Un certain nombre de lecteurs m’ont demandé de consacrer l’un de ces billets hebdomadaires à ce qu’ils devraient faire dans le domaine des investissements. C’est ce que je vais faire aujourd’hui. Mon but ne va pas être de donner des conseils « boursiers » à court terme, mais de présenter quelques unes des « tendances lourdes » qui me semblent être présentes dans le monde et mon conseil sera de les garder en mémoire au moment de réorganiser ses actifs.
Voici ces tendances.
Première tendance : Nous sommes dans une période de grandes fractures sociétales .
Si un homme s’était endormi en 1790 et réveillé en 1820, il aurait été stupéfait par le monde qui l’entourait. La France avait connu des convulsions extraordinaires entrainant toute l’Europe avec elle, le monde des idées avait complètement changé, la Science commençait à émerger…
Si notre homme s’était endormi en 1890 et réveillé en 1920, le choc eut été encore plus fort. La Sainte Russie avait disparu avec les Empires Austro Hongrois et Turques, l’Allemagne était en plein chaos, la première puissance mondiale était les USA qui avaient fait pencher la balance dans la guerre civile Européenne, une idéologie meurtrière, le communisme voulait étendre son pouvoir sur le monde…
Imaginons que notre homme se soit endormi cette fois en 1990… Déjà en 2015, l’Union Soviétique a disparu, l’Allemagne s’est réunifiée, la Russie Orthodoxe est réapparue, la Chine est devenue le premier exportateur mondial, le Moyen Orient en feu est en train de se désintégrer, la Grande Bretagne envisage de sortir de l’Europe politique ce qui condamne cette construction à terme …où serons nous en 2020 ?
Il semble donc bien que la durée de vie « normale » de nombres d’institutions dans le monde qui a commencé avec la première révolution industrielle soit d’environ 70 ans. Apres 70 ans, l’ossification des structures mises en place au début de la période est telle que ces structures se mettent à sauter comme des bouchons…
Deuxième tendance : Nous sommes dans une période d’incroyables accélérations dans le domaine technologique.
La troisième révolution industrielle, celle de la Connaissance, est en train d’accélérer de façon inimaginable. J’ai consacré il y a déjà quelques années à cette réalité un livre « C’est une révolte ? Non Sire, c’est une Révolution» qui sera en téléchargement libre sur le site de l’IDL très bientôt et en achat hard copie direct, et je ne saurais trop conseiller aux lecteurs de le consulter. Il n’a pas pris une ride, mais les choses depuis se sont encore accélérées. La réalité est assez simple. Le lecteur connait mon attachement à la notion Schumpetérienne de «destruction créatrice». Nous sommes en train de rentrer dans une période de destruction créatrice sans précédent dans l’histoire et d’immenses pans de nos économies vont sombrer tandis que de nouveaux continents vont surgir de nulle part. La structure de nos productions dans les vingt ans qui viennent va être transformée au moins autant que lorsque nous sommes passés de l’agriculture à l’industrie.
Troisième tendance : Nos structures politiques et sociales ne sont plus adaptées et vont devoir se transformer .
Marx avait emprunté à Ricardo une idée très forte. L’infrastructure économique détermine la superstructure politique. Ainsi la première révolution industrielle nécessitait d’immenses accumulations de populations et de capitaux qui ne pouvaient être organisés que sous forme « pyramidale », un peu comme une armée, la tète donnant les ordres. Toutes nos structures étatiques ou para étatiques ont donc été organisées depuis deux siècles sur ce modèle, et ces structures étaient extraordinairement efficaces, ce qu’avait parfaitement compris Lénine. Il suffisait de prendre le contrôle de la structure pour exercer le pouvoir politique.
La nouvelle révolution industrielle sera à l’évidence organisée autour de structures horizontales très fluides et très changeantes et donc est en train apparaître une contradiction gigantesque entre structures économiques et structures politiques. Transformer les superstructures politiques pour qu’elles répondent de façon adéquate aux changements en train de se produire dans les infrastructures économiques ne va pas être une mince affaire…
Quatrième et dernière tendance : Ces changements vont se produire dans des sociétés ou les populations vieillissent à toute allure, où l’on va vivre de plus en plus longtemps et qui se trouvent à coté de populations très jeunes et très pauvres.
