Certains d’entre vous se souviennent peut être du tailleur de Fernand Raynaud; c’est un peu le sentiment de Charles Gave face à l’article de Gaspard Koenig paru aux échos vendredi 16 mai dernier.
Contrepoint de vues
« Mon cher Gaspard,
J’ai lu avec beaucoup d’attention et d’intérêt votre Tribune libre dans les Echos, qui appelle de ma part un certain nombre de remarques:
La première d’entre elles: vous semblez penser, mais je me trompe peut être, que l’absence de croissance en France serait due à je ne sais quelle contrainte budgétaire . J’aimerai donc vous repreciser qu’en 1996, le service de la dette représentait à peu prés 3 % du PIB. Or,depuis lors, ce chiffre a baissé de 50 % en termes de PIB, la baisse des taux compensant et au delà la hausse-considérable de la dette.
Depuis bien avant 1996, la croissance de l’Etat a été ininterrompue et la France n’a eu aucune difficulté à financer son déficit.
Les contraintes budgétaires actuelles ne sont pas liées à des difficultés de marché mais à la signature d’un Traité que personne ne nous a forcé à signer au demeurant.
La deuxième remarque que je souhaiterai vous faire au sujet de votre article,est que vous semblez impliquer que si l’Etat retrouvait des marges de manœuvres budgétaires, la croissance pourrait ,enfin,reprendre, ce qui indique qu’a vos yeux l’Etat serait capable de créer de la croissance. Que voila une hypothèse hardie pour un Libéral!
L’Etat Français représente déjà 57 % du PIB et selon bon nombre d’observateurs de par le monde économique,c’est cette hypertrophie Etatique qui est à l’origine de la stagnation économique actuelle. Le but, pour un Libéral, ne me semble pas devoir être de redonner du mou à la laisse du golem, mais de le reformer comme l’ont fait les Suédois depuis 1992, sans briser les liens sociaux, avec le succès que l’on connait..
La troisième est que vous voulez procéder à cette restructuration dans le cadre de l’Euro.
Dans mon livre , paru en 2002 (« Des Lions menés par des Anes »), je soutenais que l’Euro allait nous amener » A trop de maisons en Espagne, trop de fonctionnaires en France et trop d’usines en Allemagne« , chaque pays se spécialisant dans le domaine où il avait un avantage comparatif.J’ajoutais que cela allait inéluctablement amener à une crise bancaire et financière gigantesque.
L’explication de ce qui s’est révélé être un pronostic juste est toute simple:
On ne peut maintenir dans un taux de change fixe des pays qui ont des productivités différentes, sauf à organiser des transferts sociaux massifs du pays riche aux pays moins riches. Cela voudrait dire que l’Allemagne devrait transférer à l’Europe du Sud environ 5 % de son PIB année après année, ce qui est le double de que les alliés avaient demandé comme réparations après la première guerre mondiale, et le double également de ce qu’elle a payé pour l’Allemagne de l’Est.
C’est politiquement impossible.
Le problème de la France est donc très simple: l’Euro a créé un faux cout du capital pour notre pays-trop bas– ce qui favorise l’endettement du secteur public et un faux taux de change-trop haut– qui tue le secteur privé.Et, il en est de même pour toute l’Europe du Sud qui s’est arrêtée de croitre brutalement après l’introduction de l’Euro.
Le problème n’est donc pas de restructurer la dette, ce qui ruinerait tous les épargnants Français, et aurait des conséquences secondaires inimaginables, mais d’en changer la dénomination en retournant aux monnaies nationales.
En effet et contrairement à ce que croit la plupart des observateurs, les dettes Françaises, Italiennes, Espagnoles etc..sont libellées dans la monnaie de l’Etat Souverain Français ,Italien, ou Espagnol aujourd’hui l’Euro, demain le Franc , la Lire ou la Peseta…Retourner aux monnaies nationales équivaudrait à un transfert de richesse massif des rentiers Français (fonctionnaires, retraités), ce qui serait en fait, mais non pas en Droit une restructuration, vers les entrepreneurs et la croissance repartirait d’elle même, puisque , comme l’a fort bien expliqué Schumpeter, la croissance ne vient que des entrepreneurs à l’origine du processus de la fameuse « création destructrice ».
