1 mars, 2024

Troupes en Ukraine ?

Emmanuel Macron a pris les pays européens de cours en annonçant qu’il ne fallait pas exclure la présence de troupes françaises et européennes en Ukraine. Une formule choc, qui cache la réalité d’une guerre qui ne cesse de s’enliser.

À la suite de ses propos, les principaux protagonistes ont aussitôt annoncé qu’il était exclu pour eux d’envoyer des soldats en Ukraine. L’Allemagne et les États-Unis ont notamment réfuté cette possibilité, tout comme les Pays-Bas, plaçant la France dans un splendide isolement. À force de lancer des formules en l’air et de s’attacher davantage aux discours qu’aux réalités, on prend le risque de tenir des propos déconnectés des réalités. La diplomatie française se trouve ainsi enlisée.

Troupes au sol ?

Que signifie en effet « envoyer des troupes en Ukraine » ? Si la France envoie des armes, notamment des canons Caesar, elle envoie aussi, nécessairement, des instructeurs pour apprendre aux Ukrainiens à se servir de ces armes. Il y a donc, de fait, déjà, des troupes françaises en Ukraine. Les Anglais font de même en envoyant, depuis une dizaine d’années, des instructeurs pour former l’armée ukrainienne. Nombreux sont aussi les soldats ukrainiens à être venus en France pour se faire soigner et former. Depuis février 2022 il y a des contacts réguliers entre l’armée française et l’armée ukrainienne, à la fois pour ajuster l’aide apportée par la France et pour se tenir informé de la tournure des combats et des stratégies menées par les Russes. Même si cela n’est jamais dit officiellement, des membres de l’armée française sont présents en Ukraine. Ce ne sont pas « des troupes », mais c’est bien normal qu’un pays allié envoie des observateurs et des instructeurs chez son voisin en guerre.

Le problème c’est que lorsque l’on parle de « troupes », le grand public comprend « régiments », et l’envoi de plusieurs centaines, voire milliers d’hommes. Cela est pour l’instant exclu. Mais même si cela était le cas, la France n’a pas les moyens d’envoyer son armée sur le front ukrainien. Nous manquons de munition, comme l’ont démontré plusieurs rapports parlementaires, nous manquons aussi d’hommes. S’il s’agit d’envoyer une centaine de soldats sur le front, cela ne servira à rien pour inverser le cours de la guerre. S’il s’agit d’envoyer des milliers d’hommes pour combattre auprès des Ukrainiens, ce qui correspond davantage à la notion de « troupes », alors nous n’avons pas assez de soldats. C’est de surcroît un coût humain que la France n’est pas capable de prendre, la nation française n’acceptant pas que ses soldats meurent en Ukraine.

Les propos du président Macron ne correspondent donc pas à la réalité de la guerre aujourd’hui. La France n’a pas les moyens d’envoyer des « troupes ». Ni ses alliés européens, qui se sont aussitôt désolidarisés de Paris. Cela témoigne surtout d’un amateurisme coupable sur un dossier qui est pourtant d’une gravité extrême.

Que faire ?

Une fois que l’on a dit cela, que faire ?

Dans le domaine des relations internationales et de la diplomatie, il y a les rêves et il y a les réalités.

Le rêve, c’est que la paix soit perpétuelle en Europe, que l’Ukraine ne soit pas attaquée par la Russie et que les frontières soient respectées. Ce rêve-là a duré ; il n’est plus.

La réalité, c’est que la Russie tient 20% du territoire de l’Ukraine et que personne ne pourra la déloger. Aucun Européen n’est prêt à mourir pour l’Ukraine.