La tendance au vieillissement est déjà en place depuis longtemps mais va s’accélérer sous l’effet des progrès incroyables de la médecine. La tendance aux migrations existe depuis encore plus longtemps et n’est pas prés de s’interrompre. Certaines sociétés absorberont sans difficultés ces changements. Dans d’autres cela pourrait amener à de quasi guerres civiles. Ce qui va amener à se poser des questions essentielles sur ce qu’est la Nation, ce qu’est un citoyen et ce que sont les droits sociaux. Cela veut dire aussi que la notion même de Travail va en être complètement bouleversée ainsi que celle de Retraite. Voila qui va créer de nombreux problèmes de nature sociologiques ou politiques.
Si le lecteur veut bien accepter que ces tendances lourdes soient des réalités, alors il me faut maintenant essayer de dégager des principes de gestion patrimoniale qui lui permettront de minimiser les dégâts tout en maximisant ses espérances de gain.
Quelles conclusions tirer des principes que je viens d’énoncer?
Commençons par la répartition géographique des placements. Une tendance est en train d’émerger. Il vaut mieux avoir son argent investi dans des pays qui font moins de 10 millions d’habitants et qui ont toujours été des économies de marché qu’ailleurs. Ces pays se réforment en effet très facilement, ni l’administration ni le pouvoir politique n’ayant jamais pu s’éloigner du citoyen de base. J’ai bâti par exemple un indice regroupant l’ensemble des bourses de ces pays (Suède, Norvège, Danemark, Suisse, Israël, Singapour, Hong-Kong etc…) et cet indice a fait mieux que les indices nationaux de toutes les grandes puissances. Ces pays sont déjà passés pour la plupart à des Etats horizontaux et légers plutôt que de rester dans la Pyramide Napoléonienne et ce qui est fait n’est plus à faire. Ces pays resteront des Etats de Droit.
Continuons par le type de placements. Pour reprendre un de mes vieux thèmes, chacun peut investir en suivant quatre économistes morts depuis longtemps.
- Le premier est Malthus, il n’y a pas assez de blé, de charbon, de pétrole et il y a trop de gens. On ne gagne jamais d’argent sur le long terme avec Malthus.
- Le second est Keynes, il faut que l’Etat remplace la demande devenue insuffisante (?) en créant des fausses valeurs et une demande non gagée. Cela se termine toujours en désastre, je ne connais pas un seul exemple de politique Keynésienne qui ait fonctionné.
- Le suivant est Ricardo, qui permet à la croissance de se développer en permettant une meilleure utilisation du capital et du travail en laissant la Loi dite des avantages comparatifs jouer son rôle. La grande zone de croissance Ricardienne a été bien sur l’Europe depuis le Traité de Rome, mais c’est fini et bien fini. La prochaine zone sera l’Asie autour de la Chine.
- Enfin vient Schumpeter avec la destruction créatrice, c’est-à-dire la technologie , et le centre a été et restera les USA.
Le portefeuille d’actions doit donc être exclusivement Ricardien et Schumpetérien.
Venons-en à la nature juridique des placements. Dans le domaine des placements, chacun peut acheter (ou vendre) d’abord une promesse émise par quelqu’un d’autre de lui promettant de rembourser un jour l’argent que vous lui auriez prêté. Par exemple, si vous déposez de l’argent à la banque, vous ne le savez sans doute pas, mais vous lui avez prêté de l’argent. Si vous achetez une obligation d’Etat ou de Société et si vous attendez jusqu’à l’échéance officielle vous vous attendez à revoir votre argent en valeur «nominale». Et ainsi de suite.
Inutile de dire que toutes ces transactions pour être honorées supposent un Etat de Droit qui reste stable, une monnaie pérenne et un système judiciaire qui fonctionne, comme l’a montré l’histoire des emprunts Russes en 1917 par exemple. Ce qui veut dire qu’à mon avis il est plus raisonnable par exemple d’avoir des obligations Suédoises en Couronne ou des obligations Anglaises en Sterling que des obligations Françaises en Euro, ou des dépôts dans des banques Italiennes. Ce qui est arrivé aux déposants à Chypre ou aux détenteurs d’obligations Grecques pourrait très bien se produire ailleurs.
Chacun peut aussi acheter plutôt qu’une reconnaissance de dette une part de propriété pleine et entière, c’est-à-dire des actions ou de l’immobilier.
