25 août, 2013

Le grand retour des baleines ou quand Jonas pêche à la dynamite

« Et voila! » .

Après une longue période où, des platanes d’Avignon aux plages Américaines, je me suis laissé aller à un farniente de bon aloi entouré de jeunes têtes blondes glapissant à heures fixes, il me faut donc, comme nombre de Français , reprendre le collier et retourner à mes chaines… Mais il me faut avouer ici que j’aime beaucoup ces chaines et les liens que l’Institut des Libertés m’a permis de créer avec nombre de lecteurs qui interviennent sur notre site. Une saine émulation en somme.  Donc, au boulot!

Et ici, il  faut commencer par une petite revue de ce qui s’est passé d’important dans les économies et les marchés financiers  depuis que l’IDL s’est laissé aller à cette grande et honorable tradition Française, ne rien faire pendant la plus grande partie de l’été…La réponse à cette question est très simple: nous avons eu une vraie débâcle sur les marchés émergents, accompagnée par une forte hausse des taux aux USA. Et derrière ces deux phénomènes, nous trouvons la même cause: ce que, dans mon jargon, j’appelle une « crise de liquidités internationale » et que j’ai souvent décrit par le passé dans ces « chroniques du temps qui passe ». Et  une fois de plus,  tout commence avec le dollar US.

Tout le monde sait que la monnaie Américaine est la monnaie de réserve  mais peu de gens comprennent ce que cela veut dire. Parmi les économistes de renom, deux avaient compris ce que cela voulait dire :

Jacques Rueff (Français et qui désapprouvait) et

Robert Triffin (Belge, qui ne fit que décrire et constater) et je vais reprendre ici très largement leurs analyses.

Pour commercer entre elles, les nations ont besoin d’une monnaie que chacun va accepter en paiement et le dollar est accepté partout. De plus, les nations sont comme les individus ; il leur faut disposer d’une épargne qui sera utile en cas de coup dur et cette épargne doit être conservée dans une monnaie  que tout le monde acceptera, émise par un pays qui pourra fourni de la nourriture (en cas de désastre naturel), des armes et /ou une protection militaire (en cas de guerre) et une éducation de qualité aux enfants de l’élite et là encore on ne trouve guère que le Dollar. Les réserves de change seront donc conservées principalement en dollars.  Le Dollar est un peu dans la situation d’un système informatique devenu dominant (Windows). Plus les gens se servent de Windows, plus ceux qui n’ont pas encore pris de décisions sur le prochain système  ne se tourneront vers Windows …

Tout le monde a donc besoin de dollars et la question essentielle est: comment s’en procurer ? La réponse est simple: en ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis. Ce qui veut dire que les Etats-Unis ne peuvent pas avoir un excédent de leurs comptes courants sans créer immédiatement une énorme crise de liquidités internationale où les états qui ont des déficits extérieurs et des réserves insuffisantes voient leurs monnaies attaquées, leurs marchés financiers s’écrouler, leur taux d’intérêts monter très brutalement (pour essayer d’attirer des capitaux extérieurs ou retenir leurs propres capitaux) tandis que leur demande intérieure doit baisser très fortement (récession) pour que le pays dégage à nouveau des excédents extérieurs. C’est bien sur ce qui est en train de se passer en Inde, au Brésil, en Afrique du Sud, en Turquie…

Or, qu’est qui s’est passé depuis que monsieur Bernanke est devenu le gouverneur de la réserve fédérale (banque centrale) aux USA ?

Cet homme a décidé de suivre une politique de taux réels très bas, trop bas, ce qui a rendu le dollar hyper compétitif tant le taux de change de la monnaie US est sous évalué.  De ce fait, les comptes courants américains (balance commerciale) se sont améliorés de façon  constante depuis quatre à cinq ans au point que les Etats-Unis ont aujourd’hui un solde excédentaire contre le monde entier, à l’exclusion de la Chine et des pays producteurs d’énergie (OPEP).De ce fait, TOUS les autres pays, par solde ne gagnent plus les dollars dont ils ont besoin pour commercer les uns avec les autres et doivent tirer sur leurs réserves de change qui étaient investies bien sur …en  obligations Américaines émises par le Trésor US.

