15 septembre, 2014

Référendum Ecossais

« N’ouvrez pas ces boites de Pandore…elles sont pleines de chevaux de Troie. »

 

Cette phrase célèbre, prononcée lors d’un congrès du Parti Travailliste dans les années 50 par un intervenant résume fort bien la situation actuelle en Écosse.Pas plus que quiconque, je n’ai la moindre idée sur le résultat du vote qui va avoir lieu le 18 Septembre.Si j’en crois les différents sondages, le résultat apparaît incertain et il n’est pas exclu que le « oui  » l’emporte.

Cette possibilité que l’Ecosse devienne indépendante m’amène à un certain nombre de réflexions de nature politique, que je voudrais partager avec le lecteur bien que ce soit un domaine  où  je me sente loin d’être à l’aise.

 Comme je l’ai souvent écrit, une Nation c’est avant toutes choses une  » volonté de vivre ensemble« (Renan) et cette réalité est reconnue par un principe du Droit International sous le nom de  » Droit des Peuples à disposer d’eux mêmes ».

Fort bien.

Ce principe, tout simple en apparence se heurte à un autre principe tiré lui aussi du Droit International et qui trouve son origine dans le  traité de Westphalie qui mît fin à la guerre de trente ans en Allemagne.  Ce principe souligne le caractère intangible des frontières.

Les frontières sont un peu les cicatrices des Nations et il leur arrive fréquemment de continuer à suinter dans leurs plaies.

D’où ce second principe.

Le Droit des Peuples à disposer d’eux mêmes est un excellent principe, dont il ne faut cependant pas abuser, le risque étant qu’une application trop large n’amène à  des conflits perpétuels, tout le monde étant la minorité de quelqu’un d’autre.Dans le cas de l’Ecosse,  ce risque est faible et il n’ y a pas de contradiction entre les deux principes puisque la frontière entre Écosse et Angleterre est quasiment immémoriale.

Admettons que l’Écosse devienne indépendante.Va surgir en Écosse une entité qui aurai le monopole de la violence légale, c’est à dire un Etat Écossais.Immédiatement, les citoyens de cet État vont perdre leur droit de voter en Angleterre et donc le parti Conservateur devrait se retrouver majoritaire puisque plus de 60 députés  du Labour à Westminster sont Écossais.En pratique,  ce sera le cas, mais pas tout de suite.

Une indépendance Écossaise ne prendra effet qu’à partir de 2017.

C’est donc dire que les citoyens Écossais pourront voter pour le parlement Britannique l’année prochaine et que leurs députés y siégeront pendant deux ans.

Nous pourrions  donc nous retrouver avec une majorité et un premier ministre de gauche, et cette majorité n’aurait aucune Légitimité…

Si l’Angleterre se sépare de l’Ecosse, il faut savoir que le Peuple Anglais est très majoritairement pour la sortie de l’Europe (Brexit), ce qui n’est pas le cas des Ecossais.

Si nos meilleurs ennemis sortent de l’Europe, voila qui ne va pas renforcer le caractère démocratique des institutions Bruxelloises et qui va donner des idées aux grandes démocraties du Nord de l’Europe qui se verront mal rester si l’Angleterre n’est plus là.

Voilà qui ne va pas être facile à gérer.

Mais les répercussions d’un tel vote dépassent largement le cadre Britannique.

Les grandes Nations Européennes ont été constituées très souvent en intégrant plus ou moins de force des « Nations » plus petites.

Le lecteur peut songer  à l’Espagne, où les Catalans et les Basques ne se sentent pas très à l’aise, à la France où les Corses voir les Bretons grognent, à l’Italie, avec l’Italie du Nord ou la Sicile, à la Belgique, où Flamands et Wallons se déchirent…

Et la, la responsabilité des autorités Européennes est considérable.

Tout à leur désir de créer un État Européen, dont le premier signe est l’Euro, les responsables à Bruxelles ont tout fait pour détruire dans chacune des Nations Européennes la volonté de vivre ensemble.

Leur but était de transférer ce désir à l’Europe.

Elles ont fort bien réussi à détruire ce que l’on appelait autrefois le patriotisme , c’est à  dire l’ amour pour la Terre de ses ancêtres, mais le transfert n’ a pas eu lieu vers une Nation Européenne mais vers une Nation plus proche et plus petite dans laquelle il est plus facile de se reconnaitre , très souvent l’une de ces Nations qui avaient disparu et que la mémoire romantique affuble de toutes les qualités. .

