27 janvier, 2015

Dans une économie magique les faux prix masquent la réalité

L’enthousiasme des marchés pour les décisions de Mario Draghi, se justifierait par le fait que « tout s’est passé encore mieux que prévu ». Dans un monde d’économie magique, l’anticipation auto réalisatrice est devenu ce qu’il y a de plus important. Tout se passe donc comme si les gérants étaient sous anesthésie générale faisant oublier tous les signes extraordinairement inquiétants qui se manifestent mondialement tant sur le plan économique que sur le plan géopolitique.

En revanche, réfléchir sur l’économie réelle et le fait de savoir si les mesures peuvent être efficaces pour relancer les économies de la France et de l’Europe du Sud est devenu semble t il tout à fait secondaire…

La théorie économique dominante est devenue le freudo-keynésianisme

La classe politique française et les économistes freudo-keynésiens sont satisfaits car ils ont une grande nostalgie de la dévaluation. Elle permettait de corriger les grosses bêtises de politique économique et de redonner régulièrement un peu de compétitivité pour stimuler les exportations. Ils pensent que c’est ce qui va se produire bientôt, mais ils ont tort, car l’Euro est un système de change fixe où les différences de compétitivité ne peuvent pas s’ajuster par les taux de change…

Mario Draghi, président de la BCE, vient de mettre en place une politique de dévaluation de l’Euro, dans un espace économique qui possède un excédent des comptes courants de 2%. C’est une décision très inhabituelle qui va se traduire par le fait que le grand bénéficiaire sera une Allemagne qui n’en a pas du tout besoin. Elle a en effet des soldes du commerce extérieur et de la balance des compte courants (+7% du PIB) très largement excédentaires. Dans l’économie réelle, l’Allemagne est tout à fait compétitive avec un Euro à 1,40$, la France autour de 1,20$ et l’Italie à 1,10$. Cela revient donc à subventionner le producteur allemand qui était déjà très compétitif. Les investissements en capital auront donc lieu au cours des prochains mois, pour l’essentiel, en Allemagne…

Comme le fameux retour de la confiance a très peu de chances de se produire, la BCE n’a fait que donner un peu de temps, pour permettre aux gouvernements défaillants de faire progresser les réformes. Dans les pays qui ne feront rien ou qui n’agiront pas assez vite, la prochaine étape ne peut être que la destruction des régimes sociaux et la faillite des retraites complémentaires…

Après le pétrole et le Franc Suisse d’autres faux prix vont exploser

Il est curieux de constater que la majorité des économistes qui critiquent en permanence le « fiasco des politiques néolibérales », ne voient même pas que la quasi totalité de l’appareil productif a déjà été mis en France au service du financement du secteur public qui est passée en effet de 39,3% du PIB de prélèvements obligatoires en 1974 à 54% en 2007 et à 57% aujourd’hui contre 44% en Allemagne ! Nous vivons dans un système de dépenses sociales extrêmement dispendieux et très peu contrôlé sans véritable culture d’efficacité.

Quant à ceux qui critiquent l’efficience des marchés, ils ne voient pas non plus que nous vivons dans un système de faux prix qui sont totalement manipulés par les banques centrales. Deux d’entre eux viennent de sauter : le pétrole et le Franc suisse.

La baisse du pétrole ne crée pas de valeur, c’est un transfert de richesse pour le consommateur. Les propriétaires de la rente qui captaient la quasi totalité des profits en redonnent une partie, ce qui s’analyse pour le consommateur comme une baisse d’impôt. L’effet sera différent selon les pays : important dans les pays où le prélèvement fiscal de l’état est faible (Etats Unis), moins important dans les pays où la fiscalité est importante (France), très faible dans les pays où la monnaie a beaucoup baissé comme le Japon qui importe pourtant 100% de son énergie. Les pays qui sont les grands gagnants sont en priorité l’Asie du Sud Est : Indes, Indonésie, Malaisie, Mexique car les subventions vont baisser. Elles représentaient mondialement 550 Md$. En Indonésie cela représentait 3% du PIB.

Il reste encore les taux d’intérêt. On a du mal à comprendre pourquoi les économistes bien pensant ne voient pas que les taux zéro sont un véritable impôt sur les classes moyennes au profit des « riches ». C ‘est un impôt moralement indéfendable.

La Fed, banque centrale américaine est tombée sous le contrôle des grandes banques US.

La BCE est très largement soumise au lobby des grandes banques européennes.

