28 janvier, 2024

De la misère actuelle des paysans Français.

A la lumière d’un livre qui m’a marqué dans mon enfance, « le bois du templier pendu » de Henri Béraud.  

Voici une recension de ce livre que j’emprunte à Antoine de Lacoste (voir le très bon site: Les Livres d’Antoine, sur le net).

L’histoire commence en 1309. Dans le village de Sabolas, en Dauphiné, un cavalier apparaît. Les paysans reconnaissent sur son épaule la croix rouge des chevaliers du Temple, ce qui déclenche l’hostilité générale. Ces moines guerriers sont en effet pourchassés à travers tout le Royaume sur ordre de Philippe le Bel. On leur prête les pires pratiques et, poussés par un moine et par le seigneur du lieu, quelques hommes s’emparent du fier chevalier et le pendent.

Cet épisode tragique va hanter le village pendant des siècles, tout au long de son histoire qu’Henri Béraud nous conte brillamment jusqu’à la Révolution française : Invasion anglaise, peste noire, famine, lèpre, massacres huguenots, rien n’est épargné aux malheureux paysans qui tentent aussi d’arracher quelques lopins de terre à l’abbaye toute puissante.  

Mais ils se relèvent toujours et travaillent la terre sans relâche, génération après génération.  Un village est une poignée de blé jetée au sillon. C’est l’éternel enfantement de la terre, sous le regard des astres, dans l’harmonie impénétrable des saisons ».

Travailler la Terre…

Tout est dit.

Pour vivre il faut bien sûr travailler mais surtout travailler la terre et cette phrase est mythique. J’ai connu nombre de paysans dans ma vie et jamais je n’en ai rencontré un qui n’était pas émerveillé de la capacité de la Terre à lui rendre au centuple le travail qu’il y avait mis. S’il avait semé un grain, la terre lui en rendait mille, et à chaque fois cela lui paraissait miraculeux. Et donc, chaque paysan avait un attachement à la fois physique et religieux à SA terre.

Et le livre d’Henri Béraud est sans doute le premier que j’ai lu dans lequel l’auteur s’attache à montrer la vie d’un petit village au travers des siècles. D’habitude, il ne se passe rien si ce n’est le changement des saisons mais, de temps en temps, l’Histoire avec un grand H touche le petit village et tout change, avant que chacun des survivants ne retourne « travailler la terre » pour produire la nourriture dont le pays a besoin.

Et de fait, je n’ai jamais connu un seul paysan qui n’ait été incroyablement fier d’être celui qui permettait aux autres de ne pas mourir de faim.

Et ceux qu’il faisait vivre faisaient partie de son « pays ». mot qui, curieusement, voulait dire à la fois son village et sa nation. La France était une addition de villages. La France, en fait, était une nation de paysans qui savaient très bien que l’endroit où était enseveli leur père s’appelait la Patrie.

Tous ces paysans avaient une existence très rude, mais leur vie était protégée par quatre choses.

  1. La structure familiale, qui leur conservait un rôle dans l’exploitation.
  2. Ils étaient libres du choix de ce qu’ils allaient cultiver ou produire, et donc ne mettaient pas tous leurs œufs dans le même panier.
  3. Leur production se vendait localement et la concurrence du monde lointain était faible.
  4. Souvent, ils possédaient leurs terres qui avaient une grande valeur et donc ils pouvaient les vendre ou les louer pour assurer leurs vieux jours au cas où ils n’auraient pas eu de descendance directe. Pour ceux qui étaient simplement ouvriers agricoles, la vie était hélas infiniment plus dure et ce sont eux qui au XIX -ème furent les premiers à partir pour devenir ouvriers.

Eh bien, ces piliers qui permettaient aux paysans de vivre se sont tous écroulés depuis cinquante ans.

D’abord, la campagne s’est dépeuplée comme jamais dans notre histoire, les bras étant remplacés par des machines.

Ensuite, des organisations étatiques ont pris en main la décision de ce qu’ils doivent produire ou ne pas produire. Et ces productions, ils doivent les vendre à des organisations qui sont des monopsones (un seul acheteur, de multiples vendeurs) et ces monopsones le mettent directement en concurrence avec les producteurs de pays qui ne souffrent pas des mêmes contraintes. L’écroulement des coûts du transport les met de fait en compétition directe avec les producteurs du monde entier pour les produits indifférenciés. Et on les a forcé à ne faire que des produits indifférenciés et du coup, ils ne sont pas compétitifs et doivent recevoir des subventions, et ils en ont honte.

Le paysan Français n’est plus un homme libre.

