Avant de devenir ministre, Emmanuel Macron disait que la France était un peu « Cuba sans le soleil ». Il avait raison. Aujourd’hui il pourrait ajouter que la France c’est un peu comme la Grèce, si elle ne ressaisit pas rapidement. La France ne représente plus que 12,3% des exportations de la zone euro contre 16% en 2000. Avec plus de 2000Md€ de dettes, il devient impératif de dépenser beaucoup moins, car la quasi totalité des dépenses de l’Etat sont payées avec de l’argent emprunté.
Dans tous les domaines nous dépensons beaucoup plus que nos voisins pour des résultats médiocres :
L’Education Nationale dépense 70 Md€ de crédits annuels pour laisser chaque année 140 000 adolescents qui ne savent ni lire, ni écrire convenablement et ne connaissent pas les rudiments de la politesse. Parallèlement la France s’enfonce dans le classement mondial Pisa qui mesure la qualité de l’enseignement dans un pays…
Pour l’aide au logement , la France consacre chaque année plus de 46Md€ avec des résultats très mauvais. Les constructions neuves sont au plus bas et les dispositifs mis en place poussent les loyers à la hausse…
L’aide sur les bas salaires coûte 42Md€ soit 2% du PIB. Tous les programmes visent à soutenir l’emploi non qualifié au détriment de l’emploi qualifié. C’est exactement l’inverse de ce qu’il faudrait faire…
La Formation professionnelle coûte 32 Md€ par an, soit plus que le budget de la défense ou de l’enseignement supérieur. Les syndicats de salariés et les syndicats patronaux qui en profitent n’ont aucun intérêt à changer quoi que ce soit. Pourtant seul un chômeur sur cinq bénéficie chaque année d’une formation et pas toujours dans les délais ou les cursus correspondant aux besoins de l’économie…
Enfin, l’Aide Medicale d’Etat (AME) pour les étrangers coûte maintenant autour de 1 Md€. Le résultat très visible est que les français finissent par être souvent moins bien soignés que les sans papiers…
La France n’a plus les moyens de faire fonctionner un Etat Providence que personne ne nous envie.
L’élection grecque risque de déclencher une dislocation de l’Euro. Les élections britanniques du mois de mai pourraient déstabiliser la machine européenne. Après le parti d’extrême gauche Syriza en Grèce, le parti Podemos en Espagne est bien placé, à la fin de l’année, pour gagner les prochaines législatives espagnoles. On voit de plus en plus mal comment l’Euro peut survivre dans sa configuration actuelle.
Les mille milliards que la BCE va consacrer à l’achat d’obligations souveraines vont alimenter des marchés déjà saturés de liquidités. Cela a eu pour effet de faire monter en France, l’indice CAC 40 de plus de 7% en janvier. Excellente démonstration que les liquidités abondantes et les taux zéro sont un très bon outil pour faire monter les bourses, mais pas pour relancer la croissance.
L’idée d’un Plan Marshall pour l’Europe redevient à la mode. Il aurait trois composantes selon Bill Emmott ancien rédacteur en chef de The Economist : une restructuration des dettes souveraines dans la zone euro, un programme d’investissement public collectivement financé axé sur les énergies et les infra structures, un calendrier d’achèvement du marché unique dans les industries de service et l’économie numérique.
En Allemagne, la reprise s’annonce plus robuste que prévu. Plus que jamais les politiques budgétaires et monétaires sont considérées comme des artifices dangereux car seule compte la compétitivité des entreprises.
L’Espagne va mieux avec + 1,4% de croissance en 2014 et 0,7% au dernier trimestre. Elle pourrait connaître une croissance de 2% en 2015 si les cours de l’Euro et du pétrole continuent d’être favorables. Le chômage est en légère diminution mais touche encore 23,7% de la population active. Le marché espagnol n’a pas progressé depuis le début de l’année en raison de la crainte de la victoire de Podemos aux prochaines élections.
La France est toujours incapable de prendre les décisions qui pourraient faire repartir l’économie et créer des emplois. Les 35 heures ont eu des effets désastreux pour l’économie pour aboutir au résultat que les français travaillent en moyenne cinq semaines de moins que les allemands. Les retraites complémentaires marchent vers la faillite.
