21 janvier, 2013

Du bridge au poker

Avant propos de l’auteur:

Le texte de cette semaine est un peu  technique et je m’en excuse. Mais ce qui se passe dans les banques centrales est tellement invraisemblable qu’il me fallait en tirer des conclusions. Ce n’est pas simple, mais croyez bien que j’ai fait de mon mieux…

Depuis  un peu plus de 40 ans, j’essaie de comprendre les relations qui unissent l’économie  et les marchés financiers. Apres bien des tâtonnements, j’étais arrivé au modèle suivant.Au centre du système se trouvait la « monnaie » sous forme de « cash ». L’avantage du cash c’est qu’il est absolument stable (aucune volatilité), l’inconvénient c’est qu’il rapporte peu… Mais être stable quand tout baisse à son attrait…

L’investisseur qui cherche à accroitre son rendement doit s’éloigner de ce cœur et donc accepter un accroissement de la volatilité de ses placements, ce qui veut dire  que s’il veut gagner plus, il lui faut accepter de perdre de l’argent de temps en temps. (La volatilité d’un placement c’est tout simplement sa variation moyenne en pourcentage sur la periode choisie).

Techniquement, il y a deux façons de s’éloigner du centre:

  • Soit l’investisseur s’en éloigne géographiquement en achetant par exemple des actions ou des obligations qui ne sont pas libellées dans sa monnaie (du style des obligation ou des action Brésiliennes). Plus il s’éloignera géographiquement du centre, plus sa position sera volatile, surtout s’il achète des actifs non liquides, une usine au Vietnam ayant plus de volatilité dans sa valeur que la même usine dans le bassin Parisien tandis qu’une action cotée au hors cote de Vancouver sera plus volatile que la plupart des sociétés du CAC 40…
  • Soit il s’en éloigne dans le temps, en achetant par exemple une obligation à  trente ans qui sera beaucoup plus volatile qu’une obligation à cinq ans ou bien sur que le cash.Donc, quand je gérais de l’argent, j’avais sur mon tableau de bord un indicateur de « cash » et deux boutons.

Le premier bouton me permettait de me positionner géographiquement.Au début d’une reprise, quand elle est encore hésitante, je me concentrais en actions au centre du système (USA, Allemagne, France).Ensuite, si je m’attendais a un « boom » mondial je me précipitais aux frontières du système du style Hong-Kong Indonésie, Brésil, Philippines ou j’acquérais des actions.Le deuxième bouton me permettait de me positionner dans le temps.

Si je m’attendais à un boom, je m’achetais des actions et je vendais mes obligations.Par contre, si je pensais qu’une récession était sur le point d’arriver, je m’achetais des obligations d’Etat très longues au centre du système, en pratique soit des Bunds (allemandes) soit des T Bonds du Trésor Américain selon la valorisation relative de l’Euro (DM) ou du Dollar .

Donc je travaillais dans un système à trois dimensions, le cash (le présent), le temps étant la deuxième dimension et la distance par rapport au centre la troisième.Hélas, tout ce bel édifice intellectuel ne me sert plus à rien.Derrière ma construction, il y avait en effet une hypothèse implicite qui vient de voler en éclats, et cette hypothèse était que le cash, c’est à dire la monnaie allait continuer à être gérée de façon raisonnable par les banques centrales.

Or il n’en est rien …Dans l’ancien temps, avant la crise de 2009, la base monétaire de chaque pays était déterminée par les besoins de liquidités de l’économie tels qu’ils étaient évalués par la banque centrale et nous savions tous que le résultat, la base monétaire (le cash) allait varier dans des proportions « raisonnables ».Ce n’est plus le cas.

Au cœur du système aujourd’hui, les banques centrales ont mis un certain nombre d’actifs  dont les prix ne sont pas autorisés à baisser, tant leur baisse aurait des effets cataclysmiques sur l’économie mondiale.Citons par exemple les obligations du gouvernement Britannique,  les obligations du gouvernement ou hypothécaires aux USA ou les obligations Italiennes ou Espagnoles en EuroLand.

