25 octobre, 2016

Avant les élections americaines…

Je ne me suis pas exprimé sur le sujet depuis un certain temps mais Charles, qui connait bien les Etats- Unis, l’a fait avec brio et humour. Et je souscris largement à ses remarques pertinentes. Notamment sur le couple Clinton..Depuis leur entrée en politique, ils ont été confrontés à de nombreux soupçons d’impropriétés diverses, mais ont toujours su tirer leur épingle du jeu.

Sans parler des frasques sexuelles et agressions de toute nature imputées à Bill, qui elles ont été confirmées. Et compte tenu de ses mensonges sous serment, ces derniers l’ont conduit à être destitué du barreau de l’Arkansas.

Pourtant Madame va être élue, sans enthousiasme, avec une large majorité d’opinions défavorables – comme Trump-.Elle a éliminé de la course grâce à la complicité de l’appareil démocrate, confirmée par les révélations de Wikileaks, son adversaire socialiste, le Sénateur du Vermont, Bernie Sanders, surtout elle est maintenant activement soutenue par le couple Obama, qui ne pardonne pas à Trump sa campagne sur la citoyenneté du Président né d’un perte kenyan et d’une mère américaine.

Charles a bien résumé la problématique de l’élection, Trump est  massivement soutenu par les hommes de race blanche peu éduqués, et frappés par certains aspects de la globalisation.

Clinton, elle a les minorités, ethniques ,et les femmes de plus de 45 ans..

Ce que Charles par contre ne souligne pas, c’est le rejet des deux candidates principaux par certaines minorités religieuses, tels les Mormons, présents en Utah, et minoritairement dans d’autres Etats de l’Ouest. Par les moins de 35 ans, également, hommes et femmes éduqués, qui ne se reconnaissent en rien dans deux septuagénaires qui ne débattent de manière intelligente d’aucun des sujets de fonds auxquels les Américains sont confrontés.

Madame Clinton, c’est « tax and spend », et une politique extérieure agressive, dite « néo conservatrice ».

Trump, c’est protectionnisme, fermeture des frontières, construction d’un mur, rejet des musulmans.

L’élection se joue dans 5 à 6 Etats et la participation électorale est effectivement la clé du résultat. Si Trump arrive à faire voter des « red necks »  réfractaires au vote, notamment en Ohio, Pensylvanie, il a encore une toute petite chance, à condition que les anciens supporters de Sanders ne se déplacent pas, ou votent pour le ticket libertarien Johnson Weld, ou vert, Jill Stein..

Beaucoup de si pour une victoire Trump, à laquelle j’affecte une probabilité de 15 à 20%.

Comment a-t-on pu en arriver la, alors que les républicains avaient une vraie chance de gagner la présidence, face à la plus mauvaise candidate que pouvait investir le parti démocrate ?

Pratiquement chacun ou chacune des 16 candidats- hors Trump-  à la primaire républicaine, l’aurait emporté assez aisément. L’investiture de Trump procède de la stupidité de l’appareil républicain, également du fractionnement du parti entre les évangélistes, uniquement préoccupés par les thèmes sociétaux, les libertariens, qui sont apparus à contre courant sur les sujets de défense, eu égard à la montée d’ISIS et autres formes de terrorisme islamique, enfin les modérés, partisans de l’économie de marchés et du libre échange, confrontés au populisme anti  libre circulations.

A ce stade, le seul argument en faveur d’un vote Trump, est le pouvoir du Président de nommer les magistrats inamovibles de la Cour Suprême, avec une confirmation par une majorité qualifiée de 60% au Sénat.

Depuis le décès de Scalia, non remplacé, la Cour a 8 juges, et compte tenu de l’âge avancé et de l’état de santé de certains de ces magistrats, il n’est pas inconcevable qu’un Président Clinton puisse nommer en 4 ans 2 ou 3 juges qui feraient basculer la Cour pour 20 ou 30 ans.

Trump a promis de nommer des juges « conservateurs » et Clinton des « progressistes », je préférerai des magistrats professionnels et expérimentés qui disent le droit.

Conséquence autre de la désastreuse campagne de Trump, les républicains vont sans doute perdre leur contrôle du Senat 54 contre 46.

Et leur majorité à la Chambre pourrait être considérablement réduite.

Le parti peut éclater, entre ses différentes factions.

Le 8 Novembre, comme beaucoup d’Américains, je ne souhaite voter ni pour Clinton ni pour Trump.

Je suis certain que je ne voterai Clinton dans aucun scenario, la corruption et le mensonge institutionnel sont exécrables.

Je n’envisage pas de voter non plus pour Trump qui est tout simplement incompétent, pour tout office public électif, a fortiori la présidence du monde libre.

