24 janvier, 2017

Il est mon Président..

Il s’agit bien sûr de Donald Trump. Comme ceux qui me suivent sur notre site le savent bien, il n’était pas mon choix..Mais Hillary Clinton n’a jamais été une option pour moi. Il a été élu conforment à la Constitution des Etats Unis, au terme d’un système selon lequel chaque Etat a un nombre de grands électeurs égal à sa représentation au Congrès, Représentants et Sénateurs. Certes la gauche et les médias – redondance – ne cessent de proclamer qu’il est mal élu car Hillary Clinton a recueilli près de 3 million de suffrages populaires de plus..Ce qu’ils ne précisent pas est la concentration de ces votes sur la Californie, New York, et quelques Etats de la Cote Est..

Le pays a voté Trump, et l’Amérique, comme l’ont voulu les Pères Fondateurs est une république, non une démocratie, qui refuse la dictature de la majorité, et protège les droits des Etats..S’il en était autrement, il suffirait d’avoir la majorité dans les Etats de large peuplement, et le Fédéralisme  disparaitrait au profit d’un jacobinisme centralisateur à la française. A cette objection fallacieuse, les dénigreurs de son élection « fair and square », ajoutent les interférences du Kremlin qui aurait influencé le vote des électeurs..La réalité est que Wikileaks a laissé fuir un certain nombre d’emails supposés « hackés » par les services de renseignement russes, FSB, et GRU,  qui émanaient de la campagne Clinton et du siège du parti démocrate. Le contenu de ces emails n’a jamais été contesté, leur diffusion a conforté ce que beaucoup savaient, les tensions à l’intérieur du clan Clinton, les mélanges de genre, en bref, un salutaire exercice de transparence. Mais jamais il n’a été prouvé ni même allégé, que la votation et son résultat avaient été altérés de quelque manière que ce soit.

Exit l’argument sur le Président illégitime. La réalité étant que la gauche et les media ( hoops , encore une tautologie), savent mieux que le peuple ce qui est bon pour lui..Et de ce point de vue, Trump ne peut pas avoir été élu, les sondages le donnaient largement perdant, l’establishment le récusait, le monde entier se gaussait des quelques esprits égarés qui lui donnaient 30 à 40% de chance de l’emporter..

Au crédit d’Obama et de Clinton d’avoir accepté le résultat du scrutin dès le 8 novembre…

Dès mercredi 18, j’étais à Washington comme membre de la délégation de New York du parti républicain..Une inauguration est un événement tous les 4 ans, qui combine liesse populaire, réceptions pour les donateurs principaux- il faut savoir que le cout des festivités de toute nature sur 3 jours est estimé à $100 million dont moins de la moitie sur fonds publics, essentiellement la sécurité – , et passation solennelle des pouvoirs entre un sortant et un entrant sur les marchés du Capitole, devant les 3 branches du système constitutionnel, Législatif,  Judiciaire et Exécutif. Chaque Etat organise ses propres événements, réunions, diners, bals.

En commun, le concert sur le Mall, près du Lincoln Monument, jeudi soir,  et la passation de pouvoir vendredi a midi, suivi de la déclaration du nouveau Président, de la parade et le soir des 3 bals officiels, Liberty, Freedom et Forces armées, au total près de 40000 participants, le Président et son entourage consacrant un quart d’heure à chacun de ces événements..

Je reviens sur la déclaration largement critiquée dans la forme et le fond, mais conforme à ce que l’on aurait du attendre d’un Président qui  veut, à tort ou à raison, « make America great again »..

Achetez Américain, recrutez Américain, mais aussi promesse de rendre le pouvoir au peuple..Populisme, démagogie, protectionnisme, sans doute. La réalité est un programme massif et révolutionnaire de déréglementation, de baisse d’impôts sur les entreprises et les classes moyennes, et une politique de grands travaux pas nécessairement finances sur fonds publics.

La déréglementation est une nécessité dans tous les domaines, énergie, services financiers, logement, sante publique. Son impact sur l’économie, en terme de croissance et de création d’emplois, devrait être majeur. Nombre de membres du cabinet – milliardaires et banquiers, non répétitifs cette fois –  sont novices en politique, mais venant aux affaires au terme de carrières dans le prive, ou même au Congres, avec de fortes zones de compétence dans leur domaine de responsabilité. Ce Cabinet est remarquable par sa diversité et sa composition même s’il ne satisfait pas les bons esprits sur l’équilibre des minorités tel que préconisé par la gauche américaine.

