2 décembre, 2021

Outre-mer : l’oublié français

Curieux mot que celui-ci : « outre-mer », comme si l’on ne savait pas vraiment comment nommer ces territoires. « Colonie » ne convient plus, même si ces terres vivent largement sous perfusion de la métropole. On ne parle pas non plus de « province » ou de « territoire », expression à la mode pour évoquer les anciennes provinces. On a longtemps parlé de DOM-TOM (départements et territoires d’outre-mer), mais désormais le terme exact est DROM-COM (départements et régions d’outre-mer et collectivités d’outre-mer). Ce n’est certes ni élégant ni poétique pour désigner des terres découvertes par nos explorateurs au cours des siècles, mais cela a le mérite de montrer la complexité juridique de ces espaces.

 

Avec une superficie de plus de 550 000 km² et une population de moins de 3 millions d’habitants, l’outre-mer regroupe des territoires très divers, comme la terre Adélie, la Guadeloupe, La Réunion, la Nouvelle-Calédonie, les TAAF, la Polynésie. Comprenne qui pourra certes, mais cela fait de la France un espace mondial, présent sur tous les continents et toutes les mers. Les outre-mer coutent cher, étant largement subventionnés et vivant des programmes sociaux, mais ce sont des têtes de pont indispensables. On y pratique parfois le tourisme, on y implante des bases militaires, on en importe des rugbymen. Ce long chapelet de territoires discontinus ne rentre dans aucun plan général de puissance et de pensée du monde. Ils sont très largement sous-exploités par la France, et inconnus du grand public.

 

Quid du référendum en Nouvelle-Calédonie ?

 

Ainsi est-il prévu un troisième référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie le 15 décembre prochain. Conséquence des accords de Nouméa de 1988, les deux précédents référendums ont vu la victoire du maintien dans la France. Tout donne l’impression d’avoir été fait pour que la Nouvelle-Calédonie se sépare de nous, c’est-à-dire passe sous juridiction chinoise. Si pendant longtemps les Australiens ont financé les indépendantistes kanaks, espérant ainsi récupérer le territoire, ils ont fini par comprendre qu’une indépendance signifiait que les îles entreraient sous contrôle de la Chine. Néanmoins, autour du troisième et dernier référendum aucune communication officielle n’a été faite. Si le oui à l’indépendance venait à l’emporter, cela créerait de lourdes complications juridiques. En effet, les Français présents sur l’île depuis 1995 sont interdits de droit de vote, cas unique où l’on retire la citoyenneté de Français non condamnés et l’on ne demande pas l’avis de la métropole, contrairement à ce qui avait été fait lors du référendum de 1962 sur l’Algérie. Le président Macron ne s’est jamais prononcé sur cela, donnant à penser qu’il approuve l’indépendance.

 

Pour en faire quoi ? La Nouvelle-Calédonie, comme l’ensemble des territoires d’outre-mer, vit des subventions octroyées par la métropole. Une France partie, ce serait la Chine qui la remplacerait ipso facto. Le gouvernement pourrait être favorable à l’indépendance, mais encore faudrait-il qu’il inscrive cela dans un programme général de pensée de l’indopacifique, ce qui est très loin d’être le cas. Quand de Gaulle a accordé l’indépendance de l’Algérie en 1962, il l’a fait avec une claire vision de ce qu’il fallait faire ensuite : positionnement sur la scène mondiale, développement de l’arme atomique, investissement dans l’armée. Rien de tout cela aujourd’hui où l’on brade pour brader. Tout donne à penser que la pensée politique française est trop petite pour un territoire trop grand.

 

Urgence en Guadeloupe

 

Les manifestations et les violences en Guadeloupe ont contraint le gouvernement à reporter l’obligation vaccinale des soignants et même, selon les mots du ministre chargé des outre-mer, à envisager une autonomie du territoire. Un changement juridique aussi important ne peut être fait dans la précipitation ; or ici cela donne l’impression d’être un mot lâché sans réflexion ni concertation sur la suite. Si tel devait être le cas, pourquoi ne pas accorder cette autonomie aux autres DOM, Martinique, Guyane et Réunion ? Et que signifie exactement cette autonomie, dont le mot a été lâché sans aucune réflexion sur le sens ? Il ne peut y avoir d’autonomie politique sans autonomie fiscale, sans libre possibilité d’aménagement intérieur, sans une assemblée territoriale réellement autonome. Si la population des Antilles françaises est plus pauvre que celle de la métropole, elle est nettement plus riche que celle des autres îles des Caraïbes. La Guadeloupe a ainsi connu une forte immigration venue d’Haïti pour travailler dans le secteur agricole, notamment la canne à sucre.