Et enfin, en France, une administration s’est mise en place, les SAFER, dont le but est d’empêcher le prix des terres de monter, au prétexte d’aider les jeunes agriculteurs à s’installer. Et cette administration qui a pour but unique de spolier les propriétaires a parfaitement réussi dans sa mission en s’alliant avec le Crédit Agricole.

Que le lecteur en juge.

L’hectare agricole vaut en France, en moyenne, 6 000 à 7 000 € contre 10 000 en Pologne, 12 000 en Espagne et en Grèce, 17 000 en Slovénie, 18 000 au Danemark, 21 000 en Allemagne, 23 000 en Irlande, 25 000 au Royaume-Uni, 30 000 en Suisse et…. 63 000 aux Pays-Bas…

Et du coup, à la retraite, ils crèvent de faim.

Et là,  cerise sur le gâteau, c’est bien entendu la politique agricole commune qui multiplie d’un côté les interdictions écologiques du style mettre un bouchon aux vaches qui émettent trop de C02 et de l’autre créer des subventions aux producteurs de bouchons pour que seuls soient autorisés les  bouchons made in Germany qui sont produits par les amis de madame Van der Leyen, quand bien même la pollution pour produire les bouchons est supérieure à celle due au pets des vaches.

Conclusion

Les guerres civiles, la peste, les invasions étrangères, les famines,  les massacres n’avaient pas réussi à détruire l’agriculture française. La soviétisation de l’agriculture qui a commencé il y a soixante ans avec monsieur Pisani suivie ensuite par Chirac et tous les ministres de l’agriculture qui lui ont succédé a, en revanche, parfaitement atteint ses objectifs.

Notre agriculture est en train de mourir.

Que faire ?

Quand quelque chose ne va pas bien en France, la réaction des Français est toujours de dire : il faut que l’Etat s’en occupe.

Et à chaque fois l’Etat s’en occupe.

Et à chaque fois, c’est un désastre.

Depuis 1981, l’Etat s’est occupé avec beaucoup de constance :

Des retraites. Des hôpitaux. De la Sécurité Sociale. De l’immigration. De la Politique Industrielle

De la Sécurité Publique. De la Justice. De l’éducation. Des Transports Publiques. De la Police

De l’armée (qui a deux jours de munitions en stock…)

Et tous ces secteurs sont dans une situation désastreuse.

La France, aujourd’hui, aurait un déficit extérieur en produits agricoles avec des paysans qui crèvent de faim et se suicident.

Et comme d’habitude, l’échec est immense.

La France est déficitaire dans le domaine agricole.  Le monde entier se marre….

Nous devrions demander à l’Inspection de Finances de mettre l’un des leurs à la tête de l’État pour enfin régler tous ces problèmes.

OOPS.

Monsieur Macron est Inspecteur des Finances. Et L’inspection des Finances gère la France depuis soixante ans.

Je ne peux donc pas expliquer pourquoi nous allons de désastre en désastre.

A moins que le fait qu’il soit Inspecteur des Finances ne soit la racine de tous nos problèmes ?

Peut-être nos problèmes ont-ils TOUS la même origine ?

Le peuple Français aurait-il besoin de moins d’Etat et de plus de liberté ?

La solution est simple : Milei, viens en France ! Nous sommes prêts à donner Macron aux Argentins en échange, voire à envoyer aussi Trichet, Juppé, Fabius, Hollande, Sapin, Jospin…et bien d’autres encore s’ils voulaient les prendre et nous donner leur nouveau Président.

Hélas, ce n’est pas possible. Monsieur Milei comprend quelque chose à l’économie et a une valeur de marché trop élevé pour la France d’aujourd’hui.

Quant aux nôtres, personne n’en veut.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

60 Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • germain

    8 février 2024

    J’ajoute à ce lourd passif agricole, le fait qu’aujourd’hui le gouvernement a un projet de loi, à soumettre à l’Assemblée nationale, prévoyant 15000 euros d’amende et 1 an de prison pour » les complotistes désinformateurs qui critiquent les vaccins anti-covid »-fin de citation!
    Ce charabia ressemble à celui des révolutionnaires montagnards de 1793. Il est vrai que Macron est socialiste comme son mignon Atal.
    La Liberté d’expression est en danger d’autant plus. Frexit!!!

    Répondre
  • Didier99

    4 février 2024

    L’UE est nuisible, il faut en sortir.
    Le 9 juin, on a une occasion de lancer le coin pour le faire en votant Asselineau. Il explique ça très bien dans ses vidéos sur YouTube (à l’image de ce qui a conduit au brexit). Il faut lui donner des députés pour qu’il clame tout ceci haut et fort malgré la chape de plomb des merdias.

