Les mauvais chiffres de l’emploi aux Etats Unis (38 000 au lieu des 160 000 attendus) ont fait baisser le dollar et le rendement des Bons du Trésor américains. Toute statistique économique mérite d’être interprétée. Les emplois créés dans le domaine de la consommation continuent de progresser, alors que dans le domaine de l’industrie ils reculent. Ce n’est pas une nouvelle pour ceux qui regardent de près l’économie US. Cela fait des mois qu’ils annoncent qu’une récession est en train de se mettre en place. Les investisseurs en ont immédiatement conclu qu’il n’ y aurait donc pas de hausse des taux par la Fed pendant l’été. Le marché américain est, malgré sa récente hausse, en dessous de son niveau d’il y a un an. Sa récente remontée n’était due qu’à l’anticipation de la remontée de ses taux d’intérêts par la Fed.
L’encours d’obligations d’Etat dans le monde offrant un rendement négatif à leurs détenteurs a dépassé les 10 000 Md$. Plus de 36Md$ pour les obligations émises par les entreprises. Tout le monde a compris que le Quantitative Easing pratiqué par les banques centrales avait partout un impact limité sur la croissance de l’économie. L’OCDE a d’ailleurs lancé un cri d’alarme sur l’économie mondiale…
François Hollande signe des chèques sans provisions
La méthode Hollande consiste à céder sur tous les fronts. Accorder aux syndicats tout ce qu’ils réclament dans les entreprises publiques. Céder ensuite à toutes les entreprises du secteur para-public qui manifestent violemment. La SNCF qui devait se préparer à affronter la concurrence européenne dans le domaine du rail devait modifier sa convention collective. Elle ne pourra pas le faire. Enfin, pour faire plaisirs aux Maires de France, le Président de la République a également annoncé la diminution de moitié de l’effort demandé aux communes, soit un milliard au lieu de deux. Le chiffrage de ce qui a été accordé s’élève à 10 Md€ au titre de 2017. Pour un pays qui a un déficit budgétaire de 70 Md€ et un endettement de 2100 Md€ on assiste à une gestion des finances publiques particulièrement irresponsable. Rappelons que le gouvernement s’était engagé à réaliser 50Md€ d’économies de 2015 à 2017. Cet effort était censé permettre à la France de respecter son engagement auprès de l’Europe afin de ramener son déficit public sous les 3% du PIB. Jeroen Dijsselbloem le président de l’Eurogroupe et ministre néerlandais des finances a d’ailleurs dénoncé l’indulgence de Bruxelles pour Paris…
Jean Pisani-Ferry Commissaire Général de France Stratégie assurait mercredi dernier sur BFM le service après vente du « Ça va mieux » du Président de la République. La croissance est là, les chiffres sont robustes expliquait-il. « Le Monde » du lendemain publiait dans la foulée un article intitulé « En France, la reprise est là, les fragilités demeurent ». L’auteur de l’article expliquait que « les grèves des dernières semaines ne devraient peser qu’à la marge sur la croissance tricolore ». Ce très bel exemple de communication gouvernementale est une véritable plaisanterie. On se moque de nous, comme si le cumul de grèves qui paralysent le pays ajouté aux inondations très importantes n’était que des faits économiques marginaux.
Le problème c’est que l’économie n’est pas qu’une affaire d’économie. C’est aussi une affaire de confiance. Le lendemain une enquête d’opinion annonçait que « le moral des français » était au plus bas et que leur défiance vis à vis du gouvernement était au plus haut.
La machine à détruire des emplois a encore été active cette semaine avec le projet de faire passer la taxation des actions gratuites de 20% à 50%. La distribution d’actions gratuites est le seul mécanisme qui permet à une start up ou une entreprise performante d’attirer des talents
Le nombre de sociétés du CAC 40 qui passent sous contrôle étranger risque encore augmenter avec Accor. Il serait temps de supprimer l’ISF pour diriger l’épargne des français vers les entreprises françaises pour accélérer leur développement.
En Espagne le marché de l’emploi s’améliore encore surtout grâce au tourisme. Le pays profite du flux de touristes européens qui ne vont plus notamment en Turquie, en Tunisie et au Maroc. Les sociétés cotées susceptibles d’en profiter sont : Melia Hotels International qui compte de nombreuses sicav françaises à son capital (DNCA 1,2%, Rothschild & Cie 1,1%, Financière de l’Echiquier 0,8%…), NH Hotel Group et IAG propriétaire de Vueling la compagnie aérienne low cost
Auteur: Jean-Jacques Netter
Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.