21 septembre, 2020

Souverainiste et contre l’euro, partisan du libre échange et contre l’état stratège, Libéral je suis.

J’ai un problème : Je suis souverainiste et contre l’état stratège mais aussi contre l’Euro, et partisan du libre-échange. A mon avis, il doit y avoir un seul économiste en France qui soutient cette position et c’est moi, mais être tout seul ne m’a jamais gêné et plus je vieillis et plus je comprends la phrase d’une grande tante qui a eu beaucoup d’influence sur ma jeunesse : ‘’Plus je me vois et plus je me désole, mais plus je vois les autres et plus je me console ». Il est cependant tout à fait certain que je suis né dans le mauvais pays puisque la classe intellectuelle française préfère avoir tort avec Sartre que raison avec Raymond Aron, et c’est sans- doute aucun, la cause des malheurs actuels de notre pays.

Pour expliquer ma position, je vais simplement comparer deux pays européens la Suède et l’Italie. Bien entendu, j’aurais pu choisir la France et la Suède, mais les statistiques financières françaises sont terriblement brouillées par l’existence en France de très grandes multinationales de taille mondiale qui ont réussi à se libérer de l’emprise de l’état français et qui sont donc un témoignage de ce que pourrait faire le reste du pays si les politiques cessaient enfin de nos emmerder (« Mais cessez d’emmerder les Français »,  comme le disait Pompidou à Chirac) et donc la comparaison serait faussée. Ce n’est pas le cas en Italie. Les deux pays, Italie et Suède, sont en Europe, font partie du marché commun, subissent les mêmes réglementations et avaient jusqu’à l’an 2000 des performances économiques et boursières similaires. A partir de cette date, les deux pays divergent massivement.  La question est : pourquoi ? La réponse est simple : l’un fait partie de l’euro, l’autre pas. Mon but est de montrer qu’en Suède, tout va bien, et qu’en Italie, tout va mal et d’expliquer qu’il ne pouvait pas en être autrement.

Commençons par un peu d’histoire. En 1992, après la réunification allemande et après que la Bundesbank ait fait monter les taux sur les obligations d’état allemandes à 7 % réels à la suite de la conversion d’un Ost Mark pour un Deutch Mark, Italie et Suède, qui faisaient partie tous les deux du SME, sont expulsés (Georges Soros à la manœuvre) du serpent monétaire, l’ancêtre de l’Euro, et se retrouvent avec des taux de change flottant librement.

L’Italie réussit à rejoindre l’Euro quelques années plus tard, en maquillant ses comptes sous la conduite de Draghi, alors directeur général du ministère des finances Italien, tandis que la Suède demanda au peuple à l’occasion d’un référendum en 2003, s’il fallait y aller, et à la stupéfaction générale, le peuple Suédois répondit non.

Voyons les résultats et commençons par une constatation. Avant l’arrivée de l’Euro, les deux pays avaient une croissance économique similaire comme en fait foi le premier graphique. Depuis les deux économies ont divergé comme jamais dans leur histoire.

 

Le PIB Italien est en baisse de 6 % depuis l’an 2000, alors que le PIB Suédois est en hausse de 43.5 %, alors même que dans les 25 ans qui précédaient  2000, les deux pays avaient connu exactement la même croissance. Apparemment, une météorite est tombée en 2000 sur la péninsule Italienne et a détruit toute possibilité de croissance, et cette catastrophe, c’est bien entendu l’introduction de l’euro comme monnaie en Italie.

Et voici pourquoi.

Pour qu’il y ait croissance dans un pays, il faut que trois individus travaillent harmonieusement ensemble et ces trois personnes sont l’épargnant (ou rentier), le banquier et l’entrepreneur.

  • Tout commence avec l’épargne du rentier que celui-ci dépose à la banque et pour laquelle il est rémunéré à un taux que j’appellerai le taux de « marché » ou tm par le banquier.
  • Disposant de cette épargne, le banquier doit en faire quelque chose et va voir son copain avec qui il joue au golf, l’entrepreneur, pour lui prêter cet argent.
  • L’entrepreneur, qui a toujours besoin d’argent, emprunte pour investir dans ses usines et il s’endette à un taux qui sera supérieur au taux de marché mais égal ou inférieur à la rentabilité du capital qu’il espère sur ses investissements et appelons ce taux le taux « naturel » ou tn.

Donc, le rentier touche le taux de marché, l’entrepreneur lui espère gagner le taux naturel, le banquier touche la différence entre les deux et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme le disait Pangloss.        Tout est pour le mieux certes… à condition que le taux naturel ne passe pas en dessous du taux de marché, parce qu’alors là, c’est la catastrophe. Une économie en effet ne peut pas croitre si le coût du capital est supérieur à la rentabilité du capital, ce qui est une évidence.

Si le banquier emprunte à 5 % et prête à des gens qui ne vont pas gagner 7% comme espéré, mais 3 %, sa banque va sauter puisque tous les prêts qu’il a consentis ne pourront être remboursés par les entrepreneurs qui feront faillite avant lui. Donc, dans un pays, si l’on a tn < tm l’économie se viande, les entrepreneurs déposent le bilan, chômage et deficits budgétaires explosent tandis que les banques font faillite les unes après les autres, et c’est exactement ce que nous avons eu en Italie depuis l’arrivée de l’Euro et que nous n’avons pas eu en Suède. Vérifions en comparant le cours de bourse des banques suédoises et italiennes depuis la chute de la météorite en 2000.

Le malheureux actionnaire des banques Italiennes a perdu 57 % de son capital en 20 ans, tandis que l’heureux actionnaire des banques suédoises a vu son capital multiplié par 3. 6 pendant la même période, ce qui correspond à peu près à 10 % par an, ce qui est bien.

Allons plus loin : si les banques italiennes se sont ratatinées et si les banques suédoises ont eu une performance honorable, cela ne peut venir que d’un seul fait : la rentabilité des entrepreneurs italiens s’est effondrée tandis que celle de leurs confrères suédois s’est maintenue.  Les premiers n’ont pu ni servir ni rembourser la dette, tandis que les seconds n’ont eu aucun problème. Vérifions en commençant par comparer les indices des bourses Italienne et Suédoise, puisque le rôle des bourses est de mesurer la rentabilité marginale du capital investi.

A partir de 2010, les marchés se sont rendus compte que la rentabilité du capital investi s’était effondrée en Italie, ce que confirme le dernier graphique, qui lui mesure la rentabilité du capital investi dans les deux pays.

