2 novembre, 2017

Chrétiens d’Orient : deux mille ans d’histoire

 

« Chrétiens d’Orient. Deux mille ans d’histoire » est l’une des heureuses expositions de cet automne à Paris. L’Institut du monde arabe qui l’organise et l’abrite a réalisé un accrochage d’excellente facture. Plus de 300 pièces sont exposées : des mosaïques, des vêtements, des objets liturgiques, le tout servi par des cartes, des frises chronologiques et des textes bien travaillés. Cette exposition est importante à plusieurs titres. D’une part parce que l’on parle beaucoup des chrétiens d’Orients depuis 2011, sans véritablement les connaître. Ensuite parce que nous commémorons le centième anniversaire des accords Sykes-Picot (1916) puis de la déclaration Balfour (1917) qui ont eu tous deux de grandes conséquences sur la région. Enfin parce qu’en dépit de sa proximité géographique, l’Orient nous est très éloigné sur le plan culturel. C’est certes un cliché de dire qu’il est compliqué et que nous avons des idées simples sur lui, mais c’est aussi une réalité.

Dans ce genre d’exposition, on pouvait craindre les poncifs larmoyants et les expressions de bien-pensance, il n’en est rien. Elle n’occulte pas les difficultés, les nombreux massacres commis et l’apport du christianisme à l’islam. C’est une exposition tout à fait fiable sur le plan historique.

 

La division des chrétiens d’Orient

 

Le trait spécifique des chrétiens d’Orient est d’être extrêmement divisé. Chalcédoniens, copte-orthodoxes, maronites, Chaldéens, melkites, nestoriens, Assyriens… c’est à y perdre son grec pour arriver à s’y retrouver. Ces divisions sont à la fois territoriales et théologiques. L’Orient des origines est divisé en quatre patriarcats : Alexandrie, Antioche, Jérusalem et Constantinople. Chacun a développé son école théologique et a voulu prendre son indépendance par rapport aux autres, ce qui a donné quatre familles spirituelles de chrétiens, avec leur liturgie propre. D’autres divisions s’y sont ajoutées : linguistiques et politiques notamment. Alors qu’en Occident, les chrétiens restent unis autour de Rome en dépit de la décomposition de l’Empire romain, en Orient ils s’opposent et se rattachent à un grand patriarcat, alors même que l’Empire byzantin demeure uni. Aujourd’hui, on a des églises nationales, la plus importante étant les Coptes en Égypte. Certains chrétiens sont en revanche demeurés fidèles à Rome, ou bien l’ont rejoint à partir du XVe-XVIe siècle. Ce sont les chrétiens catholiques (Grecs-catholiques ou Arméniens-catholiques par exemple).

 

On a donc aujourd’hui trois grandes familles de chrétiens d’Orient. Les églises qui se sont séparées avant le concile de Chalcédoine (451) : arméniens, syriens, coptes. Les églises qui se sont séparées après ce concile (à l’issue de celui-ci ou pour d’autres raisons) : Alexandrie, Antioche, Chypre, Constantinople. Les églises qui sont rattachées à Rome : maronites, Chaldéens, melkites, Coptes et Arméniens catholiques.

 

Les langues liturgiques employées sont diverses : grec, syriaque (forme moderne de l’araméen), arabe. À cela il faut ajouter les chrétiens vivants en Inde. Ce sont les descendants des populations évangélisées par l’apôtre Thomas au Ier siècle. Oubliés ensuite, ils ont été redécouverts au XVIe siècle lors des voyages des Portugais dans la région. Ils forment l’église malabare. Certains sont rattachés à Rome, d’autres aux chaldéens (Irak). Rien n’est simple donc, et chacune de ces églises est l’héritière d’un soubresaut de l’histoire, d’une strate culturelle ou d’oppositions parfois millénaires. Cette densité et cette profondeur historique échappent largement aux diplomates qui ont à traiter ces questions. C’est une grave erreur, car on ne peut rien comprendre à cette région et aux jeux diplomatiques actuels des États arabes si l’on n’a pas ce cadre théologique et historique à l’esprit.

