Etant en ce moment en France, j’ai le grand plaisir d’écouter de temps en temps les « informations » dispensées sur les chaines de radios ou de télévisions Françaises. Récemment, j’ai eu droit à toute une série d’interviews données par le Ministre des Finances Français, monsieur Moscovici je crois, sur le fait que la politique économique suivie par le gouvernement actuel portait ses fruits et que la croissance était « de retour », ce dont je ne saurai trop me réjouir.
Et pourtant, malgré les qualités éminentes de notre ministre des Finances actuel et en dépit de l’autorité que lui confèrent ses fonctions et de son extrême compétence, j’ai des doutes et même des doutes fort sérieux sur ce retour de la croissance en France. Quand le ministre me dit « tous les indicateurs sont orientés dans la bonne direction », je ne peux m’empêcher de penser au « tous les feux sont au vert » de Pierre Mauroy, en 1982, alors Premier ministre, juste avant que tout ne s’écroule.
Essayons cependant de comprendre pourquoi notre ministre nous annonce un avenir radieux.Il tire sa confiance (apparemment) des « prévisions » de l’OCDE FMI qui annonce une reprise de l’activité et une hausse du PIB dans notre beau pays pour l’année en cours, à moins que ce ne soit pour l’année prochaine. On parle de 0.4 % ou de 0.8%, je ne sais plus très bien. ( pour rappel,Il faudrait 2 % pour que le chômage baisse).
Voila qui me parait intéressant.
En effet:
- L’erreur d’estimation moyenne des modèles économétriques que fait tourner l’OCDE est très supérieure à ce chiffre, ce qui montre à tout le moins que les économistes de l’OCDE ont le sens de l’humour puisque leurs prévisions vont parfois jusqu’à nous donner la deuxième décimale dans le chiffre après la virgule…
- Ensuite, plutôt que de citer ce chiffre avec contentement en s’appuyant sur la compétence et l’impartialité supposées des économistes de l’OCDE, peut être serait-il bon de faire un petit retour en arrière et de vérifier la qualité des prévisions qu’ils ont faites depuis quelque temps concernant l’activité économique à venir des différents pays sur lesquels ces bons docteurs Diafoirus se penchent.. Je n’aurai pas la cruauté de rappeler les prédictions que l’OCDE a faite sur l’évolution à venir des économies Grecques ou Italiennes il y a quelques années et je vais me contenter d’un exemple beaucoup plus simple et beaucoup plus récent. En Avril de cette année, monsieur Olivier Blanchard, économiste en chef d’une autre noble institution de l’exact même acabi et grand Keynésien devant l’éternel a pris à partie publiquement le premier ministre Britannique pour expliquer que la politique de contraction des dépenses publiques qu’il suivait était absurde et allait amener la Grande Bretagne en dépression. Passons sur le fait qu’un fonctionnaire que personne n’a élu se permette de juger le Premier Ministre de la plus vieille Démocratie du monde où les fonctionnaires doivent démissionner de la fonction publique s’ils se présentent aux élections et venons en aux résultats.
Moins de six mois après l’annonce de l’effondrement de l’économie Britannique par monsieur Blanchard, tous les observateurs s’accordent pour dire que l’économie est en plein boom et que de tous les pays de l’OCDE c’est celui qui a le plus fort taux de croissance. Réaction de monsieur Blanchard à une erreur aussi invraisemblable puisque tout permettait d’annoncer dés Avril ou même avant que la Grande Bretagne allait de mieux en mieux (voir le papier sur ce site écrit sur la perfide Albion à cette époque) ?
Un silence assourdissant, bien sur…
En pratique, si la croissance revenait en France , ce serait une grande première dans l’histoire de l’ humanité. Mais avant d’expliquer à nouveau ce qu’est la croissance et d’où elle vient, il me faut encore une fois rappeler ce qu’elle n’est pas.
Commençons par définir le mot. Si notre ministre sous entend par croissance le fait que le PIB monte, voila qui ne veut strictement rien dire. En effet comme chacun le sait, la part de l’Etat dans le PIB Français atteint 57 %, ce qui veut dire que le secteur privé représente 43 % de la richesse produite.Or, le système étatique est en cas flow négatif perpétuel (déficit budgétaire depuis 1973).