Cela n’arrange pas l’immobilisme économique, le chômage et la pauvreté. Ces territoires semblent cumuler toutes les tares du système français : assistanat, clientélisme, stagnation économique.

 

L’atout banane

 

Il en va ainsi de l’économie de la canne à sucre et de la banane. Avec 10 000 personnes employées, le secteur de la banane est la première filière agricole de la Guadeloupe et de la Martinique. Chaque semaine, ce sont 27 millions de bananes qui sont convoyées par bateau des Antilles vers la métropole, ce qui représente 75% des échanges commerciaux entre les deux partenaires. Si la filière de la banane est importante pour ces îles, elle représente peu de choses dans le commerce mondial de ce fruit, dominé par l’Inde, la Chine, les Philippines, le Brésil, l’Équateur et l’Indonésie. Pour être compétitive, la production de banane doit opter soit pour une main-d’œuvre abondante, mais peu chère, soit pour une mécanisation importante. Dans les Antilles françaises, pour des raisons sociales, il y a une main-d’œuvre abondante et chère. Le fruit n’est donc pas compétitif sur le marché mondial et la filière ne doit sa survie qu’au lien exclusif avec la métropole. Il n’est pas certain que toutes les personnes qui vivent de cette économie aient conscience de cela.

 

Fracturation sociale

 

Un article du Figaro daté du 25 octobre 2021[1] alertait sur une situation sociale bien particulière en Guadeloupe : la fuite de l’école publique et le développement des écoles privées indépendantes : « Depuis la rentrée 2019, 13 nouvelles écoles hors contrat sont nées en Guadeloupe, montant l’effectif total à 44 établissements, pour la dernière rentrée, tous degrés confondus, soit 2 508 élèves, indique la préfecture (les chiffres de l’année en cours ne sont pas consolidés). »

Face à la faiblesse du niveau scolaire, aux fermetures à répétition des classes, dues notamment aux grèves et au droit de retrait des agents et à un problème bien particulier des écoles guadeloupéennes, celui des coupures d’eau, des parents ouvrent leur propre école pour y mettre leurs enfants. Selon le même article, les écoles indépendantes représentent un tiers de la population du privé, ce qui est considérable.

 

Les motifs de ces fermetures d’écoles sont pluriels, comme le dénombre l’article :

 

« D’abord, la grève contre la réforme des retraites a conduit à la fermeture de nombreuses écoles. Puis, le confinement jusqu’en mai, avec son lot de protocoles sanitaires à cause desquels les mairies et la région ont refusé d’ouvrir les établissements. Enfin, pour la rentrée suivante, il y a eu deux mois de grèves des agents municipaux qui ont paralysé, bloqué, voire vandalisé, de nombreuses écoles de l’île. À cela s’ajoutent les coupures d’eau, les dératisations, les fermetures de cantine, les lendemains d’élection, etc. »

 

Les écoles de l’île sont en train de mourir sous l’effet du système social en place. Il est très choquant d’apprendre que des agents municipaux ont vandalisé «  de nombreuses écoles de l’île », ce qui démontre, outre un irrespect profond des biens publics, une détestation des moyens mis en place pour aider au développement des populations. Compte tenu des coûts élevés de scolarité, seules les populations les plus aisées peuvent inscrire leurs enfants dans les écoles privées et privées indépendantes. Ce qui, de fait, crée un système de développement séparé entre les populations antillaises et les populations blanches -qui figurent parmi les populations à hauts revenus- qu’elles soient de longue date dans l’île ou d’arrivée récente. Une telle situation est intenable à terme. Partout où une telle situation s’est installée, c’est-à-dire une séparation sociale nette entre des populations de groupes humains différents, cela a engendré de grands dommages pour les territoires concernés.