 

L’arrivée de l’islam

 

Le grand bouleversement intervient au VIIe siècle avec l’arrivée des Arabes islamisés. Les causes et les raisons de cette conquête ont beaucoup agité les historiens, notamment pour arriver à expliquer pourquoi elle s’était faite aussi rapidement et pourquoi l’islam avait réussi à s’imposer. Au vu des connaissances actuelles, plusieurs points d’accord se dégagent. Les Arabes ont profité de l’épuisement des deux empires, les Perses et les Byzantins, qui après plusieurs siècles de guerre n’étaient plus en mesure de faire face à cette invasion. Les Arabes sont peu nombreux, mais ils sont presque tous des combattants. Leur armée fait donc jeu égal avec celle des Perses et des Grecs. C’est l’avantage des peuples nomades sur les sédentaires. Beaucoup de chrétiens ont accueilli avec soulagement l’arrivée des Arabes, car c’était pour eux un moyen de se débarrasser des Grecs. C’est notamment le cas en Égypte où ils ont ouvert les portes d’Alexandrie afin de s’allier avec eux pour chasser les Byzantins. L’impôt qu’ils devaient payer, le dhimmi, valait bien l’impôt que leur faisaient payer les Byzantins. D’autre part, l’islam est une forme dérivée d’hérésies chrétiennes. C’est ce qu’a démontré la thèse du Père Édouard-Marie Gallez, Le Messie et son Prophète, parue en 2005. C’est le mouvement des judéonazaréens, qui rejette notamment la divinité du Christ, qui mélangé à des cultes arabes préislamiques a contribué à forger l’islam. Pour les chrétiens de cette zone, qu’ils soient nestoriens (disciple de Nestorius, mort en 451), ariens (disciples d’Arius, mort en 336) ou Assyriens, les disciples de Mahomet n’étaient pas très différents d’eux. Cette pensée dérivée d’hérésies chrétiennes pouvait se concilier avec leur propre religion. S’ils ont donc perdu sur le plan militaire, ils n’ont pas non plus cherché à manifester une trop forte opposition.

Sur le long terme toutefois, l’imposition de l’islam a eu des conséquences négatives pour les chrétiens d’Orient.

 

Un rôle administratif et intellectuel

 

Sous l’Empire ottoman, les chrétiens d’Orient occupent souvent des postes importants dans l’administration de l’Empire. Hauts-fonctionnaires, officiers, commerçants de renom comme les Arméniens, ils sont la colonne vertébrale de l’Empire, ce qui suscite à la fois admiration et jalousie. S’ils sont tolérés par les Ottomans, ils subissent aussi régulièrement des persécutions et des déportations. Soliman le magnifique signe un traité politico-commercial avec François 1er en 1528, les capitulations, par lequel la France devient la protectrice des chrétiens d’Orient. Le roi reprend ainsi la politique de Saint-Louis et des Capétiens à l’époque des Croisades. Ce rôle de protecteur des chrétiens du Levant est une constante de la diplomatie française. Napoléon III fut également un ardent défenseur de ces populations, de même que la IIIe République, toute anticléricale qu’elle était sur le plan intérieur. « L’anticléricalisme n’est pas un article d’exportation » conclu Léon Gambetta. Durant la première guerre mondiale, la France voulut aussi protéger les chrétiens de Syrie et du Mont-Liban. D’où les accords entre Mark Sykes et François Georges-Picot en 1916. Accords qui sont le triomphe de l’école historique et géographique française de la fin du XIXe siècle. Encore aujourd’hui, ce sont des Français qui sont intervenus en Syrie et en Irak pour aider les chrétiens d’Orient, alors que la diplomatie de l’État faisait n’importe quoi. La diplomatie privée s’est révélée meilleure et plus réaliste que la diplomatie publique. Cette exposition à l’IMA s’inscrit dans cette longue tradition française pour le Levant. Le texte de l’accord entre Soliman et François 1er y est d’ailleurs exposé. C’est l’une des pièces les plus belles et les plus émouvantes de l’exposition.

