30 avril, 2020

Qu’est-ce qu’une frontière ?

Espoir et salut pour certains, murs infranchissables pour d’autres, la frontière est une réalité intangible du monde. Elle sépare et elle distingue un nous et un ailleurs. Elle peut être politique, climatique, financière et économique. Le cas des frontières dites « naturelles » est plus problématique. Tour d’horizon de ce qu’est une frontière.

 

Frontières naturelles et climatiques

 

Les frontières naturelles n’existent pas. Hormis les limites climatiques, qui sont réellement naturelles, toutes les autres frontières sont culturelles, même si elles peuvent s’appuyer sur des éléments naturels pour exister, ne serait-ce que pour des raisons défensives. Un cours d’eau peut être un mur comme un lieu de passage. Si le Rhin sert encore de frontière entre la France et l’Allemagne, ou bien le Danube a certains endroits, ni la Loire ni la Seine n’ont donné lieu à des frontières étatiques. Le Rhône le fut pendant une grande partie de la période médiévale, séparant le royaume de France de l’Empire ; le comtat venaissin et Avignon jouant le rôle d’État tampon, le pont Saint-Bénézet étant alors le seul point de passage. La caractéristique insulaire n’est pas non plus une frontière par nécessité. La ligne de démarcation entre l’Écosse et l’Angleterre a longtemps été forte, marquée par la permanence du mur d’Hadrien. Aujourd’hui encore, c’est une frontière linguistique, culturelle et politique. L’Angleterre n’a pas toujours été limitée à son île. La période Plantagenet a joint l’ouest de la France à l’ancienne Bretagne romaine. Richard Cœur de Lion est né à Bordeaux et mort non loin de Limoges et il a passé davantage d’années de sa vie en France qu’en Angleterre. La nécropole de cette famille royale, cousine des Capétiens et porteuse de la couronne d’Angleterre est située dans l’abbaye de Fontevraud, sur les bords de Loire. Mais durant cette période, la frontière ligérienne n’était pas nord / sud, comme le cours du fleuve, mais est / ouest, comme la polarité politique entre Paris et Angers.

 

Les montagnes non plus ne sont pas nécessairement des frontières. Les cols et les vallées sont des lieux de passage, souvent ardemment défendus : la Valteline au XVIIe siècle, la Catalogne, les cols afghans, etc. Les montagnes, tout comme les déserts, ne sont pas des murs, mais souvent des lieux de passage et d’échange. En revanche, d’une vallée à l’autre il peut y avoir des différences linguistiques et culturelles, comme le français parlé dans le Val d’Aoste, alors que l’italien est parlé en Suisse, ou bien les différences entre le Béarn et la Bigorre.

 

Les seules frontières véritablement naturelles, c’est-à-dire non modifiées par l’homme, sont les frontières climatiques. Et encore, en modifiant les paysages les hommes modifient-ils le climat, comme les marécages du Médoc, de Camargue et de la Mitidja, devenus plaines fertiles. Frontière climatique par exemple entre le versant français et espagnol des Pyrénées. Côté français, c’est froid et humide, avec une végétation de feuillus. Côté espagnol, c’est au contraire un climat méditerranéen, chaud et sec, avec une végétation de conifère. D’où la présence des meilleures stations de ski sur le versant français, là où l’humidité est la plus forte. Frontière climatique en Bretagne, entre la région de Vannes et le nord du Finistère, le pays de Léon. Ici, le climat est plus chaud et plus doux, ce qui permet notamment le développement des cultures maraîchères, donnant les fraises de Plougastel.

