La galaxie libérale a perdu l’un de ses membres la semaine dernière avec le décès d’Ivan Blot après plusieurs mois de lutte contre un cancer. Libéral un peu atypique, car il avait une grande admiration pour la Russie, alors que la plupart des libéraux français regardent plutôt vers les États-Unis. Il était membre du club de Valdaï, ancien député national puis député européen dans les années 1980-1990. Il avait notamment contribué à la diffusion de l’œuvre de Friedrich Hayek en France. Membre du cabinet de Jacques Chirac lorsque celui-ci était maire de Paris, il avait organisé une rencontre entre les deux hommes en 1985 durant laquelle Hayek c’était vu remettre la médaille d’or de la ville de Paris. Nous avions le même éditeur, Bernard Giovanangeli, et c’est grâce à ce dernier que j’ai pu le rencontrer à plusieurs occasions. Auteur de plusieurs livres de philosophie politique, il défendait notamment la démocratie directe. En mars dernier, il publiait un livre consacré au patriotisme : Patriotisme et résistance nationale, qui posait une question simple : peut-on aimer sa patrie ? Dans moins d’un mois, nous allons commémorer le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, et le moins que l’on puisse dire c’est que cet événement marquant ne semble pas passionner les foules. J’ai toujours été surpris de la différence d’approche sur ce sujet entre l’Angleterre et la France. En Angleterre, hommes politiques et journalistes portent les poppiesen public, qui est en vente dans de nombreux kiosques. En France, nous avons le bleuet de France, quasiment introuvable et pratiquement inconnu. Pourtant, le coquelicot pour les Anglais, le bleuet pour les Français sont les fleurs symboles de la lutte des soldats pour la défense de leur pays et donc de leur liberté. Aimer son pays, sa patrie semble en quelque sorte interdit, ce qui amène à s’interroger sur le vrai sens du patriotisme.
Le patriotisme n’est pas une idéologie
Il est normal d’aimer ses parents et sa fratrie ; c’est un sentiment qui dépasse la seule raison et la seule reconnaissance à l’égard de ce que nos parents nous ont donné. Il en va de même pour l’amour envers son pays. Ce n’est pas une idéologie, mais un sentiment humain, d’affection et de reconnaissance pour la culture, l’histoire, la langue, les conditions matérielles offertes par un pays où nous sommes nés. On se sent toujours plus proches des Français quand on est à l’étranger, plus à même de leur parler dans un métro de Londres ou un bus de Buenos Aires qu’on ne le ferait à Paris. Il y a la compréhension d’appartenir à une même communauté de destin, de partager quelque chose et donc de pouvoir se comprendre. Cette affection fait que l’on est prêt à donner sa vie pour son pays. C’est le sens de la Résistance et de la France libre instaurée dès la défaite de 1940. On ne meurt pas pour des idées. Personne ne prendra les armes et ne livrera sa vie pour défendre la retraite par répartition, la sécurité sociale ou la laïcité. Pour défendre la France oui. C’est autour de la France que s’est faite l’unité nationale, en 1914 et en 1939, pas autour de la République ou de la défense de la constitution de 1875. Le charnel et le sentiment l’emportent sur l’institution.
Mais l’idéologie peut se servir du patriotisme
Le patriotisme est pacifiste. C’est un ressort qui sert à se défendre, mais pas à attaquer. La question est posée quant au nationalisme. Certains auteurs distinguent un bon et un mauvais nationalisme, d’autres considèrent que le patriotisme est bon, mais que le nationalisme est mauvais. En fait, ce qui est mauvais, c’est quand l’idéologie utilise le patriotisme et le nationalisme pour défendre sa cause. L’idéologie est porteuse d’un projet révolutionnaire, mais comme personne n’est prêt à mourir pour des idées, elle manipule et utilise le patriotisme dans le but de faire avancer l’idéologie. C’est ainsi que la France jacobine de 1792 c’est servi du patriotisme pour défendre la France attaquée par la coalition européenne puis pour attaquer les pays d’Europe et diffuser les idées de la Révolution. Il en va de même pour l’Allemagne nazie, qui a exploité le légitime patriotisme allemand pour assurer la fidélité et l’obéissance des officiers de l’armée afin de répandre en Europe l’idéologie nationale-socialiste. Quand les nazis ont attaqué l’URSS en 1941, Staline a répliqué en lançant la Grande Guerre patriotique. Il n’a pas mobilisé les Russes autour de la révolution bolchévique et du soviétisme, mais autour du patriotisme, de la défense de la terre russe et de l’histoire russe. C’est ainsi qu’il a pu faire l’unité autour de lui et vaincre les armées allemandes.
