5 janvier, 2014

Incertitude intellectuelle

Avant Propos:

Je suis un peu fatigué de tirer sur l’ambulance Hollande- Ayrault, aussi ai- je décidé de commencer l’année par un article quelque peu  « technique », c’est à dire ennuyeux. Que le lecteur veuille bien attribuer la responsabilité de cet état de fait à  la totale incompétence du gouvernement Français actuel qui fait que ce n’est même plus amusant de le critiquer tant on risque de se retrouver en mauvaise compagnie. 

 

Nous sommes en début d’année et comme c’est la coutume, tout le monde  y va de ses prévisions pour les 12 mois à venir.Et devant le flot de prévisions auxquels chacun se livre, je dois avouer que je suis admiratif.En effet, si quelqu’un pouvait faire des prévisions, le socialisme marcherait et l’Union Soviétique serait toujours là. S’il veut rire et pour se convaincre de la vérité profonde que je viens d’énoncer, le lecteur peut se reporter aux prévisions faites par la Banque centrale Américaine sur l’évolution à venir du PIB US pour les neuf mois suivants faites il y a juste un an. (Il peut aussi se reporter aux années précédentes s’il n’a vraiment rien d’autre à faire).  Pour les neuf derniers mois, l’erreur de prévision pour la croissance du PIB nominal a atteint prés de 50  %.  La Fed s’attendait à prés de 5 %  de croissance pour le PIB nominal et nous avons atteint péniblement 3. 4%…

Encore bravo !Quand on songe que ces prévisions déterminent la politique de la Fed, on a froid dans le dos…

Poursuivons par une constatation, qui pour moi est une évidence: la croissance économique trouve sa source dans les actions d’une classe  très particulière celle des entrepreneurs dont nous parlons beaucoup à  l’IdL.

Ce sont eux qui sont à l’origine de ce que Schumpeter appelait la destruction créatrice, qui elle même est l’explication, la seule de toute croissance économique. En termes simples,  DESTRUCTION CREATRICE veut dire que la destruction des activités obsolètes par de nouvelles inventions et l’émergence de nouvelles activités sont  l’envers et l’endroit du même processus. Quiconque veut empêcher la destruction, par exemple en subventionnant des activités en perte, empêchera automatiquement la croissance d’avoir lieu.Or de nombreux pays, dont le nôtre, se donne comme objectif principal de maintenir en vie toute une série d’activités en faisant croitre la seule entité économique où la destruction ne peut avoir lieu, l’Etat. Et pour entretenir cette croissance Etatique, il faut augmenter les impôts sur ceux qui croissent et donc retirer de l’argent  à ceux qui savent quoi en faire pour le donner à  ceux qui le gaspille. De ce fait la croissance s’effondre.

Continuons avec nos entrepreneurs.

Pour fonctionner, ces derniers ont besoin d’un système d’information c’est à dire d’un système de prix libres. Les entrepreneurs prennent en effet leurs décisions en intégrant les différents prix à partir desquels ils vont travailler. Or tous les prix dans un système de prix trouvent leur sources dans deux prix fondamentaux, les taux de change et les taux d’intérêts.Et ces deux prix sont manipulés comme jamais par les banques centrales.Taux d’intérêts et taux de change sont donc des « faux prix » et comme tous les prix dépendent de ces deux prix cela veut donc dire que tous les prix sont faux et que mes entrepreneurs sont à  peu prés aussi bien informés que le citoyen Soviétique de base à la grande époque de la Pravda.

Et face de cette absence d’informations fiables, la réaction normale pour tout entrepreneur cherchant à réduire ses risques, est donc de raccourcir autant qu’il le peut son horizon d’investissement pour  maximiser la génération de cash dans ses affaires. Cela veut dire moins de prise de risque, moins d’investissement et une accumulation de liquidités dans les bilans, ce qui entraîne bien sur une baisse considérable de la vitesse de circulation de la monnaie et à terme la déflation (baisse générale des prix) qui rendra la vie impossible à tous ceux qui ont pris des risques en s’endettant…

Et c’est la que  mes chères banques centrales, constatant les échecs de leur tentatives précédentes (subprime, immobilier, Euro etc..)  ont décidé , comme tout mauvais trader qui se respecte, de doubler la mise.Dans leur rage de prendre le contrôle d’un  marché qui n’en demandait pas tant, les banques centrales ont  pris la décision d’agir non seulement sur les taux d’intérêts et les taux de change (ce qu’elles font depuis toujours, avec les résultats désastreux que chacun peut constater aujourd’hui en Europe) mais d’agir aussi directement sur le prix des actifs. Et là , les choses se compliquent parce que le prix des actifs c’est vraiment le cœur du système capitaliste.

Explication.

Jusqu’ à tout récemment, le prix d’un actif était égal (en théorie) au revenu que j’allais en tirer dans le futur, mettons des dividendes, que j’escomptais par un taux d’intérêt « approprié ».Tout le travail d’un financier, d’un gérant ou d’un épargnant consistait donc à « estimer » les revenus futurs auxquels il fallait appliquer ensuite un cout du capital pour arriver à  une valeur « escomptée ».Ce coût du capital était en général fonction du taux auquel l’Etat local empruntait et ce taux était un taux de marché, auquel je rajoutais une « prime » en raison de la moindre liquidité existante sur mon actif par rapport à  une obligation d’Etat.

Bref la valeur de mon actif dépendait de trois facteurs

1.       Les revenus futurs (incertains)

2.       Le taux d’intérêts sur les placements « sans risque », qui était un prix de marché, qui certes pouvait varier mais dont je pouvais comprendre ou anticiper les fluctuations.

3.       La prime de risque que je collais sur les taux d’intérêts sans risque pour prendre en compte et le coté incertain des revenus et les possibles fluctuations des taux d’intérêts.

Le talent consistait à acheter les revenus futurs (incertains) quand ils étaient très « sous évalués »  soit  pour des raisons cycliques  soit pour des raisons structurelles, et à les vendre quand ils devenaient très surévalués.

Ce système qui était à la base du capitalisme a volé en éclats dans les  dix dernières années, puisque la Banque centrale Américaine a décidé de GARANTIR aux investisseurs que les taux courts resteraient à zéro au moins jusqu’en 2017.La Fed a donc  » bloqué » le taux sans risque déclenchant de ce fait une hausse spectaculaire du marché des actions aux USA, puisque ce blocage des prix  amène naturellement à une diminution de la prime de risque, l’un des risques celui de la fluctuation des taux d’intérêts disparaissant.Fort bien me dira le lecteur, mais en quoi est ce gênant ?La réponse est simple. La base de la valeur d’un actif est et restera TOUJOURS les revenus que l’on va en tirer dans le futur.La croyance de la banque centrale Américaine est que le maintien des taux courts à un niveau très bas  va faire MONTER ces revenus de façon sensible. Et les marchés financiers partagent cette croyance.Ce n’est pas du tout ce que je pense.