 

Frontière : la ligne culturelle

 

Nul besoin d’aller au bout du monde pour éprouver la réalité de la frontière, surtout quand celle-ci est une ligne et non pas un glacis. En traversant la frontière belge, on voit immédiatement le paysage changer. Ce ne sont plus les mêmes autoroutes, la même architecture, les mêmes organisations urbaines, même si, dans le fond, il y a de nombreuses similitudes. Les plaques d’immatriculation belge l’emportent assez rapidement sur les françaises, ce qui montre qu’il y a peu de mélange humain. La frontière est ici visible, même si nous ne sommes plus contrôlés pour la franchir. Entre Menton et Vintimille, on voit aussi que l’on passe dans un autre monde. La langue diffère, la cuisine aussi. Sur le marché de Vintimille, on trouve des produits qui ne sont présents ni à Menton ni à Nice, comme les petits artichauts, les qualités des pâtes et les fleurs de courgette. Bien que les villes soient situées à quelques kilomètres, il y a un net dégradé culturel. Que dire aussi des deux heures de train qui nous font passer de Paris à Londres ? On confond souvent absence de contrôle administratif aux frontières avec disparition des frontières. Celles-ci n’ont pas disparu, loin de là. Il y a toujours des frontières politiques, administratives et fiscales, c’est-à-dire le passage d’un monde à un autre. Les accords de Schengen n’ont pas aboli les frontières, mais ont facilité la circulation à l’intérieur de cet espace, ce qui n’est pas la même chose. Face à l’épidémie de coronavirus, les États n’ont pas « restauré » les frontières, ils ont rétabli des contrôles douaniers et administratifs, ce qui est par ailleurs rendu possible par ces accords.

 

Frontières chaudes, frontières froides

 

Ligne de démarcation, ligne séparant « nous » et « les autres », distinction entre la vie privée et la vie publique, la frontière est essentielle à la vie, car elle permet la définition de ce que nous sommes, c’est-à-dire de notre être. Certaines frontières sont froides : elles ne suscitent plus aucun débat, d’autres sont plus ou moins chaudes. La Valteline a été âprement disputée sous Richelieu et Louis XIII ; aujourd’hui, ce n’est plus un sujet. Nantes se rêve en ville bretonne et aimerait modifier la frontière administrative de cette région, refusant ainsi son statut de ville ligérienne. Frontière tiède également autour du Mont-Saint-Michel, que certains Bretons veulent arracher à la Normandie. En revanche, les îles anglo-normandes, pourtant situées à quelques encablures de Saint-Malo ne font l’objet d’aucune revendication, contrairement à Gibraltar, pour lequel les Espagnols ne se résolvent pas à la présence anglaise.

 

Nous avons des frontières chaudes en Europe, des frontières de sang, qui font toujours l’objet de combat. En Ukraine, dans la région du Donbass, zone dans laquelle les combats n’ont pas cessé. À Chypre, dont le nord demeure envahi et occupé par la Turquie. Certaines frontières chaudes se sont éteintes, comme en Irlande du Nord et à Belfast, ou bien en Yougoslavie. Jusqu’à quand ? Les volcans éteints demeurent dangereux. Les frontières sont des lignes pour lesquelles les hommes sont prêts à combattre et à mourir. On le voit aujourd’hui au Sahara, au Burkina Faso et hier dans l’espace de l’État islamiste. Les pacifistes pourront penser que ces morts ne servent à rien. Même si on ne peut nullement se réjouir des guerres et des morts, celles-ci ne servent pas à rien. Elles donnent un sens à une vie, elles définissent un objet supérieur qui mérite de grands sacrifices pour l’obtenir, elles contribuent à définir ce que nous sommes. Sans frontière, il n’y a pas d’être. La personne se définit par les bornes, les arrêtes, les lieux, pas par l’immensité des espaces. Ceux qui voyagent beaucoup l’expérimentent à chaque fois : revenir chez soi, c’est être davantage, c’est le sentiment d’une adéquation entre les lieux et nous-mêmes. Définir, c’est bien établir une limite, tracer un trait, distinguer les espaces. Les frontières se protègent et se gardent avec des châteaux, des forts, des postes de douane, des casemates. Elles peuvent aussi se tenir par des apports de populations, comme les Han conduit au Tibet pour siniser la région, ou au contraire par des purifications ethniques et des éliminations de population, comme l’histoire le montre souvent. La frontière est donc un drame : lieu de théâtre, de déclarations politiques, d’affrontements violents et sanglants.