Commençons par les actions. Compte tenu de ce que je viens d’écrire, il me semble qu’il est tout à fait évident qu’il faille éviter à tout prix toutes les sociétés qui vendent aux Etats (armement ou médicaments par exemple), ou qui dépendent de la réglementation étatique (santé, services publics). Par exemple, les sociétés cotées ou non cotées de fourniture d’électricité en Allemagne ont été quasiment mises en faillite en une semaine par une décision «émotionnelle», prises après Fukushima de fermer toutes les centrales nucléaires. De même, il serait sage de ne pas avoir des actions d’une société, même très bien gérée, qui aurait toutes ses activités dans un seul pays tant les pouvoirs publics locaux peuvent décider qu’après tout, cette société leur appartient. Ajoutons qu’il est tout à fait évident que tout le monde a besoin d’effectuer des opérations bancaires mais que personne n’a besoin d’une banque et voila qui exclue toute possession dans le secteur bancaire qui a vocation à disparaître de toutes façons en raison des nouvelles technologies, Apple, You Tube ou Facebook remplaçant avantageusement la BNP ou le Crédit Agricole. Enfin, il ne faut pas toucher aux compagnies d’assurance dont la faillite est inéluctable à terme compte tenu des taux zéro que nous avons un peu partout et qui n’existent que pour permettre à nos Etats de ne pas se reformer.
Pour faire simple, il vaut mieux avoir en portefeuille Air Liquide, Schneider ou Hermès, qu’EDF, la BNP ou AXA et il vaut mieux avoir des actions représentant des sociétés dont les produits intègrent une grosse part de matière grise plutôt que des parts de sociétés vendant des produits intégrant beaucoup de travail et de matières premières
Passons à l’immobilier.
Compte tenu des développements technologiques dont j’ai parlé, il faut être fou comme un lapin pour posséder des murs de bureaux ou de surface commerciale tant il est évident que l’internet, le travail et le commerce en ligne sont en train de créer une surcapacité gigantesque un peu partout dans le monde sans parler des surfaces colossales qui vont être libérées le jour où il faudra couper le personnel administratif de moitié.
En ce qui concerne l’immobilier dit de rapport, il me semble tout à fait certain qu’il vaut mieux acheter de l’immobilier à Dallas ou à Houston, c’est-à-dire au Texas où les droits de propriété ne sont pas pris à la légère qu’à New York ou a Paris où les édiles élus ne rêvent que de bloquer les loyers et de protéger les gentils locataires (nombreux) contre les infâmes propriétaires (peu nombreux).
Et terminons par la construction du portefeuille, ce qui est souvent la partie la plus importante dans toute stratégie d’investissement.
Tout simplement, je crois que le lecteur doit se concentrer sur ce qu’il NE DOIT pas avoir. Il faut donc passer ses actifs au crible des quelques critères que je viens de décrire et sortir tous ceux qui lui apparaissent un peu douteux.
Mais qu’il garde précieusement les actifs de qualité s’il en a.
Si cela l’amène à avoir pas mal de cash, qu’il le garde dans une banque «sure» quelques temps, tant il me semble que les quelques mois qui s’annoncent risquent d’être difficiles dans les marchés financiers. Nous risquons en effet d’avoir quelques occasions d’achats sur les secteurs porteurs d’ici quelque mois.
Mais ceci est une autre affaire dont j’aurais sans aucun doute l’occasion de reparler…
Charles Gave
Auteur: Charles Gave
Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).
KG
18 septembre 2016Bonjour M. Gave,
Je lis avec beaucoup d’attention vos articles malgré mes modestes connaissances du sujet.
Ce que je comprends concernant les obligations, c’est que ces dernières années, les états ont profité de la baisse des taux, pour faire baisser leur déficit public. Les épargnants ont acheté des obligations qui sont montées en flèche et qui ne rapportent rien. Avec l’augmentation des taux qui se profile, les obligations d’état vont baisser et l’article 21bis de la loi Sapin 2 empêchera les épargnants de mettre en sécurité leur épargne (pour le France). ça permettrait aux états de racheter leur propre dette avec une belle décôte. Dans ce cas, pourquoi une obligation américaine ou suédoise aurait plus de valeur qu’une obligation européenne? Il devrait se passer la même chose?
Bauer
28 septembre 2015Bonjour,
Merci pour cet article.
Vous nous conseillez d’attendre en cash, ou équivalent-cash, que les bourses s’ajustent.
Du coup, cela revient à se poser la question des obligations qui permettraient de passer le mieux ce moment difficile.
Dans des articles passés, vous conseilliez l’USD (en plus de la sterling, du renminbi et d’autres) comme valeur refuge. Dans d’autres, vous insistiez sur le fait de choisir un pays avec une balance des paiements positive.