Le référendum Écossais devrait donc être le premier d’une longue série et tout cela pourrait amener à un incroyable émiettement qui sera de plus en plus difficile à gérer.

En cas de séparation entre la Catalogne et l’Espagne, comment la dette de l’Etat Espagnol sera-t-elle attribuée ? Et si cela devait arriver, est il bien raisonnable de détenir de la dette de cet Etat ? Et si non, comment l’Etat Espagnol va-t-il se financer ?

 SI de nouveaux pays émergent, seront-ils dans l’Euro ?

Que se passera t’il si ces nouveaux pays décident d’avoir leur propre monnaie ?

Aucune idée.

 

Faisons un pas de plus.

 

Imaginons que dans une partie d’un pays  il existe une forte majorité qui se reconnaisse dans un autre pays.  

Donnera t’on le droit à cette majorité  de se séparer de la Nation dans laquelle elle ne se sent plus à l’aise pour rejoindre le pays d’à coté ? 

Ou de constituer son propre État?

Et quid des droits de ceux qui deviendront une minorité ?

C’est un peu ce qui s’est passé au Kosovo, berceau historique le la Nation Serbe, qui était devenu majoritairement peuplé d’Albanais.

 Le droit a été donné à cette Nation de faire sécession d’avec la Serbie.

Voilà qui serait en conformité avec le droit des Peuples à disposer d’eux mêmes, mais qui serait en totale contradiction avec le caractère intangible des frontières.

Mais si cela devient la nouvelle règle, au nom de quoi condamne-t-on monsieur Poutine?

Après tout, une partie importante de ce qui est l’Ukraine actuelle est peuplée majoritairement de Russes et on ne voit pas très bien au nom de quoi il faudrait leur refuser de rejoindre la mère Patrie.

Mais si l’on donne le droit à monsieur Poutine d’intégrer ces Russes, au nom de quoi massacre t il les Tchétchènes pour les forcer à rester en Russie ?

Mais qui va l’en empêcher?

Par exemple des parties entières de la Roumanie sont à majorité Hongroise et que va dire Bruxelles si ces populations veulent rejoindre la Hongrie?

Roumanie et Hongrie font partie de l’Union Européenne…

 

Voilà qui pose aussi la question de toutes ces Nations artificielles qui ont été créés par les puissances Européennes au XX  eme siècle du style Iraq, Pakistan voir Turquie avec les Kurdes ou Algérie avec les Berbères?

Sans parler de quasiment toute l’Afrique….

 

Allons plus loin.

 

Que va t’il se passer si les flux migratoires amènent à un changement de la population chez nous et que la nouvelle population demande par exemple à ce que la Charria soit appliquée dans les endroits  où cette population serait largement majoritaire?

Faudra t’il envoyer l’armée, comme en Algérie autrefois, avec le succès dont chacun se souvient? 

 

Bref, ce référendum Écossais ouvre une fort dangereuse boîte de Pandore où l’on trouve de nombreux chevaux de Troie et il aurait mieux valu ne pas l’ouvrir.

Mais elle est ouverte, et la refermer ne sera pas facile.

Gérer l’Europe va devenir de plus en plus difficile, tant les tendances centrifuges vont y exploser et il est fort à craindre que l’émiettement ne devienne la règle.

Ceux qui voulaient créer un État Européen risquent en fait de voir ré- émerger l’Europe du XII eme siècle

Mais après tout, peut être est-ce une bonne nouvelle ?

Le pire n’est jamais sur.

Entre la Tchéquie et la Slovaquie, il y a peu, les choses se sont plutôt bien passées.

Et plus de proximité avec le gouvernement amènera peut être à plus de Démocratie, le futur de L’Europe étant plutôt la Suisse que l’Empire Carolingien.  

On peut rêver.

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

36 Commentaires

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  • Robert Marchenoir

    27 septembre 2014

    Voilà des gens raisonnables :

    Le gouvernement espagnol a affirmé catégoriquement aujourd’hui que le référendum sur l’indépendance convoqué par la Catalogne n’aurait pas lieu, personne n’étant « au-dessus de la volonté souveraine de tous les Espagnols ».