Et comme le disait le chancelier Schmidt : » Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain »
La France crève parce que la marge brute des sociétés opérant en France est en chute libre et à un plus bas historique.
Restructurer la dette ne changera RIEN à cet état de fait, vous m’en voyez désolé mais certain. Car oui, posons-nous cette question logique après tout:Qui voudrait investir en France si le cout du travail, le cout du capital, le cout de l’Etat et les impôts sont plus élevés en France qu’en Allemagne?La France a, certes le droit d’avoir 40 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne, mais cela veut dire qu’elle ne peut pas avoir la même monnaie…
Pour me résumer la France l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Slovénie, la Grèce, Chypre… ne peuvent pas croitre dans le système monétaire actuel et restructurer leurs dettes ne changera rien à ce fait.Ce qui crée la dette, c’est l’absence de croissance causée par l’Euro.La « cause première » de tous nos malheurs c’est donc ce Frankenstein financier qu’est l’Euro.Travailler sur la dette, c’est donc s’intéresser au verre plutôt qu’a l’alcool à l’origine de la cirhose du foie.
Croyez bien mon cher Gaspard, que je vous écris cette lettre dans l’esprit Socratique qui a toujours été le mien et je suis tout à fait ouvert à discuter plus avant sur ces différents points.La Vérité est inatteignable, mais au moins peut-on s’en rapprocher par le débat.
Amicalement,
Charles Gave
NDLR: « On a quand même de la chance d’avoir un systéme aussi bien taillé que l’Euro pour un pays aussi mal foutu » cf Fernand Raynaud
Auteur: Charles Gave
Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).
Medocain
28 mai 2013Restructuration de dettes :ce mot tabou est lâché à tout va par …
ceux qui il y a un an encore criaient au loup quand je disais (et je dis toujours ) que la France ne rembourserait pas sa dette ,car elle ne le peut pas; avec l’euro aucun problème disaient-ils ,on peut tout rembourser, il y a plein d’euros partout ,maintenant ils voient que c’est fini:on ne pourra pas rembourser en euros
les explications de Charles Gave se suffisent à elles-mêmes ,il n’y a rien à rajouter ,sauf une rectification portant sur le coût de la dette (pas son montant) :
-ce coût est de 2,5 % du Pib et non 1,5 comme le croit CG
-ce coût n’a pas baissé depuis 1996 (CG l’estime à 3 %) bien au contraire car si le numérateur est quantifiable -50 milliards l’an passé en France-
le dénominateur est une blague et sa croissance le grand mythe de ce début de siècle:
de CG à Michael Cembalest , nombreux sont les économistes qui rigolent devant les Pib qui augmentent
en même temps que les productions qui baissent
-ce coût est tellement élevé que les grands argentiers croient avoir trouvé la parade en farcissant les assurances-vie des particuliers et les « actifs » des banques d’obligations qui ne rapportent pas grand chose
d’où la grande tentation , ultime avatar de l’euro ,
la restructuration (sic) de la dette :
l’abandon de la dette des états ,maladie sénile de la social-démocratie
Thibault
28 mai 2013Bonjour Mr Gave,
Un grand merci pour tous vos brillants articles. Vous répondez à Mr Koenig, je crois qu’il fallait aussi répondre à Mr Emmanuel Fahri. Vous ne le connaissez pas? Moi non plus, je le découvre ce jour grâce au journal LE MONDE qui publie le prix de nos meilleurs jeunes économistes (Prix du Cercles des économistes en partenariat avec le Sénat). Le jury a distingué des travaux « éclairant », je vous promets que vous allez rire. Mr Fahri est donc ce qui se fait de mieux de nos jours à l’école française d’économie : ENS, agrégé de maths et d’économie, corps des Mines, PhD du MIT de boston, professeur à Harvard.
