1 juin, 2015

« Ne jamais croire un Grec, surtout s’il t’amène un présent »

« TIMEO DANAOS ET DONA FERENTES « 

Laocoon, dans l’Énéide de Virgile, qui voulait refuser l’entrée du cheval à Troie

La tragédie Grecque continue à faire la première page des journaux un peu partout, les journalistes nous expliquant que le gouvernement Grec est d’une incompétence inimaginable et que le pire est à venir pour la population. Plus le temps passe, moins j’en suis sur. Réfléchissons deux minutes.

Imaginons par exemple que le gouvernement grec ait parfaitement compris qu’il n’avait aucune chance de s’en sortir et que la seule solution était pour la Grèce de faire faillite.

Dans la première crise Grecque en 2011, la dette était détenue en quasi-totalité par des banques étrangères (Françaises, Italiennes…) installées en Grèce et qui avaient fait preuve de beaucoup de légèreté dans les crédits qu’elles avaient octroyées à des emprunteurs Grecs. C’est un principe du droit commercial qu’accorder des crédits à des gens qui ne pourront jamais les rembourser est une faute lourde. De ce fait, ne pas rembourser des banques étrangères est historiquement  une pratique assez courante.  Logiquement donc, les banques étrangères auraient du s’assoir avec leurs débiteurs Grecs et négocier avec eux les pertes qu’elles allaient devoir prendre.

Hélas, nous sommes dans un monde gouverné par des banquiers, au profit des banquiers. Le but essentiel de la première négociation fut donc non pas de permettre à la Grèce d’assainir une fois pour toutes ses finances, mais de protéger les intérêts des banquiers qui avaient commis une énorme boulette et monsieur Sarkozy se distingua particulièrement dans cette tache.

Papandreou, le premier ministre de l’époque, qui voulait organiser un referendum sur le sujet fut remplacé assez rapidement par le Quisling de service, Lucas Papademos, ancien de la BCE (!) qui négocia un remarquable accord, extrêmement favorable aux banques étrangères et désastreux pour la Grèce, en substituant des organisations internationales aux banques étrangères. Les banques étrangères furent  donc sorties sans trop de dégâts du trou dans lequel elles s’étaient mises  et remplacées par la BCE, le FMI etc.…

L’ennui est que la dette Grecque est  maintenant due à des organisations internationales et qu’il est  impossible juridiquement  de renégocier avec ces organisations des remises de dettes, sauf à perdre pour un grand moment tout crédit auprès d’elles. Voila qui parait être une situation sans issue. La Grèce et son gouvernement sont coincés et bien coincés, du moins en apparence.

Et c’est la qu’entre en jeu monsieur Yanis Varoufakis, bon spécialiste de la théorie des jeux puisqu’il l’enseignait à l’Université du Texas.

Les lignes qui vont suivre ne sont bien sur qu’une tentative pour expliquer que tant que la Grèce reste dans le cadre légal que lui impose l’Euro, elle n’a aucune chance de s’en sortir. Par contre, si elle prend le risque de sortir, alors, elle a beaucoup plus de cartes en main qu’on veut nous le faire croire. Inutile de dire que je n’ai aucune information spéciale, n’étant pas dans le secret des Dieux.

Pour comprendre ce qu’est peut être la stratégie du gouvernement Grec, il faut se rappeler une boutade célèbre : Si vous devez 100.000 euro à votre banquier, vous avez un problème. Si vous lui devez 300 milliards, il a un problème Donc soyons clairs, ce sont la BCE, le FMI etc. qui ont un problème, pas la Grèce.

Or le gouvernement Grec sait très bien  que dés qu’il aura fait faillite, ce qui est inévitable, il n’aura plus accès à aucun financement  et ce pendant un grand moment. Il lui faut donc se constituer un trésor de guerre, que les autorités internationales ne pourront pas saisir. Logiquement, il aurait du installer comme à Chypre, des contrôles des changes, des contrôles des capitaux et que sais je encore, pour garder le peu de devises qu’il avait. Or qu’est que je constate? Les déposants Grecs peuvent librement transférer de l’argent  de leur compte en Grèce à n’importe quel compte étranger (à leurs cousins en Australie, en Allemagne ou aux USA…), ou, s’ils n’ont pas de cousins, ils peuvent transformer leurs dépôts en billets de banque et les mettre dans un coffre chez eux.

La masse monétaire Grecque s’effondre donc, puisqu’elle est en train de se déverser aux USA, en Allemagne ou en Australie. Dans une situation « normale », le taux de change de la monnaie Grecque devrait s’effondrer, mais il n’en est rien puisque ces transferts sont financés par …la BCE.

Explication.

La banque commerciale Grecque de base n’a plus de dépôts et donc plus de cash, mais elle a en réserve d’importantes quantités de bons du Trésor Grecs, émis pour financer le déficit budgétaire Grec par le passé. Notre banque commerciale présente donc ces bons à la banque centrale Grecque, pour réescompte. Laquelle les présente  à la BCE, pour avoir du cash. Et les transmet à la banque commerciale Grecque qui peut financer les retraits. Et ce cash se retrouve dans les poches …des citoyens Grecs.

Le trésor de guerre est dans les mains des citoyens Grecs et ces sommes resurgiront des que la Drachme sera recréée. On parle déjà de plus de 100 milliards d’Euro avancés par la BCE  à la banque centrale de Grèce. .

Ce petit jeu durera aussi longtemps que la BCE escomptera et donc le gouvernement Grec a tout intérêt à faire ses échéances aussi longtemps qu’il le peut puisque tant qu’il paye 500 millions, les citoyens Grecs peuvent tirer 5 milliards. Le but du gouvernement  Grec est à l’évidence de faire trainer les choses le plus longtemps possibles en espérant que la BCE ne va pas siffler la fin de la partie, ce qui la forcerait à prendre ses pertes immédiatement. La BCE est donc dans une situation ou si elle arrête les financements, elle perd puisque cela forcerait la Grece a sortir et si elle ne les arrête pas, elle perd aussi .  

Monsieur Tsipras est dans le rôle du bon flic  tandis que monsieur Varoufakis joue le méchant.

C’est là où le cheval de Troie revient en mémoire, et peut être la BCE  aurait du se poser des questions sur ces paiements mais nos banquiers centraux sont non seulement incompétents mais incultes.

Quand la musique s’arrêtera, l’Etat Grec fera défaut sur 300 milliards, ces 300 milliards étant en grande partie dans les comptes de citoyens Grecs en dehors de Grèce, ou en billets de banque en  Euro, qui resteront parfaitement valables. Quand la Grèce sortira de l’Euro, les citoyens Grecs auront donc une forte hausse de la valeur de leur épargne, ce qui leur permettra de consommer à nouveau. Quand la Drachme sera réintroduite, elle baissera de 50 % ou plus, ce qui permettra à l’économie Grecque de repartir comme une fusée. Je viens de passer quatre jours à Rhodes, où 80 % de l’activité provient du tourisme. Question : Qui ira en Espagne, en Italie ou en France pour payer deux fois plus cher qu’en Grèce?  Réponse, personne.