    « Ce référendum n’aura pas lieu parce qu’il est anticonstitutionnel », a déclaré le numéro 2 du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria. « C’est à tous les Espagnols de décider ce qu’est l’Espagne et comment elle s’organise » et « personne n’est au dessus de la volonté souveraine du peuple espagnol ».

    Le bon sens même.

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/09/27/97001-20140927FILWWW00069-madrid-refuse-un-referendum-sur-l-independance-de-la-catalogne.php

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  • Robert Marchenoir

    19 septembre 2014

    Comportement typique de gauchiste mauvais perdant : Alex Salmond, le leader indépendantiste et premier ministre de l’Ecosse, a interdit l’accès de la conférence de presse où il a annoncé sa démission à trois grands quotidiens britanniques qui avaient fait campagne pour l’union, tandis qu’un quatrième, le grand quotidien de gauche The Guardian, refusait d’y assister après que les services du premier ministre ont prétendu choisir eux-mêmes de reporter autorisé à pénétrer dans la résidence officielle.

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  • riz

    18 septembre 2014

    ils veulent leur indépendance alors que l’or est sur le point de casser ses plus bas ce qui n’est pas bon pour le pétrole donc pour l’Ecosse une pétro-archie
    C’est la déflation qui s’annonce …il est l’or monsignor de déflater .

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  • GM

    18 septembre 2014

    Jour J. Mon petit doigt me dit que le oui va se faire copieusement rejeter, maintenant que le cirque médiatique a battu son plein autour de l’hypothèse d’une indépendance écossaise, que les séparatistes ont bien fait parler d’eux, donné un aspect concret à la menace et obtenu des promesses de Londres sur l’autonomie d’Edimbourg. Mais il y a beaucoup de vent, alors je peux me tromper.

    Je vois pas mal de libéraux se réjouir de la possible indépendance écossaise par sympathie idéologique pour le morcellement des Etats-nations, quand ce n’est pas simplement un syndrome Braveheart. Ca ne prend pourtant pas beaucoup de temps de s’apercevoir que la délégation de plus de 60 membres écossais au parlement britannique compte dans ses rangs un seul conservateur et un indépendant, que l’Ecosse n’ambitionne de se séparer du Royaume-Uni que pour mieux se précipiter à nouveau dans les bras de l’Union Européenne et que ces deux points à eux seuls devraient en dire suffisamment long sur le projet pour y regarder à deux fois.

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  • Robert Marchenoir

    17 septembre 2014

    Je reviens sur ce fameux « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », dont on nous tympanise explicitement ou implicitement avec ce référendum, et d’autres.

    La farce écossaise est l’occasion de se pencher sur ce prétendu principe, qui me paraît surtout une fameuse escroquerie, tel qu’il est utilisé à Edimbourg, Moscou et ailleurs.

    A l’origine, il s’agissait de permettre à un peuple dans son ensemble de se libérer d’un despote ou de se donner le régime politique qu’il souhaitait (révolutions française et américaine) ; ou encore, de mettre fin à la colonisation de pays exotiques par des nations éloignées (Afrique, Inde, etc).

    Dans l’un et l’autre cas, il y a quelque légitimité à se prévaloir du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Mais lorsqu’il s’agit de permettre à une partie d’une nation de dire « merde » à l’autre en la privant d’une partie de son pays, j’aimerais bien qu’on me dise où se trouve la légitimité.

    Que les Ecossais et les Britanniques décident de se séparer, d’un commun accord et après en avoir longuement discuté, cela pourrait s’admettre (même si ce serait une sombre connerie de mon point de vue — et je ne suis pas le seul).

    Mais que tout le monde fasse comme s’il était normal que la décision soit du seul ressort des Ecossais, voilà qui n’est certainement pas « démocratique ». Les héritiers des centaines de millions de Britanniques qui ont bâti le Royaume-Uni depuis trois siècles ont, tous, une égale légitimité à se prononcer sur la question, et à empêcher les Ecossais de leur voler une partie de leur pays.

    L’escroquerie intellectuelle et politique est encore plus grande lorsque le séparatisme est fomenté par une puissance étrangère comme en Ukraine, mais le seul fait que « l’auto-détermination » puisse être jugée par certains comme un motif valable dans cette dernière affaire montre bien à quel point la boussole morale est déréglée.

    Ajoutons, dans le cas écossais, que le camp séparatiste se livre systématiquement à des intimidations et à des menaces, sur l’air de : j’ai les noms de ceux qui font les cons, et gare à vous, une fois l’indépendance venue, si jamais vous avez soutenu le « Non ».