 

La nahda ou le réveil de l’arabité

 

Au XIXe siècle, les chrétiens d’Orient ont joué un rôle essentiel dans l’indépendance de leur pays et le renouveau intellectuel de la culture arabe. C’est eux qui ont installé les premières imprimeries, développés les écoles et les universités. C’est à eux que l’on doit la nahda, la renaissance de la culture arabe. Ils prônent l’arabité comme facteur d’union et de cohésion des populations. C’est une façon de placer la religion au second plan. Étant minoritaires, si l’unité se fait autour de l’islam ils ne peuvent être que rejetés. Ces intellectuels développent et diffusent les sciences, la littérature, la réflexion politique. Ils veulent prendre ce qu’il y a de meilleur de l’Occident sans se faire inféoder. C’est le travail important réalisé notamment par le Libanais chrétien Boutros al-Boustani (1819-1883). Développer la raison, favoriser la démocratie, autant de thèmes qui s’opposent à l’islam et à l’Empire ottoman. Simultanément à la nahda se développe le fondamentalisme musulman, reprenant le wahhabisme du XVIIIe siècle, notamment avec les Frères musulmans, créés en 1928 par Hassan al-Banna. Si la nahda a pu contribuer à faire naître des États laïcs comme la Turquie, la Syrie et l’Irak (avec le parti Baas), ce sont aujourd’hui les fondamentalistes qui ont le dessus.

 

Les drames du XXe siècle

 

Pour les chrétiens d’Orient, le XXe siècle fut marqué par les persécutions et les massacres, qui se poursuivent encore aujourd’hui. L’exposition évoque justement le massacre des Arméniens perpétrés par les Ottomans et piloté par les Jeunes Turcs. Il s’est déroulé entre 1915 et 1916 pour le gros des massacres et a été poursuivi jusqu’en 1923. Il est difficile de connaître avec précision le nombre de morts. Il est évalué actuellement au deux tiers de la population arménienne vivant dans l’Empire, soit 1.5 million de personnes. L’exposition évoque aussi le massacre des Assyriens. C’est une excellente chose, car celui-ci est très souvent passé sous silence. En parallèle des tueries contre les Arméniens, les Assyriens sont déportés de leur zone de peuplement pour être internés ou mourir dans les déportations. Les estimations actuelles varient entre 250 000 et 700 000 morts, soit entre la moitié et 70% de la population. Ces Assyriens sont des Chaldéens, des Syriaques, des Araméens, tous chrétiens. Les massacres ont été perpétrés entre 1914 et 1920. Or ceux-ci vivaient dans la région actuellement appelée Kurdistan et les massacres ont été perpétrés par les Turcs et par les Kurdes, qui ont planifié cette épuration ethnique afin de pouvoir ensuite proclamer leur indépendance au nom de l’unité du Kurdistan. Si la conférence de la paix n’a pas voulu créer un Kurdistan indépendant en 1920, c’est notamment parce que certains ambassadeurs ne voulaient pas donner un État aux Kurdes qui venaient de massacrer autant de personnes. Les Kurdes se sont bien gardés de rappeler cela lorsqu’ils ont proclamé leur indépendance début octobre 2017.

 

Parallèlement à cela eurent lieu les massacres des Grecs du Pont. Entre 1916 et 1923, ce sont environ 350 000 Grecs vivant dans la région du Pont qui furent déportés et massacrés par les Turcs. Entre les Arméniens, les Assyriens et les Grecs on obtient un nombre de morts proche de 2.5 millions de personnes. Les chrétiens qui représentaient 20% de la population du Moyen-Orient en 1900 en représentent 3% aujourd’hui. Certes, les Arabes musulmans ont une plus grande fécondité que les Arabes chrétiens, mais les massacres et les déportations forcées expliquent aussi en partie cette évolution.

 

En présentant sobrement et rationnellement ces deux mille ans d’histoire, cette exposition permet de mieux appréhender la géopolitique très complexe de l’Orient.

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

18 Commentaires

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  • Faïk Henablia

    8 novembre 2017

    Article très instructif.
    J’ajouterai que certains Arabes étaient également chrétiens, tels que les Lakhmides en Irak ou les Ghassanides en Jordanie-Syrie.
    Le Chrétienté avait même gagné certaines régions de la péninsule arabique, contrairement à la thèse officielle musulmane.

