24 décembre, 2025

L’IMPUISSANCE DES GOUVERNEMENTS A ARRÊTER LA DESINDUSTRIALISATION EST SPECTACULAIRE

TOUJOURS PLUS D’IMPÔTS ET TOUJOURS PAS DE REFORMES

 

La plus mauvaise note du mois mérite d’être décernée au Parti Socialiste. On a bien vu que leurs députés s’intéressaient beaucoup plus à la hausse des impôts qu’à la baisse des dépenses publiques. Leurs attaques contre un monde économique qu’ils ne comprennent pas n’ont pas cessé. Pourtant face à un endettement de 3482 Md€ (+ 66 Md€ sur les 3 derniers mois), il faut ajouter 800Md€ qui correspondent aux retraites des fonctionnaires qui n’ont pas fait l’objet de provisions. Leurs pensions sont mises sous le tapis et cachées dans les nébuleux comptes publics. La dette réelle de la France est donc de 4282Md€ soit plus de 140% du PIB. Nous vivons au pays du gâchis, de la suradministration et de la décentralisation ratée. A ce niveau, ce n’est vraiment pas une bonne idée pour les socialistes de reprendre les idées de François Mitterrand en 1981 sur l’âge de départ à la retraite, sur les nationalisations, sur l’impôt sur la fortune… Si on rajoute à cette liste les 35 heures, elles ont toutes échoué. La fiscalité confiscatoire qu’ils proposent doit être ensuite corrigée par des niches fiscales, quitte à les retirer ensuite. Tout cela ne fonctionne pas. Pour trouver des solutions à la dette sociale qui est un véritable malheur français, il faut impérativement commencer par la diminution des dépenses publiques…

 

Tout plan de réduction des dépenses publiques passe par les points suivants :

Une réduction des pensions de retraite pour les aligner sur le niveau de la retraite européenne moyenne. Cela passe par un alignement du taux de CSG des retraites sur celui des salaires ; une réduction des Aides Personnelles au Logement (APL), une baisse du RSA et une augmentation du reste à charge demandé par la Sécurité Sociale ; une suppression d’au moins 200 000 postes de fonctionnaires. En 26 ans les effectifs de la fonction publique ont progressé de 24%. Ils continuent de grimper alors que l’emploi baisse depuis des mois dans le secteur privé.

Comme l’avait déjà proposé François Fillon en 2017, ces idées ont largement été développées à de nombreuses reprises par Agnès Verdier Molinier de L’IFRAP et les chercheurs de l’Institut Montaigne. Si ces mesures étaient appliquées elles pourraient réaliser environ 120Md€ d’économies dans le budget de l’Etat. Le problème c’est que

dans un pays où les créateurs de richesse représentent 40% des électeurs et ceux qui profitent du système 60%, ceux qui veulent être élus ne s’intéressent qu’aux bénéficiaires de la dépense publique…

 

Brandt est l’entreprise qui n’aura pas réussi à survivre  dans le grand mouvement de désindustrialisation. Le dernier gros fabricant d’électroménager en France sous les marques Vedette, Sauter et De Dietrich va disparaitre. On est dans le grand sabordage. L’impuissance des gouvernements successifs à arrêter l’hémorragie des emplois industriels en France est spectaculaire. Elle est la conséquence du système social qui étouffe les entreprises françaises avec des charges de toute sorte sur les retraites, le chômage la prévoyance, les mutuelles obligatoires, le 1% logement, le 2% formation et surtout les cotisations pour les syndicats afin qu’ils soient en bonne forme pour torpiller l’industrie … Elle vient aussi de l’incapacité de l’Union Européenne à construire une politique industrielle à l’échelle du continent laissant la Chine nous submerger avec tous ses produits. La seule réponse apportée sur ce dossier par Sébastien Martin, ministre délégué à l’industrie, qui se déclare confiant dans la réindustrialisation de la France est son plan très innovant pour Brandt. Il s’agirait pour l’Etat d’apporter cinq millions d’euros à un projet de reprise par les salariés sous la forme d’une Société Coopérative Ouvrière de Production (SCOP) ! On pourrait lui suggérer de regarder ce qui s’est produit à l’époque avec Lip en 1973. L’affaire Lip a marqué à l’époque un changement radical du ton syndical et la montée des mouvements « spontanés » largement relayés dans les médias. Elle a suscité une abondante production journalistique et cinématographique présentant le chef d’entreprise et les actionnaires comme des « pourris »…

 

Teisseire va fermer son usine historique. Le leader du marché des sirops va fermer son usine située en Isère. La société rachetée par en 2024 par une filiale de Carlsberg n’est plus rentable car les cours du sucre ont progressé de 40% entre 2022 et 2023.

 

Dans la voiture électrique on est dans la panique. La majorité des clients potentiels n’en veut toujours pas. Le leasing social d’Emmanuel Macron d’une voiture électrique en leasing à 100€ par mois est un gadget. Le marché de l’occasion n’a pas décollé car les nombreux obstacles n’ont pas été levés. L’Union européenne et les décideurs politiques français auront probablement organisé le plus grand suicide de l’histoire industrielle. D’ailleurs la voiture qui s’est le plus vendue le plus en Europe sur les dix premiers mois de 2025 est le modèle Dacia Sandero à essence vendu à 13290€. Tout cela montre bien que au delà de l’innovation c’est le prix qui est devenu le principal motif d’achat…

 

Il faudrait encore aborder l’agriculture française déficitaire qui est désormais déficitaire. Le secteur de la  chimie en véritable détresse. Les équipementiers automobiles qui après les constructeurs sont menacés par les sociétés chinoises qui  veulent s’implanter en Europe.

 

Parmi les rares bonnes nouvelles du mois on peut retenir Carmat  le  concepteur du premier cœur artificiel bioprothétique autorégulé, au plus proche du cœur humain. Il a été sauvé de la faillitte in extremis par Pierre Bastid son fondateur actionnaire à hauteur de 17% Il  a finalement pu mobiliser les fonds nécessaires  pour tenir les engagements de son plan de reprise…

 

Brevo le spécialiste français de la relation client lève 500M€ pour essayer de devenir le « Salesforce européen ». Armand Thiberge le fondateur de l’entreprise a su convaincre deux fonds anglo-saxons : General Atlantic et Oakley Capital. Il compte réaliser 1 Md€ de chiffre d’affaires en 2020

 

 

 

 

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!