Je cite : « Dans une union monétaire comme la zone Euro, les pays membres n’ont plus de politique monétaire indépendante. Il est impossible pour un pays comme l’Espagne de dévaluer sa monnaie pour regagner en compétitivité et relancer son économie. Il faut donc trouver des alternatives. C’est l’objet d’une grande partie de mes recherches. La bonne nouvelle c’est qu’il y a plein de bonnes idées »
Diagnostic 20/20, ce qui m’inquiète ce sont les trois dernières phrases ! Typique de l’économiste formé à l’ENS qui part d’une hypothèse qu’il considère comme VRAI quoi qu’il arrive (impossibilité de quitter l’Euro ) et comment je passe 10 ans de ma vie à chercher les mauvaises solutions !
Alors qu’est que ce génie de Mr Fahri nous propose ? Il faut lire un peu plus loin son article…
« Dans une union monétaire confrontée à des chocs asymétriques, comme la zone Euro aujourd’hui, il y a plusieurs leviers intéressants. Tout d’abord, il faudrait faire des RESTRUCTURATIONS DE DETTES… »
Ah, Ah ! J’espère que j’ai réussi à vous faire rire. Je ne sais pas si je dois me réjouir ou m’inquiéter que de si brillants esprits nous soit dérobés par nos chers amis américains. Le CNRS aurait eu un si grand plaisirs à financer les recherches fructueuses de notre jeune prodige !
Respectueusement,
Thibault
Thibault
28 mai 2013Erratum : Emmanuel Farhi
FrancisC
26 mai 2013La proposition lumineuse de G. Koenig fait rebondir sur la plus préoccupante « réflexion » que mène le FMI sur les nouvelles modalités qui régiraient les défauts de dettes souveraines.
Il semble que nos gouvernants n’apprécient pas que certains prêteurs n’acceptent pas sans discuter les haircuts et autres plumages que de temps à temps les états, généreux et épris de justice sociale par ailleurs, voudraient leur imposer.
Un état devrait pouvoir réduire arbitrairement sa dette et recommencer à opérer comme si rien n’était non seulement à l’intérieur de ses propres frontières mais internationalement!
Qu’en pensez-vous M. Gave?
(PS: amusant d’apprendre avec Wikipedia que G.Koenig écrivait les discours de Mme Lagarde ministre des finances!).
Axisland
25 mai 2013En bon cultivateur, je dis que la france est un pays de « têteux » et que toute tentative de réflexion sur la réforme nécessaire n’a finalement pour objet que d’accroitre la mammite d’une pauvre vache qui n’arrive plus à produire autre chose que 99 % de contentieux, des pseudo services etc.
La rupture créative dont parle Schumpeter suppose que l’on s’adresse à des français affranchis du têton, pour ne pas dire de la tétouille pour le plus grand nombre. Finalement DSK avait le mérite de dire clairement qu’il préférait enc… que têter.
Exvil
26 mai 2013Bonjour Axisland, je trouve votre métaphore excellente. Mais je suis certain que les ministres ne savent pas ce qu’est une mammite ! A Bruno Le Maire à qui on demandait combien de m2 font un ha , il n’a pas su répondre. Comme NKM , Ministre du Transport qui ne connaissait pas le prix d’un ticket de métro !
FrancisC
25 mai 2013Merci M. Gave pour votre réponse argumentée à M. Koenig qui dans sa divagation dans les Échos présentait comme solution à notre crise actuelle la même recette que M. Mélenchon!!
Lorsqu’on restructure brutalement et de façon unilatérale sa dette comme le propose G. Koenig il faut être prêts à vivre quelques décennies en autarcie et cela n’a rien d’agréable.
LaurentF
24 mai 2013le top de la reprise sur la dette Greque n’est pas encore arrive. selon Monsieur demark de market studies. mais clairement le spread Allemagne Italie est maintenant repartie a la hausse….. interessant ….. Un crash en vue?
BA
23 mai 2013A propos de la dette publique de l’Italie :
Mario Monti laisse derrière lui une dette publique de 1988,658 milliards d’euros, soit 127 % du PIB. Mario Monti a fait la preuve de sa nullité. Mario Monti a fait la preuve de son incompétence.
Concernant le secteur privé en Italie, lisez cet article :
Le Nord de l’Italie « au bord du précipice économique » (Confindustria).
