La dépendance des marchés à l’égard de la Fed n’a jamais été aussi forte. Il n’y a qu’elle qui semble avoir le pouvoir de faire remonter les marchés avec des « mots ».Janet Yellen la présidente de la Fed a expliqué qu’elle allait faire preuve de « patience avant de commencer à relever ses taux ». Tout était dit, tous les marchés ont remonté, dont le CAC 40 qui s’est offert sa plus belle séance de l’année en progressant de 3,3%. Si on voulait faire un jeu de mot on serait donc dans un cycle de montagnes russes où
tout va très vite dans tous les sens…
Le retour à une situation ressemblant à celle de la fin des années 90 est souvent invoqué par les stratégistes. La crise asiatique de 1997 suivie par le défaut de la Russie en 1998 sur fond de baisse des matières premières. La catalyste avait été la faillite de « Long Term Capital Management » victime de la crise russe. Il n’est pas inutile de rappeler les faits. Le fonds géré par John Meriwether patron de LTCM, avait perdu 4Md$. Tout ce qui ne fallait pas faire avait été mis en œuvre : levier non contrôlé (positions de 125 Md$ pour 4Md$ de fonds gérés… !), pas de transparence vis-à-vis des prime brokers, conflit d’intérêt, mauvais process de risk management. Au lieu d’en faire un exemple, la Fed demande à John Corzine Senior Partner de Goldman Sachs d’organiser un sauvetage de 3,6 Md$ avec 13 banques: Bankers Trust, JP Morgan Chase, UBS, Citigroup, Goldman Sachs, Merrill Lynch et Morgan Stanley. Elles prêtent 3,5Md$ qui seront remboursés dans les quinze mois sans aucune perte. La seule banque ayant refusé de participer au refinancement a été Bear Stearns que personne ne sauvera quelques mois plus tard. Malgré cet accident gravissime, la grande majorité des produits financiers continueront d’être bâtis avec un système qui sous évalue grossièrement le risque pour l’investisseur….
Le risque de défaut souverain de la Russie est moins fort aujourd’hui. Elle est peu endettée (11,6% du PIB), mais les entreprises russes doivent verser 30Md€ en décembre et 130Md€ d’ici un an à des banques européennes et américaines alors qu’elles sont pénalisées par la chute du Rouble et du pétrole. Selon des chiffres de la BIS qui datent de fin 2013, l’exposition des banques étrangères à la Russie était de 219Md$ dont 5OMd$ dans les livres des banques françaises notamment : Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole. L’Autriche avec Raiffeisen Bank est la plus exposée en pourcentage de ses engagements extérieurs. Il faudrait encore ajouter à cette somme 151Md$ de dérivés, garanties et engagements divers. A suivre de près….
La baisse du pétrole qui déstabilise les pays producteurs est interprétée comme une baisse d’impôt massive pour les consommateurs des pays importateurs. On pourrait faire une campagne de publicité sur le thème de « Deux barils pour le prix d’un ». Pour de nombreux économistes, c’est de la bonne déflation et cela permet de résister au « diktat allemand sur l’austérité ». C’est aussi un cadeau en trompe l’œil car en période de très faible inflation, cela accroit le risque de déflation et menace la croissance.
Selon Anatole Kaletsky de GaveKal à Londres le baril pourrait historiquement baisser encore de 10 à 15%. En 1986 le baril avait baissé de 67%, en 1998 de 60%, en 2002 de 53% et en 2010 de 77%. Cela n’empêche pas Avi Salzman de Barron’s, le grand magazine boursier américain de recommander cinq valeurs pétrolières à l’achat : Chevron, EOG Resources, Occidental Petroleum, Royal Dutch Shell et Schlumberger…
En Europe, les raisons de s’inquiéter n’ont pas disparu. En plus de la situation en Russie nous avons le problème des élections en Grèce. Partout la marge de manœuvre des politiques est faible puisque les taux d’intérêts sont proches de zéro et que l’extrémisme progresse partout. Ils vont continuer à se débattre face à une stagnation économique très dégradée qui alimente le mécontentement social.
En France, la baisse du pétrole et de l’Euro permet de gagner un peu de temps.
Les dernières prévisions de l’Insee qui prennent en compte la dépréciation de l’Euro et la chute du cours du pétrole permettent de revoir en légère hausse la croissance du PIB pour 2015. Toutefois, le gouvernement est coincé entre une opposition à l’étranger qui trouve le rythme de réformes beaucoup trop timide et une opposition intérieure qui n’adhère pas à sa politique. La vague de faillites atteint maintenant les plus grosses entreprises. La liste des fleurons nationaux que la France aura laissé partir s’est encore allongée cette année avec Alstom, après Péchiney, Arcelor, Alcatel, Rhône Poulenc …. Les emplois publics continuent d’augmenter si l’on prend en compte les contrats aidés
L’attractivité de la France est encore sévèrement notée par les investisseurs étrangers.
