20 janvier, 2021

Le chômage : la faute à la mondialisation ?

Le chômage : la faute à la mondialisation ?

 

Pour bon nombre de Français, la désindustrialisation, le chômage et la faillite des entreprises ont une cause unique : la mondialisation. C’est elle qui met en concurrence déloyale des pays à bas coûts et les industries françaises, elle qui excite « le dumping social » de pays qui n’ont pas « le modèle social que le monde entier nous envie ». L’histoire économique va souvent à l’encontre des vérités de rue, une histoire qui ne s’entend pas, surtout quand elle contrecarre ces mythes établis. C’est le travail effectué notamment par deux historiens de l’économie, Michel Hau et Félix Torrès, dans leur publication récente Le virage manqué. 1974-1984 : ces dix années où la France a décroché (Les Belles Lettres, 2020) qui démontrent que la réalité économique est passablement différente.

 

Leur démonstration est appuyée par de nombreuses données. En 1944, la France a fait le choix du socialisme. Pour financer le modèle social, et notamment la sécurité sociale, elle a accru sans cesse les prélèvements et les impôts, puis la dette. Cette adhésion au socialisme a été collective et partagée par la gauche et la droite. Si les auteurs étudient principalement la décennie 1974-1984, ils remontent jusqu’en 1944 pour les grandes lignes de ce programme. La conséquence de cette politique est simple : les entreprises ont été de plus en plus taxées. Ce faisant, elles ont manqué de capitaux pour financer leur modernisation et leur développement technologique. Dès les années 1960, les entreprises françaises sont distancées par leurs homologues européennes. Le choc pétrolier de 1973 a été le coup de grâce. Surtaxées, suradministrées, elles n’ont pas pu soutenir la concurrence internationale et ont dû fermer. La faute n’en revient pas à la mondialisation, mais au boulet fiscal de plus en plus gros qu’elles furent contraintes de tirer derrière elle. Difficile dans ces conditions de gagner la course quand on part avec un tel handicap économique. Espérant se rallier les voix de gauche, Giscard et Chirac ont déroulé le programme du PS. Les Français préférant l’original à la copie, ils ont opté pour Mitterrand en 1981, bien aidés par Chirac. Les deux auteurs dressent l’inventaire de dix années perdues où les dirigeants firent les mauvais choix, confortés et encouragés par une opinion publique qui croyait, à gauche, dans le mythe de la révolution et, à droite, dans le mythe de l’État stratège. Nous n’en sommes pas complètement revenus aujourd’hui.

 

Quand la France s’enfonce

 

Nonobstant les guerres, la France de 1946 a un grand retard industriel. Son industrie est peu productive et elle a maintenu une grande partie de sa population dans une agriculture sous-productive. Les paysans et les ruraux votants radicaux de gauche et les ouvriers socialistes ou communistes, le parti radical a flatté son électoral en lui attribuant subsides et aides, quitte a empêcher le développement économique du pays. Le retard est tel que la France connait une mise à jour brutale et rapide, opérant une transition entre économie agricole et économie industrielle en à peine 20 ans. Les campagnes voient arriver les tracteurs à la place du cheval et les villages connaissent l’exode rural. Le choc psychologique est rude, car tout se fait en moins d’une génération.

 

À cela s’ajoute la mise en place du système de sécurité sociale, commencé par Pierre Laval en 1934, poursuivi sous le gouvernement Pétain en 1940-1942, terminé sous les socialistes en 1946. Le financement de ce système est de plus en plus onéreux : « Le budget de la Sécurité sociale représentait moins de 1% de la production intérieure brute dans les années 1930, il atteindra 7% de celle-ci vers 1950, 14% vers 1970. Cet effort financier considérable continuera à reposer principalement sur les entreprises. » (p. 51)

 

Le financement de la sécu s’est donc fait au détriment de la compétitivité des entreprises, ce qui signifie à terme retard industriel et technologique, donc chômage et salaires moindres. Le chômage de masse touche la France dès la fin des années 1960 : l’ANPE est créée en 1967. On atteint alors les 500 000 chômeurs, soit 2.7% de la population active, ce qui inquiète l’opinion. La « crise » a commencé bien avant le choc pétrolier de 1973. Les prélèvements n’ont fait que s’accroître : l’impôt sur les sociétés est porté de 24% des bénéfices en 1948 à 50% en 1958. Il y a, chez les hauts fonctionnaires, une haine du capitalisme et des entrepreneurs. Les hauts fonctionnaires rêvent de prendre en main les destinées du pays à coup de planification et de nationalisation. Ils sont convaincus de mieux savoir que tout le monde et de mieux gérer le pays et les entreprises que les entrepreneurs eux-mêmes. Ils peuvent donc leur imposer des normes et des taxes, sans mesurer les conséquences à long terme de ces mesures. Leur aveuglement est illustré notamment par l’adoption en 1976 du VIIe Plan français, qui prévoit une croissance de 5.5 à 6% par an. Un score qui ne fut jamais atteint. Comment fut-il fixé ? Par des études et de la prospective ? Non, par un vote au Parlement. On voulait une croissance de 6%, donc cela ne devait qu’advenir.