La crise qui frappe l’Italie touche aussi le Nord très industrialisé et traditionnellement prospère qui est « au bord du précipice économique », a affirmé jeudi le patron des patrons Giorgio Squinzi.
Si le Nord s’effondrait, « il entraînerait à sa suite tout le pays qui retournerait en arrière de 50 ans et serait exclu de l’Europe qui compte », a déclaré M. Squinzi en ouverture de l’assemblée annuelle de la Confindustria, l’organisation patronale italienne, à Rome.
Le patron des patrons italiens s’est dit très préoccupé aussi par la poussée du chômage (11,5% et 38,4% chez les actifs de 15-24 ans).
« Le manque de travail est la mère de tous les maux sociaux », a souligné M. Squinzi en appelant à affronter ce problème « sur le plan structurel et de façon équilibrée en intervenant à la fois sur les coûts, la productivité et la réglementation ». Selon lui, « les entreprises sont prêtes à soutenir l’action du gouvernement par des investissements et des embauches ».
Il a souhaité que le gouvernement dirigé par Enrico Letta qui est le premier de l’après-guerre à rassembler la gauche et la droite, ait « devant lui le temps de mettre en oeuvre les politiques nécessaires ». Le patronat voudrait en particulier « une fiscalité qui soutienne qui crée de la richesse et la distribue, qui soit transparente et respectueuse des droits des citoyens et des entreprises ».
Selon lui, la relance de l’économie italienne doit « avoir comme pilier porteur la politique industrielle ».
Le président du Conseil Enrico Letta assistait à cette réunion et a estimé qu’il faut « redonner la priorité à l’industrie » dans les économies européennes.
« On a pensé en Italie et en Europe pouvoir se passer de l’industrie, faisant de la croissance sans industrie ou en laissant la tête ici et en envoyant le reste ailleurs », a expliqué M. Letta. Mais cette phase s’est terminée « par des résultats non positifs: l’UE a perdu son leadership ». Selon lui, l’Europe doit être la force de propulsion pour atteindre de « grands objectifs comme porter le PIB de l’industrie manufacturière à 20% du total en 2020 ».
M. Squinzi a aussi évoqué « le drame » du secteur de la construction « une crise si profonde que nous demandons à vous, Monsieur le président (du Conseil) une intervention spéciale pour sauver ce volant fondamental de l’économie ».
Le patron des patrons a aussi évoqué la nécessité de contrecarrer « la troisième vague de menace de credit crunch (réduction radicale des crédits alloués par les banques) », illustrée par le fait que le stock de crédits accordés a chuté de 50 milliards d’euros ces 18 derniers mois alors qu' »un tiers des entreprises ont des liquidités insuffisantes par rapport à leurs besoins d’activité ».
http://www.romandie.com/news/n/ItalieLe_Nord_de_l_Italie_au_bord_du_prpice_nomique_Confindustria_RP_230520131339-26-361755.asp
Patrice Jaeck
23 mai 2013« On ne peut maintenir dans un taux de change fixe des pays qui ont des productivités différentes, sauf à organiser des transferts sociaux massifs du pays riche aux pays moins riches. Cela voudrait dire que l’Allemagne devrait transférer à l’Europe du Sud environ 5 % de son PIB année après année »
Ou alors compenser par des flux migratoires (grèce -> allemagne pour les actifs, puis retour en grèce une fois retraités) ce qui aurait le même effet à terme mais qui malheureusement rencontre le mur de la langue. C’est ce qui s’est passé historiquement aux USA, ce qui n’a été possible que du fait d’une langue commune à tous les états fédérés.
Marius
23 mai 2013Que pensez-vous de la petite musique qu’on entend actuellement, qui prône le retour à un noyau dur (disons l’Europe des 7) pour les faire converger et ainsi faire une confédération (mettant ainsi un terme à l’UE 27 et l’eurozone à 17) ?