En Grèce, les transactions domestiques habituelles pour acheter la feta, les olives, ou pour payer les salariés de l’hôtel  se passeront évidemment en monnaie locale, mais si vous voulez vous acheter une maison à Patmos, il faudra le faire en dollar ou en Euro.

Parallèlement, le gouvernement Grec, qui sera toujours dans l’Union Européenne, commencera à ouvrir des négociations avec la Russie par exemple, pour louer à cet autre paria une grande base maritime proche de la Turquie, et ce ne sont pas les ports qui manquent en Grèce. Et la Russie se retrouverait pour la première fois de son histoire avec un port de l’autre  coté du Bosphore, ce qui serait bien pratique pour contrôler la première armée Sunnite du monde, l’armée Turque et pour surveiller les flottes Américaines ou Turques. Monsieur Erdogan risque de tousser un peu, mais ce grand démocrate demandera aux USA que faire et j’attends avec impatience la réponse de ce génie de la politique étrangère qu’est monsieur  Obama.

Voila qui pose la question à terme du maintien de la Grèce dans l’Otan, mais en virer la Grèce ne sera pas facile.  Autrefois, les USA auraient demandé à l’armée Grecque de faire un coup d’Etat, mais il parait que cela n’est plus de mode, sauf en Ukraine bien sur. Avec le brillant résultat que tout un chacun peut constater.

Peut être le gouvernement Grec, s’il a le sens de l’humour,  ira-t-il jusqu’à solliciter des crédits aux nouvelles institutions financières qui viennent de voir le jour en Chine, pour financer un gazoduc qui irait de la Russie a l’Autriche, en passant par le Grèce. Ou bien demanderont ils de l’argent pour financer le développement du port d’Athènes, qui après tout, appartient aujourd’hui aux Chinois.

Et donc, contrairement  à ce que vous lisez dans tous vos journaux, la Grèce a  beaucoup de cartes en main et l’Europe beaucoup moins que l’on essaie de nous en convaincre.

La seule solution pour les puissants esprits qui ont créé l’Euro serait d’annuler totalement la dette grecque, mais l’Italie, l’Espagne et le Portugal demanderaient immédiatement  la même chose, ce qui mettrait le système financier Allemand en faillite puisque les balances « target » qui ne sont que la somme des excédents des comptes courants allemands contre le reste de l’Europe depuis les débuts de l’Euro sont aux alentours de 1000 milliards d’euro. Et ces mille milliards qui n’en vaudront que 500 à tout casser dans le cas de remises des dettes généralisées sont dans l’actif des institutions financières Allemandes  tandis  que les fonds propres de ce système financier Allemand sont de 350 milliards. Prendre une perte de 500 milliards avec des fonds propres de 350 milliards n’est pas chose facile .Et l’électeur de Madame Merkel n’apprécierait sans doute pas.

Bref, l’Euro n’était pas une bonne idée, y faire rentrer la Grèce et l’Italie une imbécillité. Merci Goldman Sachs qui n’a jamais été poursuivi pour avoir  tripatouillé les comptes de ces deux pays, ce qui est bien normal puisque celui qui a négocié avec Goldman pour maquiller les comptes de l’Italie n’était autre que monsieur Draghi.

Conclusion:

Surtout, surtout, ne croyez pas un mot de ce que vous disent les médias. Que le gouvernement Allemand fasse tout ce qui est en son pouvoir pour protéger son système financier est bien normal. Que le gouvernement Grec en fasse autant est plus douteux. Les Grecs ne sont pas des Irlandais. L’Allemagne a déjà subi une défaite gigantesque avec la victoire de Cameron, la sortie de la Grèce constituerait un vrai cataclysme pour nos voisins, et sans doute pour nous. La bonne nouvelle est que nous avançons vers le dénouement car nous commençons à entrevoir la fin du Frankenstein financier qui plombe l’Europe depuis 15 ans, et  cela me rend plutôt content.

 » Il vaut mieux la fin de l’horreur qui horreur sans fin » (proverbe Allemand)            

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

55 Commentaires

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  • Chris

    10 juillet 2015

    Argument fallacieux que celui du tourisme pas cher ! Certes, certains recherchent les destinations peu chères, mais ce ne sont pas ceux qui rapportent. Dans certains pays, ce genre de population est même refoulée. Mieux vaut peu de touristes riches, qu’une bande de miséreux qui foutent le bordel plus qu’autre chose. Il ne faut en effet jamais faire confiance à un Grec, pas plus qu’à un Arabe, car c’est la même culture 🙂

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  • Raphael

    4 juillet 2015

    Mr Gave, au-delà de la Gréce, il me semble que c’ est le statut de l’ Allemagne qui est en jeu. L’ Allemagne doit-elle continuer a payer pour etre au centre d’ un concert européen ou elle paye mais reste subordonnée au jeu stratégique américain ( une europe unie , faible , toujours alourdie par la soi-disant  » nécessaire » présence des pays-cigales P.I.G.S ) ou bien l’ Allemagne doit elle s’ affranchir , de cette camisole politique et financiére qu’ est l’ UE , et s’ arrimer fermement a la Russie et à la Chine ? Les USA sont aux commandes du ballet politique tant a Bruxelles qu’ a Kiev . La crise ukrainienne est orchestrée pour éloigner l’ Allemagne de la Russie et la maintenir au sein du carcan institutionnel de l’ UE. La France ne joue qu’ un role de hallebardier dans ce theatre, car nous n’ offrons rien de bien concret aux russes.
    Je pense donc à terme , que l’ euro restera l’ apanage des pays faibles comme la France, l’ Italie, l’ Espagne etc… , que le Deutsch Mark renaitra.
    La seconde crise est la guerre de l’ energie que méne les USA contre la Russie , au travers de la readmission au sein du concert des nations de l’ Iran  » quasi-nucléaire  » qui va innonder le marche de son petrole .
    L’ economie russe va de nouveau souffrir de la baisse du pétrole.Lors de la precedente baisse orchestrée par les USA avec l’ arabie seoudite de 1982 a 1987 , l’ URSS avait sombré. La meme politique parait a nouveau enclenchée.qui si elle réussit a créer la faillite russe , contraindra alors l’ Allemagne à rester dominée par les USA puis , une fois la Russie morcelée , elle sera le proconsul des USA en Russie.
    Je vous remercie par avance de vos observations sur ma theorie.

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  • BA

    7 juin 2015

    Attention, article très important.

    Un journaliste de SUD-OUEST, Jean-Claude Guillebaud, vient de publier un article explosif sur le fonctionnement réel de l’Union Européenne.

    Dans cet article, Jean-Claude Guillebaud révèle plusieurs faits qui montrent le vrai visage de la construction européenne.

    Dimanche 7 juin 2015 :

    Europe, dans le cœur du réacteur.