 

Voici ce qu’écrivent les deux auteurs :

 

« À l’exception des branches privilégiées par l’État, l’énergie, la recherche nucléaire, l’aéronautique et le transport ferroviaire, l’industrie française va durablement souffrir d’un manque permanent de ressources pour l’investissement et la recherche-développement. Outre les charges sociales et fiscales, les entreprises françaises devront aussi supporter les hausses de tarifs publics sur le fret, pour éponger le déficit des trains de voyageurs, et sur le téléphone, pour modérer les hausses du timbre-poste. La concurrence des emprunts émis par l’État ou par le secteur nationalisé restreint la possibilité de recourir aux émissions d’actions ou d’obligations, sur un marché financier lui-même en retard sur les autres pays capitalistes développés. La Bourse de Paris fait pâle figure au regard des consœurs anglo-saxonnes comme le New York Stock-Exchanges. Au milieu des années 1960, l’activité de Wall Street représente le double de celle de Paris (16% de la capitalisation boursière au lieu de 8.5%) avec des taux de courtages 3.5 fois plus élevés. Les organismes publics de collecte de l’épargne orientent en priorité l’épargne vers les prêts à l’agriculture et le financement des habitations à loyer modéré. Pour assurer les investissements, les entreprises industrielles doivent recourir au financement bancaire, assorti de lourds frais financiers. Les prix étant entièrement administrés depuis 1939, elles ne peuvent pas répercuter les hausses de leurs coûts en fonction de leurs besoins de financement. Les entreprises industrielles, dont les prix sont faciles à contrôler, doivent subir la politique de lutte contre l’inflation, beaucoup plus sévère pour elles que pour la distribution et les services. La sidérurgie est ainsi contrainte de vendre ses produits à bas prix, même dans les périodes où la demande d’acier est forte. Des marges plus élevées lui auraient permis de se moderniser et de se diversifier davantage. L’industrie alimentaire française sera longtemps obérée par deux politiques, celle de soutien des prix agricoles et celle de bas prix des produits de consommation courante. » (p. 54-55)

 

Le choix du socialisme

 

Terrible mécanique. L’économie étant un éco-système, toute politique menée sur une partie du système a des répercussions sur les autres parties.

 

« Quand les pouvoirs publics prennent conscience du manque de ressources des entreprises françaises, ils préfèrent multiplier les dispositifs d’aides plutôt que d’alléger la fiscalité. Ce passage obligé par les services de l’État est aussi pour les hauts fonctionnaires une manière de continuer à contrôler la gestion des entreprises du secteur privé. » (p. 55)

 

Schéma politicien bien connu : après avoir lardé une victime de coups de poignard, on lui propose bien gentiment de lui offrir une transfusion sanguine. On croirait voir les restaurateurs d’aujourd’hui, que l’État accule à la faillite en les empêchant de travailler, tout en leur proposant, bonté suprême, des aides pour surmonter la crise qu’il a provoquée.

 

La comparaison avec les autres pays d’Europe est terrible :

 

« De 1945 à nos jours, l’excédent brut d’exploitation des entreprises françaises sera constamment inférieur à la moyenne européenne. Leur taux de marge dépassera rarement les 30% pendant toutes ces décennies, alors qu’il oscille autour de 40% en Allemagne et aux Pays-Bas, entre 30 et 40% dans l’ensemble des pays de l’Europe occidentale. En 1967, à la veille d’une crise sociale qui va se traduire par une poussée supplémentaire des salaires et de la parafiscalité, les fonds propres des entreprises françaises représentent seulement le tiers de leur passif. Les profits nets de la totalité de l’industrie française et de ses 8 millions de salariés sont inférieurs à ceux du premier groupe américain, General Motors, qui emploie outre-Atlantique 745 000 salariés, soit plus de dix fois moins. Dans chaque branche, la rentabilité nette des capitaux propres des entreprises françaises s’avère inférieure à celle de leurs homologues allemandes ou américaines. » (p. 56-57)

 

On parle bien ici d’une comparaison avec des semblables : les entreprises allemandes, américaines ou britanniques. Pas de mondialisation sauvage ni de dumping social avec la Chine ou l’Éthiopie. Le choix de la sécurité sociale et de son financement massif par l’impôt et les taxes pesant sur les entreprises (et donc in fine sur les salariés et les clients) a donc détruit la compétitivité française à l’égard de ses voisins. Tous les autres pays d’Europe occidentale ont adopté le libéralisme économique. Seule la France le refuse et tombe dans la planification. La question des coûts de production et des coûts du travail n’est jamais posée.

 

En novembre 1968 de Gaulle refuse de dévaluer le franc qui est attaqué depuis les augmentations de salaire imposées par les accords de Grenelles. Mais il engage une réduction des dépenses publiques, mesures impopulaires qui conduisent en partie au non de 1969. Entre 1962 et 1981 la gauche ne cesse de progresser aux législatives. La droite adopte une partie de ses revendications en espérant ainsi limiter sa progression. Voilà comment la droite adopte le programme de la gauche. Les cotisations sur les entreprises ne cessent de croitre. Les gouvernements ne comprennent pas qu’imposer les entreprises c’est imposer les salariés et les clients. Ils pensent qu’en imposant les entreprises ce sont elles qui vont payer et qu’ainsi on évite d’augmenter les impôts sur les personnes.

 

Une faute collective

Il serait trop facile et faux d’incomber aux seuls hommes politiques le choix de cette faillite politique. La responsabilité est collective et incombe en particulier aux électeurs, les politiques ne mettant dans leur programme que les mesures qui leur plaisent, ou qui sont censées leur plaire. Les Français adhèrent à un système d’économie semi-fermée. Ils ont peur du grand large, peur de la mondialisation et ils rêvent de révolution. Ils pensent que c’est l’État et la loi qui font le progrès économique et social et ils sont incapables de penser le rôle de l’entreprise. Fidèles malgré eux au capitalisme de connivence et à la théorie des choix publics, les politiques accroissent les populations qui peuvent adhérer à leur politique et donc voter pour eux. On assiste ainsi sur la période à un gonflement du secteur non exposé à la concurrence : création de postes de fonctionnaires territoriaux, de salariés d’associations subventionnées, d’agents de l’État. Avec cela, c’est la hausse des prélèvements obligatoires : 38.5% du PIB en 1973 ; 46.2% en 1980. Quand Mitterrand devient président, la France est déjà socialiste. La victoire de Mitterrand est la conséquence de la conversion de la droite au socialisme. Les fonctionnaires votent à gauche et la droite en a produit des milliers, elle fait financer par son électorat la rente d’électeurs qui votent pour son adversaire.