En fait, selon les travaux que je fais depuis des années, des taux anormalement bas amènent toujours à  une baisse de la croissance, et non pas à  une hausse comme le pense la Fed.La Fed et les marchés  disent donc à  qui veut les entendre que les revenus futurs vont augmenter et qu’ils faut les escompter par des taux d’intérêts bas et qui ne vont pas monter.Les marchés des actions ne peuvent donc que monter.Pour ma part, je pense bien au contraire que les taux d’intérêts à zéro vont déclencher une baisse des revenus à  venir des actifs à risque, en raison de la mauvaise allocation du capital que des taux trop bas induisent.

Et donc ce qui va faire baisser les bourses c’est une baisse des revenus,  accompagnant (peut être) une baisse des prix (déflation) et non pas un événement sur les taux courts. Apres tout, si l’inflation devient négative , des taux courts à  zéro deviennent exorbitants, comme on l a vu au Japon depuis 15 ans.Et donc mon entrepreneur n’a pas la moindre idée de ce que valent ses actifs, puisque dans la théorie, il sait que j’ai raison, mais que dans la pratique il voit les marchés monter tous les jours.Résumons-nous.

1.Les entrepreneurs sont l’objet d’une chasse à l’homme à  la fois fiscale et réglementaire qui les empêche de faire leur métier.

2.Tout leur système d’information (le système des prix) est manipulé au point qu’ils sont comme un marin en haute mer , dans le brouillard et démuni d’instruments.

3.Enfin, ils n’ont aucune idée de la valeur de leurs actifs ou de celle de leurs concurrents, ce qui rend impossible tout investissement à  long terme.

J’admire donc beaucoup la capacité des économistes à faire des prévisions en précisant jusqu’à la deuxième décimale le taux de croissance du PIB pour les 12 mois qui viennent.

Les économistes sont des grands humoristes.Fort modestement, je me sens bien incapable d’arriver à de tels résultats. La seule chose que je sache, c’est qu’une dichotomie est peut-être en train de commencer à se produire entre la valeur à venir des dividendes que je vais toucher -qui vont sans aucun doute baisser si j’ai raison- et la valeur boursière des actifs qui ne cesse de monter, sur ce qui me parait être une fausse analyse.Tant que les actions étaient sous évaluées, c’est  à dire jusqu’ à  l’été 2013, je n’étais pas trop inquiet. Depuis je me gratte la tète en constatant que j’aurais pu gagner plus et que d’autres ont fait mieux que moi.

Mais vous savez quoi?  Je ne suis pas d’une nature envieuse.

 

 

Charles Gave

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

59 Commentaires

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  • BA

    12 janvier 2014

    Les deux premiers « plans d’aide » à la Grèce ont été :

    – un défaut de paiement de la Grèce : 107 milliards d’euros de dette ont été effacés début 2012

    – un prêt de 240 milliards d’euros.

    Résultat : échec total. Aujourd’hui, la Grèce est en faillite. La Grèce a besoin d’un troisième plan d’aide.

    Lisez cet article :

    Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a promis une éventuelle nouvelle aide à la Grèce si celle-ci poursuit les réformes engagées.

    « Si d’ici à la fin 2015, la Grèce a rempli toutes ses obligations et est parvenue à un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) et si un besoin de financement est encore nécessaire, alors nous sommes prêts à faire quelque chose », a déclaré le ministre conservateur dans le quotidien régional Rheinische Post.

    « Nous verrons en milieu d’année » si un troisième plan d’aide à la Grèce, après ceux de 2010 et de 2012, est nécessaire, a-t-il ajouté. Pour le moment, Athènes doit « remplir ses obligations ».

    Wolfgang Schäuble, qui avait déjà assuré en décembre que les Européens ne laisseraient pas tomber la Grèce, a souligné que le montant d’une nouvelle aide éventuelle serait « une somme beaucoup plus petite que les aides apportées jusqu’à présent ».

    Mais le ministre d’Angela Merkel a loué les efforts consentis par la Grèce pour tenter de sortir du marasme, tout comme l’avait fait jeudi le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, en visite à Athènes. « Personne ne conteste le fait que la Grèce a fait de nets progrès, plus que l’auraient cru beaucoup de pays », a-t-il ainsi souligné.

    Les créanciers de la Grèce ont injecté environ 240 milliards d’euros grâce à deux programmes de prêts successifs accompagnés d’un programme draconien d’ajustement budgétaire.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/01/11/97002-20140111FILWWW00253-une-nouvelle-aide-pour-la-grece.php

    A propos de la Grèce :

    2005 : dette publique de 195,421 milliards d’euros, soit 99,8 % du PIB.
    2006 : dette publique de 224,204 milliards d’euros.
    2007 : dette publique de 239,3 milliards d’euros.
    2008 : dette publique de 263,284 milliards d’euros.
    2009 : dette publique de 299,682 milliards d’euros.
    2010 : dette publique de 329,513 milliards d’euros.
    2011 : dette publique de 355,617 milliards d’euros, soit 165,3 % du PIB.

    En début d’année 2012, la Grèce a fait défaut : 107 milliards d’euros de dettes ont été effacés.

    2012 : dette publique de 303,918 milliards d’euros, soit 156,9 % du PIB.

    Fin juin 2013 : dette publique de 316,969 milliards d’euros, soit 169,1 % du PIB.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-23102013-AP/FR/2-23102013-AP-FR.PDF

    Répondre
  • Josick

    11 janvier 2014

    Et si l’hypothèse « Des lions menés par des ânes » était fausse et les 30 glorieuses, le fait de notre EtNARchie et eXarquat (noms hérités de deux structures romaines d’occupation des territoires).
    En effet, avant la mise en place de l’ENA et Polytechnique (pour ne citer qu’eux), un formidable pool de découverte scientifique… Et donc seulement une période de rattrapage pour la France sous la houlette de ce système alors mis en place, énorme photocopieuse d’un savoir existant. Mais de lions, que nenni !
    De toutes façons, il suffit d’être innovateur en France pour constater qu’on n’y a absolument pas sa place…

    Répondre
    • Josick

      11 janvier 2014

      Mieux vaux se taire ! Ce que je vais faire !!! L’individu n’a pas sa place en France.

    • Josick

      14 janvier 2014

      Commentaire précédent écho à un commentaire, lequel a été effacé, commentaire précédent qui n’a donc ici plus sa place.

  • BA

    10 janvier 2014

    Vendredi 10 janvier 2014 :

    Dette des ménages, dette des entreprises, dette publique : les bulles gonflent, gonflent, gonflent, gonflent …

    Et nous savons comment finissent les bulles.

    Chine : la dette totale atteint 215 % du PIB.

