1 octobre, 2012

Le matraquage fiscal pénalise la croissance, asphyxie les PME et démotive les talents

Le matraquage fiscal mis en place par le gouvernement français  se traduit pour les « riches » par la très médiatique taxe à 75% sur les revenus supérieurs à  1M€ (1500 personnes concernées),  par la création d’une tranche marginale de 45% de l’impôt sur le revenu (environ 50 000 contribuables concernés)  et la réforme de l’impôt sur la fortune ; pour les épargnants, l’addition sera lourde avec  la suppression du prélèvement libératoire, la soumission des plus values au barème de l’impôt sur le revenu ; pour les entrepreneurs , ils sont priés de passer à la caisse par  la soumission des gains procurés par les stocks options au barème de l’impôt sur le revenu. Taxer le travail comme le capital est un non sens économique car dans la majorité des cas, le capital qui est investi dans une entreprise résulte d’une épargne qui a été constituée par du travail.

L’ensemble du dispositif, essentiellement politique, n’épargnera bien évidemment pas  les classes moyennes,  qui vont être aussi touchées, notamment par la fin des exonérations de charge sur les heures supplémentaires.

 La relance de la croissance qui était pourtant l’objectif de François Hollande sera pénalisée. Tout se passe, d’après Jean Peyrelevade ancien Président du Crédit Lyonnais, comme si nos dirigeants politiques, toutes tendances confondues, ne comprenaient pas que les conditions de la création de richesses passaient par l’entreprise privée. Nicolas Baverez, éditorialiste du Point, ajoute que  tous les pays développés qui ont redressé leur croissance et leurs finances publiques, à l’image du Canada, de la Suède ou de l’Allemagne ont accordé la priorité à la compétitivité et à la baisse des dépenses publiques, dont l’effet récessif est moindre que celui des hausses d’impôts.

 Les PME meurent de soif faute de financement. Tel est le diagnostique de Karine Berger député socialiste des Hautes Alpes dans le dernier numéro de Challenges. La mise en place de la Banque Publique d’Investissement ne résoudra aucun des problèmes de compétitivité des entreprises françaises.

Les talents risquent de quitter la France. C’est le constat de  Jean Paul Agon, le patron de l’Oréal qui a clairement expliqué dans le Financial Times que les mesures prises par le gouvernement allaient empêcher les sociétés françaises de recruter les talents dont elles ont besoin pour se développer dans un monde globalisé. Cela ne semble pas empêcher le gouvernement de poursuivre sa politique d’ « Enterprise bashing » qui donne une impression de lutte des classes et qui crée un climat anxiogène pas du tout favorable au développement des affaires et à la création d’emplois.

 Personne ne sera donc surpris par la prévision de Ludovic Subran, chef économiste du groupe d’assurance crédit Euler Hermes, selon laquelle 63 000 sociétés pourraient fermer leurs portes  en France en 2013. Voilà ce qui arrive quand on ne veut pas réaliser que les entreprises françaises font face à un coût excessif du travail et à la stupide loi sur les 35 heures qui pèsent sur les marges des entreprises. Elles sont tombées à des niveaux historiquement très bas. On a beaucoup de mal à comprendre comment le Chef de l’Etat pourra interrompre la progression du chômage d’ici un an…D’ailleurs, après avoir provoqué un choc fiscal sur les entreprises et les ménages, comparable au choc pétrolier de 1973, Bercy est en train d’essayer de mettre en place un dispositif d’urgence pour soulager la trésorerie des petites sociétés !

Dans les entreprises bien gérées, on a l’habitude avant de prendre des décisions importantes de faire des études d’impact pour essayer de mesurer les conséquences chiffrées de la décision que l’on va prendre. Visiblement c’est une technique qui n’est pas très pratiquée par nos dirigeants très majoritairement issus de l’ENA qui comme l’a bien décrit Le Figaro Magazine de la semaine dernière dans son article « Le grand retour des énarques »,  forment une caste élitiste parfois coupée des réalités !

 C’est l’Espagne  qui a fait chuter cette semaine les bourses par la crainte d’un regain de tension dans la zone Euro.Les tergiversations de Mariano Rajoy, Premier Ministre, sur la décision de l’Espagne de faire appel à l’Europe poursauver l’économie ibérique ont déstabilisé les marchés. L’Espagne joue la montre et les investisseurs commencent à trouver le temps long.

 Etats Unis : le débat se pousuit sur QE3

Sur l’efficacité du dispositif de QE3 mis en place par Ben Bernanke patron de la Fed, il n’y a beaucoup d’avis défavorables sauf celui de Bob Parker du Credit Suisse, qui a expliqué cette semaine que les investisseurs vont être surpris par l’efficacité aux Etats Unis des mesures prises car le système bancaire a été  réparé,  ce qui est selon lui loin d’être le cas en Europe.

Japon : déplacement tectonique en cours

 Après l’OMT (=Outright Monetary Transactions Programme) de la BCE, le QE3 (=Qantitative Easing) de la Fed nous avons eu droit cette semaine par la Banque du Japon à l’annonce d’un programme d’assouplissement monétaire spectaculaire. La stratégie des banquiers centraux constitue selon Anatole Kaletsky de GaveKal à Londres,  un véritable déplacement tectonique qui transformera en profondeur l’économie. Tout le problème est de savoir si ce sera en bien ou en mal. Les avis sont bien évidemment partagés.

Chine : le modèle de développement chinois doit être repensé

Les incidents violents qui se sont produits dans l’usine Foxconn en Chine n’ont pas été analysés jusqu’au bout. C’est ce que fait Charles Gave, président de GaveKal cette semaine Pour Foxconn (un million de salariés) qui fabrique les produits Apple (cinquante mille salariés) le coût d’un salarié chinois est en train de passer au dessus du cout des robots industriels qui feraient le même travail. Cela va entrainer deux conséquences : 1/ les robots vont progressivement remplacer les travailleurs existants. 2/ comme plus de 50% des exportations chinoises vers les Etats Unis sont le fait de sociétés américaines implantées en Chine qui vont s’empresser de fermer leurs usines chinoises pour les installer en grande partie aux Etats Unis pour bénéficier d’une énergie bon marché grâce à l’émergence des gaz de schistes. En résumé cela signifie que la Chine est en train de perdre ses avantages comparatifs en faveur des Etats Unis.

Assurance vie : la bombe des comptes en euros

 Les contrats d’assurance vie ont enregistré une décollecte depuis le début de l’année. Pour le moment, le mouvement est plutôt lent. Une remontée brutale des taux d’intérêts accompagnée d’une offre de produits bancaires  avec des rémunérations intéressantes constituerait une incitation majeure à racheter les contrats d’assurance vie. Pour Bertrand Sans de Oddo les contrats d’assurance vie en Euros sont de véritables bombes à retardement.

Auteur: idlibertes

Profession de foi de IdL: *Je suis libéral, c'est à dire partisan de la liberté individuelle comme valeur fondamentale. *Je ne crois pas que libéralisme soit une une théorie économique mais plutôt une théorie de comment appliquer le Droit au capitalisme pour que ce dernier fonctionne à la satisfaction générale. *Le libéralisme est une théorie philosophique appliquée au Droit, et pas à l'Economie qui vient très loin derrière dans les préoccupations de Constant, Tocqueville , Bastiat, Raymond Aron, Jean-François Revel et bien d'autres; *Le but suprême pour les libéraux que nous incarnons étant que le Droit empêche les gros de faire du mal aux petits,les petits de massacrer les gros mais surtout, l'Etat d'enquiquiner tout le monde.

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