24 septembre, 2021

Sous-marins en Australie : réalité de la guerre économique

Une « trahison » pour certains, un « coup de poignard » pour d’autres, l’annonce de la rupture du contrat conclu en 2016 entre Naval Group et le gouvernement australien a suscité de nombreuses réactions outrées en France. C’est un épisode de plus de la guerre économique, dont le final récent a été préparé de longue date.

 

Une rupture annoncée

 

La lecture de la presse australienne permet de se rendre compte que la rupture du contrat est évoquée dès la fin de l’année 2020 et devient plus intense à partir de février 2021. L’annonce du mois de septembre n’est donc pas une surprise. Le contrat conclu en 2016 prévoyait de livrer des sous-marins à propulsion diesel, or l’Australie désire finalement disposer de propulsion nucléaire, qui est plus rapide et qui dispose d’une plus longue autonomie. C’est qu’expliquait le contre-amiral James Goldrick sur Sky News le 24 février dernier, en précisant qu’il fallait lutter contre « la tyrannie de la distance » d’un espace indopacifique qui est très vaste[1].

 

Toujours sur Sky News, cette fois-ci le 25 février, la présentatrice Peta Credlin évoquait la nécessité de disposer de sous-marins nucléaires : « Si l’Australie veut vraiment tenir tête aux superpuissances, elle a besoin de sous-marins aussi performants que les leurs. […] Le gouvernement devrait sérieusement envisager l’option du sous-marin nucléaire étant donné que les sous-marins actuels de la classe Collins sont vieillissants et de plus en plus fragiles et que le modèle français ne sera pas prêt avant au moins 15 ans. […] Si nous voulons être plus autonomes en matière de défense, nous ne pouvons pas nous contenter d’être un contributeur de niche aux opérations américaines ou laisser notre sécurité régionale aux autres. » 

 

Et la présentatrice de poursuivre :

 

« La seule option prête à l’emploi pour un sous-marin qui répondrait aux besoins uniques de l’Australie est le nucléaire. […] Si c’était moi qui regardais cette situation et non Linda Reynolds, j’examinerais attentivement l’annulation de ce contrat français pour un sous-marin de qualité inférieure que nous ne verrons pas avant des années. […] Plutôt que de demander une option nucléaire, demandez à la Grande-Bretagne et aux États-Unis s’ils ne seraient pas prêts à nous vendre leur meilleur sous-marin à propulsion nucléaire, et aidez-nous à mettre des bateaux à l’eau le plus rapidement possible[2]. »

 

L’annonce de la rupture du contrat n’est donc une surprise que pour ceux qui n’ont pas voulu voir la guerre de l’information qui était en cours en Australie. Dès 2016, plusieurs hommes politiques et militaires influents participaient à une campagne publique contre Naval Group afin de faire revenir le gouvernement sur sa décision. Leurs arguments étaient simples, mais efficaces : les sous-marins français sont trop chers, trop lents à être livrés et ne correspondent pas aux besoins de l’Australie.

 

L’une des chevilles ouvrières de cette communication de dénigrement fut le sénateur Rex Patrick, ancien sous-marinier de la Navy australienne qui a travaillé ensuite durant treize ans pour le groupe allemand TKMS (Thyssen Krupp Marine Systems) qui fut l’un des concurrents de Naval Group dans l’appel d’offres de 2015. Patrick expliquait le 16 juin dernier dans un entretien à la chaine Sky News Australia que l’Australie devait « passer à un plan B » en ce qui concerne les sous-marins.

 

« Le programme actuel que nous avons est un foutoir. Nous avons un désaccord entre le ministère de la Défense et la société française Naval Group, et cela dure en fait depuis longtemps maintenant. […] Le programme est en retard et finira en fait par être un programme de 100 milliards de dollars. […] Il est peu probable qu’il fournisse un sous-marin supérieur au niveau régional et nous avons également un programme qui n’a pas répondu aux attentes en matière de construction respective ou de capacité de l’industrie souveraine, une grande partie du travail est retournée en France, c’est une maigre récolte pour l’industrie australienne. » Et le sénateur de conclure : « Cela n’a pas fonctionné, nous devons passer à un plan B[3]. »

 

Ce travail de sape n’a pas trouvé d’opposition sérieuse. Peut-être les dirigeants de Naval Group étaient-ils trop confiants dans la relation ainsi tissée avec l’Australie ? Il leur a manqué un travail de lobbying efficace pour maintenir l’évidence du partenariat conclu. Il est vrai que dans un communiqué d’août 2021, le ministère australien de la Défense s’était dit satisfait du déroulement du programme. Mais le propre d’une négociation en secret est justement de ne pas la laisser paraitre et de ne pas susciter de crainte chez l’ennemi.