    Répondre
  • Steve

    3 novembre 2017

    Bonsoir
    En fait, les conquérants arabes de la Palestine se seraient un peu conduits comme les Francs en Gaule! Il n’a y a pas eu trop de résistances car tous les chrétiens « d’Orient » non soumis à l’église catholique romaine, organisée, rappelons le, par Constantin puis Théodose aux fins de perpétuer l’Imperium, étaient condamnés comme hérétiques et persécutés sinon anéantis, comme les ariens. Alors payer un tribut et vivre en paix sous domination arabe ou résister et être persécuté sous domination impériale…… le choix est assez vite fait!
    Paradoxalement, le totalitarisme de l’Eglise catholique aura été l’un des fourriers de l’islam!
    Quand à cette forme là de monothéisme, selon une légende dont je n’ai pu retrouver la source, Pierre le Vénérable qui fut le premier à commanditer une traduction du Coran en latin, se serait exclamé en en prenant connaissance: « Mais c’est Arius! »
    Une des questions que se posent les scientifiques à propos de la vie extraterrestre est le pourquoi de l’absence totale d’essais de prise de oontact avec nous, s’ils existent. Ma foi, si des extraterrestres intelligents regardent ce qui se passe sur terre autour de la question de Dieu, on ne saurait que les excuser de refuser tout contact avec nous.
    Peut être attendent-ils tout simplement que nous devenions intelligents….Chi va piano va sano!
    Cordialement

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    • Axel

      8 novembre 2017

      Bonjour,
      Je ne suis pas un spécialiste du sujet mais l’historien médiéviste Jacques Heers, dans ses ouvrages « La première croisade » et « Histoire des croisades » affirme au contraire que l’empire Byzantin et ses populations (ou du moins une large part de celles-ci) ont longtemps et âprement résisté aux musulmans avant d’être anéanti pour le premier et définitivement conquises pour les secondes.

    • Geo

      13 novembre 2017

      Steve- Le Dalaï Lama ne disait-il pas lui-même en substance que sans religions la terre irait beaucoup mieux? Je partage entièremnt l’opinion à propos des extraterrestres mais je crains qu’ils devront avoir beaucoup de patience.
      Cordialement

  • Ockham

    3 novembre 2017

    Votre résumé est très intéressant. L’Orient aux mille rumeurs et tendances conspirationnistes enracinées supporte difficilement la discussion en général et en particulier sur ces sujets. L’Occident sait aussi massacrer et s’entre-massacrer. Cette précaution étant prise, il faudrait aussi mentionner:
    – le fait que les Janissaires, ces enfants enlevés de force très jeune dans les familles chrétiennes (Grec en général mais pas seulement) et islamisés de force furent tous massacrés avec famille soit 200 000 personnes environ vers 1820 (quantité et date à préciser).
    – le fait que si des Chrétiens ont aidé à mettre en œuvre l’imprimerie, il faut préciser que l’imprimerie ne fut autorisée qu’après la décapitation de l’imam en chef du califat, le Calife. Il prétendait que le seul livre admissible était le coran calligraphié sur papier qui valait depuis toujours et pour toujours. En fait il craignait l’apparition débridée de livres avec leurs critiques. Ce fait pose la très grave question pour un Musulman de savoir si c’est dieu qui se trompe ou le Calife ? Des dilemmes de même nature se retrouvent dans la bible des Juifs comme des Chrétiens. Ainsi il fut décapité pour une simple faute de logique dans un certain espace-temps. De même plus tard dieu ne pouvait pas admettre que le Bagdadbahn arriva à la Mecque mais depuis qu’il a admis les avions quelle évolution!

    Dans un autre ordre d’idées:
    – les Kurdes sont des Indo-européens de langue comme les Iraniens et cela implique d’autres mœurs, une autre grammaire mentale, … relativement aux peuples de langue sémite comme les Arabes ethniques, Mésopotamiens et Juifs. D’où l’incongruité de l’antisémitisme entre sémites! Précision: autre ne signifie pas supérieur ou inférieur.

