Extrait:
« Quand les dépenses d’un État excédent ses recettes, il est d’usage de dire qu’il est en déficit. La dette correspond au cumul des déficits du passé. Nous connaissons tous la plaisanterie du détenteur d’un compte à qui son banquier reproche d’être en découvert et qui lui répond : « Aucun problème, je vais vous faire un chèque.» Il s’agit grosso modo de la solution que nos gouvernements ont choisie depuis des années , convaincus qu’ils étaient de toujours pouvoir emprunter et qu’il était inconcevable que la France puisse faire faillite. Après tout, comme le disait Walter Wriston, président de Citicorp en 1980 : « Les États ne font pas faillite »… juste avant que le Mexique, à qui Citicorp avait justement beaucoup prêté, ne s’effondre en 1982 et ne plonge ladite banque dans de grandes difficultés.
Cette idée est fausse : les États font faillite.
Quand ils sont mal gérés, les États font fréquemment banqueroute (encore un terme italien), ce qui vient d’être remis en lumière par deux éminents économistes américains, Rogoff et Reinhart.
Dans un livre remarquable, paru il y a un peu plus d’un an aux États-Unis, This Time it’s différent(Princeton University Press, 2009), ils montrent tout d’abord que les faillites étatiques ont été choses courantes au cours des huit derniers siècles (!) et qu’il n’y a pas eu un ralentissement notable de ces déconfitures depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Ensuite, ils soulignent qu’une violente crise bancaire est fréquemment suivie de faillites étatiques, lesquelles ont de grandes chances de se produire si le ratio dette étatique/PNB dépasse 100% (dette supérieure au PNB). Enfin, quand la dette atteint et/ou dépasse 80% du PNB, l’économie locale connaît en général une chute rapide de sa croissance, ce qui rend encore plus difficile le remboursement de la dette… et la faillite quasiment inéluctable.
La grande nouveauté de ces trente ou quarante dernières années est que les pays qui faisaient faillite étaient en général lointains ou excentrés, voire excentriques: Argentine, Russie, Thaïlande, Mexique… Aujourd’hui, si l’on retient les critères de Rogoff et Reinhart, c’est le cœur même du système de l’OCDE qui est concerné, dont bien sûr la France. Je conseille cet ouvrage à tous ceux que l’histoire financière intéresse.
Extrait de « L’Etat est mort, vive l’état! » François Bourin Editeur sortie aujourd’hui.
Auteur: Charles Gave
Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).
faillitedeletat
2 octobre 2010Bonjour,
Je me renseigne rapidement et je reviens vers vous. Il est vrai que Amazone est assez lent dans son reseau de distribution; la maison Bourin editeur a eu pas mal de problémes avec Mots d’excuse. Qaunt à la Fnac, je me passerais de commentaires.
Avez-vous essayez « La Procure »?
http://www.laprocure.com/livres/charles-gave/l-etat-est-mort-vive-etat-quand-faillite-etatique-qui-annonce-est-une-bonne-nouvelle_9782849411926.html
C’est une trés bonne maison.
Amicalement,
Marc André
2 octobre 2010Merci d’avoir pris le temps de me répondre, je vais me tourner vers la Procure sur vos conseils.
Au plaisir de vous lire
Très cordialement
Marc André
2 octobre 2010Votre livre est sorti mais indisponible (avant 15 jours) sur Amazon.
Où puis-je le trouver en région parisienne ?
Bien cordialement