 

Rupture de contrat

 

Un contrat peut toujours être rompu, celui-ci comme les autres, dont les clauses de ruptures sont inscrites dans le texte même. Reste à la France à les faire respecter et se faire payer ses indemnités. Ici encore, le droit pourra-t-il prévaloir sur la force ? En 2015, la France avait rompu unilatéralement le contrat conclu avec la Russie en 2010 portant sur la construction et la livraison de deux porte-hélicoptères Mistral. Le gouvernement de Manuel Valls avait alors invoqué la guerre au Donbass pour justifier cette non-livraison. D’une certaine manière, l’Australie vient de faire à Naval Group ce que la France avait fait à la Russie : une rupture de contrat qui est aussi une rupture de confiance et une rupture d’alliance. Une rupture par ailleurs unilatérale qui nous avait séparés de Moscou. Là aussi, à la demande des États-Unis, mais sans que Paris n’oppose une réelle résistance.

 

L’Australie adversaire de la France

 

Durant de nombreuses années, l’Australie a été un adversaire de la France, cherchant par de nombreux moyens à l’évincer de la zone Pacifique. Il y a d’abord eu l’opposition aux essais nucléaires et le soutien apporté à Greenpeace qui n’a eu de cesse de combattre la France, sans rien dire des essais réalisés par les Américains. Puis il y a eu le soutien financier apporté aux indépendantistes kanaks, l’Australie espérant récupérer le contrôle d’une Nouvelle-Calédonie indépendante. Une position qui a évolué depuis les années 2000, quand elle s’est rendu compte qu’en cas d’indépendance de l’archipel c’est la Chine qui en prendrait le contrôle et non pas Canberra. La rupture du contrat n’est donc qu’un moment de plus dans la stratégie d’éviction de la France conduite par l’Australie.

 

Pour les États-Unis, le monde anglo-saxon a toujours été premier. Joe Biden poursuit sur ce point la politique de Donald Trump. Tous ceux qui ont exulté de joie après la victoire de Biden, pensant que celui-ci allait se mettre au niveau des Européens, se sont un nouvelle fois lourdement trompés. Biden sert d’abord les intérêts des États-Unis, ce qui est normal pour un gouvernement.

 

« La défaite des sous-marins » est donc autant dû à des facteurs internes à la France qu’à la volonté de l’Australie et des États-Unis. Manque de compréhension de la guerre économique, mauvaise politique d’intelligence économique et de diplomatie d’entreprise, illusion sur le jeu américain et la primauté du Commonwealth pour les Anglo-saxons, manque de stratégie claire en Indopacifique. La politique quant à la Nouvelle-Calédonie est à cet égard pitoyable. Qui, dans le grand public, sait qu’un référendum sur l’autodétermination se tiendra le 12 décembre prochain ? Référendum dont est exclu toute personne arrivée en Nouvelle-Calédonie après 1994, soit 17% de l’électorat, et alors que les deux référendums précédents ont vu la défaite des indépendantistes. Le gouvernement agit ici avec une légèreté morbide et l’on voit mal sur quelles bases juridiques il peut interdire le droit de vote à des Français légalement installés dans un territoire français.

 

Que peut la France ?

 

Reste à la France à comprendre que si les États-Unis sont nos alliés, ils ne sont pas nos amis. Pour eux, nous serons toujours la variable d’ajustement stratégique, d’autant plus sûr que nous sommes fidèles. Si la France voulait vraiment compter, il faudrait qu’elle soit indépendante, c’est-à-dire qu’elle cesse de suivre la politique des autres.

 

Cela passe en premier lieu par un rétablissement des relations avec la Russie, avec la possibilité pour les entreprises françaises de commercer librement avec ce pays. Ensuite, toujours dans une position de non-aligné, la France devrait se rapprocher de Taïwan et intensifier ses échanges économiques avec l’île. Enfin, il faut cesser d’agir en pensant à l’Europe, mais en pensant à nos intérêts premiers et en établissant des traités d’alliance au cas par cas.

Mais pour être un pays puissant à l’extérieur, il faut d’abord être puissant à l’intérieur. Le rétablissement de l’économie nationale, de l’instruction et de la sécurité publique sont des préliminaires impératifs à toutes projections internationales.