Les banques centrales ont de fait pris la décision d’acheter ces obligations en imprimant de l’argent, ce qui veut dire qu’elles imprimeront autant qu’il le sera nécessaire pour empêcher le prix de ces actifs de baisser et que je n’ai plus la moindre idée du montant de monnaie que la banque centrale va produire dans le futur (elle non plus d’ailleurs).Ce qui fait singulièrement baisser la confiance que j’avais dans le cash en tant qu’actif sans risque puisque sa production dévient potentiellement illimitée…Normalement, je devrais me précipiter sur l’or , mais il n’est pas impossible que ces politiques n’amènent à une déflation dépression plutôt qu’ à l’hyperinflation et donc j’hésite…

Mais il y a pire.

Dans le système ancien, la volatilité du prix de l’actif me donnait une indication précieuse sur l’éloignement entre cet actif et le centre.Plus cet actif était volatil, plus loin du centre il était et donc plus « risqué « La volatilité était généralement acceptée comme une bonne indication du risque intrinsèque à chaque actif, ce qui me permettait de bâtir des portefeuilles « efficients », à la volatilité contrôlée.C’est devenu impossible..

En fixant le prix de certains actifs  et donc en en fixant la volatilité, ,les banques centrales foutent de fait complètement en l’air ma « carte des risques » puisque prix et volatilités  sont faussés à certains endroits et pas à d’autres.  Risque et volatilité n’ont plus rien à voir…

Pour toute une série d’actifs, en particulier obligataires, la volatilité ne m’apporte plus aucune information…Je me retrouve comme le capitaine d’un bateau en haute mer qui n’aurait plus d’instruments de navigation en ordre de marche .En réalité, je n’ai plus de prix de marché pour les taux courts et pour les taux longs (sous le contrôle des banques centrales) et donc les variations des taux de change ne veulent plus rien dire également.

Mais le fait que la volatilité  ait disparu ne veut pas dire que le risque ait disparu, bien au contraire.La banque centrale a cassé le thermomètre, mais ca ne veut pas dire que la fièvre est tombée … mais l’absence de thermomètre m’interdit de faire un diagnostic. Résumons nous.

Les banques centrales ‘masquent « un risque qui est loin d’avoir disparu.Quand ce risque réapparaitra (il réapparait toujours) les dégâts vont être énormes.A mon avis , la seule solution rationnelle est  donc de se constituer des portefeuilles là ou nous avons encore un marché libre , c’est à dire dans les marchés des actionsOu pour faire simple, aujourd’hui un portefeuille volatil est sans doute le portefeuille le moins risqué.Acheter un portefeuille peu volatil (obligations d’Etat) est probablement la façon la plus certaine de se ruiner.Ce qui veut dire que l’investisseur doit être 100 % en actions et accepter la volatilité inhérente à ce genre de placements. C’est là  un résultat très paradoxal et qui va l’encontre de toute la science financière développée au cours  des quarante dernières années, mais je crois que c’est la seule réponse rationnelle à ce que font les banques centrales

J’avais appris a jouer au Bridge. On me fait jouer au poker.

Les règles changent. Je change…Je n’aime pas, mais qu’y puis je?

 

Politique  de reprise des Articles  de IDL

Merci de contacter institutdeslibertes@gmail.com

en amont et à chaque fois

Règle applicable sans exception

Tous droits d’auteurs réservés.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

26 Commentaires

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  • CT France

    23 janvier 2014

    Analyse très intéressante, la note finale est assez négative et défaitiste, mais je ne vois pas non plus de solution à la problématique.
    Le monde change et malheureusement nous devons changer avec lui c’est souvent difficile mais c’est un passage obligé…

    Répondre
  • philippe DIDIER

    2 février 2013

    Merci pour cet article qui m’a apporte la pierre a l’edifice qui me manquait!
    Trois commentaires:

    1) en France, une banque en faillite a le DROIT de vendre les portefeuilles actions de ses clients, pour recuperer des liquidites. Charge au client de demander de recuperer le produit de la vente… (yeah sure)
    Les banques francaises ne sont pas de simples gestionnaires d ecritures.
    Ce n’est pas le cas en Suisse et en Allemagne.
    Le droit de propriete est inalienable.
    Donc pas de compte-titres en France.

    2) La maniere de proteger le portefeuiile action est au moyen d options, soit sur action, soit sur indice.
    On se retrouve donc a gerer le temps et le ratio prime/protection.
    Pas simple, mais sur une fraction du capital.
    En prenant des actions a dividende, on utilise le dividende pour payer tout ou partie de la prime.
    Il reste toujours un risque que les options ne soient pas honorees en cas d’implosion du systeme bancaire, mais il n y a pas de solution parfaite.