C’est une chose d’appeler à la guerre depuis les plateaux de télévision, c’en est une autre de la faire. Je me souviens, un samedi après-midi sur LCI, au printemps 2023. Un Ukrainien réfugié en France qui vantait le courage de la jeunesse ukrainienne qui partait au front. L’émission terminée, dans la loge, le même, me disant qu’il reprochait à sa fille d’être retournée en Ukraine pour rejoindre son fiancé. « Pourquoi celui-ci est-il en Ukraine ? Il aurait pu vous rejoindre en France. » « Il est resté en Ukraine pour se battre. Je lui ai dit qu’il ne fallait pas, qu’il risquait de mourir, qu’il fallait qu’il vienne en France. Mais cet idiot n’a pas voulu ». Bellicisme sur le plateau, réalisme dans la loge. Ceux qui appellent à la guerre ou à envoyer des soldats français en Ukraine seraient les derniers à y envoyer leurs fils.

Ce que l’on peut faire, que cela nous plaise ou non, c’est de constater que la Russie contrôle une partie du territoire ukrainien, qu’elle ne le lâchera pas et que l’on ne pourra pas la déloger. Il faut donc en prendre acte, assurer la sécurité de l’Ukraine sur le territoire restant et fortifier les pays d’Europe de l’Est que sont la Pologne et les pays baltes pour décourager toute attaque russe afin d’éviter que le conflit ne s’étende à d’autres pays. Cela, c’est la partie défensive.

Il y a, ensuite, une partie offensive à mener. La Russie combat les positions françaises en Afrique, nous pouvons lui rendre la pareil en Asie centrale, région par ailleurs beaucoup plus intéressante que l’Afrique. Nouer des partenariats commerciaux, stratégiques et militaires avec les pays en « stan » de l’Asie centrale, cœur de l’Eurasie, et qui craignent la puissance impériale russe, afin de détacher cet « étranger proche » de la Russie. Idem en Sibérie et en Asie orientale, délaissée au profit de l’Europe, pour réduire l’influence de Vladivostok.

Enfin, il y a la question des hydrocarbures. Les sanctions économiques ne fonctionnent pas, ce qui est logique puisqu’elles n’ont jamais fonctionné. L’Europe continue d’acheter le gaz et le pétrole russe, mais plus cher puisque ceux-ci transitent par les intermédiaires que sont la Turquie et l’Inde. Le programme prendra une quinzaine d’années, ce qui est à la fois long et court, mais les pays d’Europe doivent être moins dépendants des hydrocarbures russes. Avant l’invasion de l’Ukraine, la Russie assurait 25% des importations de pétrole de l’Europe et 45% de celles de gaz. La Russie est le deuxième producteur mondial de pétrole et de gaz naturel. Il était évidemment impossible de s’en passer.

Un programme déployé sur quinze ans est nécessaire pour diversifier les sources d’approvisionnement : Méditerranée orientale, canal du Mozambique, Guyana, Namibie, où Total, présent depuis 1964, vient de découvrir de très importants gisements, mer Caspienne, etc. Et bien évidemment, développer l’énergie locale, avec le nucléaire.

Ce sont là les conditions pour être moins dépendant d’un seul pays, ce qui est toujours nécessaire, et pour assurer la sécurité en Europe et renforcer la protection des pays limitrophes de la Russie qui craignent une invasion (justifiée ou non, c’est un autre problème). En quelques mots, avoir une véritable vision stratégique et non pas se limiter à des formules dangereuses sitôt démenties par nos alliés.

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

31 Commentaires

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  • Nanker

    5 mars 2024

    Et personnellement je commence à penser que Macron veut faire durer cette guerre, et passer pour le hérault de l’Occident civilisé face aux sales Russes, pour se faire nommer à la tête de l’Europe après 2027. Se hisser aux plus hautes places en marchant sur un tas de cadavres ukrainiens et accessoirement russes, lui ressemble bien…

