en dehors du Japon.

 

Ensuite, ils sont endettés comme aucun pays au monde.

Voilà l’exemple même du faux constat. Le particulier Japonais, comme les sociétés locales n’ont quasiment plus de dettes. L’état, en revanche, a une énorme dette. Et cette dette est détenue à près de 100 % par…les sociétés ou les particuliers Japonais. Ce qui veut dire qu’en comptes consolidés, le Japon n’a pas de dettes, dans la mesure où une entité ne peut pas être endettée vis-à-vis d’elle-même.

 

Qui plus est, la banque centrale Japonaise (BOJ) est en train de racheter cette dette et elle en détient déjà près de 50% du total émis. Admettons que la BOJ continue à acheter les obligations émises par le Trésor Nippon et que dans trois ans elle en détienne 100 %.  A ce moment-là, imaginons encore que le gouvernement Japonais décide de fusionner le Trésor et la banque centrale. Cette fusion effectuée, le gouvernement annule toutes les dettes. Le Trésor fait un gain gigantesque compensé yen pour yen par une perte de la banque centrale. Et qu’est qui se passe ?

Rien, sinon que le monde entier réalise que le Japon est le seul pays à ne plus avoir de dettes à son bilan.  Et tout le monde de se précipiter pour acheter du yen et des actions Japonaises.  Ce que je veux dire est simple : la France a une dette importante puisque 65 % de sa dette étatique est détenue par des étrangers dans une monnaie que la France ne contrôle pas. La France est donc endettée. Le Japon par contre, dont la dette est détenue par des entités nationales et dont la dette est en en yen, n’a pas de dettes, pas plus que la Chine d’ailleurs.

Et enfin, cerise cyclique sur le gâteau structurel, le secteur privé depuis deux ans se développe beaucoup plus vite que le secteur public pour la première fois depuis trente ans. Et donc les rentrées fiscales vont bondir, ce qui fait que les émissions d’obligations nouvelles vont sérieusement ralentir et que le Japon risque de passer en excédent budgétaire d’ici quelques temps…

 

Conclusion : Il existe de multiples fonds « actions » Japonaises en Europe et en France, gérées par des maisons de qualité, je pense par exemple à Comgest à Invesco ou à Fidelity. Acheter ces fonds et dormir dessus après les avoir collé dans une assurance vie me semble le type même de l’investissement « pile je gagne, face …je gagne aussi », alors que garder des fonds investis en obligations françaises ou européennes me parait le type même de l’investissement, « pile je perds, et face je perds aussi ».

 

Et ce faisant, je ferais monter mon coefficient de liberté personnelle à moyen terme, sans doute aucun, ce qui reste l’objectif essentiel.

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

45 Commentaires

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  • Cedric

    23 juillet 2017

    Bonjour,

    j’ai beaucoup de mal à trouver des fonds obligataires asiatiques accessibles depuis mon assurance vie. Quels supports sont envisageables?

    Répondre
  • Matt

    8 juin 2017

    Merci M. Gave pour votre article.
    J’apprécie de vous lire à chaque fois.
    Maintenant petite question un peu idiote: quid de l’or (physique)?
    Voilà quelques années quand l’or a commencé a augmenter, je me suis mis à en acheter me disant que l’EURO (à l’époque de la crise Grecque) allait exploser.
    Maintenant, je reconnais avoir probablement fait une erreur.
    J’ai le sentiment que peu d’actifs physiques peuvent servir pour se constituer une épargne…
    Pensez-vous que ce soit une observation juste? Ou est-ce plus compliqué?

    Plus généralement, que seraient vos « règles de base » à suivre pour orienter un salarié de la classe moyenne qui arrive à épargner un peu chaque mois et qui souhaite agir intelligemment pour doper cette épargne?

    Cordialement,

    Répondre
  • franck

    3 juin 2017

    Merci enormément pour les conseils

    Répondre
  • Morgan

    1 juin 2017

    Bonjour,
    Pourquoi dites-vous que le yen est « aujourd’hui à deux écarts types sous-évaluée par rapport à sa parité des pouvoirs d’achat vis-à-vis du dollar ». Quand je regarde la courbe depuis 1994, j’ai plutôt l’impression que le yen est actuellement légèrement sous-évalué vis-à-vis du dollar, mais légèrement seulement.
    Merci.