    – enfin cela n’est pas avéré mais semble passionnant à établir scientifiquement à savoir que les Turcs étaient partie prenante dans la grande famille mongole en tant que forgerons. Bien que différents de langue des indo-européens, ils avaient donc des liens étroits avec les caucasiens indo-européens (Hittites de jadis ?) d’où le fer provient (voir la légende des Centaures qui apportèrent le métal). Et donc ils « zonaient » puissants car armés dans ce vaste espace de l’Asie centrale. Ils s’allièrent un matin avec les Mongols, se convertirent à midi à l’islam et le soir s’installèrent définitivement de l’autre côté du Caucase en Anatolie. Connaissant bien le fer ils le prouvèrent en fondant au 15ème siècle le plus formidable canon de l’époque pour démolir les murailles de Constantinople, la même Constantinople qui les avaient introduits un siècle avant sur le plateau des aigles du Kosovo pour battre les Serbes … plateau d’où ils filèrent vers Vienne! Cette prouesse du canon, avec l’aide toutefois d’un hongrois ou un allemand, souligne leur avance. Perdant leurs possessions européennes donc l’accès au charbon, le sultan fut réduit à promettre une énorme récompense à qui trouverait du charbon en vain. Sans charbon avec une population presque totalement analphabète sauf les chrétiens surtout dont les Arméniens, l’ordre de liquider les précédents ne fut pas l’ordre le plus intelligent de leur épopée! Mais si c’est dieu qui l’exige! Alors…

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      4 novembre 2017

      Les Turcs se rattachent effectivement aux Mongols, les deux langues sont d’ailleurs très proches.

      Dans la pensée néo-ottomane développée par Erdogan, les Turcs se voient comme les héritiers de Gengis Khan et d’Attila. Ce dernier étant pour eux un personnage positif, il n’a pas laissé le même souvenir qu’en France.

  • Charles Heyd

    2 novembre 2017

    L’histoire est faite de (re)découvertes et de rebondissements; ma mère était abonné une revue appelée « Chrétiens d’Orient »; tout jeune je rêvais en regardant les cartes de ce Proche mais très éloigné Orient;
    il y a quelques jours dans une autre discussion je saluais la volonté des Kurdes de créer leur propre état sur les ruines de la Syrie, de l’Irak et de pays non (encore) en déliquescence comme la Turquie et l’Iran;
    je posais d’ailleurs la question suivante: « quelle est la différence entre un Turc et un Kurde? »
    si la réponse partielle qu’apporte M. Noé est que les deux ont été des massacreurs de chrétiens, je comprends de mieux en mieux les diplomates de 1916 qui n’étaient pas favorables à la création d’un état kurde;
    d’aucuns parlaient de la possession du pétrole mais à l’époque personne ne voyait le développent de cet or noir ni n’avaient des données précises sur les gisements découverts bien plus tard.

    quant aux critiques sur la qualité de cet article par certains pseudos, je leur accorderai un gramme de considération lorsque leurs auteurs sauront aligner 1 ou 2 arguments cohérents dans ce sens.

    Répondre
    • Jaedena

      2 novembre 2017

      Les turcs ont une origine turco-mongole, des steppes d’asie centrale. Les kurdes sont ethniquement perses, comme les iraniens.

    • Le bélier

      2 novembre 2017

      Oui je peux aligner des arguments sans problème.

      Les Turcs sont effectivement originaire des steppes d’Asie Centrale, ce sont aussi les seuls aptes avec les Perses et les Israéliens à être capable de gérer un Etat quand on voit comment les Occidentaux galèrent avec les Balkans et le Proche-Orient alors que les Turcs ont réussi à tenir ça sous un Empire pendant des siècles.

      Les Kurdes, eux sont tribaux et bien sûr incapable d’organiser un Etat, leur « clanisme » est assez brutal, les crimes d’honneur sont principalement pratiqués par eux.

      Leur niveau économique étant plus faible, ils ont une plus forte natalité.

      Pour le génocide, chrétien, il est le fait de « Jeunes-Turcs », mouvement nationaliste et franc-maçon crée sur les idéaux français car fondée un .. 14 juillet 1889, Talaat Pacha étant le Grand-Maître des Loges, à noter que toutes les élites parlaient le Français.

      Maintenant quant à savoir pourquoi cette haine, en 1492, l’Espagne bigote expulse les Juifs qui avaient tant aidé les Musulmans et avaient servi de 5ème Colonne aux « Maures », le Sultan Beyazid II envoya tous ses navires pour les recueillir (pas comme la Conférence d’Evian) et il leur octroya une position dominante.