Deux préoccupations pour moi, une politique trop agressive de barrières tarifaires et douanières, et un échec potentiel dans la substitution d’un système de marche à la loi Affordable Care Act , reforme clé mais partisane de l’administration Obama.

Je veux espérer que la renégociation de l’ALENA, zone de libre échange avec le Canada et le Mexique, sera un succès, bon nombre de ses dispositions demandent révision, et l’intérêt commun de 3 pays limitrophes et interdépendants devrait faire prévaloir des solutions de bon sens.

Le TPA avec l’Asie n’a pu être bouclé par l’administration Obama, les syndicats et groupes activistes US ayant demande de nombreuses dispositions environnementales ou de protection des travailleurs qui ont servi de freins, et ont empêché un vote positif du Congres, les démocrates étant en majorité hostiles sous la pression de l’AFL -CIO , voir aussi les déclarations hostiles de Bernie Sanders, et la volte face d’Hillary Clinton. Quant au TTIP avec l’Europe, il n’a jamais eu une chance d’être négocié, a fortiori ratifie,  les intérêts de part et d’autre étant trop éloignes, et certains pays dont la France sapant le mandat originellement donne a la Commission.

On passe du GATT, Doha Round, a des accords dits régionaux, qui n’ont pu aboutir durant les 8 années de l’administration Obama, largement du fait de sa majorité politique et des groupes de pression qui les contrôlent et financent. Trump veut promouvoir des accords bilatéraux, avec nos voisins , et aussi avec le Royaume Uni, demandeur du fait du Brexit..

Quant à Obamacare, le risque serait une abrogation sans solution de remplacement, notamment pour les 20 million de nouveaux bénéficiaires qui ne sont pas couverts dans le cadre de leur emploi, et pour les malades chroniques rejetés par les compagnies d’assurance du fait de conditions dites préexistantes.

Pas de solution immédiate ou plutôt désaccord entre l’administration et les divers plans élaborés au Congrés du cote républicain. Dossier dangereux car susceptible de faire perdre les élections dites de mid term en novembre 2018.

En bref cette administration a un agenda ambitieux, une majorité au Congrès, et la capacité de nommer des juges à la Cour Suprême qui interpréteront la Constitution au lieu de la réécrire en fonction de leurs orientations philosophiques et idéologiques. Mais elle doit délivrer sur quelques uns de ses engagements majeurs des cette année. Il n’y aura pas de trêve, comme on l’a vu des samedi 21, avec la « marche des femmes », entreprise politique de tentative de déstabilisation d’un Président en fonction depuis moins de 24h..Avec des outrances verbales par les célébrités telles Madona qui parlait ouvertement de dynamiter la Maison Blanche..

Nous entrons dans une période de grande instabilité, Trump a fait venir ou revenir à la politique des classes sociales et catégories socio professionnelles qui s’en était désintéressées. Son agenda n’est pas celui du parti républicain mais il est encore moins celui que nous subirions en cas d’échec et de victoire d’un parti démocrate gauchiste et confiscatoire..

Apprenez à vivre avec une Amérique différente de celle des générations Clinton et Obama, plus isolationniste, et plus introvertie. Mais comptons sur le pragmatisme d’un Président qui fut beaucoup plus longtemps démocrate ou indépendant que républicain ,et qui s’entoure de compétences et non d’apparatchiks.

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Claude Gruffat

Jean Claude Gruffat est depuis Avril 2020 Managing Director chez Weild and Co, banque d’affaires indépendante présente dans plus de 20 États aux États Unis. Après une carrière dans la banque internationale chez Indosuez, puis Citigroup. Jean Claude Gruffat est le Chairman de Competitive Enterprise Institute, et un board member de Atlas Network, toutes deux think thanks libertariennes domiciliées à Washington DC. Il est également gouverneur de L’American Hospital de Paris. Titulaire d’un doctorat en droit public, et d’une maîtrise de science politique de l’Universite de Lyon, ainsi que ancien participant au Stanford Executive Program, GSB, Stanford University, CA.

23 Commentaires

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  • V. Vodarevski

    29 janvier 2017

    Il me semble qu’il manque un mot quand l’auteur écrit que les USA sont une République, Et pas une démocratie. D’après la suite, il souligne que les USA sont une République fédérale, et non une démocratie directe.