 

Les images satellitales nocturnes distinguent d’un coup d’œil les mégapoles dynamiques et puissantes des espaces en marge. La frontière entre les deux Corée est matérialisée par la lumière de la nuit. Comme les espaces urbains et champêtres qui se dessinent lors des atterrissages. De haut, depuis le ciel, certaines frontières sont plus visibles que d’autres et sautent aux yeux. Il est même possible de reconnaître les anciennes voies romaines et les champs de bataille médiévaux. La frontière est une trace dans le paysage comme dans l’histoire des hommes. Les frontières vivent : ce sont des lignes qui traversent les siècles. Pacifier un lieu, réparer une cicatrice, pardonner, faire la paix ne signifie pas supprimer la frontière. Pour le faire, pour avoir un monde unique et sans frontière, il faudrait supprimer l’homme lui-même : les cultures, les langues, les goûts musicaux et culinaires, la façon de s’embrasser, de s’habiller. Rien n’est plus humain qu’une frontière, dans toute la plénitude de ses drames.

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

15 Commentaires

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  • Dominique

    3 mai 2020

    Frontière vient de front, au sens militaire selon le dictionnaire de l’Académie :

    FRONTIÈRE n. f. xiiie siècle. Dérivé de front, au sens militaire.

    1. Ligne conventionnelle marquant la limite d’un État, séparant les territoires de deux États limitrophes. Tracer une frontière. Frontière naturelle, marquée par un cours d’eau, une ligne de crête, etc. La frontière franco-belge. Franchir, passer la frontière. Assurer la défense des frontières. Regrouper des troupes près des frontières, sur les frontières. Incident de frontière. Violer les frontières d’un pays, les franchir par la force. Fermer les frontières, en interdire le franchissement. Contester une frontière. Rectification de frontière. En apposition. Ville frontière, située sur une frontière ou à proximité immédiate d’une frontière. Bâle, Genève, Hendaye sont des villes frontière ou des villes frontières. Poste frontière, lieu où le passage de la frontière est contrôlé. Gare frontière, située à proximité d’une frontière et où sont contrôlés voyageurs et marchandises. Par ext. Limite entre deux régions, deux contrées voisines. Le Couesnon marque la frontière entre la Normandie et la Bretagne. Aux frontières du Sahara, à ses confins. Spécialt. Frontière linguistique.

    2. Fig. Ce qui constitue le terme extrême ; ce qui marque la fin d’une chose et le début d’une autre. Les frontières du savoir humain. Faire reculer les frontières de la sottise, du mauvais goût. La frontière entre le vrai et le faux.

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    • Steve

      4 mai 2020

      Bonjour
      tiré du blog histoires de frontières: « en résumé la frontière se borne à limiter! »
      Et comme le répétait volontiers G. Pompidou: « Quand on passe les bornes, il n’y a plus de limites! »
      Cordialement

  • Ektor

    3 mai 2020

    « Les bonnes clôtures font les bons voisins » dit-on en France profonde.

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  • Steve

    2 mai 2020

    Bonjour
    Une fois de plus, un article clair et instructif. L’expression frontière naturelle peut ouvrir à une réflexion s’étendant au delà de la géopolitique: aujourd’hui, bien que cela ne soit pas encore assuré pour tous, la recherche caractérise le vivant, avec l’ADN et la faculté d’auto-réplication ,par cette notion du dehors dedans; certains chercheurs pensent même que la « limite » , la membrane, a pu apparaître avant l’ADN. Cela pourrait expliquer les caractéristiques essentielles, que vous citez, des frontières géopolitiques : des lieux d »échanges, non imperméables, sauf, normalement, aux agents pathogènes. Ainsi, la notion de frontière à l’échelle d’un pays, peut se penser comme une transposition de la membrane cellulaire. Avec comme intermédiaires, notre peau frontière entre notre personne et « le reste », l’enveloppe de notre maison qui est une frontière entre la famille et la société autant qu’entre le chaud et le froid, le sec et l’humide, le sûr et le risqué. Et au delà, les limites mouvantes des territoires.
    Un virus meurt lorsque sa membrane est détruite. Un virus a pu nous mettre à terre lorsque nos frontières ont été maintenues grandes ouvertes à tout vent.
    Cordialement.