    Répondre
  • COLEUR

    2 février 2024

    100% juste !
    Il faut remplacer le Sauveur qui est à la tête de l’état par un triumvira nommé pour 9 ans, en remplaçant l’un des trois tout les 3 ans avec pour seul objectif Les Résultats ! Bien entendu, tant que l’on élira pas les chefs d’entreprise au suffrage universel, il faut que ces trois personnes soient nommées. On garde le suffrage universel uniquement au niveau local.
    Etc…

    Répondre
  • Alexandre GESP

    31 janvier 2024

    J’aime beaucoup les analyses de CG, mais je pense qu’il se trompe. Il voit les faits du point de vue d’un économiste, avec le raisonnement d’un économiste.
    Si on regarde les faits avec le point du vue d’un mafieux, dont le but est de spolier et racketter les gens sans qu’ils ne viennent vous chercher avec des piques et des fourches, tout devient clair et logique, et on n’a pas pas affaire à des incompétents, mais on contraire à des mafieux très sournois.
    Le problème étant évidemment qu’on ne combat pas la mafia avec des paroles ou des votes…

    Répondre
    • Charles Heyd

      1 février 2024

      J’aime l’humour au second degré mais ces mafieux, on les combat comment?

  • Carla Nussbaumer

    30 janvier 2024

    Il n ‘y a strictement rien à ajouter à cette analyse : elle est parfaite . La prochaine fois , Monsieur Gave , merci d’avance pour votre pensée sur l ‘ euro numérique programmé .

    Répondre
  • Explorer76

    30 janvier 2024

    La source des malheurs de l’industrie et de l’agriculture vient d’une confusion entretenue autour de la notion de marché : celle qui veut que un marché libre soit un marché sans frontière. Or c’est faux, un marché est toujours défini par un périmètre géographique, ne serait-ce que pour calculer les coûts de distribution. Pour qu’un marché soit libre il faut que les transactions puisse l’être. Les transactions libres sont fondées sur la réciprocité et l’absence de contraintes. Rappel : le libéralisme est fondé sur le refus de la contrainte et la défense des droits naturels, Liberté, Sûreté, Propriété. Donc un marché libre combat les positions dominantes (lois anti trusts). Force est de constatrt que les marchés mondiaux que l’on nous « vend » comme « libres » sont en fait des gigantesques rackets organisés au profit d’une oligarchie qui vise à spolier la ^ropriété des agriculteurs.

    Répondre
  • Explorer76

    30 janvier 2024

    Tout le monde veut vivre aux dépens de l’Etat. Ce que tout le monde oublie, c’est que l’Etat vit aux dépens de tout le monde. F. Bastiat. Il y a 5,6 millions de fonctionnaires en France + 1,4 millions d’agent sous contrat = 7 millions soit 7 millions d’emlois productifs détruits + 7 autres millions d’emplois utilisés pour les entretenir soit un déficit de 14 millions d’emploi sur les 31,6 millions d’emplois français. J’aimerais voir un jour une comparaison des PIB du secteur privé uniquement des pays de l’OCDE. La position de la France n’est certainement pas dans les 10 premiers comme on veut nous le faire croire en intégrant la masse salariale du public ou PIB, cequi est une aberration économique : on additionne un produit à une dépense.

    Répondre
  • Alain

    30 janvier 2024

    En fait Bruxelles interdit à terme toute forme de production (agricole ou industrielle) par l’imposition de normes impossibles à tenir et ne reposant souvent sur aucune réalité scientifique.
    Comme tout « est » co2, les cibles sont infinies,= production industrielle , agricole, pêche ,habitat, déplacement en voiture et avion, Si nous ne produisons et exportons plus rien, dans un premier temps nous allons tout importer, avec comme conséquence que l’euro explosera en plein vol style livre turque.
    C’est du jamais vu dans l’histoire de l’humanité, une caste qui d’une façon délibérée impose la pauvreté, soumission et peut être la famine à sa propre population

    Répondre
  • MAX MANOUVRIERV

    30 janvier 2024

    Je ne retrouve pas mon commentaire, je disais donc, il me semble que les français ont un fond culturel monarchiste. Pour le français moyen, toutes réponses à un problème trouvent sa solution grâce à l’ETAT. Les résultats sont là, éblouissants. Quant à l’ultra libéralisme, c’est une vaste rigolade, en 60 ans, nous sommes passé de « tout ce qui n’est pas interdit est autorisé » à « tout ce qui n’est pas autorisé est interdit » et l »UE n’a fait qu »accéler cette course à l’abîme..

    Répondre
  • Lessstate

    30 janvier 2024

    ¡viva la Libertad, carajo!