    L’agence Fitch, qui fit figure de pessimiste lorsqu’elle annonça que la dette cumulée, privée et publique, pourrait atteindre 218 % du PIB à la fin 2013 (contre 131 % cinq ans plus tôt), ne s’est finalement pas beaucoup trompée. L’Académie chinoise des sciences sociales a en effet établi que le montant avoisinait 215 % du PIB. Un niveau très élevé pour un pays en développement, à l’Etat providence encore embryonnaire et dont la population va vieillir rapidement. Mais c’est surtout la croissance fulgurante de cette dette qui inquiète.

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203231697514-la-chine-tente-de-remettre-de-l-ordre-dans-un-systeme-financier-nebuleux-641853.php

    En utilisant les chiffres d’Eurostat, nous pouvons additionner ces trois dettes :

    dette des ménages + dette des entreprises + dette publique.

    1- Médaille d’or : Irlande : dette totale de 432,2 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Chypre : dette totale de 394,7 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal : dette totale de 356,3 % du PIB.

    4- Luxembourg : dette totale de 340,5 % du PIB.

    5- Grèce : dette totale de 299,4 % du PIB.

    6- Pays-Bas : dette totale de 294,9 % du PIB.

    7- Royaume-Uni : dette totale de 291 % du PIB.

    8- Espagne : dette totale de 287,9 % du PIB.

    9- Danemark : dette totale de 284,7 % du PIB.

    10- Italie : dette totale de 260,1 % du PIB.

    11- Suède : dette totale de 255,1 % du PIB.

    12- Belgique : dette totale de 251,4 % du PIB.

    13- France : dette totale de 234,1 % du PIB.

    14- Malte : dette totale de 231,5 % du PIB.

    15- Autriche : dette totale de 222,6 % du PIB.

    16- Finlande : dette totale de 217,7 % du PIB.

    Source pour la dette des ménages et la dette des entreprises :

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&init=1&language=fr&pcode=tipspd20&plugin=0

    Source pour la dette publique :

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-23102013-AP/FR/2-23102013-AP-FR.PDF

    Répondre
  • Josick

    9 janvier 2014

    Il me semble qu’en France « la destruction créatrice » entre dans le périmètre « trouble à l’ordre social ».

    Bonne année à vous tous !

    Répondre
    • Josick

      10 janvier 2014

      A la réflexion, je pense qu’il faut parler de « type de destruction transformatrice » (je préfère ce qualificatif à celui de créatrice).
      Notre EtNArchie est tout à fait favorable à la destruction transformatrice qui engendre la production de masse, la production industrielle… Régner sur la masse est ensuite tout à fait dans les cordes de cette EtNArchie (anciennement nom d’une structure romaine d’occupation des territoires).

      Mais que la destruction transformatrice change de nature, devienne beaucoup plus proche de la créativité individuelle, cela n’est pas permis, n’est pas acceptable par cette EtNArchie toute empreinte de romanité.

    • Sebastien

      10 janvier 2014

      Bonjour, il y a soit destruction+création, soit transformation. La logique de « destruction transformatrice » m’échappe, à moins de vouloir créer un nouveau concept.
      Amicalement, Sebastien

    • Josick

      10 janvier 2014

      Cf. Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme ».

    • Josick

      10 janvier 2014

      Dès 18 ans, je me lamentais de n’avoir encore rien créé… Mais créer, c’est impossible… En fait, on transforme… On reprend l’existant et on le modifie, lui donne une autre finalité par exemple… De loin, cela parait une création, mais le nez sur le métier, ce n’est qu’une transformation.

    • SEBASTIEN

      12 janvier 2014

      Lavoisier etait chimiste, et en chimie il n’y a pas creation mais transformation. Quand il s’agit d’une industrie, d’une entreprise ou d’un emploi, il y a destruction et creation a mon avis. Le terme de « destruction creatrice » me semble donc plus juste, mais cela ne reste qu’une simple remarque de ma part.

    • Josick

      13 janvier 2014

      A la réflexion, si l’on prend l’exemple des taxis et des VTC (voiture de tourisme avec chauffeur)… Il y a création (VTC) et de là, destruction pour les taxis qui alors perdent des clients… C’est donc ici de la création destructrice…
      Pour l’instant je ne vois donc que de la destruction-transformatrice et de la création destructrice…

  • cn

    9 janvier 2014

    Bonjour

    le juste prix du SP500 est selon vous autour de 1650 points alors

    Répondre
  • BA

    8 janvier 2014

    Evolution des sondages en Italie durant l’année 2013 :

    Question : « Voulez-vous revenir à la lire ? »

    Réponse en avril 2013 :
    Oui : 44 % des personnes interrogées.
    Non : 48 % des personnes interrogées.

    Octobre 2013 :
    Oui : 48 %.
    Non : 45 %.

    Décembre 2013 :
    Oui : 49 %.
    Non : 44 %.

    En Italie, les courbes se sont croisées.

    Aujourd’hui, la majorité des Italiens veulent revenir à la lire. Et les partisans du retour à la lire sont de plus en plus nombreux.

    Nous allons devoir regarder à la loupe les résultats des élections européennes du 25 mai 2014 en Italie.

    http://scenarieconomici.it/sondaggio-scenarieconomici-20-dicembre-2013-sarebbe-favorevole-alla-reintroduzione-di-una-valuta-nazionale-si-49-no-44-un-partito-anti-euro-potrebbe-valere-il-24/

    Répondre
  • cn

    8 janvier 2014

    Bonjour

    pourriez-vous développer l’idée d’éviter à tout prix les matières premières ?

    bien à vous

    Répondre
  • Lucas Ht

    8 janvier 2014

    Bonjour M. Gave et encore une fois merci beaucoup pour vos précieuses, divertissantes, passionantes analyses.

    Une question : vous semblez penser qu’il n’y a pas de bulle. Je ne fais aucune position, vous en savez bien plus que moi. Mais que pensez vous du fait que depuis 2009 la liquidité mondiale est passée de 13 000 mds à 22 000 mds, les marchés d’action de 25 000 mds à 60 000 mds, les marchés obligataires de 27 000 mds à 40 000 mds, alors que le PIB mondial n’est passé que de 58 000 mds à 72 000 mds ? N’est ce pas préoccupant ?

    Merci d’avance pour vos éclaircissements.
    Un fervent lecteur.

    Répondre
    • Lucas Ht

      8 janvier 2014

      Pardonnez-moi petit correction : je ne fais aucune SUPPOSITION*

  • Libre

    7 janvier 2014

    Merci beaucoup pour votre explication sur le rôle fondamental des prix dans une économie de marché.Bonne année à vous.

    Répondre
    • MLCD

      7 janvier 2014

      Pour le coup c’est plutôt une explication de l’importance des prix dans un système capitaliste (et pas dans une « économie de marché » cette expression faisant plutôt référence à la notion d’équilibre des prix des produits entre offre et demande).

  • BA

    7 janvier 2014

    En Italie, un sondage explosif vient d’être publié.
    Question : « Voulez-vous revenir à la lire ? »
    Réponse :
    44% répondent « non ».
    49% répondent « oui ».

