Le décès du pape François suscite des hommages mondiaux, notamment dans les sphères non chrétiennes. Des hommages qui saluent ses actions diplomatiques, ses efforts pour la paix et qui reconnaissent la centralité du catholicisme. Mais au-delà de ses hommages, son action diplomatique fut paradoxale.
La Chine, un dossier qui a échoué
Avec la Chine, François a tout tenté. Il a signé un accord avec Pékin, qui n’a pas été rendu public, pour organiser la nomination des évêques, accord qui a provoqué beaucoup de déceptions et d’incompréhensions à Hong Kong et dans l’Église souterraine. On peut comprendre les raisons de cet accord : il n’est pas bon qu’il y ait deux Églises parallèles en Chine, l’une officielle et l’une souterraine. Si la situation avait été acceptée sous Paul VI pour répondre à un problème du moment, celui de la persécution sous le maoïsme, elle ne pouvait pas durer perpétuellement. Le problème est que François a cru qu’il pourrait amadouer Pékin et signer un accord d’égal à égal, alors que le gouvernement chinois actuel est engagé dans une politique de sinisation des religions, c’est-à-dire de soumission des religions présentes en Chine à l’idéologie communiste. Pour Pékin, l’Église catholique est vue comme une puissance étrangère, qui ne doit donc pas intervenir dans les affaires intérieures. Les évêques sont des préfets, que le gouvernement doit nommer selon ses seuls critères. Une position qui n’est pas très éloignée de ce qui fut pratiqué en France sous la Révolution. Le dossier chinois est donc bloqué et ce sera là un des gros dossiers du prochain pape.
Si quasiment tous les chefs d’État asiatiques ont publié des messages de condoléances, rien en revanche n’est sorti de la Chine : aucun message ni de Xi Jinping ni du gouvernement. Un silence qui en dit beaucoup sur la considération que la Chine porte à l’égard du Vatican.
Les mondes musulmans : une reconnaissance sincère
C’est dans les mondes musulmans que François a obtenu de nombreuses reconnaissances. Ses voyages au Kazakhstan, en Azerbaïdjan, au Maroc, en Égypte et dans le Golfe ont laissé des souvenirs forts parmi les dirigeants et les dignitaires. Parce que c’est une reconnaissance diplomatique pour ces pays, parce que c’est aussi la preuve que la diplomatie vaticane leur porte de la considération. L’engagement au dialogue entre religions est parfois mal compris. François estime qu’il n’y a de toute façon pas le choix : c’est le dialogue ou la guerre. Dialoguer ne signifiant pas se soumettre à l’autre, mais opérer une discussion par la raison, donc obliger l’autre à raisonner, à faire usage de sa raison afin de déminer les passions et les mythes. Quand il appelle à la liberté religieuse dans les pays musulmans c’est pour permettre à l’ensemble des populations, y compris chrétiennes, de pouvoir pratiquer librement leur foi et de disposer de lieux de culte accessibles. La liberté religieuse est ici un pari, une audace et souvent un défi pour les pays où elle n’est pas pratiquée.
Les migrants, le point de friction
Le soutien aux migrants aura été le fil conducteur de ce pontificat, François y revenant régulièrement. Son premier déplacement d’envergure fut sur l’île de Lampedusa, pour dénoncer le fait que la Méditerranée soit devenue un cimetière. En 2016, il s’est rendu sur l’île grecque de Lesbos, ramenant des migrants dans son avion. Si on ne peut que lui donner raison sur le fond : tout être humain est digne et doit être protégé, son obsession migratoire a parfois viré à l’aveuglement. En ne parlant que des migrations du sud vers le nord, il a oublié que, pour l’essentiel elles se font de pays du sud vers d’autres pays du sud. En rendant responsables les pays occidentaux des vagues migratoires, il n’a pas toujours assez insisté sur le rôle des mafias et des réseaux criminels dans les traites humaines. Traite qui est par ailleurs souvent pratiquée par des réseaux issus des pays de départ.
D’autant que l’action concrète de la cité du Vatican fut en total décalage avec les propos du pape. Il n’a jamais été aussi difficile que sous François de pénétrer dans la cité et de franchir ses frontières. Pour accéder aux archives, j’en ai fait les frais, il faut une lettre de recommandation pour pouvoir entrer dans la cité et remplir de nombreux documents auprès de la gendarmerie vaticane, qui assure le contrôle des frontières. C’est, en Europe, le pays où il est le plus difficile d’accéder. Le Vatican a également la politique migratoire la plus répressive d’Europe, avec des mesures adoptées qui sont interdites par l’Union européenne (dont le Vatican n’est pas membre).
Par un décret du 19 décembre 2024, le gouvernorat de la cité du Vatican a ainsi édicté de nouvelles peines à l’encontre des personnes qui entrent de façon illégale sur son territoire. Ce que l’on appelle en droit « le délit d’entrée illégale ». Les peines encourues vont de un à quatre ans de prison et de 10 000 à 25 000 euros d’amende. Les personnes condamnées peuvent en outre se voir assorties d’une peine d’interdiction d’entrée sur le territoire durant une période de dix ans.
À la répression contre les entrées illégales s’ajoutent les limitations de l’accueil. Pour pouvoir héberger des personnes extérieures, les résidents de l’État de la Cité du Vatican doivent obtenir une autorisation du gouvernorat. Le cas échéant, ils encourent une amende allant là aussi de 10 000 à 25 000 €.
Lorsque des gouvernements français avaient voulu mettre en place ce « délit de séjour irrégulier », cela avait été retoqué par le Conseil constitutionnel.