    On voit à quel point ces gens-là sont de grands démocrates.

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    • idlibertes

      17 septembre 2014

      Je dois dire Robert qu’à titre personnel , je suis complètement d’ accord avec vous .

  • emmanuel

    16 septembre 2014

    Monsieur Gave:  » OK but… »
    Il est peut être temps de redonner la parole aux peuples dans cette Europe ou la Ploutocratie et la Médiocratie au service de la rente et des rentiers nous conduisent au gouffre.

    L’affaire Ukrainienne est tout simplement dans la logique brute d’une Europe sous servitude de Washington.
    Avec des dirigeants Européens qui ne sont que des marionnettes téléguides.

    Alors que les peuples s’expriment, et place a la démocratie…

    Je vie en Angleterre. Et j’avoue que ce referendum est un non événement pour moi.
    Mais je parcours la presse. Et a priori ceux sont les jeunes qui majoritairement sont pour l’indépendance.
    Et a priori c’est également le cas en Catalogne.
    Ce qui devrait interpeler la ploutocratie QUI digèrent L’Europe
    Mais celle ci est trop affairée a s’accaparer des postes a la Commission Européenne qui ne connait pas la crise.
    La rigueur c’est pour les peuples.
    Combien d’augmentations de budgets ont ete votes pour faire croitre les salaires obsenes de CA.
    A un moment donne la Commission s’est meme apercu que les caisses etaient vides.
    Il fallait alors voter en urgence 1 milliards de budget pour eviter la paralysie.

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    • Robert Marchenoir

      16 septembre 2014

      « A priori ceux [sic] sont les jeunes qui majoritairement sont pour l’indépendance. »

      Et donc ? Qu’en concluez-vous ? Vous êtes un partisan de l’idéologie de Mai-68 ? Peut-être qu’il s’agit là de jeunes cons, après tout. Pourquoi excluez-vous a priori l’hypothèse que « les jeunes », comme vous dites, soient plus abrutis et plus égoïstes que les autres ?

      D’autant qu’en bon gauchiste, Alex Salmond a donné le droit de vote, pour ce référendum, aux enfants de seize ans. Autrement dit, un merdeux pas encore sorti des jupes de sa mère aura le pouvoir de détruire un pays qui existe depuis trois siècles, alors qu’un Ecossais de 80 ans qui vit en Angleterre, et a versé son sang pour défendre le Royaume-Uni, n’aura pas voix au chapitre. Et je ne parle pas des soldats anglais, gallois ou irlandais qui se sont battus pour la liberté de l’Ecosse, autant que pour celle des autres nations britanniques…

      Tenez, voici une autre statistique, puisque vous aimez ça : les Ecossaises sont nettement moins nombreuses à prévoir de voter pour l’indépendance que les Ecossais.

      Que faut-il en conclure, d’après vous ? La presse britannique, elle, pense que les hommes se laissent facilement aveugler par leur vanité et leur chauvinisme, tandis que les femmes, qui tiennent les cordons de la bourse domestique, s’inquiètent des conséquences économiques d’une séparation, et se méfient d’Alex Salmond qu’elles prennent pour un marchand de chaussettes (trouées).

    • emmanuel

      16 septembre 2014

      La démocratie dans l’absolue… Voila pourquoi je suis Robert.

      Je pense que cette Europe est un déni permanent des droits démocratiques les plus basics.
      Je pense que personne n’a rien a gagne dans cette histoire.
      Et franchement vouloir qui plus est rejoindre ce machin UE qui s’écroule sous le poids de ses contradictions cela n’a pas de sens.

      Les revendications des jeunes sont simples: donnez nous un avenir économique quand dans l’absolue la banque d’Angleterre soutient la rente et certains rentiers propriétaires.

      Quel va être l’impact de ce referendum???
      Sur l’économie réelle aucune idée dans un contexte de croissance anémique.
      Quant aux marches ils sont imperméables.

      A suivre: n’est il pas…

    • idlibertes

      16 septembre 2014

      Personne ne dit içi, surtout que l’europe est une superbe création, loin de moi l’idée.
      Mais pour autant, de descendre de l’Angleterre n’est pas forcement LA Solution.

      Deux chemins peuvent ne pas arriver à Rome si les deux sont en direction de Melun.