Dans les portefeuilles l’exposition au dollar devrait être surveillée en priorité
Le thème du dollar fort, même s’il est très consensuel devrait perdurer sur l’ensemble de l’année comme cela s’est passé à la fin des années 90. Il faut donc éviter les sociétés qui ont un endettement important en dollar et peu de recettes dans la monnaie américaine. Le meilleur exemple est au Brésil où de nombreuses sociétés, comme Petrobras, auront beaucoup de mal à rembourser les emprunts contractés.
En Europe, on trouve des sociétés qui réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaire en dollar. C’est notamment le cas pour : Luxottica, Neopost , ARM Holdings, AstraZeneca, Reed Elsevier, Sanofi , Delhaize, SAP, Roche, MTU Aero Engines, L’Oréal, SCOR, Dassault Systèmes, Sodexho, Safran, Legrand.
Pour tous ceux qui pensent que la guerre des changes peut déboucher sur des catastrophes, Marc Faber, stratégiste suisse basé à Hong, recommande de vendre à découvert les banques centrales. Le meilleur moyen pour lui est d’acheter de l’or soit physique soit en achetant un ETF investi dans des mines d’or comme Market Vectors Junior Gold Mines ETF.
Auteur: Jean-Jacques Netter
Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.
Pierre
11 février 2015pourquoi les français votent-ils toujours pour des cons?
chris
7 février 2015Les maux et les chiffres sont connus…mais ne generent aucune reaction ..et encore moins avec le QE de Mario Draghi qui a emmené le 10y français a 0.6%
Hollande et son éventuel successeur peuvent donc continuer a coup de 100 milliards par an leur oeuvre de surendettement des generations futures…qui dorment,jouent a la Wii,postent leurs selfies sur instagram pendant que leurs parents les assassinent en silence.
Epatant.
Bruxelles et les eurocrate ferment les yeux,ayant bien trop peur des consequences liées a une intervention
Fortabat
12 février 2015…. pendant que « certains parents » les …
La nuance est de taille !
Le credit à la consommation n’est pas l’heroine de tout le monde. Ceux qui auront très peu empruté (en payant cash sur leurs économies passeront à la lessiveuse comme les autres ! Et cela est injuste !
BA
6 février 2015Après l’ultimatum de la BCE, voici maintenant l’ultimatum de l’Eurogroupe.
Vendredi 6 février 2015 :
La Bourse de New York a perdu près de 0,5% vendredi, plongeant dans le rouge en fin de séance après que Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, a dit que la Grèce avait jusqu’au 16 février pour demander un prolongement de son programme d’aide, faute de quoi le pays risquait d’être privé de soutien financier.
http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20150206.REU9325/lead-1-wall-street-finit-en-legere-baisse-avec-la-grece.html
En clair :
Lundi 16 février, si la Grèce ne demande pas officiellement un prolongement de son programme d’aide, la Grèce n’aura plus aucun soutien financier de la zone euro.
Et si la Grèce ne reçoit plus aucun soutien financier de la zone euro, elle sera obligée d’en sortir.
Roger Duberger
5 février 2015Cher JJ Netter,
Entièrement d’accord avec vous sur tout l’article. Ce n’est pas réjouissant, mais c’est la réalité et il faut la regarder en face. Hélas, ce matin j’ai entendu sur France inter, le nouveau leader de la CGT, et j’ai pensé à Charles Gave qui décrit si bien dans ses articles le verbiage de ces menteurs, et le pire est qu’ils ont pignon sur rue, et que les français sont encore assez naifs pour les croire……Désespérant !
Suite à votre article, j’ai consulté le blog de Marc Faber. Intéressant.
Bien cordialement
Bernard
5 février 2015Et chez nous Dupont Martinez (cf Tintin) le nouveau maréchal de la cgt propose la semaine de…32 heures.
Homo-Orcus
5 février 2015Marrant, moi aussi j’ai pensé à Dupond (photo de yahoo finance) mais finalement ce n’est que Ducon
Thibs
8 février 2015C’est plutôt Pablo, ancien aide de camp du Général Alcazar pour les moustaches (traitre dans les « Picaros »)
BA
4 février 2015Coup de tonnerre !
Mercredi 4 février 2015, vers 22h50 :
La BCE ferme ses guichets aux banques grecques.