Comme on pouvait s’y attendre, la marge brute en Italie a fortement baissé contre un PIB qui lui- même baissait (voire le premier graphique) tandis qu’elle restait stable en Suède, par rapport à un PIB qui montait.

Conclusion : pourquoi l’euro est la cause du désastre.

Imaginons trois entreprises en concurrence, la première, qui s’appellerait Ital, la deuxième Nordquist sa et la dernière Germa sa. Postulons qu’en 2000, elles pouvaient vendre toutes les trois leurs produits à 100. Et supposons que dans les deux premières la productivité du travail ne croisse pas, tandis que dans la troisième elle croit de 3 % par an. En 2001, Germa peut abaisser son prix mettons à 98.5 % si le cout du travail représente 50 % de ses dépenses tandis qu’Ital ne peut pas le faire. Si Germa baisse son prix, Ital est obligée de suivre, mais du coup sa marge de profit baisse, et ainsi de suite. Arrive toujours un moment ou une baisse des prix initiée par Germa, si elle est suivie par Ital, forcerait Ital à produire à perte. Et du coup Ital se met à perdre des parts de marché et doit licencier. Et les profits ayant disparu, Ital ne peut plus investir, ne peut plus rembourser ses dettes et la faillite est inéluctable. Par contre, Nordquist a la chance de voir sa monnaie baisser contre celle de Germa et reste du coup compétitif malgré la différence de productivité. La baisse de la couronne compense la différence de productivité. A la fin Ital se fait massacrer non seulement par Germa mais par Nordquist et c’est ce que montre le dernier graphique.

 

Et donc ceux qui disent que les problèmes de l’Italie sont causées par le libre-échange disent une énorme bêtise en parlant de sujets auxquels ils ne comprennent à l’évidence pas grand-chose. Le libre échange n’a causé aucun problème à la Suède parce que le taux de change était flottant.  Et ceux qui rajoutent qu’un « état stratège » serait capable d’investir dans les secteurs en Italie où la productivité du travail serait supérieure à la productivité allemande ont dû rencontrer des fonctionnaires capables de prendre des risques de façon fructueuse avec de l’argent qui ne leur appartient pas. Quant à moi, considérant les exemples de Tchuruk, Anne Lauvergeon, Haberer, Trichet… j’ai des doutes… sérieux dans la mesure où tous ces génies ont été et sont encore des partisans forcenés de l’euro, ce qui prouve qu’ils ne comprennent rien ni à l’économie ni aux affaires. Le problème vient donc tout simplement du fait que les sur-éduqués qui nous gouvernent ont collé des taux de change fixes entre des économies qui avaient des productivités du travail différentes, espérant sans doute que les Italiens, les Français ou les Grecs deviendraient Allemands, ce qui ne me parait pas souhaitable tant ce qui fait la force de l’Europe a toujours été son extraordinaire diversité.  Et donc, j’étais, je suis et je resterai souverainiste et contre l’euro et pour des taux de change déterminés par le marché, pour le libre-échange, et contre l’état stratège dont chacun a pu mesurer les triomphes en URSS ou en Corée du Nord, au Venezuela, à Cuba, en Argentine…la liste est infinie. C’est la seule position intelligente, mais comme elle enlève tout pouvoir aux énarques, hommes de Davos et autres oints du Seigneur, c’est sans doute celle qui a les plus faibles chances d’être adoptée, en France tout au moins. Mais comme le dit le proverbe : « Celui qui a raison 24 heures avant les autres passe pour un fou pendant 24 heures » Je préfère passer pour un fou que me rendre compte que j’ai été idiot, comme les Français avec la ligne Maginot en 1940.

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

62 Commentaires

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  • Charles Heyd

    28 septembre 2020

    Allez sur CNews du lundi 28 septembre, Face à l’Info (19h00): un très bon, excellent même, débat sur le « colbertisme »!
    J’y ai vu comme une allusion à l’état stratège! Mais, comme toujours, c’est à chacun de se faire une, son, opinion!

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  • Franck

    26 septembre 2020

    Bonjour,

    Comme toujours c est un réel plaisir d avoir vos éclaircissements. L exemple de l Italie a été repris à plusieurs fois mais étant donné que ce pays a toujours été comparable à l Allemagne, avec la seule différence NOTABLE que la compétitivité en terme de valeur ajoutée n est pas la même entre ces 2 pays, ce choix me semble inévitable.
    L italie (et surtout la France) s est basé sur une compétitivité prix. Et la hausse de l’ euro après sa création a grandement favorisé l Allemagne concernant l exportation de ces produits à plus fortes valeurs ajoutées que l Italie.
    L Italie n ayant pu, à cause de l’ euro, compenser la différence de marge et la perte de compétitivité vis à vis de l Allemagne, a non seulement perdu des parts de marché dans un marché international et ultra concurrenciel avec la Chine par ex, MAIS a surtout, comme vous venez de l expliquer comme personne, vu la rentabilité de ces entreprises s effondrer petit à petit en conséquence.
    Il est intéressant d ailleurs de jeter un œil sur la balance des paiements pour se rendre compte à quel point l Allemagne a exploser en terme d excédent de sa balance courante qu elle tire à elle seule tout le reste de zone euro. Arrivé à ce stade. Il ne y a pas d autres alternative qu un transfert budgétaire massif de l Allemagne vers le sud, puisque de toute façon l euro va continuer à être maintenu artificiellement en vie grâce à la politique monétaire de la BCE. À noter que celle ci a fait le choix de mener une politique keynésienne en favorisant les investissements publics en tout genre (obligations vertes Corona bond, etc…). Je crains que même si un etat comme l Italie fait défaut nous aurons une déflation plutôt qu une inflation tant nos hommes de Davos semblent mener actuellement nos entreprises et nos états en faillite généralisée. Donc pas d autres solutions pour l Allemagne sur le court moyen terme de donner donner et encore donner tout le ce qu elle a accumulé comme épargne.
    C est un bordel pas possible !!!!

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    • Franck

      2 octobre 2020

      À Breizh.
      Je sais qui paie bien sûr (les petits pas les gros) lol.
      Ça fait 10 ans que j’ ai anticipé cela. Depuis la crise de dette grecque j ai senti le coup venir.
      Pour maintenir la Grèce dans l euro et éviter la contagion il ne leur a pas fallu longtemps pour comprendre à cette bande de rats des égouts de l UE et BCE que pour sauver l euro il allait falloir pratiquer l euthanasie du rentier.
      Mais merci cher monsieur pour le lien.
      Si c est Patrick Artus qui s exprime je suis preneur et tout ouïe !!!