    L’épisode aura été à la fois passionnant et inattendu. A Bruxelles, j’ai eu la chance de participer à un long débat avec une vingtaine de confrères accrédités auprès de la Commission européenne. Il y avait là des Français, des Allemands, des Britanniques, des Américains et même une impétueuse consoeur venue d’Albanie et naturalisée belge. Tous ces journalistes avaient en commun d’avoir choisi de suivre la construction européenne et, pour cela, de s’installer à Bruxelles. Ils sont depuis des années dans le cœur du réacteur. Pro-européens au départ, ils ne peuvent être taxés d’euroscepticisme ou de populisme. A plusieurs reprises, ce jour-là, ils ont tenu à nous affirmer qu’ils y croyaient encore.

    Admirable est la foi ! Pourquoi ? Parce que, au fil des échanges, nos confrères, parlant sans détour, nous ont décrit un univers kafkaïen, opaque, bureaucrtique, corseté par un fonctionnement étouffant et procédural.

    Les conférences de presse, par exemple, sont si minutieusement codifiées qu’elles n’ont plus beaucoup de sens. Les porte-parole ne répondent aux questions des journalistes que s’ils y ont été expressément autorisés, par écrit. Même dans ce cas, dès qu’une actualité un peu plus chaude est en jeu, le porte-parole se contentera de lire le texte écrit que sa hiérarchie lui a préparé.

    Ce qu’à l’échelon national nous appelons langue de bois acquiert à Bruxelles une opacité plus impénétrable encore. Le formalisme et le culte du secret paraissent avoir peu à peu asphyxié le fonctionnement de cette Commission européenne censée incarner, aux yeux du monde, la démocratie vivante du Vieux Continent et l’Etat de droit. C’est fou !

    Prenons un tout petit exemple, il parle à lui tout seul. Le nombre de journalistes accrédités auprès de la Commission était de 900 voici deux ou trois ans. Aujourd’hui, ce chiffre n’est plus accessible. Il a été classé top secret, pour de prétendues raisons de sécurité. Formule commode. En fait, tout laisse penser qu’il diminue chaque année, le projet européen perdant son attrait médiatique. Inutile de crier cela sur les toits.

    Nous avons débattu d’autres sujets, comme la puissance des lobbies. Elle est indéniable à Bruxelles. Elle court-circuite allègrement les logiques démocratiques de base, enlisées dans la pratique obligatoire du compromis. Alors que nous échangions à ce sujet, un confrère américain présent parmi nous est intervenu sur un ton amicalement rigolard :

    « Il faut comprendre que le lobby le plus puissant ici, c’est l’Amérique du Nord elle-même. »

    Devant notre surprise, il a renchéri en disant que les Etats-Unis chaperonnaient avec vigilance l’Europe en devenir. « Vous ne le saviez pas ? » a-t-il ajouté.

    Une consoeur française a exprimé sans détour sa stupéfaction devant ce qu’elle entendait : « Ce que vous décrivez là, c’est une dictature douce en construction. Ce n’est plus du tout une démocratie. » Tout le monde s’est récrié poliment, pour la forme.

    Parmi ces correspondants accrédités était présent le doyen, le patriarche, le chouchou de Bruxelles : Quentin Dickinson, directeur des affaires européennes à Radio France. Il a suivi stoïquement nos conversations, sans intervenir. C’est une estimable figure de la profession, mais ce n’est pas lui faire injure d’ajouter qu’il est plus militant que journaliste. Il s’est d’ailleurs présenté en mars 2014 aux élections européennes sous l’étiquette UDI – Modem. Les 9 % obtenus par les centristes n’ont pas été suffisants pour qu’il soit élu au Parlement européen. Il est donc redevenu journaliste. Assurément, lui y croit encore.

    Bref, en quittant cette confraternelle réunion, nous étions à peu près tous convaincus qu’un (possible) naufrage était annoncé. Le pire n’est jamais sûr, je sais. Admirable est la foi, en effet …

    Jean-Claude Guillebaud.

    http://www.sudouest.fr/2015/06/07/europe-dans-le-coeur-du-reacteur-1943904-6057.php

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  • BA

    5 juin 2015

    Le 5 juin, la Grèce doit rembourser 302,833 millions d’euros au FMI.
    Le 12 juin, la Grèce doit rembourser 340,687 millions d’euros au FMI.
    Le 16 juin, 567,812 millions d’euros.
    Le 19 juin, 340,687 millions d’euros.
    Total : en juin, la Grèce doit rembourser 1,552 milliards d’euros au FMI.

    Mais il y a un petit problème : la Grèce est en faillite.

    Solution ( ? ) au problème :

    Jeudi 4 juin, c’est-à-dire la veille de l’échéance fatale du 5 juin, la Grèce annonce qu’elle remboursera au FMI les quatre échéances EN UNE SEULE FOIS, le mardi 30 juin.

    «Les autorités grecques ont informé jeudi le Fonds monétaire international (FMI) qu’elles allaient regrouper les quatre échéances de juin en une seule, qui est maintenant celle du 30 juin», a indiqué le porte-parole de l’institution, Gerry Rice, à Washington.

    Question :

    la Grèce sera-t-elle capable de rembourser 1,552 milliard d’euros au FMI le mardi 30 juin ?

    Et, si oui, avec quel argent ?

    Quel suspens !

    Mais quel suspens !

    (Rappel : au total, la Grèce doit rembourser 32,1 milliards d’euros au FMI.)

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  • Darley

    2 juin 2015

    Mes salutations à Charles Gave que j’ai croisé fortuitement ce matin! Vous pourrez ainsi mettre un visage sur mon pseudo (Darley est le narrateur du Quatuor d’Alexandrie de Lawrence Durrell, roman génial que je recommande à tous ceux qui ne l’ont pas encore lu).

    De manière moins anecdotique, un vrai débat de fond divise les libéraux sur la Russie. Pour ma part, je rejoins Robert Marchenoir (pour une fois tant nos points de vue sont opposés sur d’autres sujets comme l’Islam) : une majorité de citoyens ukrainiens refusent d’être asservis au régime mafieux et fascisant de Poutine, difficile de le leur reprocher, quelles que soient par ailleurs les interventions occidentales dans ce dossier.

    Un dernier mot sur le site zerohedge : site passionnant que je lis régulièrement, mais ouvertement prorusse et donc à prendre avec des pincettes lorsqu’il traîte de géopolitique. Oui les Américains veulent affaiblir la Russie, notamment en faisant tomber Bachar afin que du gaz qatari arrive jusqu’en Europe, d’où leur incroyable ambiguïté s’agissant de l’ISIS, mais peut-on vraiment le leur reprocher ? Les notables saoudiens et qataris sont plus facilles à contrôler que des agents du KGB disposant de l’arme atomique!