Toute croissance du système étatique se finance donc soit par un accroissement des prélèvements fiscaux sur les 43 % restant, soit par une augmentation de la dette qui n’est qu’un impôt différé. Imaginons que le PIB augmente de 0.8 % l’an prochain et que nous ayons à la fois une augmentation d’un peu plus de 1% du PIB étatique et une stagnation voir une baisse de l’économie privée. Voila qui ressemblerait furieusement à une croissance du type Union Soviétique dont on sait qu’en général elles se terminent mal. La seule croissance qui compte, c’est celle du secteur privé et à la rigueur du système Etatique s’il n’a pas recours à la dette ni aux impôts pour croitre.
Un chiffre: L’an prochain le PIB devrait augmenter de 17 milliards d’Euro et la dette de 100 milliards. Parler de croissance dans ce cas la me parait quelque peu… farfelu.
Tout ce qui se sera passé, c’est que le gouvernement aura tiré une traite, une de plus sur le futur et qu’il aura rajouté cette traite à la croissance actuelle. Du Madoff si en est.
Venons en maintenant aux conditions nécessaires pour qu’il y ait croissance économique. Elles sont au nombre de deux et de deux seulement.
- Il faut que le cout du capital soit inferieur au rendement du capital. Cette phrase un peu obscure veut simplement dire que ceux qui prennent des risques doivent gagner plus d’argent que ceux qui n’en prennent pas, et donc que les taux d’intérêts doivent être inferieurs au taux de croissance des profits. Or, si l’on exclue les grandes valeurs du CAC 40 , dont la rentabilité ne dépend plus de l’économie Française, les autres entreprises opérant en France ont une marge brute d’autofinancement en chute libre, atteignant et enfonçant des plus bas historiques mois après mois. Cette marge brute d’autofinancement, que le gouvernement voulait taxer encore tout récemment est à peu prés la moitié de ce qu’elle est en Allemagne. Un grand patron d’une société Française me disait récemment que son groupe avait deux usines, l’une en Allemagne, l’autre en France et que la rentabilité de l’usine en Allemagne était le double de ce qu’elle était en France. La prochaine usine sera donc bâtie en Allemagne.Comme les taux d’intérêts sont supérieurs au taux de croissance des profits en France, il ne PEUT PAS y avoir d’investissements dans ce pays et donc la productivité va continuer à s’écrouler et le chômage à monter. Il ne peut pas en être autrement, sauf à penser que les entrepreneurs Français sont idiots, ce qui n’est pas le cas. La survie de leurs affaires exige qu’ils investissent partout, sauf en France…ce qu’ils font, et heureusement. Immédiatement, à ce point du raisonnement, tout le monde les accuse de manquer de patriotisme, ce qui est une incommensurable ânerie. Il n’existe pas de patriotisme économique , il n’existe que le patriotisme qui exige que le capital que nous avons reçu de nos parent ne soit pas gaspillé, ce qui n’est pas le cas en France, et depuis longtemps. Ceux qui ne font preuve d’aucun patriotisme, ce sont les élites politiques et non pas les entrepreneurs, qui eux se battent pour transmettre un stock de capital supérieur à celui qu’ils ont reçu.
- Les entrepreneurs sont de petits être sensibles qui vivent dans l’incertitude et la crainte, tant le monde dans lequel ils se battent est concurrentiel. Pout prendre leurs décisions, ils ont d’abord besoin d’une grande stabilité fiscale et réglementaire, ce qui est loin d’être le cas a l’heure actuelle, mais surtout ils ont besoin que l’Etat ne fasse pas trop de bêtises structurelles. Car en plus de faire des erreurs conjoncturelles les gouvernements peuvent aussi faire d’énormes boulettes structurelles, D’après Arthur Laffer (créateur de la courbe éponyme) cinq énormes erreurs économiques amènent presque toujours à une dépression si elles sont commises par le gouvernement :
- Une guerre, ce qui fait baisser la rentabilité du capital investi.
- Une augmentation massive des réglementations (même résultat)
- Des législations protectionnistes (idem)
- Une erreur flagrante de politique monétaire tels les taux de change fixes. L’euro est un merveilleux cas d’école. Le résultat de notre cher Frankenstein financier étant bien sur l’effondrement des marges brutes d’autofinancement dans toute l’Europe du Sud, ce que chacun peut constater aujourd’hui.
- Une augmentation des impôts (ce qui fait baisser bien sur la rentabilité des affaires).
Comme chacun peut le voir, à l’exception de la guerre (ie Give war a chance ?), il n’y a pas une seule erreur qui manque à l’appel.