      Cordialement

    • Franck

      2 octobre 2020

      À Breizh
      Merci pour le lien.un commentaire de Patrick Artus ça me interesse !!!
      Après je sais qui paie.
      Depuis la crise de dette grecque et la citation de Draghi Mario « je ferais tout pour sauver l euro » j ai senti le coup venir. Dans l impasse pas d autre alternative que de pratiquer l euthanasie du rentier. Mais les autres suivront. Je reste assez pessimiste qd je vois qui nous dirige auj !!!

    • Franck

      2 octobre 2020

      À Breizh.
      Je n’ avais pas compris que vous n aviez probablement pas compris ce que je voulais dire.
      Cad que pour eviter l éclatement de zone euro, pour maintenir l euro l Allemagne va devoir faire de gros transferts budgétaires vers le sud.
      Donc de l Europe du Nord vers le sud.
      Quand à savoir qui paie, mis à part le fait que j’ apprécie lire ou écouter parler Patrick Artus, cela fait longtemps que je l’ y suis préparé en lisant d ailleurs les articles de Charles Gaves que je remercie encore et toujours de nous aiguiller.

      Cordialement.

  • pythagore

    25 septembre 2020

    depuis 2001 avec « des lions menés par des ânes » nous sommes au courant car tout a été dit dans votre livre… et on ne peut rien contre des élites qui se succèdent aux différends gouvernements mais dont la doxa est commune… et qui préfèrent avoir tort en imposant leur doxa car c’est l’état qui paye …le bord du gouffre se rapproche mais pour l’instant tout va bien… bien à vous.

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  • Ockham

    23 septembre 2020

    Oui vos graphiques sont exacts et éclairants; et oui vous avez un problème. Si nos souvenirs sont exacts l’une des premières choses que le duc d’Ile de France devenu roi de France a fait c’est de battre monnaie à son effigie et quand il avala le Valois, la Brie, la Beauce, ,Champagne puis etc … et à chaque entrée royale dans un nouveau comté ou duché, il supprime le droit de battre monnaie ainsi progressivement seul le roi avait le droit de rogner ses propres monnaies ce dont il ne se priva pas sur le millénaire. Et il se passe aujourd’hui exactement ce que vous décrivez pour l’Europe. Alors jadis les innovations se concentrèrent sur la capitale, Paris, -au centre du blé le moins cher- ou furent éventuellement déléguées dans des établissement de province. La province suit et ne précède plus. Elle peut tout faire sauf dépasser Paris qui ne lui en donne d’ailleurs plus les moyens. Ainsi centralisation politique et monétaire vont de pair avec la concentration du blé. La concentration des tâches les plus nobles attirent les capacités humaines les plus pointues et spécialisées qui n’ont du reste aucun emploi dans les provinces du Royaume plus spécialisée en main-d’œuvre de base.
    Certes les temps ont changé surtout avec un coût de l’information très bas et d’autres moyens physiques qu’alors. Et il s’agit en Europe maintenant de revoir à tâtons les prérogatives des uns et des autres étages de souveraineté dans plus de 20 nations avec au moins quatre étage Européen, National, Régional et Local. La première souveraineté comme au temps de l’élection de Capet, c’est la monnaie, une fois l’étape du marché achevée. Et ceux qui n’acceptent pas la monnaie commune posent quelques problèmes pour la construction de projets en commun Airbus, Cern, Armement commun, Centrales Nucléaires, Réseaux électriques et des transports avec construction et normes communes… bref une monnaie commune est indispensable car compter sur une harmonisation complète avec fiscalité normée, c’est arrêter immédiatement l’affaire! C’est une solution « à l’emporte pièce » du roi de France ou de Prusse mais c’est la seule. Il faut mettre les bœufs derrière le chariot.
    Et vous avez raison de dire qu’alors les nouvelles provinces les plus favorisées avec des hommes formés, de l’énergie ou des transports faciles et des traditions industrielles ou commerciales fortes comme les Pays-Bas et l’Allemagne aspire littéralement les activités économiques des anciennes nations devenus provinces comme l’Italie avec son SUD. Elles doivent attendre que le nouveau roi leur donne des manufactures et des établissements de fabrication de luxe ! Ces activités arrivent à petits pas car les anciennes disparaissent très vite et en masse effectivement car il y a un concurrent redoutable : la Chine. Elle accélère la mort des établissements des provinces ce que tout le monde voit. Seule les concentrations d’activités complexes dans des zone de population très dense peuvent résister contre la Chine. Tout le reste est balayé par un sirocco impitoyable au point que les fameuses aides industrielles de ces couillions de socialistes (Enarques ou Normal Sup) qui ont tout fait pour décourager les entrepreneurs locaux et noyer les investisseurs étrangers de subventions, se révèlent être un désastre. C’en est au point de se poser des questions de corruption. Le résultat c’est la foudre pour ces petits établissements innombrables dans toute l’Europe. Des masses de couples d’ouvriers atteignant à deux le niveau de classe moyenne sont littéralement sur le carreau sans plus aucune perspective que l’obole de l’état avec un patrimoine réduit à peu d’un coup comme dans les zones minières qui votèrent Mitterrand ! Concentrations et centralisation physiques ou monétaires peuvent effectivement jouer de très vilains tours. Et c’est ce que vous démontrez économiquement fort bien mais -et vous l’avouez – la contradiction arrive avec qui bat monnaie ? C’est l’étape des délégations de souveraineté dans les quatres étages qui vient maintenant après la fondation de l’Euro, d’ailleurs l’Angleterre, pas forcément la Grande-Bretagne, a sciemment refusé l’Euro et tente l’aventure pour devenir le Singapour du contient. N’étant pas devin, c’est un chemin plein d’embûches pour tous comme depuis toujours.

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  • Charles Heyd

    23 septembre 2020

    Pour mon plaisir et l’intérêt de la discussion je vais donner deux exemples de stratégies (économiques, mais pas que), l’un passé et l’autre plus que récent:
    – le début de la construction des autoroutes allemandes par un certain Adolph H.!
    – les projets de voiture, avions et que sais-je, électriques de demain:
    * un entrepreneur, un vrai, Elon Musk et ses Tesla
    * le projet à base d’hydrogène présenté par un « stratège » européen, madame Ursulla Von der Leyen et auquel la France a emboité le pas la fleur au fusil!

    Rendez-vous dans dix/quinze ans pour savoir qui aura été le véritable stratège!