    Répondre
  • Max Manouvrier

    29 janvier 2024

    Les français sont monarchiste(génétique ?). La plupart de nos rois craignaient Dieu, nos dirigeants progressistes adorent le veau d’or, le fric et n’ont aucunes convictions. Le peuple est contaminé à 80%. Tout est bloqué comme en 1788, espérons que la sortie se fera dans le calme. Je ne vois pas pourquoi…

    Répondre
  • Denis Monod-Broca

    29 janvier 2024

    Ah non ! pas ce Milei ! Non ! M. Gave, la colère vous aveugle…
    Le libre entreprise, c’est très bien, mais il lui faut un cadre, un cadre étatique national. C’est d’ailleurs bien ce que vous dites régulièrement, me semble-t-il.
    Echapper au carcan européiste et à son idéologie libre-échangiste, oui, bien sûr, mais pas pour tomber dans l’intégrisme libéral/libertaire et dans la violence de la loi du plus fort à la Milei ou à la Trump.
    Sachons mesure et raison garder.
    Soyons souverains.

    Répondre
    • Charles Heyd

      29 janvier 2024

      Vous avez bien retenu la leçon! CG se fera un plaisir de vous refaire un point sur le libéralisme mais il y en a qui ne comprendront jamais!

  • David Lejeune

    29 janvier 2024

    Moi (Francais) je serais prêt à essayer presque n’importe quoi, et pourquoi pas Milei, tellement c’est un désastre en France.

    Répondre
  • JOLY Bernard

    29 janvier 2024

    Excellente réflexions et constatations. Mais que faire, sinon la révolution !

    Répondre
    • Thm

      6 février 2024

      La révolution ? Oui… peut-être mais quoi d’autre après ? La révolution n’est pas une fin en soi

  • Soret

    29 janvier 2024

    Je suis d’accord à
    à 90%et voir article le figaro Fitoussi ce jour sur l ‘Europe.

    Répondre
  • Robert

    29 janvier 2024

    L’ UE ultra-libérale et mondialiste applique à l’agriculture la même méthode que celle appliquée à l’ industrie : on produit là où on peut faire du profit, et on délocalise là où la production n’est pas rentable.
    L’ agriculture est considérée comme une activité économique et rien de plus.
    La notion de souveraineté, alimentaire ou même politique, ne fait pas partie du vocabulaire des technocrates mondialistes.
    Que Macron ait parlé de « start-up nation » au sujet de la France est révélateur de son état d’esprit : le pays est conduit exclusivement en fonction de considérations économiques et financières mondialisées… comme une entreprise.
    Terrifiant !

    Répondre
    • idlibertes

      29 janvier 2024

      L’UE n’est pas libérale.

      REPETEZ l’UE N’est pAS LIBERALE

    • Lioser

      29 janvier 2024

      C’est du communisme vu le poids des normes!!!

    • Isle

      29 janvier 2024

      Comme je le disais tout à l’heure en commentaire de la dernière vidéo de l’IDL, l’idéologie de nos élites n’est certes pas le libéralisme mais le confiturisme : mutualisation crapuleuse du pot de confiture.

    • Jean PONSSON

      30 janvier 2024

      …non, pas comme une entreprise. Les entreprises internationales (pour la plupart) savent gagner de l’argent, sont excédentaires (*). Et c’est bien là le problème : la France est conduite, décennie après décennie, par exclusivement des POLITICARDS (**) qui ne connaissent rien en économie, relations internationales, social, en un mot : sociétal ; pas plus qu’en stratégie (structurelle et visionnaire à court, moyen et long terme) et qu’en gestion pour une bonne conduite de notre société française, qui ne devraient laisser qu’une maigre part à… l’administration de base.

      Et sans plaisanterie (malheureusement) il y a actuellement à l’assemblée nationale, des députè.es qui savent à peine, …à peine… lire et écrire (suivez mon regard).

      (*) La France est déficitaire de 3000 Mds. Et attention… au bilan ! Mais si on tient compte du hors bilan (ce qui devrait être le cas par la nature des postes qui le composent, et bien il faut rajouter 3000 autres Mds. ! )

      (**) Définition de Larousse : Politicien sans envergure qui se complaît en intrigues. Qui est digne d’un politicien sans scrupule : Manœuvres politicardes.

  • Philippe Nouhaud

    29 janvier 2024

    Bonjour Mr Gave,

    Merci pour votre témoignage sur le monde paysan. Tristement  »coulé » au fur et à mesure des dernières décennies de politiques désastreuses. Et il faut que cette paysannerie reprenne ses droits, avec l’aide du peuple de France !
    Les consciences françaises s’éveillent lentement mais sûrement.
    Le changement est en route… Avec l’aide de Dieu.
    Belle journée à vous et à votre famille.