L’idéologie manipule le patriotisme puis le condamne et le rejette. C’est sur le patriotisme que l’idéologie fait porter ses torts et ses méfaits afin de le condamner pour se sauver. En effet, le patriotisme est un rempart à l’idéologie révolutionnaire. La révolution est universaliste et mondialiste, que ce soit la révolution jacobine de 1792, la révolution bolchévique et même la révolution nazie qui cherchait à s’étendre en Europe. Le patriotisme au contraire est nationaliste. Il défend sa terre et son territoire contre les invasions étrangères. Patriotisme et révolution ne peuvent donc qu’être opposés et en contradiction. Pour que la révolution triomphe, il faut que le patriotisme s’efface. D’où la stratégie perfide des révolutionnaires que d’utiliser le ressort patriotique pour gagner et s’imposer puis d’attribuer au patriotisme les maux de la révolution afin de l’éliminer. Cela rappelle la stratégie de Staline envoyant les brigades rouges au goulag, après s’être servie d’elles pour tenter de conquérir l’Espagne.
Le noir et le vert
Les idéologies rappellent Woland, le diable, personnage du Maître et Marguerite de Boulgakov. Il a un œil vert pour donner l’espoir aux hommes et un œil noir pour conduire vers la mort et la destruction. Les idéologies présentent le vert, elles donnent beaucoup d’espoir, mais elles conduisent au noir, elles apportent la mort. La mort principale étant les attaques contre le patriotisme. Un homme dénué de mère patrie est privé de racines, de culture, de transmission et de transcendance. C’est un homme sans vie et stérile, car n’ayant rien reçu il ne peut rien transmettre. Le patriotisme est donc lié à la liberté, car les hommes libres sont des êtres de culture. Ce ne sont pas forcément que des intellectuels ; les hommes du peuple aussi peuvent être des hommes cultivés. Ils ont la culture de leur pays, de leur histoire, la culture des lieux où ils vivent, des chansons populaires, des traditions locales. D’où l’importance de la transmission de cette culture ; dans la famille d’abord, à l’école ensuite. Le patriotisme suppose également de définir des frontières qui permettent de délimiter ce qui est chez moi et ce qui est chez l’autre. La frontière est la matérialisation de la propriété privée. Elle n’enferme pas, au contraire, elle libère. Un homme qui possède une propriété privée à lui, un chez soi, est plus libre qu’un homme qui vit dans un habitat collectif et qui donc n’a pas de chez soi. Posséder sa maison est un acte de liberté, au même titre que posséder sa patrie. L’effacement des frontières ne rend pas l’homme libre, mais au contraire l’asservit. L’effacement des frontières est une atteinte à la propriété privée, source et origine du droit et donc du développement. Pour la pérennité d’une société, il est aussi nuisible de supprimer la propriété privée des frontières que la propriété privée d’une maison ou d’une terre.
Les hommes de bien
Face aux idéologies révolutionnaires qui tentent d’effacer la personne en effaçant la propriété privée de la nation, ce sont les patriotes qui se lèvent et qui sont prêts à donner leur vie pour leur patrie. C’est le général de Gaulle en 1940 qui refuse la défaite et son corollaire : l’occupation de la France. Il finit condamné à mort. C’est Claus von Stauffenberg, officier de la Wehrmacht et aristocrate allemand qui dirige un attentat contre Hitler et qui finit exécuté. C’est Alexandre Soljenitsyne, qui prend la plume contre l’idéologie communiste et qui termine exilé, ce qui est une autre forme de mort. La question est aujourd’hui posée avec l’islamisme, qui est une autre idéologie révolutionnaire. L’islamisme efface les frontières et les patries : il ne reconnaît ni l’Irak, ni la Syrie, ni aucuns pays arabes, car il cherche à bâtir un grand empire califal. Comme toutes les idéologies révolutionnaires, il attaque les patriotismes, en se servant d’eux pour gagner ses combats. Pour le vaincre, il faut donc lui opposer un patriotisme, comme les Français libres face aux nazis ou les Russes envahis en 1941. Ce n’est pas en invoquant la laïcité, le droit des femmes ou le vivre ensemble que l’on pourra vaincre l’islamisme, mais en revalorisant le patriotisme. Or cela ne semble pas être à l’ordre du jour, comme le manifeste très bien le cinéma.