    • GM

      18 septembre 2014

      Pour ce qui est de l’impact immédiat de ce référendum en tout cas, Charles Gave est bien trop professionnel pour en parler ainsi mais son associé Anatole Kaletsky s’est fendu il y a quelques jours d’une remarquable analyse des conséquences à court terme d’un oui écossais à l’indépendance – tiens, c’est aujourd’hui. Voir ici par exemple : http://read.bi/1u24IOH.

      Où l’on constate qu’il va bien avoir des conséquences immédiates et tangibles, le référendum.

    • idlibertes

      18 septembre 2014

      Pas une question de « Professionnalisme », chez Charles GAVE (encore que je ne sois pas certain de la définition de la chose mais bon) . Anatole est juste gaucho , pro euro, C ‘est tout . Lol.

      C’est la carpe et le lapin, les deux.

    • idlibertes

      16 septembre 2014

      et les femmes vont penser aux écoles, aux routes, aux débouchées universitaires, à combien voudrait une monnaie non indexée sur la Livre dans le cout réel de la vie ou l’on ne nourrie les bébés ni au whisky, ni au pétrole.

      L’Ecosse n’est pas l’Irlande, mais en terme d’auto suffisance, ce n’est guère la Normandie!

    • idlibertes

      16 septembre 2014

      VOus amalgamez à tort, peuple et raison.

      Ce n’est pas parce qu’une décision vient du peuple qu’elle serait ipso facto intelligente de même que certains gouvernements ont pu, tout état qu’ils soient passer dans le temps de bonnes mesures.

      Penser en termes aussi manichéens ne permet pas l’évolution perenne d’une société. Que les ploutocrates le soient, personne n’en doute sur ce site et surtout pas Charles gave. Toutefois, ce n’est pas une raison pour laisser le premier abruti qui se draperait dans les illusions du « peuple, de la LIBBBERTEEEEEEEEE » faire faire n’importe quoi à tout le monde.

      Pour ce que j’en vois, une proposition se doit d’etre chiffrée dans les businnes plan, or si j’ai bien compris CONTRE QUOI, ils demandent de voter, qu’est ce que cela va couter au peuple écossais? Quelles seront les alternatives proposées en terme d’infrastructure si l’Angleterre devait se retirer. Quelles seraient les débouchées désormais par exemple pour les filiéres de whiskies qui ne pourraient plus bénéficier des comptoirs anglais dans la commerce exterieur et se construite un réseau de rien?
      Qui va gérer la transition?

      Oui, je sais,Liberté , j’ecris ton nom…… Mais la liberté, toute drapée qu’elle soit, elle ne paye pas vos emprunts, surtout si votre nouvelle monnaie est dévaluée face à la ivre qui refuse l’adossement. Bien sur , bien sur, on en reparle quant tous ces gens se retrouveront sans réseau de télévision de la BBC dans leurs salons, le dimanche aprés midi…..

      RIen de tel qu’un Dimanche Ecossais si ce n’est un Dimanche Anglais.

    • emmanuel

      17 septembre 2014

      Je n’amalgame rien du tout Monsieur Gave.

      Je pense que descendre d’un train qui roule plutôt bien depuis 300ans pour essayer de monter dans un TGV qui va dérailler ce n’est pas très futé.

      La liberté dans l’absolu est avant tout une prison à ciel ouvert.
      La liberté du web nous a tous rendu prisonnier de toujours plus d’infopolution sous contrôle.

      Pourquoi ce vote si le oui l’emporte peut être salutaire.
      Parce qu’il peut contribuer à faire table du passé en renversant la table.
      Et pour que cette Europe, sous contrôle de cette ploutocratie, change avant un big bang, il ne reste plus que cela.

      Et enfin d’ici 2016, quand l’indépendance de l’écosse deviendrait effective, il va se passer des choses bien plus déstabilisantes…

    • idlibertes

      17 septembre 2014

      Il y a deux choses:

      1/ le fait que sortir de la zone euro soit une bonne chose, ça c’est acquis

      2/ le fait que l’ecosse sorte de sa zone de libre échange avec la GB est ça c’est loin de l’être.

      Vous dites en gros que pour sauver la main, il faut amputer le tronc. On se permet juste de douter. Non pas de l’efficacité de la méthode mais de son absolu nécessité dans ce qui serait la chose la plus intelligente à faire pour l’amputation simple d’une main.