    Jeudi 2 janvier 2014 :

    Les Italiens veulent la lire. Un parti anti-euro obtiendrait 24%.

    La dernière enquête de Scenarieconomici.it révèle que la majorité des Italiens souhaiterait le retour à la lire. Un parti anti-euro ferait aujourd’hui 24% des voix.

    Les Italiens sont de plus en plus eurosceptiques et de moins en moins moins favorables à la monnaie unique. Lors de la dernière enquête réalisée entre le 14 et le 18 décembre par le site Scenarieconomici.it, qui a demandé si les personnes interrogées étaient favorables au retour à la lire et au pouvoir monétaire rendu à la Banque d’Italie, 49% ont répondu favorablement, et 44% ont répondu non. Le score favorable au retour à la lire augmente de 1% par rapport à l’enquête précédente menée en Octobre, alors que l’autre score diminue de 1%.

    Mais le plus surprenant est la polarisation de l’électorat. 77% des électeurs de centre-droit se prononcent en faveur d’un retour à la lire, 73% des électeurs du Mouvement 5 étoiles, et seulement 6% des électeurs du centre-gauche.

    Il est intéressant de constater que les anti-euro sont répartis entre tous les types d’emplois, à l’exception des employés de la fonction publique et des retraités de la fonction publique, avec un pic de 70% chez les ouvriers, et un minimum d’anti-euro de 38% dans le secteur public .

    Autre signal d’alarme pour les partisans de la monnaie unique, 24 % des sondés ont répondu vouloir voter sans aucun doute pour un parti anti-euro, tandis que 32 % des sondés envisagent de le faire. A l’inverse, 44% ne l’envisagent pas. Le pourcentage est étrangement similaire à celui obtenu par le parti de Beppe Grillo à l’élection générale il y a un an, confirmant que les candidats du M5S ont capté les électeurs anti-euro [le M5S avait obtenu 106 députés et 50 sénateurs].

    Les réponses données ne laissent pas de place au doute. L’euro devient de plus en plus impopulaire, à tort ou à raison, et il y a de plus en plus d’espace pour les formations politiques clairement eurosceptiques, qui étaient pourtant reléguées aux marges du débat national il y a quelques mois. Des chiffres très intéressants à observer seront les résultats des élections européennes qui se tiendront dans un peu plus de quatre mois et demi .

    http://www.investireoggi.it/economia/italiani-rivogliono-la-lira-partito-anti-euro-varrebbe-il-24/

    Répondre
  • MLCD

    7 janvier 2014

    Vos différents billets me laissent perplexes pour la plupart mais ce dernier bien plus encore au point que j’ai du mal à savoir s’il faut croire ce que vous écrivez ou non dans ce billet.
    A/ je suppose que l’on peut croire ce que vous écrivez
    A.1/ soit je suppose que vous êtes dans le même brouillard que l’entrepreneur lambda et dans ce cas il est logique de considérer que vos conclusions sont aussi peu pertinentes que le brouillard sur lequel elles reposent
    A.2/ soit je suppose que vous disposez d’une lanterne qui vous permette de voir dans le brouillard mais vous affirmez le contraire (« Je suis juste dans le brouillard le plus total ») et cette hypothèse n’est donc pas valable.
    La branche « A » me conduit à penser que vos conclusions sont non pertinentes. Et accessoirement, j’espère que personne n’écoute vos conseils car autant utiliser une boule de cristal.
    B/ je suppose que l’on ne peut pas croire ce que vous écrivez
    La branche « B » me conduit à penser qu’il est à peu près inintéressant de vous lire puisse que l’on ne peut pas croire ce que vous écrivez.
    Entre penser que vos conclusions sont non pertinentes ou que l’on ne peut pas croire ce que vous écrivez mon cœur balance. Quelque chose a du m’échapper…

    Il y a une qualité notable dans ce discours, vous avez l’honnêteté d’avouer que vous ne savez pas ce que seraient l’environnement économique s’il n’était pas « brouillé » par l’intervention de certains (banques centrales réelles, gouvernements réels, etc.)
    Mais d’un autre coté c’est assez lâche puisque c’est un peu le travail de l’économiste de comprendre et/ou prévoir l’environnement économique.
    Or vous sortez un « joker » pour expliquer que vous n’avez aucune compréhension ou explication, une sorte de capitulation devant la complexité du problème.
    Mais au lieu de l’avouer comme une capitulation devant la complexité du problème (complexité due à l’existence des banques centrales réelles et des gouvernements réels) vous proposez comme solution de changer les données du problème (c’est parfois une solution à un problème mal posé mais faut il encore que cela soit réaliste / réalisable sinon cela pourrait être confondu avec de la poési). Vous proposez plus ou moins le remplacement de l’ensemble de l’élite dirigeante (évènement hautement peu probable mais pas totalement impossible) comme point de départ / condition sine qua none de tout salut économique de la vieille France.

    C’est une sorte de leitmotiv de certains de vos billets, vous proposez comme « solution » des changements radicaux, qui ne semblent pas les plus probables dans un horizon de temps raisonnable, et sans lesquels il n’est aucun salut économique. Au final, on risque surtout de ne jamais pouvoir prouver que vous avez tort. Ce qui est une qualité pour une prophétie mais d’un intérêt pratique assez limité.

    Répondre
    • MLCD

      7 janvier 2014

      Vous excuserez le ton incisif de ce billet. Mais n’ayant reçu aucune réponse aux différents billets précédents à des questions qui ne me paraissaient pas totalement illégitimes j’ai décidé de ne plus mettre de gants pour poser des questions susceptibles de fâcher.

    • idlibertes

      7 janvier 2014

      Cher Monsieur,

      Vous vous vantez, lol. Des questions qui fâchent impliqueraient que question il y aurait. Je vois bien le verbiage que l’on tente de faire passer pour de là rhétorique mais l’habit ne fait pas le moine et l’agressivité , la valeur du propos. Ceci est charmant et ne veut rien dire mais merci à vous pour votre intéret aussi soudain que bien intentionné qui n’aura échappé à personne.

      Merci encore.

    • MLCD

      7 janvier 2014

      Dommage que vous n’ayez pas pris la peine de faire une rapide recherche (alors que le site web ne soit pas débordant de billets)
      Vous constaterez en dépit de votre humour totalement déplacé que divers billets du 6 décembre (signés également MLCD) restés sans réponse.
      Non pas que le « think tank » me doive une réponse mais je m’attendais à ce que l’on réponde aux rares questions.

      https://institutdeslibertes.org/avoir-confiance-ou-pas/
      https://institutdeslibertes.org/la-mort-des-fourmis-ou-leuthanasie-du-rentier/
      https://institutdeslibertes.org/lexception-culturelle-ou-quand-de-gaulle-inventait-leau-seche/

      A défaut, ça n’est pas un « think tank » mais un dogme.

