8 novembre, 2023

« L’Intelligence artificielle: une révolution technologique aussi disruptive que l’a été l’électricité »

Tout est parti d’un immense malentendu quand en 1956, lors d’une conférence au Dartmouth College, une université privée de la ville de Hanover (New Hampshire) au nord-est des Etats-Unis, John McCarthy a convaincu ses collègues d’employer l’expression  « intelligence artificielle » pour décrire une discipline qui n’avait rien à voir avec l’intelligence. Tous les fantasmes et les fausses idées dont on nous abreuve aujourd’hui découlent de cette appellation malheureuse. Marvin Minsky fondera ensuite en 1959 le laboratoire d’intelligence artificielle du Massachusetts Institute of Technology. Il y développera des outils d’analyse des réseaux neuronaux artificiels. Le dernier des pères de l’intelligence artificielle est mort le 24 janvier 2016.

 

L’IA aujourd’hui : Ce n’est pas l’algorithme qui est intelligent mais tous les scientifiques qui ont travaillé dessus

 

Internet a été repris en main par des multinationales et par les Etats Unis qui en ont fait le plus puissant outil de contrôle des populations soumises à une « servitude volontaire ». La grande erreur est de boire encore les paroles des futurologues américains issus de la contre culture. Ils se sont reconvertis sans vergogne dans les affaires.

Imaginer que l’IA est une mode serait une grave erreur. Les machines apprennent déjà à apprendre. Bientôt elles dépasseront l’intelligence humaine dans de nombreux domaines. Dans la lutte entre l’homme contre la machine Il n’y aura pas de retour en arrière possible. A l’avenir nous préférerons confier un enfant leucémique à Baidu ou Google avec 89% de chances de guérison plutôt qu’au professeur Lambda avec 49% de chances de guérison.

L’être humain aura deux choix principaux : l’eugénisme biologique ou la neuro-augmentation électronique. La solution passera surtout par une réinvention de notre système éducatif.

L’ « IA » fait de plus en plus souvent la une des médias. Les mystérieux algorithmes de nos ordinateurs sont champions du monde d’échecs et de go, ils vont conduire nos voitures, traduire automatiquement un texte en n’importe quelle langue, voire imiter nos modes de raisonnement. Hélas, ils ne savent même pas qu’ils sont intelligents. Pour le dire plus clairement, ils ne savent rien. Tout ce que peuvent manifester les ordinateurs dotés des techniques les plus récentes d’IA est une intelligence qui ne comprend rien. Certains de nos mécanismes cognitifs, patiemment mis au point par l’évolution biologique, comme la recherche de la simplification et de la structure des phénomènes, sont encore hors de portée des machines, contraintes d’approcher au plus près de nos modes de raisonnement sans jamais les reproduire vraiment. Le fantasme de la machine qui sait tout a donc de beaux jours devant lui, même si les progrès de l’IA posent avec toujours plus d’acuité la lancinante question de savoir si une véritable intelligence peut être produite par des circuits de silicium.

 

C’est une révolution sociale. Open AI maison mère de ChatGPT, fondée par Sam Altmann et Deep Mind fondé par Mustafa Suleyman font partie des acteurs majeurs. Deep Mind a été racheté par Google. Il s’agit plus d’ingénierie que de découverte scientifique. Il faudrait selon Yann Le Cun « Chief AI Scientist » de Meta, 22 000 ans à un humain en lisant huit heures par jour pour absorber tous les contenus sur lesquels est déjà entrainé Chat GPT.

Nous voyons souvent l’intelligence comme une capacité à penser et à apprendre, mais nous oublions la partie la plus importante de l’intelligence : la capacité de repenser et de désapprendre. Nous devons apprendre à examiner les informations qui nous ont été données et acceptées comme des faits, et à repenser nos anciennes convictions afin d’avoir les informations et les convictions les plus précises possibles. Nous devons désapprendre les fausses informations et utiliser notre capacité à le faire pour avoir une base plus solide.