France, Allemagne, Benelux, Autriche, Italie, voir Espagne. Dans une confédération avec forte subsidiarité et règles budgétaires. C’est à mon sens la seule configuration confédérale possible… ceux qui rêvent de l’Europe-Unie à 27 ou 17 se plantent. Moi je ne rêve pas particulièrement d’Europe-Unie, mais si c’est vraiment ce qu’ils veulent faire, alors il faut le faire à très peu de pays assez proches les uns des autres et sur une base claire, sans malentendu sur la ligne à suivre pour exister en tant que confédération : moins d’Etat chez les buveurs de vin, bonne gestion budgétaire.
olivier
22 mai 2013Bonjour,
Tout d’abord, bravo pour la « cause première ». Elle n’est que trop rarement recherchée de nos jours y compris et même dans les entreprises.
Une question toutefois :
– quid de l’impact d’une réapparition des monnaies nationales sur le système Target2? Je pense comprendre que l’impact pour les Banques Centrales créancières de Target2 serait colossal et entraînerait ces pays (DE, FIN, NL,…) dans de sérieux problèmes (ce qui équivaudrait certainement au fameux transfert social du Nord vers le Sud dont vous parlez dans l’article, mais en une fois).
Une remarque littéraire :
– Je pense à Week-end à Zuydcoote de R. Merle, il y a un triste parallèle avec l’Euro. Par deux fois les personnages s’accrochent à des situations et refusent de bouger (de sauter à l’eau ou de quitter la ville) alors qu’ils savent avec certitude que cela va les tuer.
A bientôt.
Charles Gave
23 mai 2013Cher Olivier
Pour faire simple
L’Allemagne depuis le debut de l’Euro a enregistre un milliard d’euro d’excedents de ses comptes courants vis a vis du reste de la zone euro
Ce qui veut dire que ce milliard est porte par ses institutions financieres puisque balance courante+balance des capitaux =0, c’est meme pour ca que cela s’appelle une balance
une partie de ce milliard se retrouve refinance a la bundesbank et c’est ce que l’on appelle les balances targetl
Le risque sur ces balances (en cas de depreciation de la creance) est porte par les institutions financieres allemandes et non par la Bundesbank
Si les monnaies nationales repparaissent, la perte sera d’un bon 30 % exprime en nouveau DM soit 300 milliards
les fonds propres des banques et instiutions financieres Allemandes sont de 350 milliard
Ergo,le systeme bancaire Allemand est en faillite si l’on retourne aux monnaies nationales
Pour ne pas y retourner, il faut que l’Allemagne subventionne le reste de l’Europe a hauteur de 100 milliard par an, a perte
Le choix Allemand est donc
Ou je prends une paume de 300 milliard, une fois pour toute
Ou je subventionne le reste de l’Europe de 100 millaird par an, pour toujours
Pas photo a mon avis
Decision apres les elections Allemandes
CG
P.M
23 mai 2013J aimerai comprendre en bon simple d esprit la dette allemande serait libellée en euro?
Son nouveau DM aurait un cours peut être supérieur a l euro croupion franco-italo-ibérique
La « paume » ne serait peut être pas aussi importante que ça?
Charles Gave
23 mai 2013Cher PM
Bonne question
La dette Allemande est libellee dans la monnaie qui a cours a l’interieur des frontieres de l’Etat Souverain Allemand.
Si donc on retourne aux monnaies nationales, la dette ne sera plus libellee en Euro mais en FF, Peseta, Lire Italienne etc…
Pour eviter cet eceuil -et ces pertes- mon ami le Dr Markus Kerber propose d’emettre une nouvelle monnaie, l’Euro du Nord qui circulerait en meme temps que l’Euro, ce qui serait une solution elegante, les societes financiere Allemandes n’ayant plus a prendre des pertes comptables sur leurs actifs non Allemands et leur capital grimpant du montant de la reevaluation du DM
Sauf a choisr cette solution, je ne vois pas comment la paume pourrait etre evitee
C’est de loin la solution la plus intelligente
Amicalement
cg
Duff
22 mai 2013Je ne vais pas faire un commentaire en réponses aux éléments techniques fournis par M. Gave, je n’en ai pas les compétences mais plus sur quelques éléments politiques.