 

« À l’accroissement du nombre de fonctionnaires s’ajoute celui des emplois professionnels relevant de fonds publics ou parapublics : permanents associatifs, vacataires rétribués par les collectivités locales, agents culturels et intermittents du spectacle… Vivant presque exclusivement de subventions, ces travailleurs de la culture et de l’animation colportent consciemment ou non une vision négative du monde de l’entreprise, que beaucoup n’ont jamais connu et que d’autres ont rejeté. Leurs préférences politiques les portent moins vers le parti communiste, trop structuré à leur goût, que vers des mouvements libertaires ou écologistes. L’organisation de festivals, fêtes locales, techno-parades, et autres manifestations ludiques se développe considérablement à partir des années 1970. Multipliant les emplois, ces activités mobilisent des sommes croissantes dont le financement par la fiscalité retombe, d’une manière ou d’une autre, sur les producteurs français du secteur concurrentiel. » (p. 91-92)

 

La partie de la population employée dans le secteur soumis à la concurrence internationale passe de 47.5 % en 1975 à 35% en 2009. Dans le même temps, la population employée dans la fonction publique et le secteur nationalisé passe de 18% à 31%. Et cela au moment même où l’économie française ne cesse de s’ouvrir au monde extérieur. En 2000, le marché intérieur français ne représente que 3% du revenu brut mondial. Pourtant, les politiques le considèrent encore et toujours comme le débouché de l’industrie française. Heureusement que tel n’est pas le cas et que les entrepreneurs ont pu, malgré les politiques et malgré les Français eux-mêmes qui en sont les premiers bénéficiaires, s’ouvrir au monde et se développer dans la mondialisation.

 

« Le souci de la compétitivité dans un monde ouvert n’est jamais effleuré. On lui préfère le commode argument du dumping social des pays à bas coût qui ruineraient sans coup férir des productions nationales infiniment performantes. » (p. 93) Ce constant vaut pour les années 1970-1980 comme pour aujourd’hui.

 

Les élites sont convaincues de la supériorité du modèle social français. Les autres pays ne peuvent avoir qu’un modèle social moins bien, soignant moins, étant moins généreux et moins égalitaire. Toute politique autre est qualifiée d’ultralibérale, ce qui évite tout débat et toute réflexion. Il faut préserver les acquis sociaux, ce qui signifie surtout préserver les privilèges des syndicats et des corporations.

 

L’euthanasie des entrepreneurs

 

L’augmentation de la fiscalité conduit à une euthanasie des entrepreneurs, ce qui ne manque pas de provoquer chômage et pauvreté. Le rapport de 1975 du Commissaire au Plan Jean Ripert est à cet égard terrible : les entreprises françaises financent 59% du budget social de la nation contre 35% pour les allemandes et 27% pour les britanniques. Que décide le gouvernement ? Augmenter encore les taxes pesant sur les entreprises. En juillet 1975 est ainsi créée la taxe professionnelle, qui pénalise très fortement les industries françaises, car celle-ci est indexée sur les équipements et les montants des salaires versés. Résultat, c’est l’agonie de milliers d’industries et la France est beaucoup plus touchée que les autres pays.

 

Entre 1971 et 1973, la France compte en moyenne 1 486 faillites d’entreprises industrielles par an. Entre 1974 et 1976, c’est 2 442 par an soit une augmentation de 64%. En 1975, on recense 6 700 faillites en Grande-Bretagne, 9 000 en RFA, 17 224 en France. Rappelons ici une donnée simple : la mondialisation est la même pour tous ces pays. Ces variations ne peuvent donc s’expliquer que par des choix nationaux et, dans le cas de la France, par de mauvais choix nationaux.

 

Pour empêcher le chômage, Chirac répond en contraignant les licenciements afin de les empêcher au maximum. Résultat : les entreprises embauchent le moins possible, quitte à perdre des marchés, de peur de ne pas pouvoir licencier ensuite, ou bien elles gardent des salariés inutiles, ce qui rogne leurs marges et leur compétitivité. Et puisque la croissance ne vient toujours pas, il décide de la financer par le déficit public, ce qui évite de trop augmenter les impôts. À cela s’ajoute le maintien d’activités obsolètes et arriérées, ce qui empêche la naissance d’activités nouvelles, adaptées aux temps nouveaux.

 

« La survie par des moyens artificiels d’activités condamnées par l’évolution des marchés va entraver la croissance des entreprises saines, privées des deux facteurs rares que sont le financement long et la main d’œuvre qualifiée. La mise sous perfusion d’entreprises déjà très affaiblies retardera le renouvellement du tissu industriel national. Chez les activités aidées, les soutiens financiers n’auront guère d’effet positif, les engagements des pouvoirs publics conduisant au relâchement des stratégies et des process de production. » (p. 179)

 

L’échec du keynésianisme dans un seul pays

 

Raymond Barre a été le seul à essayer d’enrayer la mécanique socialiste, préférant, selon ses dires, « être impopulaire plutôt qu’irresponsable ». S’il est parvenu à réduire le déficit public, à juguler l’inflation et à redonner de la compétitivité aux entreprises françaises, il n’a pu mener à terme sa politique, étant empêché par des syndicats puissants et bloquants, une gauche déchainée et des élus RPR bien décidés à tuer Giscard pour prendre le pouvoir. Arrivée au pouvoir en 1981, Mitterrand a repris la politique de Chirac, les nationalisations en plus, avant d’opérer le tournant de la rigueur en 1983 et de se convertir au barrisme. C’était trop tard et pas assez fort pour redresser le pays. Le keynésianisme dans un seul pays ne pouvait pas fonctionner, surtout face à une RDA conquérante et à une Grande-Bretagne en pleine résurrection sous la férule de Margareth Thatcher.