 

Les mots lancés à l’emporte-pièce par le ministre des outre-mer sont donc loin de répondre à l’urgence et à la gravité de la situation. Mais faut-il reconnaitre toutefois que celle-ci préexistait au gouvernement actuel et qu’il n’y a pas de solution possible tant les structures sociales sont gravement touchées.

 

 

 

[1] https://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-guadeloupe-le-nombre-d-ecoles-privees-explose-20211025

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

18 Commentaires

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  • Dominique

    16 janvier 2022

    Monsieur Noë,
    C’est un peu par hasard que je suis tombè sur cette mimuscule chaine Youtube d’un Guadeloupéen.
    https://m.youtube.com/c/OrtezSongo/videos?view=0&sort=da&flow=list
    Nous avons parlé ovi de la Guadeloupe et d’autres régions d’Outre-Mer mais avons nous écouté des habitants, des artisans, des syndicalistes, etc. ? Non.
    Dans cette petite chaine vous trouverez des témoignages de toutes sortes : une femmeme qui fabrique du boudin, un entrepreneur qui a monté un « drive-in », un syndicaliste qui mène le combat contre la vaccination que le préfet veut faire passer pour un excité ( il dit seulement :  » nous ne voulons pas d’un vaccin qui n’est pas homologuè  » il a raison et il.a vécu le chlordécone ) etc. qui ne manqueront pas de vous intéresser j’en suis certain.
    .
    A l’absence de journalistes libres et indépendants, il est regrettable que YTube n’offre pas un moteur de recherche pour trouver ce type d’informations qui soit à la source, au plus près des évènements et des gens. Evidemnent Elie Domota ne passe jamais dans les gross médias de Guadeloupe sinon pour le montrer être  » arrêté et mis en garde à vue pour des violences  » … qu’il n’a pas commises.
    Bien à vous.

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  • Dominique

    7 décembre 2021

    Depuis la. parution de votre article j’ai eu l’occasion de comprendre qui a le pouvoir aux Antilles, en naviguant dans les méfias, les blogs et les tweets.
    Les députés sont LREM. MODEM. et PS.
    Le petit peuple est également  » à gauche toute  » pénétré, majoritairement semble t il, des idéologies à la Franz Fanon !
    Les médias locaux sont aux mains des gauches et du pouvoir actuel de l’Etat français. Les articles du journal France Antilles sont éloquents :
    https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/toutes-les-videos/des-militants-de-sos-racisme-victimes-de-violence-au-meeting-d-eric-zemmour-605808.php
    .
    Les partisans de la Liberté, au sens où nous l’entendons, y sont portion congrue.
    Dans ces conditions un dialogue social pacifique ne peut plus fonctionner, et cela fini par exploser, mêlant ceux qui souffrent et deviennent des quasi Gilets jaunes, et des gauchistes violents qui incendient et font le coup de feu.
    .
    Là bas comme en Métropole, l’état jacobin LREM ne joue donc pas un rôle bienveillant, mais veut uniquement passer en force l’injection des produits géniques.
    Toutes catégories confondues, les populations – par ailleurs soumises et anesthésiées par les allocations – ont réagi contre la violence du préfet et de l’ARS pour les piquer. La mort venue du chlordécone les a trop frappées et traumatisées.
    .
    Comme en Métropole, l’Etat jacobin a répondu par une force disproportionnée, avec GIGN et véhicules blindés … on se croirait en Afrique ! Au moins les Antillais ont échappé au massacre à coups de LBD.
    Mais l’État LREM et MODEM a rapidement cédé sur l’essentiel en reportant jusqu’à la fin du mois de décembre 2021 l’obligation de l’injection sur les personnels de santé. Assurément cette révolte populaire à été appréciée comme étant très sérieuse.
    .
    Enfin, une fois encore les médias dominants ne nous donnent, ici en Métropole, aucune information.

