21 septembre, 2017

Rwanda : autopsie d’une désinformation

 

 

Le génocide rwandais de 1994 a été utilisé dans un mouvement de désinformation contre la France pour la chasser de la région des Grands Lacs. La désinformation autour de l’intervention française est un modèle de propagande et un bon exemple du rôle de l’information et de la désinformation dans les guerres que se livrent les États, notamment la guerre économique. Les guerres coloniales et d’indépendance nous avaient habitués à la désinformation contre la puissance coloniale en faveur des groupes politiques qui tentaient de prendre le pouvoir. Les nouvelles formes de désinformation se font cette fois-ci au bénéfice d’États tiers. Comprendre son ressort est nécessaire pour mener des politiques de contre-insurrection d’information face à ces politiques de déstabilisation.

 

Génocide au Rwanda, contexte chronologique

 

Commençons par définir le contexte chronologique du drame du Rwanda pour ensuite comprendre où s’insère l’offensive de désinformation.

Le pays est composé de deux ethnies principales : les Tutsis (environ 15% de la population) et les Hutus (environ 85%). Les Tutsis ont toujours contrôlé le pays, jusqu’à l’indépendance du Rwanda (ancienne colonie belge). Avec le jeu de la démocratie, c’est l’ethnie majoritaire qui a pris le pouvoir (les Hutus), opérant un renversement historique. Paul Kagamé, descendant de la famille royale tutsis, n’a eu de cesse de vouloir récupérer le pouvoir à l’avantage de son ethnie. La voie démocratique étant impossible puisque les Tutsis sont minoritaires, il ne pouvait prendre le pouvoir qu’en faisant usage de la force.

 

1961 : proclamation de la république par les Hutus. Plus de la moitié de la population Tutsis quitte le Rwanda pour se réfugier dans les pays environnants, notamment l’Ouganda et le Congo.

1973 : coup d’État du Hutus Juvénal Habyarimana qui prend le pouvoir au Rwanda.

1975 : accords militaires techniques entre la France et le Rwanda. La France s’engage à former l’armée rwandaise ; des instructeurs sont envoyés à Kigali. Quelques instructeurs sont encore présents en 1994 (et il s’agit bien d’instructeurs, non de militaires opérationnels).

 

Au cours des années 1970, les Tutsis réfugiés en Ouganda participent à la déstabilisation du régime ougandais. Parmi eux, l’on trouve Paul Kagamé, qui fonde le FPR (Front patriotique rwandais). Ils aident au renversement du régime et au changement de direction. Le FPR lance des attaques contre le Rwanda depuis l’Ouganda, ce qui oblige Kigali à protéger sa frontière et à mener des opérations militaires de défense.

 

1990 (octobre) : opération Noroit menée par la France et la Belgique, avec des troupes du Zaïre. Protection de la frontière nord du Rwanda qui subit les attaques du FPR. À la fin de l’opération, des militaires français restent au Rwanda.

 

1992 (août) : massacres de Tutsis et d’opposants hutus par des milices hutus progouvernementales.

 

1993 (février) : le FPR lance une offensive contre Kigali, arrêtée par la France. Cela met un terme aux massacres et permet de faire appliquer les accords d’Arusha du mois de janvier 1993. Le régime Hutus s’engage à l’ouverture démocratique, à accepter le pluralisme politique et à donner des postes administratifs aux Tutsis.

Octobre : Création de la MINUAR par l’ONU : envoie de 2 500 Casques bleus pour pacifier la région.

Décembre : fin de l’opération Noroit. Les militaires français basés au Rwanda (600) quittent le pays.

 

1994 : le début de l’année est marqué par des violences, des massacres et des assassinats de chefs politiques hutus par des hutus extrémistes. Tensions extrêmes dans le pays.

Le 6 avril, le Falcon présidentiel revient d’un sommet à Dar es Salam, avec à son bord les présidents du Rwanda et du Burundi. Celui-ci est abattu par un missile.