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    • L-ami-Z

      3 juin 2015

      Petit retour, quelques semaines après, sur l’article « Que venons-nous faire dans cette pétaudière ukrainienne » de Denis Ettighoffer sur ce forum et aux divers commentaires pour constater que la compréhension « néolibérale » sur la crise ukrainienne se heurte toujours à un véritable mur intellectuel « anti-communiste » qui distord sensiblement la réalité et inhibe grandement le libre arbitre nécessaire dans cette affaire !

      Avez-vous en effet suivi les derniers développements et en particulier les 5 heures de discussion récentes à Soshi (!) entre russes et américains (à leur demande !) desquelles il est ressorti un véritable recadrage complet de Porochenko et la remise au centre du jeu le respect strict de l’accord de Misk II qui était ouvertement battu en brèche par Kiev et l’Otan depuis sa signature, laissant d’ailleurs en « rase campagne » Kiev et les nombreux pays européens belliqueux ?

      En tant qu’européens, nous ne devrions pas nous réjouir de cette manipulation permanente américaine qui, au delà de l’affaiblissement de la Russie qui est bien sûr recherché, a aussi l’objectif officiel de désorganiser l’Europe (voir http://www.youtube.com/embed/qM8nYBnlBmU?feature=oembe et chacun conviendra que Statfor et Friedman, c’est pas zerohedge et pas vraiment la pravda ! …), sans aucune considération pour les souffrances occasionnés aux peuples européens, au risque d’explosion non maîtrisée de violence à terme et sans compter le coût occasionné par le soutien financier inconsidéré engagé par l’EU envers une Ukraine en faillite, allant faire défaut sur sa dette, lâchée par le FMI et qui va nous conduire dans les pires impasses.

      De ce point de vue, c’est bien les US qui, armant l’Otan et excitant l’Ukraine, nous agressent et non ce diable de Poutine ! Et le «rêve européen » des Ukrainiens (en majorité ?) a depuis longtemps tourné au cauchemar de la corruption de Kiev, de ses blocus humanitaires contre sa propre population, de ses milices fascistes génocidaires, ce qui conduit même la Pologne ( !) à retourner maintenant sa veste : http://www.les-crises.fr/actuukraine-0206/.

      Donc, se sentir profondément libéral ne doit pas être de devenir « l’idiot utile » d’un atlantisme européen béa et doctrinaire (sinon corrompu) qui n’apportera pas la paix et le bien-être en Europe, sera rejeté par ses peuples éduqués et politiquement matures au grand profit au final des modèles russes et chinois.

      Il serait donc temps que nos dirigeants d’Europe continentale « s’occupent de leurs amis du pentagone, de Wall Street et de la City» plutôt que de se « charger de leur ennemi » dont on a parfaitement su maîtriser les prétentions et les risques depuis des siècles, y compris dans les conflits, et qui, en plus, se convainc progressivement des valeurs du marché libre !

      Quand à la dimension du gaz qatari, le problème ne se pose pas car le gaz est exporté par bateaux (gaz naturel liquéfié) en particulier vers l’Asie. Ce serait même plutôt le contraire car c’est maintenant devenu une destination future privilégiée du gaz russe : grand succès de notre Europe atlantiste que les peuples européens subiront dans leur chair avant longtemps … !

      Avec une forte influence sur la fixation – à la baisse – du prix dans cette zone notamment en Chine et Corée, la Russie a renversé l’avantage – échangeant une zone en stagnation contre une zone en forte croissance – et deviendra un « game changer » au détriment des autres producteurs (Qatar, Australie, demain US).

      De ce point de vue, comme pour la dédollarisation maintenant engagée à marche forcée, la Russie et la Chine viennent de passer l’overdrive !

      Pour autant, il y a bien en effet une stratégie gaz de l’Amérique pour l’Europe, non liée à ISIS ou la Syrie mais comme exutoire de leurs terminaux d’exports en construction aux US et aussi centrée sur les gaz de schistes polonais et ukrainiens … et ce ne sera pas au même prix que ce bon vieux gaz russe …

      Mais, eux, ce sont les gentils, ils nous veulent forcément du bien et ce sont nos amis … n’est-ce pas ? Et Paris vaut donc bien une messe !

    • benoit

      5 juin 2015

      « au régime mafieux et fascisant de Poutine » Veuillez argumenter vos allégations. Pour moi, ceux qui se baladent avec des croix gammées en levant le bras ce sont ceux de Pravy Sektor, bras armé du régime de Kiev que nous soutenons. Et les vvéritables fascistes sont ceux qui pratiquent des révolutions colorées engendrant chaos, malheur et souffrance à travers le monde entier, quand ce malheur n’est pas engendré par leurs agressions militaires récurrentes (ai-je vraiment besoin de les nommer ?), Je n evois rien de tel de la part de Poutine. Donc il serait peut être bon de ne pas pratiquer l’inversion accusatoire. Merci.

  • CASS.

    2 juin 2015

    bon enfin hein les langues proto indo européennes donc le celte/gaulois (les bretons)(pas la nov langue english) l’ancien grec etc puis le latin sont issus du persan ou sanskrit.

    Répondre
  • P.M

    1 juin 2015

    Excellente analyse
    Rien a ajouter

    Répondre
  • P.M

    1 juin 2015

    Excellente analyse

    Répondre
  • Robert Marchenoir

    1 juin 2015

    Il n’y a pas eu de coup d’Etat en Ukraine. Il y a eu un soulèvement populaire. Ce n’est pas la même chose. En fait, c’est à peu près le contraire.

    Répondre
    • Xavier

      1 juin 2015

      Simple question d’appréciation…

    • Robert Marchenoir

      3 juin 2015

      Non. Ce n’est pas une question d’appréciation. Les mots ont un sens, même si les services secrets russes tentent de faire croire le contraire, et rentrent comme dans du beurre dans une population française désormais largement analphabète.

      Un coup d’Etat, c’est le renversement d’un gouvernement par la force militaire. Merci de bien vouloir nous indiquer les noms des généraux, colonels ou capitaines ukrainiens qui se sont coalisés pour destituer Ianoukovitch. Merci de bien vouloir nous indiquer à quelle date, et dans quelles circonstances, l’armée ukrainienne putschiste a confronté Ianoukovitch à la pointe du fusil, puis l’a emprisonné ou exécuté.

      Merci de bien vouloir nous indiquer les noms des généraux, colonels ou capitaines qui composent désormais le gouvernement ukrainien, et constituent ce que la machine de désinformation du SVR (ex-KGB) appelle sans rire la « junte ukrainienne ».