    Répondre
    • JACQUES EDMOND

      29 janvier 2024

      Avec de larges moyens financiers privés que peut-on faire pour donner la liberté financière à nos Paysans et rendre la souveraineté alimentaire à la France et nourrir sainement le Peuple français ?

  • Marcel Jayr

    29 janvier 2024

    Tout à fait vrai
    Vous avez raison de souligner que « c’est un grand honneur de posséder un champ » comme l’a versifié Charles de Pomairols
    grand merci pour ce rappel de l’essentiel

    Répondre
  • Nanker

    29 janvier 2024

    Heu… donc on laisse le loup ultra-libéral entrer dans la bergerie française?
    Pardon Charles d’habitude je vous apprécie mais là… et croire que Milei va sauver l’Argentine relève de la pensée magique, non?

    Répondre
    • idlibertes

      29 janvier 2024

      MAIS QUEL LOUP ULTRA LIBERAL ENFIN

      C’EST PAS FINI D’ECRIRE DES ANERIES NON?

    • Lioser

      29 janvier 2024

      Le libéralisme c’est la liberté d’entreprendre!
      Que demandent les paysans ?
      – Qu’on leur fiche la paix avec des administrations HORS SOL
      – Vivre de leur métier,

      Vous trouvez que c’est le cas???
      Lionel, paysan

  • Patrice Pimoulle

    29 janvier 2024

    La question est de savoir si le revenu agricole est un revenu comme les autres ou s’il obeit a des conditions particulieres. Pour les liberaux betes et mechants, c’est un revenu comme les autre qui doit obeir au marche; pour d’autres, l’agriculture a une fonction particuliere, qui est de nourrie le pays, elle permet d’emtretenir les sols, elle est soumise a l’alea climatique. et ses produits ne sont pas des choses indifferenciees; une vigne exposeeau sud-est ne produit pas la meme chose qu’une vigne exposee au nord; ce n’est pas le meme produit, qui n’est pas disponible au meme moment L’agriculture est une speciale qui doit etre geree specifiquement

    Répondre
  • LANGELLA

    29 janvier 2024

    EXCELLENT Monsieur Gave !

    Répondre
  • Jacques Peter

    29 janvier 2024

    Il faut choisir entre le socialisme et la pauvreté d’une part, la capitalisme et la prospérité d’autre part. Les Argentins y ont mis le temps, mais ils ont fini par choisir la prospérité. Les Français en sont encore à la pauvreté.

    Répondre
    • Lioser

      29 janvier 2024

      Les argentins ont mis un gars propulsé par les medias.
      Punto final.

  • Lioser

    29 janvier 2024

    Bonjour Mr Gave et les lecteurs;

    Le paysan de 46ans que je suis se reconnait en effet dans ces propos qui prouvent aussi que vous avez sû garder le liens avec ceux qui nourrissent le peuple.

    Vu votre parcours, cela est fortement honorable, donc merci.

    Concernant l’évolution du monde agricole je partage mon analyse d’homme qui connaît la terre nourricière (pas des écolos ou quoi que ce soit de savants hors sol).

    Il se trouve qu’à l’âge de 17ans je participais déjà à des concours de labour.
    Il se trouve que vers 20ans l’ADSL est arrivée dans les villages, donc, via le net, accès plus facile aux questions que l’on se pose.
    Il se trouve que vers 25ans , alors persuadé que mon modèle agricole basé sur le soja de Milei ( j’y reviendrai) et le Maïs de Pioneer, avec 250 000 litres de lait par an et des marges minables à fond dans ce modèle improductif pour les comptes bancaires du paysan, j’ai croisé une vidéo d’un gars qui disait que le labour détruisait la terre.
    Il se trouve qu’à 33ans, en 2011, après avoir lu tous ses bouquins, j’invite ce type à venir sur mes terres pour faire des analyses et voir dans quel état est ma terre.

    Constat Claude Bourguignon avait raison mon modèle détruisait la terre!

    J’avais déjà basculé la ferme en agri biologique durant 2010, ayant auparavant stoppé des pratiques dégradantes pour la santé des sols.

    Je suis depuis 2010 en non labour sur des pratiques de conservations des sols.

    En 2017, j’ai accepté de recevoir une équipe de tournage (On a 20ans pour changer le monde) avec Claude et Lydia Bourguignon qui revenaient sur mes terres…

    Tout ceci pour dire que nous sommes face à une crise culturelle où de l’ignorance est savamment organisée. (agnotologie); lisez les vieux livres sur les maraichers de Paris et vous comprendrez que le modèle était très productif (jusqu’à 9 cultures par an)!