Après de nombreuses années d’enquête, il appert que ce missile a été lancé par les Tutsis et que l’ordre d’assassinat a été donné par Paul Kagamé.

7 avril : début des massacres à Kigali. La France et la Belgique organisent le rapatriement de leurs ressortissants.

21 avril : l’ONU réduit la MINUAR de 2 500 à 270 hommes.

 

23 juin : début de l’opération Turquoise, qui a une durée de deux mois. La France intervient au Rwanda avec l’aval de l’ONU, pour protéger les populations civiles et sécuriser des zones humanitaires. Comme convenu, la mission se termine le 22 août 1994.

 

De cette chronologie il ressort que la France n’avait plus de militaire au Rwanda au moment du début du génocide (7 avril 1994). Celui-ci a donc pu durer plus de deux mois avant le début de l’opération Turquoise. La France a respecté le mandat de l’ONU : sécuriser des zones humanitaires et protéger les populations civiles.

L’acte déclencheur du génocide (même si la tension était forte depuis de nombreuses années) fut l’assassinat du président rwandais par la destruction de son avion. Le but recherché par Paul Kagamé était de provoquer un mouvement de panique et de vengeance chez les Hutus afin que ceux-ci s’en prennent aux Tutsis. Cela légitimait alors une intervention du FPR pour protéger les Tutsis et pour installer Kagamé au pouvoir. La voie démocratique n’étant pas possible, il fallait obligatoirement passer par celle de la violence ; ce qui a réussi.

 

La désinformation à l’égard de la France

 

Celle-ci a commencé dès l’opération Turquoise. La France a été accusée d’avoir participé au génocide en fournissant des armes aux Tutsis (ce qui n’est pas le cas) et d’être ensuite restée impassible face aux massacres des mois d’avril-juin. Or à cette époque-là, il n’y avait pas de militaires français au Rwanda.

La désinformation a été le fait de médias américains. L’objectif étant de chasser la France de la région des Grands Lacs afin d’y substituer la présence américaine. Cette région est stratégique, car elle permet de contrôler la région du Kivu et la partie orientale du Congo qui regorgent de matières premières. L’opération de désinformation a bien réussi puisque la présence française a effectivement été affaiblie.

 

Mais pour cela il fallait aussi que des médias français s’emparent de la propagande. Ce fut le cas avec un certain nombre de journalistes qui reprirent les informations américaines (sciemment ou non ?) pour les diffuser. Cela se poursuit aujourd’hui puisque l’on voit régulièrement surgir des articles sur le rôle supposé de la France dans le génocide. Une telle propagande est régulièrement servie par le régime de Paul Kagamé, qui veut faire oublier qu’il a été à l’origine du génocide en détruisant l’avion présidentiel et qu’il a organisé de nombreux massacres avec son FPR.

 

Nous sommes-là dans un cas typique de désinformation, de mensonge et de propagande visant à déstabiliser un allié pour asseoir les intérêts stratégiques d’un autre État. Vladimir Volkoff, dans un de ses ouvrages célèbres, La désinformation, arme de guerre, dresse une typologie de l’organisation de celle-ci.

 

L’arme de la désinformation

 

Tout d’abord il est indispensable que tous les médias disent la même chose et qu’il y ait unanimité sur la question. Le feu roulant de l’information rend impossible toute idée contraire et tout débat puisqu’une seule opinion est affirmée. Cette désinformation est couplée à de la surinformation : quantité de données et de faits sont fournis, avec beaucoup de détails, souvent insignifiants. Cela permet d’avoir l’apparence de la crédibilité et de donner l’illusion du vrai. Ensuite vient l’information binaire : les bons sont d’un côté, les mauvais de l’autre. On oublie toute mise en contexte, toute prise de distance. Il y a les bons et les mauvais et l’opinion est sommée de choisir son camp. Enfin, cela aboutit à la mésinformation : il faut rendre impossible le sens critique, l’interrogation, le doute. De ce qui est donné, rien ne doit être remis en question, tout doit être approuvé. Ceux qui émettent un avis contraire, même appuyé sur des faits et des chiffres réels, sont anathémisés : négationniste, vendu à tel ou tel pays (ou entreprise), extrémiste, faisant le jeu de tel ou tel camp. Celui qui donne une opinion contraire ne le fait jamais de façon désintéressée, mais toujours parce qu’il est le suppôt et la marionnette d’un camp. Cela permet de le décrédibiliser et de rendre d’avance caduque son propos.