    3) Je privilegie des societes de pays susceptibles de quitter l euro , allemagne en tete; a fortiori des societes importatrices de ces pays.
    Si l Allemagne sort, c est qu il y aura des turbulences fortes, et une chute des cours.
    Pour le pouvoir d achat d un francais, cette chute sera compensee au moins partiellement par le fait que les actions seront cotees en nouveaux deutschmaks + les societes importatrices auront une profitabilite accrue, grace a leurs appros moins chers.

    Répondre
  • Jean-Pierre

    28 janvier 2013

    Une question pour M Gave: y a-t-il des arguments autres que praxeologiques pour préférer les renflouements bancaires plutôt que les renflouements directs des individus ? Je précise: si une banque centrale choisit un objectif de NGDP à +5%, pourquoi ne pas directement distribuer cet argent aux contribuables ? Y a-t-il des obstacles légaux ou simplement moraux ? Merci.

    Répondre
    • Charles Gave

      27 janvier 2013

      Cher Nicolas
      Il y a bien longtemps que nous n’avons plus aucune action d’Apple dans nos portefeuilles
      L’organisation en plateforme n’est en rien une panacee universelle
      Dell a ete l’une des toutes premieres plateformes et sa performance boursiere depuis des annees est desastreuse
      Il faut s’organiser en plateforme ET avoir les bons produits ET ne as etre trop cher…
      Amicalement
      cg

  • Johnny

    25 janvier 2013

    Merci pour cet article passionnant. Je partage votre avis sur le fait que les perspectives sur l’or sont incertaines et que la crise actuelle peut déboucher aussi bien sur de l’inflation que de la déflation. Toutefois, je suis plus réservé sur les actions: en cas de déflation, il est vraisemblable que le prix baissera et en cas d’inflation, seules celles qui ont le pouvoir d’imposer leur prix s’en sortiront. Les actions font-elles partie selon vous des actifs dont les Etats réduisent la volatilité?

    Répondre
  • Philippe

    24 janvier 2013

    Quid de l’Afrique , il doit y avoir des actions du genre Telephone du Maroc- minerai du Congo que sais je encore ? Pourriez vous Mr Gave, nous dresser un tableau des opportunitès africaines ? Ce geant va se reveiller .
    Environnement monètaire : un peu de carry-trade vendez vos US $ et changez les en AU$ = soit 2,75% net en dormant et le AU$ est propulsè par la demande chinoise pour les matieres premieres de l’Australie.Donc vous retirez un interet positif et en plus un gain de change_un bèmol avoir un I phone sous la main pour surveiller le change.
    Environnement matière premiere : Le Palladium vraiment utile et cher, un peu d’argent sous forme de pièces si l’inflation creve les 20%. <l'or c'est trop cher pour acheter sa baguette tandis que l'once d'argent a 27 € les 31 gr, on peut dejeuner pour une grosse piece.
    Obligations chinoises: Dim Sum Bonds de Caterpillar Coca Cola etc…les groupes actifs en Chine ; les on-shores ( shangai ) cotèes en RMB rapportent plus , mais sont plus risquèes , les off-shores (hong kong ) rapportent moins mais plus sur.
    Terrains agricoles : Amerique du sud , Afrique .

    Répondre
    • daniel

      24 janvier 2013

      Bonsoir,
      Que sont les dim sum bond?

    • Charles Gave

      24 janvier 2013

      Cher Lecteur
      Ce sont des obligations libellees dans la monnaie Chinoise (le Remninbi) souvent par des grandes societes mondiales (IBM Ford, Air Liquide etc..) etqui sont emises a Hong-Kong sous la jurisdiction des autorites Hong Kongaises
      Vous avez la protection du systeme juridique de HK et une obligation en monnaie Chinoise emise par un non Chinois
      Il y a aussi des DimSum bonds emis par des societes Chnoises
      Amicalement
      cg

    • Daniel

      31 janvier 2013

      Merci pour l’information.
      D’après ma banque un particulier ne peut acheter ce genre de titres, réservés aux institutionnels.
      Quelqu’un sait-il comment s’en procurer?