 

Face au chômage, les socialistes ont développé l’idée qu’il faut rationner le travail, c’est-à-dire diminuer le temps de travail. Ils pensaient ainsi qu’en passant à 38.7 heures hebdomadaires on créerait 185 000 emplois nouveaux et qu’il y aurait 132 000 chômeurs de moins. En 1981, Mitterrand propose de passer à 35h en 1985. Il prend également des mesures de préretraites. Un préretraité en plus, c’est un chômeur en moins dit-on. C’est oublier que la retraite du préretraité est payée par le travailleur, donc par une augmentation des charges, ce qui se traduit par du chômage.

 

Toujours en 1981, il est décidé de mettre en place un « socialisme industriel ». On pense que les hauts fonctionnaires seront mieux à même de gérer les entreprises et d’être plus créatifs que les patrons. Résultat : 90% des banques sont nationalisées et 13 des 20 plus grandes entreprises françaises. La plupart feront faillite, après avoir grassement enrichi les copains socialistes. Corruption et capitalisme de connivence vont de pair : l’État renfloue les entreprises menacées dans les fiefs électoraux des éléphants socialistes. C’est ainsi Roger-Patrice Pelat, ami personnel de Mitterrand, qui voit son entreprise Vibrachoc rachetée le double de sa valeur par Alsthom (1982). Ou encore la papeterie de La Chapelle-Darblay, qui est renflouée par l’État en 1984. Il se trouve, le hasard surement, que celle-ci est située dans le fief de Laurent Fabius. Les entreprises nationalisées enregistrent des résultats déficitaires. Elles créent peu d’emplois et réclament d’énormes aides financières.

 

Un ennemi facile : la mondialisation

 

Plutôt que de reconnaitre l’échec de leur politique, les socialistes de gauche incriminent la mondialisation, ennemi commode assimilé au grand capital et à la finance internationale. Le 13 octobre 1981, Mitterrand adresse un grand discours devant la mairie de Longwy. Il attribue le dépérissement des mines de fer, de la sidérurgie et du textile à « une politique d’abandon et de laisser-faire », en stigmatisant le « capitalisme sauvage » et « la division internationale du travail imposé par de grandes firmes multinationales étrangères ». Les entreprises sidérurgiques nationalisées seront désormais « le fer de lance de la rénovation industrielle et de la reconquête du marché intérieur ». Deux ans plus tard, les puits et les usines sont fermés.

 

Fait notable : le chômage va de pair avec le retard technologique et le retard dans l’innovation. En 1984, la France compte 87 000 automates programmables, contre 200 000 pour la RFA, qui a un chômage moindre. Contrairement aux idées reçues, la mécanisation ne crée par de chômage. Elle détruit des emplois certes, mais en accroissant la productivité elle permet la création d’emplois dans de nouveaux secteurs.

 

Revenir sur les années 1974-1984 permet de comprendre bien des drames et des situations d’aujourd’hui. À l’heure où l’on commémore le 25e anniversaire de la mort de Mitterrand et la mort récente de Giscard, on mesure ici le poids des retards intellectuels et conceptuels et leurs conséquences sur les retards technologiques et économiques. Là réside une partie du déclassement de la France et de sa soumission à la politique allemande et américaine. Les souverainistes conséquents devraient lutter pour réduire la dette publique et pour muscler les entreprises privées, plutôt que de demander encore davantage de socialisme.

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

64 Commentaires

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  • Humbert

    19 mars 2021

    J’ai du mal a lire votre démonstration pour 2 raisons :la première est la maison d’édition des belles lettres dans laquelle rôdeent des individus qui sabotent les jeunes qui ne font pas partie des copinages et du convenu et ils agissent en bouchers du peuple particulièrement dans les langues antiques latin et grec (et les maximes populaires ne manquent pas et ne relèvent du constat)
    La 2 eme raison est dés le début « l’inacceptable avis » concernant l’agriculture des années 1950. Votre avis est sans intérêt car il ne domine pas la dualité du sort de l’individu et de celui du groupe. Monsieur Charles Gave dans un article récent présentant une femme qui a certainement beaucoup d’érudition commet le même péché.
    J’ai été témoin de la spoliation et de l’écrasement des vieil gens, petits paysans vivants sur quelques hectares de champs et de prairies par quelques normes, c’est cela l’individu, le citoyen … et je ne rappellerai pas les petit commerçant ni les petites banques etc.
    Pourquoi les individus qui ont une vision géopolitique qui est une considération de guerre (les chocs des empires et des convoitises de territoires, ce que sont devenues les entreprises dites internationales…) ,
    pourquoi ne conçoivent t il pas un plan qui permettent à l’individu, le malheureux citoyen dans la conquête à la technologie (par exemple) en l’aidant à se se former, comprendre et agir de lui même dans son environnement de « village, bassin d’emploi etc » dans lequel chaque instituteur sortant de l’école normale sup (et non l’école normale d’instituteur « squatée » par les marxistes des année 1950 et par les suppôts démocrates us libertaires).
    Comme l’écrit Charles Gave Le Général manquait d’étoffe et de coffre pour aller au contact de l’individu et être un chef de groupe … on a vu et on a subi.
    Pour conclure une question mon interrogation : Dés « mastrich » , A t-il existé dans l’histoire quelque soit la culture une seule administration de 300 millions d’individus sans que cela soit un empire ( et éviter la mauvaise fois de dire les usa dans lequel la démonstration des élections du pesudo bidon …) et dans ce cas la distance entre le dirigeant et le citoyen s’loigne de 2, 3 étages d’administrateurs, décideurs. Donc de « mastrich » à « lisbon » ma prière et mon espoir a été que les « élites » accouchent d’une construction qui ressmple à la structure de type suisse.
    La voie d’un de ces « israéliens » unique qui parfois atteigne la réalité et la dise : Monsieur RABIN assassiné, exprime « ce chemin » universel et intemporel : Une paix cela se construit, pour lui c’était à deux peuples, une construction vise à un but ensemble, ce n’est pas un simple consensus de marchands. Permettez moi de poser un exemple bien mal compris par les sectaires et les hystériques .. : C’est comme un mariage, rien n’est garanti, mais une construction pour un but commun qu’est par exemple, un enfant. C’ est un projet qui permet l’acceptation, d’ailleurs réciproque des défauts (ou caractéristiques) de l’autre ! Là peut être la dualité individu – groupe est elle perceptible. Mais ce n’est que mon avis.