Tout d’abord, bien que la cordialité soit de mise, il y a tant de pipoconomistes trustant tous les grands médias auxquels il faudrait répondre avant M. Koenig… Mais je comprends la démarche. Parlons de M. Jean-Marc Daniel, qu’on ne soupçonnera pas d’être socialiste, lui non plus, je ne suis pas sûr de sa position vis à vis de l’euro. Est-ce parce qu’il rêve qu’un jour en France ce pays sera gouverné plus sagement pour éviter des dévaluations compétitives à répétions face au Mark depuis 1945?
http://www.finances.gouv.fr/notes_bleues/nbb/nbb227/227_dev.htm
Autre sujet, vous avez certainement observé que quiconque ose proférer une mauvaise parole envers l’évangile européiste et/ou à l’encontre de l’euro est immédiatement affublé du qualificatif « populiste » si ce n’est « extrémiste ». J’ai plaisir à voir le visage hilare de Nigel Farage de temps en temps sur les colonnes de l’IDL et ceci sans qu’il soit accablé de noms d’oiseaux. Qu’on soit d’accord ou non sur ce qu’il raconte, j’ai quand même l’intuition qu’il est beaucoup plus proche des vues de Mrs Thatcher que le premier ministre actuel. Souhaitons bonne chance à la « big society » mais il semble que le parti conservateur n’apprécie que fort modestement un référendum sur l’UE remis aux calendes grecques et le « wedding for all » en VO…
A ce sujet, on s’éloigne un peu à priori mais je vais revenir au sujet politique que m’inspirait l’article, si si, mon point de départ c’est la dérive gauchiste de nombres de droites européennes. Puisque la « manif pour tous » s’invite dans la primaire UMP de Paris, quelqu’un aurait-il l’inestimable bonté de m’expliquer la différence entre NKM et sa prétendue rivale?
Il semble qu’il n’y ait pas qu’en France où les débats sont complètements factices. Mais pourtant quand on lit M. Gave et des « économistes » démographes classés à gauche employer des arguments très semblables, le radar intellectuel de n’importe quel esprit critique devrait se mettre à sonner très fort, non?
Cdlt
Gorgues
23 mai 2013Je ne répondrai qu’à la question concernant Paris. Il y a une différence fondamentale entre Mmes HIDALGO et NKM. La première est brune alors que l’autre est blonde. C’est quand même un choix de société important !
Sinon, je ne sais pas si c’était de l’humour concernant JM Daniel, mais désolé de vous décevoir : il est depuis toujours socialiste (conseiller éco de DSK en 1997, …). Je l’aime beaucoup et il fut l’un de mes meilleurs professeurs d’économie… mais il est indéniablement libéral sur le plan économique et socialiste pour tout le reste. Ce qui fait que vous ne l’entendrez jamais aller contre l’Euro.
Bien cordialement
Vincent Gorgues
idlibertes
23 mai 2013🙂
Duff
23 mai 2013Vous me décevez pas, il l’avoue lui même, mais comme il a toujours un petit sourire en coin, on a toujours un petit espoir…
roger duberger
22 mai 2013Cher Monsieur Gave,
Votre billet est éloquent et on ne peut rien rétorquer.
Vous avez quand même taillé un costard à Mr Gaspard.
Tout ce que vous dites sur l’Euro est vrai et on ne peut pas faire avancer tous ces pays européens à la même vitesse et de la même façon.
Par contre il faut reconnaitre les vertus de la construction européenne : en France on est incapable de réformer, et si l’on a libéré la concurrence dans l’électricité, le rail, le téléphone etc c’est grâce à l’Europe. D’ailleurs, chaque fois nos gouvernants -incapables et couards qu’ils étaient-, disaient c’est l’Europe qui l’exige. Bref l’Europe a apporté du libéralisme, mais l’Euro est un échec.
Charles Gave
22 mai 2013Cher Roger
Depuis toujours, j’ai dit que j’etais favorable a l’Europe de Robert Schuman et que l’Euro allait la detruire
Voila un cas ou j’aurais aime avoir tort!
cg
P.M
22 mai 2013Il semble évident que l euro est une bêtise qui perdure par on ne sait quelle raison sinon l acharnement thérapeutique de quelques « bruxellois »
Mais je vais être encore plus impolitiquement correct en vous conseillant de regarder sur YouTube l’union européenne:la nouvelle URSS de Vladimir Boukovski….ça montre le côté déviant des grandes idées générales fumeuses et les dangers qu elles entraînent en si peu de temps
Bien cordialement
roger duberger
23 mai 2013à PM
Bonsoir,
J’ai vu la vidéo de Vladimir Boukovski : édifiant et convaincant.