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  • Citoyen

    28 janvier 2017

    Article intéressant.
    Trump a effectivement été élu par une Amérique qui voulait tourner la page d’Obama, et surtout ne pas la prolonger (en pire), avec la Clinton.
    Élection pas facile, mais réussie. Dès lors, il avance en terrain hostile, puisqu’il devra bousculer bien des sinécures acquises par ceux qui squattent le système depuis un bon moment. Et sans aucun doute, que dans la volonté d’impulser un changement forcé, face à des résistances inévitables, il fera des conneries comme tout le monde.
    Pour amorcer son virage, il va, inévitablement, bousculer pas mal de monde. Les manifs, le jour de son investiture, confirmaient qu’il y en a qui ont encore du mal à avaler la pilule de l’élection. Pire encore, et plus comique, il y avait des manifestations un peu partout, y compris à Paris, comme si les américains pouvaient en avoir quelque chose à faire… C’est eux qui élisent leur représentant !
    Pour ajouter au comique, il y avait sur BFM Pravda TV un pseudo-journaleux, celui qui est coiffé comme une toile d’araignée, et qui se prétend spécialiste des US, qui radotait en boucle sur le désastre qui frappait ce pays … Et tout ceci avec des gros titres : « Déferlante anti-Trump aux US » ou « Manifestations massives … « , qui en disent long sur la volonté de désinformation, pour ne pas dire d’endoctrinement de certains médias qui ne cachent même plus leurs affinités, ni pour qui ils roulent. Ce qui, de l’autre coté de l’Atlantique, doit amuser beaucoup de monde, à supposer qu’ils s’y intéressent, ce qui est moins sûr !
    Et pour ajouter au comique, Trump doit s’entretenir sous peu avec le nuisible de Corrèze !
    On se demande ce qui a bien pu lui prendre de daigner discuter avec cet individu, qui l’insultait encore récemment, qui ne représente personne, et ne sera plus là d’ici peu …

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  • nolife

    26 janvier 2017

    http://www.lefigaro.fr/international/2017/01/26/01003-20170126ARTFIG00004-trump-veut-rouvrir-les-prisons-secretes-de-la-cia-a-l-etranger.php

    Rétablissement de la torture …

    Au moins c’est fini l’hypocrisie morale, retour à la Realpolitik bismarckienne.

    En ce qui concerne le protectionnisme vous faites preuve de beaucoup d’angélisme, pour l’instant il semble déterminer à appliquer son programme …

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/01/25/97001-20170125FILWWW00424-trump-veut-reduire-la-contribution-des-etats-unis-a-l-onu.php

    America first semblent surtout only.

    De plus il risque de raviver le conflit israélo-palestinien (avec le déménagement de l’ambassade et la marginalisation de l’Autorité palestinienne) qui semblait dépassé par ce qui se passe en Syrie.

    Il menace aussi l’Iran …

    Bref, aussi inculte et belliqueux que Bush mais en plus narcissique et donc plus dangereux …

    Quelqu’un pour expliquer à Trump ce qu’est le « soft power » ?

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  • Robert Marchenoir

    26 janvier 2017

    Il est absurde de soutenir que le régime des Etats-Unis ne serait pas une démocratie, afin de réfuter l’argument de l’opposition qui cherche à délégitimer Trump en soulignant qu’il a obtenu une minorité des voix.

    Tout système électoral dans une démocratie est basé sur un mécanisme arithmétique qui combine de nombreux éléments différents : le nombre de voix, les circonscriptions, le caractère direct ou indirect du suffrage, le nombre de tours, le vote pour un homme ou pour une liste, le critère majoritaire ou proportionnel…

    Ces différents critères existent justement pour assurer une juste représentation des opinions populaires, et le nombre infini des combinaisons possibles fait qu’effectivement, un dirigeant peut parfaitement être élu avec une minorité des voix.

    Cela n’empêche pas l’élection d’être démocratique. Ce qui mettrait en cause ce caractère démocratique, ce serait une injustice manifeste du mode de scrutin, un non-respect des règles électorales définies à l’avance, une absence de transparence dans le processus ou, carrément, des fraudes.

    Nier le caractère démocratique des institutions américaines est dangereux voire suspect, car cela fait le jeu de la désinformation russe qui, précisément, cherche à discréditer la démocratie et l’Occident ; désinformation russe dont Trump, malheureusement, se fait trop souvent le porte-voix.

    Si l’élection de Trump était illégitime, ce ne serait donc pas en vertu d’un nombre minoritaire de voix, mais parce qu’il roulerait pour la Russie au lieu de rouler pour l’Amérique.