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  • Escoffier

    27 février 2021

    OK. On peut juste évoquer la répartition des bénéfices entre travail et capital?

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  • Student of Liberty

    25 janvier 2021

    « Un préretraité en plus, c’est un chômeur en moins dit-on. C’est oublier que la retraite du préretraité est payée par le travailleur, donc par une augmentation des charges, ce qui se traduit par du chômage. »

    C’est surtout jouer sur les mots. L’avantage pour le préretraité est de conserver sa dignité, c’est louable. Mais économiquement, c’est rigoureusement identique: c’est quelqu’un qui consomme sans produire.

    Répondre
    • Robert

      25 janvier 2021

      Le retraité consomme sans produire… mais sa consommation alimente la production et souvent consomme des produits que le producteur lui-même ne peux acheter car devant financer des besoins qui sont différents…
      Bref, opposer le retraité et l’actif (de plus en plus potentiel hélas) est un non-sens social et économique.

    • ilmryn

      31 janvier 2021

      Un retraité qui a cotisé par capitalisation comme en suisse injecte son épargne passée dans le système, aucun problème économique ni social.
      Un retraité français est lui à la charge des actifs, particulièrement des entreprises dont il freine la création de richesse, emplois, services et biens ce qui appauvrit tout le monde.
      Opposer un tel retraité à un actif à non seulement énormément de sens économique, c’est un système mortel suivant la pyramide des âges, mais aussi un sens moral.
      Dans un système par capitalisation, une personne économise pour elle-même, elle n’est une charge pour personne et les fourmis ont une récompense à la hauteur de leur effort, c’est tout l’inverse dans un système par répartition.
      La dette hors bilan française (principalement retraites) atteint 5500 milliards d’euros et le pays n’en a pas le premier euro.
      Le naufrage du système socialiste français est total.

  • Ockham

    24 janvier 2021

    Donc De Gaulle a provoqué 1968 par sa rigueur budgétaire. Bis repetita avec Raymond Barre dont la rigueur budgétaire ouvre les portes du palais à l’arsouille Mitterrand en embuscade depuis si longtemps avec des bonbons. Ce fin politicien pour lui-même arrive avec ses 101 propositions de gauche, toutes destinées à faire reculer la France. La plus efficace est la semaine des 35 heures. La hardiesse folle de cette mesure dans un pays en recul planifié par ses fonctionnaires-politiques aurait même surpris, mieux abasourdi, Martine Aubry. La rigueur n’est pas un mot français de gauche. Dommage si on veut avoir un « empoi » -comme disent les syndicalistes marxistes- dans l’industrie !