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    • Nox

      6 mars 2024

      Oui. La guerre en Ukraine est perdue pour l’Ukraine, il faut savoir le reconnaître. Dans le monde d’avant, le pays qui est en train de perdre demanderait des négociations, ce qui gèlerait la ligne de front et limiterait les pertes, humaines et territoriales…
      Au lieu de cela que font les dirigeants occidentaux ? Ils signent des accords bilatéraux de sécurité avec l’Ukraine, ils s’engagent à livrer des avions, des missiles à longue portée, et Macron parle même d’envoyer des troupes…
      Le résultat c’est qu l’Ukraine va perdre Odessa et son accès à la mer, va perdre encore 100 000 tués, et deviendra un état croupion ruiné. Quand à la Russie elle continuera sa croissance insolente et verra son armée encore plus renforcée…
      Pour avoir un comportement aussi irrationnel en apparence, n’y aurait-il pas une autre motivation cachée ? Pour le coup vraiment complotiste ?

  • Nanker

    5 mars 2024

    Si vous voulez un échantillon de la « pensée » qui prédomine à l’Etat-Major français – et qui infuse directement la « stratégie macroniste dans le conflit – écoutez l’intervention lunaire de Vincent Desportes ce matin sur « Radio Courtoisie ».

    En résumé… il faut livrer autant d’armes que possible à l’Ukraine car cela forcera automatiquement Moscou à venir à la table de négociations pour signer un armistice…
    Appliquons cela au Japon en 1945 : nous Japonais allons résister autant que possible à Iwo Jima et Okinawa en tuant le plus possible d’Américains, ce qui forcera Roosevelt à s’asseoir à la table des négociations.
    En fait les Américains ont littéralement écrasé les Japonais et obtenu une réédition sans conditions. Poutine obtiendra la même chose de l’Ukraine.

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  • delperda

    4 mars 2024

    J’apprécie les analyses de monsieur Noé. Toutefois je ferai les remarques suivantes :
    L’Europe occidentale et la Russie sont parfaitement complémentaires. C’est bien ce qu’ont compris les USA qui ont tout fait pour empêcher la création de l’ensemble « l’Atlantique à l’Oural »
    Chercher à déstabiliser La Russie est contraire à nos intérêts véritables.
    L’Europe occidentale est, après la malheureuse Ukraine, la grande perdante du conflit. Regardez les taux de croissance actuels des USA (2 à 3% par an), de l’UE( moins de 0 à1 % par an ) ..et de la Russie( 3.5 à 3.5 % par an)!!!
    Poutine, Zelinsky et Macron passeront. L’Europe occidentale et la Russie seront toujours sur la même carte géographique. La priorité est à la recherche de l’apaisement et d’un nouvel accord « gagnant gagnant » à terme avec la Russie.

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  • adrien michel

    4 mars 2024

    J’apprecie les analyses de M Noe. j’apporterai les nuances suivantes.
    L’Europe occidentale et la Russie sont parfaitement complémentaires. C’est bien ce qu’ont compris les USA qui ont tout fait pour empêcher la création de l’ensemble « l’Atlantique à l’Oural »
    Chercher à déstabiliser La Russie et totalement improductif et contraire à nos intérêts véritables.
    L’Europe occidentale est, après la malheureuse Ukraine, la grande perdante du conflit. Regardez les taux de croissance des USA, de l’UE ..et de la Russie !!!
    Poutine, Zelinsky et Macron passeront. L’Europe occidentale et la Russie seront toujours sur la même carte géographique. La priorité est à la recherche de l’apaisement et d’un nouvel accord à terme avec la Russie

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  • HANLET

    4 mars 2024

    Poutine peut remercier Macron de lui avoir permis d’apprendre qu’aucun pays d’Europe n’enverrait jamais de « troupes »…

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  • Jean-Pierre Van Halteren