Si les taux zéro voire négatifs durent trop longtemps on va assister à la ruine des assureurs au profit des banquiers….

Les dollars vont manquer

Les taux de change sont eux aussi complètement manipulés à commencer par le dollar, ensuite le Yen et enfin l’Euro.

Le dollar pourrait monter de façon incontrôlable, car les compte courants US s’améliorent. L’encours mondial des emprunteurs en dollar du secteur privé est de 9000Md$ pour un déficit courant US de 400Md$. Quand les sociétés devront rembourser leurs emprunts, leurs achats de dollars risquent de le faire exploser à la hausse.

Il faut se souvenir que toutes les grandes phases de baisse des marchés se sont produites avec des comptes courant américains qui s’amélioraient.

Le yen a beaucoup baissé, ce qui a pour résultat d’annuler en yen la baisse du prix du pétrole. On voit mal comment la devise japonaise peut encore continuer de baisser. Pour tous ceux qui ont une exposition au marché japonais, il vaut mieux acheter des valeurs de consommation au Japon et diminuer la couverture sur le Yen.

L’Euro est lui aussi une devise complètement manipulée. Le consensus qui se trompe souvent en matière le voit bientôt à la parité avec le dollar.

Le Renminbi va devenir de plus en plus une monnaie de réserve. La conséquence la plus prévisible est que le pourcentage de Renminbi dans les échanges inter asiatiques déjà à 30% va encore augmenter.

Sur le marché américain, l’économie va bien mais cela a déjà été largement pris en compte par les marchés. Les valeurs composant l’indice S&P 500 sont en moyenne surévaluées de deux écarts-types par rapport aux autres marchés. C’est le moment de baisser un peu l’allocation US dans les portefeuilles

L’Europe, fait partie des grands bénéficiaires de la baisse du pétrole si l’Euro ne continue pas de baisser au même rythme. Toutes les sociétés exportatrices sont chères. Les autres sont apparemment bon marché, mais dans la plupart des cas elles auront du mal à augmenter leurs prix. Il faut donc éviter d’acheter les sociétés dont le chiffre d’affaire ne monte pas.

La Chine est le seul pays à vivre dans un environnement où les prix sont presque libres. Tous les commentateurs nous explique qu’elle croule sous les dettes ce qui est exact, sauf que l’essentiel a servi à construire des infrastructures et de l’immobilier. Avec les 5000Md$ de réserves dont elle dispose, elle est en train de faire l’équivalent du Plan Marshall pour l’ensemble de l’Asie. Le prochain marché haussier c’est probablement la Chine

Les ruptures sectorielles et thématiques sont partout

Parmi les évolutions sectorielles, il faut avoir à l’esprit qu’il va être nécessaire de faire évoluer les portefeuilles pour tenir compte des évolutions et des ruptures qui sont en train de se produire notamment dans :

les banques qui sont vulnérables. La désintermédiation du secteur financier va s ‘accentuer dans la ligne de ce qui s’est déjà passé pour les agences de voyage, les agents immobiliers, l’hôtellerie….

Les banques c’est encore 21% de la capitalisation boursière mondiale. Il y a donc un

gros risque de destruction de valeur sauf si la BCE décide comme au Japon, de continuer de privilégier les banques au détriment de l’économie.

Les compagnies d’assurance qui sont elles aussi dans une situation difficile. On est en train de sacrifier l’assurance vie et la retraite sur l’autel des taux zéro. Cela va obliger les assureurs à faire des placements hasardeux pour doper le rendement de leurs placements.

La robotisation qui va encore progresser. Tous les pays à coût du travail bas vont avoir du mal car le coût du capital est devenu inférieur au coût du travail. Cela redonne une chance aux petites villes, aux petits pays. Parallèlement, les classes moyennes sont attaquées de tous les côtés.

L’énergie qui va être profondément modifiée. En matière d’électricité le problème du stockage est central et on va passer d’un modèle économique qui produit des « Mégawatts » à un modèle qui produit des « Négawatts »….

Nous aborderons tous ces sujets dans les semaines qui viennent car nous sommes dans dans une séquence où les ruptures touchent de nombreux secteurs qui nécessitent de changer la structure des portefeuilles.

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

17 Commentaires

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  • BA

    30 janvier 2015

    Juncker dit « non » à la Grèce et menace la France.

    « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », affirme notamment le président de la Commission européenne.