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  • Dominique

    23 janvier 2021

    Votre analyse des causes de la  » casse  » de l’industrie est parfaite et elle est une belle synthèse historique. Merci. Je vais donc seulement apporter de l’eau à votre moulin.
    – 100 % de charges sociales sur un salaire net font qu’aucune entreprise ne peut survivre, sauf si elle peut mécasiner en conséquence. Les artisans, les commerçants et les agriculteurs furent donc également ex-ter-mi-nés ; les grandes surfaces tirèrent dans ces conditions leur épingle du jeu, comme les gros agriculteurs fortement mécanisés … et subventionnés .
    – Je n’aime pas ces ratios de charges sociales et fiscales sur le PIB, ils m’apparaissent cacher les vérités 100 % de charges sociales sur son salaire net, jusqu’à 50 % d’impôt sur le revenu sur ce salaire net, puis encore 20 % de TVA sur les biens et services payés avec ce qui reste du salaire net … c’est à dire plus rien. De plus le PIB comprend les rémunérations des fonctionnaires, ce qui fausse grandement le calcul pyisqu’ils ne produisent rien et sont surnuméraires en France.
    – Dans les années 50/60 un honnête artisan et un cadre pouvaient économiser rapidement ( en 10 ans ) pour payer quasiment sans crédit un appartement neuf à Paris et un pavillon au bord de mer ! Fini tout cela, CQFD : l’Etat jacobin prend tout et les banques le reste.
    .
    Mais je suis moins d’accord sur la « mondialisation ». Selon moi elle est à distinguer de la concurrence internationale normale. La MONDIALISATION est ce monstre créé par les grands banquiers Rothschild puis Rockefeller qui biaisé la concurrence internationale et elle a aggravé notre situation.
    En nous empêchant
    – de dévaluer avec l’Euro ( nous ne sommes plus souverains )
    – et en créant un pays d’esclaves travaillant dans des usines construites en Chine, comme les déportés dans les usines du III ème Reich sou le national-socialisme. Vous ne pouvez pas faire abstraction de cette réalité. Nombre d’entreprises françaises ont cru pouvoir se sauver en se  » délocalisant  » en Chine, ( et même un financier, chrétien souverainiste et libéral comme notre hôte Charles Gave apporta des capitaux, via Hong Kong, à ce monstre capitalo-communiste, au lieu de financer des entreprises dans des pays libres). Les criminels sont les membres du PCC et les membres du CFR : ces grands banquiers dont on ne parle jamais, même ici, et tant qu’ils seront maîtres du jeu ( maîtres du  » nouvel ordre mondial  » ) nous resterons économiquement condamnés.
    .
    Enfin – pardo d’être un peu long – l’emprise dramatique de ce jacobinisme français – père du bolchevisme ne l’oublions pas – maintenant allié au mondialisme tel que je l’ai défini : la pieuvre CFR et ses États Profonds aux EUA et dans notre pays ( et la plupart des pays occidentaux ) mettent notre royal pays en piteux état sur le plan des LIBERTÉS :  » l’Etat Républicain  » est devenu un système totalitaire et tyrannique, et je pèse mes mots !!!
    .
    La solution passe, à mon avis, par la récupération de notre SOUVERAINETÉ, que vous mentionnez à la marge à la fin de votre chronique. Je parle d’une souveraineté totale, que le régime de démocratie a été , est et restera incapable d’assurer. Jean BODIN avait déjà démontré la supériorité du régime de monarchie sur le régime de démocratie pour assurer la souveraineté ( lire son traité : Les six principes de la république ) et la démocratie moderne a empiré la situation !
    – Vous devinez que je suis ( devenu ) monarchiste par raison, le régime de monarchie étant par ailleurs un régime sans parti, attaché aux libertés, économiquement libéral ( libres corporations ) et non soumis à cette finance apatride qui va créer un monde orwellien Après tout les monarchistes ont surmonté la révolution et il fallu un siècle que la république franc-maçonne évacua par la force à nouveau l’idée de monarchie, dans les années 1871 ( par la trahison des Orléanistes ). Aujourd’hui l’idée de monarchie ne s’oppose toujours pas plus au progrès que de Louis XIV à Louis XVI, puis sous Louis XVIII et Charles X.
    – Tout découle ensuite de cette souveraineté retrouvée : frontières militairement protégés, grand remplacement impossible, identité nationale respectée, monnaie nationale donc possibilité de dévaluer .. ou de réévaluer, droits de douanes ( frontières économiques qui ne sont pas honteuses pour se défendre, contre les industries esclavagistes chinoises, et les très très grands producteurs agricoles, industriels et de services américains, etc. ).
    – Je crains que si on ne s’attache pas à retrouver cette souveraineté TOTALE, votre souhait louable de fortifier les entreprises privées et réduire la dette publique reste un voeu pieux car le jacobinisme doit être vaincu pour libérer, entre autres, les entrepreneurs et leurs travailleurs salariés, et le mondialisme ( des grands banquiers … Rothschild en France ) doit être écrasé plur, entre autres, réduire la dette publique … dont il se nourrit depuis que l’Etat Républicain emprunte aux banques plutôt que de battre notre monnaie.
    .
    Encore merci pour votre profonde analyse, la possibilité de commenter. Merci d’avoir lu mon commentaire si c’est le cas, et malgré mes longueurs. Mais votre sujet est costaud, c’est celui du mal qui a détruit les Français ; on ne compte pas les morts mais le jacobinisme, et le mondialisme ) tuent, par accident cardiaque les chefs d’entreprisrs lorsqu’il ouvrent le courrier de mise en liquidation de leur entreprise par l’URSSAF, par suicide les agriculteurs, de désespoir des salariés privés d’emplois. Ils tuent aussi le pays lorsque des dizaines de milliers de diplômés s’expatrient. Vous aurez l’occasion de revenir sur le sujet : il faudra trouver une solution ou ce sera la fin de la France, qui fut l’un des pays le plus puissant, le plus riche, le plus accompli de la planête jusqu’à la révolution de 1789. Je termine en ajoutant que la monarchie française fut renversée par un complot monté par les forces mondialistes de l’époque : celle des banquiers Rothschild qui gouvernait le RU et le Commonwealth.

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    • greg

      28 janvier 2021

      On peut discuter des années entières, on ne sortira pas de cette situation sans violence.

    • ilmryn

      31 janvier 2021

      Dominique a écrit: « le régime de monarchie étant par ailleurs un régime sans parti, attaché aux libertés »

      Totalement faux, les monarchies libérales ont été une exception mineure dans l’histoire et donner les pleins pouvoirs à des monarques socialo-jacobin ne peut que donner le même résultat que la Macronie.

      Ce qui est « amusant » ou plutôt navrant c’est de voir le pays faire naufrage en n’ayant absolument aucune idée de ce qu’il faut faire alors que derrière la frontière à l’est, il existe un pays, la Suisse, dont le système de démocratie directe fait absolument merveille; les gens votent toujours pour leur porte-monnaie quand ils contrôlent les lois fiscales et sociales.

  • Patrick Cazalaa

    23 janvier 2021

    La situation calamiteuse des finances publiques de la France continue à se dégrader dangereusement. En 40 ans nous avons réussi à rendre déficitaires la totalité des comptes publics: commerce extérieur, budget de l’Etat, de la Sécurité Sociale, système de retraite, financement du chômage, sncf, ratp, la liste est encore beaucoup plus longue… nous n’avons aucun compte à l’équilibre et bien sur le tout financé à crédit avec un taux d’endettement qui passe de circa 40% à bientôt 120/125% du Pib. Le chômage de masse, la paupérisation des classes moyennes et la disparition progressive de notre outil de production sont les autres conséquences structurelles des politiques menées depuis toutes ces années. Notre manque de réalisme nous amène droit dans le mur. Le pire est que cette analyse est partagée depuis très longtemps par un très grand nombre d’acteurs du secteur privé, mais impuissants face à un système sclérosé et difficilement réformable. Comment s’en sortir?