  • jepirad

    23 janvier 2013

    Une ancienne ministre, pour ne pas la nommer Mme NKM, préconise pour se sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes avec la dette publique, de la nationaliser en rétablissant les bons du Trésor, considérant que la période est particulièrement favorable compte tenu de la faiblesse des taux, et en parallèle de laisser glisser l’inflation. Cette façon de voir les choses semble séduisante, mais il est peu probable que nos partenaires allemands, notamment, adhèrent à de telles mesures. Quels sont les points de vue sur le sujet? Pour ma part, je ne crois pas que cela soit réalisable car les marchés d’actifs en seraient complètement déstabilisés, et bien évidemment ceux qui ont les manettes ne manqueraient pas de faire ce qui faut pour faire échouer de telles initiatives – je parle des financiers de toutes espèces évidemment.

    Répondre
  • Daniel

    22 janvier 2013

    M. Gave,
    N’y a t-il pas des monnaies encore « bien gérées », qui pourraient être des refuges précieux?
    Je me souviens qu’il n’y a pas si longtemps vous préconisiez d’acheter de la couronne suédoise ou du dollar de Singapour et même du dollar US (je pense que pour ce dernier on peut désormais passer notre chemin), mais pour les autres devises, ne sont-elles pas un refuge en cash appréciable en attendant des jours meilleurs, ou bien selon vous sont elles tout autant vérolées?
    Cdt

    Répondre
  • alex

    22 janvier 2013

    Ce qui m inquiete egalement c est le fait que personne semble savoir precisement ce qui se passerait si l euro devait venir a disparaitre. La disparission d une monnaie commune serait une première pour des pays avec notre niveau de développement économique. Ce qui m amene a me poser la question dans quoi investir? Les obligations? Pas certains, elles sont denomines en Euro et en cas de dislocation elles risque de ne pas valoir cher (elles seront sans doute reimprime en monnaies nationales). Les actions ca me semble une meilleure idee, car apres tout ces dernières sont des titres de propriétés sur un capital productif (qui sera peut etre meme d avantage productif en cas de retour au monnaies nationales).

    Sinon je me demande dans quelle mesure la situation actuelle ne peut pas contribuer a creer des bulles immobilieres (localement je veux dire). Je parlai avec un amis Bruxellois l autre jour. Il semble qu a Bruxelles les prix de l immobiliers ne cessent de grimper. Cause possibles: demographies (population en hausse), style de vie (divorces), taux d interets bas avant la crise. Mais également perception d un placement a la rentabilité « assuree » en temps de crise (les prix n ont fait qu augmenter durant les 15 dernières annees). Enfin ca c est surtout un réflexion sans plus.

    Répondre
  • YJC

    22 janvier 2013

    Cher Monsieur Gave,
    C’est toujours un plaisir de lire vos articles en cela qu’ils sont étayés et pédagogiques. Merci.
    Ayant donc, après lecture, l’impression d’être moins inculte qu’il y a 5 minutes, je tente une ou deux questions : un personnage de talent et d’expérience comme vous n’a-t-il aucun moyen de deviner (ne serait-ce que partiellement) quelles cartes vos adversaires (FED et BCE) s’apprêtent à abattre à ce jeu du poker menteur qu’ils imposent au monde entier ? Quid des cartes des adversaires de vos adversaires ? (Chine, Brésil, Inde, …).
    Que vous n’ayez pas d’éléments permettant d’anticiper, je ne le pense pas. Dans la mesure où il est clair que tant la FED que le MES ne reculeront pas à s’autoriser autant de bilans négatifs qu’imaginable (pour tenter d’empêcher leurs adversaires – les BRICS – de gagner), il ne vous reste(rait) donc plus qu’à jouer avec cette nouvelle « donne » et vous concentrer uniquement sur le timing… Non ? 😉

    Répondre
  • svl

    21 janvier 2013

    Bonjour,Charles Gave

    Si j’ai bien compris il n’y a sur le marché actuel aucuns actifs sans risque …
    C’est mon point de vu et j’envisage un Krach Financier suivi d’un Krach Immobilier Version 1990 que beaucoup ont oublié (Desolé pour les Optimistes).