Les heures sombres
L’année 2017 a produit un très bon film, Les heures sombres, qui raconte le combat mené par Winston Churchill en mai 1940 pour faire accepter le principe de la lutte contre Hitler. Bien que conservateur, Churchill a le soutien du parti travailliste, alors que de nombreux conservateurs veulent le renverser. C’est le cas de Neuville Chamberlain, ancien Premier ministre, et de Lord Halifax, ministre des Affaires étrangères. Tous les deux estiment que l’on peut s’entendre avec Hitler et qu’il vaut mieux négocier avec lui. Non par sentiments nazis, mais parce qu’ils estiment que l’Angleterre ne pourra pas gagner la guerre et qu’Hitler est un partenaire avec lequel on peut s’entendre. Chamberlain étant l’homme qui a négocié les accords de Munich (1938) on constate que celui-ci n’a pas beaucoup appris de son erreur. Ce que Lord Halifax et Neuville Chamberlain n’ont pas compris, c’est qu’Hitler n’est pas un patriote allemand (avec qui on peut donc négocier), mais un révolutionnaire nazi qui utilise le patriotisme allemand. Or on ne peut pas négocier avec un révolutionnaire, car celui-ci agit sur un autre plan que le patriote ou le diplomate rationnel. Ce qu’il veut, ce n’est pas conquérir un territoire, mais imposer son idéologie à la terre entière. Nul compromis n’est donc possible puisque pour le révolutionnaire la guerre ne peut cesser qu’avec la destruction totale de l’adversaire. Pour contenter Hitler, Halifax et Chamberlain auraient donc dû raser l’Angleterre et la livrer entre ses mains. Churchill a compris le projet révolutionnaire des nazis et donc l’impossibilité de négocier avec eux. Il sait aussi que l’armée allemande est supérieure à l’armée anglaise et qu’ils ne peuvent pas gagner, pour l’instant. Ce qui suppose deux choses : tenir derrière la Manche en utilisant l’avantage stratégique de l’insularité et s’allier avec les États-Unis afin de disposer du matériel militaire pour gagner un jour. Et pour empêcher le débarquement allemand puis gagner la guerre, il faut s’appuyer sur le patriotisme. C’est ce qu’il a fait, et il a réussi.
Le débat qu’a connu l’Angleterre entre Chamberlain et Churchill, la France l’a connu aussi, entre Pétain et de Gaulle. La différence étant que la France étant occupée, elle ne pouvait pas compter sur son repli stratégique. Raison pour laquelle de Gaulle pensait replier l’armée en Algérie et faire barrage aux Allemands en Méditerranée avec la flotte basée à Toulon, à l’époque la deuxième flotte du monde derrière l’Angleterre. L’Empire tant vanté par les stratèges aurait enfin pu servir dans une opération militaire. Une autre voie a été prise, mais l’Algérie fut bien le siège de la France libre et de la reconquête à partir de 1943.