La décision couperet est tombée mercredi soir lors d’une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, qui devait se prononcer sur la poursuite ou non d’un dispositif permettant aux banques grecques d’obtenir des liquidités de la BCE en présentant comme garanties des titres de l’Etat grec. « Cette suspension est en ligne avec les règles existantes de l’Eurosystème, du fait qu’il est actuellement pas possible de présumer que la revue du programme (de sauvetage de la Grèce, NDLR) aboutisse à un succès ».
En clair, la BCE met fin à une dérogation destinée à faciliter le refinancement de banques grecques et dépendant de l’existence d’un programme d’aide au pays. Or, cette condition saute de fait avec les déclarations d’Athènes voulant suspendre les liens avec la Troïka, dont la BCE fait partie avec le FMI et la Commission Européenne.
La décision de la BCE a une conséquence immédiate : à compter du 11 février prochain, les banques grecques ne pourront compter pour se refinancer que sur l’aide d’urgence en liquidités (ELA), prodiguée par la Banque Nationale Grecque. Cela s’était déjà produit en 2012, lorsqu’un défaut temporaire avait été constaté sur la dette grecque. Il faut s’attendre dans les jours à venir à ce que la banque centrale grecque doive fournir à de nombreux établissements bancaires du pays des liquidités, probablement à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Par ailleurs, la BCE précise que sa décision ne « change rien » aux statuts des banques grecques dans le cadre d’opérations de politique monétaire.
La visite, mercredi, du ministre des Finances grec Yánis Varoufákis à Francfort n’a donc pas modifié d’un iota l’attitude ferme de l’institution. Venu plaider en faveur de la nouvelle politique économique et sociale que son gouvernement veut mettre en place pour mettre fin à l’austérité, le ministre espérait en retour que l’institution francfortoise puisse dévier de sa ligne dure et accorder un répit à l’Etat, mais surtout aux banques grecques menacées d’asphyxie.
Il apparaît aussi que la BCE n’est pas prête à accorder à Athènes une rallonge financière, en laissant l’Etat émettre jusqu’à 25 milliards d’euros de dette à court terme -les T-Bills- au lieu du plafond de 15 milliards en vigueur jusqu’ici. Une demande du gouvernement Tsípras afin de pouvoir financer le train de vie de l’Etat.
La BCE refuse également tout ajournement de la dette d’Athènes envers elle, de l’ordre de 25 milliards d’euros. La BCE n’est pas, et de loin, le créancier, le plus important d’Athènes, mais c’est à elle que la Grèce doit rembourser dès cet été quelque 7 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance. Il y a bien 1,9 milliard d’intérêts sur cette dette qui vont être rétrocédés à l’Etat grec par les banques centrales de l’eurosystème, mais ils ne suffiront pas à couvrir la somme due en capital.
Dans ce contexte tendu, depuis l’arrivée de la gauche radicale au pouvoir, l’agence publique gérant les émissions de dette a vendu difficilement mercredi pour 812 millions d’euros d’obligations à six mois, au taux de 2,75 %. Les banques grecques qui ont souscrit ces titres craignaient de ne pouvoir présenter ces obligations au guichet de la BCE comme collatéral en échange de liquidités. La décision prise en soirée par la BCE a confirmé ces craintes.
ALRI
4 février 2015bonsoir Monsieur,
vous décrivez effectivement en ces quelques lignes un pays à ce jour engagé sur la voie de la décadence. Il convient de bien se souvenir que la France était théoriquement déjà finie en 39 sous la coupes des Nazis, puis sauvée secondairement in extrémis par les Russes et les Alliés. Les 30 glorieuses correspondent à un phénomène de rattrapage économique, arrivé à quasi terme depuis, reste juste un peu de croissance pour faire de la 4G… Le processus en cours résulte d’une incapacité à adapter notre modèle économique aux différentes situations (choc pétrolier, mondialisation…). Nos hommes politiques, pas assez courageux et pas assez brillants, je pense même feignants, ne trouvent qu’une réponse la plus simple à savoir augmenter les impôts et faire de la dette. Ce pays n’a plus aucun courage depuis déjà bien longtemps et se laisse complètement aller.