    • Robert Marchenoir

      17 septembre 2014

      Surtout que les indépendantistes écossais ne veulent pas sortir de l’UE ! Ils veulent se séparer du Royaume-Uni, mais rester membres de l’Union européenne. Alors que les représentants de différents pays membres, non seulement ont pris position contre l’indépendance, mais ont prévenu les Ecossais qu’ils devraient solliciter une éventuelle admission, et que rien ne dit qu’ils l’obtiendraient.

      Il y a certes quelques pays qui soutiennent l’indépendance de l’Ecosse : le Québec (zut, ce n’est pas un pays…), la Corée du Nord…

      Beau démarrage pour une éventuelle politique étrangère d’une Ecosse indépendante…

  • Robert Marchenoir

    16 septembre 2014

    Tenez, regardez-moi ça :

    A spokesman for Scottish Finance Secretary John Swinney said: « It is little surprise that a think tank co-founded by Margaret Thatcher is against an independent Scotland, and this report is stuffed full of basic factual errors. »

    He added: « Scotland is among the top 20 wealthiest countries in the world, and we have a once in a lifetime opportunity on Thursday to vote Yes and ensure that Thatcherite policies can never again be inflicted on the people of Scotland from Westminster. »

    http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/scottish-independence/11095770/Scottish-nationalists-severely-underestimate-the-economic-risks-of-independence-says-think-tank.html

    Des socialistes qui se croient riches grâce au socialisme, et qui pensent par conséquent qu’ils peuvent se passer du reste du pays !

    On croirait entendre Lionel Jospin et sa fameuse « cagnotte » de 2000, simple remontée passagère des rentrées fiscales avec un budget résolument en déficit, et une dette se creusant sans interruption depuis 1973 !

    Au passage, on voit aussi à quel point est fausse la vision complotiste rouge-brune, selon laquelle les « ultra-libéraux » de Bruxelles tentent de favoriser l’émergence des régions européennes dans le but de saboter les nations, le tout pour détruire le poids de l’Europe sur l’ordre de Washington.

    Si c’était vrai, pourquoi Obama a-t-il pris publiquement position contre l’indépendance de l’Ecosse ? Pourquoi Bruxelles a-t-il prévenu que contrairement à ce que prétend le SNP, une Ecosse indépendante ne deviendrait pas membre de l’UE sur simple demande ? Pourquoi l’OTAN a-t-il lancé un avertissement similaire ?

    Personne ne semble vouloir l’indépendance de l’Ecosse, à l’exception d’une partie des Ecossais… Peut-être cela arrange-t-il Poutine, en revanche ? Affaiblir le Royaume-Uni, ça ce serait cohérent avec sa politique…

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  • Robert Marchenoir

    15 septembre 2014

    Avec le référendum écossais, l’Europe risque d’imploser, et personne n’en parle. Je dis bien l’Europe, et non l’Union européenne.

    Ce qui est en jeu est tout simplement la survie du Royaume-Uni. Il y a une chance sur deux que le Royaume-Uni disparaisse, que le pays couramment appelé l’Angleterre, chez nous, disparaisse carrément de l’histoire et de la géographie dans quelques jours, et tout le monde traite ça comme un événement de troisième ordre.

    Il est bien évident que si l’Ecosse quitte le Royaume-Uni, le Royaume-Uni disparaît. Ce n’est plus le même pays. « L’Angleterre », le pays le plus puissant du monde il y a à peine un siècle, est effacé de la carte pour toujours.

    Et si on en arrive là, quel sera le sort de l’Europe ? L’Europe, c’est l’Angleterre, la France et l’Allemagne.

    L’Angleterre pulvérisée, on connait l’état du mammouth français. Restera l’Allemagne.

    Tout cela va bien au-delà de la problématique bruxelloise.

    L’indépendantisme écossais est un mouvement nationaliste, mais il n’est certainement pas libéral. Il se rapprocherait plutôt du Front national français, avec une étiquette de gauche. Les premières motivations des supporters du Scottish National Party sont l’opposition au pouvoir de Londres jugé trop « thatchérien », et la volonté de défendre le NHS, le système de santé britannique 100 % étatisé, que les indépendantistes prétendent menacé de « privatisation ultra-libérale ».