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  • Robert

    6 décembre 2021

    « Une pensée politique française trop petite pour un territoire trop grand »…
    En quelques mots vous avez bien résumé la situation.
    Nous avons une classe politique pusillanime mais sans grande vision d’ avenir, dans un pays qui n’a plus les moyens de tenir la place qui fut la sienne dans le concert des nations.
    C’est effectivement le grand déclassement…

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  • Dubaïtâtif

    5 décembre 2021

    Ces territoires nous coûtent cher et ne nous apportent guère que des problèmes. L’intérêt général est oublié au profit du confort de quelques minorités profitant du système par le haut (fonctionnaires, grosses entreprises) et par le bas (immigration).

    2 exemples :

    Un enseignant sur le Maroni est payé près de 4000€ net par mois (entre 3500 et 6000€ selon l’avancement, les heures supplémentaires etc.) pour faire cours à des classes de 20 élèves à moitié analphabètes et pour un quart clandestins. Je force à peine le trait et vous épargne les épidémies d’hystéries de jeunes filles violées par leur père/oncle/frère etc.

    La banane : celles produites localement (Guyane) valent plus cher au marché (2,5€/kg) que des bananes importées de Côte d’Ivoire dans une station alpine (2,15€/kg)…

    Tout ça pour se la jouer grande puissance avec une ZEE dont nous n’avons pas les moyens et un centre spatial qu’on pourrait fort bien réduire en enclave, la construction d’un port et l’entretien d’une garnison coûtant moins cher que pouponner des populations venues de toutes les Caraïbes et parfois-même rapatriées sur notre territoire par l’Etat français au mépris de la quarantaine.

    Enfin, il paraît que ça permet à certains de spéculer, à d’autres de vivre « l’aventure » ou de servir de bizutage aux jeunes gendarmes qui vous rendent bien leur frustration d’être là.

    Accessoirement, cela nous vaut de supporter Christiane Taubira.

    Et ça, c’est insupportable.

    Gardons quelques points d’appui comme St Pierre et Miquelon et larguons le reste.

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    • Charles Heyd

      5 décembre 2021

      Ce qui vous écrivez sur la Guyanne peut facilement être corrigé et comparer ce territoire à Saint Pierre et Miquelon montre que vous n’y comprenez vraiment rien (aux problèmes des ex DOM-TOM et surtout à l’importance des possessions outremer).

    • breizh

      6 décembre 2021

      ce qui est intéressant en Guyane, c’est le pas de tir d’Ariane…

    • Dubaïtâtif

      8 décembre 2021

      @Charles : quelle importance ? Saint Pierre et Miquelon, c’est 4500 habitants au large du Canada. Ca coûte moins cher que refaire la tapisserie à l’Elysée. Kerguelen, Clipperton idem. Les « gros » territoires, c’est autre chose.

      Ce que j’écris sur la Guyane ne sera pas corrigé. Ni facilement ni difficilement. C’est la collectivité territoriale elle-même qui le projette. Après, elle s’y connaît probablement moins que vous. On a cru pendant 100 ans rentabiliser nos colonies. Celles-là, ça fait 300 ans qu’on s’y essaie. Voulez-vous attendre 300 ans de plus ?

      Le pas de tir d’Ariane est une blague. Rien n’empêcherait de renforcer le port et créer une simple enclave. Sans parler que l’avantage géographique n’est peut-être plus si important à l’heure actuelle, en témoigne la concurrence du secteur privé.

      L’Allemagne n’a pas nos précieux territoires d’Outre Mer. La Suisse non plus. Ne parlons même pas de la Chine.

      Vous devez être le millionième à rétorquer que critiquer l’Outre Mer, c’est ne rien y connaître, sans jamais avancer un seul argument concret de leur utilité. Parce qu’il n’y en a pas fors planter le drapeau bleu blanc rouge un peu partout comme une sorte de flatulence républicaine. Les plus gros détracteurs de ces territoires, je les ai justement rencontrés chez ceux qui y sont allés et à qui un salaire majoré de 20, 40, 80% et autres avantages n’a pas suffit à corrompre la probité.

      L’Outre Mer n’est pas oubliée. Elle n’a simplement pas les mêmes intérêts que la métropole.