Si donc nous avions une période de croissance durable qui s’instaurait en France, il me faudrait manger mon chapeau et reconnaitre que j’ai eu tort et avant moi Adam Smith, Jean Baptiste Say, Ricardo, Bastiat, Wicksell, Von Mises , Hayek, Schumpeter, Sauvy, Rueff …et que Marx et Keynes avaient raison, ce qui est cependant peu vraisemblable… Il me semble en effet que nous disposons de suffisamment d’éléments de preuves qui nous ont été fournis tout au long du XX eme siècle pour que j’écarte cette dernière hypothèse.
Bref, ce que raconte aujourd’hui le gouvernement Français, Président de la République en tète me rappelle fâcheusement ce que disait Pierre Maurois en 1982. Et les résultats vont être les mêmes.Déjà les recettes fiscales s’effondrent, signe annonciateur des tempêtes à venir.
Einstein disait que la définition de la folie c’était de faire la même chose toujours et encore en espérant à chaque fois des résultats différents.
Nous y sommes .Nous sommes gouvernés non pas par des incompétents, mais par des fous.
Auteur: Charles Gave
Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).
Medocain
17 octobre 2013GB suite:
la GB a immatriculé 403 000 véhicules sur les 1,19 million des 30 pays de l’UE + Suisse+ Norvège au mois de septembre !!!!!
http://www.rte.ie/news/business/2013/1016/480686-europe-car-sales/
la BBC précise que la GB rattrape l’Allemagne malgré ses 20 millions d’habitants en moins….
http://www.bbc.co.uk/news/business-24396562
Silence radio à Radio-Paris
Medocain
17 octobre 2013Pendant ce temps là il y 30 millions de britanniques au travail (record absolu) pour 2,5 millions de chômeurs
http://www.theguardian.com/uk-news/2013/oct/16/unemployment-rates-drop-income-growth-wages
je me rappelle il a une quinzaine d’années un dénommé Delors expliquant que la GB serait obligée de se convertir à l’euro….
BA
17 octobre 2013La croissance en Allemagne :
2011 : + 3,3 %.
2012 : + 0,7 %.
2013 : + 0,4 % (estimation des instituts économiques).
http://www.romandie.com/news/n/Allemagne_les_economistes_sabrent_leur_prevision_de_croissance_201380171020131201.asp
A propos de la dette publique de l’Allemagne :
Le journal économique Handelsblatt a fait ses comptes : 7000 milliards d’euros en tout.
Lisez cet article :
L’énorme dette cachée de l’Allemagne : 7000 milliards d’euros en tout.
« La vérité », titre le Handelsblatt, qui coupe court à la présumée parcimonie de l’Etat allemand, des chiffres faramineux à l’appui. Officiellement, la dette allemande en 2011 est de 2 000 milliards d’euros. Mais ce n’est qu’une demi-vérité, car la majeure partie des dépenses prévues pour les retraités, les malades et les personnes dépendantes ne sont pas inclues dans le calcul.
D’après des nouveaux chiffres, la véritable dette se chiffre en 5 000 milliards d’euros supplémentaires. L’Allemagne serait donc endettée à hauteur de 185 % de son produit intérieur brut, et non pas 83 % comme officiellement annoncé.
Par comparaison, la dette grecque devrait être de 186% du PIB en 2012, et la dette italienne est actuellement de 120%. Le seuil critique au-delà duquel la dette écrase la croissance est de 90%. Depuis son arrivée au pouvoir en 2005, Angela Merkel, « a créé autant de nouvelles dettes que tous les chanceliers des quatre dernières décennies réunis », remarque l’économiste en chef du quotidien économique.
« Ces 7 000 milliards d’euros sont un chèque sans provision que nous avons signé et que nos enfants et petits-enfants devront payer. »
http://www.presseurop.eu/fr/content/news-brief-cover/981331-l-enorme-dette-cachee-de-l-allemagne
BA
16 octobre 2013Octobre 2013 : un sondage explosif de l’institut CSA.
Question :
« A l’avenir, souhaitez-vous plutôt :
– plus d’Europe : 12 % des sondés
– ne rien changer : 18 % des sondés
– moins d’Europe : 52 % des sondés
– sans opinion : 17 % des sondés.
http://www.les-crises.fr/miscellanees-2013-10-1/
Une construction supranationale connaît toujours les cinq phases suivantes :
1- La naissance.
2- La phase ascendante.
3- L’acmé : la construction supranationale arrive à son apogée.