    Rien n’a été prévu par Alex Salmond, le leader du SNP, en cas de victoire du « oui » : ni la façon dont l’Ecosse assurerait sa défense, ni la monnaie, ni la relation avec l’Union européenne… Tout cela fait l’objet de réponses du style : on verra bien, on se démerdera. La moitié des Ecossais sont prêts à saboter l’Ecosse et le Royaume-Uni avec une irresponsabilité et une désinvolture stupéfiantes, essentiellement pour le plaisir de dire « merde » à Londres, aux Anglais et aux Conservateurs.

    J’ajoute que sur le plan des principes, je ne vois pas pourquoi seuls les Ecossais auraient le droit de se prononcer sur la sécession de l’Ecosse. Tous les Britanniques ont un intérêt vital dans la question ; pas seulement les Ecossais !

    Si l’Ecosse fait sécession, c’est tout le « RUK » (Rest of UK) qui sera fortement affaibli du jour au lendemain, sur le plan militaire, diplomatique, économique et j’en passe. D’ailleurs, voilà l’un des innombrables problèmes qui se poseront : l’Ecosse s’appellera toujours l’Ecosse, mais comment s’appellera « l’Angleterre » ? Politiquement, il est tout à fait inacceptable que cette décision soit laissée aux seuls Ecossais.

    C’est d’ailleurs la même chose en Ukraine : la propagande de Poutine tente de convaincre les Occidentaux que les Criméens et les Donbassiens ont le droit de faire sécession sur la base de référendums (honteusement truqués), mais qu’en est-il des Ukrainiens dans leur ensemble ? Au nom de quoi le tsaricule du Kremlin prétend-il que le reste de l’Ukraine n’a pas son mot à dire sur le devenir de la région qu’on nous présente comme le coeur industriel du pays ?

    Donc, par exemple, si les Marseillais ou les Parisiens voulaient faire sécession du reste de la France, ils pourraient ? Si la Corse voulait déclarer son indépendance de façon unilatérale, après avoir consciencieusement sucé les subventions du reste des Français pendant des décennies, ça ne poserait aucun problème ?

    Répondre
  • Fucius

    15 septembre 2014

    Vive la subsidiarité !
    Le morcellement des États européens est une excellente nouvelle pour le libéralisme et une catastrophe pour le socialisme.
    Non seulement les esprits avides de pouvoir devront se contenter d’imposer leur bon plaisir à des peuple plus réduits; mais encore, parmi cette diversité d’États, il s’en trouvera bien un qui optera pour le libéralisme, à force de s’être cogné à des inepties socialistes.
    Ces États démontreront constamment la supériorité de l’économie libérale.

    Quant au grand défi de notre époque, la dissolution de la culture occidentale dans une culture de mort qui se prétend moderne, avec pour corollaire le multiculturalisme, nos États se sont avérés véritablement calamiteux, contrôlés par un fanatisme nihiliste à peine croyable.
    Ils ne sont pas viables: Passons à autre chose par nous-mêmes, avant que ce ne nous soit imposé par d’autres.

    Répondre
    • idlibertes

      15 septembre 2014

      Cher FUcius, Eh oui, ce n’est pas con, fucius et l’on ne peut vous donner tort.

      Mais j’ai beau être matinal, j’ai quand même mal, à ma France ou pas…

    • Duff

      15 septembre 2014

      C’est ça le point : Les rois de France furent la plupart du temps accaparés par la défense de l’unité du royaume et ce fut qu’une fois réalisée qu’ils donnèrent dans le despotisme. Voire la France découpée par les actions funestes des constructivistes européens ne m’enchante guère.

    • idlibertes

      16 septembre 2014

      Oui, enfin, despotisme royal ou despotisme du comte d’Anjou, du comte de bourgogne ou du royaume de navarre, en gros c’est celui qui avait le plus de bras qui faisait régner « son  » droit.

      Le despostisme n’est pas forcement le prix de l’unité. C’est le prix d’une non répartition des pouvoirs qui n’est certainement pas mieux géré par une parcellisation ou par l’idée que la force de chacun voudrait mieux que la raison de tous.

    • Duff

      16 septembre 2014

      Je ne l’ai pas ajouté à mon commentaire mais je ne perds pas de vue cet aspect. Disons que pendant les 1000 ans qui ont suivi le partage du royaume de Charlemagne, il n’y a pas beaucoup d’états européens qui se soient à ce point maintenus et mêmes agrandis suite à quelques bastons, 1815 et 1870 marquant l’arrêt de cette longue période.