Au-delà de l’histoire, ce qui est remarquable ici c’est qu’un tel film, Les heures sombres, existe. Les Anglo-saxons ont encore des films patriotiques qui mettent à l’honneur leurs gloires et leurs héros. Rien de cela en France. Au cinéma, la Seconde Guerre mondiale fut traitée sur le plan humoristique (La grande vadrouille, La 7eCompagnie, Papy fait de la résistance…) ou bien sur le plan dramatique, avec des films traitant de la collaboration, de la déportation, de l’Holocauste. C’est une part réelle de la guerre, qu’il est normal de traiter, mais ce type de film sature l’espace mémoriel. Àquand aussi des films glorieux ? À ma connaissance, il n’existe aucun film sur le commando Kieffer, pourtant héroïque lors du 6 juin 1944. Aucun film non plus sur la bataille de Bir Hakeim (1942) où les 3 700 hommes du général Koenig tinrent tête aux 37 000 hommes de l’Afrika Korps. Grâce à cela, les Anglais purent reprendre l’initiative et ensuite gagner à El Alamein. Aucun film sur le général Leclerc ou sur Honoré D’Estienne d’Orves et le réseau Nemrod. On ne demande pas de la propagande, seulement des films qui retracent les événements historiques et qui redonnent à rêver à des générations nouvelles que l’on sature de parts sombres.
Ce simple rappel des faits serait beaucoup plus efficace pour bâtir un sentiment commun d’appartenance nationale que l’évocation d’une laïcité évanescente ou l’organisation de journées écocitoyennes de ramassages des déchets. Allons plus loin : on pourrait aussi faire des films sur les grands chefs d’entreprise, les savants, les écrivains. En 1830, c’est en voyant l’opéra d’Auber, La muette de Porticique les Belges se sont soulevés contre l’occupant et ont pris leur indépendance. L’art accompagne le patriotisme, dans un amour juste et bien compris du beau et de la culture.
Auteur: Jean-Baptiste Noé
Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).
jtexdel
24 octobre 2018Ne pas reproduire .Pour info et correction seulement
Bravo , comme toujours . mais corriger la faute flagrante -choquante-, au 3e paragraphe après-jacobine de 1792 – » c’est servi » !
Remplacer par » s’est servie » ……
breizh
22 octobre 2018déni de réalité :
https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/11-novembre-l-elysee-ne-veut-pas-commemoration-trop-militaire-166057
Ookami
18 octobre 2018Monsieur Noé,
Merci pour votre très beau texte, qui m’a beaucoup touché.
Je lis nombre de commentaires pessimistes, à raison la plupart du temps.
Permettez moi d’apporter une note d’optimisme, cet optimisme si nécessaire pour, tout en regardant les choses en face, garder l’énergie de continuer à avancer, comprendre, et restituer.
Personnellement, j’ai le mal du pays, et pourtant je réside en France depuis ma naissance.
C’est un sentiment partagé par nombre de mes connaissances, quelles que soient leurs opinions politiques, par ailleurs.
Beaucoup dénigrent leur pays, non en ce qu’il est, mais en ce qu’il est devenu et devient un peu plus jour après jour sous la férule des mondialistes qui le dirigent, depuis bien trop longtemps, vers le moment où il lui faudra brûler pour renaître de ses cendres.
Ce dénigrement se fait forcément par comparaison. Alors certes, il y a de la comparaison avec d’autres pays, ponctuellement, mais la comparaison la plus courue est celle entre l’idée « patriotique » du pays, et sa réalité. Même ceux qui se défendent de patriotisme pensent, malgré eux, comme cela.
Ce sentiment de décalage entre ce que nous ressentons être notre pays, et la triste réalité des faits, est la marque d’un attachement profond à notre nation, même s’il se traduit en critiques souvent acerbes de notre société dans son présent instantané, et son futur proche prévisible.
Certaines de ces connaissances ont également ce sentiment de malaise, tout en n’ayant pas l’âge d’avoir réellement connu autre chose, signe qu’une patrie est plus que ce qu’elle est dans l’instant présent de nos vies fugaces. Elle a une part d’éternité, ou du moins de temps long, de racines, non seulement personnelles, mais de communauté historique qui dépassent les individus.
C’est peut-être ce qui me donne le plus d’espoir: il reste dans ce pays une jeunesse qui ne passe pas son temps à beugler des slogans narcissiques et victimistes du « nouveau monde » sur Twitter, quand elle ne regarde pas Hanouna à la télé.
Alors oui, personne ne risquera sa vie pour cet Etat, ces institutions actuelles. Personne ne risquera sa vie pour une figure politique du moment. Personne ne risquera sa vie pour ce que ce pays est aujourd’hui, ici, et maintenant… ou personne ne pense le faire.