      Très cordialement,

    • MLCD

      7 janvier 2014

      Pour vous « expliquer » la raison de mon passage, puisque cela semble vous troubler/intéresser :

      Un ami a posté sur sa page Facebook un lien vers votre site web (vers https://institutdeslibertes.org/article-sur-charles-gave-dans-le-point-fr/ pour être précis)

      Ma lecture du site a eu pour conséquence de me mettre en froid avec l’ami en question car j’ai osé douter des théories présentées sur votre site web.

      Je me suis alors dit qu’il était peut être opportun de poser quelques questions afin de savoir si j’avais mal compris en première lecture (et qu’il y existait des explications solides aux différentes affirmations) ou si ma première lecture avait été correcte.

      Très cordialement,

    • idlibertes

      7 janvier 2014

      Par définition, le futur est inconnaissable et quiconque prétend le contraire est un Jean-foutre de la plus belle espèce. Ceci étant dit, je peux essayer de discerner les lignes de force de ce que Pierre Massé appelait les « tendances lourdes » et réfléchir sur la probabilité que tel ou tel événement aurait de se produire.

      Prenons l’Europe de l’Euro. Comme je n’ai cessé de le dire depuis sa création , on ne peut pas maintenir des taux de change fixes entre des pays qui ont des productivités du travail et du capital différentes. L’Euro. comme je l’avais écrit en 2001 dans « Des Lions menés par des Anes » (en réimpression en ce moment) allait automatiquement amener à trop de maisons en Espagne, trop de fonctionnaires en France et trop d’usines en Allemagne, ce qui n’a pas manqué de se passer. Normalement, ce système imbécile aurait du sauter en 2012, mais ses concepteurs ont décidé de casser toutes les règles pour qu’il survive. Mais en pratique, qu’est que cela veut dire, survivre? Si Milton Friedman m a appris quelque chose, c’est qu’un repas gratuit, ca n’existe pas.

      Quel prix allons nous donc payer pour cet acharnement thérapeutique?

      Le voici, ce prix.

      L’Allemagne refuse absolument tout transfert fiscal à perte vers le reste de l’Europe (l’Allemagne ne PAIERA pas, rien de neuf ici), de même qu’elle s’oppose à ce que l’Europe de l’Euro donne le jour à un système bancaire Européen intégré dont tous les Etats Européens seraient coresponsables (ce qui reviendrait à accepter des transferts). Fort bien et c’est en effet ce qui était prévu par les traités créant la monnaie commune. Mais cela ne permet pas de traiter par la méthode douce le problème du manque compétitivité de la France, de l’Italie, de l’Espagne vis à vis de l’Allemagne. Il va falloir se désintoxiquer à la dure, sans méthadone…

      Il va donc falloir que les niveaux de vie des Français, des Italiens, des Espagnols ( qui, eux, ont bien commencé) diminuent jusqu’a ce que cout du travail, cout du capital, protection sociale, taux d’imposition etc.. dans ces trois pays aient baissé suffisamment pour qu’ils redeviennent compétitifs.

      Bien sur, cela pourrait se passer avec une inflation qui accélérerait en Allemagne, mais la réalité est que le prix des produits Allemands BAISSE depuis 12 mois. Pour que les autres pays reviennent compétitifs vis à vis de l’Allemagne, il va donc falloir que les prix de leurs produits baissent encore plus que les produits Germaniques, avec un effet remarquable sur les marges et l’emploi. Nous allons donc rentrer dans une déflation considérable, alors que nos Etats sont lourdement endettés. Or chacun sait que dans les périodes de déflation, rembourser des dettes est quasiment impossible (voir la théorie de la déflation par la dette d’Irving Fischer).

      Bref, nous allons donc assister au début de l’acte II du drame de l’Euro.

    • MLCD

      7 janvier 2014

      Vous avouerez qu’il y a tout de même une certaine forme d’ironie à vivre du fait de vendre des prévisions et à prendre autant de précautions pour expliquer que prévoir l’avenir est à peu près impossible.

      PS : Je ne suis pas certain que votre réponse précédente soit postée au bon endroit : Vous répondez ici à un billet dans lequel j’expliquais les raisons de mon intervention sur ce forum. Comme quoi ça ne sert à rien de vous écouter et de faire des billets distincts comme vous m’exhortez à le faire lorsque vous me reprochez de faire des listes digne d’un administratif de préfecture ou qqch du genre. Dans la catégorie, faites ce que je dis mais pas ce que je fais…

    • idlibertes

      8 janvier 2014

      Cher Monsieur,

      Vous avez raison, tout à fait, quoi d’autre?

    • idlibertes

      8 janvier 2014

      Certainement mais outre que vous n’avez rien acheté, d’autres le fond pour des milliards de dollars. Donc, sur ce sujet, quand vous aurez le track back record de CG, vous pourrez venir constester le fait qu’il pense qu’en ce moment, les prix ne permettent pas de s’orienter. Dans cette attente qui devrait vous prendre 30 ans de vie de marchés et pas mal de voyages,

      serviteur monsieur qui en a plein la bouche,

    • idlibertes

      7 janvier 2014

      Cher Monsieur,

      Tout d’abord, je ne sais pas de quelless questions vous parlez mais nous essayons de répondre à chaque fois, du moins quand une question ressort. Ce qui m’améne au point suivant: Quelle est votre question?

      Je vois bien la critique qui est en gros « vous dites que vous ne comprenez rien or c’est votre DEVOIR De comprendre ». A cela , je repondrais que les économistes ont été inventés pour rendre les astrologues sérieux. Que par ailleurs, ce que Charles Gave explique dans ce billet est en gros que il ne peut vous expliquer ce qu’il va se passer car les composantes de lectures LES PRIX, sont faussés par les Etats. Donc, mis à part le ton principalement agressif de votre billet, la question est toute aussi inintéressante puisqu’elle n’est pas. Et elle ne peut être puisque visiblement vous n’avez pas compris ce que vous avez lu ainsi, je vous invite à y retourner. C’est içi

      https://institutdeslibertes.org/incertitude-intellectuelle/

      Bien cordialement,

      IDl

    • MLCD

      7 janvier 2014

      Désolé mais mon esprit étroit se borne à des déductions logiques face à un texte que je trouve dispersé et ambiguë alors malgré moi je tente de l’analyser.

      Puisque que la question n’était pas explicite, je vais vous aider en la formulant explicitement:
      Mon hypothèse A est elle vraie ? si oui les conclusions de Mr Gave sont donc inintéressantes puisqu’il avoue lui-même n’avoir rien pour les fonder…
      Mon hypothèse B est elle vraie ? si oui c’est encore pire

      En clair, il faut le croire (puisqu’il n’a rien pour étayer son argumentation)

      Très cordialement,

    • idlibertes

      8 janvier 2014

      et bien, tentez encore une fois d’appréhender « la dispersion » et « l’ambiguité de l’auteu »r, jeune padlawa. Dans cette attente, je ne saurai trop vous enjoindre à restreindre votre verve par trop agressive pour etre laissée librement vacante.