 

 

 

 

 

 

 

[1] https://www.youtube.com/watch?v=VYibqfjz4gw

[2] https://www.youtube.com/watch?v=P1sjehlUbVM

[3] https://www.youtube.com/watch?v=_t_d5e24wUQ

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

28 Commentaires

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  • Woiliwoilou

    27 septembre 2021

    on aura notre revanche…
    1_les US n’arriveront pas à produire les sous marins dans les temps
    2_s’ils sont mis à l’eau aux US, ils n’arriveront pas à rejoindre l’Australie car auront coulé avant….
    bon… cela aurait hélas été également valable avec la France (je ne dis plus nous car je ne me sens plus appartenir à la majorité des résidents en France)

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  • Ockham

    25 septembre 2021

    Il m’est arrivé de penser lorsque les hululements du ministre socialiste, fonctionnaire de son état, montait dans le ciel à propos des sous-marins qu’il n’y aurait un peu trop de comédie à laquelle les médias se mêlaient en renchérissant comme tout bon comparse subventionné. Ne sachant pas à quel point – mais je m’en doute- les « commerçants » de cette affaire sont tous des fonctionnaires à vie, il s’en suit que ceux qui partent à l’attaque en programmant pour eux-même aucun risque ont la mâchoire molle ! Cela n’excuse pas une duplicité anglo-saxonne et une tendance protestante à se sentir sanctifier par l’argent, seule morale pour nombre de calvinistes qui justement tiennent les rênes du pouvoir ultra mare. Le plus inquiétant et c’est cité dans l’affaire c’est cette tendance à dépasser non pas à la marge mais en grand les délais et les prix de nos offres. EPR de Flamanville et l’EPR finlandais ne disent rien de bon sur nos capacités de réalisation surtout en chaudronnerie. Finalement un sous-marin c’est un gros chaudron au diesel ou nucléaire !

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    • Le Rabouilleur

      25 septembre 2021

      L’EPR est une impasse technologique, comme le Concorde, ou le paquebot France. L’avenir est le réacteur nucléaire à thorium et sel fondu.

    • breizh

      25 septembre 2021

      l’EPR fonctionne en Chine (en France, on ne sait plus faire des soudures sophistiquées, ni couler du béton spécial). Le thorium est encore au stade expérimental.

  • servier

    25 septembre 2021

    Brillante analyse Monsieur Noe (normal puisque nous sommes dans le domaine maritime… spécialité de l illustre Noe :):):) plaisanterie mise à part votre conclusion serait excellente si on y rajoutait un point capital et prioritaire : que le pays soit dirigé par des gens qui veulent vraiment le faire progresser plutot que le contraire sinon c est la cata et l on s y dirige…

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  • Le Rabouilleur

    25 septembre 2021

    Brillante analyse.
    Qui a dû exiger beaucoup de travail
    Mon conseil :
    M Noé, demandez une augmentation à M. Gave, car vous la méritez.
    Dites lui que vous emploierez mieux son argent qu’Eric Zmmour !

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    • Le Rabouilleur

      25 septembre 2021

      En effet, il n’y a qu’un seul indicateur dans le monde de la finance :
      le retour sur investissement pondéré par le risque
      Vous étes un bon véhicule d’investissrmrnt avec peu de risques de dérapage idéologique.
      Alors, je dis : banco !

  • joel Quelen

    25 septembre 2021

    Un des rares articles intelligent et documenté sur le sujet. Je connaissais ces éléments mais ne les ai jamais vu dans la presse bien pensante. Ayant travaillé « en parallèle » de DCNI ( ex Naval group ) durant 15 ans, en Extrème Orient je me suis heurté en permanence à leur incompétence commerciale. De nombreux contrats ont été perdus parce qu’on ne fait pas de commerce avec des fonctionnaires ex-marins ou ingénieurs de l’armement qui se foutent comme d’une guigne du client, de ses besoins, de ses contraintes opérationnelles, de ses craintes géopolitiques… puisqu’ils sont les meilleurs, ont la vérité…Ayant travaillé pour des multinationales de la défense, je dois dire qu’ils sont de loin les plus incapables de signer des contrats sans l’aide de sociétés plus compétentes qui ont un intéret partagé à leurs projets ou sans l’aide de l’état dans les pays qui n’interessent pas les USA.