    Intraitable. Dans un entretien au Figaro (29 janvier, édition abonnés), le président de la Commission européenne adresse une fin de non-recevoir au gouvernement grec conduit par Alexis Tsipras. Sur l’annulation de la dette, Jean-Claude Juncker oppose à la Grèce un « non » catégorique :
    « Athènes a accepté deux plans d’ajustement (de redressement, NDLR), elle doit s’y sentir tenue. Il n’est pas question de supprimer la dette grecque. Les autres pays européens ne l’accepteront pas. »
    On a connu le président de la Commission plus conciliant quand, Premier ministre du Luxembourg, il autorisait des dizaines de multinationales à s’affranchir des législations fiscales des pays membres de l’UE.

    Les élections ne changent rien, affirme en substance le président de la Commission européenne. Sans prendre beaucoup de gants :
    « Dire qu’un monde nouveau a vu le jour après le scrutin de dimanche n’est pas vrai. Nous respectons le suffrage universel en Grèce, mais la Grèce doit aussi respecter les autres, les opinions publiques et les parlementaires du reste de l’Europe. Des arrangements sont possibles, mais ils n’altèreront pas fondamentalement ce qui est en place. »
    Vous n’êtes pas certain d’avoir compris ? « Dire que tout va changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c’est prendre ses désirs pour des réalités », ajoute encore Jean-Claude Juncker, qui lâche une phrase terrible, qui résume toutes les limites de la démocratie dans l’Union européenne :
    « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »

    La construction européenne est anti-sociale.
    La construction européenne est anti-populaire.
    La construction européenne est anti-démocratique.
    Elle doit être détruite.

    Répondre
  • El oso

    29 janvier 2015

    Bonjour M.Netter, merci pour ce bel article.
    Pardonnez à mon inculture, il y a un point que je ne comprends pas, à propos du SP 500 vous écrivez que ses valeurs sont surévaluées de « deux écarts-types » par rapport aux autres marchés. Je ne comprends pas cette notion d’écart-type. Pourriez-vous m’éclairer?

    Répondre
    • Romain

      29 janvier 2015

      Bonjour,

      L’écart type est une statistique qui mesure la « dispersion » d’une variable par rapport à sa moyenne. Exemple tout simple avant d’appliquer la notion aux marchés :
      Imaginez deux classes de 20 élèves (A et B) qui font exactement le même devoir.
      – tous les élèves de la classe A ont eu 10
      – chaque élève de la classe B a une note différente (l’élève 1 a eu 1, l’élève 2 a eu 2 etc. jusqu’au dernier élève (le numéro 20) qui a eu 20).
      Vous remarquerez que la moyenne de chaque classe est 10. Mais que la dispersion des notes est tout à fait différente : il n’y a aucune dispersion dans la classe A car tout le monde a eu la même note. La dispersion est énorme dans la classe B car nous couvrons tout le champ du possible.

      Appliqués aux marchés, les données historiques permettent d’évaluer la moyenne mais aussi la dispersion du rendement d’un indice. La dispersion permet en fait de calculer la probabilité qu’un rendement dépasse une certaine valeur.

      Si à tous les contrôles depuis 40 ans tous les élèves de la classe A ont 10, la probabilité qu’un élève ait 12 au prochain est très très faible. En revanche, dans la classe B, c’est plus probable dans la mesure ou les notes oscillent entre 0 et 20.

      Si l’on retourne au marché :
      Quand M. Netter parle de deux écarts-type, cela veut dire que le rendement ou la valorisation sont très éloignés de leur moyennes historiques par rapport à d’autres indices. Si le rendement historique moyen d’un indice est 2% et son écart type de 1%, un rendement est supérieur à deux écarts type si son rendement est de 4% (2+2*1).
      Si le rendement ou la valorisation relative d’un indice suit une distribution statistique que l’on appelle « Normale » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_normale) un écart de plus de 2 écart type par rapport à la moyenne a moins de 5% de chance d’arriver.

      J’espère que mon exemple vous a aidé à comprendre la notion.

    • El oso

      30 janvier 2015

      Merci.

  • Smith

    28 janvier 2015

    Quid de l’or?