    Répondre
  • David

    1 juin 2017

    Charles, sachant qu’en ce qui concerne l’epargne, il est toujours interessant de ne pas mettre tous ses oeufs dans le meme panier, que pensez vous des marches taiwanais et sud-coreeens?

    Bien a vous,

    Répondre
  • alex

    31 mai 2017

    N’ayant pas d’ancêtre riche et faisant partie du lumpenproletariat, je m’acquitte chaque semaine de ma contribution-rêve auprès de la loterie nationale et paye ainsi ces quelques millisecondes d’espoir d’accès à la fuck you money chaque semaine. C’est sans doute la seule taxe dont je m’acquitte sans état d’âme, n’ayant précisément pas la grandeur d’âme nécessaire à la quête du détachement de la catégorie 1 – ou, pragmatiquement, étant l’heureux père de trois mioches, ce qui rend impossible toute forme de détachement sauf formes sophistiquées de psychopathie.

    Répondre
  • Kiwixar

    31 mai 2017

    Analyse très intéressante. De surcroît, le Japon a un énorme voisin (la Chine) qui va très bientôt avoir le même problème de « vieux » que le Japon, et avec de quoi payer pour les robots, médecine, services aux personnes âgées. C’est toujours mieux que « la ballade de Narayama ».
    Petit bémol : les risques géopolitiques (Corée du Nord) et un pays avec de gros problèmes économico-financiers (USA) qui chercherait une guerre (« victorieuse et brève ») pour continuer à faire fonctionner leur machine « made in US » (l’armement).

    Répondre
  • Boudin

    30 mai 2017

    Bonjour a tous,

    Il me semble qu’un membre de l’IDL vient de creer la « Bourse De Gaulle »:

    http://boursedegaulle.fr/

    Felicitations.

    PS: A tous les russophobes fanatiques plein de haine qui se reconnaitront, ce n’est pas pour vous.

    Répondre
    • sassy2

      30 mai 2017

      Félicitations à Marchenoire!

  • GL

    30 mai 2017

    Merci Monsieur Gave pour cet article, à la fois clair et passionnant, comme toujours.
    J’ai une question très terre à terre :
    Comment faire concrètement ? Peut-on passer par sa banque, faut-il ouvrir un compte chez un intermédiaire type Boursorama, y-a-t-il un minimum à investir, … ?
    Bref, l’Institut des libertés propose-t-il à ses lecteurs des conseils concrets (un « starter pack ») pour réaliser les investissements que vous suggérez ?
    Je vous remercie et vous souhaite une bonne continuation.

    Répondre
    • dede

      1 juin 2017

      A priori, il est possible de passer par votre banque mais ca risque de vous couter cher.
      Boursorama a effectivement un option « compte 0% » qui vous permet d’investir sur un grand choix de fonds sans payer de droits d’entree et pour des montants ridicules (il est necessaire d’investir tous les mois si vous ne souhaitez pas payer des penalites mais si vous n’etes pas pauvre comme Job, il est egalement recommande d’investir tous les mois – ne serait-ce que quelques centaines d’euros)
      D’autres options sont disponibles : si vous avez internet, vous devriez pouvoir les trouver facilement.

  • Pascal

    30 mai 2017

    Bonjour Monsieur,
    D’accord avec votre très bonne analyse.Je vais investir au Japon (sauf Banques et immobilier), mais,j’hésite à investir en Yens. Le Japon pratiquant le QE,le Yen ne pourrait-il pas s’affaiblir?

    Répondre
    • sassy2

      30 mai 2017

      oui dans ce cas il s’affaiblira…par rapport aux actions

    • dede

      1 juin 2017

      Si vous investissez au Japon, vous investirez en yens : meme si vous passez par un fond libelle en euros, vous serez expose au yen, a moins de trouver un « hedging » sur le change mais a long terme, ca coute tres cher. Quant au risque d’affaiblissement du yen, il est non nul mais si vous relisez l’article, vous saurez ce qu’en pense Charles Gave…

  • Stéphane

    30 mai 2017

    Merci pour cette analyse, M. Gave. Me voici convaincu de continuer mon investissement en actions japonaises chez Orbis.com Je leur fait un peu de pub, car en 14 ans j’y ai déjà triplé ma mise!
    Bien vu aussi le concept de ‘fuck you’ money! (Je ne connaissais pas). Dans un système de capitalisation privé, là où je vis -en Asie-, beaucoup de gens utilisent leurs économies vers 40-50 ans pour monter leur propre petit commerce/restaurant/société de conseil… afin d’être leur propre patron et de travailler comme cela leur fait plaisir. Parfois ils gagnent moins qu’avant, mais avec plus de satisfaction personnelle, car plus de liberté.