  • Dominique

    5 décembre 2021

    Si vous voulez connaître les opinions des Antillais ( comme ceux des Dom Tom ), les comptes  » ashtag  » de Twitter sont une source excellente pour obtenir des informations.
    Il suffit de saisir # Antilles, par exemple, et de naviguer ensuite de compte en compte. Bonne navigation pour savoir, et éventuellement en direct, ce qui se passe au quotidien, ce qu’en pensent les habitants comme ceux qui se sont adressés au ministre, journaliste ou infirmiète. Etc.
    .
    J’ai ainsii trouvé une émission d’une chaîne You..ube qui s’est révélée très intéressante. Il s’agit du dialogue de l’hôte de l’ émission Franc Parler avec un représentant de l’Alliance Guadeloupéenne, un parti autonomiste
    https://m.youtube.com/watch?v=iYQCLSNH_gQ
    Émission intéressante avec un invité de qualité, chef d’entreprise, qui propose, parcexemple, un Référendum d’Initiative Populaire pour que les habitants s’expriment sur la vaccination et le  » passe « , et montre concrètement comment l’Etat traite différemment les Antillais par rapport aux Métropolitains.
    Par exemple, le gouvernement envoit le GIGN ( et fait immédiatement condamner lourdement plus de 50 personnes( la remarque est de moi ), alors que l’incendie du palais de justice de Rennes ( monument historique ) n’avait entrainé aucune mesure contre les Bretons mais au contraire l’ouverture immédiate de négociations État-syndicats agricoles.
    .
    Cette émission fait partie d’une chaîne YTube et donc il est facile de regarder les Nouvelles Hebdomadaires, et d’autres émissions de fond. Parmi ces dernières j’ai choisi au hasard une émission récente où est invité un politologue
    https://m.youtube.com/watch?v=8AF7w8S8KQs
    Là également, on prend plaisir à écouter un politologue ( docteur en sciences politiques ) de cette qualité qui analyse une situation politique et propose des moyens pour la débloquer !
    .
    Peut on en conclure que les Antillais ont les intelligences nécessaires et suffisantes pour faire des Antilles une région heureuse ?
    Ces deux exemples apportent une réponse positive, au moins avec ces deux personnes responsables, et donc encourageante.
    .
    Je constate, pour ma part, que les Antillais souffrent comme nous en Métropole du système jacobin français, centralisé, dictatorial, de fait néo-communiste, et maintenant mondialiste.
    Leur libération, dans le cadre du maintien du statut constitutionnel, a donc un préalable : que tous les Français soit libérés du système politique qui les opprime.
    Car Outre-marins comme Métropolitains nous sommes sous le même joug, privés de Libertés.
    En Outre-mer comme en Métropole, Frédéric Bastiat n’est pas enseigné.

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  • Dominique

    4 décembre 2021

    L’excellente journaliste Christine Kelly connaît bien la Guadeloupe dont elle est originaire. Elle a donné son opinion dans une vidéo de 5 mn qui a été reprise par un journal local, qui pratique la langue de bois mais n’a pu faire autrement.
    C. Kelly reprend ici votre titre :  » un département oublié  »
    https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/politique/pour-christine-kelly-la-guadeloupe-est-un-departement-oublie-605674.php
    Son diagnostic doit vraisemblablement s’appliquer aussi aux autres îles des Antilles et la Guyane.

    Répondre
    • YB

      4 décembre 2021

      Ce que dit la journaliste est fort probablement le cas en Guadeloupe, ainsi que dans de nombreux départements d’outremer.
      Pour résoudre ces problèmes, il faut d’une part, des moyens financiers importants dont la France malheureusement ne dispose plus depuis longtemps. L’économie française est sous perfusion depuis de nombreuses années ce qui s’est traduit par un endettement continu et excessif.
      D’autre part, certain problèmes existent également en métropole et cela n’a pas été résolu non plus (chômage, éducation,..)! Un exemple simple : Tout le monde est conscient que le niveau scolaire en France n’a cessé de baisser au fil des années et qu’est-ce qui a été fait : Redoublement interdit, admissions a l’entré des universités par tirage au sort… et bien évidemment ces ″solutions″ ont été un échec complet.
      Comment résoudre dans les territoires d’outremer des problèmes que l’on n’arrive pas gérer en France, c’est impossible.
      Le fait est que la France ″possède″ des territoires qu’elle ne peut plus gérer, ni assumer faute de moyens pour le faire !
      C’est la réalité que l’on ne veut pas voir !