 

Le mieux étant de trouver des médias du camp d’en face qui se font les propagateurs de la désinformation. Ces idiots utiles donnent de la crédibilité à la désinformation et affaiblissent encore davantage ceux qui s’opposent à la propagande.

 

Désinformer en profitant des faiblesses de l’autre

 

Le cas de la France au Rwanda est typique de ce processus. L’idée que la France a participé au génocide et en est l’une des complices rejoint en plus la haine de soi, la flagellation permanente de sa mémoire et la culpabilisation qui ne cesse d’avoir lieu. On en vient à penser que la France ne pouvait pas avoir une bonne action, que si elle intervenait ce ne pouvait être que de façon négative.

 

On retrouve des cas similaires d’usage de la désinformation dans d’autres parties du monde : Roumanie lors du renversement de Ceausescu ; Serbie, pour justifier l’invasion du Kosovo par l’Albanie ; Irak, pour légitimer le renversement de Saddam Hussein ; Libye, pour cette fois renverser Kadhafi ; Birmanie, pour chasser Total de ses champs de pétrole.

 

Quand la vérité est connue, il est trop tard. L’objectif politique a été atteint et l’adversaire a été vaincu. Le facteur psychologique est un aspect fort présent de la géopolitique. On ne peut méconnaître le fait que les États ont des objectifs antagonistes et qu’ils ne sont pas amis ; ils sont tout au mieux alliés. Cela interroge aussi sur le rapport à l’information. Les réseaux sociaux et les médias indépendants permis par l’internet peuvent-ils servir de bouclier à la désinformation et être utilisés dans la contre-insurrection communicationnelle ? Oui, à condition qu’ils soient sérieux et qu’ils ne sombrent pas dans le travers du complotisme qui peut être un effet inversé de la désinformation.

 

Sachant désormais comment fonctionne cette guerre de la désinformation et de la propagande, il revient aux États et aux entreprises d’élaborer des stratégies de contre-insurrection, notamment pour remporter les batailles de la guerre économique. Cela est encore loin d’être le cas.

 

 

Pour approfondir le sujet, on peut se rapporter à l’ouvrage du colonel Jacques Hogard, Les larmes de l’honneur. 60 jours dans la tourmente du Rwanda, rééd. 2016.

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

29 Commentaires

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  • Camino78

    27 septembre 2017

    Il semblerait qu’il y ait quelques notes manuscrites d’Hubert Védrine, pas très reluisantes …
    Voir et lire à ce sujet Guillaume Ancel, ancien lieutenant colonel artilleur à la FAR, notamment au Rwanda (et aussi en Yougoslavie), confronté à la « Realpolitik » de l’Elysée et du Quai d’Orsay à l’époque.

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  • Denis Monod-Broca

    26 septembre 2017

    Que penser du « Que sais-je » récemment paru sur le sujet et de la critique acerbe parue dans le Monde d’aujourd’hui sur ce « Que sais-je » ?