    Répondre
  • Noname

    30 mai 2017

    Autre avantage compétitif du Japon : sa population renferme moins de 0,1 % de mahométans, ce qui le met à l’abri de bien des vicissitudes !

    Répondre
    • sassy2

      30 mai 2017

      Vous n’imaginez pas à quel point cet argument me semble pertinent

      si l’on considère que l’islam sunnite actuel est une arme conventionnelle, le Japon est AUSSI le put ultime sur l’arabie saoudite.
      Et ce qui m’intéresse le plus.

      il n’est pas possible de faire en chine selon mes moyens intellectuels
      alors mongolie ?

      japon plus simple:
      sensibilité la plus négative au petrole (G7)
      lien capitalistique/interaction très faibles

      Et a contrario si chaos au moyen orient, avec un OIL en hausse (ce qui est loin d’être évident pour moi!) alors l’énergie potentielle emmagasinée des QE précédents pourrait déferler sur le yen…
      je sais que O Delamarche ne sera pas forcément d’accord mais il est possible que cela rapporte.
      Certains vivaient très bien pendant l’hyperinflation allemande (Hugo Stinnes). Ils sont forcément d’abord dans le Nikkei.
      Le problème du dollar est que c’est dorénavant la monnaie la plus solide à mon avis et même devant le DMark! (…)

      Connexe à tout ceci est la Corée du Nord, normalement cela va péter MAIS tous les intervenants avaient intérêt au statu quo…
      ET, là encore contreintuitif (comme plus haut oil baisse si guerre au MO car ils le/se bradent déjà ) rien de tel qu’une monnaie fondante à vive allure pour faire exploser les cash flow.

      Naturellement il faut rentrer en plusieurs fois aussi à cause de la Corée plus qu’imminente (Cela ne durerait que 30minutes ie le lendemain faut acheter)

  • Satchi

    29 mai 2017

    Pourquoi pas tout simplement le tracker: ishares « SCJ » ?

    Répondre
  • Camaligue

    29 mai 2017

    Que pensez vous d’investir sur un tracker d’actions japonaises ?

    Cordialement

    Répondre
    • CharlesM

      29 mai 2017

      Le problème des ETF, c est que vous allez aussi posséder tous les gros zombies bancaires et immobiliers qui plombent le nikkei depuis 30 ans, et que l on fait crever lentement. Je préfère posséder des sociétés exportatrices qui font 80% de leur chiffre d affaires en $ ou en €, ce qui me met à l’abri des possibles déboires du Yen. C est là la valeur ajoutée des bons gérants de fonds.

  • Alf

    29 mai 2017

    Bonjour,

    Il suffisait d’y penser. La BOJ achéte 100% de la dette de l’état pour ensuite l’annuler via une fusion entre le trésor et la BOJ. Une sorte de jeu de bonneteau de la finance.

    La question cruciale est de savoir si le Japon peut y parvenir sans qu’en cours de route il y ait une perte totale de la confiance dans le Yen ( à force d’en imprimer à tour de bras sur une longue période) et donc que sa valeur s’effondre et qu’apparaisse une hyper inflation.

    Cordialement

    A.

    Répondre
  • Laurent

    29 mai 2017

    France : « puisque 65 % de sa dette étatique est détenue par des étrangers »

    Umphfff, des étrangers voisins dans l’UE, ça limite l’impact s’il devait en avoir un, non ? Du coup on peut appliquer le même principe que pour le japon, c’est juste interne donc il n’y a pas de dettes ?