    A cet égard, ce n’est pas en insultant la CIA et ses agents qu’il rendra l’Amérique great again. La Russie, peut-être ; mais c’est exactement le contraire.

    A cet égard, on est bien obligés de constater que Trump se fait l’idiot utile de Poutine, le complice involontaire (dans la meilleure hypothèse) de la subversion des Etats-Unis et de l’Europe par la Russie.

    Par sa faute, par sa seule faute, il est en train de paralyser l’action de l’ensemble des services secrets occidentaux (dont les nôtres), qui sont notre principal bouclier contre la barbarie islamiste.

    Ses complaisances pour les intérêts de Moscou et son refus de s’expliquer sur ses liens douteux avec la Russie ont démoralisé les agences de renseignement américaines, et conduit de nombreux cadres expérimentés à envisager leur démission. La CIA a suggéré au Mossad de ne plus lui transmettre d’informations, de peur que Trump ne les remette aux Russes, et ceux-ci aux Iraniens. Les services secrets britanniques, qui pourtant travaillaient la main dans la main avec leurs homologues transatlantiques depuis la Seconde guerre mondiale, viennent d’exiger des garanties, de la part de leurs collègues américains, que Trump ne mettra pas en danger la vie de leurs agents à Moscou, en lâchant des secrets d’Etat à son nouvel ami du Kremlin !

    En quelques semaines, Poutine a réussi à foutre un bordel noir au sein des principaux services secrets ennemis (les nôtres), affaiblissant gravement nos nations respectives, et mettant directement en danger la vie des Français face aux attentats islamiques.

    Et tout ça grâce à qui ? Grâce au « patriote » Donald Trump, qui se comporte en l’occurrence comme un vulgaire espion communiste des années 1930 ou 1940.

    Un ancien cadre de la CIA vient d’accuser Trump de mettre les Etats-Unis sur le chemin de la tyrannie, en se permettant de tenir un discours outrageusement narcissique et partisan devant les agents de la CIA — au pied du monument aux morts anonymes du service, en plus. De nombreux agents de la CIA, qui risquent leur vie sans même l’espoir de voir leur nom commémoré après leur mort, mais avec la chance non nulle d’être assassinés après des tortures épouvantables s’ils sont découverts en territoire ennemi, ont été atterrés d’entendre Trump se vanter d’avoir remporté leurs voix — alors que la CIA est l’une des administrations les plus apolitiques du pays.

    Donald Trump vient de prendre des mesures carrément fascistes, en interdisant aux fonctionnaires de plusieurs ministères et agences gouvernementales de communiquer avec l’extérieur. A la santé, à l’agriculture, à l’environnement, au commerce, les fonctionnaires ont désormais interdiction de parler aux journalistes, de publier des communiqués de presse, d’écrire sur les réseaux sociaux, et même de publier des chiffres officiels ou des études scientifiques. Toutes les demandes de l’extérieur doivent être répercutées aux grands chefs à plumes, qui seuls auront le droit de décider de ce que le peuple sera autorisé à savoir.

    En somme, Wiki Leaks et la « transparence », c’est bon tant que ça sert les intérêts de Trump et de la Russie. La prétendue « restitution du pouvoir au peuple », dont Trump a parlé lors de son intronisation, commence mal.

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    • nolife

      26 janvier 2017

      Ne vous inquiétez pas, aux USA on a l’habitude du tuer ses présidents, mon père m’a dit que ce Trump est fou et qu’il ne se rend pas compte qu’il est président des USA et qu’il peut déclarer publiquement son amour à Poutine sans quoi il risque de se mettre à dos la CIA. Un président américain ne fait jamais que « présider ».

      J’ignore si il a raison en tout cas quand, le « Deep state » prend en général un an pour organiser la transition, comploter, se répartir les postes puis ils passent à l’acte (Kennedy en 1962, Kroutchev en 1964, Eltsine en 1999, Morsi en 2013 …)

      Ne pas trop s’inquiéter, les Républicains laissent le monstre agir, l’observent, le laissent faire le sale boulot moral (immigration, guerre contre le terrorisme islamique …) puis ils le dégageront d’une façon ou d’une autre.

      Vous qui êtes anti-russe notoire, à l’époque de l’URSS le premier secrétaire du parti recevait un dossier marqué ne jamais ouvrir et il devait apposer sa signature, c’était le dossier du massacre de Katyn.