Lorsque nous nous entourons de personnes qui sont d’accord avec nous et qui pensent comme nous, nous nous rendons un mauvais service et nous nous empêchons de grandir et d’apprendre. Nous devenons trop comme des prédicateurs qui doivent défendre leurs croyances, des procureurs qui doivent prouver que nous avons raison ou des politiciens qui militent pour ce qu’ils veulent réaliser…

Ray Kurzweil a été décrit par certains comme l’ultime machine à penser. Bill Gates l’a désigné comme « le meilleur que je connaisse pour prédire le futur de l’intelligence artificielle » Pour ses détracteurs il est l’un des plus grands bonimenteurs de l’époque et un dingue narcissique obsédé de longévité.  Cessons de croire à l’impartialité des chiffres et encore moins à celle des modèles mathématiques. Cette foi inébranlable risque de nous conduire dans le mur.. Cette leçon vaut autant pour les algorithmes que pour l’intelligence artificielle

Ce n’est pas l’algorithme qui est intelligent mais tous les scientifiques qui ont travaillé dessus pendant des années. Sans expertise humaine les algorithmes ne tiennent pas.

Il y a encore une différence énorme entre l’intelligence que l’on observe chez les humains et le type d’intelligence que ces systèmes sont capables de montrer. Le Master Mathématiques, Visions, Apprentissage (MVA) forme à Saclay des chercheurs que le monde entier s’arrache. Il y a dix ans les éléments les plus brillants en mathématiques s’orientaient vers les mathématiques appliquées à la finance…

Les effets de l’IA : les robots doivent nous sauver au lieu de nous détruire

 

GPT signifie en anglais « Generative Pre-trained Transformer », soit Transformeur Génératif Pré-Entraîné. Il s’agit d’un modèle de langage développé par la société américaine OpenAI, qui sert de « moteur » à l’agent conversationnel ChatGPT. Plusieurs générations de GPT existent.

Est-ce que les machines seront dotées d’une intelligence émotionnelle ? Aujourd’hui elles ne sont capables ni de raisonner ni de planifier. Si c’était le cas cela ouvrirait la porte à des systèmes d’IA agissant de manière dangereuse pour les humains. Est-ce que les machines seront « morales » et comprendront le bien et le mal ?

 

La prolifération des algorithmes dans nos vies nous expose à une dépossession de nous-mêmes au profit de grandes firmes. Au départ il s’agissait de donner à l’ordinateur des facultés qui répliquent l’intelligence humaine. En voulant nous faciliter la vie, l’IA nous prive peu à peu de nos compétences. On a rendu des générations d’enfants hyperactifs incapables de se concentrer avec des séquelles sur le plan intellectuel parcequ’on les a abreuvés d’écrans. Les effets de l’intelligence artificielle ne devraient pas être différents des précédentes révolutions technologiques. La vitesse de changement ne sera pas aussi rapide qu’on ne le pense.

L’IA générative est très performante pour créer quasi instantanément du contenu de qualité mais elle le fait à partir de données déjà existantes. C’est pour cela qu’elle ne remplace pas le génie humain. Lui seul permettra de continuer à faire des découvertes scientifiques majeures comme la réconciliation de la mécanique quantique, science de l’infiniment petit avec la théorie de la relativité générale science de l’infiniment grand…

Un jour ou l’autre l’homme fabriquera  une machine plus intelligente que lui. Les défis éthiques que cela pose sont légion. Comment faire pour que les robots nous sauvent au lieu de nous détruire ?

Les dangers de l’IA : toute technologie peut être dévoyée

 

Le déploiement de l’intelligence artificielle et la robotisation des emplois créée une grande peur.  Les robots remplaceront probablement beaucoup de cols blancs Cela va bouleverser tout notre modèle économique et social. Nous allons vers une société où la protection sociale suivra les individus au long de leurs parcours chaotiques. La sécurité sociale du futur sera bâtie autour de données collectées en permanence ce qui permettra une protection sociale bien plus personnalisée

La manipulation des humains grâce à l’IA par la diffusion de fausses informations est un autre danger. On dispose de contre-mesures qui sont précisément basées sur l’IA. Comme toute technologie l’IA peut être dévoyée. On peut toujours imaginer qu’une organisation militaire ou un groupe mal intentionné décide d’utiliser l’IA avec des objectifs terroristes. Quand un système est attaqué des contre-mesures sont prises.  Là l’IA n’est pas le problème mais la solution.

L’IA serait là pour amplifier l’intelligence humaine. C’est quelque chose de foncièrement positif qui permettrait un nouveau siècle des lumières avec une accélération des progrès scientifiques, de la médecine ou de la productivité…Elon Musk plaide pour la greffe d’une puce dans notre cerveau sur le modèle du projet Neuralink. Cela permettra selon lui à l’homme de rester compétitif par rapport à la machine.