    • Dominique

      6 décembre 2021

      YB
      A mon humble avis ce n’est ni une question de manque de moyens financiers, ni une situation propre aux DOM TOM ( hors mis la tragédie du chlordécone imposé par les préfets aux Antilles, qui a causé des maladies terribles sur les systèmes reproductifs des hommes et des femmes : c’est pour cela que les populations ont rejeté la vaxxination.)
      .
      Il n’y a pas de question budgétaire : en Outre Mer comme en Métropole, l’argent public coule à flot car l’état jacobin puise sans compter pour appliquer ses décisions politiques. D’où la dette financière qui est abyssale, et ne cessera d’augmenter.
      .
      Les DOM TOM ne sont pas plus mal ni mieux  » gérés  » par l’état jacobin que les départements de la Métropole.
      Ce sont l’ incapacité et la nocivité de l’état jacobin qui causent les malheurs des Français, Outre-marins comme Métropolitains.
      .
      Notre système politique est effey devenu jacobin depuis 1789. Ce système politique, appelé à tort  » république  » est centralisé à mort, dirigiste, matérialiste ( woke ), néo-commumiste, et maintenant mondialiste !
      Les députés sont incapables de légiférer correctement : ils s’occupent de tout à tort et à travers. Il suffit de cliquer sur le nom d’un député ( dans website de l’AN ) pour constater que leurs travaux se perdent dans le sable ; par ailleurs ils devenus les robots d’une une machine à transformer en lois les décisions d’un exécutif tyrannique. Où sont les libertés ?
      .
      Les DOM TOM ne sont pas plus oubliés que les départements métropolitains. En fait la  » république  » les massacrent.
      Et les Antillais, obligés d’utiliser des  » services publics  » qui ne devraient pas exister puisqu’ils ont pris, par la violence légale, la place du secteur privé ( médecine, enseignement (etc. ) et gavés d’allocations et de subvention ( pour pallier au chômage de masse créé par les charges sociales et fiscales abusives et les règlements paralysant les métiers ) vivent comme des gens qui n’ont plus leur destin en main. Quelle différence avec ceux de la Métropole ? Aucune, sinon que la population antillaise a été empoisonnée par le chlordécone, et je pèse mes mots, et que même le service de l’eau potable n’est plus aassuré !
      .
      La solution est de se débarrasser de l’état jacobin et de mettre en place un régime qui soit démocratique ( et non républicain à la française qui est une tyrannie qui ne dit pas son nom ),
      – où une monarchie qui agiirat en bon père de famille et serait cent mille fois plus libérale qu’un régime dit démocratique. La  » loi du nombre  » est en effet un système incapable de traiter correctement des questions lorsque leur nature est hautement qualitative.

  • Steve

    3 décembre 2021

    Bonsoir M. Noé
    Passer outre est définitif. Et comme l’avait établi Platon dans le Théétète: il y a les morts, il y a les vivants et il y a ceux qui sont sur la mer: la rotondité de la terre a vite fait de transformer les marins en chats de Schrödinger!
    Doit on en conclure que l’outre mer est un lieu zombie? La résistance farouche que nos compatriotes des Antilles opposent à la dictature sanitaire qui s’installe nous rappelle bien au contraire que ce sont les français d’outre mer qui résistèrent d’emblée le plus il y a 80 ans . Honneur à eux tous
    Les outrecuidants des palais de la république ont la mémoire courte.

    Par ailleurs , outrepasser n’est pas nécessairement mortel ou transgressif: les humains qui vivent outre Quiévrain sont bien vivants et sympathiques!
    Nous devons tout tout faire pour éviter que notre histoire d’outremer ne se délite en mémoires d’outre tombe. Cela signifierait la fin de la France au prix de grandes souffrances.