    Répondre
  • Roger Duberger

    28 janvier 2015

    Cher JJ Netter,
    Merci pour cette belle analyse que je partage intégralement. Comme écrit Charles Gave dans des « lions menés par des ânes », sans ajustement des monnaies intra-européennes, il y aura davantage d’usines en Allemagne, de maisons en Espagne et de chômeurs partout ailleurs, ou de fonctionnaires en France ?
    L’ajustement à la baisse du pétrole, a été assez rapide et brutal, et comme les prix se font à la marge, il pourrait très bien y avoir une remontée des cours d’ici moins d’un an. J’ai simplement remarqué que des sociétés pétrolières et minières étaient « massacrées » avec des P/E modestes (<10) et comme il y a 2 milliards d'asiatiques qui aspirent à vivre à l'occidentale, s'interesser à ces sociétés pourraient être une piste….
    Pour ce qui est des taux zéros, cette pure folie qui ruine les épargnants, elle a permis à des sociétés bien portantes, de racheter leurs titres, pour les annuler et ainsi augmenter "artificiellement" leur rentabilité, et leur cours boursier. Bref des riches plus riches, sans risque, sans recherche et sans création de richesses, merci Mr Draghi ! Pourvu que cela dure.
    Bien cordialement

    Répondre
  • Nicolas

    28 janvier 2015

    « signes extraordinairement inquiétants  »

    Sauver les fonctionnaires (et vaguement les allocations des immigrés) semble être le seul but du quinquina du gars élus pour l’Elysée dernièrement..

    Sinon, je rappel que dans « Public Choice », on indique vient qu’en 1993, l’économie française est contrôlé à 87,5% par l’Etat (de mémoire).
    Donc parler de libéralisme c’est se foutre du monde.

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  • BUYBYE

    28 janvier 2015

    Toujours excellent, mais je ne comprend pas pourquoi il faudrait rembourser les dettes puisque la création permanente de fausse monnaie DOIT se placer. La nouvelle monnaie excédentaire ne fait que rembourser l’ancienne échéance, avec un montant supplémentaire qui permet justement l’inflation folle qui ruine les retraités, les rentiers,les pensionnés, …

    Répondre
  • Vincent L-F

    28 janvier 2015

    « Il reste encore les taux d’intérêt. On a du mal à comprendre pourquoi les économistes bien pensant ne voient pas que les taux zéro sont un véritable impôt sur les classes moyennes au profit des « riches ». C ‘est un impôt moralement indéfendable. »

    Quelqu’un peut développer? Je ne suis pas sûr de bien comprendre…

    Merci d’avance

    Répondre
    • Romain Metivet

      28 janvier 2015

      Bonjour

      Peut-être que cela pourra vous éclairer : http://www.lepoint.fr/economie/les-pauvres-en-prennent-plein-la-gueule-a-cause-des-taux-zero-21-01-2015-1898502_28.php

      Les taux zéros baissent considérablement le taux de rendement de l’épargne (principalement détenue par la classe moyenne) et diminue ainsi leur pouvoir d’achat actuel ou futur. Ce manque à gagner est transférer à ceux qui vont profiter des taux 0, en général les grandes entreprises et les grandes banques qui peuvent emprunter gratuitement pour racheter des actifs rentables et ainsi augmenter leurs profits. En général cela fait aussi monter les actions, principalement détenus par les « riches ». Le taux zéro ne crée pas de richesse, il les transfère.

    • Vincent L-F

      28 janvier 2015

      Merci Romain pour ce point d’éclaircissement. Comme je n’ai pas d’épargne ou presque, je n’avais pas vu les choses sous cet angle, j’ai saisi.
      Pour les autres effets néfastes, je garde en tête les interventions de Charles Gave (la disparition du risque, plus de destruction et donc de création…).

      Cependant, il est toujours possible de s’endetter pour les « non riches » et d’investir dans les actifs, même modestement. Dans le grand transfert de richesse que vous soulignez, il y a bien des riches qui subiront, non?

    • Romain Metivet

      28 janvier 2015

      Pour pouvoir s’endetter encore faut-il apporter certaines garanties ! Cela exclut de fait les gens qui ont peu de revenus ou pas d’actifs.
      Et en général cela concerne l’immobilier. Les taux zéros peuvent être l’occasion d’acheter en effet. Mais la banque ne vous prêtera pas à taux 0 🙂 (et le jour où les taux remonteront mieux vaut ne pas avoir un taux variable !)
      Sans compter le fait que l’immobilier est aujourd’hui selon moi une bulle. C’est donc très risqué de s’endetter pour acheter ce genre d’actif.

    • Marm

      28 janvier 2015

      Si je suis dans la classe moyenne, le peu d’argent que j’ai est placé sur des livrets, rémunéré en fonction des taux, donc à zéro (ou presque). Donc je n’y gagne rien.
      Je pourrais tenter l’immobilier, mais les prix sont très élevés, et compte tenu de ma situation, la banque me prêtera à un taux très supérieur à zéro. Là encore, point de salut.