    Répondre
    • Dominique

      26 janvier 2021

      Patrick Casalaa,
      On ne s’en sortira puisque les banquiers mondialistes ont réussi à supprimer, de fait, le privilège de la Banque de France de battre monnaie, en obtenant celui de prêter à l’Etat pour boucler son budget déficitaire. Leur but était double : engranger des intérêts sur leur fausse monnaie ( un prêt papier est effectivement de la fausse monnaie ) et faire devenir l’Etat français dépendant de leur pouvoir.
      .
      La solution est donc de supprimer ce système : que l’Etat français ne puisse plus emprunter aux banquiers ( par, maintenant, l’entremise de la BCE ). Fin de l’hélicoptère monnaie, et par conséquence fin de la dictature jacobine. 50 ans que cela dure !

    • ilmryn

      31 janvier 2021

      Dominique: sur le fond, un état ne peut pas se prêter réellement de l’argent à lui-même, ça voudrait dire que le mouvement perpétuel, ou que le père noël existe.
      La bonne question, c’est pourquoi l’état premier pour la fiscalité dans le monde arrive EN PLUS à claquer autant d’argent en trop ?

      Chaque gain de l’économie française à systématiquement été pillé et détourné par la bureaucratie.

  • Philippe

    22 janvier 2021

    Ces événements et les personnes qui les générent sont bien mieux décortiqués par Didier Dufau . http://www.cee.e-toile.fr : Deux excellents livres de Dufau : la monnaie du diable – l’ étrange désastre .

    Répondre
  • hoche38

    22 janvier 2021

    L’échec n’a pas eu que des causes macro-économiques:

    En 1971 un client de demande de rencontrer en Savoie le directeur technique du dernier constructeur français de fraiseuses pour avoir une idée du potentiel de cette entreprise. Je lui parle des machines outils à commande numérique italiennes et japonaises que je vois arriver chez mes clients sous-traitants de l’industrie. Il me répond que ce n’est qu’une mode et que cela passera. Moi j’ai senti dans la seconde passer l’odeur du café de Madame de Sévigné disant qu’il ne faisait que passer et j’ai su, la rage au cœur, que cette entreprise était perdue.

    Répondre
  • Yves Blot

    22 janvier 2021

    Article très intéressant !
    Ayant vécu au Venezuela pendant très longtemps, j’ai pu voir l’apogée et l’effondrement du pays en un lapse de 20 ans à cause de l’idéologie, c’est tout simplement invraisemblable !

    La France n’est pas le Venezuela, mais le ver est dans la pomme !

    Répondre
  • Karl DESCOMBES

    22 janvier 2021

    Pour la dette c’est trop tard.
    Lire Keen.

    Répondre
  • NoFuture

    22 janvier 2021

    Tout à fait d’accord sauf sur un point essentiel. Vous donnez une part de responsabilité de cet état aux français qui n’aurait pas su voter correctement. Là vous vous contredisez car vous affirmez que droite ou gauche depuis Giscard c’est la même politique de toujours plus d’état. Avons nous eu d’autre choix ! NON! D’autant plus que le système médiatique a été confisqué (et avec nos impôts!) et transformé en propagande étatique (ou est ce système médiatique qui a confisqué l’état?) pour nous faire du lavage de cerveau jour après jour depuis des années. Comment voulez vous que le citoyen de base ne se fasse pas manipuler par des techniques psychologiques toujours plus efficaces? Ce système est très malin car il donne l’illusion du choix. Le peuple n’a juste plus aucun moyen de se libérer, ni pas la voie des élections ni par les manifestations interdites ou réprimées, ni par la violence qui cautionnerait encore plus l’état policier qui va sûrement accoucher ce dette crise. Cordialement

    Répondre
    • Oblabla

      22 janvier 2021

      D’accord et il faut ajouter un point essentiel : la lobotomisation des esprits réalisée par une Éducation Nationale communiste ou d’extrême gauche.

    • Yves Blot

      22 janvier 2021

      A mon avis, les grands responsables sont les parties politiques et les syndicats.
      Les parties font des promesses qu’ils ne tiendront jamais, mais peu importe, il n’y a aucune conséquence, quant aux syndicats, certains ont un retard de 50 ans et l’idéologie les rend aveugles.
      Quant à la solution extrême, pourquoi les français ne votent pas RN ?

    • Charles Heyd

      22 janvier 2021

      Absolument, depuis 40 ans on (les Français) pensent qu’en votant Chirac ou Hollande ils ont changé de politique! C’est effectivement un leurre!
      Quel homme politique digne de ce nom (à part un farfelu nommé Asselineau) ose mettre en cause l’OTA?, l’€ ou l’Europe de Bruxelles? Comme le dit un peu simplement M. Onfray, ce sera toujours un maastrichien qui arrivera au pouvoir! Il a hélas raison.