    4 mars 2024

    Monsieur Noé, au-delà de ce qu’a dit Mr Macron, a tort ou à raison, nous aimerions connaître votre avis sur le sujet qui nous importe le plus : que se passera-t-il lorsque la guerre en Ukraine aura, d’une manière ou d’une autre, pris fin.
    Poutine s’est construit une puissante armée, une économie de guerre, et une arme nucléaire qui est, dit-il, la première au monde.
    Il déploie aussi une énergie peu commune à contrôler, ou paralyser, nos démocraties, et à convaincre les Russes que nous (ou l’OTAN) sommes un dangereux et belliqueux ennemi.
    Dès lors, après l’Ukraine, que va faire Poutine de son armée, qui lui coûte cher ?
    Va-t-il démobiliser en masse et changer son discours ?
    Et dans le cas contraire quels pourraient être son projet et ses premières priorités ?
    En d’autres mots, comment voyez-vous l’après Ukraine ?

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  • adrien michel

    4 mars 2024

    Je suis en désaccord avec monsieur Noé
    L’Europe occidentale et la Russie sont parfaitement complémentaires. C’est bien ce qu’ont compris les USA qui ont tout fait pour empêcher la création de l’ensemble « l’Atlantique à l’Oural »
    Chercher à déstabiliser La Russie et totalement improductif et contraire à nos intérêts véritables.
    L’Europe occidentale est, après la malheureuse Ukraine, la grande perdante du conflit. Regardez les taux de croissance des USA, de l’UE ..et de la Russie !!!
    Poutine, Zelinsky et Macron passeront. L’Europe occidentale et la Russie seront toujours sur la même carte géographique. La priorité est à la recherche de l’apaisement et d’un nouvel accord à terme avec la Russie

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    • hoche38

      4 mars 2024

      Cela fait bien plaisir de voir qu’il y a encore au moins une personne qui raisonne par elle-même.

    • Robert

      12 mars 2024

      L’ Europe a commis une faute devant l’ Histoire en ne nouant pas un partenariat, sous une forme ou une autre, avec la Russie lors de l’ éclatement de l’ URSS.
      Les Américains s’y sont opposés, l’ UE s’est couchée. Comme d’habitude.

  • jf akar

    4 mars 2024

    L’histoire montre que la Russie commence toujours ses guerres par des revers plus ou moins sanglants. Ainsi contre les Suédois, contre la France de Napoléon, contre la Finlande de 1939, contre les nazis en 1941. Mais sa taille et sa population lui permettaient de supporter ces revers, de les pallier, de reconstituer des forces dotées de l’expérience de ces premiers combats et alors de repartir à l’assaut: les Suédois furent chassés des pays baltes, la Finlande a du consentir à Staline des territoires, et on connait le sort des allemands après leur échec devant Moscou et à Stalingrad.
    La question est de savoir si, dans le monde moderne, les ressources propres de la Russie demeurent quasi-infinies. La taille du territoire qui absorbe les envahisseurs demeure; mais personne n’ a envie d’envahir la Russie. Avec 140 millions d’habitants , et un PNB qui n’atteint que le douxiéme de celui de l’OTAN , et qui est inférieur à celui de la France ou de l’ Allemagne, la situation démographique a évolué. L’immense gâchis des premiers jours de guerre (façon 1914 ou 1940) est-il encore supportable? Avec 350.000 jeunes gens déjà tués, pour rien, et sans doute plus de 100000 diplômés émigrés qui ne reviendront pas, puisqu’ils sont assez intelligents pour comprendre la sottise de l »opération spéciale », et qu’ils sont donc employables ailleurs, la Russie risque de se trouver dans la même situation que la France en 1918. Eliminée comme grande puissance jusqu’aujourd’hui, parce que saignée du tiers de sa jeunesse. . . La démographie est la seule science qui prévoit l’avenir.
    Au fond, s’il y a une diplomatie de l’OTAN ( d’est à dire des USA), c’est de prolonger la guerre qui ruine durablement un ex-rival dont la Chine achèvera le sort tôt ou tard. C’est cruel pour les Ukrainiens qui se font tuer, mais c’est aussi ça, la diplomatie….