Ces ventes déclenchent  automatiquement une hausse des taux Américains et le mécanisme infernal de la crise de liquidité internationale  y trouve sa conclusion. Tout commence par des taux trop bas, se poursuit par un dollar sous évalué, se  transforme  en une amélioration des comptes courants Américains, ce qui force les pays nouvellement en déficit parce que non concurrentiels à vendre leurs réserves de change, ce qui déclenche une hausse des taux aux USA, au risque d’amener les USA en récession (baisse de l’immobilier, quand le bâtiment va , tout va…) ce qui ne fait que renforcer les problèmes des tous les autres pays en général et des USA en particulier. Et tout cela se termine en général par une très forte hausse de la monnaie US, pour que le déficit extérieur US se détériore à nouveau. C ‘est ce que Triffin appelait le paradoxe de la monnaie de réserve.

Pour faire simple je n’ai JAMAIS craint un excédent de dollars tant les grandes dépressions et les graves crises financières internationales n’ont jamais lieu quand il y a TROP de dollars, mais bien quand il n’y en a  PAS ASSEZ. C’est ce que j’appelle, « il faut savoir s’il y a plus d’argent que d’idiots ou plus d’idiots que d’argent ». Nous y sommes, IL N Y A PAS ASSEZ D’ARGENT ( A noter que le nombres d’idiots en circulation libre permettait aussi d’arriver à la conclusion susvisée)

Les réserves de change déposées  à la Fed pour le compte des banques centrales étrangères sont publiées chaque semaine (par la Fed) et pour la première fois depuis longtemps sont en baisse depuis six mois.  Je n’ai jamais constaté une telle baisse sans que nous ayons  de graves problèmes  au niveau des nations qui présentent à la fois un déficit extérieur et un déficit budgétaire importants.

Par le passé, j’ai souvent comparé dans mes écrits une crise de liquidités internationales avec la pèche à la dynamite. On balance un bâton de dynamite dans la mer, on le fait exploser à 100 mètres sous l’eau et on attend que les poissons remontent à la surface le ventre en l’air (Cf « Libéral mais non coupable » Bourin Editions, Septembre 2009). Au début, remontent les thons et les merlans et un jour où deux après l’explosion remontent les baleines, les cachalots et les pieuvres géantes.

C’est ainsi que dans les années 80, j’ai vu remonter le Mexique d’abord, puis  quelque temps après à peu prés toute l’Amérique Latine, à la fin des années 90 nombre des pays d’Asie ( la Thaïlande (un cachalot)la Corée du Sud (une baleine) la Russie (une baleine bleue.). Même scénario avant que Lehmann ne saute en 2008, et chacun se souvient du maelstrom financier qui a suivi et du nombre de baleines qui sont remontées à la surface…

Bref,  le dollar  Américain depuis cinq ans au moins est  contrôlé  par des gens qui pensent qu’ils gèrent le dollar du Zimbabwe et qui ne comprennent rien au rôle du dollar monnaie de réserve, ce qui est bien ennuyeux…Devant cette triste réalité, il ne faut avoir dans ses portefeuilles que des positions en cash flow positif, aucune dette surtout en dollar  et l’on peut craindre une forte hausse de la volatilité sur les marchés financiers qui semblent avoir bien commencé. Il est urgent (et je me répète) de se mettre une ceinture, des bretelles, un gilet pare balles et un casque.

L’automne risque d’être frais et Septembre-Octobre sont d’excellents mois pour  commencer à  porter des vêtements d’hiver.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

46 Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • lilou

    31 août 2013

    Bonjour,

    Les USA sont à genoux depuis longtemps….2001 quand la FED a mis les taux à 0.

    la preuve : http://leblogalupus.com/2013/08/31/les-etats-unis-interrompent-la-diffusion-de-la-chaine-russia-today/

    Nous sommes aussi tres mal en France…

    je vous conseille de hedger serieusement vos « avoirs virtuels » par un peu de vrai…..dans de vraies banques hors zone € ou $ dans un pays rempli de Ressources Naturelles INDISPENSABLES….

    et d’avoir un peu de Sprott et ZKB car cela va secouer fort ..