    Répondre
  • Steve

    26 septembre 2017

    Bonsoir M. Noé
    Je ne doute pas un seul instant de la réalité de l’arrière plan: la volonté des USA de contrôler la région en évinçant la France.
    Ceci dit, il me souvient, et malheureusement je n’ai plus les références de la source de ce billet paru dans l’Express quelques mois avant le déclenchement des exactions, dans lequel une personne semblant bien connaître la société rwandaise s’angoissait de ce que l’ignorance et le parti pris idéologique d’une fonctionnaire française en mission au Rwanda – voyant, de manière fort réductrice ( voir les articles de Dominique Franche) les Tutsis comme des oppresseurs et les Hutus comme des opprimés risquait fort de désinformer les autorités en place à Paris – Mitterrand à l’époque-et de faire ainsi commettre de graves erreurs d’appréciation au gouvernement.Ce qui est arrivé. Obsédé par la présence française en Afrique et par ses intérêts menacés par les agissements des américains, désinformé par des présupposés idéologiques sur la réalité de la société rwandaise, le gouvernement d’alors, et probablement toute la classe politique, s’est laissé entraîner dans cette affaire et n’a pu qu’essayer ensuite de limiter les dégâts.
    Il est donc normal, à mon sens, que toute la classe politique française ait fait front commun pour limiter au maximum les effets délétères de cette tragédie.

    En fin de compte, comme pour la tragédie du sang contaminé , les choix politiques fondés sur une « réalité  » déformée au filtre de l’idéologie – quelle qu’elle soit- font constamment preuve de leur nocivité fondamentale.

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    • Charles Heyd

      26 septembre 2017

      Je confirme la cécité de nos chefs politiques parisiens face à des événements dont ils sont mal informés voire influencés négativement;
      lors de la guerre du Golfe (la première, celle de 1991), Mitterrand, toujours lui, voulait rétablir la démocratie au Kuweit envahi; c’était la raison qu’il a donnée pour justifier l’entrée en guerre de la France et aussi, accessoirement, en Arabie!; s’il avait été au fait de la situation locale il n’aurait jamais proféré une pareille ânerie; plus de vingt ans après il n’y a toujours pas de démocratie au Kuweit, en tout cas pas plus qu’il n’y en avait avant la guerre et je ne parle pas de l’Arabie!

  • Francis

    23 septembre 2017

    Au delà du thème de la désinformation qui est l’objet de ce billet, on peut se demander ce que la France allait faire en 1975 dans un pays déjà en proie à un conflit ethnique puisque comme le rappelle l’article, depuis 1970 les Tutsis, à partir du Rwanda, menaient des incursions déstabilisatrices au Rwanda.

    Nous n’avions même pas à nous sentir responsables de cette situation puisque le pays était une ex-colonie belge / allemande!

    Se mêler à un conflit ethno- civil (peut-être) pour des intérêts économiques non vitaux (les ressources minières) relevait probablement plus de la mégalomanie de nos dirigeants (Giscard) que d’une juste appréciation de nos intérêts nationaux.

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  • BOULAY

    23 septembre 2017

    Analyse du drame rwandais conforme à celle du mensuel  » L’Afrique réelle « , en opposition à celle des grands médias français
    bravo

    Répondre
  • Sarcastik

    22 septembre 2017

    Excellent article,

    J’avais assisté en 2014 à une conférence donnée entre autres par le général Lafourcade, qui parvenait, cela va sans dire, aux mêmes conclusions que monsieur Noé et dont je vous livre ma prise de note, perfectible cela va sans dire :

    https://1drv.ms/b/s!AlvzhA1_Ufd_gdFICe2gOdiHb5nMPQ

    Répondre
    • Charles Heyd

      23 septembre 2017

      je suis accablé par le nombre et la qualité des témoignages démontant la désinformation voire la manipulation de données mais pas seulement dans le cas précis du Rwanda;
      ce n’est cependant pas parce qu’il y a que ces témoignages attestant la désinformation mais vous aurez remarqué qu’il n’y pratiquement non seulement pas une preuve mais simplement un seul argument contre ce qu’affirme M. Noé!
      et nous sommes, plutôt supposés être, dans un « état de droit »!

  • Régis Faidherbes

    22 septembre 2017

    Bonjour,

    L’objectif est toujours le même, comme vous le dites si bien, contrôler la région que ce soit la France ou les USA.
    Peut-être peux-t-on se drapé en plus du sauveur. Double avantage.