      J’imagine que la CIA a du menacer Trump de la sorte, d’où le fait qu’il a fait un « U-turn » complet quand il est allé « prêté allégeance » à la CIA alors qu’il les comparait à des nazis quelques jours auparavant :

      http://ici.radio-canada.ca/breve/80592/trump-dit-soutenir-la-cia-a-1000

    • Robert Marchenoir

      26 janvier 2017

      Vous imaginez beaucoup de choses, et vous répercutez mot pour mot la propagande du Kremlin quand vous suggérez, de façon ridicule, que Trump pourrait être assassiné par la CIA. C’est Kiselyov qui vient de dire ça à la télé russe, et vous, vous répétez, comme un bon toutou, sans réfléchir. Kiselyov, c’est un peu un mélange de Cyril Hanouna et de Goebbels, pour ceux qui ne connaissent pas. C’est le spikeur officiel du régime, le type qui se prétend « journaliste » et qui menace les Etats-Unis à la télé de les réduire en un tas de cendres radioactives.

      C’est le KGB qui a fabriqué le hoax de l’assassinat de Kennedy par la CIA. C’est parfaitement établi par les historiens, mais ça ne fait rien : un demi-siècle après, nous avons toujours des gens qui n’étaient pas nés à l’époque, et qui se croient très malins parce qu’ils prennent des airs de conspirateurs en murmurant que le président américain machin pourrait bien être assassiné, si…

      Je vous signale que l’Etat qui fait assassiner ses opposants politiques, c’est la Russie, pas les Etats-Unis. Comme d’habitude, il suffit de prendre le contraire de la propagande inspirée par Moscou pour connaître la vérité : les Russes accusent les autres des méfaits dont ils sont coupables. C’est un vieux truc des communistes, et ça n’a pas changé.

      Donc oui, je suis au courant, Trump a fait des proclamations d’amour à la CIA aussi grotesques que les accusations de nazisme qu’il avait faites à son encontre auparavant. Il est allé à la CIA, et il à dit aux agents convoqués pour l’entendre : « Vous êtes beaux, je vous aime ». Citation mot pour mot. On croirait une parodie.

      Ce n’est évidemment pas parce qu’il avait « peur d’être assassiné par la CIA ». C’est parce que jusque dans son propre camp, son attitude imbécile, subversive et anti-américaine avait soulevé une tempête de mises en garde. C’est parce qu’il a compris que même un individu aussi « génial » que lui ne peut pas mener la politique étrangère qu’il désire s’il commence par détruire la confiance de ceux dont il a besoin pour la mener.

      Cela ne l’a pas empêché, dans ce même discours censé le rabibocher avec la CIA, de se vanter que la plupart des personnes dans la salle « avaient probablement voté pour lui ». Vantardise complètement déplacée, contraire aux valeurs de l’armée américaine, contraire au serment du soldat américain et contraire à tout ce qui fait se lever le matin les agents de la CIA pour risquer d’aller se faire tuer (pour ceux qui sont sur le terrain).

  • DrStefool

    25 janvier 2017

    Très bonne analyse…

    La libération du secteur de l’énergie, la baisse des réglementations, la baisse de l’IS, le « tax holiday » pour rapatrier une part des profits de « Corporate USA » accumulés a l’étranger, le gel des embauches dans la fonction publique fédérale (on parle de coupures a venir 20%) …
    De France toute ceci ressemble sauvagement à un programme ultra-liberal…

    Le NAFTA contient déjà des clauses protectionnistes pour certains secteurs, c’est le cas dans l’agriculture, pour le bois de construction US protégé du bois canadien…

    Je ne crois pas un seul instant à la taxe de 35% sur l’importation de produits manufacturés résultant de délocalisations….

    Connaissant le bonhomme. ayant suivi sa campagne de près, depuis août, je crois que c’est une stratégie pour des négociations futures et pour forcer les entreprises à reconsidérer leurs décisions en analysant le nouvel environnement fiscal, réglementaire, énergétique à venir.

    Ces mesures doivent passer devant le Congres ça va prendre quelques mois, et pendant cette période (et même depuis son élection) il veut:
    (1) éviter toute délocalisation d’envergure
    (2) attirer tout investissement qui pourrait atterrir au Mexique ou au Canada.

    Wait and see… on pourrait avoir des surprises libérales. 🙂

    En attendant on est dans l’action, patrons, syndicats,… tout le monde défile à la Maison Blanche et tous ces gens ont l’air emballés.
    Et Bernie Sanders est heureux de l’annulation du TPP.