    • gilles

      13 juin 2015

      Le renversement politique en Ukraine a été le cadre d’une destitution présidentielle illégale, comme l’a précisé depuis longtemps le juriste Robert Charvin (mars 2014) :  » La position des nouvelles autorités installées à Kiev est de s’afficher comme les défenseurs de la légalité constitutionnelle ukrainienne, ce qui est un paradoxe pour ceux qui viennent de faire ce qu’ils appellent une « révolution ». En effet, l’insurrection qui s’est produite à Kiev n’a manifesté aucun respect pour la Constitution de 1996, révisée en 2004, révision dont les amendements ont été annulés par la Cour Constitutionnelle en 2010. Sous la pression de la rue, une nouvelle procédure de révision a été entamée le 21 février 2014 rétablissant les amendements de 2004. Mais l’absence de promulgation invalide cette révision. Dans la confusion, le Parlement a voté la destitution du Président qualifié de « pro-russe » par l’Occident. Cette destitution est possible en raison de l’article 108 de la Constitution à l’issue d’une procédure d’impeachment (article 111). Cette procédure exige une enquête par une Commission dont les conclusions sont déposées devant le Parlement qui peut, après examen de la Cour Constitutionnelle, voter la destitution par une majorité des ¾. Celle-ci n’a pas été atteinte : l’impeachment a été voté par 328 voix, au lieu des 337 nécessaires. La destitution telle qu’elle a été prononcée est illégale (…) »
      Analyse complète ici : http://www.lapenseelibre.org/article-la-question-ukrainienne-une-etape-dans-le-processus-de-deconstruction-du-droit-international-par-l-123022300.html

    • Robert Marchenoir

      14 juin 2015

      Ah, ben si « le juriste Robert Charvin », que personne ne connaît, a proclamé illégal le soulèvement du peuple ukrainien, le monde entier n’a plus qu’à s’incliner devant Vladimir Poutine et ses trolls payés au commentaire…

      Le renversement d’un dictateur corrompu, c’est par définition illégal, eh, banane…

      Et l’autre abruti qui ne se donne même pas la peine de pondre un texte ayant les apparences du sérieux universitaire ! Depuis quand le mot « impeachment » fait-il partie de la constitution ukrainienne, ou de la langue française ?

      Une rapide recherche sur « le juriste Robert Charvin » révèle que c’est surtout… un communiste enragé, qui, de son propre aveu, a défendu la Corée du Nord et a fait de nombreux voyages en RDA…

      http://www.gauchemip.org/spip.php?article13156

      Des communistes, toujours non repentis en 2015, qui nous donnent des leçons de légalité ! Comme c’est mignon…

    • Robert Marchenoir

      3 juin 2015

      Je ne suis pas naïf au point de méconnaître la formidable machine de désinformation des services secrets russes, qui fonctionne sans interruption depuis 1917 jusqu’à ce jour, et dont vous faites partie, nolens volens.

      Zero Hedge, comme bien d’autres, est un site complotiste qui n’a aucune crédibilité. Il est dirigé par un anonyme dont on ne sait absolument rien. Il met dans ses favoris The Vineyard of the Saker, un autre blog anonyme tenu par un fasciste pro-russe hystérique, ouvertement antisémite, qui passe son temps à cracher sa haine des Ukrainiens ; ce qui dit assez le niveau de sérieux de Zero Hedge.

      La blogosphère regorge de ces sites catastrophistes qui se sont fait un métier d’annoncer l’apocalypse du capitalisme, sous le voile d’une expertise supposée ; ce qui attire immanquablement un nombre élevé de lecteurs et convainc… les naïfs, comme vous dites. Côté naïveté, vous me paraissez en connaître un rayon : est-ce du côté manipulé ou manipulateur, je ne saurais le dire…

      Ces blogs qui annoncent la fin du monde pour demain ne disent naturellement pas que des choses fausses, ce qui est le b-a ba de la désinformation. Nous devons cette technique, tout à fait distincte de la progande, aux services services secrets russes qui l’ont inventée il y a fort longtemps, et portée à un niveau de perfectionnement redoutable après une longue expérience lors de la guerre froide.

      Alex Jones aux Etats-Unis, Les Crises en France font partie de cette galaxie. Les Crises prétend à une expertise en matière de politique internationale, particulièrement sur le monde russe. Il est tenu… par un actuaire d’assurances.

      Quelle est la compétence de son auteur, Olivier Berruyer, sur ces sujets ? Quels livres de référence, reconnus par les meilleurs connaisseurs mondiaux du monde russe, a-t-il écrits sur ces sujets ? Dans quelle université renommée enseigne-t-il le fruit de ses recherches ?

      Vous pouvez fouiller : il n’y a rien. Se fier à ce qu’écrit Berruyer pour comprendre la politique russe, c’est comme essayer de soigner son cancer en lisant le blog d’un peintre en bâtiment.

      Je vous fais un pari : d’ici quelques années, quand certaines archives du SVR s’ouvriront, ou passeront clandestinement dans le monde libre à l’instar de certaines parties des archives du KGB, on découvrira qu’une part importante de ces soi-disant sites « anti-système » réputés (si ce n’est pas la totalité) sont de simples faux-nez de la police politique russe, exactement comme il a existé, en France, aux Etats-Unis et ailleurs, des journaux entiers, voire des agences de presse entières qui étaient financées et pilotées de A à Z par le KGB sous le couvert de « journalistes » ou « d’experts » nationaux.

      Voyons, voyons… qui peut donc bien avoir intérêt à semer la panique en Occident en annonçant la mort prochaine du capitalisme, l’effondrement des Etats-Unis et de l’Europe, tout en soutenant, avec un hystérie et un extrémisme dont seuls des militants ou des agents stipendiés sont capables, 100 % des thèses diffusées par la propagande du Kremlin, exactement au moment où le Kremlin les diffuse et dans les termes où il les propage ?

      Zero Hedge, après tout, prétend être un site financier. Admettons une minute, pour le seul bien de la démonstration, qu’il soit tenu par des gens qui disposent d’une réelle expertise dans ce domaine, qui travaillent dans la finance, qui vivent dans ce milieu : quel rapport avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et plus généralement avec la diplomatie russe, l’histoire du monde russe, l’évolution de l’URSS puis de la Russie de Poutine ? Strictement aucun.

      Un expert en finance a zéro pour cent de chance d’être aussi un expert sur ces sujets, et réciproquement.

      Mais bizarrement, Zero Hedge mentionne, dans sa blogroll, The Vineyard of the Saker. Qui a autant de rapport avec la finance que moi avec la prêtrise. Comme c’est curieux et comme c’est étrange !

      Et je vous fais une autre prédiction : un jour, on apprendra que tout le mouvement mondial de « contestation de la thèse officielle du 11-Septembre » est une opération des services secrets russes. Les similitudes sont absolument frappantes avec quantité d’opérations de désinformation du KGB désormais connues, et d’ailleurs les indices qui suggèrent la main du Kremlin dans cette affaire ne sont pas des ficelles, ce sont des cordes.

      Je m’étonne d’ailleurs que personne, à ma connaissance, n’ait tenté d’enquêter sur l’origine d’un mouvement aussi massif, aussi répandu dans le monde et aussi visiblement organisé.