    Ensuite de mon point de vu strictement personnelle je pense qu’actuellement les banques centrales et autres banques souhaitent faire monter le marché métaux précieux pour une simple et bonne raison.
    C’est de compenser leurs dettes (qui du reste n’est pas la mienne…) en appréciant les court des métaux, en achetant massivement comme la Chine ou d’autres encore qui souhaitent rapatrier leurs Or stockés dans d’autre pays comme l’Allemagne au USA

    La chine aurait accumulé énormément de matière première de toutes sortes
    importation de riz +400 %…ainsi que du Cuivre stocké sur des parkings…

    De plus le site Express.be annonce ceci en titre le 17 janvier 2013:

    ‘Le monde vient d’adopter un nouvel étalon-or dans la plus grande discrétion’

    Qu’en pensez vous?

    merci d’avance

    svl

    Répondre
    • Charles Gave

      22 janvier 2013

      Cher Monsieur,

      L’histoire du retour à l’étalon or? je dis aourf aourf, je connais la chanson. quant à cette affirmation, ‘Le monde vient d’adopter un nouvel étalon-or dans la plus grande discrétion’, c’est purement absurde. Ils réagissaient, j’imagine à cause du rapatriement de son or vers l’Allemagne qui en soit n’est juste qu’un geste de mécontentement.
      Il ne faut pas croire tous les bouteillons lancés par des gens qui souvent sont obnubilés,en dehors de toute réalité.

      Amicalement,

      CG

    • svl

      22 janvier 2013

      Je vous remercie pour votre réponse mais je vous demande qu’est ce qui les empeche de pouvoir imprimer de la monnaie a hauteur des « dettes d’états » afin d’éradiquer la crise puisque qu’ils ne savent qu’agir ainsi …?

      Cordialement

      svl

    • idlibertes

      24 janvier 2013

      Rien, c’est bien le probléme .
      Enfin, pour Bernanke, rien.

  • ch cartwright

    21 janvier 2013

    Acheter des actions lorsque les grands etats mondiaux sont surendettes a ce point ??
    Quand 70 % du trading est algorythmique…? avec ces redoutables tendances en ligne ?
    A titre personnel,la question que je me pose est la suivante…que se passera il sur les indices en quelques heures en cas de choc obligataire important ?
    L’analyste du « Telegraph » relatait aujourd’hui que les banques japonaises seraient ruinees avec un 10y a 2 % ..A relier avec Kyle Bass qui dit que l objectif d’Abe de 2% d’inflation accelera la crise a venir ……que valent les action face a un tel choc ?
    On peut egalement mediter sur le parcours des actions « Utilities »….actions a rendement….EDF,GSZ,EON,RWE,VIV,VIE……..
    la question est plutot « combien de risque et de pertes suis je pret a encourir ? »…sans parler du stress……

    Répondre
    • Thierry

      21 janvier 2013

      Bonjour

      Votre analyse me semble très juste .
      Toutefois , que faire :
      – bonds : non
      – immobilier : répression fiscale en Europe par taxation sur les plus values et taxation sur les prix d’acquisition dans les pays dynamiques ( singap , hong kong ) ?
      – or ? (  » la vieille relique »)
      – devises asiatiques ?
      – matières premières
      – actions

      Les deux dernières ne résisteront pas à un choc obligataire .

    • Charles Gave

      24 janvier 2013

      Cher Cartwright,
      Depuis des lustres, j’explique à mes lecteurs qu’il y a deux sortes de societes cotées.
      Celles qui dépendent des Etats, services publics, banques, societés ou l’Etat est actionnaire même minoritaire etc…que j’appele les societes du secteur communiste.
      Celles du secteur libre qui n’ont l’Etat ni comme client ni comme regulateur ni comme actionnaire.
      La seule chose que je recommande d’acheter depuis bien, bien longtemps c’est bien entendu les societés du secteur libre, qui surperforment depuis des années.
      Quant au dividende, je n’y attache aucune importance et cela n’a jamais eté un critere de selection de valeur pour moi.
      Amicalement

      C.G

  • Martin T

    21 janvier 2013

    Cher Monsieur Gave,

    Votre billet est très intéressant.

    J’ajouterai que la vélocité de la monnaie et la volatilité vont de pair.