    Cordialement

    Répondre
  • Tudeski

    21 septembre 2017

    Article très intéressant.
    Merci M. Noé.

    Répondre
  • hoche38

    21 septembre 2017

    Pour le Rwanda, il faudra mettre le mot « génocide » au pluriel:

    le premier bien connu est celui des Huttus contre les Tutsis;
    le second, au moins aussi meurtrier, est celui des Tutsis de Paul Kagamé, l’homme des Américains, contre les Huttus et là il n’y aura pas de tribunal international.

    Répondre
  • Faïk Henablia

    21 septembre 2017

    Comment donc expliquer cette quasi unanimité des médias, y compris nationaux, à suivre les tireurs de ficelles complotistes?

    Répondre
    • Tudeski

      21 septembre 2017

      Je partage votre interrogation.

      M. Noé dit que c’est l’auto-flagellation, et l’endophobie.
      Je suis à moitié convaincu. Ce phénomène est effectivement observé, mais je ne me l’explique pas ni ne le comprend. Surtout que la France ne s’est pas mal comportée au Rwanda. Pourquoi se vendre aux américains (qui sont habituellement si honnis)? Pourquoi se dévaloriser? Je ne comprends pas.

    • Charles Heyd

      21 septembre 2017

      Allez sur le lien donné par #H. ci-dessous;
      tout y est et c’est lumineux!

    • Guillaume_rc

      22 septembre 2017

      Concernant cette unanimité de la presse, outre les explications données par JB Noé et les différents contributeurs (en particulier cette tendance maladive à l’autoflagellation), il y a aussi un facteur à ne pas négliger : le changement de nature de la presse.

      On assiste actuellement à un phénomène assez inouï : les journalistes (par paresse, par peur de passer à côté d’une info ou par faute de budget) passent leur temps à reprendre les mêmes infos sans les croiser, ni les vérifier. Tel journaliste ou « expert » dit une chose ; il est repris par l’ensemble de la presse. Et bien sûr, on fait toujours appel aux mêmes « experts ».

      Ajoutez à cela une formation, fortement teintée d’idéologie, qui uniformise les opinions et vous obtenez l’unanimité. Il suffit de zapper entre les chaînes d’infos pour s’en rendre compte.

    • idlibertes

      22 septembre 2017

      Le plus drôle est quand tout le monde annonce la mort d’un pauvre bougre sans jamais vérifier parce qu’un tel l’a dit . Poilant.

    • Tudeski

      24 septembre 2017

      Monsieur Heyd,
      Je viens de consulter le lien vers l’article de Bernard Lugan.
      C’est un bel article, mais il prétend que Paula Kagamé contrôle la p(a)resse française, ce qui est farfelue, vous en conviendrez.
      La raison de cet auto-dénigrement reste donc obscur.

    • Charles Heyd

      24 septembre 2017

      Re pour #Tudeski:
      j’ai relu l’article de M. Lugan et je n’ai pas vu que « Kagamé contrôle la presse française » mais qu’il exerce un chantage sur celle-ci par l’intermédiaire de son « réseau » de bien-pensants, vous savez ceux qui assimilent aux Nazis tous ceux et celles qui ne sont pas d’accord avec eux; l’actualité de samedi dernier (hier!) vient encore de nous donner un exemple très explicite même si le sujet était tout autre!

    • Tudeski

      24 septembre 2017

      Je cite:
      «
      Alors pourquoi de telles campagnes de presse ? Les journalistes sont-ils à ce point ignorants ou arrogants qu’ils ne tiennent aucun compte des jugements rendus, reprenant inlassablement le « marronnier » de la prétendue « complicité française » dans le drame rwandais et cela dans l’ignorance bétonnée du dossier ? Pourquoi aujourd’hui cette attaque contre le général Lecointre ?

      La réponse est claire. En mettant la pression sur Paris à travers des articles écrits par quelques spadassins de plume qui sont ses obligés ou ses dhimmis, le régime Kagamé se livre en réalité à un chantage
      »

      Je maintiens donc mon interprétation.