    Aujourd’hui on considère que faire venir de la bouffe de milliers de kms est la solution?!! C’est débile et ce n’est pas durable!
    (Lorsque dans une environnement délimité qui est la Terre, on utilise 36 calories fossiles pour produire une calorie de tomate ce n’est pas durable)

    Aujourd’hui je produis 60 000 litres de lait qui n’est pas carencé parce que mes sols fonctionnent et que mes vaches sont bien nourries avec ce que je produis sur place! Et des particuliers viennent sur place tellement le lait a du GOUT!

    Vous voulez que l’on parle des carences alimentaires pour se prémunir des virus (COVID, etc….) ??? (en effet il vaut mieux acheter des compléments alimentaires tant la valeur nutritionnelle est médiocre!)
    C’est la base de la marge du paysan! Arrêter d’acheter de la bouffe à bestiaux ou des engrais destructeurs des sols!

    N’ayant jamais adhéré à quelconque idéologie syndicale ou politique je soutiens cette crise de Consciences actuelle!

    Evidemment que les gars sont furieux de voir du poulet 7fois moins cher arriver d’Ukraine!!!

    Il est long le réveil!

    Vous le comprenez le marché captif?! Si vos sols sont détruits vous êtes condamnés à demander des aides et implorer des réserves d’eau!

    L’agriculture décapitalise ses sols avec ses fleuves remplis de boue détruisant tout sur leur passage fruit d’une ignorance voulue par des jacobins avides de captivité afin de flinguer des girondins jadis libres!!!

    Hé oui il va falloir s’occuper du paysan certes mais avant tout de sa Terre!
    Nul doute que le peu de terre à l’air libre qu’il reste à Paris ou Bruxelles va aider ces ignorants qui nous gouvernent (-aient?) à comprendre l’ampleur du désastre!!!

    J’ai voyagé au pays de Milei 3 fois de 2013 à 2019, j’y reviendrai, le désastre est sans nom et je me demande si un gars hors sol comme Milei va résoudre le problème;
    (Pour ceux qui connaissent Buenos Aires et la gare de Retiro sachez aue tous les paysans chassés par les coopératives agricoles se retrouvent dans un bidon ville géant autour de la gare). Lire par exemple; RADIOGRAFÍA DEL NUEVO CAMPO ARGENTINO. C’est factuel.

    C’est un désastre vieux de jacobins hors sols installés pour détruire les derniers éveillés!

    La mise à l’envers de TOUS nos panneaux en Aveyron stipule que l’on marche bel est bien sur la tête;

    Réveillez vous, je n’ai rien à y gagner a vous dire cela.

    La terre vivante rend libre!

    Bien à vous, Lionel, paysan

    Répondre
    • Denis Monod-Broca

      29 janvier 2024

      Bravo à vous !
      J’ai fait la connaissance, via une vidéo, récemment, des Bourguignon.
      Ils ont raison, vous avez raison, il faut absolument maintenir la vie dans les sols. C’est la condition de tout le reste.
      Pouvoir d’achat, pouvoir d’achat, ils n’ont que ce mot-là à la bouche, ne pensant qu’aux consommateurs et oubliant que si les consommateurs ne sont pas aussi des producteurs, la machine s’arrête.
      Les échanges commerciaux internationaux, c’est très bien, mais ce n’est pas le tout de la vie. Nous devrions produire chez nous tout ce que nous sommes capables de produire chez nous, et ne laisser au commerce international que ce que nous ne pouvons pas produire chez nous. Et encore…
      Cette mise en concurrence de tous contre tous par delà les frontières, sans règles ou, ce qui revient au même, sans moyens véritables de faire appliquer les règles, est pure folie. C’est une guerre permanente insensée, et qui épuise les sols.

    • Denis Monod-Broca

      29 janvier 2024

      Bravo à vous !
      Et bravo à Claude et Lydia Bourguignon, défenseurs de la vie des sols !
      Tout commence là.
      Si les sols meurent nous mourrons avec eux.
      Et à bas l’intégrisme libre-échangiste !

    • Adrien

      29 janvier 2024

      Merci pour ce témoignage. Vous gagneriez à être invité pour exposer plus longuement votre analyse, car beaucoup comme moi ne maîtrisent qu’imparfaitement ces notions.
      J’avais pourtant l’impression que le motoculteur améliorait le jardin du grand-pere !