Les systèmes IA fermés sont un vrai danger. Aujourd’hui si on veut développer un nouveau médicament  ou construire un nouvel avion il y a toute une série de vérifications et de tests avant d’arriver sur le marché. Il faut au moins qu’on arrive à ce niveau là. Pour l’instant il est difficile de se prononcer car la législation n’est pas encore claire. Si on regarde la biologie on s’est donné des règles pour éviter de cloner des êtres humains ou de modifier les gènes de nos enfants. Ce n’est pas la fin du monde si on réglemente des choses qui sont dangereuses

 

Le futur de l’IA est pour le moment dystopique

L’IA va être une révolution technologique aussi disruptive que l’a été l’électricité. La Chine va devenir la championne du monde de l’IA. A la fin des fins la technologie produira plus de biens que de mauvaises choses. Les européens ne sont pas dans le match. Ils peuvent juste parier sur l’une des deux équipes en finale. Seuls quelques visionnaires de Bruxelles pensent que l’Europe a une carte à jouer car la France a des spécialistes des mathématiques et l’Allemagne a une expertise dans les robots.

L’IA va être l’un des développements les plus importants de l’histoire humaine. La prophétie du métissage de l’homme et de la machine est avancée régulièrement par Bill Gates, Elon Musk ou même il y a déjà longtemps par Stephen Hawking. Seuls survivront les humains métissés à des ordinateurs ayant reçu des implants d’intelligence artificielle…

 L’IA va remodeler le capitalisme. L’accès aux choses va devenir plus important que leur possession. Les logiciels  open source, le partage, les réseaux sociaux sont une forme de socialisme. Nous serons surveillés de façon asymétrique. Il faudra aller vers la « coveillance », surveiller ceux qui nous surveillent.  Pour le moment on voit surtout l’avenir sous la forme dystopique, car il est plus facile d’imaginer un futur catastrophique que de trouver des solutions ….

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

19 Commentaires

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  • Alexandre Moreau

    6 février 2024

    Très honnêtement, je pense que les humains implantés vont dégénérer car ils sont déjà en passe de dégénérer, lorsque les humains naturellement télépathes se verront accorder l’accès à des IA exogènes au motif des qualités qui leurs permettent d’être télépathes.
    C’est comme le gouvernement avec ses radars routiers, laissons-les jouer avec leurs machines.. l’intelligence elle, n’est pas là.
    La question de l’IA c’est la question in fine de la télépathie. Est-elle naturelle ou artificielle ? Est-elle une croyance et/ou une réalité circonstanciée ?
    Certains parmi nous se retrouvent déjà malgré eux à interroger chatGPT dans leurs rêves. N’est-ce pas réducteur pour nos rêves que d’utiliser ces machines ?
    Vous aurez compris que ce commentaire est une spéculation onirique.

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    • Moreau alexandre

      6 février 2024

      Est-il possible de supprimer ce commentaire pour raison de sécurité, aucune IA n’ayant à connaître l’état des rêves des Hommes ?

  • Renaud

    31 janvier 2024

    Je vois dans l’ia des applications médicales pour guerrir des maladies dégénérative du cerveau, si on arrive à la connecter ou des maladies génétiques 😊 Mais si on en arrive là on aura peut-être déjà résolu le problème autrement.

    Au quotidien, l’ia fait gagner beaucouo de temps et elle pourra remplacer ceux qui ne font que recracher des savoirs mais qui ne connaissent pas vraiment les sujets dont ils parlent. L’économiste qui sait les théories contre celui qui a pris des risques, investi et appris et donc qui connait vraiment par exemple.

    Savoir ce n’est pas connaître, et nous avons beaucoup de sachants qui se pensent savants. Ce sont eux que l’ia va remplacer.

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  • Montesquieu

    25 novembre 2023

    l’IA n’est qu’une grosse calculatrice qui régurgite ses statistiques. C’est très utile, mais pourquoi en faire un fromage ? L’homme a maîtrisé le feu, la roue, le fer, la vapeur, l’électricité, l’atome, la conquête aérienne et spatiale, etc. On ne se déplace plus en chaise-à-porteur et on ne laboure plus avec des attelages de boeufs : est-ce pour autant la fin du travail et de la société ? L’IA remplacera des tâches répétitives comme l’automobile a remplacé le cheval. On travaillera avec, comme on travaille avec les autres outils. La « fusion homme-machine » est un fantasme : nous ne n’avons pas fusionné avec notre voiture, même si on s’en sert tous les jours ! Une puce dans le cerveau est inutilement rigide : il faudrait repasser sur le billard tous les 6 mois pour remplacer par une puce plus performante et apte à supporter les mise-à-jour (on voit déjà la bazar avec nos ordinateurs et téléphones). Il est bien plus simple de capter les ondes cérébrales avec un serre-tête pour travailler tranquillement, de l’enlever ensuite, et d’en acheter un autre quand il n’est plus aux normes.