Je l’ai transmise à mes contacts car les français ne sont pas informés mais endormis par la Nomenklatura de la presse.
merci pour les infos
Cordialement
idlibertes
22 mai 2013@mateo
Oui, et c’est pour cela que les entreprises peuvent faire ce que l’on appelle aux USA du forum shopping c’est à dire, choisir leur point d’ancrage en fonction des facilités juridiques et fiscales proposées. On ne choisit pas le Delaware pour le temps. Maintenant, dan sl’idée d’une nation, pour reprendre l’idée d’Ernest Renan, il faut une volonté de vivre ensemble qui doit assurer cette cohésion, elle même représentée par l’Etat régalien à qui l’on délegue en groupe la justice, l’armée etc.
Duff
22 mai 2013Admettons que je sois un jeune cadre dynamique à fort potentiel mais qui à son plus grand regret parle plusieurs langues mais hélas pas l’allemand.
Croyez vous que ma situation puisse être comparable à un type vivant au Delaware miroitant un poste à New York?
idlibertes
23 mai 2013??? De quoi parle t-on? De recherche de libertés? De celle du bonheur infini de vivre en ville? Quel est le rapport avec la question de départ (ie la différence entre l’Europe et la nation US ?)?
Je sèche là dans le lien logique?
Duff
23 mai 2013C’est normal, je reconnais que c’étais lointain!
Je vais prendre un autre exemple : Le type du Delaware est diplômé de la fac. Il trouvera un job à NY peut être moins facilement qu’un ancien d’Harvard mais il trouvera.
Un grec diplômé à Athènes parlant allemand trouvera-t-il aussi facilement en Allemagne? J’en doute bien que ça devient l’auberge espagnole dans les bureaux d’étude allemands ces derniers temps, mais sur le fond, le but du projet européen est-il que le pays le plus puissant et et sain économiquement siphonne les talents de ses voisins?
idlibertes
24 mai 2013Donc l’idée si on va par là: gardons tout le monde au même niveau crasse comme cela personne ne siphonne personne? J’ai du mal à comprendre l’angle statégique là?
duff
24 mai 2013Loin de moi l’idée de fermer les frontières au capital humain et financier!
Pour revenir à la question de Mateo et à votre première réponse, sur le sentiment d’appartenance à une Nation et la cohésion assurée par l’état, il n’y a rien de tout ça avec l’UE contrairement aux USA.
l’UE a favorisé les échanges économiques, étudiants, culturels certes mais je doute fort qu’elle suscitera le fameux sentiment d’appartenance préalable à l’instauration des transferts assurant (peut être) le maintien de l’euro.
idlibertes
24 mai 2013Cher Duff,
C’est bien le propos! Vouloir créer une monnaie alors qu’il n’existe pas de nation est en soit une hérésie historique. 🙂
Mateo
22 mai 2013« création destructrice » -> « destruction créatrice »
» ce qui serait en fait, mais non pas en Droit une restructuration, vers les entrepreneurs et la croissance repartirait d’elle même » -> y’a comme un soucis dans la phrase 😉
« On ne peut maintenir dans un taux de change fixe des pays qui ont des productivités différentes »
Pourtant, on a bien des disparités de productivité importantes entre les rues/quartiers/arrondissements/villes/départements/régions/états (utilisant la même monnaie, donc) de certains pays… C’est un contre-argument auquel je n’ai pas encore de réponse crédible. Cela ne marche-t-il que « grâce » aux transferts sociaux?
Sinon, êtes vous pour ou contre l’abandon du cours légal et du monopole des banques centrales? i.e. êtes vous favorable au free banking?
svl
22 mai 2013Merci,
Mr Gave d’avoir le courage de parler d’un retour à la monnaie nationale!