    Vous avez vu la derniere etude de l’analyst libre de la SG, Edward ?

    la Syrie va etre le declencheur de quelque chose de « quantic » car j’ai eu à faire à lui brievement une fois et il en a croyez moi…
    lui ne joue pas la comedie

    http://www.youtube.com/watch?v=cfOgahR3NI4

    Répondre
  • BA

    30 août 2013

    La Grèce est en faillite.

    Le Portugal est en faillite.

    Lisez ces deux articles :

    Mardi 20 août 2013 :

    Pour Schäuble, la Grèce aura besoin d’un troisième plan d’aide.

    Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré mardi que la Grèce aurait besoin d’un nouveau plan d’aide international.

    « Il faudra qu’il y ait un autre plan en Grèce », a-t-il dit lors d’un meeting électoral dans le nord de l’Allemagne.

    Vendredi 30 août 2013 :

    Portugal : le Premier ministre évoque le scénario d’un autre plan d’aide.

    Le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho n’a pas écarté vendredi la nécessité d’un deuxième plan de sauvetage si le Portugal n’arrive pas à mettre en oeuvre une réforme de l’Etat permettant de réduire durablement les dépenses publiques.

    Réagissant au rejet jeudi par la Cour constitutionnelle d’une mesure d’austérité, M. Passos Coelho a évoqué l’hypothèse que le Portugal ne soit pas en mesure de poursuivre son programme de rigueur « sans davantage de financement, sans un deuxième programme d’aide ».

    « Si nous ne sommes pas capables dans les prochains mois de montrer à nos créanciers que la réforme de l’Etat nous permet de réduire les dépenses d’une manière durable, il se peut que nous ne soyons pas en mesure de poursuivre notre chemin sans davantage de financement, sans un deuxième programme garantissant au pays les moyens dont il a besoin », a-t-il déclaré lors d’un déplacement à Bragance (nord).

    http://www.romandie.com/news/n/Portugal_le_Premier_ministre_evoque_le_scenario_d_un_autre_plan_d_aide37300820131941.asp

    Dettes publiques en Europe au premier trimestre 2013 :

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 305,291 milliards d’euros, soit 160,5 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2034,763 milliards d’euros, soit 130,3 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 208,284 milliards d’euros, soit 127,2 % du PIB.

    Répondre
  • BA

    30 août 2013

    Union Européenne : chômage pour le mois de juillet 2013 :

    1- Médaille d’or : Grèce. 27,6 % de chômage.

    2- Médaille d’argent : Espagne. 26,3 %.

    3- Médaille de bronze : Chypre : 17,3 %.

    4- Croatie : 16,7 %.

    5- Portugal : 16,5 %.

    6- Slovaquie : 14,3 %.

    7- Irlande : 13,8 %.

    8- Bulgarie : 12,7 %.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-30082013-AP/FR/3-30082013-AP-FR.PDF

    Chômage des jeunes de moins de 25 ans :

    1- Grèce : 62,9 % de chômage des jeunes de moins de 25 ans.

    2- Espagne : 56,1 %.

    3- Croatie : 55,4 %.

    4- Italie : 39,5 %.

    5- Chypre : 37,9 %.

    6- Portugal : 37,4 %.

    7- Slovaquie : 34,6 %.

    8- Irlande : 28,6 %.