      Au XIXème siècle, l’Homme malade décide de changer son fusil d’épaule et laisse Arméniens et Grecs submerger les Juifs, les Grecs principalement dans le commerce maritime, des Grecs vivaient encore dans l’Empire Ottoman malgré l’indépendance grecque. Grecs et Armémiens devinrent sûrs d’eux-mêmes et dominateurs notamment envers les Juifs. Quand un gosse disparaissait, les Chrétiens accusaient les Juifs de l’avoir sacrifié pour son sang, le pain de Pessah, puis bon l’antisémitisme grec est notoire, tout Juif de la région sait de quoi on parle.

      Les gens de Salonique (Donmeh) ont pris le pouvoir et ont opéré le génocide et se sont partagés les biens des Arméniens, un certain Isaac Carasso neveu d’Emmanuel Carasso a d’ailleurs fondé une entreprise de « Yogurt » nommée Danone avec le « butin » arménien.

      Mes questions pour vous Charles Heyd :

      – Pourquoi TOUS les historiens juifs (Bernard Lewis … ) sont turcophiles ?
      – Pourquoi nient-ils ainsi qu’Israël le génocide arménien ?
      – Pourquoi les Arméniens et les Grecs sont des « antisémites carabinés » ?
      – Pourquoi Israël a soutenu l’Azerbaidjan contre l’Arménie ?
      – Pourquoi les Arméniens ont fourni des contingents importants aux nazis eu égard à leur faible nombre.
      – Pourquoi la Turquie et Israël s’entendent si bien ?

      Vous pouvez demander à Alexandre Adler 🙂

      Pour les Turcs, ils ont fait comme les Allemands, ils ont utilisé des « kapos » pour faire le sale boulot, en l’occurrence des bandits kurdes au lieu de paysans ukrainiens ou polonais.

      Si vraiment, ce sujet vous intéresse et que vous ne trouvez pas d’Arémnien dans les parages pour témoigner de ce que je raconte :

      https://www.amazon.fr/Genocide-Armenian-Christians-Christopher-2016-01-22/dp/B01FKSKZPQ/ref=la_B001K8SINM_1_3/257-8834925-2560862?s=books&ie=UTF8&qid=1509659100&sr=1-3

      https://www.youtube.com/watch?v=DJ3OJrv3hbM

      C’est un truc que j’ai découvert, les « Chrétiens d’Orient » … sont en fait … bien plus antisémites que les « Musulmans d’Orient ».

      Puisque le boss de ce site est né à Alep et qu’il y regrette qu’il n’y ait plus une prédominance judéo-chrétienne, peut-il nous expliquer l’Affaire de Damas ? Ainsi que toutes ces accusations de crimes rituels ? Des pogroms lorsqu’un gosse disparaissait aux alentours de Pâques …

      Pour ceux ne maîtrisant pas l’Anglais :

      https://eschatologiablog.wordpress.com/2016/11/30/les-donmeh-le-secret-le-plus-chuchote-du-moyen-orient/

    • Le bélier

      2 novembre 2017

      Le jour où il sera possible de répondre, vous aurez les arguments en attendant chaque tentative échoue, j’ignore si c’est la censure ou un bug.

      Au passage, demandez aux Arméniens ce qu’ils pensent des « Donmeh ».

    • Charles Heyd

      3 novembre 2017

      je réponds en fait à #Le bélier, qui est peut-être breton!? et à #Jaedena
      pour le corvidé:
      – je ne sais pas en effet pourquoi tous, ou beaucoup seulement, d’historiens juifs sont pro-turcs et cela ne m’intéresse que peu et je pense que cela a peu d’importance; je pense que les Israéliens ont pensé trouver un allié en la personne de « laïcs » turcs, mais néanmoins « muslim » face à un monde musulman qui littéralement les encerclait; et pour Israël ce n’était pas un délire comme pour les Soviets qui s’estimaient également encerclés par l’occident!
      – je ne sais pas combien de contingents de kapos les Arméniens ont fourni aux nazis mais les hautes autorités religieuses musulmanes de l’époque ne se privait pas (aussi) de prendre position pour lesdits nazis (le grand mufti de ne sait où)! Je ne suis pas un fan des Arméniens si ce n’est de Charles Aznavour!
      Je ne sais pas si les Arméniens et les Grecs sont des « antisémites carabinés » mais je connais beaucoup de muslims qui le sont autant sinon plus et le procès très actuel d’un certain Abdelkader devrait vous suffire largement!
      – cerise sur le gâteau: en fait les turcs (dont Ata Kemal Atatürk), sont en fait des juifs!
      je parlais juste avant de découvertes historiques mais celle-là c’en est une!