    • anonyme

      9 janvier 2014

      Et vous, quelle analyse faites vous de la situation macroéconomique et financière actuelle ?
      Vous semblez beaucoup trop faire appel à vos états d’âmes et vous venez ici porter des jugements de valeur ou faire part de vos frustrations.
      Cela serait bien ennuyeux si vous aviez des décisions à prendre par ex en stratégies d’investissement et de placement ou encore d’évitement à court ou moyen terme.
      Bien entendu si vous n’avez aucun risque à prendre dans votre vie, je trouve cela à la fois stupide, et inutile et déplacé (un petit peu quand même) de venir ici pour poser ce genre de commentaire qui n’interesse personne et qui ne profite à personne.

    • MLCD

      9 janvier 2014

      « Et vous, quelle analyse faites-vous de la situation macroéconomique et financière actuelle ? »
      La situation ne me semble ni plus facile ni moins facile à prédire qu’à un autre moment de l’histoire. On peut actualiser un flux de trésorerie comme on pouvait le faire il y a 10 ou 20 ou 30 ans. Et je supposer que les prévisions à horizon 10 ans seront ni plus ni moins fausses que celles que l’on faisait à horizon 10 ans, il y a 10 ou 20 ou 30 ans.
      Nous avons créé une « nouvelle normale » avec des taux d’intérêt à des niveaux très inférieurs à ce qu’ils étaient auparavant. Les actifs sont valorisés plus ou moins en accord avec le « nouveau » niveau des taux.
      Bienheureux aujourd’hui, qui sait dire si les valorisations des actifs sont la cause ou la conséquence des niveaux des taux d’intérêts :
      • Initialement c’est la baisse des taux qui a fait flamber les actifs (cette baisse avait été vue comme un remède à l’explosion de la bulle des valeurs mobilières du début des années 2000)
      • Mais quand les banquiers centraux ont tenté une remontée des taux, ils se sont aperçus que ça n’était plus possible car cela risquerait de faire plonger les actifs dont l’immobilier ;
      • On a donc créé une nouvelle situation d’équilibre avec ces taux plus bas que leur valeur historique et des actifs plus chers que leur valeur historique mais les deux plus ou moins en accord…
      Mr Gave nous explique dans son article https://institutdeslibertes.org/la-mort-des-fourmis-ou-leuthanasie-du-rentier/ que ça pose un problème mais selon moi le problème qu’il décrit n’est vrai que tant que l’on est dans une période de transition / ajustement des valeurs des actifs sur les taux (qui viendraient de baisser). Car une fois que les actifs sont valorisés en conséquence, il n’y a plus rien à acheter qui soit à un prix permettant de couvrir le remboursement du crédit avec les flux de trésorerie (sauf des pépites ponctuelles mais pas à cause du niveau des taux, mais juste parce qu’à chaque instant il y a de bonnes et de mauvaises affaires à faire). Puisque cela fait maintenant pas mal d’années que les taux sont bas, on peut commencer à penser que le problème décrit par Mr Gave n’est plus d’actualité.
      En revanche (et c’est probablement une bonne nouvelle), cela a créé un appel d’air pour les « créateurs d’entreprise » en série : A flux de trésorerie égal, une entreprise nouvellement créée est mieux valorisée aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 20 ou 30 ans (selon la méthode des flux de trésorerie actualisés).
      Inversement, à capital égal, on gagne moins aujourd’hui qu’il y a 20 ou 30 ans. Ce à quoi s’ajoutent des perspectives de plus-values qui sont assez discutables.
      Puisque les taux sont bas, il y a un risque en cas de remontée des taux mais pourquoi et quand remonteraient-ils ? Il faudrait que les banques centrales assèchent les marchés mais pourquoi le feraient-elles dans un horizon prévisible ?

      « Vous semblez beaucoup trop faire appel à vos états d’âmes et vous venez ici porter des jugements de valeur ou faire part de vos frustrations. »

      Je m’intéresse plus à l’optimum collectif qu’à mon intérêt personnel. J’ai l’impression que c’est ce que vous confondez avec des « états d’âmes ».
      Non, j’essaie de réfléchir. Je pose des questions pour essayer de comprendre les raisonnements et j’éclaire ces raisonnements à la lueur du maigre enseignement d’économie que j’ai pu recevoir.
      (Des quelles frustrations parlez-vous ?)

      Effectivement, mes réflexions ne vont pas aider le « trader » du dimanche à s’enrichir. Et j’ai parfois l’impression que c’est ce que beaucoup de lecteurs espèrent de ce forum. Que l’oracle laisse transpirer une information qui leur permette de s’enrichir.

      « Cela serait bien ennuyeux si vous aviez des décisions à prendre par ex en stratégies d’investissement et de placement ou encore d’évitement à court ou moyen terme. »

      Ça n’est pas si ennuyeux car on peut prendre des décisions d’investissement dans l’environnement actuel tout de même.
      Par exemple, si une activité dégage plus de rendement que les taux et bien elle devient rentable.

      La faiblesse des taux est même une sorte de bonne nouvelle car des activités (consommatrices en capitaux) qui n’étaient pas rentables avec des taux plus élevées le sont devenues mécaniquement.

      Cela pourrait même en partie justifier le « nouvel équilibre » dont je parlais juste avant et l’intérêt collectif qu’il y aurait à chercher à y rester. On peut financer aujourd’hui plus de projets qu’il y a 20 ou 30 ans. Ceux à forte rentabilité qui était déjà viable il y 20 ou 30 ans et ceux à moindre rentabilité qui sont devenus viable grâce à la baisse des taux.

      Cela m’apporte une magnifique transition avec mon travail puisque je défends des projets d’investissements qui ne sont possibles que par l’existence de taux faibles. Les décisions d’investissements, auxquelles je participe à mon humble échelle, concernent de lourds investissements d’infrastructure dont la rentabilité (directe) est très faible. Grace à des taux également faible, il d’autant plus facile de les financer et d’en faire profiter l’ensemble de la population concernées.

      « ce genre de commentaire qui n’intéresse personne et qui ne profite à personne. »

      Si par hasard, mon intervention permettait d’aider à améliorer les théories débattues ici et/ou si par hasard j’arrivais à en renverser certaines, je peux vous jurer que ça vous profiterai.

      La question n’est donc pas de savoir si je suis en accord avec les théories énoncées ici mais qui a raison !

      Si ensuite vous restez convaincu que j’ai systématiquement tort et que mes théories sont sans intérêt alors hélas mon intervention ne vous profitera pas. Je ne suis pas un savant économiste mais j’espère pouvoir apporter cependant quelques lumières.