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  • Luc

    22 septembre 2020

    Cette demonstration sur l’euro est souvent renouvellée sur ce site, et le principe de base est vrai et connu.
    Par contre Il ne faut pas oublier que certains soutiennent l’euro et l’UE pour des raisons politiques et ideologiques, donc non economiques, meme si ca marche pas. entre autres pour eviter les guerres sur le continent , ca a laisse des traces (on en parle pas beaucoup de ca) Par ailleurs certains systemes n’ont jamais pretendu etre performants economiquement mais plus justes comme le socialisme, il se sont ecroulés avec la guerre economique que se livrent les nations.
    Des pays comme la Grece ne sont plus independants et peuvent difficilement retourner a la souveraineté, car soumis au diktats de bruxelles ou plutot de berlin, cela a ete amplement demontré en 2011. Il faut aussi lire le livre de varofakis.
    Par ailleurs l’euromark convient tres bien aux voisins mercantiles d’outre-rhin des francais. et comme c’est l’allemagne qui decide en UE…
    Cela convient aussi bien a certains francais que la france devienne un protectorat allemand, a d’autre epoques il s’en accomodaient tres bien.

    Concernant trichet et Draghi (BCE) ce sont des marionettes des politiciens. Concernant le Medef, il bosse pour les multinationales, qui voyent d’un bon oeil l’UE de bruxelles, l’europe des multinationales. l’euro (ou meme la chine communiste, ou meme l’URSS en son temps) n’est pas un probleme pour des multinationales implantées dans plus de 100 pays.

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    • Charles Heyd

      22 septembre 2020

      La meilleure des pédagogies c’est le rabâchage!

    • sangmelima

      23 septembre 2020

      Je partage votre analyse, mais je me permets de rappeler que l’Europe, contrairement à ce que d’aucuns affirment, n’empêche et n’empêchera en aucun cas les guerres. Ce discours est celui de ceux qui haïssent depuis toujours la notion de Nation. Ils les vomissent depuis des décennies et travaillent depuis longtemps à les détruire. Lisez mon commentaire dans lequel je suggère la lecture du livre de R. Coudehove-Karlegi sur la « destruction programmée des peuples européens »…

      Nous aurons des guerres, mais pas celles de l’époque des nationalismes (l’argument préféré des européistes) mais des guerres horizontales, c.à.d. de tous contre tous… ce qui empêche efficacement la guerre que nous devrions mener : la guerre verticale, celle envers la poignée de dingues qui orchestrent le chaos mondial.

    • Charles Heyd

      23 septembre 2020

      Je cite: »Par contre Il ne faut pas oublier que certains soutiennent l’euro et l’UE pour des raisons politiques et ideologiques, donc non economiques, meme si ca marche pas. entre autres pour eviter les guerres sur le continent , ca a laisse des traces (on en parle pas beaucoup de ca) »;
      effectivement, un argument apparemment imparable des « européistes » est de dire: mais l’Europe à évité la guerre! La guerre en Yougoslavie, en Ukraine?
      Il est évident que c’est l’armée américaine qui a évité la guerre (entre l’URSS et les nations européennes) depuis 1945 ou qui l’ a soutenu, pour ne pas provoqué comme en ex-Yougoslavie!
      L’€ est en effet soutenu pour des raisons aussi fallacieuses que celles des guerres en Europes; citez moi un parti qui préconise la sortie de l’€; et les graphiques remarquables de Charles Gave n’ont pas l’air d’ébranler la confiance des foules!
      Et, cerise sur le gâteau, demandez à Macron s’il ne trouve pas génial cet € et la mutualisation des dettes! Pour lui l’€ et plus d’Europe sont est une victoire éclatante! Et il a raison (de son point de vue et de tout ceux qui le soutiennent).

  • jacques marcille

    22 septembre 2020

    Les choses les plus simples s’enoncent clairement comme le fait Charles Gave

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  • GLARDON

    21 septembre 2020

    il vaut mieux avoir raison tout seul que tord avec l’humanité.avec Hannah ARENDT

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  • Denis Monod-Broca

    21 septembre 2020

    Souverainiste et contre l’euro, d’accord ! j’applaudis des 2 mains.
    Mais un Etat-stratège et un certain protectionnisme peuvent avoir du bon, parfois, en certaines circonstances, si c’est à bon escient, à petites doses, avec mesure et raison…

    Répondre
    • bibi

      22 septembre 2020

      Renchérir le coût des produits en les taxant peut selon vous avoir du bon, je suis bien curieux de savoir comment vous réussirez à m’expliquer qu’il est préférable pour moi de pouvoir m’acheter les 4/5ème d’une chemise chinoise frappée de droit douane à 25% plutôt qu’une chemise entière.

      Quand à l’état stratège rassurez-vous Macron a réhabilité le commissariat au plan dont vous pourrez mesurer les biens faits pour le contribuable.

    • marc durand

      23 septembre 2020

      @bibi Un entrepreneur français qui achete une tonne de coton pour faire des chemises l’achète sur le marche mondial au meme prix que le Chinois.

      La difference c’est que l’entrepreneur français doit payer plus de taxes et impôts pour payer les improductifs, les rentiers …
      Pas d’APL, de CAF, de CMU, de RSA … pas d’ISF, de droit de succession … et en Chine l’entrepreneur peut travailler le dimanche, les jours fériés. Rappelez vous en France, le boulanger condamne a 3000 euros parce que il avait ouvert sa boulangerie le dimanche.
      En France, on est libre, sauf de créer de la richesse.

    • bibi

      23 septembre 2020

      Et donc pour régler le problème de compétitivité des entreprises Françaises vous proposez de créer une taxe, c’est une méthode novatrice qui n’a jamais été tentée en France.
      Vous proposez donc de soutenir le producteur de chemises françaises contre le consommateur français de chemises c’est ce que l’on voit.
      Ce que l’on ne voit pas c’est que l’argent soustraie de force par l’état au consommateur pour faire vivre le producteur de chemise n’est plus disponible pour faire vivre d’autres producteurs.

    • Denis Monod-Broca

      23 septembre 2020

      € bibi
      Le producteur de chemises françaises et le consommateur français de chemises sont une seule et même personne. Il ne s’agit donc pas de favoriser l’un contre l’autre. Il s’agit de savoir ce que nous voulons (train de vie, mode de consommation, degré d’indépendance, etc…) et d’agir autant que possible en conséquence.

    • bibi

      23 septembre 2020

      Pour soutenir la filière viti-vinicole du Languedoc (qui est en crise) je propose de taxer aux frontières du Languedoc, les vins de Bordeaux qui font une concurrence déloyale aux vins du Languedoc qui ne peuvent bénéficier d’un terroir et d’un climat aussi favorable que les vins de Bordeaux.