N’est pas Von Stauffenberg qui veut, certes.
Mais le Von Stauffenberg de 1920 n’aurait sans doute jamais pensé être le Von Stauffenberg de 1944.
Je pense, bien au contraire de pas mal d’analyses superficielles de presse, qui portent de plus le message idéologique anti patriotique « à la mode », que la France existe encore dans le coeur de dizaine de millions d’individus.
L’avenir seul nous le dira, mais le lent pourrissement de la situation finira par révéler la véritable valeur, la véritable force, de ce sentiment.
Il est fort possible qu’on découvre, à ce moment là, que le « nouveau » monde est plus ancien que l' »ancien », et que nos promoteurs de révolution culturelle risquent fort une retraite anticipée qui ne sera peut-être pas financée comme ils l’espèrent.
Le monde respire entre révolution et patriotisme, entre hommes des arbres et hommes des bateaux. Avec suffisamment de recul, n’est ancien que ce qui n’est pas actuel dans le cycle en cours.
Fan de JB 01
17 octobre 2018Le drame du sujet tout entier tient dans son titre : peut-on aimer son pays ? Il aurait été préférable, à mon humble avis, de se demander si, au contraire, il est envisageable de ne pas aimer son pays. Il ne s’agit nullement de séduire, ce que suggère le titre dans la forme choisie, mais davantage d’évacuer l’absurdité d’un faux mouvement de l’esprit. Exposons rapidement deux observations :
d’une part, l’usage de la notion d’amour est impropre. la notion d’amour se prête mal à ce qui lie un individu et son pays. sans le premier, pas de second.
d’autre part, à supposer même que l’amour soit le terme adéquat, il reste que l’amour que l’on porte pour son pays n’appartient pas à la sphère du choix. un pays est une marque sur l’individu dont il ne peut se défaire. Quelle folie de croire que l’on peut se départir et de notre sang et de la terre qui nous a vu naître par le simple emploi de sa volonté.
Il reste que j’ai tout de même apprécié la lecture.
Alexandre
17 octobre 2018Yvan Blot a vraiment mal choisi son moment pour nous quitter, il aurait au moins pu attendre dix ou quinze ans de plus.. comme si nous n’avions pas besoin de lui aujourd’hui.. et comme s’il était facile de trouver aussi intègre et visionnaire que lui..
Et lorsqu’on sait que les technologies qui permettraient peut-être de guérir les cancers ne sont pas étudiées dans ce but au motif qu’il est préférable pour nos armées d’employer ces connaissances pour développer des armes qui peuvent inoculer le cancer (USA, Russie, Chine, Cuba..)..
SCHILO
17 octobre 2018Le rapport à la patrie est le même que le rapport entre un homme et une femme dans un couple.
L’amour, n’est pas seul suffisant, il faut et encore plus que l’amour, le respect. Car si il n’y a que l’amour sans le respect, un jour viendra la haine. La France et les Français se respectent-ils?
Guillaume_rc
19 octobre 2018@schilo : je partage votre réflexion sur le manque d’estime de soi des Français.
Autant nous pouvons être arrogants, autant il me semble que nous sommes les champions de l’auto-flagellation. Rien de ce que nous faisons ou avons fait ne trouve grâce à nos yeux.
Un allemand parlant de son industrie sera toujours fier de la « Deutsche Qualität » alors que le nombre de fois où on peut entendre un Français dénigrer les produits de son pays (vin et cuisine à part) est assez effarant.
Mais plus largement, l’enseignement de l’Histoire tel qu’il se fait, la manie des politiques (Président en tête) de la repentance à tout va, le dénigrement systématique de tout ce qui pourrait apparaître comme « franchouillard » (rien que ce terme…) entretiennent ce dénigrement de notre pays.
Et comme vous le soulignez : sans respect pas d’amour.
breizh
17 octobre 2018le problème en France est que l’on préfère l’idéologie à la Vérité des faits, malgré les preuves irréfutables.
pour faire des films glorieux, encore faut-il accepter la Vérité (« pas toujours marrante, sinon tout le monde la dirait » Michel Audiard).