    • PAXALL

      29 janvier 2024

      Bonsoir Lionel,
      merci de votre commentaire. Bravo d’avoir levé la tête et anticipé comme vous l’avez fait avec Claude et Lydia Bourguignon pour faire évoluer votre mode de culture.
      J’ai découvert leur travail il y a plus de 15 ans. A l’époque je répondais à un appel d’offre des JA (Maximin Charpentier) et le pôle de Compétitivité à vocation Mondiale IAR (des Industries Agro-Ressources) dont l’intitulé était « Comment construire des revenus complémentaires pour les agriculteurs ? » à la clé un fonds de 50m€ pour amorcer cette réponse. Des discussions avec de très nombreux acteurs paysans, pour comprendre comment la chimie et la mécanisation assomment de charges les exploitants, tout en les contraignant à poursuivre une agriculture industrielle sans lendemain. Les rendements n’étant même plus garantis par la quantité d’engrais sans cesse croissante utilisée, ni la profondeur des sillons creusés toujours plus profonds ; une impasse. Tout le monde appelant de ses voeux déjà la transition de cette agriculture industrielle vers une agriculture raisonnée (retour des assolements triennaux, …) plus respectueuse des sols, mais personne, à commencer par les assureurs ne voulant assurer les pertes d’exploitation induites par la phase de transition. Un tour d’Europe me fait revenir avec une proposition de construction de la filière française de méthanisation agricole à base de végétaux d’inter-culture (de nombreux végétaux étudiés, sorghos biomasse … ), l’inter-culture dans le cadre des assolements étant respectueuse du fait que la terre nourrit 1. les hommes 2. les animaux. La production d’agro-ressources dont l’énergie ne venant qu’en queue de peloton dans le cadre d’in assolement entre 2 cultures primaires pour ne pas dénaturer la destination des sols contrairement à l’exemple allemand (maïsiculture). Après avoir cartographié la SAU française, travaillé sur 8000 points de repiquage réseau GRDF de 1MWh (en fonction des consommations hiver, été) calé un prix de rachat du Biogaz avec la CRE (à peine de subventions contrairement à l’éolien, et sans rapport avec les aménités positives de l’agriculture – des champs, prairies entretenus, une sécurité alimentaire assurée, une traçabilité assurée, … ), L’appel d’offre est remporté mais le fonds qui devait servir d’amorçage à la filière ne verra jamais le jour. Ma proposition était d’aligner l’épargne longue française (notamment l’assurance vie) pour financer ces installations essentielles, un gigantesque plan d’aménagement du territoire et surtout une machine à redistribuer de la richesse en profondeur. La condition était que les paysans gardent au moins 51% du capital des 8.000 méthaniseurs, pour recevoir les revenus complémentaires leur permettant de se lancer dans cette transition. Ce faisant ce smart-grid n’était pas cartellisable, ne permettait pas à un gros de l’énergie de mettre la main dessus. Cela était rédhibitoire, comme du côté des grands du retraitement des déchets qui utilisent nos SAU pour ré-épandre les boues de stations d’épuration (polluant nos sols au passage – antibiotiques, métaux lourds, oestrogènes, et j’en passe, …) ne voyaient pas d’un bon oeil le retour des digestats dans les champs, quand aux chimistes et motoristes de tous poils, ce plan les gênait. Sofiprotéol Unigrains la CDC et le CA se sont retirés sur la pointe des pieds, ce modèle n’étant in fine pas celui qu’ils soutenaient, comme la FNSEA, car il faut appeler un chat un chat.
      La méthanisation s’est depuis développée avec des boulets au pieds, des objectifs d’effluents d’élevage élevés pour l’entraver, etc. mais se développe quand même !
      M. Gave a bien décrit la situation. Nous ne pourrons résoudre cette question qu’en nous opposant à Bruxelles, en sortant de ce carcan, ou en reprenant la main dans cette enceinte, Pour l’instant, c’est le pot de terre et le pot de fer.
      Quand au temps présent, tout sera fait pour discréditer les paysans et les séparer du pays. Leur seul moyen est de nous diviser. A nous de nous regrouper intelligemment et de reprendre la main !
      Bien cordialement,
      PAXALL

    • alain

      30 janvier 2024

      Lioser auriez-vous un email j’iamerais vous interroger?

    • Lioser

      30 janvier 2024

      @alain

      Oui mon mail lion.serieys(at)wanadoo.fr

  • LE BARS

    29 janvier 2024

    Si on confiait l’agriculture chinoise à nos gouvernements, ce pays devrait importer du riz et du thé d’ici 2 ans

    Répondre
  • Louis Jean SYLVOS

    29 janvier 2024

    Quitter cette funeste Europe, copier l’agriculture Suisse indépendante et souveraine !