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    • texmik

      5 mars 2024

      très juste

    • breizh

      6 mars 2024

      1) la Russie a un souci démographique, mais ses dirigeants en sont conscients et mettent en place des politiques pour redresser cette situation.
      2) les pertes russes de la guerre en Ukraine seraient plutôt de moins de 20 000 morts (et sans doute le double de blessés)
      3) le PIB de la Russie est constitué d’industries et de matières premières, celui des pays de l’OTAN est composé d’activités tertiaires, voire publiques, donc beaucoup de vent.

  • Poubelle de l histoire

    4 mars 2024

    Au contraire, il n y a pas d enlisement. Technique des petits pas. On va tout droit mais gentiment vers une guerre généralisée que personne ne veut mais que tout le monde aura.

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  • Marit

    4 mars 2024

    Il faudrait offrir à Macron le livre « Stalingrad » pour qu’il comprenne le comportement tactique des intervenants… Plus utile que certains comportements lors de « réceptions » à l’Elysée…

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  • Patrick André

    4 mars 2024

    Je crains que les déclarations ne soient motivées que par des raisons de politique intérieure, notamment les élections européennes pour tenter de limiter la montée en puissance du RN et de faire oublier les conflits sociaux internes qui agitent le pays.
    Plus le risque de guerre sera grand, plus le Président parie sur une opinion publique qui aura tendance à se regrouper derrière le chef.
    Cette attitude démontre qu’ Emmanuel Macron n’a pas une vision stratégique et diplomatique bien définie, elle explique en outre ses déclarations à l’emporte-pièce et souvent contradictoires. Effectivement ces positions a entraîné son isolement sur la scène européenne et internationale.
    Il joue un jeu dangereux, car nous n’avons pas les moyens de notre politique, face aux russes notre vulnérabilité est criante et les paroles du Chef de l’Etat contribuent à notre discrédit alors que les Etats Unis eux mêmes s’en vont sur la pointe des pieds….
    En fin de compte, l’Europe et la France en particulier ont été prises au piège..

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    • Robert

      4 mars 2024

      L’ UE a commis une faute devant l’ Histoire en refusant une  » association  » avec la Russie après l’explosion de l’ URSS.
      Poutine lui-même y était favorable, mais les vrais patrons de l’ UE (les américains) ont bloqué le processus et les européens furent incapables de s’ émanciper de la tutelle US, notamment du fait des réticences allemandes à quitter son bras armé, l’ OTAN.
      L’ Europe s’est placée elle-même dans le piège…

  • Spirou

    3 mars 2024

    Protéger les pays baltes d’une invasion russe alors que ces derniers ne rêvent que de porter le fer avec la Russie… Si les analyses dites ‘neutres’ sont d’un tel niveau, on est pas arrivé

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  • Khongbietso

    3 mars 2024

    Petit correctif: Nous ne somme pas, et n avons jamais été alliés à l Ukraine. Donc non, ce n est pas « normal ».

    Répondre
  • Jurassik

    3 mars 2024

    Je rejoins l’argumentaire de Vlad en précisant que ce qui arrive en Ukraine était prévisible depuis longtemps, notamment en 2008 et 2014.
    L’empire US n’a de cesse que déstabiliser la Russie afin de, une fois morcelée telle une Europe sans tête, s’en servir comme interface pour combattre la Chine puis l’Inde.
    Donc l’Europe, en affichant sa soumission aux USA via le GNL ne fait que courber l’échine un peu plus bas.
    Ce n’est pas maintenant qu’elle va se relever, seule la résilience de la Russie pourrait contrecarrer les projets US, il est probable que les dirigeants chinois ont compris cela vu leurs accords récents.
    Le rêve US d’un monde unipolaire est en train de prendre fin, je vous rejoins qu’il serait plus pertinent de chercher à diversifier nos sources d’énergie avec notamment le nucléaire, on commence d’ailleurs à constater un silence assourdissant de nos Khmers Verts…Pour combien de temps?
    L’instabilité semble avoir aussi gagné l’intérieur.
    C’est une époque de redistribution des cartes à laquelle nous assistons, une surprise pourrait survenir comme une explosion de d’Europe, joujou que les US finiraient par casser?
    N’oublions pas non plus le facteur démographique qui finira par avoir le dernier mot.

