Dans un grand moment de consensus médiatique, on nous a expliqué cette semaine, qu’il y avait « des vents porteurs pour la croissance ». Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics qui, à de nombreuses fois a annoncé « la baisse du chômage et du déficit » a récidivé en annonçant que « Nous maitrisons nos dépenses et nous maitrisons notre dette ». Encore un petit effort et on pourra faire du « cagnoting » et éviter de faire les réformes nécessaires pour notre pays !
Le problème c’est que le nombre de demandeurs d’emploi reflue trop lentement pour conforter la croissance. En effet, les destructions d’emplois continuent malheureusement d’être spectaculaires (MoryGlobal, AIM, Vivarte etc …)
Les dépenses d’investissement progressent moins vite que les dépenses de fonctionnement, notamment la rémunération des fonctionnaires. Pour le gouvernement tout cela n’est pas grave, puisque le Trésor Français va emprunter à des taux très bas, encore autour de 200 Md€ pour payer les fonctionnaires et le coût de notre modèle social.
Le déficit des retraites vient de doubler en un an, il représente maintenant 10% de la collecte alors que les salariés se voient prélever 20% de leur salaire brut. Cela montre bien l’incapacité des politiques, toutes tendances confondues, à gérer ces régimes paritaires. Comme le fait très bien remarquer « Sauvegardes des Retraites », Les retraites complémentaires du privé Agirc sont menacées de faillite en 2018 et celles de l’Arcco en 2025. Il faudra donc inévitablement reculer l’âge du départ à la retraite, augmenter les cotisations et diminuer les pensions. Par contre les régimes spéciaux, à commencer par ceux de la fonction publique conserveront leurs avantages notamment pour les fonctionnaires celui de partir en retraite bien avant 60 ans !
Pendant ce temps Philippe Martinez, le nouveau secrétaire général de la CGT réclame « la semaine de 32 heures et l’arrêt de l’austérité », c’est à dire tout ce qu’il faut faire pour enfoncer un peu plus l’économie française.
Dans un autre contexte, on aurait pu trouver positif que le Manuel Valls, premier ministre reconnaisse enfin que les impôts avaient étouffé l’économie, qu’Arnaud Montebourg ex ministre du redressement productif explique que la classe politique était devenue dangereuse pour notre pays, car elle était une bourgeoisie d’Etat formée de hauts fonctionnaires coupés du peuple. On sait bien qu’entre les déclarations et les actions il y a un immense écart et que surtout la seule chose qui compte désormais c’est le prochain congrès du parti socialiste et les élections présidentielles.
Les taux zéro sont un véritable poison pour les économies
Les banques centrales nous font entrer dans un monde de moins en moins connu qui génère des anomalies économiques très importantes. Le fait que le Portugal, dont le marché actions a progressé de 24,3% au premier trimestre, emprunte moins cher que les Etats Unis ne peut s’expliquer que par un risque qui vaut désormais zéro.
Dans l’histoire économique aucun pays, aucune zone économique n’a pu se développer durablement avec des taux d’intérêts négatifs car cela entraine une très mauvaise allocation d’actif qui se termine toujours pas l’éclatement de bulles.
La hausse du dollar réduit les profits des sociétés américaines dès le quatrième trimestre 2014. Il diminue la croissance de nombreux pays en Afrique (Zambie, Nigeria, Uganda, Angola, Afrique du Sud…). Le Renminbi augmente régulièrement sa part de marché dans les transactions internationales. Il devrait être bientôt inclus parmi les devises qui composent les Droits de Tirages Spéciaux (DTS), car depuis 1969 les pondérations sont : Dollar 41,9%, Euro 37,4%, Livre Sterling 11,3%, Yen 9,4%
La Chine détient par ailleurs 3,8% des droits de vote au FMI alors qu’elle pèse 16,5% du PIB mondial !
L’Europe du sud va aller encore mieux
En Europe, l’Europe du Sud devient plus compétitive comme le montre l’évolution des exportations espagnoles, la fiscalité a évolué dans un sens plus favorable aux entreprises et des réformes structurelles significatives ont été entreprises.
Les deux pays les plus intéressants sont l’Espagne et le Portugal. Pour l’Italie il est encore trop tôt.
En Grande Bretagne, la bonne tenue de l’économie britannique a permis de diminuer le chômage. Il est difficile d’anticiper qui sera le vainqueur des prochaines élections. Entre les Conservateurs et les Travaillistes ce sont les petits partis qui arbitreront, ce qui risque de rendre le pays difficilement gouvernable.
Aux Etats Unis, le dernier chiffre de l’emploi a été décevant…Peter Diamandis un des fondateurs de Singularity University a son explication. Les mutations que nous sommes en train de vivre entrainent une reprise créant peu d’emplois anciens. Dans une « économie à la demande » de nombreux produits ne seront plus achetés mais tout simplement loués pendant leur temps d’utilisation….
La production de pétrole aux Etats Unis, ralentit beaucoup moins que prévu
Le nombre de puits en activité aux Etats Unis a diminué de 46% depuis le mois d’octobre dernier, au moment où le baril était encore à 90$. Malgré cela, la production a atteint encore 9,6 M/b par jour en mars. C’est comme avec les banques centrales, nous entrons dans un territoire inconnu, car au moment où la demande de pétrole augmentera de nouveau les producteurs pourront très rapidement fournir toute la demande au marché.
Cependant les stocks de pétrole aux Etats Unis n’ont jamais été aussi élevés à 449 M/b et il n’est pas sûr que les Etats Unis puissent facilement remplacer le rôle de « Swxing Producer » qui a été joué par l’Arabie Saoudite pendant des années.
De nombreuses sociétés américaines seront en mesure d’en profiter notamment EOG Resouces, Anadarko Petroleum, Apache Corp, Chesapeake Energy et Continental Resources.
Quand on regarde les mouvements des grandes sociétés de gestion sur le secteur, on constate qu’elles estiment que le pétrole a trop baissé et que certaines sociétés méritent d’être achetées dans les niveaux actuels. Dans les services pétroliers sur Halliburton et Baker Hugues, dans les sociétés de production de pétrole de schiste sur Chesapeake Energy Corp, ainsi que des pétrolières intégrées comme sur BP Group, Eni et Total
Auteur: Jean-Jacques Netter
Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.
bidule
9 avril 2015il faudrait qu’on nous explique comment les caisses de retraite du privé peuvent être en faillites alors que les gestionnaires avaient 60 ans pour les adapter à la situation et que ces caisses étant obligatoires elles ne sont même pas soumises à la concurrence…
tu n’auras pas de retraite et Bercy va faire ce qu’il faut pour te piquer ton épargne…
le secteur privé est privé de tout sauf de sodomie mais tant qu’on ne touche pas aux zaki-socio et aux statuts des ponctionnaires tout va bien, on reste un gentil pays…