4- La phase descendante : le vieillissement. Tout se désagrège. Tout se déglingue.
5- La mort.
Une construction supranationale vit environ 60 ans ou 75 ans.
Concernant l’Union Européenne, c’est la phase 4.
Depuis l’échec des référendums sur la Constitution Européenne en France et aux Pays-Bas (en 2005), l’Union Européenne est en phase 4.
Roger Duberger
15 octobre 2013Bravo Charles Gave, Je n’ai jamais aussi bien compris l’économie qu’avec vous. C’est limpide, presque évident, et cela mériterait de figurer dans bien des livres d’économie. Je me demande si nos hommes politiques vous lisent, ou s’ils persistent à penser, qu’ils sont les « élus », peuvent faire mieux que le marché, et que le libéralisme…
Bien cordialement
BA
15 octobre 2013Mardi 15 octobre, vers 17h15 :
Dette : la Maison Blanche rejette le nouveau plan de la Chambre.
La Maison Blanche a rejeté mardi le nouveau plan des républicains de la Chambre des représentants sur un relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, l’assimilant à une demande de « rançon ».
« Le président Barack Obama a dit et répété que les membres du Congrès n’avaient pas à exiger de rançon pour assumer leurs responsabilités fondamentales de voter un budget et de payer les factures du pays », a expliqué une porte-parole de la présidence, Amy Brundage, estimant que « malheureusement, c’est ce que fait la dernière proposition des Républicains de la Chambre ».
http://www.boursorama.com/actualites/dette-la-maison-blanche-rejette-le-nouveau-plan-de-la-chambre-4490d0e80478e7b636935cb3974bc54e
FrancisC
15 octobre 2013Bonjour M. Gave,
Toujours instructif de vous lire! Merci. une question cependant.
Vous écrivez: « la part de l’Etat dans le PIB Français atteint 57 %, ce qui veut dire que le secteur privé représente 43 % de la richesse produite »
57% sont les dépenses de l’Etat par rapport au PIB dans lesquelles il y a une grosse part de transferts sociaux qui n’entrent pas dans le calcul du PIB.
Donc peut-être la du privé est-elle supérieure au 43% indiqués? Je me trompe?
Que la part de l’Etat dans notre pays soit trop importante dans tous les cas, je ne le mets pas en doute.
serguei
15 octobre 2013Dans la première des conditions données comme nécessaires à la croissance, vous citez le sempiternel exemple de l’Allemagne. Si leur taux de croissance est tellement supérieur à celui de la France, il doit s agir de celui de la croissance privée que vous évoquez dans l article, parce que la croissance au sens de l OCDE n est pas non plus astronomiquement supérieure à celle de la France ou même à celle des taux sans risques. La Grande Bretagne ou les Etats Unis me paraissent de meilleurs exemples. Quant à l Allemagne, elle a bien du fiancer quelque part un bout de sa croissance par de la dette, parce que son endettement n est pas des plus enviables non plus. Je trouve q on a trop tendance à opposer ces deux pays à l heure actuelle alors qu au final je suis convaincu qu à choisir, vous investiriez probablement ailleurs que dans l un d eux.
Libre
14 octobre 2013Et dire que l’on nous parle pas dans les médias officiels (comme BFM et iTV) du risque de défaut des USA ce qui peut avoir des conséquences systémiques catastrophiques …On préfère nous parler de meurtre d’enfant ou de faits divers …
idlibertes
14 octobre 2013on a pas très peur du risque des USA, enfin, pas avant le notre en tout cas.
Duff
15 octobre 2013Mieux d’un père de famille condamné à 500 euros pour une fessée sur son gosse il y a 2 ans. 2 ans pour juger une stupidité pareille, en un sens c’est une info intéressante qui en dit long sur l’efficacité de la justice française et de l’encombrement des tribunaux pour des futilités. Je ne parlerais pas non plus des diffamations et injures publiques que s’échangent les people, les politiques people et vieux artistes séniles.
De quoi couvrir par un concert de klaxons l’énième rapport de la cour des comptes qui épingle des gaspillages insupportable et le clientélisme qui gangrène le pays…
Vazimonga
14 octobre 2013On fait dire beaucoup de chose à Einstein , mais si il a vraiment donné cette version de la folie , c’est qu’il n’avait jamais joué aux dés (ou comment faire la même chose en obtenant des résultats différents …
Folie donc? Possible . Confusion : très certainement ! Il faut dire que les circonstances sont atténuantes.