Pourtant je ne m’abstiendrai pas car le contrôle du Senat est essentiel pour limiter les dégâts potentiels d’une présidence Clinton qui nous amènera à regretter Obama.

A ce stade j’envisage de voter Johnson pour la Présidence et républicain « down ballot ».

Jamais dans l’histoire américaine les citoyens de ce pays n’ont eu à choisir entre deux candidats aussi détestables et peu qualifiés. Pourtant un Président sera élu le 8 Novembre et prendras ses fonctions le 212 janvier 2017.

« God bless America and the free world »

Auteur: Jean-Claude Gruffat

Jean Claude Gruffat est depuis Avril 2020 Managing Director chez Weild and Co, banque d’affaires indépendante présente dans plus de 20 États aux États Unis. Après une carrière dans la banque internationale chez Indosuez, puis Citigroup. Jean Claude Gruffat est le Chairman de Competitive Enterprise Institute, et un board member de Atlas Network, toutes deux think thanks libertariennes domiciliées à Washington DC. Il est également gouverneur de L’American Hospital de Paris. Titulaire d’un doctorat en droit public, et d’une maîtrise de science politique de l’Universite de Lyon, ainsi que ancien participant au Stanford Executive Program, GSB, Stanford University, CA.

17 Commentaires

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  • sassy2

    31 octobre 2016

    si vous avez des enfants aux US. Je suis sur qu’à l’heure actuelle ils sont en train de MAGA dans votre dos

    58%

    😉

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    • idlibertes

      31 octobre 2016

      Ils sont surtout en train de passer de maisons en maisons pour récupérer des tootsies rolls et des hersheys (le reste je n’ai pas compris mais j’ai l’habitude, je ne comprends que 30% de vos posts …)

  • duff

    27 octobre 2016

    Analyse tempérée d’un esprit raisonnable ce qui sera rarement le cas des électeurs américains (ou comme en France l’an prochain). Ce qui avec ma connaissance du peuple américain et de ma surveillance des débats et enquêtes d’opinions m’amène à corréler les chances de Trump à la participation comme l’a fait Charles Gave.

    Si on épluche les mails « Podesta » Mme Clinton ferait passer les Aquilino Morelle, Jérôme Cahuzac ou Patrick Balkany pour des amateurs gentillets et Hollande et Sarkozy pour des voleurs de poules. Les révélations de wikileaks arrivent un poil trop tard mais qu’en aurait fait un candidat républicain plus habile que l’outrancier Trump? ça aurait pu faire mal. Quand on pense qu’Assange voit tous ses amis mourir brutalement et qu’on songe côté démocrate à l’éliminer via un drone (en plein Londres???) alors qu’il finit de vautrer cette campagne dans le bruit et la confusion au final favorable au statu quo, on hallucine.

    J’avais entendu que le remplacement de Scalia était une affaire grave sans bien la comprendre, merci pour vos éclaircissements au passage.

    Comme certains commentaires le notent, attribuer 20% à Trump de chances d’être élu me semble sous-estimer des ressorts profonds et inavouables aux sondeurs. Juste un exemple, vous faites un sondage sur un panel de 1800 personnes en France, élargi donc par rapport à la base des instituts habituels et vous tombez sur 4% de satisfaits de Hollande alors que depuis des mois on nous bassine sur « il faut arrêter le Hollande-bashing » d’ailleurs le chômage baisse…

    Je me suis couché à l’hôtel avec des médias français qui donnaient à 2h du matin le Remain à 55%, la BBC qui s’étonnait qu’une ville qui vote travailliste et fortement Liberal democrats votent le Remain à 52% en se posant des questions (on attendait au moins 60%) et le landemain des mines dépitées pour dire que le Brexit était à 52%.

    Nigel Farage a raison d’établir un lien entre les deux votes (CG l’a bien rappelé ici) on n’est pas à l’abri d’une surprise pour la bien-penseance médiatique…

    cdlt

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    • duff

      27 octobre 2016

      J’ai oublié de préciser que quelques analystes un peu volontairement oubliés des médias engagés pensent qu’une part non négligeables des électeurs de Sanders ne vont pas soutenir Clinton mais Trump, ce serait pas si déconnant compte tenu de la proximité populiste et démagogique des deux, c’est un réservoir de voix, certes modeste de Trump, mais tout de même!

  • Arnaud

    27 octobre 2016

    Apparemment il y a beaucoup de « problemes » avec les machines à voter au Texas et au Colorado les morts votent. Il semblent que les Démocrates aient décidé de gagner quel qu’en soit le moyen.