    Répondre
  • Libre

    29 août 2013

    C’est un plaisir de vous lire!Concernant les USA leur role de puissance dominante et le role de monnaie de réserve du dollar US vous ne pouvez avoir que raison!Mais il faut garder à l’esprit que le dollar se dévalue de plus en plus, que le taux réel d’inflation est de 15 % aux USA ( voir le site shadow statistic) et que son influance diplomatique et sa puissancemillitaire diminue de plus en plus!Et sans qu’aucune alternative crédible émerge ( sauf peut-etre le Yuan).Tout cela vient du statut de la FED qui a des objectifs autres que la seule stabilité monétaire du dollar.Je passe sur la fiscalité et l’inadéquation du système de protection social américain ( A Singapour c’est seulement 5,7% du PIB contre 17% aux US pour son système de santé).Idem le cout très élevé du système carcéral américain(1% de la population US est en prison,5% sous controle judicaire).Donc risque d’instabilité monétaro-géoplitique majeur tant qu’une autre puissance dominante n’émerge pas …Que faut il donc faire pour protéger son patrimoine financier,Autre que les conseils d’acheter des métaux précieux que l’on nous rabache sans cesse…

    Répondre
  • BA

    28 août 2013

    Mercredi 28 août 2013 :

    Merkel : « la Grèce n’aurait jamais dû être admise dans la zone euro »

    La chancelière allemande Angela Merkel, en campagne pour un troisième mandat aux législatives du 22 septembre, a lancé mardi lors d’une réunion électorale que la Grèce n’aurait pas dû être admise dans la zone euro.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp-00545407-merkel-la-grece-n-aurait-jamais-du-etre-admise-dans-la-zone-euro-598674.php

    Vendredi 23 août 2013 :

    « Sauvetage de l’euro, l’addition s’il vous plait ! »

    Après l’annonce du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble d’un probable nouveau plan d’aide à la Grèce après 2014, le Handelsblatt consacre un dossier à « l’addition » que les Allemands doivent payer pour le sauvetage de l’euro.

    Le quotidien économique allemand critique Angela Merkel, qui s’était dite « incapable d’indiquer le montant du sauvetage de l’euro ».

    « La chancelière poursuit visiblement un but cet été : garder le calme sur le front de l’euro », commente le Handelsblatt, qui a fait ses propres calculs.
    Selon le journal, il en coûte à l’Allemagne quelque « 150 milliards d’euros, dont 42 devraient être rendus disponibles très vite. »

    http://www.presseurop.eu/fr/content/news-brief/4079821-sauvetage-de-l-euro-l-addition-s-il-vous-plait

    Répondre
  • Clement S

    27 août 2013

    Cher Monsieur,

    Merci pour cette nouvelle analyse élcairante et pertinente, avec ce ton si libre et précieux.

    D’autre part, ce fut un honneur de figurer avec vous dans les Portraits de Libéraux qui s’assument dans L’Opinion.

    Bien à vous,
    Clément

    Répondre
  • BA

    27 août 2013

    Mardi 27 août 2013 :

    La Grèce perturbe la campagne de Merkel.

    Le sauvetage de l’euro s’invite dans la campagne. Le parti eurosceptique AfD en profite.

    « Nous parlons d’argent que, si ça tourne mal, la génération de nos enfants devra payer pendant trente ans », s’est ému Walter Kohl, qui n’est autre que le fils de l’ancien chancelier chrétien-démocrate (CDU) Helmut Kohl. Il trouve « irresponsable » la politique d’Angela Merkel, que son père surnommait « la fille ». Sa position, à moins d’un mois des élections, fait partie d’un bruit de fond potentiellement dangereux pour la chancelière, dont la campagne devait être un long fleuve tranquille.

    Ce plan a basculé la semaine dernière, lorsque le ministre des Finances a reconnu qu’Athènes aurait besoin d’une rallonge financière. Un cauchemar pour les contribuables allemands, qui se perçoivent comme les victimes de la crise. « Il devra y avoir un nouveau programme d’aide à la Grèce », a déclaré Wolfgang Schäuble.

    Depuis, le sujet qui devait rester tabou fait la une des journaux, qui rappellent avec délectation les promesses non tenues du gouvernement sur le coût des mesures d’aide aux pays en crise. « Sauvetage de l’euro : l’addition s’il vous plaît ! », a titré le quotidien économique « Handelsblatt » avec une caricature d’Angela Merkel en Pinocchio.