« L’économie reste ainsi toujours la seule discipline où deux personnes peuvent partager le même prix Nobel en racontant des choses complètement opposées. »
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/10/14/pourquoi-donner-un-nobel-a-trois-economistes-aux-theories-opposees_3495565_3234.html
idlibertes
14 octobre 2013Cette définition de la folie est vieille comme mes robes, et prétée à Einstein, assurément.
Cdlt
Idl
Vazimonga
16 octobre 2013ok .
Reste la problématique des robes
http://www.zalando.fr/robes-femme/
Medocain
14 octobre 2013Excellent Charles:
j’ai moi même beaucoup ri en lisant les bêtises de Moscovici sur le JDD
et me suis rappelé que c’est le même qui ,il y a 10 mois , avait écrit aux banques suisses et avait ensuite convoqué la presse pour claironner:
« Jérôme Cahuzac n’ a jamais eu de compte en Suisse , nous en avons la preuve maintenant »
Veni , Vidi , Moscovici
Un autre qui fait parler de lui (enfin ) ,
Michel Barnier , notre marmotte alpine:
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters-00556483-france-la-commission-juge-les-impots-trop-eleves-barnier-617223.php?xtor=RSS-2065
goufio
15 octobre 2013Ce qu’il faut dire de M Barnier, ex ministre de la pêche de 2008 à 2009, puis commissaire aux affaires intérieures et à la réglementation bancaire et financière. C’est qu’il se vante d’avoir fait, depuis 2010, 30 lois européennes pour réglementer tous les organismes, acteurs et instruments financiers. A aucun moment il n’y a un doute dans toute la communauté financière que cela ne marchera pas comme à chaque fois qu’il y a réglementation il y a disfonctionnement. On le voit déjà dans le ratio de dette sur fonds propres, c’est l’effet non prise de risque supplémentaire auprès des acteurs économiques. Pendant ce temps les politiciens/politicards hurlent au non financement de l’économie par les banques. Rappelez-vous, à toute fin utile, les atermoiements de la grande financière, la meilleure du monde, Mme Lagarde.
JEPIRAD
14 octobre 2013Votre chapeau ne risque rien M. Gave.
« Fou » vous y allez un peu fort. Incompétent c’est déjà fort.
Nos dirigeants devraient méditer sur une morale de Confucius : « lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que ça sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide ».
Mais le malheur est que, toujours selon Confucius : « le tout est plus grand que la somme des parties » (en parlant de leur tête évidemment).
riz
14 octobre 2013Bonjour,
il est vrai qu’avec un ministre de l’économie LCR (vive Arlette !!!) on est entre de bonnes mains sans oublier Ayrault qui semble croire dur comme fer à ses annonces « il s’agit de sauver le système social français » (pourtant condamné avec certitude c’est non pas politique mais arithmétique comme pb) .
La production industrielle a chuté de 16% depuis mai 2008 , on a perdu 140 000 emplois dans le secteur marchand depuis un an glissant , les dépenses de l’Etat se sont engrossées de 100 milliards d’euros en 2009 par rapport à 2008 d’où les 100 mds d’impôts depuis car il fallait bien payer ce 5 % de croissance voire plus (multiplicateur) artificiel du fait de la dépense publique .
Moscovici ne supporte plus le french bashing alors que le pouvoir d’achat des Français baisse de 1% l’an depuis 2011 et ce n’est pas fini .
L’épargne (immo , obligs , monétaires ….) ne rapporte plus rien , les investissements des entreprises ne cessent de chuter .
Il n’y a plus de croissance , on a même de la décroissance depuis mai 2008
alors que du fait de la croissance de 0.5% de la population , des gains de productivité de 0.7% l’an , de la croissance mondiale et surtout des émergents , on devrait croître en temps normal de 1 à 1.5% l’an naturellement , sans effort .Oui mais la croissance (secteur privé) est négative depuis 2008 , les impôts et le déficit public de 4.1% cette année n’en étant que le cache-sexe .
Résultat des courses les retraites baisseront de 20% à terme , tout comme les prestations santé et le périmètre de l’Etat .
La France a le plus gros déficit commercial (et de loin) de la zone euro , sur ce point de vue elle est clairement le pays malade de l’Europe , ce que ne manquera pas de nous rappeler les marchés à la prochaine bourrasque en 2014 .