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  • Buon

    9 novembre 2023

    Article intéressant mais au début plein de poncifs sauf le § 8. Ayant travaillé toute ma carrière dans l’informatique dans des sociétés de haute technologie telles que Thales et Airbus Group, j’ai, dès 1975, anticipé la mise au chômage de dizaines de millions de salariés : c’était enfantin à prévoir dès cette date, et même auparavant. En 1984, j’ai travaillé sur une application d’IA avec les outils de l’époque. Il me parut évident que cette nouvelle technique avait, à l’époque, un immense avenir qu’il était très facile de deviner. Affirmer péremptoirement que : « Seuls survivront les humains métissés à des ordinateurs ayant reçu des implants d’intelligence artificielle… » me parait totalement utopique ! ! ! !

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  • Philippe

    9 novembre 2023

    Le mot Intelligence est bien malheureux ; pour qu’il y ait une intelligence il faut une conscience de ses décisions.

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    • Patrice Pimoulle

      10 novembre 2023

      Oui/ ;’intelleigence et le calcul, c’est different.

  • Dyel

    9 novembre 2023

    « on veut développer un nouveau médicament ou construire un nouvel avion il y a toute une série de vérifications et de tests avant d’arriver sur le marché »
    Mais lorsque les hommes oublient toute éthique pour amasser des sommes d’argent considérable, comme pour la COVID, alors toutes les barrières sautent avec la complicité de politiciens corrompus.

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  • A. Ravoux

    9 novembre 2023

    L’intelligence artificielle donne la réponse dans son titre: c’est une pseudo intelligence qui est surtout basée sur une banque d’information autrement dit de la mémoire. En ce sens, pour moi, cela ne pourra et ne devrait jamais dépasser le stade décisionnel. Autrement dit cela devrait être une aide à la décision. Quant à croire que l’individu se contenterait d’être une fourmis au service d’un objectif, je voudrais faire observer que c’est exactement ce que font les musulmans qui incluent l’utérus de leurs femmes dans l’objectif final sans aucun respect pour la femme elle même. C’est toute la différence avec les chrétiens qui tendent vers le respect de l’autre. Je redoute que certains cyniques opté pour asservir les hommes pour leur propre égoïsme. J’observe cependant que même si cela arrivait, il ne resterait qu’une poignée de dominants qui n’auront de cesse que de se détruire.

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  • Karl DESCOMBES

    9 novembre 2023

    L’article a un biais : le fait d’opposer l’homme à la machine.

    Pour moi, il n’y aura pas opposition, mais FUSION indissociable entre l’homme et la machine.

    L’être humain utilise l’outil, la machine comme une extension de lui-même ; pour démultiplier sa suprématie sur son environnement ; pour survivre.
    C’est ce qui a fait de l’humanité l’espèce dominante sur Terre.

    Notre interface de commande avec les ordinateurs est actuellement extraordinairement inefficace: les doigts, la voix, les mouvements oculaires, les influx nerveux dans des prothèses.
    La scission entre l’homme et la machine est de ce fait « naturelle » et évidente.

    A un horizon de 30 – 40 ans, existeront des liaisons directes au cerveau, via des casques ou même des interfaces bioniques.

    Les individus auront alors le choix entre rester « naturels » mais faibles et relativement socialement isolés ou « interfacés », puissants et socialisés.

    Vu le succès des réseaux sociaux, il est évident qu’une écrasante majorité de l’humanité choisira la socialisation interconnectée bioniquement à la toile.

    Il existe cependant une différence fondamentale entre utiliser un outil « stupide » même physiquement très intégré à son corps et se connecter à un réseau intelligent : l’outil ne change pas la nature de l’individu. L’intelligence artificielle oui.

    La question fondamentale qui se pose est: Qu’est-ce qu’un individu quand il est connecté à l’IA ?

    Quand mon cerveau est interconnecté au net, qu’est-ce qui est moi et qui ne l’est pas ? Où est la frontière ?