Graffy64
21 octobre 2018« le problème en France est que l’on préfère l’idéologie à la Vérité des faits, malgré les preuves irréfutables. »
Pas seulement en France…
Nicolas Nitsch
17 octobre 2018La deuxième guerre mondiale est le séisme qui a tué le patriotisme en France.
Avec la deuxième guerre mondiale, le patriotisme s’est fracassé sur les propres contradictions de la France: D’une part Vichy, dont la devise incluait le mot Patrie a collaboré avec non pas l’Allemagne, mais les nazis. Il n’était pas compliqué pour les communistes, donc les internationalistes de discréditer à bon compte la patrie et le patriotisme. Le patriotisme en est mort. Le destin aussi providentiel qu’improbable de la France Libre a offert un répit momentané. L’honneur de la France incarné par de Gaulle a transformé le patriotisme en gaullisme mais celui ci n’a pas survécu à la mort du général.
Aujourd’hui, le patriotisme a disparu parce que le gaullisme n’est plus. Les mouvements politiques qui se disent patriotes ont souvent une composante forte de la branche « traditionnelle » ou vichyste de la droite, celle qui haissait de Gaulle, a persécuté les français libres et qui s’est ensuite rangée du côté de l’Algérie Française (autre motif de haïr de Gaulle). L’amalgame du patriotisme aux déshonneur de Vichy, la torture en Algérie, et les exactions de l’OAS a été l’autoroute de destruction de l’image de la patrie. Les provocations verbales de Jean Marie Le Pen ont par la suite entretenu cette image.
Fondamentalement, la France ne parvient pas à se retrouver depuis qu’elle a assassiné son roi. Elle s’en défend, mais elle sait qu’elle a assassiné au nom de la liberté, alors que la liberté commandait de respecter les opinions de ses opposants, fussent ils le roi. Cela semble indélébile, comme la marque de Caïn.
Les Etats Unis et la Grande Bretagne, oh combien méprisés des Français, ont comme principe fondateur la liberté d’expression et d’opinion, Ce respect fondamental de la liberté de l’autre permet à l’autre non seulement d’exister, mais de faire partie de la communauté, donc de la nation et de la patrie. C’est pour cela que lorsque’ils se trompent ces pays peuvent le dire et repartir de l’avant, et lorsqu’ils ont raison, ils peuvent en être fiers.
Charles Heyd
18 octobre 2018Je ne pense pas que la mort du patriotisme puisse être imputé à la seconde guerre mondiale seule;
certes, la déculotté de 1939/40 fait que le patriotisme en a pris un coup puisqu’il n’a servi à rien ou juste à sauver l’honneur avec De Gaulle! Après celle-ci les seules guerres, ou presque, menées par la France furent des guerres coloniales où l’on connaissait d’avance le résultat d’autant plus que le contingent, le bras armé du patriotisme, n’a pratiquement pas été concerné, sauf en Algérie;
et maintenant depuis des années une des raisons du bienfondé de l’Europe avancée par les europhiles et eurocrates est que l’Europe nous a garantie la paix; à quoi servirait donc le patriotisme franco-franchouillard?
Rwono
17 octobre 2018Je n’ai jamais compris pourquoi le pouvoir en place n’utilisait pas la bataille de Bir Hakeim dans sa propagande : une bataille qui rassemble, côté français, des individus venus de partout (Afrique subsaharienne, Afrique du Nord, Métropole, Asie, Océanie, Croatie…), avec un matériel limité, mais, qui, ensemble, résistent à 1 contre 10 sur un terrain presque plat ! Le livre d’Erwan Bergot sur cette bataille m’a beaucoup marqué. Je pense mieux le comprendre grâce à votre article et vous en remercie !
Bonne question
17 octobre 2018Bonjour,
Tout à fait d’accord sur l’analyse, pas du tout sur l’exemple de de Gaulle. Relisez les discours de Pétain et ceux de de Gaulle des années 40 pour voir où s’exprime le patriotisme et où s’exprime l’idéologie. Les premiers combats de de Gaulle ont été contre des français ; avant Toulon, la flotte française a été coulée par les anglais.