      Devant une telle injustice l’état doit agir.

      Évidemment vous n’êtes pas sans ignorer qu’il n’y a plus de producteurs d’olives dans le bordelais, car ils ont disparus à cause de la concurrence déloyale qu’ils subissaient de la part des producteurs provençaux.

      Je propose donc de taxer l’huile de l’olive provençale et d’affecter cette somme à la production d’huile d’olive dans le Bordelais.
      Car à cause des droits de douanes languedocien sur les vins de Bordeaux, nous nous retrouvons avec là ou jadis furent des vignes des friches, et je pense que la plantation d’oliviers sera un grand bénéfice pour tous les bordelais.

      Dites-moi si j’ai bien tout compris aux bénéfices du protectionnisme, et comment la richesse va se rependre en dépensant l’argent du contribuable pour produire les mêmes biens à coût supérieur.

      Vous trouvez certainement mon argumentaire stupide parce qu’il est à l’intérieur d’un même pays, mais vous remplacez Languedociens et Provençaux par Grecs et c’est exactement ce que vous voulez à savoir que l’état garantisse à certains producteurs un bénéfice par le prélèvement d’une taxe sur le consommateur, provoquant ainsi une mauvaise allocation du capital en favorisant l’investissement dans des secteurs non rentables mais ou le bénéfice est garantie par l’état.

    • marc durand

      24 septembre 2020

      @bibi, Il s’agit pas de créer une taxe, bien au contraire il s’agit de les supprimer, et de supprimer les subventions (RSA, APL, CAF, CMU…) aux inactifs, ils va falloir qu’ils travaillent pour de vrai pour gagner leur pitance. (comité Théodule, la presse et autres suceurs de pognon)

      Je prends un exemple qui dans l’actualité d’hier en Chine. La Chine a livré hier aux français un 1er bateau porte conteneur propulse aux gaz liquéfies.

      La France est avec les dom-tom, le 2eme pays avec le plus de littoral, on devrait avoir une flotte conséquente, mais on peut pas, on dépense notre argent ailleurs et on a des gens en France qui empêche les gens de travailler:
      – Un porte avion nucléaire c’est 4 milliards d’euros, en supprimant l’AME (l’aide médicale aux clandestins, 1 milliard par an) la France peut se payer un porte avion nucléaire tous les 4 ans et faire travailler les chantiers navals français. CQFD
      – Le problème des ports français, c’est qu’on a des gens qui empêchent les gens de travailler, le problème n’est pas nouveau, rappelez vous Coluche : la CGT, le Cancer General du Travail. Quand je faisait de l’import export je n’est jamais envoyer un conteneur dans un port français, toujours en Hollande. En Hollande, ils vous envoies un fax : le conteur est la, il faut payer tant de taxe, ok j’arrive.

    • bibi

      24 septembre 2020

      Ceux qui défendent le protectionnisme, veulent eux créer des taxes sur les produits importer, pensant que et la sera bénéfique aux producteurs français tout en faisant l’impasse sur le consommateur dont la bourse n’est pas étirable.
      Supprimer l’AME pour affréter son montant à la commande publique qui ainsi certes fournira du travail au chantier nationaux, c’est ce que l’on voit, ce que l’on ne voit pas c’est comment ce milliard si il avait été laisser au contribuable aurait été plus judicieusement dépensé que par l’état qui ainsi pourrait s’offrir le luxe de pouvoir exporter la démocratie sans avoir recours comme en Lybie à une aide extérieure.

      Sur les autres points je vous rejoins c’est la CGT qui a fait la fortune de port comme Rotherdam et de Gênes, Barcelone, et tuer les ports de la façade atlantique.

    • marc durand

      25 septembre 2020

      @bibi Vous etes aveugle, dans les temps qui court, la France devrait avoir 2 portes avion nucléaire en méditerranéenne, dont un qui pointe nos missiles vers la Turquie. l’autres pour dissuader l’invasion de clandestins.

      Il vaut mieux avoir des français qui travaillent et qui vont dépenser leur argent en France, que des clandestins qui profitent et qui envoies l’argent qu’on leur donne dans leur pays.

      Vous ne pouvez pas exporter la démocratie en Afrique, tant qu’ils seront en tribu qui se foutent sur la gueule, meme chose avec l’islam, ces pays ne sont pas prêt, ils n’ont pas le niveau de civilisation requis pour être en démocratie.

      La démocratie chez nous, nous mene a la ruine. Faire des compromis, tendre la joue, coulera la civilisation européenne, il faut la force !

  • Serge Peitcheva

    21 septembre 2020

    Simple et limpide. Géniale explication.

    Répondre
  • BKK

    21 septembre 2020

    « sur éduqués » LOL ou tt simplement des ignares ?

    Répondre
  • BKK

    21 septembre 2020

    « Sur éduqués » LOL

    Répondre
  • breizh

    21 septembre 2020

    dans votre exemple, il reste la solution de faire croitre la rentabilité du travail (pour Ital)… Dévaluer a aussi des conséquences…

    Répondre
  • Julien

    21 septembre 2020

    « Tchuruk, Anne Lauvergeon, Haberer, Trichet… j’ai des doutes… sérieux dans la mesure où tous ces génies ont été et sont encore des partisans forcenés de l’euro, ce qui prouve qu’ils ne comprennent rien ni à l’économie ni aux affaires.  »
    Et si ils comprenaient, mais que casser la croissance était leur objectif? Toute ressemblance avec la gestion du Covid serait évidemment pur hasard…

    Répondre
    • GLARDON

      21 septembre 2020

      + 10 000

    • Gil

      21 septembre 2020

      Ils est impossible qu’ils ne sachent pas ily a donc une raison à ça.