Le dossier migratoire tel qu’il fut traité par François montre que, comme souvent, il faut étudier les discours, mais aussi les mesures adoptées.
Auteur: Jean-Baptiste Noé
Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).
germain
6 mai 2025Le pape François est un mondialiste qui était cul et chemise avec Bill Gate et Davos…Ils peuvent le complimenter à sa mort pour service rendu.
le chinois
27 avril 2025Mapped: Europe’s Projected Population Crash by 2100
https://www.visualcapitalist.com/mapped-europes-projected-population-crash-by-2100/
Ce que la carte ne monte pas c’est les pays Européennes avec 30-40% de musulmanes, comme Allemagne, France, Suède.
En Allemagne actuellement il y a 26% de la population est étrangère, et les plus part resteront.
On doit aussi voir ces chiffres comme baisse générale de 30-40% de IQ …de ces « nations »
Et demande de subventions des individus tout au long de leurs existences.
Le Pape a mis ses tous ses efforts pour le Grande Oeuvre.
Alonso
25 avril 2025Vous oubliez sa prise de position pro- injection covid ( un acte d’amour) en dehors de ses compétences et je m’interroge sur les motivations qui l’ont poussé à cette prise de décision. J’attends un successeur catholique et non un pape wokiste et mondialiste comme l’était le pape François
Estelle
13 mai 2025Je suis d’accord avec vous. Il est toujours aisé de défendre les migrants quand on vit au Vatican…
En attendant si les gens n’avaient pas voté pour Maastrich nous n’en serions pas là aujourd’hui !!
Merci Mitterand et Giscard ainsi qu’à tous ceux qui leurs ont succédé.
Lesquels ont mis la France dans une MERDE telle que nous en sortirons complètement anéantie !!
berlingen
25 avril 2025François a incité à se faire injecter le poison « anti »-Covid19, a soutenu l’immigration, a envoyé des émissaire au WEF, à assisté au spectacle LGBT+, à béni des couples Homosexuels, et pour finir s’est moqué de JD Vance en donnant des oeufs Kinder aux enfants du vice-président des USA! bref un « pape » woke ; espérons que le prochain sera chrétien dans l’âme
Rob
25 avril 2025Peut-être le pape le plus néfaste de toute l’histoire ; presque prêt à béatifier Luther et même Mahomet. Aucune défense de la civilisation Chrétienne et de l’Occident ; défendant les migrants et complétement indifférent à la persécution des chrétiens d’Orient. Mondialiste, limite wokiste, racialiste, immigrationniste, gauchiste
Que retenir de lui ?
Surtout des postures politiques mais pas de spiritualité chrétienne qui nous manque tant.
Peut-être aura-t-on bientôt la chance de retrouver un pape catholique ?
On le regrettera peu, trop politisé et plus axé sur la défense des migrants que des chrétiens dans le monde.
Je souhaite seulement que le futur pape ne soit pas un ancien jésuite
Patrice Pimoulle
27 avril 2025La defense des chretiens releve des Etats chretiens.
Paul
27 avril 2025Ce Pape a été poussé par Obama ; Rappel en Avril 2006 Benoit XVI a prononcé a Ratisbone son discours ou il a énoncé deux vérités 1) L’ islam n’ est pas compatible avec le Christianisme 2 ) L’ islam n’est pas compatible avec la logique laique . Tollé des globalistes . Arrive au pouvoir Obama en Janvier 2009. L’ offensive des globalistes utilise les affaires de pédophilie au sein de l’ Eglise pour faire chuter par de nombreux procès les évéchés americains, australiens, canadiens à payer de fortes indemnités aux victimes . Obama indique sa nouvelle politique par son discours au Caire a l’ université Al Azhar en 2009 . C’est l’exact contraire du discours de Ratisbone . Benoit XVI résiste mais il est cerné . Le Vatican transfére chaque soir toutes ses disponibilités financières vers son compte joint à l’ évéché de Munich pour se les refaire créditer le matin suivant . En Janvier 2013 , Obama fait bloquer chez SWIFT tous les transferts bancaires vers et depuis le Vatican . Benoit XVI démissione pour raisons de santé . Arrive ce personnage pittoresque , le contraire du théologien précédent . L’ agenda globaliste est désormais accepté . Bergoglio se rend sur l’ ile de Lesbos et il raméne à Rome 12 réfugiés musulmans syriens et pas un seul des réfugiés yézidi qui ont été atrocement torturé par l’ Etat Islamique-Daesh en Irak . Le choix de Bergoglio est net . Il tend la main a l’ islam exactement comme Obama. avec la Chine il se soumet . Et il ne rate pas une occasion d’ abonder avec les gauchistes dans la condamnation d’ Israel . Ce personnage a disparu au moment meme où déferle l’ exception américaine portée par l’ évangélisme et Trump . Rome doit choisir son camp et ne peut plus amadouer les barbares en Islam et en Chine . Quant à l’ europe qui sombre dans le post-moderne , le trans-humanisme, l’écologisme délirant , la theorie du genre , le Vatican s’en soucie fort peu .
Real Roch
25 avril 2025Un bel exemple de faites ce que je dis et pas ce que je fais. Un Vatican entouré de mur et qui fait la morale aux autres.
Ravoux
25 avril 2025Francois: un pape de nom seulement, mais a défavorisé les chrétiens notamment d’orient et largement louange les musulmans alors RIP,mais a oublier vite. Je ne serais pas étonné que les musulmans veuillent le canoniser?