La gauche contrairement à son habitude aura tué la bourse de Paris. Dans le secteur de la technologie, la capitalisation des vingt premières valeurs de technologie françaises ne pèse même pas le milliard d’Euros ! Dans celui de la biotechnologie, Adocia brillante société lyonnaise innovante dans le monde du diabète vient de conclure un accord avec l’américain Lilly qui pourrait rapporter jusqu’à 570M$ !
L’immobilier en France a désormais une rentabilité négative. Heureusement rien n’empêche un français d’investir en Allemagne. Il profitera d’un impôt sur le revenu de son placement inférieur à 20% pour une rentabilité de l’ordre de 4%. Il continuera certes à être assujetti à l’ISF, mais au total sa situation sera meilleure que s’il avait investi en France.
Aux Etats Unis les perspectives économiques vont encore s’améliorer
La valorisation des actions américaines est encore raisonnable. pour le S&P 500 de 18x , un peu au dessus de la moyenne historique contre 30x en 2000 au moment où la bulle internet a éclaté. Depuis 2011 on a assisté à une expansion du P/E (ratio cours/bénéfice) de 60%. Pour l’année qui vient on devrait assister à une contraction de l’ordre de 10% compensée par une meilleure croissance des résultats des entreprises.
Tout cela incite à rester encore investi sur le marché américain.
La Chine va profiter de l’affaiblissement de la Russie
La Chine va stabiliser sa croissance à un niveau moins élevé que ces dernières années. Cependant, elle va profiter de la situation russe pour lui proposer des accords de swap de devises contre la fourniture de pétrole à bon marché (autour de 50$ ?) sur le long terme. Cela serait favorable aux actions chinoises et indiennes.
Auteur: Jean-Jacques Netter
Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.
BA
4 janvier 2015Le bateau « Union européenne » est en train de couler.
Deux pays européens se préparent à quitter le bateau.
La Grèce et le Royaume-Uni se préparent à quitter le bateau.
Dimanche 4 janvier 2015 :
Le Premier ministre britannique conservateur David Cameron a déclaré dimanche souhaiter organiser plus tôt que prévu le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, promis en 2017.
Sous la pression des eurosceptiques au sein de son propre parti et face à la popularité croissante du Parti de l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui prône une sortie de l’UE et un durcissement de la politique d’immigration, David Cameron a promis de rénégocier le traité qui lie le Royaume-Uni à l’UE et d’essayer de récupérer certains pouvoirs auprès de Bruxelles.
Il a promis pour cela d’organiser un référendum en 2017, en cas de victoire des conservateurs aux élections législatives de mai prochain.
« Le référendum doit avoir lieu avant la fin de 2017. Si nous pouvions faire cela plus tôt, j’en serais ravi. Plus tôt je pourrai tenir ma promesse d’une renégociation et d’un référendum (…), mieux ce sera », a déclaré le chef du gouvernement lors d’une émission de la BBC.
http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204053007651-cameron-dit-vouloir-avancer-son-referendum-sur-lue-1079919.php
Merkel serait prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro.
La chancelière allemande Angela Merkel est prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro, au cas où la Gauche radicale remettrait en cause la politique de rigueur budgétaire dans ce pays, affirme l’édition en ligne du magazine Spiegel.
« Le gouvernement allemand juge quasiment inévitable une sortie de la Grèce de la zone euro, si le chef de l’opposition Alexis Tsipras (Gauche radicale Syriza) dirige le gouvernement après les élections législatives, abandonne la ligne de rigueur budgétaire et ne rembourse plus les dettes du pays », affirme le site web de l’hebdomadaire, en s’appuyant sur « des sources proches du gouvernement allemand ».
Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble (tous deux conservateurs) ont changé d’avis et désormais « ils jugent supportable une sortie de la Grèce de la monnaie unique en raison des progrès accomplis par la zone euro depuis le sommet de la crise en 2012 », assure le Spiegel Online, toujours sur la base de ces sources.
« Le risque de contagion pour d’autres pays est limité car le Portugal et l’Irlande sont considérés comme assainis. Par ailleurs, le MES (mécanisme européen de stabilité) fournit un mécanisme de sauvetage puissant et l’Union bancaire assure la sécurité des instituts de crédit », auraient encore confié ces sources.
GM
2 janvier 2015On est de fait dans une situation d’économie mondiale dirigée. Krugman et ses copains préconisent, la Fed obtempère, et « lémarchés » pratiquent le culte de l’avion-cargo. C’est fascinant et terrifiant.
Pas de relance plus significative de la croissance prévue en Chine? Les perspectives sont pourtant assez larges, pas seulement à cause de l’affaiblissement relatif de la Russie. Les arguments sous-jacents ont été exposés ici même.