    « Jusqu’ici, la CDU était parvenue à ce que la Grèce ne soit pas un sujet dans la campagne et il menace maintenant de se transformer potentiellement en avalanche », estime Tilman Mayer, professeur de sciences politiques à l’université de Bonn.

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202966559090-la-grece-perturbe-la-campagne-de-merkel-598088.php?xtor=RSS-2132

    Dette publique de l’Allemagne : 81,2 % du PIB, soit 2150 milliards d’euros. Je dis bien : 2150 milliards d’euros.

    L’Union Européenne, c’est des pays surendettés qui se surendettent encore plus, pour pouvoir prêter de l’argent à des pays en faillite qui ne les rembourseront jamais.

    L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.

    Répondre
  • Hagen

    27 août 2013

    Dans un autre ordre d’idée mais en rapport avec l’économie et avec la chute potentielle des marchés. J’aimerais que quelqu’un m’explique quel est l’intérêt des USA (et de pays ridicules comme la G-B et la France qui vont pâtir encore plus de la hausse du Brent) de partir en guerre. Dollar en hausse, or en hausse, pétrole en hausse, taux en hausse, dette faramineuse. Tous des phénomènes qui vont littéralement jeter l’économie à terre pour un sacré bout de temps. Peut-être pourriez-vous, monsieur Gave, nous donner une explication logique à cette folie.

    Répondre
  • Werrebrouck

    27 août 2013

    Je suis d’accord avec l’ensemble du raisonnement et sur le fait que des changements fondamentaux interviennent aujourd’hui dans l’économie américaine, mais je ne vois pas encore de statistiques sur un excédent courant US. Pourriez-vous nous indiquer la source? D’avance grand merci.

    Répondre
  • Marius

    27 août 2013

    Un petit point sur l’or physique ?

    Répondre
  • Marius

    27 août 2013

    Très heureux de vous lire, vous m’avez manqué.

    Répondre
  • idlibertes

    26 août 2013

    Cher Monsieur,

    Le franc Suisse est un bon second rôle , une bonne doublure Européenne. Mais encore une fois, la force de frappe militaire Suisse est un peu évanescente pour le rôle; quant au dollar de Singapour, nous sommes plus attirés par le Yuan/Renminbi si on doit parler Asie.

    Cdlt

    Idl

    Répondre
    • P.M

      29 août 2013

      Oui mais en cas de guerre tout le monde se replie en suisse
      Quand aux guerres américaines : succès au Vietnam?en Irak? En Somalie?en Afghanistan?….bientôt en Syrie ça va être difficile! Alors je ne crois pas que la Russie ,la Chine ou même l Iran ou le Pakistan soient morts de trouille

  • BG

    26 août 2013

    Cher Monsieur,

    Le franc suisse ou le dollar de singapour ne répondent effectivement pas aux critères d’une devise de réserve.
    Comment les définiriez-vous ? Ont-elle une utilité ou est-ce une fiction ?

    Remerciements

    Répondre
  • emmanuel

    26 août 2013

    Petit commentaire de plus.
    Bernanke fait la meme chose que son predecesseur.
    Et les memes causes produiront les memes effets puissance un trillion.
    Et cette fois ce sera la faillite finale. Et la maison commune brulera de la cave au grenier.
    Besoin des banques effectivement…
    Mais pas de ces banques qui servent la rente et les rentiers d’un monde qui n’existe plus.

    Répondre
    • P.M

      26 août 2013

      Je suis content d avoir lu vos commentaires que je partage en grande partie
      Au début je pensais que le dollar était comme le sterling il y a 100 ans,mais je pense que c est encore plus « global »,encore plus grave.
      Le reset qui va se faire ne sera pas très agréable aux « idiots  » comme dit Mr GAVE et a ceux qui se croient plus intelligents que les autres.Pour ce qui est des banques j en ai marre que des traders utilisent mon argent pour jouer et que ce soit moi qui paye quand ils font des c….je suis pour les investisseurs et pour pendre les spéculateurs ennemis du capitalisme

    • James Sunderland

      26 août 2013

      Merci infiniment. Super site.