  • Charles Heyd

    21 septembre 2020

    Monsieur Gave j’ai énormément de respect et même de l’admiration pour vous et vos articles en général;
    mais il y a un mais!
    La semaine dernière j’ai taquiné 2 de vos rédacteurs, messieurs Noé et Netter, sur le terme « l’Etat stratège »;
    Si pour vous, comme M. Ruffin, Mélenchon, le président de la région Hauts de France et j’en passe et des meilleurs, l’Etat doit investir dans l’usine de Bridgestone qui va fermer pour fabriquer du camembert ou je ne sais quoi à la place des pneus qui ne se vendent plus, évidemment je serai contre cet état stratège!
    Mais les grandes orientations politiques, économiques, financières mêmes, sociales de notre pays, qui font partie des attributions de notre président (de la République), si ce n’est pas de la stratégie c’est quoi?
    Certes, M. Noé ou Netter me citeront le plan calcul, Concorde où je ne sais quoi et même Airbus et son A380; mais c’est l’Etat qui a dit à Airbus de fabriquer l’A380?
    Ensuite, l’Internet a été développé grâce à des recherches faites par l’armée américaine et même des administrations françaises (France Télécom – ARPANET) et les grandes percées technologiques récentes comme le 5G en attendant la 6G, l’Etat chinois y a contribué largement;
    je constate donc que les autres états peuvent être stratèges mais pas l’Etat français!
    Le nucléaire en France, que l’on brade gaillardement aujourd’hui, c’étaient que des industriels entrepreneurs privés?
    Pour moi ceux qui critiquent l’Etat stratège critiquent les stratèges étatiques que sont les énarques mis à la tête de ces entreprises (capitalisme de connivence, je crois que vous en avez déjà parlé longuement et à propos!); ces « stratèges » il faut les virer sans ménagement.
    Qu’il y ait des ratés dans tous ces projets c’est normal et le cas de l’A380 est emblématique; les « stratèges » de ce projet se sont tout simplement plantés Mais dénier un rôle de stratèges à l’Etat pour cela me parait un peu réducteur pour le moins!

    Répondre
    • breizh

      21 septembre 2020

      Ben l’Etat en France, ce sont les énarques… Donc dès que l’Etat fait de la stratégie, ce sont les énarques qui sont à la manœuvre.

    • Dr Slump

      21 septembre 2020

      Un état peut en effet avoir intérêt à être partie prenante d’une innovation qui a de bonnes chances de réussir et à la fin de lui apporter des bénéfices et du pouvoir. C’est en cela que l’état peut être « stratège »: il sait voir où il a intérêt à être de connivence avec certaines entreprises.

      Mais aucun état n’a jamais rien inventé, jamais rien entrepris au sens économique du terme, et jamais rien révolutionné de bon dans la vie des gens. L’idée d’état stratège ne vaut pas mieux que celle, objet de toutes les moqueries, que sans l’état il n’y aurait pas de routes.

      L’exemple que vous donnez à propos d’Arpanet est d’ailleurs emblématique de ce que j’avance: développé d’abord pour l’armée, le projet avait été mis au tiroir! Parce qu’à l’époque ils n’avaient pas su en percevoir le potentiel. Et longtemps les états ont persisté dans cette idée, jusqu’à ce qu’Internet devienne incontournable, tellement que maintenant ces mêmes états veulent en prendre le contrôle… au nom de quoi? de l’état stratège! Je ris.

      Les réseaux de télécommunication auraient très bien pu se développer sans intervention de l’état, si l’état n’était pas omniprésent, les hommes sont capables de se coordiner sans autorité centrale. L’idée d’état stratège, c’est encore une excuse progressiste pour que l’état fourre son groin et ses pattes partout où on n’a pas besoin de lui, au motif mensonger de donner un but vertueux au prétendu capitalisme aveugle assoiffé de profit.

      Note: pour défendre l’état stratège on invoque souvent l’exemple des plans de redressement d’après-guerre. Or le redressement économique après-guerre doit essentiellement tout aux efforts et au travail des individus et des entreprises qui ont trimé pour créer des richesses. L’état n’a eu là-dedans qu’un rôle d’organisation dont on aurait pu se passer. Pour reconstruire des maisons, des édifices, des routes, il n’y a pas plus besoin d’état stratège que de satellite d’observation des migrations de sauterelles.

    • Charles Heyd

      21 septembre 2020

      Je réponds à #breizh et #Dr Slump;
      – Qu’un énarque fasse de la stratégie ne me gène absolument pas tant qu’il ne se plante pas de A à Z comme ces bons Attali ou Minc; que son bilan soit « globalement positif » comme aurait dit le regretté Georges Marchais! Et qu’il soit sanctionné, pas promu, lorsque l’erreur est irrémédiable!
      – #Dr Slump, je pense que vous confondez celui qui fait la popote et le donneur d’ordre; le général De Gaulle, qui était aussi stratège et avait un langage plus châtié que moi, disait « l’intendance suivra »!
      S’il n’avait pas décidé de faire, plutôt faire faire, l’outil nucléaire militaire (la bombe) et civil (les centrales nucléaires), je me demande qui l’aurait fait! Ce n’est pas lui qui construisait les têtes nucléaires dans son entreprise, ni les missiles qui les lancent et les bétonneurs qui construisaient les centrales ne lui appartenait pas non plus.
      ARPANET, pas plus qu’Internet n’a pas été développé par les militaires mais probablement à leur demande; pourquoi nos brillants entrepreneurs n’ont-ils pas saisi la balle au bon au lieu de laisser cela aux militaires américains? Tout simplement parce qu’ils étaient peut-être un peu trop en avance sur leur temps!
      Pour ce qui est de la reconstruction après-guerre, c’est bien connu que les entreprises privées sont très soucieuses de l’aménagement du territoire et que donc les directives de l’Etat, à l’époque le Plan, ne servait strictement à rien! Il en faut une couche pour affirmer cela!
      Certes, cela me rappelle les retours de mission à l’étranger à l’arrivée à Roissy et où il fallait soit prendre un hélico (donné!) ou se payer une navette prise dans les embouteillages, ou encore prendre le RER puis à bus et trembler jusqu’à la dernière minute avant de monter dans son avion à Orly pour une ville en province! Sûr, que si c’était les Chinois qui avaient eut la délégation de ces aéroports ils auraient fait construire, à leurs frais une liaison directe!
      Contrairement à ce que vous pensez, vous faites de la stratégie comme M. Jourdain de la prose car l’organisation, au niveau d’un état, c’est tout simplement de la stratégie, sauf évidemment si c’est pour enrichir un copain coquin en usant de la connivence!
      Nos stratèges actuels ne sont plus à Paris, mais à Bruxelles et CG démontre remarquablement avec son billet qu’ils sont aussi mauvais que nos énarques mais eux ils avaient peut-être un autre plan (dans le cas de l’€ par exemple) et de leur point de vue ils ont gagné!