nolife
5 février 2015« Des lions menés par des ânes » …
Finalement, depuis des dizaines d’années, hormis la parenthèse de Gaulle-Pompidou, la France n’a jamais pu exploiter son réel potentiel à cause d’élites politiques incompétente … dommage… 🙂
http://www.rtl.fr/actu/politique/eric-zemmour-le-royaume-d-absurdie-a-envahi-l-ump-7776475058
Ca, c’est pour l’UMP, et le PS et le reste, c’est pas mieux …
Le pire est peut-être dans le fait que ce pays voit partir ses élites entrepreneuriales et garde des dizaines de milliers de gens sous-qualifiés …
Gerldam
4 février 2015Deux remarques: vous parlez de « sans papiers ». Non, pas vous. Le seul terme qui convienne est: « immigré clandestin » ou « clandestin » tout court, si vous préférez.
Ensuite, on ne peut simplement parler honnêtement des « jeunes » qui sortent de l’école sans rien savoir sans mentionner qu’une bonne partie d’entre eux sont des enfants issus de l’immigration et, le plus souvent, de l’immigration musulmane. Combien sont-ils si on soustrait les catégories ci-dessus? 30000, 40000? Je n’en sais rien, mais c’est certainement bien moins que les 140000 globaux.
idlibertes
4 février 2015Cher Monsieur,
Je ne comprends pas la réflexion. Issus de l’immigration ou non, l’angle est de dire que cet argent , investi par l’Etat, ne sert à rien in fine. La question de savoir à qui cela s’applique , si elle peut être connexe, n’est pas pour autant, l’angle envisagé du propos.
L’angle est: on dépense pour le logement, on a une catastrophe
on dépense pour l’éducation: idem
donc, au bout d’un moment (sauf à répéter les mêmes erreurs indéfiniment ce qui est le signe de la folie) pourrait on se mettre d’accord pour dire que l’Etat ne sait pas faire ces choses là?
Et le rendre à qui de droit, à savoir, le secteur privé?
Robert Marchenoir
4 février 2015Il n’y a pas que le soleil qui manque en France. La France est plus communiste que Cuba. A Cuba, l’un des frères Castro a tout de même fini par déclarer, publiquement, que le communisme était, tous comptes faits, une mauvaise idée, et que ce n’est pas cela qu’il fallait à Cuba. Et le gouvernement a même annoncé qu’il allait licencier un gros paquet de fonctionnaires, avec ce message pour tout viatique : trouvez-vous un vrai travail, créez votre entreprise, débrouillez-vous.
J’ignore ce qui est arrivé après ces déclarations, qui datent de quelques années. Mais ce dont je suis sûr, c’est que les gouvernements français successifs ne sont jamais allés jusque-là. Ils n’ont jamais renié le collectivisme, même en paroles, et ils n’ont certainement jamais annoncé de plan de licenciement massif de fonctionnaires.
La France était déjà le refuge du communisme après la chute de l’URSS. Maintenant, Cuba se paye le luxe d’être plus libéral que la France…
tco
4 février 2015L’Education Nationale dépense 70 Md€ de crédits annuels pour laisser chaque année 140 000 adolescents qui ne savent ni lire, ni écrire convenablement et ne connaissent pas les rudiments de la politesse. Parallèlement la France s’enfonce dans le classement mondial Pisa qui mesure la qualité de l’enseignement dans un pays…
Votre premier argument n’est pas juste. Il est pire.
C’est en fait 150.000 jeunes à minima qui sont exclues de l’école à 16 ans sans aucun diplôme, sans aucune perspective.
Depuis 1997 et Claude Allègre et Jospin c’est donc plus de 2 Millions de jeunes dans cette situation.
Combien des générations avant 1997, sont dans cette situation ? 1 Millions, 2 Millions, +
Aujourd’hui ces jeunes ont entre 16 et 30 ans.
Les frère Kouachi avaient 34 ans…
Merci Melenchon, Besancenot, Monique Vuaillat et le Snes, Royal et Hollande premiers concernés…
Nicolas
5 février 201518% d’une classe d’âge, pour être précis.
Nicolas
5 février 2015« Les frère Kouachi avaient 34 ans… »
Et lorsqu’ils ont fait leur études, le niveau était.. meilleur..
J’attend avec impatience la nouvelle génération !