  • YC

    26 août 2013

    Mr Gave, quel plaisir de retrouver votre plume et de mettre en perspective votre article avec un autre article récent, également pertinent sur le sujet de savoir si on retrouvera un jour de « vrais » prix aux marchés. Quid de la monnaie du futur et de nos économies … A suivre.

    Répondre
  • James Sunderland

    26 août 2013

    Quelqu’un aurait-il un lien présentant les « réserves de change déposées à la Fed pour le compte des banques centrales étrangères »? Je suis sur le site de la FED, je cherche, je cherche… mais rien : (

    Répondre
  • James Sunderland

    26 août 2013

    Merci Monsieur Gave pour cette nouvelle analyse. J’espère que vous avez passé de bonnes vacances.

    Répondre
  • dede

    26 août 2013

    Cher Monsieur Gave,

    D’apres votre billet, il semble qu’il ne peut y avoir qu’une seule monnaie de reserve mais pourquoi en serait-il ainsi? Qu’est-ce qui empeche les pays tiers de constituer des reserves dans un panier de devises et ainsi limiter les risques d’instabilites face a une contrepartie unique?
    Il me semble que la Chine a compris son erreur avec la crise et les Etats-Unis criant a tout va que le RMB etait sous-evalue (autre maniere de dire aux Chinois que tous les papiers verts qui leur avaient ete echanges contre biens et services ne valaient pas ce qui etait ecrit sous la devise « in god we trust ») et qu’aujourd’hui, elle diversifie progressivement ses reserves (sans annoncer comment elle fixe le cours du RMB, elle indique bien que c’est face a un panier de devises).
    Avoir quelques euros, quelques livres sterling, quelques yuans et dans une moindre mesure, quelques yens (economie incomprehensible) et quelques francs suisses (economie artificielle) ne constitue-t-il pas une meilleure reserve que d’avoir des dollars et subir les lubies de Bernanke? Les banques centrales sont-elles contraintes par l’armee US d’acheter les Treasuries ou s’y contraignent-elles toutes seules?

    Au plaisir de vous lire a nouveau.

    Répondre
    • Charles Gave

      26 août 2013

      Cher Monsieur
      Bien sur, mais une monnaie de reserve doit avoir les caracteristiques suivantes
      Etre emise par le pays (ou un pays) dominant financierement, pour pouvoir emprunter dans ses marches financiers
      Etre emise par un pays dominant militairement, pour qu’il puisse vous livrer des armes en cas de conflit et les livrer puisqu’il controle l’air et la mer
      Etre emise par le pays dominant scientifiquement et culturellement pour pouvoir y eduquer vos elites
      Etre emisee par le pays dominant agriculturellement pour pouvoir nourrir votre population en cas de guerre
      Etre emise par un pays qui n’a jamais pratique controle des changes ou controle des capitaux
      Comme vous le voyez, cela ne laisse en lice que le dollar
      Et c’est bien pour ces raisons que 65% des reserves de change internationales sont en dollar… et que ce pourcentage n’a guere varie depuis ving ans
      Amicalement
      cg
      Amicalement

  • El oso

    26 août 2013

    Cher Monsieur Gave,

    Ma formation à la finance internationale à votre école souffre encore quelques lacunes…
    Vous écrivez « Ces ventes (de treasuries et obligations américaines par les pays à court de dollars) provoque automatiquement une hausse des taux »…
    Là je bute: pourquoi automatiquement?
    Merci de bien vouloir m’éclairer…

    Répondre
    • Martin T

      26 août 2013

      La Chine, détenteurs de 1,316 trillion de « Treasuries », ne détient plus que 1,297 trillion, en juin après s’être « allégée » de 21,5 milliards, soit une baisse de 1,7% de ses encours en dette américaine. Outre la Chine, les banques commerciales américaines se sont également délestées de 34,7 milliards de dollars de « Treasuries » en juillet, ne détenant plus que 1,81 trillion de dollar. C’est la plus forte baisse mensuelle en 10 ans d’après les données de la Fed.