    Répondre
  • Jacques Peter

    25 janvier 2017

    Je me réjouis que Trump veuille baisser les impôts et la réglementation. C’est son protectionnisme qui me gêne.

    Répondre
    • idlibertes

      25 janvier 2017

      Le fait qu’il dise « America first » ne veut pas forcement dire qu’il entrevoit un protectionisme à la le Pen. C’est un patron d’entreprise, il sait très bien comment va le monde.

      Pour l’instant, il y a beaucoup de psychologie inversée en jeu, le coup de refus du TPP en est un illustration de génie. C’est un camouflet public à toute la ploutocratie de couleuvres d’appartements de toutes ces organisations internationales qui nous pondent des réglementations auquelles personne ne comprend rien. Si en passant, on pouvait aussi mettre un frein aux absurdes réglementations bancaires (et sur produits dérivés et etc et) auxquelles personnes ne comprend plus rien (juristes inclus) , cela permettrait peut être de remettre la raison au sein des activités commerciales.

  • jean claude gruffat

    24 janvier 2017

    Un typo, toutes mes excuses les plus plates…
    TPP Trans Pacific Partnership ald de Trade Promotion Authority TPA

    Répondre
  • nolife

    24 janvier 2017

    « Ce qu’ils ne précisent pas est la concentration de ces votes sur la Californie, New York, et quelques Etats de la Cote Est.. »

    Ce que vous ne précisez pas c’est que la Californie et New York outre d’être très peuplés sont les Etats qui concentrent le gros de l’activité économique, le PIB de la Californie est supérieur à celui de la France malgré ses 40 millions d’habitants, merci aux 75 % d’étrangers de la Silicon Valley.

    « l’Amérique, comme l’ont voulu les Pères Fondateurs est une république, non une démocratie, qui refuse la dictature de la majorité, et protège les droits des Etats. »

    Pour l’instant cela ressemble à une dictature de la minorité dont le représentant fait fi du reste du pays et ne semble faire aucun rapprochement envers 255 millions d’Américains qui n’ont pas voté pour lui …

    « Mais jamais il n’a été prouvé ni même allégé, que la votation et son résultat avaient été altérés de quelque manière que ce soit »

    Et le FBI qui réouvre le dossier Clinton juste avant et dont comme par hasard le boss est un républicain.

    « et l’intérêt commun de 3 pays limitrophes et interdépendants devrait faire prévaloir des solutions de bon sens. »

    Nous avons un irrationnel qui voit le monde comme un gâteau fixe et qu’il faut donc « négocier » par la force pour reprendre des parts, si il était raisonnable il ne reviendrait pas sur ces traités.

    Vous parlez d’isolationnisme, Trump à la CIA a parlé de siphonner le pétrole irakien.

    Protectionnisme et isolationnisme sont incompatibles, le protectionnisme est une vue à somme nulle et donc pour continuer à croître, il faut continuellement extorquer chez les voisins ce qui mène aux guerres ou à l’implosion.

    Ensuite baisses d’impôts et plan d’investissements publics creusent le déficit, le WSJ explique que les Chinois et les Japonais ont comme « Trump card » le fait de détenir la dette publique US.

    Trump ne pourra pas appliquer son « America First » sur les marchés obligataires.

    Comme Mitterand en 1983, les marchés financiers, le vrai « check and balance » le rappelleront à l’ordre.

    Répondre
    • idlibertes

      24 janvier 2017

      Bonjour,

      Ce que dit Jean claude Gruffat est simplement qu’on ne change pas les régles d’une élection aprés. Beaucoup de votants de New york ou de San fransico par Ex, votant républicains ne se sont pas déplacés en l’etat de la loi sur les votes car ils savent que leurs votes ne feraient aucune différence.

      En revanche, si la loi venait à changer et que le nombre de votants devait être comptés, ils se seraient déplacés.

      D’ou le: on ne peut pas changer les régles en cours de parcours tout simplement parce que ce n’était pas les régles du combat.

    • jcgruffat

      24 janvier 2017

      Exactement

    • nolife

      24 janvier 2017

      Bien sûr qu’on ne change pas les règles « après le jeu » mais combien de Démocrates n’ont pas voté dans les Etats acquis aux Républicains ?

      Ce que je reproche à Trump est que malgré qu’il n’ait été élu que par une minorité, il continue à « cliver » alors que Reagan rassemblait l’Amérique et d’ailleurs Trump continue son combat contre les Républicains qui ne sont pas d’accord avec lui et veut engager un bras de fer avec tous les pays du monde « bilateralism » pour obtenir un « great deal ».