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  • KOKORIKO

    1 mai 2020

    « Les frontières naturelles n’existent pas. » Ah bon ! Les Pyrénées, ça ne vous dit vraiment rien ? Le Rhin non plus ? Même le code Napoléon instituait les limites départementales au milieu du lit moyen des rivières… Ne dit-on pas franchir le Rubicon !
    Bref, oui les frontières naturelles existent et elles sont liées aux capacités militaires de l’époque. Comme c’est curieux, c’est sur ces hauteurs que l’on a dressé des châteaux forts, des bastions…
    * Pour finir, les côtes maritimes forment, me semble t-il, une frontière plutôt bien définie.

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    • Jean-Baptiste Noé

      1 mai 2020

      Eh bien non, comme c’est expliqué ensuite.
      Les Pyrénées n’ont pas toujours été une frontière, par exemple sous les Romains. Même ensuite : où faire passer la frontière au Pays basque et en Catalogne ? Tout cela est mouvant et résulte d’un rapport de force.
      Idem pour les côtes. La Méditerranée n’était pas une frontière à l’époque des Romains, ni la Baltique à certains moments de l’histoire de la Hanse.
      Que le code Napoléon fixe les limites des départements au lit moyen des cours d’eau prouve justement cela : il faut « délimiter » la rivière, ce qui est donc conventionnel et non pas naturel. D’autant que le lit évolue, au gré des canalisations et des aménagements humains.
      Les frontières construites s’appuient sur des éléments naturels, ne serait-ce que pour disposer d’éléments défensifs. Mais les frontières demeurent bien des constructions et des résultats de rapports de force et de guerres gagnées ou perdues.

    • Sarcastik

      2 mai 2020

      @Kokoriko : vous entretenez une confusion entre l’appui des frontières sur un espace naturel et le fait, rappelé par monsieur Noé, que la frontière est une convention humaine, attendu qu’il n’est pratiquement pas d’obstacle qui soit insurmontable à l’homme.

      Nous ne pouvons certes pas marcher sur l’eau mais d’un autre côté, il est bien plus facile de transporter de lourdes charges par voie maritime.

      Même la montagne, obstacle par excellence, peut aussi bien fournir une frontière qu’un espace-refuge, lequel sera aussi bien autonome qu’appuyé sur une plaine en contrebas.

      Et que le rapport de force soit premier n’empêche nullement le fait qu’une frontière appuyée sur un élément naturel clairement identifiable est un atout.

    • Charme

      13 juin 2020

      « Même ensuite : où faire passer la frontière au Pays basque et en Catalogne ?  »
      La bidasoa, ça ne vous parle pas ? Parce que c’est justement cette rivière (en fait un fleuve) qui sert de frontière au pays basque entre la France et l’Espagne. Vous donnez ainsi raison aux propos ci-dessus.
      Pour la Catalogne c’est une ligne de crêtes… Cette fois encore vous donnez raison à kokoriko.
      Quant au peuples basques, vascons, gaulois ou visigoths, vous savez bien que les variations de frontières comme les changements de capitale ont été légion.

  • Centurion

    1 mai 2020

    « Les frontières naturelles n’existent pas. » Ah bon ! Les Pyrénées, ça ne vous dit vraiment rien ? Le Rhin non plus ? Même le code Napoléon instituait les limites départementales au milieu du lit moyen des rivières… Ne dit-on pas franchir le Rubicon !
    Bref, oui les frontières naturelles existent et elles sont liées aux capacités militaires de l’époque. Comme c’est curieux, c’est sur ces hauteurs que l’on a dressé des châteaux forts, des bastions…
    * Pour finir, les côtes maritimes forment, me semble t-il, une frontière plutôt bien définie.