    Répondre
  • ange et demon

    29 janvier 2024

    excellent!
    juste une petite image qui dit beaucoup;-)
    cid:3A0EED24-FFF1-4C2A-84EC-14EE466BCE48

    Répondre
    • ange et demon

      29 janvier 2024

      mince ça ne marche pas , comment effacer, help

  • HANLET

    29 janvier 2024

    Se nourrir coûte de plus en plus cher, et les paysans sont de plus en plus pauvres. Il doit y avoir qui se sucrent quelque part…

    Répondre
    • Marc2728

      29 janvier 2024

      le problème c’est quand on laisse se concentrer un maillon de la chaine de valeur en monopsone. Il fait la pluie et le beau temps et capte toute la valeur du marché. C’est mécanique. C’est pour ça qu’on a créé des lois anti-trust. Maintenant, si on ne les applique pas, il ne faut pas s’étonner du résultat.

  • Lejeune

    29 janvier 2024

    Excellent article comme d’habitude. La seule chose à faire est de monter une entreprise de destruction économique et la on peut exporter nos guignols Macron, Bruno Le Maire et consorts et garantir qu’en 2 ans ils coulent un pays

    Répondre
  • Dame Ginette

    29 janvier 2024

    Triste constat…

    Répondre
  • 26astr00

    29 janvier 2024

    Serait-ce possible de faire un point sur ce qu’il se passe dans le marché des actions chinoises?

    Répondre
  • breizh

    29 janvier 2024

    merci pour ce bel article.
    Toutefois, ce n’est pas depuis 1981 que l’Etat s’occupe de tout, mais plutôt depuis 1940 (avec les synarques) puis depuis 1945 avec les énarques, lesquels arrivent au pouvoir politique en 1974.

    Répondre
    • Patrice Pimoulle

      29 janvier 2024

      Qui a cree l’ENA? Pourquoi? That is the question; l’historien Jean Tulard rsppelle qu’avant l’ENA on entrait dans la fonction publique en tant « qu »auditeur au Conseil d »Etat »; mais c’etait trop « elitiste ».

    • Charles Heyd

      1 février 2024

      Je réponds à Patrice Pimoulle;
      le problème n’est pas qui a créé l’ENA mais pourquoi n’y a-t-il que des énarques au pouvoir; c’est tout simple, à la sortie de l’ENA on choisit le corps auquel on va appartenir, le plus prestigieux étant l’inspection des finances, et on obtient derechef le statut de (haut) fonctionnaire à vie, sauf si on démissionne; il parait que Macron l’a fait mais voyez les Fabius, Juppé, Hollande, Moscovici et j’en passe, et des meilleurs! Et après on navigue du public au privé et ou à la politique et vice-versailles (comme le dit si bien la pub) sans jamais passer par la cas ANPE notamment en cas de veste aux élections. Vous devriez lire plus et mieux CG; il décrit cela depuis de longues années.

  • Pascal

    28 janvier 2024

    « Les problèmes de la France ont tous la même origine »: le peuple français qui vota, vote et votera toujours pour plus d’état.

    Répondre
    • Michel Higuet

      29 janvier 2024

      Il vote pour le choix des milliardaires français qui possèdent 85% de la presse écrite et télévisuelle. Macron n’est qu’un garçon de course…

    • Patrice Pimoulle

      29 janvier 2024

      C’est-a–dire, en realite, pour la « Ftance sovietique »; le probleme est que certain de faire elire la France sovietique pour remettre la main sur la Francafrique et les retrocommissions.

    • MAX MANOUVRIER

      30 janvier 2024

      Ils appelle bêtement un « Totalitarisme sans goulag »…

  • alain

    28 janvier 2024

    Le constat est bon mais le remède n’est pas si simple. Dans le monde actuel, on ne peut pas ouvrir totalement les frontières : les agriculteurs français font des produits de qualité avec des surfaces bien moins grande qu’au Brésil ou en Amérique Latine. L’UE leur impose de multiples normes et obligations. L’UE est une grande partie du problème : elle impose des normes de plus en plus strictes tout en ouvrant les marchés agricoles au Mercosur, au Chili qui n’ont pas les mêmes obligations sanitaires ou écologiques. C’est de la concurrence déloyale et une politique intenable pour nos agriculteurs. Aujourd’hui il faudrait d’abord que la France reprenne en main ses politiques et donc soit sortir de la PAC soit sortir de l’UE. Enfin comme avant il faudrait protéger nos agriculteurs par des normes à l’entrée sans ouvrir nos marchés à des pays faisant du dumping de prix automatiquement comme le fait l’UE. Une certaine protection est nécessaire face à des pays où les exploitations ont gigantesques et les normes quasi inexistantes ou contournées..

    Répondre
    • Nox

      12 février 2024

      C’est l’exemple suisse ! Quand l’agriculture suisse produit une denrée donnée, des droits de douane très élevé s’appliquent à l’import. Quand la saison de production est finie, les droits de douane sont levés.
      Et, merveille de la subsidiarité, ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui signalent leurs prévisions de production et qui déclenchent l’activation des droits de douane…

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!