On assistera à une rotation comme c’est svt le cas en finance des souffre-douleur , des boucs émissaires … les taux vont remonter , la France prendra le relais du couple italo-espagnol .
CHS
14 octobre 2013l’avenir pas bien brillant:
la nécessité de l’équivalent de Thatcher ou Pinochet,
à moins que le tentative entrepreneurs et plan de redressement pour la France ne s’affirme et l’emporte
Gerald Muller
14 octobre 2013Cher Monsieur Gave, une fois de plus, vous avez parfaitement raison. Etant sur notre sol, il ne vous a pas échappé que les électeurs commencent à comprendre que ni le PS, catastrophe ambulante, ni l’UMP minable basse-cour avec son combat de petits coqs, n’ont les moindres clefs du redressement du pays.
En l’absence totale d’un parti libéral fort et crédible, il font quoi, les braves électeurs? Ils votent FN, qui, à part la sortie de l’euro et la lutte contre l’immigration clandestine, ne propose rien de bien utile, c’est le moins qu’on puisse dire.
L’avenir ne parait pas bien brillant.
CHS
14 octobre 2013Superbe remise en perspective, M. Gave
n’est il pas temps, pour enrayer la crise de la démocratie, de sanctionner clientèlisme, démagogie, mensonges et folies des hommes politiques et publiques autrement que par les urnes et le spoil system,
lesquels aggravent au contraire aujourdhui la situation en raison du niveau de dérèglement auquel nous sommes parvenus , par le recous à une Cour budgétaire et financière laquelle sanctionnerait les dérapages
idlibertes
14 octobre 2013Cher CHS,
En vérité surement mais qui raccompagne les accompagnateurs bref, qui à la tête d’une cour budgétaire ou financière? Le plus simple serait surtout que nos votes réfletent le dégout envers ceux qui nous ont mis dedans avec orgueil et de redonner aux individus la pleine mesure de leur propre responsabilité face à leur histoire.
Cdlt
Idl
Gilles
16 octobre 2013L’absentéisme est déjà une indication du dégoût des électeurs envers les « élites » politiques.
Il faudrait que le vote blanc soit reconnu!
GDG
17 octobre 2013@ IDL
« Le plus simple serait surtout que nos votes reflètent le dégoût envers ceux qui nous ont mis dedans »
Impossible :
Les PARLEMENTAIRES & le PRESIDENT font les lois.
Il favorisent particulièrement la HAUTE ADMINISTRATION qui elle même s’installe à la tête des principaux PARTIS POLITIQUES.
Ces partis politiques désignent les candidats aux élections parmi leurs membres.
–
Les élus fixe le code électoral qui arrose largement les partis politiques et ce code limite aussi la possibilité de se présenter qu’aux principaux partis, ou presque.
–
Ainsi, lorsque le VOTE intervient, les citoyens s’imaginent être en démocratie.
La réalité c’est que les futurs élus ont été choisis avant les élections populaires par moins de 10000 personnes dans un pays de 65 millions d’ habitants.
–
On peut affirmer, 3 ans avant, que tout le monde connaît le nom du futur président de la république.
Oui, il est déjà dans cette HAUTE NOBLESSE ADMINISTRATIVE.
–
Ce système OLIGARCHIQUE me semble être universel.
Les régimes parlementaires, présidentiels, ou les deux à la fois ne sont dans les fait jamais des régimes démocratiques.
–
L’unique solution est d’entraver le pouvoir de nuisance des élus avec des référendums, d’initiative populaire, avec de vrais débats, comme en Suisse.
Ou le retour de l’ ostraca tous les ans.
Amicalemenr.
Poutine7
14 octobre 2013Bonjour M. Gave,
Nous sommes gouvernés par des fous mais heureusement, il y a la compagne de M. Moscovici pour nous rassurer. Apparue sur nos écrans le 3 septembre, pour un dîner d’État, au bras du ministre, hyper glamour dans une robe longue très décolletée. Et enfin, la présentation de son chat, Hamlet, devenu une star sur les réseaux sociaux où Marie-Charline gazouille beaucoup. Depuis son bureau de Bercy, Pierre Moscovici livre son commentaire en direct : « Elle a beaucoup de talent, beaucoup de mérite, sortie de là où elle est, il n’y en a pas beaucoup. » Elle est fille d’ouvrier. Fille de duchesse, il ne s’en vanterait pas ?