Si un jour vous en avez le temps et l’envie un petit Article sur
« l’inflation Courante et Constante »serait j’imagine dans la ligné de cet article et pour ma part fort intéressant
merci encore
Cordialement
BA
22 mai 2013Mardi 21 mai 2013 :
Chypre : la chute du PIB en 2013 pourrait être à deux chiffres.
Le ministre chypriote des Finances, Haris Georgiades, a reconnu mardi que la chute du PIB de l’île méditerranéenne pourrait être à deux chiffres cette année en raison des mesures d’austérité adoptées dans le cadre du plan de sauvetage européen.
«Oui, elle pourrait être à deux chiffres», a-t-il déclaré à un groupe de journalistes de Lituanie.
BA
22 mai 2013Mercredi 22 mai 2013 :
La banque centrale chypriote signale des risques « substantiels ».
« L’économie chypriote continue à courir des risques substantiels, et la récession annoncée pour le pays pourrait être plus grave que prévu », a estimé mercredi Panicos Demetriades, gouverneur de la banque centrale.
Selon lui, Chypre, qui a obtenu en mars un plan d’aide de dix milliards d’euros de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), fait face à des risques « inhabituellement élevés » au niveau macroéconomique et sur son secteur bancaire.
« La récession pourrait être plus grave que prévu avec un impact négatif sur les finances publiques, y compris la dette souveraine », a estimé Panicos Demetriades dans un discours préparé pour une conférence à Nicosie et qui a été lu par un responsable de la banque centrale qui le représentait.
Le produit intérieur brut (PIB) de Chypre devrait se contracter de 8,7% en 2013.
Le gouverneur de la banque centrale a souligné les risques consécutifs aux pertes imposées aux plus gros déposants des deux principales banques du pays, dans le cadre du plan d’aide qui prévoit également un mécanisme de contrôle des capitaux.
Chypre a dû accepter de démanteler Laiki, sa deuxième banque, et de restructurer la première, Bank of Cyprus, en imposant des pertes aux clients détenant plus de 100.000 euros, dont bon nombre sont de nationalité russe.
Le FMI a lui-même fait état de risques inhabituellement élevés la semaine dernière, et a jugé que le pays ne pouvait pas retarder la mise en oeuvre de mesures d’austérité.
http://bourse.lesechos.fr/forex/infos-et-analyses/la-banque-centrale-chypriote-signale-des-risques-substantiels-881893.php
aristarque
22 mai 2013La chute de Fernand Reynaud est : Et bien, on peut dire que vous avez un bon tailleur, vous! Réussir un si beau costume à un type aussi mal foutu…
Bien cordialement en fidèle lecteur de vos tribunes.
idlibertes
22 mai 2013Et oui « réussir une aussi bel Euro avec un pays aussi mal foutu » 🙂
Lefeuvre
22 mai 2013@charles gave
« vous semblez impliquer que si l’Etat retrouvait des marges de manœuvres budgétaires, la croissance pourrait ,enfin,reprendre, ce qui indique qu’a vos yeux l’Etat serait capable de créer de la croissance »
bien essayé…mais non.
Que l’Etat retrouve des marges de manoeuvre lui permettrait de baisser la pression fiscale sur les ménages et sur les entreprises, ce qui permettrait de créer des emplois privés. Gaspard Koenig a donc raison !
idlibertes
22 mai 2013Cher lefeuvre,
Parce que vous pensez sincerement que L’etat va baisser la pression fiscale? En a t-il seulement pris le chemin depuis les 30 derniéres années? Comment extrapolez vous cela?
Vous savez comme moi que dés que l’Etat a deux sous d’avance, il en dépense Cinq. Trois en consommation interne de frais fixes et deux en « création » de poste supposés relancer l’Economie. Si l’Etat avait compris que la croissance se fait par l’entrepeneur, nous n’en serions pas là.
Hélas, trois fois Hélas.
Faik Henablia.
22 mai 2013Dans le cas, fort probable, où l’on resterait plus longtemps dans l’Euro, juste une suggestion pour combattre le chômage : On nous avait expliqué, à l’époque, que les 35 heures, payées 39, étaient la solution. Face au succès incontestable de cette mesure, je propose donc que nous allions plus loin, à savoir travailler 31 heures, payées 35, pardon 39.