      Comme Theresa May, ils se font beaucoup d’illusions sur leur capacité à pouvoir changer les choses rapidement, renégocier des accords commerciaux, ça met beaucoup de temps, il faut recruter des experts si on en a encore.

      Négocier pays par pays des accords commerciaux prendra une plombe aux USA, pendant ce temps, la Chine reprendra les déçus …

      On peut au moins mettre au crédit d’Obama, à défaut d’avoir stoppé l’incursion chinoise en Mer de Chine du Sud, d’avoir tenté de mettre en place une zone de libre-échange avec les pays du Pacifique aux normes américaines et d’en avoir exclue la Chine !

      Vous dites qu’il est « mon Président », un chef de gouvernement peut « cliver » mais un Chef d’Etat doit prendre de la hauteur et réussir à être le Président de tout le pays sans quoi, il fera face à une crise institutionnelle surtout quand on a le taux d’approbation le plus faible à son accession et qu’on a pas été « bien élu ».

      Alors en tant que Républicain, vous vous êtes peut-être réjoui d’avoir dégagé les Démocrates mais vous avez un Frankenstein que vous n’avez pas réussi à dompter pendant les primaires et là il est à la tête du pays, son potentiel échec pourrait coûter cher à votre parti en plus du pays !

      Ne pas oublier aussi que comme Obama en 2008, il est arrivé sur un parti en crise sans leader charismatique et dont la base est en décalage complet avec les élites, son échec pourrait plonger dans le désespoir une partie des gens revenus à la politique avec Monsieur Trump.

      Le terrorisme anarchiste est né du désespoir des ouvriers à la fin du XIXème.

      Il serait temps de dire la vérité à la population, nous vivons au-dessus de nos moyens, on a perdu nos réserves d’or, puis on a imprimé des billets ce qui mena à la crise de 1973 et l’emballement inflationniste puis cela s’est fait par la dette sous Reagan puis Bush et Obama.

      Votre génération a consommé tout le capital disponible laissant les jeunes avec une montagne de dette, c’est sur VOS créances qu’on fera un haircut.

      La faillite et renégociation de dettes est d’ailleurs une spécialité ce votre Président.

    • idlibertes

      24 janvier 2017

      Oui, enfin dire que « Trump continue à cliver » alors que cela fait trois jours que le Donald est en place, est un tantinet exagéré.
      Quant à la comparer à Reagan, je ne crois pas l’avoir lu par ici ?

    • Jcgruffat

      24 janvier 2017

      Je n’ai pas de patriotisme de partis, je souhaite comme tout Américain le succès de cette administration.
      Obama n’a pas dit autre chose.
      Le clivage est largement le fait de ceux qui refusent la légitimité de ce President..
      Vous parlez des États ou les démocrates n’auraient pas voté, la réalité est bien différente, ils n’ont pas fait campagne en Pensylvanie, Michigan, et Wisconsin car ces États leurs étaient acquis.
      Et c’est le basculement de ces 3 États qui assurent l’élection de Trump.
      J’ai voté à NY qui est démocrate à 80%, Washington vote démocrate à 88%, c’est la rançon du systeme.
      Je récuse absolument l’argument selon lequel il n’aurait pas été bien élu..c’est tout mon propos et je vous fais observer qu’Hillary a concédé des le 8 au soir..
      Quant à la dette, c’est un problème pour nous comme pour vous, à peu près dans les mêmes proportions, mais la notre est détenue par un % plus important d’investisseurs domestiques..
      Nous n’avons donc aucune leçon à recevoir de vous en ce domaine.

    • nolife

      26 janvier 2017

      Mal élu pas au sens juridique mais sens arithmétique, c’est un fait sauf si fraude il y eut :

      http://www.lalibre.be/actu/international/usa-2016-trump-affirme-que-des-millions-de-personnes-ont-vote-illegalement-la-maison-blanche-confirme-5887c0d2cd70e747fb5468b7

      Pour la dette, oui la France et les USA se portent mal, la France a aussi un avantage c’est d’avoir des taux plus bas grâce au lèche-cuttage envers l’Allemagne.

      Ce qui fait peur c’est surtout les taux qui sont passés 0.85 % à 0.98 % aujourd’hui et qui pourraient continuer à monter.

      Désolé mais je me sens plus en confiance avec probablement Macron ou Fillon à la tête de mon pays que Trump.