      D’autant plus que ce n’est pas «quelques spadassins», mais toutes la p(a)resse française qui est unanime. Il n’y a pas une voix alternative qui s’élève.
      En outre, comment Paul Kagamé ferait-il pression sur eux? Si jamais cela arrive, vous pouvez être sûr qu’ils iraient prévenir l’Élysée. Vous savez que dès que les rédactions ne sont pas libres d’écrire ce qu’elles veulent, elles le font savoir – même les prétendus propriétaires officiels n’ont pas la main sur le contenu éditorial.

      Je ne vois pas comment Paul Kagamé «exerce un chantage sur celle-ci par l’intermédiaire de son « réseau » de bien-pensants», ni de quel «réseau» il s’agit.

  • Kaiser

    21 septembre 2017

    Il y a aussi le livre du Capitaine Barril

    Paroles d’honneur, la vérité sur les génocides au Rwanda,

    Pour ce qui est de la Serbie, Birmanie ou Libye, il y avait quand même des persécutions même si la propagande a grossi les traits.

    Dites-moi, vous dites donc que les Américains et la CIA ont fomenté un complot contre les Français dans l’Afrique des Grands Lacs ?

    Je suis toujours surpris comment les libéraux avec leur arrogance pédante insulte d’âne ceux qui ont recours aux complots mais qu’eux n’hésitent pas à l’utiliser quand ça les arrange …

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      21 septembre 2017

      Complot non, d’ailleurs je n’utilise pas ce terme.

      Mais un projet d’éviction dans le cadre de la guerre économique, oui.

      Il s’agit bien d’éliminer un concurrent pour récupérer un marché. Le Rwanda est désormais un cas d’école de ce type de manœuvre.

    • Kaiser

      21 septembre 2017

      http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/complot/17717

      – Atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation.

      – Résolution concertée de commettre un attentat et matérialisée par un ou plusieurs actes.

      – Par extension, projet plus ou moins répréhensible d’une action menée en commun et secrètement.

      Bah oui, vous avez tellement essayé de tourner en ridicule le mot complot ou plutôt vous l’avez galvaudé que vous n’osez plus l’utiliser un peu comme le mot « race ».

    • Tudeski

      21 septembre 2017

      Non. Aujourd’hui «complot» est défini comme «Théorie farfelue expliquant à son auteur ses déboires et ainsi permettre un déni de réalité.»

      Exemple: «C’est la faute aux libéraux et au libéralisme.».

      D’où l’intérêt de recherche de la vérité.

      En revanche, ce qui suscite les théories du complot sont les phénomènes sociaux. Reprenons la définition de Hayek:
      – Est «naturel» ce qui ne résulte ni de l’action humaine ni d’un dessein humain.
      – Est «social» ce qui résulte d’actions humaines sans résulter d’un dessein humain.
      – Est «artificiel» ce qui résulte d’actions humaines et de desseins humains.

      Or les phénomènes sociaux sont des phénomènes complexes qui peuvent donner l’impression de résulter d’une intelligence. De là, la conclusion de certaines personnes: «Ce phénomène a forcément été planifié.».
      Et ces phénomènes peuvent authentiquement donner l’impression d’être persécuté. Et que ils peuvent bénéficier à certaines personnes. Et que ces personnes peuvent être connues pour leur amoralité. Voire que les phénomènes artificiels et sociaux s’entremêlent – il peut y avoir collusion.

      D’où l’objet de ceux qui recherchent la vérité: démêler le social de l’artificiel (ce qui peut être difficile, d’un part à cause du manque d’information, mais surtout parce que la frontière est ténue).

      Dans le cas du Rwanda, l’opération de désinformation est clairement artificielle.
      En revanche, l’auto-dénigrement est, en l’état actuel des lumières et selon toute vraisemblance, un phénomène social.