    En reprenant votre exemple du Vietnam, dans les pays émergents, plus le pays attirent les investisseurs, plus la volatilité sera élevée, étant donné que la libéralisation des marchés engendrent de nombreuses introduction en bourse et par conséquent les investisseurs ont des rendements quotidiens plus élevés.

    Sur le sujet du Vietnam et la volatilité, cf l’étude réalisée par Vuong Thanh Long du Département de Développement Economique et Politique du Vietnam:

    http://www.grips.ac.jp/vietnam/VDFTokyo/Doc/36VTLong22Sep07Slides.pdf

    D’un côté vous avez la liberté de certains marchés, entraînant la volatilité (pays émergents), de l’autre la répression financière, avec des marchés de moins en moins « libres », d’où moins de volatilité.

    Comme vous le soulignez justement, et comme dirait Bastiat, en ce qui concerne le risque, il y a ce que l’on voit, et ce que l’on ne voit pas, en l’occurrence ce que l’on ne voit plus…

    Vous soulignez un point fort important, la véracité des prix, sans volatilité, on pourrait arguer, point de vérité des prix.

    Au sujet de l’évolution de la volatilité, je ne saurai que trop recommander les présentations certes techniques mais très intéressantes (en anglais) de Artémis Capital Management LLC dont le slogan est lui en Français « Vive la vérité. Vive la volatilité »:
    http://www.artemiscm.com/category/research/

    Cordialement,

    M.

    Répondre
  • Louis Pirson

    21 janvier 2013

    J’arrive à la même conclusion que vous mais par un autre chemin. Personnellement, je n’ai jamais été guidé par la volatilité pour évaluer le risque d’un actif mais plutôt par l’écart entre sa valeur et le prix payé pour l’acquérir.

    Ne pourrait-on dire que les manipulations des banques centrales font qu’il devient très difficile de déterminer la vraie valeur d’un grand nombre d’actifs et, par là même, l’importance de la marge de sécurité entre le prix payé et cette vraie valeur ?

    Pour ma part, j’ai effectivement l’impression que les actions restent un des rares actifs pour lequel on peut encore déterminer un juste prix … approximatif.

    Répondre
  • Sirius

    21 janvier 2013

    Cher CG,
    votre analyse est extrêmement intéressante et je partage à 200% votre diagnostic !!
    je comprends que pour simplifier l’explication, vous avez intégré la prime de risque dans la notion de volatilité notamment dans l’exemple de l’usine du Vietnam (la prime de risque tenant du compte du risque pays, de monnaie locale, illiquidité et autre risque qu’il ne serait pas politiquement correct de citer…)
    C’est sur votre point central que je souhaiterais rebondir : attention aux volatilités faibles, elles peuvent cacher un risque élevé. Entièrement d’accord. Les obligations d’état le démontrent parfaitement aujourd’hui, c’est aussi vrai pour les actions.
    En effet, la volatilité (communément appelé le beta par les marchés) traduit sur une base historique l’amplitude des fluctuations du prix (par hypothèse autour de la valeur). On peut avoir une société peu risquée, pour autant qu’on puisse raisonnablement en attendre un accroissement de sa valeur dans le temps, mais dont le prix fluctue de manière significative. A l’inverse, on peut tout aussi bien avoir une société dont le beta est peu élevé mais dont le risque de perte de valeur devient fort (concentration des activités en Europe par exemple…).
    La volatilité n’est donc pas une mesure de risque de perte de valeur du sous jacent mais plutôt de la variabilité de son prix.
    Une fois le risque analysé, la volatilité indique qu’il y aura de bonnes portes d’entrée (soldes) qui seront suivies de bonnes portes de sorties…
    En clair, une volatilité bien gérée est créatrice de valeur.
    Il faut avoir au préalable bien fait l’analyse du risque.
    Et pourquoi pas, avoir un peu de chance aussi et pas être pressé.
    Evidemment, les actions en ce moment c’est pas très à la mode. la encore c’est bon signe !!
    Merci
    Bien à vous

    Répondre
    • roger duberger

      21 janvier 2013

      Bonjour.
      Entièrement d’accord avec vous et Charles Gave.
      Je me demandais comment fait-on pour bien analyser le risque ?
      On voit parfois des titres (qui me semblent sur des marchés porteurs) dévisser fortement ex: Vallourec cet été. Difficile d’anticiper.
      Bien cordialement

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