      pour #Jaedena
      je posais la question sur les différences entre les Turcs et les Kurdes comme j’aurais posé la question suivante (venant d’un nazi, je plaisante!): quelle est la différence morphologique entre un européen « normal » et un juif? Vous connaissez la réponse;
      Emmanuel Todd a sorti récemment un livre qui doit aller dans le sens de #Le bélier; tous ces comportements sont liés à la structure familiale des peuples en question; si les Kurdes ne sont bons qu’à être les kapos des Turcs, c’est qu’il doit y avoir un atavisme!
      #Le bélier vous expliquera certainement cela mieux que moi!

    • durru

      3 novembre 2017

      « Les Kurdes, eux sont tribaux et bien sûr incapable d’organiser un Etat »
      Bien sûr, bien sûr. Et la marmotte… C’est à cause de ça que le Kurdistan Irakien est de fait indépendant depuis la chute de Saddam. On va pas s’attarder plus sur les autres « arguments » qui veulent faire des généralités à partir de cas (très) particuliers.
      Les Kurdes étaient vus, jusqu’à très récemment, au Moyen-Orient, un peu comme les Tziganes/Roms/etc en Europe (notamment Orientale). Si ça se trouve, il y a même un lien génétique… De point de vue de l’organisation « tribale » et de leur capacité d’intégration dans des sociétés de type « occidental » (quoique, au MO, c’est pas ce modèle qui prédomine), pour les Kurdes c’était pas gagné. Mais visiblement les choses sont en train de changer.
      Question d’éducation, de culture (et surtout d’accès à…).

  • Sarcastik

    2 novembre 2017

    Une petite coquille : l’impôt n’est pas le dhimmi, qui est l’imposé, mais la dijizîa.

    Excellent RETEX d’une exposition que je ne pourrai voir, séparé par l’Atlantique. Merci !

    Répondre
    • Rwono

      2 novembre 2017

      @lebelier : votre jugement sur la qualité de l’article exige, pour ne pas paraître impoli, une argumentation.

    • Le bélier

      2 novembre 2017

      @Rwono

      Comme je me fais censuré, c’est difficile.

    • idlibertes

      2 novembre 2017

      Ce serait er, en ce cas.

      Censurer.

    • Le bélier

      2 novembre 2017

      Oui pardon, je ne relis pas mes commentaires … puis bon les fautes d’orthographe, il y en a un paquet ici sans parler des éléments plus « factuels ».

      Dites-moi puisque vous gérez ce site, pourquoi quand je tente de poster mes gros pavés, il ne les publie pas ? Avez-vous fixé un nombre limite de caractères ? Ou est-ce encore la faute aux développeurs ukrainiens ?

    • charles gave

      7 novembre 2017

      Decidement, plus je lis les articles de JB Noe, plus je suis content qu’il publie sur notre site
      Puisque je suis mentionne dans certains commentaires je vais faire une remarque personelle qui n »engage que moi
      Ayant beaucoup lu et beaucoup reflechi sur le moyen orient et ayant rencontre beaucoup de gens de ces pays , une chose m’a toujours frappe
      Jamais personne du moyen orient ne dit : je suis desole j’ai fait une erreur.
      En termes simples, la responsabilite personelle semble ne pas exister dans ces civilisations.
      le but est encore et toujours de rechercher un bouc emissaire (voir Rene Girard), qui vous veut du mal et qui est tout puissant, et la le Juif est extraordinairement pratique.
      Le jour ou la responsabilite individuelle sera acceptee par la population, ce jour la le Moyen Orient deviendra gouvernable
      Mais la responsabilite personelle est elle compatible avec l ‘Islam?
      Jacques Ellul ne le croyait pas
      Amicalement
      cg

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