    • Didime

      13 juin 2015

      @Robert Marchenoir

      Vous pensez que la Russie met en oeuvre une stratégie complexe de propagande et de désinformation mais vous parlez de soulèvement populaire en Ukraine en niant l’implication US …

      C’est oublier Timochenko et quels cercles l’ont mis au pouvoir (la fameuse « révolution orange ») . C’est oublier le long pédigree US en matière de coups d’états (ah, l’Argentine…).

      Bref, cela fait beaucoup (trop) d’oublis pour une personne qui se prétend si cultivée et informée …

      Ces constats étants faits, vos longues tirades n’en paraissent que plus creuses …

    • Robert Marchenoir

      14 juin 2015

      Ah, encore un nouveau pseudonyme jamais vu sur ce site ! Comme c’est curieux et comme c’est bizarre… Ne vous fatiguez donc pas à changer de pseudo à chaque commentaire !

      Non seulement les trolls professionnels du Kremlin sont stupides, mais en plus ils prennent leurs cibles pour des imbéciles.

      Excusez-moi, mais votre chef mafieux Vladimir Poutine a beau se proclamer tchékiste d’honneur, le niveau a sacrément baissé : du temps du KGB, une désinformation aussi grossière n’aurait jamais passé la rampe. Les agents d’influence dans votre genre avaient au moins le goût du travail bien fait, et ne se seraient jamais permis de trahir leur vraie nature de cette manière.

      Et sinon, vous êtes fier de vos chefs militaires, qui abandonnent leurs soldats faits prisonniers en Ukraine comme de vieux chiffons, en les reniant et en allant jusqu’à interdire à leurs familles de prendre leurs coups de fil ?

    • Didime

      15 juin 2015

      Robert, vous êtes en plein délire paranoïaque.
      Je lis souvent, ne commente jamais.
      Personnellement, je ne suis qu’un observateur et je n’ai aucun chef à part l’océan, car je suis Breton.
      Donc merci de ravaler votre fiel.
      Mais vos tirades anti-russes et la malhonnêteté intellectuelle qui s’en dégage m’a poussé, cette fois, à prendre la plume (ou plutôt le clavier, dans ce cas précis).

      C’est visiblement vous qui faites preuve du zèle hystérique et de l’extrémisme dont seuls des militants ou des agents stipendiés sont capables (sic) lorsque l’on rappelle que les états unis sont les plus grands fauteurs de guerre dans le monde ! Depuis sa création, ce pays a historiquement toujours été en guerre. Ils ont même créé un lablel qualité pour leurs bombardements : « For Peace & Security ».

      Ah oui, autre chose. C’est très facile d’insulter les gens, la lacheté est tellement répandue de nos jours. Mais me répondre avec de vrais arguments était visiblement au-dessus de vos forces (ou pas votre objectif de toute manière) …

      Et pour vos bouffées paranoïdes, quand vous sentez que ça monte, répétez 10 fois « Je suis Charlie » pour faire baisser la tension.

  • L-ami-Z

    1 juin 2015

    Cher Charles,

    Votre article nous renvoie à la Bible de David contre Goliath (Samuel 17, 1-58) ou, pour les moins croyants (par les temps qui courent il faut faire attention …), aux propos de Napoléon Bonaparte : « Rien de plus impérieux que la faiblesse qui se sent appuyée de la force », et nous permet de mieux mesurer les réelles forces en présence sur cette question grecque.

    Il pourrait être complété par cet article récent de ZeroHedge : http://www.zerohedge.com/news/2015-05-30/hans-werner-sinn-warns-europe-dont-underestimate-varoufakis et j’encourage tous ceux qui sont prêts à laisser leurs préjugés naturels libéraux (ce que j’ai dû faire) à consulter le blog de Y. Varoufakis : http://yanisvaroufakis.eu/ et à lire « le minotaure planétaire » pour vous faire une idée plus exacte du personnage que, pour ma part, je paierais (cher !) pour accepter de se substituer à nos Sapin ou Moscovici nationaux ! Pourvu néanmoins qu’il reste en vie !

    Le système de trésorerie inter-banques centrales Target est effectivement maintenant le talon d’Achille (tiens ! encore une référence mythologique grecque …) et le coût économique d’un défaut grec devient chaque jour plus prohibitif, sans parler de la dette nominale qui sera à n’en pas douter déclarée odieuse, ramenant la Grèce dans le concert des nations bien plus vite qu’on ne croît.

    Sans parler non plus du coût politique de tous ces messages hégémoniques, depuis des mois, de la part des forces obscures européennes qui ne manqueront pas d’apparaître irresponsables et dépassées (y-compris nos politiques) lorsque l’on constatera que les coûts bancaires en cascade sont immenses par faute de tous ces CDS et autres produits dérivés toxiques liés à la dette grecque dans tous nos produits financiers !

    Pour ces raisons, et parce que la folie et le cynisme des hommes est malheureusement visiblement sans limites en ce qui concerne la finance, la monnaie-dette et les guerres, je ne crois donc pas que cela arrivera et que la Grèce fera défaut : il est toujours probable qu’un nième mauvais compromis soit finalement trouvé à court terme, laissant la place et le temps à un renouvellement du plan pour fin juin, rendu acceptable par une conjoncture qui dévisse aux US et en Chine et la force retrouvée d’une Russie, bien tentante pour les grecs. Et tant pis pour le précédent créé qui apparaîtra alors secondaire.

    A moins que … l’affaiblissement de l’Euro, en vue de son explosion, ne fasse partie du plan américain qui permettra à Yellen/Obama de justifier la relance d’un QE 4 à l’été 2015 et à l’Europe de tomber « officiellement » en zone dollar dès la fin 2015 …

    A ce titre, la position récente du FMI est du plus grand intérêt …

    Répondre
  • BA

    1 juin 2015

    En Grèce, le bank run s’accélère.

    Les Grecs retirent de plus en plus leur argent des banques grecques.

    A propos du bank run en Grèce, lisez cet article :

    Vendredi 29 mai 2015 :

    Accélération des retraits de dépôts en Grèce.

    Selon les chiffres publiés ce matin par la Banque centrale de Grèce, les retraits de dépôts des banques grecques ont connu une accélération sensible au mois d’avril (6 milliards d’euros, dont 4,6 milliards pour les entreprises et les ménages), alors que leur rythme avait nettement ralenti en mars (3,6 milliards d’euros, dont 2,2 milliards pour les entreprises et les ménages).
     
    Retraits de dépôts bancaires en Grèce depuis décembre 2014 : graphique
     
    Depuis décembre 2014, les entreprises et les ménages grecs ont retiré près de 31 milliards d’euros des banques, si bien que le stock de dépôts est passé en cinq mois de 164 milliards à 133 milliards d’euros, soit une baisse de 19 % environ. 

    Le rythme des retraits n’avait plus atteint une telle intensité depuis la période 2010-2012. Plus inquiétant encore : jamais, depuis le début de la crise en 2010, les retraits n’avaient été aussi élevés en seulement cinq mois.
     