    La prospective d’un japon toujours à la pointe parce que sa population décline avant les autres est un concept intéressant, Que l’état japonais n’aie en fait aucune dettes car il suffit de rincer toute la population pourquoi pas, c’est dans l’air du temps

    Répondre
    • idlibertes

      29 mai 2017

      Va t’on devoir re ouvrir le débat « L »Europe n’est pas une nation mais un projet de civilisation » ?

    • AgentDevlin

      29 mai 2017

      Avez-vous vu comment les Allemands ont traité le dossier de la dette grecque? Cela suffit à montrer que votre analogie ne tient pas debout!

  • Franck

    29 mai 2017

    J’aimerais investir en suivant vos conseils, mais n’ayant pas de moyens financiers, je continue à essayer de rembourser mon emprunt immobilier sur ma résidence principale. En revanche, j’ai eu l’occasion de visiter le Japon et franchement je peux témoigner que c’est un pays de liberté et ceci à travers 2 exemples qui me semblent parlants. Premièrement, au Japon on paye en liquide. Personne n’est donc là pour savoir comment vous dépenser votre argent. Deuxièmement, les japonais respectent l’espace de liberté de l’autre car ils ne voudraient pas que quelqu’un s’immisce dans leur propre espace. Pour exemple, le pays est très propre, il n’y a pas de papier qui traînent dans les rues alors qu’il n’y a pas de poubelle publique. Chacun se responsabilise pour assumer ses déchêts et ainsi respecter l’espace public qui est aussi l’espace de l’autre.
    A noter que pendant ce voyage, j’ai eu l’occasion de croiser M.Pierre Laurent, secrétaire général du PCF et sénateur, que je croyais en voyage mais qui en fait était avec une délégation du Sénat pour le 70ème anniversaire d’Hiroshima. Sa femme faisait aussi partie du voyage. Moi, je m’étais saigné pour m’offrir ce séjour. Mais j’étais sûrement plus libre que lui pour faire ce que je voulais durant mon voyage…

    Répondre
    • nolife

      29 mai 2017

      En Chine, quand ils recevaient une délégation d’ouvriers français, ils demandaient qui était encarté CGT, puis ils les mettaient dans l’avion, direction Paris.

  • Boudin

    29 mai 2017

    Se constituer une épargne est un truc impossible en France.

    En outre, notre éventuelle épargne ne nous appartient pas; elle appartient à l’État.

    Enfin, mettre ça dans un PEA ou dans une assurance-vie… C’est que les déclarations de Sapin, Lagarde et consorts ont toujours été rassurantes à ce sujet…..

    D’ailleurs, c’est dans un rapport du FMI: quand un «chypr-age» (id est, une confiscation, comme ce fut le cas à Chypre) est planifié, il ne faut surtout pas avertir le peuple en amont qui, sinon, pourrait anticiper… Saleté de peuple, je vous jure.

    Répondre
    • idlibertes

      29 mai 2017

      Cette saleté de peuple ne sait pas ce qui est bon pour lui et tend à être d’un é..go isme

  • Francis

    29 mai 2017

    Bonjour,

    Il y a des passages de ce billet où je ne vous suis plus.
    Annuler la dette de l’État et financer les dépenses successives de l’État par la banque centrale, n’est-ce pas le projet de Mélenchon ou de MLP (une fois l’euro abandonné)? D’accord la moitié de la dette de la France est détenue par des non résidents, mais se retrouver avec un ratio dette / PIB à 50% cela deviendrait supportable.
    Le problème de ces formules, c’est que souvent on se retrouve avec une monnaie qui dégringole très vite, très fort.
    Pourquoi le Japon échapperait-il à cette règle?

    Répondre
    • idlibertes

      29 mai 2017

      Mais non, c’est une différence considérable d’écriture entre

      L’etat annule les dettes, car c’est son bon vouloir sans n’avoir en face, en comptabilité aucun actif à contrebalancer

      et le fait que comme les ménages et les sociétés (le privé donc) détiennent la dette, fictivement, cette derniére serait en réalité comme annulée.

      Nous avons là deux problémes dans votre compréhension.