Pourriez vous aller plus loin sur ce thème ? L’Inde et la Chine me donnent l’impression de gérer leur monnaie de façon plus saine que UK et USA. Les marchés actions à l’Ouest me semblent d’avantage surévalués. Par ailleurs, la prochaine crise ne risque t elle pas de jouer en faveur de l’Est, et d’amoindrir la superpuissance des US… et atténuer l’hégémonie du dollar ? Les marchés obligataires à l’Est sont plus jeunes, ils ont peut être un meilleur potentiel à CT/MT. Si les fondamentaux comptent, je serais tenté de regarder vers l’Est plutôt que vers l’Ouest pour traverser les turbulences boursières qui s’annoncent.
Il s’agit d’une question relevant plus de l’économie politique que de la bourse.
Merci de vos lumières
Schumpeter_contre_Ricardo_huh
24 septembre 2015Bonjour,
Je n’ai pas compris:
« – Le suivant est Ricardo, qui permet à la croissance de se développer en permettant une meilleure utilisation du capital et du travail en laissant la Loi dite des avantages comparatifs jouer son rôle. (…)
– Enfin vient Schumpeter avec la destruction créatrice, c’est-à-dire la technologie (…).»
Quelle est la différence entre les deux?
Si la loi des avantages comparatifs peut jouer son rôle, c’est que il y a une liberté, non? Et pourtant, la destruction créatrice ne pourrait pas jouer son rôle, donc «on» empêcherait aux projets non compétifs de mourir? Il y aurait donc une liberté de choix dans le projet mais un projet ne pourrait pas mourir pour autant? En ce sens, la différence entre un type de placement selon Ricardo et un type de placement selon Schumpeter, ne serait-elle qu’un degré de liberté de l’environnement au sein du quel évole le «placement»?
Merci.
svl
23 septembre 2015Personnellement, tout en remerciant une fois de plus Mr Gave pour cet article même si nous pouvons être en désaccord sur un point.
De mon point de vu il n’y a aucun placement sûre aujourd’hui pour la simple et bonne raison que tout est interconnecté et que même si vous veniez à faire quelques profit ou encore preserver votre capitale, qui vous fournira les liquidités s’il n’y en a pas …!?!
Sachant d’autant plus que votre argent n’a plus garantie à la banque …puisque celle ci n’a pas les fonds … Des chiffres simplement que des chiffres sur un Chiffres votre N° Compte affilié à votre Nom de famille.
Michael Pento: ” Vers un krach bien pire que 2008, le chaos complet et la fin de la foi dans la monnaie fiduciaire “
http://www.businessbourse.com/2015/09/22/michael-pento-vers-un-krach-bien-pire-que-2008-le-chaos-complet-et-la-fin-de-la-foi-dans-la-monnaie-fiduciaire/
Et chacun n’en sais pas plus qu’un autre tout compte fait, mis à part ceux qui vous raconte que vous vivrez avec des points de croissance.
A quoi ont bien pu servir ces points de croissance ? D’après vous ?
A justifier les crédits que les Etats ont fait ! Comme nous pourrions justifier un salaire pour un credit, seul bémol Leurs Crédibilités… et voilà où nous en sommes.
Les technologies de mon point de vu.
Un coup de frein, pour la simple et bonne raison que les relations internationale entre la Chine et les US sont limités et que les Terres Rares sont en majeur partie en Chine, et dites moi qui achèterait quoi que ce soit sans revenus suffisants (Les riches sont les plus vulnérables).
A crédit la majeur partie des gens sont déjà endettés avec leurs credits Maison propagande des années 2000 sur ce marché il se sont tous fait enflés …
Je dirais que les seuls pays qui vont s’en sortir sont ceux qui ont tout simplement les Précieuses matières premières Or, Argent, Diamant, rien d’étonnant quand je vois l’Occident qui se permet d’envahir le continent Africain pour simple exemple et comment pour certaines ressources les US tentent de mettre la main sur l’Amérique du sud pour leurs matières.
Il est clair que nous devons revoir notre système économique Mondiale et ce de sa base, ce qui signifie que ce nous avons connu ne dois plus exister. Et c’est peut être ici que Schumpeter intervient de part la Destruction Créatrice, car l’être humain n’a de réactions innovatrices, créatrices, intuitives, dans la misère la plus tangible.
Et je vois tout simplement un Pole Shift Economique. Et ils nous voudra redonner ce que avons pris pendant au moins 30 ans. Donc en GROS PLUS DE CROISSANCE !
Et ils nous faudra aussi admettre et faire comprendre à certains que leurs crédibilités et leurs Guerres ne nous ont jamais intéressées mis a part pour ceux qui ont toujours voulu tout s’accaparer.