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  • Dominique

    25 septembre 2021

    Je ne désespère pas de vous faire comprendre que nous sommes, et le monde entier victimes d’un complot dirigé depyis plus de deux siècles par, d’abord les grands banquiers anglais, Rothschild, puis par les grands banquiers américains qui sont légion.
    http://www.editions-du-trident.fr/bordiot.html

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    • breizh

      25 septembre 2021

      je doute que ces grands banquiers soient responsables de l’étatisme et de l’énarchie française, qui sont d’abord les premiers maux de notre pays.

  • Dominique

    25 septembre 2021

    Les barrages que dresse l’empire anglo-saxon pour empêcher la France de placer des armes dans d’autres pays, sont un des facteurs de nitre déclin en matière d’autonomie militaire et donc de souveraineté.
    L’autre volet est la disparition progressive de nos moyens propres de production d’armements. Par exemple, l’achat par les EUA de la filière française de turbine va rendre la France dépendante des Américains pour équiper nos sous marins de moteur atomique ! Autre exemple, le quasi vol des secrets de nos industries d’armements par l’Allemagne : dernier en date le glissement du prochain avion de combat qui aurait pu être produit par Dassault vers un « consortium » européen allemand-français-espagnol. Petit à petit la France dépouillée de ses moyens de production d’armes. Ce fut pareil pour l’AS400, les char Leclerc, et c’est aussi en cours pour l’industrie spatiale ( qui a un volet militaire ) puisque l’usine de Vernon va être transféfé en Allemagne. Je cite aussi le fait que nous ne produisons plus d’armes et de munitions légères ni de véhicules légers, Volvo ( chinois ) ayant fait l’acquisition de nos fabricants.
    Il y a bien un anéantissement de nos moyens de production d’armes qui se réalise dans le temps long..
    Cette guerre qui nous est faite est menée par les grands banquiers anglo-saxons qui dirigent le monde, et nos dirigeamts actuels sont leurs complices. Macron et Philippe ne furent ils pad choisis par les membres du Bilderberg, organisation privée supra nationale créée par les mêmes banquiers ? Nous sommes attaqués de l’extérieur par ce complot d’origine amglo-saxonne, et trahis de l’intérieur. C’est ce qu’il faudrait enfin réaliser. Lorsque nous serons démunis de nos industriels de l’armement, par exemple lorsque Dassault et Ariane Espace auront subi le sort d’Airbus, il sera trop tard et nous serons définitivement incapables de nous réarmer.
    Ce drame se joue depuis des décennies, et il n’est rien moins que la disparition de ce que fut la France royale. Car on doit déjà parler au passé.

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  • HR

    25 septembre 2021

    La rupture par l’Australie du contrat d’achat de sous-marins français, scellé officiellement en décembre 2016, représente un coup brutal porté à l’ingénierie navale française.
    Soyons clairs : ce contrat torpillé par les Américains, les Anglais et les Allemands mettra globalement en difficulté des centaines de salariés dans le bassin d’emploi de Cherbourg. Ce contrat devait fournir près de quatre millions d’heures de travail pour les ouvriers, les techniciens, les collaborateurs et les ingénieurs de Naval Group et ses sous-traitants. Au-delà de cette perte considérable, la présence industrielle française en Australie liée à ce contrat risque de connaître également de sérieuses difficultés économiques et sociales.
    La rupture brutale de ce contrat est un véritable camouflet pour la diplomatie et la politique stratégique de la France. Les convoitises des Américains, des Anglais et des Allemands dans l’Océanie ne peuvent que conduire à une escalade des tensions entre Washington et Pékin.
    De surcroît, cette humiliation infligée à la France fragilise inéluctablement sa souveraineté dans cette zone géographique. À cet égard, ce n’est pas le fruit du hasard si ce coup de poignard porté dans le dos de la France intervient à quelques mois du troisième et dernier référendum prévu par l’accord de Nouméa en 1998 portant sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. En effet, cette consultation électorale se déroulera le dimanche 12 décembre 2021…
    Les Etats-Unis, la Grande Bretagne et l’Allemagne viennent d’ouvrir la boîte de Pandore qui déclenchera certainement une série d’événements successifs et désastreux. Cela doit nous nous amener à nous interroger sur l’efficacité de nos services externes ou, dans la pire des hypothèses, sur leur inintelligence, car la France vient de subir de plein fouet un revers économique et politique magistral.

    Répondre
  • Alex

    25 septembre 2021

    Les sous-marins atomiques, cette nouvelle ligne Maginot..