Pas beaucoup de considérations pour les entrepreneurs mais aussi quelle belle image du « peuple » !
idlibertes
14 octobre 2013Cher Poutine,
Pour que ces histoires de fesses les passionnent autant, il faut vraiment qu’ils n’aient rien de mieux à faire, à croire que ce pays avance tout seul. Quelle lassitude.
Amicalement
Idl
Pierre
14 octobre 2013Monsieur Gave,
Merci pour cette article qui repend les théories de base the la création de richesse.
Mr Heyer, en particulier sur BFM business constamment parle des effets multiplicateur de la dépense publique, soit en positif, c.a.d en contribution à la richesse ou soit en récessif en cas de reduction de la dépense publique.
Ce que j’en comprends cela est que 1 n`est pas égal a 1. Ne comprenant pas très bien le mécanisme je suis assez surpris de voir un certain consensus sur ces supposé coefficient multiplicateur.
Qu’en est-il vraiment et en quoi cela peut-il influencer ou supporter le fait que la dépense publique n`est pas forcément une mauvaise chose.
Votre éclairage serait le bienvenu.
Bien à vous
Pierre
idlibertes
14 octobre 2013Cher Pierre,
Les histoires de recessif ou de productif sont des inventions qui ne veulent rien dire car au début de la journée comme à la fin, vous comprenez bien que l’Etat n’est jamais qu’un redistribuant de ce qu’il ponctionne au travers de l’impot.
Donc, il n’y a pas et n’y aura jamais de création de richesse par définition ; ce qui ne veut pas dire que les services proposés sont inutiles , bien au contraire , mais la source des fonds c’est le citoyen via l’impot. Quant à la dette publique, ce n’est jamais qu’un impot différé: je m’explique sur une année A, l’état avait 100 de recettes fiscales, il dépense 125 donc 25 de trop, doit on considérer que 25 de trop dépensé est une création de richesse? Je ne crois pas. En revanche, c’est un avance sur recette de l’impot à venir sur l’année A`. Quant à rembourser le déficit, j’ai bien envie de rire tant le question ne s’est jamais posée en ces termes puisque l’2tat français n’a pas tenu un seul budget depuis Pompidou. Donc on parlera du potentiel effet récessif à ce moment là…. lol
La dépense publique n’est pas une mauvaise chose si elle est dans son cadre de dépense au même titre que vous en tant que particulier; Il n’est pas mauvais que vous consommiez. En revanche, il est mauvais que vous viviez à crédit. C’est aussi le cas de notre Etat qui vit au dessus de ses moyens depuis plus de 30 ans.
Voila, le pb
Amicalement
Idl
Olivier
14 octobre 2013Ce dont vous parlez est le multiplicateur keynésien connu sous le nom de m1. Une dépense publique de 1 génère un retour supérieur à 1 (on parle parfois de 1,2 ou 1,3).
Regardez dans la littérature le principe de m1.
Attention, pour être correct, ce modèle économique prend comme base de départ une hypothèse de rigidité des prix et des salaires (hypothèse de court terme). A court terme, une augmentation des dépenses publiques génèrerait donc de la croissance par cet effet multiplicateur (Modèle IS-LM). Dans la théorie, à moyen et long terme, cet effet est anéantit par une hausse des taux (Modèle AS-AD).
Bref, une fois de plus, il faut faire attention aux justifications économiques. L’aspect temporel est important et les économistes rappellent rarement les hypothèses sous-jacentes.
A long terme, seule la croissance basée sur la hausse de la productivité existe (Modèle de Solow)
Le corbeau
14 octobre 2013Excellent…comme d’habitude ! Merci M. Gave !
Faik Henablia.
14 octobre 2013Bonjour Charles,
avez-vous remarqué que personne ne parle plus de partage du temps de travail, comme moyen de lutte contre le chômage. Souvenez-vous des 35 heures payées 39. Pourquoi ne pas passer aux 32… payées 35?
Jules
14 octobre 2013Une fois de plus : clair, net, précis. Limpide ! Merci Monsieur Gave. Que ne développez-vojs pas un parti politique avec Denis Payre.
Amellal Ibrahim
14 octobre 2013Bonjour,
Eric Heyer de l’OFCE dit que la croissance structurelle de la France, c’est 1.5 % de croissance donc tout va très bien Madame la Marquise …
goufio
14 octobre 2013Et comme à chaque fois nous n’apprenons rien de l’histoire (eux. Pardon). Pourtant tout à été dit et écrit, il faut donc constamment répéter