      Par conséquent, ces ventes ont bien évidemment provoqué une hausse des rendements des « Treasuries » (baisse du cours des obligations).

      Par phénomène d’osmose, les émergents font face à des « appels de marge », sur leurs devises attaquées car beaucoup étaient sur-évaluées du fait de la politique de taux à zéro de la Fed ayant entraîné un afflux de capitaux ces derniers 4 ans (3,9 trillion de dollar) et de nombreux pays ont émis sur les marchés internationaux en dollars!

      Nous assistons par conséquent à une inversion des flux du fait du passage des taux d’intérêts réels américains en territoire positif. Comme l’indique fort bien monsieur Gave, nous passons d’une situation d’afflux de dollar à une situation de pénurie, d’où la panique actuelle sur les devises émergentes, les premières victimes étant les pays ayant le plus fort déficit de la balance des comptes courants.

      C’est donc un phénomène d’ « osmose inverse » qui est en train de se produire.

      Cordialement,

      Martin T.

    • Gilles

      26 août 2013

      Les taux vont à l’opposé du prix des obligations.
      Vente massive d’obligations->baisse des prix de celles-ci->augmentation des taux (prime de risque).

  • Gilles

    26 août 2013

    La FED ne va t-elle pas une interrompre cette crise de liquidité en accordant des swaps aux banques centrales?
    Comme d’ailleurs elle l’a fait sans vergogne dans un passé récent…

    Répondre
  • Gilles

    26 août 2013

    Bonjour M. Gave,
    Content de vous retrouver!
    Ne convient-il pas de repasser liquide, et pourquoi pas en dollars US, en attendant patiemment, avec son épuisette, que les poissons remontent?

    Répondre
    • Charles Gave

      26 août 2013

      Cher ami
      Certes, mais il s’agira de dollars EMPRUNTES, qu’il faudra rembourser. Cela peut aider si nois avons affaire a une crise de liquidites, pas s’il s’agit d’une crise de ‘solvency », ce qui est le cas un peu partout (Grece, France, Espagne , peut etre Turquie
      Il s’agira d’un emplatre sur une jamve de bois
      Amicalement
      cg

  • Emmanuel

    26 août 2013

    Les Etats Unis Mr Gave sont en Etat de Faillite virtuelle.
    Aussi les dollars imprimes par la Fed c’est au mieux de la monnaie de singe.
    Monnaie de singe qui vaut tout juste un chf.
    Monnaie de singe des Etats Unis et probleme du reste du monde.
    Probleme du reste du monde et aucune puissance economique n’est en capacite d’imposer un nouveau Breyton Woods d’ou sortirait une veritable monnaie de reserve adaptee a la mondialisation.
    Les flux que vous decrivez interessent au mieux les joueurs compulsifs du Marche et particulierement du Forex ou s’echangent 4000milliards de dollars jours avec des leviers toxiques gigantesques.
    Et la Fed travaille depuis 2008 uniquement pour le bilan des banques.
    Des banques qui vont continuer a surfer sur les bulles jusqu’a la crise ultime.
    Crise ultime qui imposera un changement de paradigme economique et la remise en cause de ce capitalisme financier devenu fou.
    Capitalisme financier devenu fou…
    Lors de cette crise ultime la democratie Americaine se souviendra peut etre de ce qu’ecrivait Thomas Jeferson et Georges Washington sur la « dictature des banques et des banquiers ».
    Cete crise du systeme est avant tout un formidable generateur d’entropie et nous sommes malgre eux dans un nouveuau monde.
    Et cette crise ultime qui vient nous ouvrira definitivement les portes de ce nouveau monde.

    Tout le reste appartient a un monde qui n’existe plus.
    Un monde avec ses apprentis sorciers a la recherche de la nouvelle pierre philosophale pour fabriquer des richesses virtuelles qui ne concernent que les banques couvertes de papiers sans aucune valeur.