      1/ Qui est est comptable, c’est un jeu d’écriture « en l’air » que fait CG

      2/ Ce n’est pas l’Etat mais bien l’épargne du secteur privé qui parle

      Et, ça, on sait c’est peut être un détail pour vous, mais pour nous, ça veut dire beaucoup :-))

    • Charles Gave

      29 mai 2017

      Cher Francis,
      Le scénario que vous décrivez implique une spoliation de l’épargnant.
      Ce n’est pas ce qui se passe dans mon scénario hypothétique.
      Les obligations à 10 ans Japonaises rapportent 0% et la banque centrale les remplacent par des billets de banque qui rapportent également 0%
      Et les obligations anciennes sont rachetées au dessus du pair, ce qui fait que ceux qui les ont acheté se retrouvent gagnants
      Personne n’est spolie
      Amicalement
      cg

  • CharlesM

    29 mai 2017

    Cher Monsieur Gave,
    Puisque nous parlons de dormir tranquille, cette idée qu’un pays sans dette extérieure consolidée,comme le Japon et la Chine, n’a pas de problème de dette, est plutôt rassurante.
    Mais pourquoi diable la communauté financière passe t’elle son temps à s’inquiéter des possibles conséquences d’un éclatement de ces bulles de crédit « gigantesques » en Chine ou de l inexorable faillite du japon. Je vois que Moody’s vient de downgrader la dette souveraine chinoise, qui doit représenter 10 à 15% de ses réserves de devises. Pourriez vous nous expliquer cela avec votre talent habituel?
    Merci pour tous ces analyses!

    Répondre
  • Sémaphore

    29 mai 2017

    On dormira tranquille sauf si les ODS pompent les épargnes personnelles, ce qui peut arriver sans problème au vu de leur totale absence de scrupule (au singulier puisqu’il n’ en ont pas l’ ombre du premier dans leur code génétique).
    Sinon, merci du conseil. Est ce facile de détenir directement des actions japonaises???

    Répondre
    • idlibertes

      29 mai 2017

      Bonjour,

      Je vais demander mais alternativement, l’idée de Comgest et autres fonds cités est une bonne option pour un français.

  • nolife

    29 mai 2017

    Pour la première fois je redeviens 100% d’accord, ça faisait longtemps.

    Un bémol le Japon à cause de Fukushima et des prix du pétrole à 100 $ le baril ne pouvait plus se financer avec son épargne, je ne sais pas ce qu’il en est.

    De plus, en cas de décès, les emprunts d’Etat son très fortement taxé et donc quand les vieux mourront l’Etat se débarrassera de leur dette mais les Jeunes auront moins d’épargne.

    En plus ils alignent croissance trimestre après trimestre :

    http://trends.levif.be/economie/politique-economique/le-japon-enchaine-un-5e-trimestre-de-croissance-une-premiere-depuis-2006/article-normal-663767.html

    Les gens parlent du déclin japonais face aux Coréens et aux Chinois mais les Japonais ont délaissé l’assemblage qui rapportait peu de marges pour se spécialiser sur les composants difficiles à produire.

    A noter que la Corée du Sud et la Chine vieillissent tout autant si pas plus vite.

    Répondre
    • idlibertes

      29 mai 2017

      Au moins, la Corée et la Chine n’ont aucun problème d’AVC et maladies cardiaques j’ai lu récemment dans leurs populations vieillissantes ce qui, entre parenthése, tendrait à prouver que l’histoire du régime sans sel serait une idiotie (Ils mangent en moyenne 5 fois plus salé que nous à cause en grande partie de la sauce soja)

    • nolife

      29 mai 2017

      Cyniquement, comme je l’ai déjà dit, il vaut mieux que les vieux périssent plus vite, cela permettra à la société de redistribuer le capital générationnellement et délester la société d’un fardeau.

      Les Japonais vivent vieux, mais un mec qui avait tenté comme eux de vivre en mangeant poisson + riz en est mort plutôt jeune moins de 60 piges, comme quoi on est pas génétiquement pareil.

      Au fait la Chine a été dégradée par Moody’s, la première fois en 28 ans !

    • idlibertes

      29 mai 2017

      Nous n’avons pas, nous Européens, l’enzyme acquise par des génerations de boulotages de poissons qui nous permettrait de manger plusieurs fois par semaine du poisson cru.

      Toujours est il que leur capital génetique est plus adapté, une fois la malnutrition etc etc passée, à une vie sénior++

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