      Au fait le Japon semble avoir si bien appris des Américains qui avaient appliqué la politique de la canonnière pour les forcer au libre-échange que maintenant c’est eux qui demandent aux Américains de bien vouloir laisser les produits asiatiques déferler sur le Nouveau Continent !

      La Chine, jadis grande civilisation qui avait aussi innové s’est fermée et s’est retrouvée affaibli, aujourd’hui Trump comment les Anglais en leur temps voudraient rééquilibrer la balance commerciale par la force sauf que cette fois-ci les USA n’ont même pas d’opium à leur refourguer (Ah oui Monsieur Gave qui prétend que SEULS les Allemands ont commis des crimes et JAMAIS les Anglo-Saxons, que dites vous des guerres de l’opium?), la Chine s’est renforcée et ne serait pas prête à accepter des « traités inégaux » bien que l’Histoire chinoise n’est qu’une suite ininterrompue de défaites militaires …

    • nolife

      26 janvier 2017

      Breitbart … est-ce plus « Fake News » que CNN ?

    • jcgruffat

      24 janvier 2017

      Beaucoup de sujets.
      Trump et Hillary ont tous deux obtenu une minorité de votes populaires exprimés, du fait des autres candidats.
      La Chine et le Japon n’ont aucun intérêt à « dumper » la dette souveraine américaine, ce serait se tirer dans le pied.
      Les infrastructures peuvent financées en BOT.
      Vous sous estimez l’impact de la repatriation des profits détenus par les entreprises hors des États Unis, Obama avait refusé cet accommodement..
      Je suis d’accord sur le protectionnisme, mais j’attend de voir.
      Je maintiens ce que j’écris sur le TPP, Obama n’a pas pu le faire adopter en dépit d’un soutien majoritaire républicain du fait de l’opposition de la gauche americaine sous le chantage des activistes et syndicats.
      Trump prend acte de l’opposition à ce traité, très demandé par le Japon..

    • nolife

      26 janvier 2017

      Bien sûr que tout le monde serait perdant à un protectionnisme et à un dump de la dette sauf qu’en théorie des jeux, il vaut mieux perdre tous les 2 que de se laisser entuber.

      Le libre-échange à un sens cela s’appelle se faire cocufier.

      Pour Obama, je regrette aussi qu’il n’a pas été assez vite malheureusement je crois que Trump l’aurai renégocié comme il veut renégocier le NAFTA.

      En 1853, un navire américain somma le Japon de s’ouvrir au commerce international permettant au Japon de s’inviter parmi les grandes nations occidentales, les USA commettent un suicide et ça n’a pas l’air d’affoler les Républicains …

      Pour le vote, Trump est quand même largement derrière à moins que comme que les Démocrates aient triché :

      http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201701/24/01-5062659-des-millions-de-personnes-ont-vote-illegalement-affirme-trump.php

      Les USA deviennent une république bananière, enfin en 1933 l’Allemagne était la première puissance scientifique ce qui n’a pas empêcher le pays d’avoir son chef hystérique.

      D’ailleurs comme Napoléon ou Hitler, Trump envisage déjà des guerres, en Syrie et en Irak …

      http://www.washingtontimes.com/news/2017/jan/25/donald-trump-orders-establishment-safe-zones-syria/

      http://www.independent.co.uk/news/world/americas/donald-trump-threat-seize-iraq-oil-reserves-cia-middle-east-us-president-petroleum-a7545106.html

      Dominique de Villepin avait peut-être raison quand il parlait d’empereur fou.

      Bonaparte était une caricature de la France étatiste, Hitler une caricature de l’Allemagne sûre d’elle-même et dominatrice, Trump semble être une caricature du milliardaire américain vulgaire.

      Sur ce site et ailleurs, les libéraux ont toujours traiter les Européens d’imbéciles avec leur constitution juridiquement mauvaise …

      On va voir si votre « check and balance » fonctionne.

      La guerre c’est comme le Nutella, quand vous y mettez le doigt dedans, vous avez tendance à y le remettre encore une dernière fois.

      La vision de Trump est simple, c’est celle d’un jeu à somme nulle où il négocierait pour extorquer des usines pour ses ouvriers comme quand il devait négocier un contrat pour construire un building à Las Vegas, sauf que le commerce international fonctionne sur un échange et donc un enrichissement des 2 parties.

      Malthus contre Ricardo, votre Frankenstein a choisi Malthus …

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