    • GLARDON

      21 septembre 2020

      l’état ni ne peu ni ne sait ni ne doit faire du business (JULES FERRY dans son discoure de politique générale en 1870)

    • marc durand

      22 septembre 2020

      Je suis d’accord avec vous, exemple d’État stratège Chinois:

      Ils ont décidés il y a 3-4 ans de faire de leur île de Hainan, un haut lieu touristique, c’est l’equivalent de notre île de Tahiti. 56 nationalités peuvent y aller sans Visa pour 30 jours. Ils y ont construit les plus grands centres commerciaux duty free du monde, toutes les grandes marques françaises y sont.
      Un touriste chinois qui vient a Paris et dépense son argent, c’est de l’argent perdu pour la Chine, et en plus le touriste peut se faire attaquer a Roissy ou sur les champs Elysee par la racaille.

      Cela va être interressant, dans une semaine, les Chinois sont en vacances, et pour la 1ere fois, ils vont presque tous rester en Chine pour leur vacances, ils pourront acheter des sacs de luxe français a Hainan en duty free sans se faire attaquer, ni attraper le covid.

      Cela fait parti du plan d’être le 1er pays touristique du monde en 2030, il sont actuellement le 4eme. Naturellement ils ont entrepris des travaux, comme remplacer tous les toilettes du pays pour être aux normes occidentales, jusqu’a meme construire des toilettes sur tous les quais des stations de metro.

      Autres états stratège, ils ont decides il y a 3-4 ans de remplacer tous les bus diesel par des bus électrique, car comme en France, ils n’ont pas de petrol, sauf que eux ont des idées et pas nous.
      Le simple fait que pour leur marche intérieur ils remplacent tous les bus, fait qu’ils ont un volume conséquent et plus on a de volume et plus on abaisse les coûts, et les bus électrique chinois s’exporte partout sur la planète au moyen orient, en Amérique du sud, car personne ne vends moins chers qu’eux.

      Autre état stratège, ils ont subventiones pendant 3 ans des paysans pour qu’ils changent de cultures, au lieu de planter du riz qui se vends 0,50 euro le kilo, ils leurs ont demandes de planter des avocats qui se vendent 20 fois plus chers. Il faut 3 ans pour le 1er fruit, étant donner que les chinois s’enrichissent, ils sont demandeur d’avocats, et au lieu de les importer du Chili et d’Israël, pourquoi ne pas les planter chez nous ! et le paysan s’enrichit en vendant un produit a plus haute valeur.

      Je peux vous sortir une liste longue comme le bras de l’État stratège chinois, alors que nous on s’enfonce dans la mouise avec nos énarques.

    • bibi

      22 septembre 2020

      Pour l’A380 c’est l’état stratège qui a dit à Airbus de revoir son plan d’assemblage intégralement prévu à Hambourg pour le faire sur deux sites, et il s’en est suivi des retards qui ont provoqué des annulations de commande et des pénalités qui ont torpillés le projet.

    • breizh

      22 septembre 2020

      sur l’Etat stratège Chinois, on ignore soigneusement le coût de toutes ces interventions (l’endettement chinois est un record )et les échecs sont soigneusement masqués…

    • Philautia

      22 septembre 2020

      Je crois qu’il ne faut pas confondre la notion d’Etat stratège en économie avec l’esprit stratégique nécessaire à n’importe quel dirigeant ; défendre les intérêts d’une nation entière, alors que les enjeux sont multiples (ressources, diplomatie, efficacité de l’organisation, coups d’avance sur les autres en termes d’information, de technologie et de leur exploitation, etc), cela implique peut-être parfois de passer à côté de la raison économique on va dire, mais c’est autre chose que d’attribuer directement à l’Etat le développement de la richesse en particulier. L’Etat stratège n’est pas un dirigeant en particulier, mais une idée un peu confuse qui mène à la délocalisation de la production des armes de notre armée tandis que la destruction créatrice est empêchée à coup de subventions… On peut avoir de la suite dans les idées (et par exemple attribuer beaucoup de nos avancées à des investissements militaires), tout en respectant la vie économique des citoyens et donc leur liberté.

    • dede

      22 septembre 2020

      « Qu’un énarque fasse de la stratégie ne me gène absolument pas tant qu’il ne se plante pas »

      C’est justement tout l’argument en faveur d’une économie de marché dans laquelle les pertes jouent un rôle tout aussi important que les profits: celui d’arrêter les frais quand on fait des erreurs… Quand l’Etat fait des erreurs, il double la mise parce que, si cela ne fonctionnait pas, c’est que le budget était trop serré.

      Le XXème siècle nous a montré combien pouvaient coûter les erreurs quand elles sont faites par les élites du gouvernement. On sait depuis longtemps que l’erreur est humaine.
      Je vous laisse déduire que penser des stratégies conduites par le gouvernement.

    • marc durand

      22 septembre 2020

      @breizh Regardez la video de Louis Gave, un commentaire plus bas.

      Quand un paysan vends du riz a 0,5 euro le kilo, le paysan ne gagne pas grand chose, et l’etat non plus, car la TVA sur 0,5 euro ne représente rien.
      En plantant des avocats vendu 10 yuans piece, le paysan gagne plus, ainsi que l’état, parce qu la TVA sur 10 yuans c’est plus que sur 0,5 du kilo de riz.
      Si l’état avait laisser le libre échange avec le Chili par exemple, le magasin vendant l’avocat gagnait le meme pourcentage, et l’etat chinois la meme TVA, seul le paysan chinois restait sur le carreau. En plantant des avocats tous les chinois gagnent, le perdant c’est le chilien.

      Il se passe la meme chose avec tout, en taxant les produits étrangers, les chinois permettent la creation de leur marche, l’argent restant en Chine.

  • mozu

    21 septembre 2020

    Germa GmbH s’il vous plaît

    Répondre
  • BOUVIER

    21 septembre 2020

    Cher Charles Gave,

    Vos explications et démonstrations sont très pertinentes.
    Imaginons que vous teniez les leviers du pouvoir et que vous mettiez en oeuvre la sortie de l’Euro pour faire revivre le Franc. Quelles sont les actions que vous mettriez en oeuvre ? Sur quel calendrier ? Avec quels moyens pour rassurer les entrepreneurs et plus généralement les français ?
    Merci. Continuez à bousculer les pensées établies….
    Bien cordialement

    Répondre
  • BOUVIER

    21 septembre 2020

    Cher Charles Gave,

    Vos explications et démonstrations sont très pertinentes.
    Imaginons que vous teniez les leviers du pouvoir et que vous mettiez en oeuvre la sortie de l’Euro pour faire revivre le Franc. Quelles sont les actions que vous mettriez en oeuvre ? Sur quel calendrier ? Avec quels moyens pour rassurer les entrepreneurs et plus généralement les français ?

