1 octobre, 2010

La création de valeur

J’ai avancé sans le prouver l’idée que les profits étaient à l’origine non seulement de la création des emplois nouveaux, mais aussi de la hausse des salaires en termes réels, c’est-à-dire de la hausse du niveau de vie de tout un chacun. C’est ce qu’il me faut maintenant démontrer. Pour cela je vais avoir recours aux graphiques. Souvenons-nous de Napoléon qui disait qu’«un bon croquis vaut mieux qu’un long discours ».

Commençons par la relation qui unit les profits et l’emploi: quand les profits baissent (ligne en trait plein, échelle de gauche), l’emploi baisse six mois plus tard (ligne en pointillé,échelle de droite), comme chacun peut le voir.

Ce qui veut dire logiquement que le chômage augmente.


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Passons à l’étape suivante et montrons la relation qui unit les profits des entreprises et le  pouvoir d’achat des  salariés.

Quelle surprise ! Contrairement à ce que l’on enseigne en France dans les écoles ou les universités (suivant en cela Marx qui s’est beaucoup trompé dans ses analyses), quand les patrons gagnent, les employés gagnent, et quand les patrons perdent, les employés perdent aussi, mais quelque temps après (six mois).

La création de valeur n’est en rien un jeu à somme nulle.

La paupérisation du prolétariat (thèse centrale du marxisme) est une foutaise, et la lutte des classes (autre antienne du même auteur) encore plus. Remarquons le sens de la causalité,qui va des profits au niveau de vie et non pas l’inverse, puisque l’augmentation des profits précède de six mois celle du niveau de vie. Cette constatation condamne bien sûr également toute relance keynésienne de la demande. Si on alourdit les charges des entreprises par une telle relance financée par l’emprunt, qui n’est in fine que de l’impôt différé, les profits des entreprises baisseront structurellement ainsi que l’emploi à terme.

Dans la plupart des pays, cette réalité toute simple est généralement admise comme incontournable. En France, il n’en est rien… »

Extrait de « L’Etat est mort, vive l’état » Chapitre 5

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

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