      Bien à vous,

    • anonyme

      11 janvier 2014

      Enfin !!! merci monsieur.
      Pour ma part il est clair qu’il y a euthanasie du rentier.Si vous pensez que c’est une bonne façon intelligente et saine d’aller chercher du capital et regagner la confiance des investisseurs et au final des entrepreneurs, c’est votre avis personnel.
      Je pense que vous comprendriez mieux l’avis objectif de l’auteur en lisant ces livres. Notamment « libéral mais non coupable » ou encore « des lions mené par des ânes ».
      Ce qui m’agace, ceux sont les gens qui viennent émettre des critiques personnelles dans le but (involontaire certainement) d’alimenter de petites querelles, qui font appel aux plus bas instincts chez l’homme.
      Prenons exemple sur Schumpeter !!! un homme remarquable.

      Amicalement.

  • riz

    7 janvier 2014

    Bonjour,

    il y a en effet beaucoup d’incertitude à venir :
    – une belle bulle sur le Nasdaq avec le gap monthly de janvier 2013 à aller chercher un jour ou l’autre (absolument certain et même un gap weekly aurait été certain) donc un retour violent sur 3000 , mais dont on a pas le timing précis .
    – Un gouvernement socialiste pas rassurant du tout voire désespérant comme ont été les vœux pathétiques de notre président à la nation « ah ben j’avais pas prévu que c’était aussi grave et que la conjoncture se détériorerait aussi vite ….. ».
    Et on serait au dessus de 4% du déficit en l’état en 2014 d’après Carrez et croyez moi ses paroles sont pour moi des oracles , donc on fera une loi des finances rectificative ou plus sournois des impôts discrets par petites touches tout au long de l’année .
    – Des monnaies émergentes qui n’en finissent de dévisser face à l’euro et même le dollar depuis 18 mois :Thaïlande , Turquie , Indonésie, Inde ,Argentine ,Japon, Brésil, Afrique du Sud ,Russie, Egypte .D’où des conséquences à venir car dans le lot certains vont poursuivre leur trajectoire de dévaluation et exploser en plein vol avec dommages collatéraux et contagion car dans ces cas-là les marchés cessent de faire le tri entre le bon grain et l’ivraie .
    – Comment le Japon va réagir en avril face à une hausse de 3 points de la tva ?
    -Tout comme les usa eu regard de la fin des QE : en général historiquement les marchés dévissent de 40% car les QE aboutissent à une surévaluation des marchés obligataires et actions du fait des taux abaissées artificiellement .
    -Les matières premières vont elles chuter , leur croissance venant des émergents et ces derniers n’ayant plus suffisamment de pépettes pour acheter du fait des dévaluations ?
    – Le commerce mondial semble gripper , il ne croît plus comme avant , c’est donc la guerre commerciale , la guerre des monnaies qui nous attend comme dans les années trente .
    – Quid des taux d’î , fin des QE signifiant leur hausse , oui mais hausse des taux en Europe avec croissance zéro , c’est pas bon , le salut viendra d’une baisse de l’euro face au dollar du fait d’une baisse du cours des matières premières , car une crise des émergents à venir impacterait forcément les matières premières , on se souviendra du cours du pétrole à 9 $ le baril en 1998 .Un baril de brent à 95 $ et une euro plus faible limitera la casse .
    – pour le cac comme on le répète depuis 10 mois on attend 4550 au printemps et on avisera par la suite car on pourrait avoir un été houleux .

    Répondre
  • vivelafrance

    7 janvier 2014

    Qui va se plaindre de ce genre de commentaire «  »ennuyeux » » ? on se le demande monsieur Gave !!! :-).
    Vous incitez les gens à réfléchir, à se poser les vrais questions que tout le monde devraient se poser. Traiter les problèmes à la source avec autant de recul et d’esprit de synthèse est toujours tellement appréciable pour le lecteur.
    J’espère simplement qu’il ne va pas y avoir de dérapage en Chine durant cette phase de transition. Mais ce qui est rassurant c’est que la Chine et la banque centrale chinoise ont l’air de mieux comprendre que nous ,occidentaux, comment gérer une économie.

    Répondre
    • idlibertes

      7 janvier 2014

      Merci beaucoup

      🙂

  • Moccent

    7 janvier 2014

    J’ai entendu récemment un journaliste ou lu un article affirmant que l’on ne trouve pas de substances d’origine organique à une profondeur supérieure à 18 000 pieds, or des forages pétroliers percent à trente mille pieds de profondeur. Il en résulterait que la soi-disante théorie de la raréfaction du pétrole, de sa nature organique, que le peak-oil, seraient dus aux effets de tam-tam visant à créer de manière factice l’idée de la rareté. Quelqu’un aurait-il des lumières à ce sujet?

    Répondre
    • Poutine7

      7 janvier 2014

      Bonjour,

      Il y a d’autres géologues tenant d’une origine non organique du pétrole (école russe). A une époque, une revue (Fusion) qui a disparu, mais dont vous pouvez encore trouver les versions pdf sur le net, faisant état de cette théorie.
      http://www.larecherchedubonheur.com/article-27284557.html

      Voir le numéro 112 (La biosphère chaude et profonde)

    • Poutine7

      7 janvier 2014

      Pardon, je voulais dire « non sédimentaire » et non pas « non organique ».

      Autre référence « The deep hot biosphere » Thomas Gold

      Suppose someone claimed that we are not running out of petroleum? Or that life on Earth began below the surface of our planet? Or that oil and gas are not « fossil fuels »? Or that if we find extraterrestrial life it is likely to be within, not on, other planets? You might expect to hear statements like these from an author of science fiction. But what if they came from a renowned physicist, an indisputably brilliant scientist who has been called « one of the world’s most original minds »? In the The Deep Hot Biosphere, Thomas Gold sets forth truly controversial and astonishing theories about where oil and gas come from, and how they acquire their organic « signatures. » The conclusions he reaches in this book might be at first difficult to believe, but they are supported by a growing body of evidence, and by the indisputabel stature and seriousness Gold brings to any scientific enterprise. In this book we see a brilliant and boldly orginal thinker, increasingly a rarity in modern science, as he developes a revolutionary new view about the fundamental workings of our planet. Thomas Gold is a member of the National Academy of Sciences, a Fellow of the Royal Society, and an Emertius Professor at Cornell University. Regarded as one of the most creative and wide-ranging scientists of his generation, he has taughtat Cambridge University and Harvard, and for 20 years was the Director of the Cornell Center for Radiophysics and Space Research.