En gros leurs Pyramides Ponzi d’Egocentrique est à mettre la tête en bas et en enfoncer le sommet pour qu’ils ne reviennent surtout pas !
Comprendra qui voudra !
Cordialement
svl
23 septembre 2015je reviens sur une chose les technologies.
Les seules choses que je vois avec des perspectives d’evolutions se trouvent en fait au dessus de nos têtes et en Profondeur dans les oceans avec un boom sur les technologies touchant l’aéronautique l’espace et subaquatiques.
Après connaitre les sociétés qui viendraient faire des recherches dans ces milieux je ne les connais pas pour la simple et bonne raison que je n’ai pas fait de recherches à ce sujets.
Et que le point positif c’est que ces sociétés innovatrices dans ces secteurs doivent couter quelques centimes comme Microsoft en développement dans son Garage.
Max
23 septembre 2015Bonjour,
Très intéressant.
« je ne connais pas un seul exemple de politique Keynésienne qui ait fonctionné. »
Je crois bien que Hitler a mené une politique Keynésienne qui a réussi.
Il a lancé de grands travaux autoroutiers ou autres, ce qui a permis de distribuer du pouvoir d’achat.
Mais :
– Il a organisé l’autarcie, et limité les importations à l’indispensable. Le pouvoir d’achat distribué s’est transformé en commandes pour les entreprises allemandes. Donc en emplois.
– La crise était récente, les usines étaient prêtes à redémarrer, et le personnel disponible.
– Le travail des femmes a été découragé.
La baisse du chômage a été très rapide.
La remilitarisation n’est venue qu’ensuite. Ce n’est pas en appuyant sur un bouton qu’on lance la fabrication de chars ou d’avions. Il faut des études, des prototypes…
Une politique keynésienne en France aujourd’hui c’est distribuer du pouvoir d’achat qui se transforme en grande partie en importations : C’est moins cher et de toutes façons nous n’avons plus les capacités de production ( Si nous arrêtions d’importer des culottes des slips ou des chaussettes, il y aurait un gros problème !) ou nous ne les avons jamais eues ( Ordinateurs individuels, appareils photos numériques, écrans plats…)
Quand à limiter le travail des femmes….
L’expérience s’est terminée en catastrophe, mais pour d’autres raisons.
Grève
23 septembre 2015« il faut être fou comme un lapin pour posséder des murs de bureaux ou de surface commerciale ».
Oups…une bonne partie de mes économies est en parts de SCPI (Corum, Primopierre et PFO2)…
Bon…
David Jeames
23 septembre 2015Mr Gave,
Vous faites souvent référence à la Suisse, Hong-Kong et Singapour dans vos articles et interventions. Une fois encore, vous conseillez de garder à l’œil les pays de moins de 10 millions d’habitants citant les démocraties scandinaves, Israël et les fameux Suisse, Hong-Kong et Singapour. À aucun moment vous ne faites référence à la Nouvelle-Zélande ou au Chili, pays considérés comme des fers de lance du libéralisme. Y a-t-il une raison spécifique à cet oubli ?
Merci d’avance pour voir réponse.
idlibertes
23 septembre 2015Cher monsieur,
On parle mieux de ce que l’on connait bien, voila tout. on ne peut pas tout savoir avec certitude tout le temps. Le prétendre serait un mensonge.
Nono
23 septembre 2015Un peu plus et on vous engueulait 🙂
Merci pour vos articles M. GAVE
Un jour peut-être la France aura un CAMERON en faveur de l’entrepreneur ? Je ne le verrai pas hélas de mon vivant je pense
riz
22 septembre 2015La bourse c’est comme la météo après la pluie le beau temps et vice versa .
Les gens ont tendance à faire l’inverse ils achètent quand tout va bien et là le marché et au plus haut et vendent quand on est en récession alors que c’est là qu’ils faut acheter .Les récessions on en a 2 fois par décennie les années en 1 ou 2 on a un bottom et 8 et 9 . Il y a des cycles c’est très important il faut surfer dessus , cycle économique et cycle de l’investissement : acheter des cycliques avant la fin de cycle baissier , des défensives pétrole pharma en fin etc ….donc autant investir avec un vent favorable qui vous pousse dans le dos être dans le sens de la marée .Ne pas jouer sur les matières premières qui n’offrent aucun dividende et sont 2 fois plus volatiles que les grand indices donc c’est une chute de 60 à 66% au lieu de 40 à 33% (on sait que l’or va revenir sur 750-800 par exemple à terme) et le pétrole ne nous étonnons pas de chute de 75% ce sont des commodities alors le pépère de famille n’est pas en sécurité dessus .