    Répondre
  • Vinia

    21 septembre 2020

    Lisez jean marc Daniel
    Esprit libéral et scientifique brillant

    Répondre
  • El Oso

    21 septembre 2020

    Bonjour Monsieur Gave, votre billet d’aujourd’hui ne nous apprend rien, cela fait vingt ans que vous nous faites comprendre que l’euro est effectivement une catastrophe. On ne peut donc que vous suivre quand vous le dénoncez une nouvelle fois.
    Mais ce billet est aussi l’amère constatation que vous êtes le seul économiste à défendre le souverainisme contre l’euro et le libéralisme contre l’état stratège. Rien d’étonnant à cela, ces positions étant contradictoires…Le souverainisme est , au mieux, une opinion, que je partage d’ailleurs, mais en fait un vœu pieux, comme l’ont montré les 1% d’Asselineau et de Philippot…
    Quant au libéralisme, celui que vous défendez a-t-il jamais existé? Le libre-échange est un luxe de riche, celui de l’Angleterre tant qu’elle régnait sur les mers et qu’elle écrasait le reste du monde par sa supériorité industrielle. Et des Etats-Unis jusqu’à ce que Trump se rende compte qu’il n’était plus à la tête de la puissance industrielle dominante maintenant assumée par la Chine. Du coup il est devenu protectionniste, comme la Russie, à cause des sanctions dont elle est l’objet qui l’on obligée à se replier sur elle-même. Quant à l’état stratège, comment l’ignorer, alors qu’il est à la base du fantastique développement de la Chine, où le libéralisme n’a été qu’un puissant adjuvant?

    Répondre
  • Didier FENIX

    21 septembre 2020

    Je vous lis et vous approuve.
    Entre la fin de la seconde guerre mondiale et l’euro, la RFA a réévalué plusieurs fois le DM alors que la France dévaluait plusieurs fois le Franc. Constat. Echec.
    Industriel en France, j’ai souvent rêvé de l’être dans un pays comme la RFA, la Suède, la Hollande, pays ou l’économie est en grande considération.

    Répondre
  • TONSON LA TOUR

    21 septembre 2020

    Cher Monsieur Gave,
    Je m’imprègne régulièrement de vos rubriques, petites! chandelles dans l’obscurité de plus en plus profonde.
    Un chose m’intrigue cependant : parmi vos conseils du moment vous conseillez les obligations chinoises…. Ne font elles pas penser à un certain emprunt russe sur les dos duquel j’ai appris à dessiner dans ma jeunesse ? J’espère vraiment me tromper mais…
    Désolé d’être un peu hors du sujet de votre rubrique mais cette question me brûle la langue depuis un moment.
    Bien cordialement.
    G. T. L. T

    Répondre
    • marc durand

      22 septembre 2020

      Vous vous faites une fausse opinion sur la Chine et son économie.
      Video de Louis Gave sur la Chine, et je suis d’accord avec lui, je le vois de mes propres yeux.

      China: Myths, propaganda and realities – Louis-Vincent Gave | SKAGEN New Year Conference:

      https://www.youtube.com/watch?v=w9hFAlqKmfM

  • Le Rabouilleur

    21 septembre 2020

    Votre grande tante avait lu Talleyrand, rien de plus et rien de moins :
    Quand je m’examine je m’inquiète, mais quand je me compare je me rassure.

    Quant à votre billet, il ressemble à cette autre maxime de Talleyrand, copiée par Orangina :
    La politique ce n’est qu’une certaine façon d’agiter le peuple avant de s’en servir.

    Source :
    https://www.babelio.com/auteur/-Talleyrand/103227/citations

    Répondre
  • François

    21 septembre 2020

    Pour la France, c’est strictement la même chose, mais le moutons énarques n’ont rien compris et nous emmènent au précipice. !

    Répondre
  • Thierry Balet

    21 septembre 2020

    Trois ans que Charles Gave m’instruit tout les lundis matin……(en plus de deux de ses livres)……donc trois ans moins bête que tout ce que les médias essaient de nous abrutir….
    Merci pour ce billet imparable et votre travail de (ré)information.

    Répondre
  • Blondin

    21 septembre 2020

    Petite question pratique : comment sort-on de l’Euro ?
    Admettons que l’Italie, convaincue par votre démonstration, annonce qu’elle retourne à la Lire. Une date est fixée ? la banque centrale italienne imprime de nouveaux billets ? quelle valeur a cette Lire ressuscitée ?
    A moins que cette annonce ne provoque une chute générale de l’euro. Mais là encore, comment cela se passe-t-il concrètement ?
    Si vous trouvez le temps de répondre à cette question…
    Merci pour vos chroniques.

    Répondre
    • DidierC

      21 septembre 2020

      Là où il y a une volonté, il y a un chemin….Le comment doit venir après le pourquoi qui dit le sens.

    • Gerldam

      21 septembre 2020

      Je crois que C. Gave a déjà répondu à cette question dans son dossier sur l’euro, que l’on peut trouver sur le site.

    • Arnaud

      21 septembre 2020

      Très bonne question!
      Il serait intéressant d’avoir l’avis de Monsieur Gave sur quel serait de façon pratique la meilleure façon (opérationnelle) de quitter l’euro (avec une minuscule).

    • GLARDON

      21 septembre 2020

      la valeur d’une monnaie était …. adossé pendant des siècles à la possession d’or (métal) d’un état. le maire à vendu en 2019 pour 800 million d’or lingots .

  • Gerldam

    21 septembre 2020

    Démonstration imparable! Je crains cependant que, si Bruno le Maire vous lisait, il ne comprendrait pas.

    Répondre
  • TEXAIX

    21 septembre 2020

    Imparable . Malheureusement aucun risque de reprise de votre (vos) texte(s) par les grands médias,où je suppose, vous êtes manifestement tricard…..
    La Suède , hors € , est paraît-il ,selon et pour les Diafoirus des médias (et de la politique ) un état non comparable avec la France.(.probablement comme la Suisse ,où contrairement à ce que croient les » élites penseuses » parisiennes,et malgré une monnaie indépendante forte, l’industrie est bien plus importante en % du PIB qu’en France. et exporte .Il n’y a pas que des banques et du chocolat…. ). Heureusement pour les régions frontalières qui en profitent largement directement et indirectement , comme ici! (et dans le haut Doubs , le pays de Gex dans l’Ain), riches (?) grâce à la proximité de la Suisse, pas à celle des mandarins de la haute administration parisienne (dont vous citez un certain nombre de nuisibles récents).

    Répondre
  • Marc Viguier

    21 septembre 2020

    Gave2022

    Répondre

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