    Cordialement

    Répondre
  • Ockham

    3 décembre 2021

    Il eut fallu dans les années soixante mais …. Maintenant les fonctionnaires municipaux vandalisent leurs propres écoles. Est-ce qu’une distribution de grains par l »énarchie à cette basse-cour agitée va calmer les ardeurs ? Il y a à l’évidence sous le niveau de visibilité des appuis aussi étranges que puissants (Guadeloupe) à une minorité qui tire à balles réelles. Je connais un voisin qui a quitté cette France gélée pour une retraite sur les îles et il est revenu effaré 10 ans après pour s’enterrer dans les Ardennes ! Un autre y est parti sur une autre île pour enseigner… plus de la moitiè de sa classe est sans papier sans auncun droit mais émarge au social à Mamoudzou. Nos fonctionnaires politiques locaux ne disent rien mais pensent le contraire ! Ils regardent comptent et tirent les budgets quoiqu’il en coûte.
    Les choses pourrissent. Cela va donner un travail fou au Paris du principe de précaution, admirateur caché du zéro-tolérance et religieusement pour le droit du sol du XVIIIe siècle. Le vieux lion est bien dans de sacré filet qu’il s’est tout seul noué !

    Répondre
  • Celton

    3 décembre 2021

    Saufs békés et assimilés, ne parlons pas de la richesse des populations blanches.
    Trois ethnies se côtoient, les autochtones, les blancs de métropole de passage plus ou moins longs et les békés et assimilés qui blindent l’importation, source de richesse.
    J’y ai travaillé par intermittence à partir des années 80 puis m’y suis établi en Guadeloupe de 2000 à 2015.
    Les locaux, Antillais Africains et Indous, ils ne s’aiment pas beaucoup, les entrepreneurs locaux sont indous essentiellement ce qui leur vaut beaucoup de jalousies.
    Parmi les locaux, il faut les définir 2 groupes, les fonctionnaires et ceux du secteur privé.
    Les fonctionnaires sont les enfants chéris de la république avec un sursalaire de plus de 40% du à la « vie chère » qui ne l’est que si vous consommez façon métropole.
    On ne parlera pas des avantages supplémentaires comme billet d’avion métropole pour visite à parents et prise en charge de tous les frais par la sécu pour une cure thermale par exemple (un de mes amis Antillais en profite tous les ans, à DAX, depuis plus de 20 ans)
    Enfin les petits blancs (opposés aux Békés et assimilés) sont les plus à plaindre. L’emploi est essentiellement réservé aux locaux, bien sur ce n’est pas écrit.
    En général, Ils ne restent pas très longtemps, comme l’on dit, ils veulent refaire la Guadeloupe mais c’est la Guadeloupe qui les reformatent..
    Quand vous voyez une voiture qui brinquebale, elle appartient à un p’tit blanc.
    L’emploi déclaré est couteux, j’ai du lâcher un sur Smic sur 13 mois avec une voiture de fonction pour trouver un jardinier à plein temps qui tenait la route.
    La rigueur au travail, locaux et de passage, n’existe qui si vous êtes derrière.
    Enfin, si le racisme blanc existe en métropole, il est inverse dans les iles.
    Je suis parti pour cette raison en partie.
    Les zones maritimes économiques nous coûtent la peau des fesses.