Acheter en fin de dépression on sait que l’on est très bas car la marée baissière emporte tout , les gérants (versatils) n’aiment plus les actions et puis après le beau temps les adorent (psycho quand tu nous tiens) , quand les rendements sont de 5% sur de très belles valeurs (presque toute la cote) vous savez que l’on est sur du bottom alors c’est là qu’il faut renter car 5% de rendement avec une plus value potentielle de 100% à la clé dans les 8 ans (une marché double au mini entre bas et haut de cycle ) plus 5% sur 8 ans = 40% où est le risque sur des belles valeurs de la cote .
Faire un peu d’at (analyse technique aussi) par exemple il y a un risque sur cac40 de revenir sur 4000 (un peu en dessous) d’ici la fin de l’année avec un double top 5200-4600-4000 ils vont donc tous se racheter sur 3950-4000 le marché rebondira de 200 à 300 points , tout comme le marché doit revenir d’ici fin de semaine ? sur 4383 = midpoint de la méga bar chart de bottom 4230-4540 et gap intra important aussi .
Rotation sectorielle annuelle ce qui a performé une année ne le fera pas l’année suivante et inversement ce qui a été délaissé et sous performé performera à un moment .
Nous ne sommes pas encore en fin de cycle « don’t fight the bce » car il y aura un QE 2 et attention à 2017 . 4000 c’est du maouste costaud car la résistance depuis 2009 devenue support cette année on tiendra donc en clôture mensuelle les 4000 et finirons l’année bull mais pas de quoi s’extasier !
Kaplan
22 septembre 2015A long terme, seul Israel est un investissement certain, même les Etats-Unis, à la vitesse de leur effondrement moral ne sont plus fiables. C’est la fin d’un empire, le plus grand et le plus cosmopolite qu’aura connu le monde.
nolife
21 septembre 2015Au fait, juste comme ça, combien ça coûte un entrevue d’information et conseil pour un investisseur particulier voulant placer quelques milliers d’€.
Merci
charles gave
21 septembre 2015Mon cher Nolife
Helas, je n’ai pas le droit de pouvoir vous aider dans la pratique
Vous pensez bien que les autorites de controle ont fait le necessaire pour empecher l’information de circuler
Croyez bien que j’en suis desole
Le mieux est de vous reunir entre copains en qui vous avez confiance et de partager vos informations en creant un petit club d’investissement
D’abord on s’amuse bien et ensuite on apprend plein de choses les uns des autres
Amities
cg
cg
nolife
21 septembre 2015Ah vous êtes « rayé » de l’ordre des financiers ?
« Un homme à qui on donne du poisson mange un repas, un homme à qui on apprend à pêcher mange toute sa vie »
Il va bien falloir apprendre à analyser seul de toute façon, un nolife étant quelqu’un qui par définition n’a pas de copains 🙂
Ca me fait bien rire que la France donne des leçons dans le monde entier …
Par exemple, ça fait un mois que les autocars peuvent desservir des liaisons intervilles alors que ça existe dans tous les pays du tiers-monde ou presque et ce depuis des lustres …
Au fait, j’ai bonne mémoire, dans une vidéo de présentation de l’Etat est mort, vive l’état, vous avez aussi dit que Rogorff ou je sais pas qui a étudié les défauts de paiements d’Etat et que ça arrive aussi tous les 70 ans et comme les innovations et les emmerdes ça vole en escadrille.
Le dettes publiques italiennes, belges, françaises, grecques … sont en roue libre, outre l’€ qui est condamné à mourir comme toutes les unions monétaires voire même l’UE pas capable verrouiller ses frontières et gérer l’afflux de migrants, est-ce que comme le nuage de Tchernobyl, ça s’arrête à la frontière ?
En 1929, une banque autrichienne en faillite entraîna des faillites en cascade partout à travers le monde.
En 1997-1998, la crise en Thaïlande entraîna aussi une cascade de faillites cette fois-ci plus limitée.
En 2008, c’est le monde entier qui fut touché.
Si on a déjà la Chine et les USA qui ralentissent, ajoutés au Japon qui est à zéro, la Russie et le Brésil en récession + une crise européenne (de type asiatique 97-98) vos actions peuvent-elles rester stoïquement debout ?
J’ai remarqué que les investisseurs ne font pas beaucoup de stock picking mais paraît-il achètent des indices, ETF machins trucs en masse même si vous n’aimez pas trop ce comportement moutonnier, quand des institutions gérant des dizaines de milliards de $ voire plus et se mettent à vendre du CAC 40 pour acheter du Bund, je ne suis pas sur qu’Air Liquide ne s’éc(r)oule pas.