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  • Vincent P

    1 mai 2020

    Cet article est très juste et j’ai envie d’y ajouter la dimension écologique de la frontière. Je pense que parmi les drames qui ont tendances à apparaître, la question de l’eau est de plus en plus importante à force que les sols s’érodent ou sont pollués, problème dont l’évolution est convexe à mon avis, mais qui se posent plus autour des tropiques pour le moment. Un exemple avec une frontière privée : Il y a des agriculteurs aux Maroc qui utilisent des techniques anciennes pour cultiver sur terres arides (en trognant les arbres entre autres) avec un succès remarquable par sa durée et par les conditions climatiques, mais ils sont aujourd’hui menacés par l’asséchement des nappes phréatiques causées par l’agriculture intensive. Les terrains sont bien séparés à la surface, mais pas en profondeur. Et le droit du plus fort s’applique. Source : https://www.youtube.com/watch?v=hK78XoLpB7k

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  • Ockham

    1 mai 2020

    Frontière de la langue, du caractère d’écriture, du montant du dépôt en banque, de l’appartenance à une idéologie ou une religion totalitaire, du besoin de quelque chose, d’idées, du cœur … qui s’interpose, qui laisse attendre en observant l’impétrant … quelle chaleur, quelle froideur, quel calcul ? Il y a tant de choses et d’intentions qui passent ou ne passent pas aux frontières ! Ceux qui croient au droit du sol et à l’ouverture au mépris de leurs propres lois qu’ils n’appliquent pas à l’étranger mourront noyés. Et ceux qui se renferment auront le sort de Néandertal car la consanguinité tue aussi. Encore un sujet difficile.

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  • Ribus

    1 mai 2020

    Hormis les vieux frontaliers, peu de gens se souviennent encore ce qu’était la frontière. Elle pouvait, en effet, avoir n’importe quelle forme : cours d’eau, montagne, colline mais aussi une simple borne en pierre posée dans un champ ou une rue traversant un village. Par exemple, à Gognies-Chaussée près de Maubeuge, la rue centrale est une frontière : les maisons d’un côté sont en France ; celles de l’autre côté, en Belgique. Il va de soi que ce genre de situation n’est pas unique et cela inclut une « vie de la frontière » incluant des relations humaines -familles bi-nationales – mais aussi une activité sociale et économique où les gens se connaissaient (poste-frontière, bars, restaurants, déclarants en douane, transporteurs…). Enfin, il faut savoir que la frontière ne se limitait pas qu’à elle-même : c’était aussi un zone de police spéciale, le rayon des douanes, bande de 60 kms de profondeur vers l’intérieur du territoire où les pouvoirs des douaniers étaient renforcés avec une coopération très active avec les gendarmes et les policiers. Concrètement, la frontière était dans son principe une sorte de filtre très efficace mais perméable toutefois, qui n’empêchait pas la vie sociale et les échanges économiques ; bref, une protection.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gognies-Chauss%C3%A9e

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  • Sarcastik

    30 avril 2020

    Merci pour cet article

    Une bonne frontière bien visible depuis l’espace : Haïti – St Domingue. Prenez un logiciel de cartographie avec vue satellite. Prévoyez les mouchoirs aussi, il y a de quoi rire… Ou pleurer.

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    • Jean-Baptiste Noé

      1 mai 2020

      C’est en effet un cas d’école et un bon exemple pour réfléchir sur la notion de développement.

    • Sarcastik

      1 mai 2020

      Oui, un cas d’école dont les conclusions risqueraient de ne pas être politiquement correctes.

      Point de vue personnel, pour côtoyer un grand nombre de ces populations : le déficit individuel de compétence, l’absence de projection dans l’avenir, le manque de volonté pour acquérir une aisance matérielle.

      Tous trois défauts plus répandus et à un plus haut degré que dans une société développée (Après-tout, nous-mêmes avons dû lutter contre l’inertie de nos campagnes en matière d’hygiène et de progrès des pratiques agricoles. ) et qui certes, sont individuellement indolores mais deviennent catastrophiques à l’échelle d’une population.

      Si je devais résumer encore davantage et très très cruellement : l’absence totale de goût pour le beau. Sans beauté, pas de civilisation. Du reste, sous votre plume et bien d’autres, il est commun de souligner le lien entre laideur et socialisme. Je peux étendre l’observation à ces populations.

      Je laisse volontairement de côté les questions d’ordre public (politique, administration…). On ne me fera pas croire qu’un pays pratique pendant 200 ans une successions de politiques absurdes par le seul fait du hasard ou de la prédation internationale.

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