    Répondre
  • Dominique

    3 décembre 2021

    Si vous posez à un moteur de recherche habituel ( comme g..gle ) la question suivante :  » situation économique aux Antilles « , vous obtiendrez des articles de presse de nos grands médias et donc rien d’intéressant sur le fond !
    .
    Pour obtenir des études dignes de ce nom j’ai pris l’habitude de passer par un moteur de recherche russe … qui, lui, n’est pas volontairement biaisé, et qui va vous présenter tout ce existe sur le net ! Nous en sommes là avec le contrôle de la pensée en France !!! Un jour j’ai eu l’idée de rechercher un moteur de recherche russe … bien m’en a pris pour retrouver la LIBERTÉ sur le net.
    .
    Ce moteur est yandex.ru :
    Et il répond à ma requête dans notre langue ( et non en russe ) car j’ai fait suivre ma requête par les mots  » en françsis  » :
    https://yandex.ru/search/touch/?text=situation+%C3%A9conomique+antilles+en+fran%C3%A7ais&lr=21081
    .
    Vous recevez alors en réponse de nombreux textes disponibles sur le net, et pas uniquement ceux de notre presse de la pensée unique.
    J’ai retenu :
    https://journals.openedition.org/com/6409
    .
    Il s’agit d’une étude d’un chercheur français du CNRS datant de 2011 qui est complête et sourcée, et s’avère très intéressante.
    .
    À cette date, donc plus de 10 années en arrière le chercheur avait dégagé des problèmes qui restent à l’ordre du jour.
    Sans vouloir résumer et quelques lignes , car l’étude est riche, disons qu’il y a eu tertiatisation et dualisation.
    C’est à dire le choix d’une économie basée sur le tourisme, au détriment d’une économie de production artisanale et de petites et moyennes industries, et l’absence de conversion de l’agriculture de canne à sucre et de bananes ( laissée à elle même par la PAC de Bruxelles.)
    .
    Le système social français, ( évidemment tout à fait identique à celui de la métropole ) a développé les revenus sociaux multiples d’assistanat. Finalement le niveau de consommation est élevé ( et donc le PIB … mort de rire ) et une société duale s’est développée, comme en métropole où nous avons 7 millions de chômeurs qui vivent plutôt confortablement !
    .
    L’auteur n’aborde pas deux facteurs :
    – le poids des charges sociales qui interdit à des jeunes Antillais et Guyanais de créer des entreprises. alors qu’ils sont qualifies.
    Là bas comme ici en métropole les charges sociales sont de 33 % sur le bénéfice d’un travailleur indépendant et de 100 % sur le salaire net d’un employé.
    Pas plus que parmi nous, hélas, le chercheur du CNRS n’aborde ce facteur de destruction des emplois. Or, depuis plus de 50 ANS ( cf. les années gaullistes puis giscardiennes ) le poids des charges sociales a fini par détruire l’artisanat, la petite et moyenne industrie, et le commerce, et même l’agriculture non exclusivement intensive.
    Restent le bâtiment, les grandes surfaces, et le tourisme essentiellement de luxe dans les mains de sociétés dont les capitaux appartiennent aux békés ( comme avant ) ou sont devenus extérieurs aux départements.
    .
    – Le deuxième facteur est la très importante immigration, au début pour importer une main d’oeuvre très bon marché depuis les Caraïbes, surtout dans le secteur du tourisme qui a explosé depuis les années 1970 ( moins dans le secteur agricole qui a perdu sans cesse des emplois. ) Puis l’immigration est devenue comparable à l’immigration en métropole.
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    Une très intéressante étude qui j’espère vous intéressera. Merci à ce chercheur du CNRS et à Yandex.ru.

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  • Charles Heyd

    2 décembre 2021

    Cette phrase:  » Mais faut-il reconnaitre toutefois que celle-ci préexistait au gouvernement actuel  » est cité pour tous les problèmes auxquels est confronté le gouvernement actuel; certes cela est vrai mais le gouvernement en place aurait du inverser la vapeur or il a appuyé sur l’accélérateur dans de nombreux cas notamment l’immigration et comme dit, sur le non engagement présidentiel en Nouvelle Calédonie.

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    • YB

      2 décembre 2021

      Entièrement d’accord!

  • YB

    2 décembre 2021

    Le problème de la Guadeloupe, Martinique, Guyane… est très complexe.
    La réalité est que la vie y est chère, mais il n’y a aucune logique a cela. Comment expliquer que des fruits et légumes ont des prix 5 ou 10 fois plus élevés que sur le continent sud-américain, or les taxes et le transport, ne sont pas les raisons. D’autre part, il n’y a pas de terre cultivable dans ces pays, il n’y a pas de cacao en Guadeloupe et par conséquent on est obligé d’importer du Nesquik de France ?
    Je comprends que l’essence à cause des taxes est chère, mais dans la majorité des cas, les distances à parcourir ne sont pas importantes.
    L’eau est un problème difficile à régler car c’est une île et cette ressource n’est pas infinie. En réalité, aucune ressource sur terre n’est infinie et il faudra par conséquent faire avec !

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