    Avec le physique, c’est simple. Avec l’intelligence…

    Peut-on dissocier le processus intellectuel (vu comme l’apanage de l’individu) de la donnée partagée ? Peut-on réellement penser ex-nihilo sans données ?

    L’intelligence venue de l’extérieur pourra aussi influencer, voire prendre le contrôle sur nos processus intellectuels individuels, sans qu’une prise de conscience ne soit possible.

    En d’autres termes, c’est la disparition de l’ego.

    On se retrouve alors dans la situation des fourmis où des abeilles où la notion d’individu n’a plus de sens réel. L’entité biologique élémentaire devient la ruche et non plus l’individu.

    L’humanité n’a simplement jamais fonctionné comme cela. Jamais.
    En sera-t-elle capable ? Saura-t-elle s’adapter au sens darwinien du terme ?

    L’interconnexion est-elle une voie d’adaptation ou bien une impasse darwinienne, si toute cette construction non biologique n’est pas anti-fragile ?

    La vie biologique est le résultat de centaines de millions d’années d’essais et d’erreurs. L’informatique existe depuis 50 ans .

    C’est pour moi là que se situe le cœur du problème, plutôt que l’opposition de l’être humain à l’IA :

    la disparition de l’ego.

    Répondre
  • Luce

    9 novembre 2023

    L’IA c’est la fin de la vie, la fin définitive de notre connexion au vivant et par conséquent la fin de l’humain. Nous ne sommes vivant qu’en lien avec le vivant dont nous faisons partie.
    Personnellement, j’espère que ce qui est décrit échoue

    Répondre
  • Parigot

    9 novembre 2023

    Article très intéressant, synthétique, où j’aurais cependant aimé trouver en contrepoint, par curiosité, quelques jugements plus personnels de son auteur sur ce nouveau monde de l’IA qui nous serre au collet !

    Répondre
  • Patrice Pimoulle

    9 novembre 2023

    Disruptive/ Et qu’est-ce que cela signifie, Monsieur, s’il vous plait?

    Répondre
    • Rik

      15 novembre 2023

      Rompre avec un ancien modèle.

  • Olivier

    9 novembre 2023

    Ce que appelle IA n’a rien inventé : aucun nouveau théorème mathématique ou scientifique, rien, nada, aucune invention révolutionnaire en mathématique ou physique ou autre n’est sortie de l’IA. Pourquoi ? Parce que l’IA n’est pas intelligente, elle ne repose pas sur la conscience. Elle ne sait pas ce qu’elle fait.

    Répondre
    • Tolzan

      9 novembre 2023

      Vous avez raison.
      Cependant, un programme d’IA est capable d’apprendre de son expérience passée (dans un domaine spécialisé) et en conséquence dans des situations où il y a plusieurs choix possibles, il peut ne pas adopter les choix que ferait l’humain. C’est le point capital. C’est déjà le cas dans les jeux ou l’IA ne joue pas comme l’humain et bat l’humain. Cela s’étend à d’autres domaines.
      La question de savoir si la machine est ou n’est pas intelligente est une question sans intérêt qui ressemble à celle sur le sexe des anges. Ce qui importe, c’est le résultat décrit ci-dessus : la machine peut s’émanciper de l’humain, tout comme un enfant qui a hérité de nos connaissances peut imaginer et nous surprendre.

    • Charles Heyd

      9 novembre 2023

      Vous avez raison; je me rangerai du côté de l’IA lorsque l’IA nous dira qui a créé l’univers, et accessoirement qui est Dieu, avec preuves à l’appui SVP! Compulser des millions, pour ne pas dire des milliards, de publications pour en faire une synthèse est certes intelligent mais ne relève pas vraiment de l’intelligence, celle qui invente et innove.

    • breizh

      9 novembre 2023

      plutôt que d’intelligence artificielle, je crois qu’il est plus pertinent de parler d’automatisation de processus cognitifs.

    • Olivier

      9 novembre 2023

      @Tolzan
      « s’émanciper de l’humain » ? C’est-à-dire s’en affranchir ? Par exemple, elle pourra mener des missions dans l’espace sans aucun doute dans une forme d’automatisation poussée dans les limites assignées. Mais s’émanciper non, dans le sens de gagner sa liberté (c’est le scénario Skynet), de substituer ses propres but à ceux des humains (parce qu’après réflexion elle les trouverait meilleurs).

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