Jean-Baptiste Noé
17 octobre 2018Churchill a fait couler la flotte française à Mers-el-Kébir pour empêcher Hitler de s’en emparer. Il aurait sinon pu traverser la Manche et envahir l’Angleterre. C’est triste pour nous, mais la décision anglaise est logique et elle était nécessaire.
La question est de savoir si la flotte aurait pu échapper aux Allemands. Pour cela, il aurait fallu qu’elle rejoigne un port étranger. Mais, selon l’article 8 de la convention d’armistice, la marine française doit rejoindre ses ports d’attache. Ce qui signifie qu’elle passera sous contrôle allemand. Cet article a été voulu par Hitler pour s’emparer de la flotte. Le bombardement de Mers-el-Kébir est la suite logique et normale de l’armistice qui met la France au service de l’Allemagne. Cela est ensuite confirmé par le protocole de Paris de mai 1941 qui permet aux Allemands d’utiliser les bases militaires françaises dans les colonies. En outre, le gouvernement français fournit du matériel à l’armée allemande.
Mers-el-Kébir est un événement dramatique, qui est la conséquence de l’armistice et de la politique de collaboration. Les officiers de marine auraient pu désobéir et partir malgré tout dans un autre port, mais, sauf exception, ils n’étaient pas prêts à le faire.
duff
18 octobre 2018Pour aller plus loin sur la trahison des vichistes s’agissant de Mers-el-Kébir, encore longtemps après la guerre, beaucoup de marins y compris des officiers n’ont jamais eu connaissance des termes précis de l’ultimatum des anglais. Vichy a réussi à faire croire qu’il n’y avait que 2 options se saborder ou ralier des ports anglais. La haine de français envers les anglais que cet épisode a inspiré aurait du se retourner contre Vichy et les traîtres qui avaient pris le pouvoir au prix de toutes les concessions ignobles faites à l’occupant.
Alicot
17 octobre 2018Mon pote, ☺
Vous savez ce qui me fait sentir être français?
Ce n’est pas l’abominable métro de Paris (qui a le mérite d’exister) ou la «communauté de destin».
Non.
C’est un état d’esprit. J’ai du mal à trouver mes mots et je vous en demande pardon. C’est le fait de trouver une personne qui a le même esprit de voisinage, de bonne franquette, de se retrouver tous les soirs pour boire, rigoler, partager, se charrier, chanter; et en même temps de véritablement se soucier de son prochain sans distinction, et de s’intéresser à lui. De rendre le monde meilleur. Avec lesquels nous avons envie de construire. «Voici les plans de notre nouvelle Tour de Babel, et avec Son aide, nous rendrons le monde meilleur.»
Les mots me font défaut. Tout comme mes parents, je suis né dans cette France ab-patride, ab-nationale, ab-racine. Je suis un déraciné (avec les maux et les tares que cela comporte). Mais quand je rencontre une personne de la même nation que moi, du même peuple que moi, je le sais. C’est indiscible. Et c’est en les recontrant que j’ai pu discerner que j’étais moi-même le fier membre d’une nation, de cette nation. Un chêne plutôt que un roseau.
L’identité vient a posteriori. La «communauté de destin» vient a posteriori. C’est d’abord une rencontre horizontale avant d’être verticale. Parce que nous partageons la même vision de la Beauté.
…
C’est une définition qui me semble bonne: une vision commune de la Beauté.
D’abord la beauté céleste (spirituelle), puis la beaufé terrestre (temporelle).
Et que la foudre de la bien-pensance s’abatte sur moi. Il y a des «français» avec lesquels je n’ai rien en commun. Je ne suis qu’un étranger au milieu d’autres dans ce prolétariat mondial indifférencié réduit à servir nos maîtres.
La communauté de la Beauté.
Je suis un français catholique, et j’en mourrais si Il le veut. Ma vie est entre Ses mains et je ne regretterai rien.
ps: «Ach groupir, rester groupir» ?
marc
17 octobre 2018Effectivement, aujourd’hui un pays attaquerais la France, je ne reviendrais pas en France la défendre, ce pays ne me ressemble plus, une partie des habitants, n’ont pas la culture française, ne sont pas de notre civilisation.