     Stock des dépôts bancaires en Grèce (2000-2015) : graphique
     
    Ces chiffres sont particulièrement scrutés car leur progression indique que les entreprises et les classes possédantes grecques (petites, moyennes ou grandes) revoient à la hausse la probabilité d’une sortie de l’euro et des mesures qui précèderaient ou suivraient cette sortie (limitation des retraits, contrôle des capitaux).

    Cette crise de confiance alimente un cercle vicieux autoréalisateur. L’augmentation des retraits fragilise en effet le secteur bancaire grec et accroit sa dépendance aux refinancements d’urgence de la Banque Centrale Européenne.

    Source : les chiffres détaillés sont disponibles sur le site de la Banque de Grèce.

    http://blogs.mediapart.fr/edition/que-vive-la-grece/article/290515/acceleration-des-retraits-de-depots-en-grece

    Répondre
  • Candide

    1 juin 2015

    Bravo !

    Aussi bien pour l’auteur de ce billet qui présente avec maestria la situation qu’au gouvernement grec pour mettre sur pied une telle manoeuvre de grand style.
    Pourtant, pour un catholique libéral comme moi, applaudir la gauche radicale n’est pas une habitude.

    D’accord, je vais payer, en partie, la note. Mais si ça peut mettre un coup d’arrêt à cette machine infernale qu’est devenue l’UE, ça vaut l’investissement.

    Je ne crois cependant pas trop à un renversement d’alliance vers la Russie et à une sortie de l’OTAN. Le danger pour la Grèce vient de Turquie qui n’a pas renoncer à récupérer tout ou partie des îles de l’Egée. Sortir de l’OTAN supprimerait les contraintes qui lient la Turquie. Si cette dernière tentait une opération de conquète, la Russie se devrait alors d’intervenir, l’OTAN se devrait alors de secourir la Turquie.
    Les risques sont trop grands pour que les grecs tentent l’aventure.

    Répondre
    • brasucade

      10 juin 2015

      D’accord avec vous sur le volet « Russie ». Au stade actuel, le danger militaire serait colossal pour la Grèce.

      Mais un rapprochement, graduel, avec la Chine pourrait être examiné.

  • yvesdemars

    1 juin 2015

    la faillite de la Grèce déclencherait la quasi faillite de la BCE, ses fonds propres deviendraient négatifs. La BCE ne peut être en faillite, c’est elle qui crée la monnaie, mais elle devrait faire appel aux Etats membres pour une recapiatlisation qui pèserait louredment sur les finances des Etats fragiles : Espagne, Italie, Portugal ,… France

    Répondre
  • FrancisC

    1 juin 2015

    Vous écrivez: »ce sont la BCE, le FMI etc. qui ont un problème, pas la Grèce ».
    Vraiment?

    LA BCE et le FMI sont des entités très influentes mais abstraites, c’est précisément ce qui peut faire peur. Qui souffrirait au FMI et à la BCE en cas de défaut de la Grèce? M. Draghi, Mme Lagarde? Évidemment non. Tout ça retomberait en pluie fine sur les nombreux pays contributeurs sans que les populations de ces mêmes pays ne comprennent quoi que ce soit.
    La population grecque, elle en revanche, est bien concrète et elle en prendrait un sacré coup et MM Varoufakis et Tsipras aussi dans la foulée.

    Sur cette histoire, pour une fois Sarkozy n’a pas été aussi maladroit que cela, peut-on lui en vouloir d’avoir transférer la patate chaude des banques françaises à des entités internationales?

    Répondre
    • brasucade

      10 juin 2015

      Le FMI aurait beaucoup de mal à expliquer les raisons pour lesquelles la Grèce a été traitée avec faveur, au mépris de ses statuts.

      Depuis une dizaine d’années, les émergents demandent la place qui leur revient. Si en plus on leur demandait d’éponger quelques dizaines de milliards de pertes sur la Grèce (entre 5% et 10% des capitaux du FMI), alors là je crois que les conséquences politiques seront planétaires.

      Sarkozi : oui, on peut lui en vouloir. Monter, de façon manipulatoire, les peuples les uns contre les autres me semble plus que répréhensible.

  • Odilon

    1 juin 2015

    Bonjour
    300 Milliards de dettes de l’État grec , 300 Milliards d’argent déposé à l’étranger par les ménages grecs ! Pourquoi personne ne propose une compensation ? Avec l’échange automatique d’informations bancaires , l’État grec sait à qui appartiennent ces comptes. Pourquoi demander au contribuable européen de payer pour que les riches grecs puissent conserver leur argent en Suisse ? Qu’est ce qui empêche le gouvernement grec d’instaurer une taxe de « salut public » sur le capital réfugié à l’étranger ?
    Et si la mise en oeuvre effective de l’échange d’information bancaire ne doit intervenir qu’en 2017, comment réagiraient les banques suisses si la BCE leur demandait d’anticiper cette date pour les résidents grecs ?

    Répondre
    • idlibertes

      1 juin 2015

      Parce qu’on ne capte pas des patrimoines privés!

    • nolife

      1 juin 2015

      Chypre, c’est un peu grec non ?

    • P.M

      1 juin 2015

      Ah non?

    • Libre

      1 juin 2015

      Le risque de spoliation est dison réduit pour les plus fortunés qui se sont déja organisés pour y faire face….Les paradis banquaires anglo-saxons et leur trust et autres LLC ne sont pas fait pour rien..

    • brasucade

      10 juin 2015

      Excellente question.

      Le fait que personne en Europe ne le propose, et ce depuis 2010 dans le cas de la Grèce, me semble très éloquent sur la nature de notre Europe. Il paraît que les loups ne se mangent pas entre eux.

  • Michel Sitter

    1 juin 2015

    Très intéressant sur de nombreux points, notamment, entre autres, la description de la transformation des bonds du trésor grec en euros dans la poche des Grecs.
    Cependant, ce n’est pas Goldman Sachs qui doit incriminé, on pourrait le comparer à un comptable véreux commandité par un président de société qui demande à trafiquer les comptes pour pouvoir présenter un bilan acceptable.
    C’est le président qui est responsable. Que fait-on contre les premiers ministres et les ministres des finances grecs qui ont trafiqué les comptes, ont réalisés sciemment des faux ? La classe politique n’attaque jamais un collègue, voir le dossier Cahuzac toujours pas jugé.
    Merci pour toutes les bonnes idées émises chaque semaine.

    Répondre
  • nolife

    1 juin 2015

    Bonjoujr,

    toujours la haine des boches qui revient incessament, la guerre est finie puis plus de 70 ans …

    Dites moi, si je vous laisse impayée une dette de 300 milliards, croyez-vous que vous aurez encore droit au marché commun ? (Sanctions à prévoir comme avec la Russie)

    QUI va prêter de l’argent à la Grèce ? Les mêmes que l’Argentine ?