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  • Youssef mossadek

    24 septembre 2021

    Merci pour vos éclaircissements , j’ajouterai quelques déclarations du premier ministre australien pour argumenter sa rupture , comme les avantages compétitifs des sous marins à propulsion nucléaire ( Plus rapides, plus forts et plus furtifs ) , un meilleur partage de connaissances , de renseignements et de conseils de défense américains , le travail qui a été fourni par Naval Group ne répondait pas aux exigences opérationnelles de la défense australienne ainsi que des études ont été inachevées , de surcroît le contrat a été signé en retard en 2019…
    Ce qui m’intrigue un peu c’est la mésinformation que délivrent les médias français à leurs citoyens pour satisfaire leurs actionnaires dépourvus de liberté décisionnelle et convaincre leurs spectateurs et lecteurs par cette attitude victimaire éternelle ( la faute est toujours des autres ) . Il faut dire la vérité aux Français tout simplement.

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    • Charles HEYD

      25 septembre 2021

      Les Australiens auraient pu choisir des sous-marins nucléaires dès le début; mais ils n’ont peut-être pas compris à ce moment-là ce que vous décrivez aujourd’hui! Ils doivent toujours être à l’âge de l’homme de Néerdanthal! Pourquoi ne l’ont-ils pas fait dès 2016? Ensuite la technique: un sous-marin diesel électrique est plus discret en plongée aux batteries qu’un SNA; renseignez vous un peu dans ce domaine!

  • Charles HEYD

    24 septembre 2021

    Je n’ai pas assisté ni eu connaissance de toutes les péripéties du contrat mais en tant qu’ancien marin et un peu sous-marinier je ne pouvais qu’être étonné du choix des Australiens pour des sous-marins à propulsion conventionnels même avec propulsion anaérobie; le pb, c’est qu’environ à la même date, si ce n’est avant, on a accepté de vendre des sous-marins nucléaires aux Brésiliens; pour les Indiens je ne sais pas exactement; donc depuis le début de cette (lamentable) affaire les dés étaient pipés dès le départ pour deux raisons: le caractère de faux-jetons des Australiens anglo-saxons et la naïveté de nos négociateurs (Naval group et le gouvernement)! Cela me rappelle l’appel d’offre des Canadiens (anglo-saxons aussi, je le rappelle) pour ce genre de sous-marins (nucléaires) et où on était en concurrence avec les Anglais; cela a fini en « eau de boudin (il n’y a pas eu de contrat du tout mais l’abandon de nos prétentions sur la ZEE de St-Pierre et Miquelon) comme avec les Australiens!
    Bref, il y a quand même des gens qui commencent à se poser des questions sur notre présence dans cette alliance qui s’appelle l’OTAN!

    Répondre
  • HR

    24 septembre 2021

    La rupture du contrat par l’Australie du contrat d’achat de sous-marins français, scellé officiellement en décembre 2016, représente un coup brutal porté à l’ingénierie navale française.
    Soyons clairs : ce contrat torpillé par les Américains, les Anglais et les Allemands mettra globalement en difficulté des centaines de salariés dans le bassin d’emploi de Cherbourg. Ce contrat devait fournir près de quatre millions d’heures de travail pour les ouvriers, les techniciens, les collaborateurs et les ingénieurs de Naval Group et ses sous-traitants. Au-delà de cette perte considérable, la présence industrielle française en Australie liée à ce contrat risque de connaître également de sérieuses difficultés économiques et sociales.
    La rupture brutale de ce contrat est un véritable camouflet pour la diplomatie et la politique stratégique de la France. Les convoitises des Américains, des Anglais et des Allemands dans l’Océanie ne peuvent que conduire à une escalade des tensions entre Washington et Pékin.
    De surcroît, cette humiliation infligée à la France fragilise inéluctablement sa souveraineté dans cette zone géograhique. À cet égard, ce n’est pas le fruit du hasard si ce coup de poignard porté dans le dos de la France intervient à quelques mois du troisième et dernier référendum prévu par l’accord de Nouméa en 1998 portant sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. En effet, cette consultation électorale se déroulera le dimanche 12 décembre 2021…
    Les Etats-Unis, la Grande Bretagne et l’Allemagne viennent d’ouvrir la boîte de Pandore qui déclenchera certainement une série d’événements successifs et désastreux. Cela doit nous nous amener à nous interroger sur l’efficacité de nos services de renseignement ou dans la pire des hypothèses sur leur inintelligence, car la France vient de subir de plein fouet un revers économique et politique magistral.
    Plus que jamais, notre pays se doit de diversifier ses partenariats économiques et industriels notamment avec la Russie. Voilà pourquoi la récente rencontre entre Viktor Orban et Éric Zemmour en Hongrie soulève un espoir. Il convient de se libérer enfin des impulsions néfastes de la Commission Bruxelles. Peu importe que Zemmour froisse la frilosité ambiante de nos élites européistes. Et sur cette frilosité européenne, autant se référer à Hubert Védrine, ancien chef de la diplomatie française, qui déclara le 14 février 2019 : « les élites européistes deviennent une locomotive sans wagons ».
    Il convient de se rendre à l’évidence qu’Eric Zemmour fait donc preuve de courage et d’audace en disant non au déclassement de la France. En ce mois de septembre fort bien animé dans l’espace politique de l’hexagone, il est souhaitable de se rappeler le discours de Danton, prononcé le 2 septembre 1792 à l’Assemblée Nationale : «Tout s’émeut, tout s’ébranle… Le tocsin qu’on va sonner n’est point un signal d’alarme, c’est la charge sur les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, messieurs, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée. »
    Décidément, Eric Zemmour n’a pas encore dit son dernier mot !