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  • sassy2

    27 octobre 2016

    Bonjour,

    le resultat est, normalement, pour l’instant très serré. (je pensais que trump était plus haut).
    le marché aurait pricé la chose (y compris trump: ce qui compte est après / sauf pour les secteur media si trump alors…)

    58% toujours faisable pour trump

    les partis: clinton obama ont compromis le parti democrate autant que hollande a enterré le PS

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  • Arnaud

    25 octobre 2016

    Je suis d’accord avec le commentaire précédent. Quitte à voter pour un mauvais candidat autant prendre celui qui pose le plus de problèmes aux hommes de Davos, c’est a dire Trump. Notons aussi qu’il est essentiel d’arreter le flux gigantesque d’immigrants illégaux. Pour ces deux raisons, le vote Trump semble le plus approrpié. Voter Johnson revient a donner un vote Clinton malheureusement.

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    • Libertad

      26 octobre 2016

      Tout à fait d’accord.
      Voter Trump est voter contre les «Hommes de Davos» et leur dictature mondialiste (molle).

      Pour moi, les «Hommes de Davos» sont un très grand danger, et un danger tout à fait concret, et ceux-ci avancent leur agenda petit-à-petit.
      Il y en a marre de ne plus être maître de notre destin, d’être des esclaves qui subissent la volonté de ceux qui se pensent supérieurs.

  • Pierre Louis

    25 octobre 2016

    Puisque les votes sont truqués, voter ne consiste donc plus à élire des représentants, mais à faire enregistrer une reconnaissance officielle pour des dissidences minoritaires :

    http://www.lifezette.com/polizette/concern-grows-over-soros-linked-voting-machines/

    En plus des machines de vote électronique que le citoyen ne peut pas physiquement dépouiller et qui permettent de connaitre le vote de chaque électeur (par captation du champs magnétique émis, car chaque bouton émet un champs magnétique différent, ce qui avec un peu d’équipement permet à distance de connaitre le vote de l’électeur), les listes des votants ne sont pas rendues publiques et on fait donc voter les morts..

    Dans certains états les clandestins sont mobilisés par le parti démocrate car des lois sont passées pour que ne soient plus demandés de justificatif d’identité aux votants.. !

    Il me semble donc que voter lors de ces élections, y compris pour Johnson, relève d’un mimétisme qui questionne.

    Trump n’est pas un échec, car il ne s’agit pas d’une élection, mais d’une sécession.

    C’est à mon sens une erreur d’analyse de considérer l’Occident comme un système démocratique dans lequel tout serait suffisamment pacifique pour la participation à des élections légitimes.

    Voter trump est utile non pour le faire élire, mais dans le but de montrer à cette dictature que nous entrons en dissidence, pour qu’ils comptabilisent le fait que leurs lois ne s’appliquent plus à notre peuple et que notre peuple s’affranchit définitivement du multiculturalisme.

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    • Gerldam

      26 octobre 2016

      Certains allemands ont voté pour un certain Adolf avec le même type de raisonnement.
      Quand on n’a le choix qu’entre Charybde et Scylla, on vote blanc.

    • Pierre Louis

      26 octobre 2016

      Trump mange aussi des enfants au petit déjeuner.
      Hitler fit la une du Times comme Homme de l’année, ce qui n’est pas le cas de Trump.

    • idlibertes

      26 octobre 2016

      I am confused

      Je croyais que seul les neo- turbo -libéraux mangeaient des enfants au petit déjeuner ?

  • nolife

    25 octobre 2016

    En politique, il faut souvent choisir le moins pire plutôt que le meilleur !

    Au fait, il y a une constance en Amérique, ils basculent souvent et rapidement, après les années dures de Nixon au Vietnâm, on a eu le mollasson Carter puis Reagan … après les années faucon de Bush, on a eu les années colombes d’Obama et world-oriented avec une personne de couleur, logiquement, on devrait avoir un retour de redneck blond recentré sur les USA et beaucoup plus dur au niveau international.

    N’oublions pas que le Brexit ainsi que d’autres votes conservateurs (Cameron, Nethanyahu, Erdogan, Le Pen en 2002, Chirac en 1995 …) ont été clairement sous-estimés par les instituts de sondage qui n’avaient pas vu venir la chose.

    Une des raisons est la gène qu’ont les gens à dire qu’ils voteraient pour un candidat politiquement incorrect ! Certains n’osent pas dire à leur femme qu’ils voteront Trump !

    Même Zemmour n’osait pas avouer qu’il votait probablement FN !

    Répondre
    • Jcgruffat

      25 octobre 2016

      Vous avez raison.
      Un de mes amis a été menacé de divorce par son épouse si il votait Trump…

    • Aljosha

      25 octobre 2016

      Et vous lui avez repondu qu’il fallait saisir cette opportunite ?

    • Gap

      26 octobre 2016

      Surtout quand on voit que 800 à 1000 personnes ont été sondées alors qu’il y a 320 millions d’habitants aux USA. C’est très représentatif ! 🙂

    • nolife

      26 octobre 2016

      Connaissez vous l’inférence statistique ?

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!