D’ailleurs à quoi servent les financiers si c’est pour suivre le troupeau et acheter du CAC 40 et autres indices sans poser de questions, je peux le faire depuis mon smartphone en 2 ou 3 clics.
Merci
LP
22 septembre 2015« Si on a déjà la Chine et les USA qui ralentissent, ajoutés au Japon qui est à zéro, la Russie et le Brésil en récession + une crise européenne (de type asiatique 97-98) vos actions peuvent-elles rester stoïquement debout ? »
Le professeur Siegel a démontré que, sur toutes les périodes glissantes de 20 ans, l’investissement en actions était celui qui, non seulement, générait des rendements supérieurs mais, de plus, était le seul qui, à chaque fois, restituait à l’investisseur son pouvoir d’achat tenant compte de l’inflation.
http://blog.daubasses.com/2009/05/24/nous-on-aime-les-actions/
Si vous épargnez en actions de manière diversifiée et avec un bon sens « paysan » comme le préconise notre hôte, vous devriez, à un horizon d’une vingtaine d’année avoir préservé le pouvoir d’achat de votre épargne, ce qui, avec les turbulences qui s’annoncent, ne serait déjà pas mal.
svl
23 septembre 2015La meilleur des façons pour être gagnant c’est savoir perdre de l’argent et comme cela que nous apprenons.
Cela nous permet d’en découvrir les cycles économiques et surtout apprendre que nous devons faire confiance qu’à nous même… 😉
Valable sur les sujets de vie courantes, cela s’appelle l’experience.
Ps: Se professionnaliser dans un secteur est aussi une bonne chose.
pemen
21 septembre 2015Superbe article, comme d’habitude.
Pourriez-vous citer des exemples de banque « sures » ?
Julien
21 septembre 2015J’ai pour habitude de me concentrer sur des titres que je connais – ou que je crois connaître – lorsque j’investis. Mais merci beaucoup pour ces tendances de bon sens qui vont beaucoup influencer le prochain coup.
Pour ma part, je mise en ce moment beaucoup sur amazon, linkedin et google en étant persuadé de leur forte croissance. Surveillez la venue probable d’AWS (amazon web services) qui devrait se détacher du géant et qui représente le cloud pour l’hébergement d’applications.
Enfin, on peut faire des erreurs… avec du EDF achetée juste avant fukushima. Je ne sais pas qu’en faire !
Question. Un krach ne se prévoit pas par définition mais va-t-on plutôt vers une dégringolade ou plutôt vers une ascension folle ?
LP
21 septembre 2015En résumé, un portefeuille comprenant 25 % de Jardine Matheson, 25 % d’Investor AB, 25 % de Withestone REIT et 25 % de RCM Technology Trust devrait permettre de préserver son capital sur une très longue période.
J’ai tout compris ? 🙂
charles gave
21 septembre 2015Absolument
cg
jemapelalbert
13 octobre 2015Bonjour,
Tout à fait d’accord avec les structures politiques inadaptées en europe, un grand machin lourd qui entrave tout et dicte sa volonté.
En Suisse , Dieu merci, nous avons encore la chance d’avoir des structures plus souples quoi qu’on en dise.
Mais comme on dit ici : « la Suisse a 10 ans de retard sur ….. les bêtises que l’on fait en France »
Pour les placements je trouve que d’avoir du Jardine Matheson libellé en Euros c’est un peu risqué si on table sur une disparition de l’euro ?
Pour les obligations en reminbi on me propose un fonds de placement mais converti en $ ou en CHF qu’en pensez-vous ?
Santé, prospérité, gloire et bossette !
J0Rim
21 septembre 2015Bonjour Mr Gave,
Quand vous écrivez : « Si cela l’amène à avoir pas mal de cash, qu’il le garde dans une banque «sure» quelques temps »… puis-je me permettre de vous demander ce que vous entendez par «sure» svp ?
En vous remerciant par avance.
Cordialement,
J.R.
Smith
21 septembre 2015Merci pour cette étude concise et étincelante.
Deux questions si vous le permettez:
– Y a t’il un fond « gavekal » qui se fait l’écho de vos convictions?
– quid de l’Or, à l’heure où les monnaies fluctuent au rythme des intrigues et des stratégies court termistes pour compenser l’incurie des politiques?