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  • le baube

    24 septembre 2021

    Excellent article, merci.

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  • Grojean

    24 septembre 2021

    Bonjour à tous,
    Je désespère de voir, un jour, des hommes politiques dignes de ce nom, et non des marionnettes dont les ficelles sont actionnés ailleurs.

    Répondre
  • Roger

    24 septembre 2021

    Tristement juste…
    J’y ajouterais que nos 3 derniers présidents étaient persuadés de pouvoir intégrer le cercle fermé de l’alliance WASP. Sauf que Australie et UK en tête, suivent toujours sans broncher les décisions américaines. Nous on veut faire partie du club tout en la ramenant quand bon nous semble.
    Dernière exemple en date : exclusion de Huawei des réseaux. Côte français, on ménage la chèvre et le choux. Après on passe pour des alliés moyennement fiable et ce ne serait pas étonnant que nos positions molles sur la Chine rentre dans l’équation des sous-marins …
    Nos élites ont une vision romantique des alliances (couple franco-allemand qui n’est compris que de ce côté-ci du Rhin, ami des pays anglo-saxons tout marquant bruyament sa différence). A un moment, faut être cohérent entre la parole et les actes ….
    Nous gagnerons à affirmer notre singularité et notre autonomie en cessant d’être naïf sur nos alliances comme vous l’écrivez très justement.

    Répondre
  • Mandataire

    24 septembre 2021

    Merci de l’article très instructif.
    Effectivement, peu de Français connaissent le référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie.
    Sans compter l’interdiction de vote des résidents post 1994.
    Décidément,ce pays ne serait-il pas foutu?

    PS : serait-il possible, s’il vous plaît , que l’heure des commentaires s’affichent?
    Si il n’y a que ceux du jour difficile de savoir par lequel commencer.
    Par avance merci.

    Répondre
    • Charles HEYD

      24 septembre 2021

      Non seulement l’heure du commentaire mais mettre les commentaires les plus récents en tête de liste; cela éviterait de balayer à chaque connexion tour le liste des commentaires!

  • Maheo Katherine

    24 septembre 2021

    Comparons ce qui est comparable OK?LA France a renoncé pour une seule raison la livraison des hélico à la Russie ils ont annexé la Crimée rien de comparable de plus ils ne vous
    lait voulait pas du nucléaire au début puisque la Nouvelle Zélande l’interdit dans sa Zone DON ils ont changé d’avis et informé que le 16 Alors qu’il le confirmait le même jour !!!

    Répondre
    • pythagore

      25 septembre 2021

      on ne reproche pas et on ne fait pas aux autres nos propres turpitudes …OK
      la FRANCE est condamnée par l’ONU pour les memes faits que la RUSSIE mais cela depuis 1975 … mais qui en parle ?
      que les contributeurs fassent leurs recherches sur le vote d’autodetermination de l’archipel des COMORES …

  • Bastet

    24 septembre 2021

    Mon opinion?… C’est à mon avis une excellente nouvelle, à condition d’avoir un gouvernement « français »; profitons de cette « trahison » pour quitter enfin cette soumission aux intérêts étrangers et faisons une politique nationale. Ca nous changera des guignols succesivement élus par une petite majorité

    Répondre
  • Emile

    24 septembre 2021

    Et Dans le retroviseur la France devrait se souvenir de FinCantieri !demandez aux Italiens que lMacron a ecrasé avec la signature de Hollande ! Fort avec les Faibles et dépendants et faible avec …..les Forts ou les Menaçants

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