Je reviendrais en France uniquement pour la défendre contre les envahisseurs extérieur mais surtout pour ceux de l’intérieur qui détruisent la France depuis 40 ans (les rouges), et cette fois, pas de rasage de tete.
Charles Heyd
16 octobre 2018Quelle question saugrenue: peut-on aimer sa patrie?
Pour moi c’est comme demander: peut-on aimer sa femme?
C’est en effet une des approches des internationalistes que de brocarder « l’amour » de la patrie;
et c’est là qu’on en arrive à la commémoration du centenaire de la fin de la guerre de 14-18; rien ou presque en effet; certes Macron, tel son prédécesseur, illustre inaugurateur de chrysanthèmes, fera un (petit) geste; je vous cite: « Dans moins d’un mois, nous allons commémorer le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, et le moins que l’on puisse dire c’est que cet événement marquant ne semble pas passionner les foules. »
Il ne semble pas passionner les foules parce qu’on ne veut pas passionner les foules avec cela, c.-à-d. le patriotisme; car il en fallait du patriotisme pour sortir des tranchées sur un coup de sifflet et se faire hacher par les mitrailleuses ennemies; remarquez, commémorer des carnages comme ceux de 14-18 n’est pas forcément exaltant! par contre célébrer l’amour entre les différentes communautés, « les enfants de la République », cela a plus de sens et cela s’oppose d’ailleurs au nationalisme, ou si vous préférez la xénophobie et la haine des autres!
Bref, patriotisme, patrie, ce sont des mots sans signification de l’ancien monde!
Jean
16 octobre 2018De l’ancien monde que on voudrai oublier mais cet impossible, ou du noveau monde?
Je dirai du monde present, pour toujour, cracher sur ce qui se sont battue et on perdue leurs vies pour las patrie cet comme cracher dans l’asiette ou on mange.
Duglandier
17 octobre 2018Patriotisme et patrie n’ont aucun sens pour vous ? Je crois (sans vouloir vous offenser) que vous n’avez pas compris le message que veux faire passer l’auteur. Vous parlez d’idéologie et de spirituel, carnage de 14/18 et opposition au vivre ensemble. Alors qu’il faudrait commémorer 14/18 n’ont pas simplement pour rendre hommage aux morts, mais le pourquoi ils sont morts. Par amour de leur patrie, la défendre contre l’envahisseur, pour que leur proches, leurs enfants puissent continuer à vivre dans une France comme ils l’ont connue, comme ils l’aimait.
Lorsque vous aurez compris que la France comme nous la connaissons et l’aimons est entrain de disparaitre et aura complétement disparue dans 30 ans vous comprendrez que le patriotisme est intemporel.
Charles Heyd
17 octobre 2018Je pense que certains ne m’ont pas compris (mon brin d’humour)!
Bien sur que je crois en la patrie et la vertu associée, le patriotisme; sinon pourquoi dirais-je qu’on ne parle pas assez de la guerre 14-18 en ce centième anniversaire! Et si on n’en parle pas beaucoup c’est justement que les personnes du nouveau monde (la bande à Macron et les médias qui la soutienne) n’en parlent pas!
Sassy2
16 octobre 2018Cela peut paraître simpliste mais je pense que c est valide. A la différence des français communistes ( à la suite de Fenelon) et des bolcheviques (et de MBS?☺), les anglais n ont pas assassiné leur père à une voix près.
Et les premiers sachant que ce genre d actes est redhibitoireque, adaptent leur discours new age jusque dans les manuels scolaires avec des trucs new age ridicules. Il y a eu un article sur nap la semaine dernière dans le fig. Avec Napoleon, les français recupérèrent une sorte de Roi. Idem Hitler. Idem au Bresil en ce moment.
Pour Hitler, il y a eu trois articles sur zero hedge il y a peu. Tres explicites. Si pas de churchill la guerre se serait terminée en 1941. Pas bon pour wall street et les projets US(enterrement de l empire britannique). Le film le discours du roi, wallis simpson (#ribbentrop), se sont mariés chez fern bedaux (en F, beau chateau avec une belle salle de bains lol ). Hitler égait un outil contre russe. Si pas de churchill alors pas d urss…
De mon portable donc pas de relecture, dsl