      Pour reprendre le phénomène de l’immigration, quelle est la part d’artificiel et quelle la part de social? On sait que les passeurs sont favorisés par les prétendues ONG du type «Open Soros Foundation». On sait que il y a une grosse désinformation à ce sujet et que ce qui essayent de susciter la vérité sont diffamés et diabolisés. On sait que le transfert des réfugiés est organisé, que leurs papiers sont facilités, etc. Tout ceci, nous savons qu’il s’agit de desseins humains, donc artificiel. (Par exemple, je connais un marocain qui a obtenu la résidence permanente du Canada sans avoir aucun lien avec le Canada ni jamais mis les pieds au Canada et sans parler anglais, il y a 5 ans de cela – il m’a dit qu’il a juste rempli des papiers à Casa, ce qui est bien flou: malgré mes multiples demandes, il ne m’a jamais indiqué le programme, les papiers remplis, etc. («Si moi je veux le faire, je fais comment?»)).
      Maintenant, quid du passage du micro au macro? Qu’est-ce qui pousse ces gens à faire ça? Est-ce social ou artificiel?
      Jusqu’à présent, il a été évoqué:
      – la xénophilie;
      – la charité;
      – la pyramide des âges;
      – le financement des systèmes sociaux;
      – combler le manque de travailleurs;
      – susciter une dévaluation compétitive (baisser les salaires);
      – renouveller le vieux sang pourri (dixit Carla Bruni);
      – le grand remplacement (ce qui n’est pas une explication);
      – que l’homme blanc est une menace pour ceux qui dirigent, il faut donc remplacer le troupeau blanc par un autre troupeau de qualité inférieure (dans un troupeau de chèvres, celle qui casse les c***ll*s est celle qui est intelligente).
      – Autre?

      Ce qui est sûr est qu’on ne voit pas en quoi la masse-troupeau-peuple blanc est avantagé par ce phénomène.

      Ainsi, en l’état actuel de ma perception, je ne vois aucun dessein macro unificateur. Je vois une multiplicité de desseins, lesquels coïncidentalement concourrent à ce phénomène. Mais rien ne laissait présager que ces desseins puissent être en phase. Au contraire, ils auraient pu être anti-synchronisés et s’annuler mutuellement. Il y a juste une collusion d’intérêts.

      Idem pour l’anti-cléricalisme. Les raisons jacobines sont théocratiques. Les raisons ploutocratiques sont de contrôler le troupeau.

      Idem pour le gouvernement mondial. Les raisons jacobines sont théocratiques. Les raisons ploutocratiques sont de prendre contrôle du monde entier et de devenir la super classe dirigeante mondiale.

      La recherche de la vérité est une route sinueuse, en friche et ardue.

    • Tudeski

      22 septembre 2017

      Exemple d’une personne qui crie au complot pour expliquer sa dissonnance cognitive: Hitlery Jezabel Clinton .

  • Charles Heyd

    21 septembre 2017

    Cet article montre bien le but de la désinformation c-à-d. dans ce cas l’éviction d’une puissance, coloniale ou non, d’une région au profit d’une autre puissance; comme par hasard les Américains sont dans le coup et ils cherchent d’ailleurs à nous évincer (nous Français) d’autres pays africains (Mali, Niger, etc…) et tout comme ils l’ont fait auparavant en Algérie; il est vrai que nos moyens limités d’ordre économique ou militaire facilitent la tâche à nos adversaires (économiques mais aussi …) et plus encore certains médias ou hommes (et femmes!) politiques français(es) qui ne cessent de nous demander de nous repentir pour nos crimes commis dans nos ex. colonies (souvenez-vous des « crimes contre l’humanité » commis en Algérie dixit un certain Macron!);
    je suis d’autant plus troublé que j’ai regardé avant-hier le premier épisode sur Arte portant sur la guerre d’Indochine; ce premier épisode, qui couvre la domination et la guerre coloniale française, fait comme par hasard par un Américain, montrait bien le jeu des Américains pour nous évincer aussi du Vietnam parce que nous aurions été un état colonial des plus oppressifs et totalement haïs par les populations autochtones! Vingt ans plus tard, en 1975, je ne sais qui étaient plus haïs au Vietnam, les Français ou les Américains!