    Répondre
    • roger duberger

      26 août 2013

      Bonjour,
      Vous y allez fort.
      Les banquiers sont indispensables aux consommateurs comme aux entreprises auxquels ils permettent d’investir avant d’avoir les retour sur investissement (je ne suis pas banquier).
      Il est vrai que le système bancaire s’est dévoyé en créant des « véhicules » spéculatifs dangereux. Finalement avec certains dérivés, on ne sait plus dans quoi on investit, c’est peut-être pour cela qu’il faudra bien attacher sa ceinture car l’arrière saison risque d’être torride…
      cordialement

  • Laurent Strichard

    26 août 2013

    Cela recommence fort, mais que ça fait du bien de changer du ton soporifique de l’été. Welcome back Mr Gave.

    Répondre
  • El oso

    25 août 2013

    Welcome back, Mr Gave…
    Vous me manquiez et depuis le 19 je guettais votre retour…
    J’attendais avec impatience votre analyse de la situation actuelle.
    Familier de vos livres, je viens juste de terminer la relecture de Libéral, mais non coupable, je comprends très bien votre démonstration.
    Vous n’en parlez pas dans votre papier, mais ne pensez-vous pas que la perspective du ralentissement du QE3 joue elle aussi un rôle dans le rapatriement des dollars investis dans les pays émergents actuellement en difficulté?
    Pour l’instant l’euro se tient bien, pensez-vous qu’il conviendrait pourtant d’en transférer une partie en dollars?

    Répondre
    • Charles Gave

      26 août 2013

      Cher ami
      Sans aucun doute
      Mais il est difficle de savoir ce qui arrive en premier, la poule ou l’oeuf
      Amicalement
      cg

  • gilbros

    25 août 2013

    M.Gave, merci pour l’analyse….

    mais celle-ci glace mes ardeurs d’investisseur….
    malgrès mon naturel optimiste

    « il ne faut avoir dans ses portefeuilles que des positions en cash flow positif »
    Avec un endettement raisonnable et un cash flow positif, c’est acceptable ????
    parce que la dette fait monter le risque surtout si la crise qui vient de finir ne s’avére pas finie du tout….

    « Il est urgent (et je me répète) de se mettre une ceinture, des bretelles, un gilet pare balles et un casque. »

    En effet, vous avez lourdement insisté sur la notion de parachute….

    Question technique importante pour certains d’entre nous :
    Un couverture de portefeuille a base de dérivés peut-il faire office de parachute ou gilet pare balles ???

    Mon inquiètude vient de l’émetteur …..nos chères banques….

    J.P. Chevalier (site : http://chevallier.biz/) me fait craindre le pire pour nos émetteurs de dérivés

    Bonne rentrée

    Répondre
    • Charles Gave

      26 août 2013

      Cher ami
      C’est bien la difficulte actuelle
      De nombreux outils de diversification que j’utilisais dans le passe me semblent un peu « suspects », du style cash a la banque
      Jene veux avoir dans mes portefeuilles que des choses que je detiens vraiment, ce qui ne me simplifie pas la tache…
      cg

  • roger duberger

    25 août 2013

    Bonne rentrée Monsieur Gave,
    Merci pour cette analyse très pertinente. Croyez vous que l’achat d’or papier soit un bon gilet pare balles ? Certains analystes américains recommandent l’achat d’ETF shortant les Tbonds américains ? Depuis quelques mois, ils semblent avoir eu raison….

    Répondre
    • Charles Gave

      26 août 2013

      Cher Roger
      A mon avis, non
      Il faut maiantenant observer le amrche obligataire US pour savoir quand il va falloir l’acheter
      Il est beaucopu trop tard pour vendre
      Amicalement
      cg

    • charlesM

      26 août 2013

      Bonjour Monsieur Gave, vous dites qu’il est trop tard pour vendre les obligs US. C’est un peu mon sentiment.. Diriez vous la même chose des obligs et actions emergentes qui ont été massacrées depuis le début de l’année?
      Merci pour ces analyses precieuses,
      cdlt,

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!