      A l’inverse, le pauvre est soutenu par les aides, sa situation ne se dégrade pas, voire même elle s’améliore au dépend de la classe moyenne qui paye pour financer ces aides. Le riche, lui, profite de la hausse des marchés actions et s’enrichie encore plus.

      Une politique de taux zéro fait donc se dégrader la situation de la classe moyenne par rapport aux deux autres, ce qui est l’équivalent d’un impôt.
      Il y a bien d’autres facteurs, mais c’est grosso modo, à mon sens, la logique du propos.

    • Vincent L-F

      28 janvier 2015

      Oui MARM, je suis d’accord mais l’écart de taux (le spread?) existe bien aussi quand les taux des placements et ceux de l’immobilier sont plus hauts, alors tenter l’immobilier reste valable, même si le problème de l’immobilier à ce jour c’est qu’il baisse donc, se bloque.

      Pour le transfert de la classe moyenne vers les pauvres via les impôts vers les aides (je le subis je sais de quoi on parle), le taux Zéro n’arrange rien certes mais ce n’est pas le problème de fond à mon sens et surtout il y a une sorte de jeu à somme nulle dans cette baisse de taux car on s’endette moins cher, contenant les hausses d’impôts (je parle en théorie attention).

      Enfin, je te suis dans ton raisonnement…

  • JEPIRAD

    28 janvier 2015

    Bonjour, je ne comprends pas en quoi le prix pétrole n’est pas considéré par vous comme un prix de marché. A y regarder de près, il y a de la concurrence : champs pétroliers d’Asie, en haute mer, gaz de schiste…même plus large sur le plan énergétique quel que soit le mode de production. Le prix était certes élevé mais il n’a jamais été fixé par les producteurs. Ils régulaient en fonction de la demande. A vrai dire c’est plutôt les marchés financiers qui créent des prix artificiels sur les marchés des matières premières et autres domaines. Ceux sont eux qui mettent la pagaille et ceux sont eux les véritables rentiers. On peut quand même pas reprocher aux producteurs d’exploiter des mines d’or quelle que soit la couleur. Si peu qu’ils en soient les propriétaires c’est le jack pot. Le jour où nous n’aurons plus besoin d’énergie fossile, ils n’auront plus de revenus. C’est la loi du marché. Non?

    Répondre
    • Romain Metivet

      28 janvier 2015

      C’est un marché oligopolistique dans la mesure où le nombre de producteurs et relativement faible (surtout que beaucoup s’entendent entre eux cf OPEP) par rapport au nombre de clients. Si vous prenez la production de l’OPEP + celle de la Russie, vous avez + de 50% du marché. Étant donné que la base fiscale de ces pays est en grande partie le pétrole, ils peuvent tout à fait avoir les mêmes intérêts et souhaiter un prix du baril plus élevé. En contrôlant plus de la moitié du marché ils peuvent l’influencer sans problème, d’autant plus que leurs coûts de production sont parmi les plus faibles.
      Mais pour influencer le prix d’un marché encore faut-il qu’un ou des producteurs acceptent de modifier leur production. Pour maintenir un prix élevé il faudra donc sacrifier sa part de marché.
      Dans un marché compétitif c’est en général celui avec le plus haut coût de production qui s’ajuste, ce qui est normal : pourquoi diminuer sa production quand on est le plus efficace à produire ?
      Sur le marché du pétrole qui n’est pas vraiment un marché, c’est beaucoup l’OPEP et l’Arabie Saoudite qui jouait ce rôle de « producteur d’ajustement », ce qui est un non-sens étant donné que c’est l’Arabie Saoudite qui a le plus faible coût de production au monde. En faisant ça, elle a donné une plus grande part de marché à ses concurrents comme les États-Unis.
      L’Arabie Saoudite veut de moins en moins avoir ce rôle et amener les États-Unis à l’assumer et ajuster leur production. Cela serait normal dans la production où le pétrole de schiste est le plus cher à produire : hausse de la demande – le prix augmente – les états-unis produisent car c’est rentable. Baisse de la demande – baisse des prix – les états-unis produisent moins ou plus.
      Je crois que le marché devient un peu plus compétitif d’où la chute des prix, mais ce dernier reste cependant très dépendant de certains pays (et de la situation géopolitique).

    • JEPIRAD

      29 janvier 2015

      Merci pour votre point de vue.

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