    • idlibertes

      17 septembre 2014

      Et vit on plus en sécurité aujourd’hui ou hier?

    • Duff

      17 septembre 2014

      Question vaste qui ne peut – à mon avis – mériter une réponse tranchée…

    • idlibertes

      17 septembre 2014

      Euh si carrément même !

  • CharlesM

    15 septembre 2014

    Tous les indépendantistes( Ecosse, Catalogne, Lombardie, bientôt des land allemands) ont comme motivation principale le refus de la péréquation fiscale et la volonté de se débarrasser de leur quote-part de dette et d’un état dépensier . C’est en totale contradiction avec les volontés d’union fiscale des européistes et leur politique de nivellement et de redistribution ( sans parler de l €).
    . Quelle que soit l’issue de ce référendum, on ne pourra pas ne pas tenir compte de ces opinions et c’est finalement un coup de semonce dans la bonne direction…

    Répondre
    • bernard

      15 septembre 2014

      C´est un peu plus compliqué, les catalans et les basques n´ont pas attendu l´UE et l´euro pour vouloir plus d´indépendance. Voir l´histoire de Sabino Arana le penseur nationaliste basque http://fr.wikipedia.org/wiki/Sabino_Arana_Goiri. Actuellement les indépendantistes les plus virulents viennent des mouvances anti capitalistes et marxistes. L´organisation terroriste basque ETA et sa branche politique Batasuna, maintenant BILDU se revendiquent de l´extrême gauche marxiste leniniste. Esquerra Republicana de Catalunya(ERC) est aussi une organisation socialiste. Bon juste pour dire que ce n´est pas une histoire d´argent et de taxes.

    • idlibertes

      15 septembre 2014

      Alors, pour les Basques et les corses (désolé de l’amalgame mais c’est ainsi) c’est plus le concept d’être « contre » qu’une veritable demande avec un autre modèle derrière.

      Les Basques, j’adore mais ils ne se considérent ni Espagnol, ni Français et si chacun va de sa tribu, autant revenir à l’époque de Gaston Phoebus (que je sais Bearnais au passage, on hurle pas) tant qu’on y est, et je sens qu’on va galerer dans les exportations et les balances commerciales aussi typique et régional que cela puisse paraitre.

  • Phid

    15 septembre 2014

    Cher M.Gave,
    Depuis la parution du livre de l’excellent Pierre Hillard: La décomposition des nations européennes, les événements s’accélèrent.
    D’abord, le désastre de l’euro, les sauvetages bancaires (je me rappelle que dans une de vos intw vous avez dit qu’un jour la bce « posséderait » toutes les banques). Pour achever cette oeuvre, il reste à Laenderiser l’Europe pour que les « stateless nations » puissent enfin avoir leurs états. (cfr la carte du site http://www.eurominority.org)
    Nous ferons alors partie d’un empire composé de tribus vassales dominées idéologiquement et économiquement par la plus grande d’entre elles, l’Allemagne.

    Répondre
    • zorgbibes

      16 septembre 2014

      Excellent Phid. Voir également Minorités et régionalisme du même P. Hillard.

  • BA

    15 septembre 2014

    Et la zone euro ?

    Comment elle va, la zone euro ?

    C’est la prospérité économique, c’est la croissance économique, c’est davantage de créations d’emplois, c’est le progrès social, … en zone euro ?

    Lundi 15 septembre 2014 :

    Les grandes économies mondiales ralentissent, la zone euro décroche (OCDE).

    L’OCDE a constaté lundi un ralentissement des grandes économies mondiales, en épinglant en particulier la croissance anémique et le risque de déflation en zone euro, le tout sur fond de risques géopolitiques et financiers importants.

    L’Organisation pour la coopération et le développement économiques a baissé de 0,4 point par rapport à sa dernière estimation de mai sa prévision de croissance 2014 du Produit intérieur brut pour la zone euro à 0,8% et de 0,6 point sa prévision pour 2015 à 1,1%.

    Cette croissance anémique est « l’aspect le plus préoccupant » constaté par l’OCDE dans son communiqué de presse.

    http://www.romandie.com/news/Les-grandes-economies-mondiales-ralentissent-la-zone-euro-decroche/517571.rom

    Répondre
  • nolife

    15 septembre 2014

    Et si on en revenait aux concert des nations style XIXème siècle ?

    Répondre

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