    Si je fais défaut sur 300 milliards et que certains de mes citoyens ont déposé leur pognon dans mes coffres, croyez-vous que j’ai une chance de revoir cet argent ? (que ce soit en Allemagne pour l’€ ou aux US pour le défaut sur le FMI)

    Le FMI laissera-t-il la Grèce utiliser le dollar ?

    Pour ce qui est de la drachme, j’imagine sa valeur, d’autant plus que sa banque centrale n’a pas l’air de posséder des devises et que les riches ne rapatrieront sans doute pas en masse …

    L’espoir c’est que la sortie de la Grèce de la zone € soit le prélude de la fin de cette monnaie …

    Répondre
  • Alainbon

    1 juin 2015

    Merci pour ce remarquable article qui met en perspective, de façon simple et claire, les vrais paramètres de cette partie d’échec qui se déroule sous nos yeux de néophytes.

    Répondre
  • hugeus

    1 juin 2015

    Autre remarque sur les citations : bien évidemment tout le monde souhaite la fin de l’horreur, ceci n’a rien de courageux.
    C’est de souhaiter une fin effroyable plutôt qu’un effroi sans fin qui me semble être la citation exacte, révélant au mieux le courage, au pire le ras-le-bol du malade/patient/contribuable/…
    Au demeurant, M Gave, vous n’êtes jamais aussi agréable à lire que quand vous mixez des calculs très simples avec du bon sens et que vous en tirez des prévisions, même si vous reconnaissez ne pas comprendre la réaction de l’animal politique.
    Encore bravo.

    Répondre
  • Emmanuel

    1 juin 2015

    Monsieur Gave,

    Merci pour cet excellent billet.

    Je me pose une question cependant quant à votre démonstration.

    La sortie de l’euro n’étant pas prévue par les traités, une telle démarche n’implique t’elle pas une sortie de l’UE elle-même?

    Répondre
    • idlibertes

      1 juin 2015

      Telle que définie , oui mais cela n’implique pas que l’on ne puisse « commercer » comme avant.

    • Emmanuel

      1 juin 2015

      Je vous remercie de votre réponse rapide.

      Mais cela veut donc dire que la phrase suivante devrait être retouchée :

      « Parallèlement, le gouvernement Grec, qui sera toujours dans l’Union Européenne, commencera à ouvrir des négociations avec la Russie par … »

      Par ailleurs, ce n’est pas le « gouvernement grec » qui est/aura été dans l’UE mais bien l’état.

      Bien cordialement et au plaisir de vous lire.

    • CASS.

      2 juin 2015

      L’euro n’est pas la monnaie de tous les États membres. Deux pays (le Danemark et le Royaume-Uni (bien évidemment)) ont obtenu une clause d’exemption dans le traité, qui les dispense de participer.c’est à dire que londres veux bien en tirer profit, de cette ue (qui n’est qu’ une plus qu’ignoble escroquerie et qui n’a strictement rien à voir avec L’Europe et la civilisation européenne),mais surtout ne jamais rien payer bien au contraire.

    • Homo-Orcus

      1 juin 2015

      Les Balkans ont toujours été une poudrière pour l’Europe ; une base russe en Grèce serait très inquiétant et très certainement source de tensions internationales !

    • CASS.

      2 juin 2015

      parceque les bases militaires amerlocs tous azimuts, ne sont pas inquiétantes, ben voyons.

    • Bossuet

      3 juin 2015

      Stratfor : Les États-Unis veulent empêcher l’alliance germano-russe

      « Voici le Discours de Georges Friedman géopoliticien américain pour Stratfor devant le Chicago Council, le 4 février 2015. Il indique que le gouvernement américain considère comme but stratégique suprême la remise en cause d’une alliance russo-allemande. Un tel bloc serait, en tant que puissance mondiale alternative, le seul en mesure de contester aux États-Unis leur position dominante. »

      « En résumé :

      1 – L’Europe n’existe pas
      2 – Seule une union Allemagne-Russie pourrait nous menacer, ça n’arrivera jamais
      3 – L’armée ukrainienne est une armée US, nous donnons nos médailles à leurs soldats méritants
      4 – Nous livrons des armes dans tous les pays de l’est européen, même en Ukraine
      5 – Notre but est d’installer un cordon sanitaire autour de la Russie
      6 – Nous intervenons militairement dans le monde entier, nous dominons les océans et toute la terre
      7 – Nous faisons battre nos ennemis entre eux, c’est cynique mais ça marche
      8 – Les attaques préventives déstabilisent les ennemis, nous faisons ça dans toutes les guerres
      9 – Nous installons des régimes favorables à nos intérêts
      10 – Nous sommes un empire, nous ne pouvons pas nous relâcher
      11 – L’Otan doit occuper tout l’espace terrestre entre la mer Baltique et la mer Noire
      12 – Nous ne savons pas ce que va faire l’Allemagne, elle est dans une situation très difficile
      13 – Nous ne voulons pas d’une coopération entre le capital financier et technologique allemand et les ressources de matières premières russes, les USA essaient d’empêcher ça depuis un siècle. Le destin de l’Europe dépendra de la décision des Allemands, où vont-ils diriger leurs exportations? »

      http://www.les-crises.fr/stratfor-les-etats-unis-veulent-empecher-lalliance-germano-russe/

    • Homo-Orcus

      4 juin 2015

      Ce que les States veulent éviter à déjà existé : La Prusse.

    • Homo-Orcus

      4 juin 2015

      Point 7 – ça a déjà existé : l’Empire Romain – soutenir de préférence le plus faible…
      Marrant, l’histoire se répète sans cesse !

  • Sémaphore

    1 juin 2015

    Les Grecs demeurant toujours en bisbille larvée avec les Turcs, l’ offre à Poutine de lui louer ou concéder une base navale en Méditerranée profonde sans devoir passer par le Bosphore risque bien de surgir dans le décor, spécialement si la Grèce avait besoin de fournitures comme pétrole ou gaz… Mais comment le prendraient les autres membres de l’OTAN???

    Répondre
    • CASS.

      2 juin 2015

      Nous aussi nous avons besoin du pétrole et gaz russes

  • Sémaphore

    1 juin 2015

    Cher M. Gave, une correction s’impose : Timeo danaos est une phrase que prononce Laocoon, non pas dans l’Iliade d’ Homère mais dans l’Eneide de Virgile.

    Répondre
    • Romain Metivet

      1 juin 2015

      Merci c’est corrigé !

    • xly

      1 juin 2015

      La citation de Virgile m’a rajeunie…Elle était prise comme exemple par mon vieux et excellent professeur de latin pour nous apprendre que le ET du latin pouvait signifier parfois une opposition et pas seulement une conjonction : »Je me méfie des Grecs, quand bien même ils m’apporteraient des cadeaux ». O tempora, o mores !

    • CASS.

      2 juin 2015

      le latin bien évidemment a souvent falsifié le sens des mots et termes grecs ça va de soit, puisque la civilisation Européenne ( l’Europe) est christian hélléniste et non latine cathos.

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