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    • sassy2

      21 septembre 2017

      C’est à chaque fois compliqué, on le sait bien, notamment pour Algérie ou Indochine.
      (En Indo chine mon grand père avait d’ailleurs une Harley, les us nous ont beaucoup armé, vous le savez. Et pour l’Algérie si les US y ont mis le feu aux poudres au démarrage, pas trop doute que l’OAS s’est en suite adossée à la CIA)
      Car à chaque fois il y a complicité interne (en l’occurrence aussi pour l’indochine dans la banque…)
      Car à chaque fois un manipulateur travaillera les deux parties

      (Sur l’indochine il y a un récit passionant du Professeur Choron)

      C’était l’anniversaire de la CIA!

      http://www.zerohedge.com/news/2017-09-20/never-forget-us-government-has-known-history-using-false-flags
      http://www.zerohedge.com/news/2017-09-19/happy-birthday-cia-7-truly-terrible-things-agency-has-done-70-years

      Voici, sans rapport vraiment direct le chéri de Karl Rove: https://twitter.com/ali
      Pas de rapport sauf avec la sexualité de nos élites (merkel macron) et à la remarque de Monsieur Noe quant à la circulation de l’information.
      Il cherche à s’infiltrer chez Trump alors qu’il est en couple avec Karl Rove…
      Karl Rove ou « turd blossom » un petit Kissinger (qui vînt d’ailleurs en France pour négocier l’Indochine)

      https://twitter.com/MicroPrimeTime/status/910142298138173440
      https://twitter.com/ali/status/910649589434220544
      https://twitter.com/MicroPrimeTime/status/910140162339782656

      Si des photos explicites publiées il y a deux jours viennent d’être censurées, auparavant il était impossible d’avoir accés aussi vite à ce genre de choses.
      D’une part grace aux « réseaux sociaux » et d’autre part parce que les gens stockent leur vie sur des ordinateurs piratables.

      Deux/trois exemples récents viennent aussi à l’esprit : des photos du photographe du petit Aylan qui ne laissent aucun doute quant à la manip
      (BHL était intervenu 2h après tôt le matin).
      Des blessés de la dernière attaque chimique d’assad.
      Ou l’enfant assis dans l’ambulance en syrie(?) qui en réalité est un figurant specialisé dans le rôle des enfants victime de bombardement pour les network, car on a pu trouver 2 autres bombardements où il est mis en scène.

      Mais le plus ridicule est ce compte: (je viens de découvrir ce joyau)
      https://twitter.com/AlabedBana/status/910590883019595776

    • Charles Heyd

      21 septembre 2017

      pour répondre à #sassy2
      Oui les Américains nous ont (partiellement) armé en Indo mais de façon très parcimonieuse jusqu’à Dien Bien Phu; ce n’est qu’après qu’ils ont mis le paquet, c-à-d. quand c’était foutu pour nous! CQFD

  • H.

    21 septembre 2017

    Bonjour,

    Bernard Lugan, spécialiste de l’Afrique, connait très bien le Rwanda et se fait régulièrement l’écho sur son blog des manipulations à répétition sur ce tragique évènement. A une époque où les « Fake news » sont montrées du doigt, on a là un parfait exemple de ce que produit de malsain un certain pouvoir médiatique. Il est vrai que Bernard Lugan, du fait de ses positions controversées (positions généralement approuvées par de nombreuses personnes qui connaissent bien ce continent) est carrément mis à l’index par les principaux médias car pas conforme à la doxa officielle. Sa dernière contribution est récente et est sortie à l’occasion de la nomination du nouveau CEMA, le général Lecointre: http://bernardlugan.blogspot.fr/2017/07/pourquoi-le-general-lecointre-est-il.html

    Bonne journée

    Répondre

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