  • roger duberger

    6 janvier 2014

    Cher Mr Gave,
    Je vous présente mes meilleurs voeux, ainsi qu’à toute l’équipe de l’IDL pour 2014.
    Votre article est interessant et limpide comme toujours. Même avec des prix faux, les entrepreneurs vont continuer d’investir, car dans beaucoup de pays, la demande est forte, et la population demande à travailler pour s’enrichir.
    Dans la vieille europe et les pays riches, les marchés sont un peu saturés et l’argent va devoir s’investir ailleurs….Vous aimiez les bulles, dans un marché haussier, avant que la bulle éclate, la hausse est parabolique, il va falloir accrocher sa ceinture et avoir des nerfs d’acier. 2014 va être pleine de surprises. Bien cordialement

    Répondre
    • Charles Gave

      6 janvier 2014

      Mon cher Roger,
      Le probléme dans le fond est qu’une grande partie de l’epargne disponible est siphonnée par les Etats du monde développé qui s’en servent non pas pour investir mais pour effectuer des transferts des générations futures (qui ne votent pas) vers la generaton actuelle, qui vote, en faisant maintenant acheter les obligations par les banques centrales
      Nous n’avons donc plus de cout de l’argent de « marché » et donc plus personne ne peut faire un calcul de cash flow escompté.
      Je ne suis pas si sur que nous soyons dans une bulle, puisque le diagnostic de la bulle implique que je suis capable de calculer une valeur actualisée, ce qui n’est pas le cas.
      Je suis juste dans le brouillard le plus total,
      Amicalement
      cg

    • roger duberger

      6 janvier 2014

      Merci, c’est clair à présent
      Bien amicalement

  • dede

    6 janvier 2014

     » au point qu’ils sont comme un marin en haute mer , dans le brouillard et démuni d’instruments »
    c’est plutot rassurant : le danger se trouve generalement aux abords des cotes…

    Plus serieusement, je pense que les previsions manquees de 50% sont plutot une bonne chose. Je suis en effet convaincu que la gestion budgetaire (pas seulement au niveau des etats) est une des causes majeures de la crise depuis 2008 : les gestionnaires fixent des objectifs (notamment de revenus futurs qui sont malheureusement incertains) puis pratiquent une comptabilite artistique pour les atteindre (ou depensent sans compter si ils ont eu la chance de generer « trop » de revenus, d’ou l’avalanche de « cost cutting » qui est une ineptie de gestion : si il est necessaire de couper des couts, c’est qu’ils n’auraient jamais du etre engages dans un premier temps). Un fois que la poussiere sous le tapis fait un tas que l’on ne peut plus cacher, il devient indispensable de nettoyer.

    La meilleure allegorie de ce phenomene, c’est le « Grand Bon en Avant », ce n’est pas rassurant…

    Répondre
  • charlesM

    5 janvier 2014

    Bonjour Monsieur Gave, tous mes voeux de croissance et d’influence pour l IDL en 2014!
    Je suppose que les risques que vous évoquez sur les actions concernent surtout les US ( taux bas) et non les émergents ?
    cdlt

    Répondre
    • Charles Gave

      6 janvier 2014

      Cher lecteur
      Dans les pays emergents de bonne qualite, les actions sont « protegees » par des valorisations tres basses alors que la croissance economique y est a peu pres certaine
      Je m’y sens donc assez a l’aise, a condition d’eviter les valeurs touchant aux matieres premieres
      Amicalement
      cg

    • Poutine7

      6 janvier 2014

      Bonjour M. Gave et meilleurs voeux de développement des idées de liberté,

      Parmi les pays émergents de « bonne qualité », à vrai dire ceux qui me viennent à l’esprit n’ont pas un poids économique très important qui leur permettrait de résister à quelques secousses financières propagées par quelque banque centrale d’un grand acteur mondial.

  • xleroy

    5 janvier 2014

    Eh bien il ne nous reste plus qu’à nous mettre sous la protection du dieu Civa, le danseur cosmique, dieu de la destruction, des illusions et de l’ignorance qui par sa danse rythme à la fois la destruction et la création du monde !

    Répondre
  • Marc

    5 janvier 2014

    Bonjour et bonne année à toutes et tous.

    Monsieur Gave, si M Schumpeter dit que la destruction créatrice engendre la croissance économique; M Lavoisier lui, dit qu’il n’y a aucune croissance du tout:

    l’homme primitif qui crée et utilise un arc tueras plus de lapins, qui ne seront pas mangés par les loups des environs. Le romain qui construit un aqueduc pour alimenter sa villa prive les agriculteurs en dessous du glacier de l’eau déviée. La croissance actuelle est possible uniquement parce que l’on ne tient pas compte des perte / destructions parallèles.

    L’affirmation de Shumpeter est une croyance, utilisée par certain pour justifier la croissance qui leur profite mais n’a aucune valeur scientifique

    Bien à vous
    Marc

    Répondre
    • Amellal Ibrahim

      5 janvier 2014

      Bonjour, si je prends une toile avec des pots de peinture, aura-t-elle la même valeur selon vous qu’une toile peinte avec cette même peinture ?

    • Duff

      6 janvier 2014

      Justement, dans un de ses derniers bouquins, Christian Saint Etienne notait le danger du relativisme égalitariste français qui voudrait depuis une trentaine d’année nous faire croire « qu’un tag valait un Titien »…

    • Pareto

      6 janvier 2014

      Je ne sais s’il faut lui répondre vu que rien que son exemple sur système d’irrigation montre son ignorance.

    • Charles Gave

      6 janvier 2014

      Mon cher Marc
      Voila une idee que je ne aprtage pas du tout
      L’economie n’est pas un jeu a somme nulle ou ce que quelqu’un a , il l’a pris a quelqu’un d’autre
      Prenez l’esperance de vie qui a beaucoup augmente compte tenu des decouvertes medicales
      Tout le monde y gagne
      Amicalement
      cg

    • ph11

      6 janvier 2014

      Et les agriculteurs et les sédentaires privent les chasseurs-cueilleurs et les nomades de leurs terrains.
      Cependant, pensez-vous que la vie de chasseurs-cueilleurs nomades équivaut à celle des agriculteurs sédentaires ?

      En toute logique vous allez devoir monter une association pour dénoncer l’oppression des nomades par les sédentaires… 🙂

  • Amellal Ibrahim

    5 janvier 2014

    Bonsoir,

    Article pas si ennuyeux que cela mais … vous dites aussi qu’il ne faut pas jouer contre les banques centrales, si ces mêmes banques centrales continuent à arroser les junkies (traders), ne risquez-vous pas de rater des gains ?

    Pour les Earning Price Ratio, aux alentours de combien arrive-t-on en zone surévaluée ?

    Si en injectant des masses de liquidités avec des taux à zéro,cela n’a pas du tout fonctionné,ne faut-il pas en injecté encore plus avec des taux encore plus bas jusqu’à ce que cela marche ? 🙂

    Répondre
    • Charles Gave

      6 janvier 2014

      Cher lecteur
      Je me sers assez peu les PE ratio dans mes reflexions
      La quasi totalite des modeles que j’utilise ncorpore le cash flow des societes US tel que mesure par la compatbilite nationale (flow of funds, tous les trimestres), dans la mesure ou le cash flow est moins susceptible de manipulations comptables que les benefices
      En prenant cette variable , je trouve que le marche US est legerement surevalue, mais pas de beaucoup
      Amicalement
      cg

    • Amellal Ibrahim

      6 janvier 2014

      OK merci.

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!