À nouveau, merci.
idlibertes
21 septembre 2015Cher Monsieur
Oui, bien sur, il existe plusieurs fonds gavekal que vous trouverez via google
Pour l’or, c’est comme toujours à cash flow négatif
sassy2
21 septembre 2015sur le tangible et la banque et les lois
la force d’aca vs bnp axa … est que la banque est backée en partie par la terre.
& amzn aapl ne sauront faire que du crédit conso.
Il faut noter que GE est en train de sortir totalement de la banque (un signal …GE est d’ailleurs une banque renflouée par la FED en 09 qui vient de racheter ALS, pourquoi la BCE n’a t’elle pas renfloué ALS? parce qu’elle est corrompue)
Dans un monde normal des activités bancaires seront procrites à AAPL FB….
Du reste, pour le transfert de fond ( comme western union) c’est terminé . Avant même d’avoir commencé pour FB AAPL grace au blockchain (qui permet fort logiquement aussi de transiger pour rien des swaps ou n’importequelle valeur mobilière cf reggie middleton ).
Donc même GS va devoir changer.
La banque a un avenir : son passé soit le stockage et le credit backé par du tangible.
http://www.zerohedge.com/news/2015-09-20/going-back-what-works-gold-money-again-thanks-utah
Malheureusement toutes les banques complices acoquinées fusionnées avec le pouvoir+le Tresor+banque centrale comme sous John Law sont foutues.
Il est envisagé de leur donner la gestion du prélévement de l’impôt à la source ahahaha comme pour les fermiers généraux.
Aussi Villeroy de Galhau (faux royaliste mais vrai communiste aucun rapport avec de la Vrillière et la cave: c’est tout le contraire), passe du Tresor à la BDF comme John Law lorsqu’il changeait de pièces au même étage dans le même immeuble pour quitter le Tresor public pour aller diriger la banque centrale …
Vive la révolution!
nolife
21 septembre 2015Facebook peut évidemment faire de la banque de détail pour des petits paiement entre ses utilisateurs mais ont-ils la possibilité de faire des activités de trading, crédit, d’ouvrir des agences …
Banquier est un métier d’expérience.
Google a essayé du réseau social, lamentable échec malgré son nombre d’utilisateurs. Microsoft a tenté le moteur de recherche, pas top non plus. Il ne faudrait peut-être pas surestimé les grands groupes internet.
Youtube n’est paraît-il pas rentable et fait sans doute partie de ce que Charles Gave dénonçaient tout à l’heure comme entreprise zombie survivant grâce aux taux 0, pareil pour Instagram et bien d’autres entreprises comme Twitter.
idlibertes
21 septembre 2015C’est à dire que l’on revient toujours à la notion central quand l’on parle de banques qui est celle des banques de dépôt( celles donc ou les petits épargnants, vous moi, mettent leurs salaires et le dépens et les banques d’investissement ( à l’origine banque indosuez par ex)
A notre époque, les politiques ont laissés les deux fusionner et c’est aussi une des causes des problèmes rencontres dans des affaires comme celles de la société générale et plus ou moins de problèmes comme lehman brothers.
il n’y a pas sa longtemps, les banques de dépôt n’avait simplement pas le pouvoir de placer de manière aussi risque des sommes aussi colosalles.
nolife
21 septembre 2015N’est-ce pas plutôt les leviers le problème ?
idlibertes
21 septembre 2015Ah mais on peut être cocu, coiffeur et communiste
nolife
21 septembre 2015?
nolife
21 septembre 2015Bonjour, pour les primo-accédants ou primo-épargnants, enfin ceux qui veulent entrer sur le marché action, faut-il entrer alors que les niveaux de valorisation semblent bien élevés ?
J’ai un peu l’impression que c’est comme la neige. Tant qu’on est en température négative, la neige ne fond pas, quand on passe en positif ça fond. A pression atmosphérique naturellement.
Tant que nous aurions des taux d’intérêts réels négatifs la survalorisation risque de ne pas fondre et on pourrait attendre comme des cons pendant longtemps d’autant plus qu’en cas de fonte, nos génies de banquiers centraux se chargeront de les faire remonter avec des assouplissements quantitatifs comme au Japon.
Alain LE CLERE
21 septembre 2015Merci Charles Gave,
Vous avez mille fois raison, les systèmes de gouvernance des pays doivent impérativement changer.
Il faut mettre fin au keynésianisme dans le monde.
Nous sommes manipulés par les Banques Centrales qui distribuent de l’argent aux Banques qui le réinvestissent dans la Banque Centrale au lieu de financer les projets des entreprises et des particuliers.
Nous allons vers la catastrophe.
Il faut quitter l’Euro.
Sincèrement
Alain LE CLERE