    Répondre
  • Michel Higuet

    3 mars 2024

    L’Eurasia était la grande synergie et chance pour l’Europe et la Russie, l’oncle SAM y a mit fin et aujourd’hui 2 ans après nos élites et chroniqueurs l’ont même pas encore compris, le Franc n’est même pas encore tombé… Vous aviez peur de votre dépendance au gaz russe? aujourd’hui c’est la dépendance au LNG américain et pour faire danser les pays au son du pipeau ils sont champions, le vassal EU dancera…

    Répondre
  • Gaspard de la Nuit

    2 mars 2024

    D’ici la fin du siècle, la France (et l’Europe) seront des pays afro-musulmans. Ce n’est pas un jugement de valeur, mais un simple constat démographique (les pays en -stan, ce seront bientôt nous). Or, « les moeurs précèdent les lois » (Montesquieu). Donc, les institutions et la géopolitique européenne seront entièrement différents avec des populations différentes (la démocratie libérale et l’individualisme classique ne sont pas l’expression de toutes les cultures). Dès lors, je me demande souvent de quoi nous parlons, tous. On fait la guerre à l’est alors que nos défis sont au sud.

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    • HANLET

      4 mars 2024

      Bien observé…

    • rocaigle

      5 mars 2024

      Tout est dit !

  • Artiste

    1 mars 2024

    Il devient de plus en plus évident que Mr Macron a un psychisme pour le moins problématique tant que cela restait français et européen cela nous était dommageable mais pas vital à court terme ,là le problème est différent et il convient d’arrêter le processus mortifère par un destitution de ce président qui n’est plus contrôlable.

    Répondre
    • Jean-Marie GLANTZLEN

      4 mars 2024

      J’adore votre « pour le moins » à propos du gamin rothchildien que des Français on mis et remis à l’Elysée.

      Comme quoi il est bien vrai que « « Dès que nous disons le mot « démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire »(Alain Etchegoyen qui fut commissaire au plan)

  • Philippe

    1 mars 2024

    Macron devient transparent; la comm’ prend le dessus , il lui faut en remettre une couche a chaque instant faute de quoi il se considère inexistant , mais pérorer à tort et à travers n’ jamais porté . Le personnage toujours aussi creux devient grotesque quand il est rembarré par tous les pays de l’UE .

    Répondre
    • texmik

      5 mars 2024

      très juste

  • Vlad

    1 mars 2024

    Monsieur Noé, vous lire est toujours intéressant tant le point de vue diverge de la presse de grand chemin. Cependant, je disconviens respectueusement avec plusieurs points de votre réflexion. Vous appelez à relancer le projet de la « forteresse Europe », plutôt que d’entreprendre des accords de paix ? Vous souhaitez semer le trouble dans l’arrière-cour Russe, en oubliant que c’est aussi un jardin de la Chine ? Si je vous rejoins, enfin, sur le projet d’augmenter notre indépendance, je crains en revanche que vos formules ne soient aussi dangereuses que celles de l’estimé Jupiter. Un peu de courage, « c’est la paix qui est difficile » disait Clémenceau.

    Répondre
    • pascal Lafond

      4 mars 2024

      Bien dit, que Monsieur Noé redescende sur terre , l’agresseur primaire est bien sûr l’Ukraine les USA et l’UE depuis 2014 envers les républiques russophones de Donetsk et de Lougansk. Quid du respect des accords de Minsk.
      Il est stupide et suicidaire de croire que vous pourrez mater l’armée russe, pauvre de nous, nous avons tout à perdre dans cette intervention dans le conflit.

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