LRF
2 janvier 2015J’adore la ligne: « We all agreed that the IS plan was not religious or ideological as they said, but merely a scheme to rob us of our money and savings. »
Ces quelques habitants de Mosul pourraient-ils être plus clair voyant que 500Millions d’Euro Zonards?
Ces quelques Habitants de Mosul pourraient peut être faire partie des contributeurs réguliers sur le site de L’institut.
Bonne Année!
LRF
2 janvier 2015Vous parlez de monnaie? Voici un exemple de ce qui se passe a Mosul. Beaucoup de similitude avec L’Euro il faut juste remplacer quelques noms et mots.
Friday Prayer= Euro group meeting
Friday Sermon= Euro Group press Conference
Imam= Mario Draghi
etc,etc— A rire ou a pleurer.
Monsieur Gaves après vos commentaires sur le Dollar faut-il maintenant acheter de L’or?
28 November 2014
From Faisal
I washed and got ready to go to Friday prayers, and to hear the imam address the congregation.
In his Friday sermon, the imam spoke about the value of the gold dinar in the ancient eras of Islam and about how trade and economy flourished at the time.
Continue reading the main story
“
Start Quote
How can I use this new currency which is only recognised in IS territory?! ”
He said that a group of pious and highly religious men from IS had decided to mint a new gold coin and new coins made of silver and copper in addition to new paper notes which will be used in the markets in the near future.
He also said that another group of pious IS youth organised an advertising campaign to announce the use of the new currency.
The aim was to make the new Islamic dinar a force to be reckoned with against the US dollar used by the infidels, as the imam said, in what turned out to be the same sermon forced by IS on all the mosques.
Panic-selling
I went home feeling worried and confused. I have business and bank accounts and bank dealings with other countries. How can I use this new currency which is only recognised in IS territory?!
The IS dinar was going to replace the official Iraqi currency and use of the dollar was going to be banned. I didn’t know what to do, and I sat with a group of friends to discuss what would happen to our money and to our business.
Everybody agreed they would exchange the existing Iraqi currency for US dollars or for gold jewellery.
We all agreed that the IS plan was not religious or ideological as they said, but merely a scheme to rob us of our money and savings.
The next morning a state of chaos gripped the market as everybody was trying to get rid of the Iraqi dinar and to buy dollars or gold.
Josick Croyal
1 janvier 2015« Emmanuel Macron. Ce dernier joue, avec son nouveau plan présenté à la chambre le mercredi 10 décembre, mutatis mutandis, le rôle que joua Abel Aganbeguian, bien oublié aujourd’hui, comme jeune et fringuant conseiller économique de Gorbatchev » Olivier Pichon
» La société civile se dérobe, fait mentalement dissidence, la France fait grève sans préavis, jette l’éponge, réduit ses activités pour échapper à l’impôt (désutilité marginale du travail !) et l’impôt rentre mal, obligeant à toujours plus de contrôles, plus de lois. » Olivier Pichon
Publié par http://www.claudereichman.com/articles/lafrancecestlurss.htm
lorsi
29 décembre 2014en juin 2014 les previsions de croissance de l insee etaient de 0,3%pour les 3eme et 4eme trimestre 2014 , on connait la suite , alors les previsions 2015
BA
28 décembre 2014A la coupe du monde des pays en faillite, les pays européens sont très bien placés.
A la coupe du monde des pays en faillite, dans les 11 premières places, il y a 9 pays européens.
1- Médaille d’or : Japon. Dette publique de 243 % du PIB
2- Médaille d’argent : Grèce. Dette publique de 317,499 milliards d’euros, soit 174,1 % du PIB
3- Médaille de bronze : Italie. Dette publique de 2168,855 milliards d’euros, soit 133,8 % du PIB
4- Portugal : dette publique de 224,129 milliards d’euros, soit 129,4 % du PIB
5- Irlande : dette publique de 209,702 milliards d’euros, soit 116,7 % du PIB
6- Chypre : dette publique de 19,365 milliards d’euros, soit 112,2 % du PIB
7- Belgique : dette publique de 433,274 milliards d’euros, soit 105,1 % du PIB
8- Etats-Unis : dette publique de 18019 milliards de dollars, soit 105 % du PIB
9- Espagne : dette publique de 1012,606 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB
10- France : dette publique de 2023,668 milliards d’euros, soit 95,2 % du PIB
11- Royaume-Uni : dette publique de 1552,344 milliards de livres sterling, soit 88,4 % du PIB
(Pour info : la dette publique de la Russie est de 13 % du PIB)
http://cimb.ch/ICMB/Publications_files/Geneva16_2.pdf
emmanuel
24 décembre 2014Et 2% de croissance en 2014 contre 4% en 2004.
nolife
24 décembre 20144,6 % pour le Q2 et 5% pour le Q3, finalement, les USA sortent de la crise, les taux d’intérêts réels négatifs fonctionnent ?