    • Dominique

      23 janvier 2021

      Nofuture,
      c’est en constatant ce que vous exposez que l’on trouve la cause profonde de ce désastre. Hormis la ‘ démocratie directe ‘ appliquée longtemps en Suisse mais hélas bafouée de plus en plus ( lire LesObservaheurs.ch ) le régime de démocratie est une catastrophe pour le peuple. Notre histoire de France en est la triste démonstration, avec les tares propres à son fonctionnement.
      .
      Alors que le régime de monarchie à la française, abouti sous Louis XIV avec la monarchie absolue ( = tempérée ) et de droit divin ( = sous l’autorité de la loi naturelle ) était fondé sur la souveraineté du roi ET son peuple..
      – Cette souveraineté était totale : frontières, armées, monnaie, économie, etc. elle était la mère de toutes les libertés. Certes ( et heureusement ) il n’y avait pas de  » partis  » qui sont finalement une invention diabolique pour diviser un peuple, le manipuler lors d’élections, et corrompre ses élus. Les banquiers et les oligarques peuvent tout acheter. Et les révolutionnaires jacobins tout détruire.
      – certes il y avait une  » noblesse  » mais elle était principalement une armée, et l’ossature organique du système fonctionnant sur les vertus de la chevalerie. Et un roturier pouvait être anbobli, selon ses mérites.
      – certes, il y avait un clergé puisque la religion chrétienne faisait la force spirituelle du peuple. Spiritualité que les révolutionnaires, puis les franc-maçons, puis les communistes, et enfin les mondialistes ont detruit. Destruction source première de nos faiblesses.
      – mais le  » peuple  » était libre et s’organisait librement dans ses métiers, avec les libres corporations … dissoutes par les révolutionnaires de 1789 !!! La royauté à la française est par essence libérale, et le roi et son conseil s’entourait des meilleurs des Français issus du peuple, reconnus pour leur intelligence, leur courage et leur amour de la patrie.
      – il faut et il suffit de lire les ( bons ) livres sur l’histoire de France, ( et la conjuration britannique des banquiers et des franc-maçons pour faire tomber la France de Louis XVI ) pour comprendre que ce régime aurait pu perdurer avec le développement des techniques. Le 18ème siècle français fut un siècle de découvertes et d’inventions.
      – Notre économie serait régie librement par des corporations indépendantes, elle aurait continuer à se développer. L’électricité, le pétrole et l’atome ne changent rien à cela.
      Bien.à vous.

    • Dubaïtâtif

      24 janvier 2021

      Il est en effet symptomatique que les français en arrivent là sans jamais avoir fait d’autre choix de rupture que celui de Mitterrand en 1981, lequel n’a vraiment duré que 3 ans.

      Dit autrement, nous n’en somme pas là à cause d’un mauvais vote. Ainsi, même la sécurité sociale n’est adoptée que par ordonnances. Comme l’esquisse l’article, le problème est donc bien plus profond que cela : c’est un problème lié à la capacité de la société à créer puis renouveler ses élites.

      Seulement, depuis, le peuple aussi a bien changé. Les élites elles, beaucoup moins.

    • Bernard

      8 février 2021

      Une Nation qui ne maîtrise pas sa monnaie est foutue ! C’est le minimum et cela était prévisible dés 1992 ! Si on exclu Séguin, Chevènement et Nicolas Dupont Aignan QUI l’avait vu venir ? Pour finir il y a eut une réaction en 2005, vite violée par le sieur Sàrközy Von Nagy Bocsa !

  • marc durand

    22 janvier 2021

    Pas un seul mot sur l’immigration massive et le rapprochement familiale de Giscard ?

    Tous immigrés qui vient n’a qu’une envie c’est de retourner chez lui, avec l’argent gagne, tout argent qui part a l’etranger, c’est une dépense pas faite en France, et donc pas de TVA pour l’etat Français.
    Un immigre qui achete un appartement, va se couper des APL, CAF et autres, donc ils n’achetent pas, et préfère vivre dans des HLM aux frais des autres.

    Je peux totalement le démontrer avec les migrants Chinois qui viennent travailler dans les grandes villes gagner de l’argent, puis repartir dans leur province acheter de l’immobilier, ouvrir des commerces. (l’argent reste en Chine) https://i.postimg.cc/3R2gf60D/IMG-20181004-155948.jpg (la crémaillère d’un migrant Chinois qui retourne dans sa province acheter un bien immobilier, ils collent des billets sur le mur).

    Quand a l’Allemagne ils s’en sortent, mais pour combien de temps ?, les Chinois passent la vitesse supérieur, et cherche a faire de la qualité au lieu du bas de game, ils se mettent meme au luxe. TGV, Avion, aérospatial (je crois qu’ils détiennent 40% du marche des satellites)…

    Répondre
    • Richard HANLET

      23 janvier 2021

      La responsabilité de l’immigration est sous-entendue, puisqu’elle absorbe une bonne part de l’argent « social ».

  • Eric Marcou

    22 janvier 2021

    Je suis entièrement d’accord. Au point d’avoir créé des entreprises sans salariés pour ne plus payer de charges et autres taxes. Mais j’ai l’intention de vous rencontrer Charles avec mon livre.

    Répondre
  • Jean-Francois Morf

    22 janvier 2021

    Chaque fois que la FED a « inflaté » les frais financiers du monde entier, elle a évidemment fait monter les prix à la consommation et ensuite les crises de plus en plus grandes provoquées par la FED ont doublé à triplé définitivement le nombre de « travailleurs découragés ». Les médias n’ont jamais attribué les crises de plus en plus pires aux directeurs juifs de la FED. Faites sur 77 ans le graphique semi-logarithmique intérêt de la FED et nombre de travailleurs découragés, et vous comprendrez!

    Répondre
  • Francois DELAUNAY

    21 janvier 2021

    Je suis complètement d’accord avec cette analyse. Moi qui suis né en 1964 et qui constate mon statut de génération sacrifiée, ne peut que partager l’analyse et demander le choc immédiat sur notre modèle social.

    Répondre
  • Charles Heyd

    21 janvier 2021

    Ce que vous et les deux auteurs du livre que vous citez expliquez fort justement, une économiste française, directrice d’un institut de prospective économique et financière, Mme Agnès Molinier-Verdié (ortho. incertaine), l’expliquait aussi fort clairement depuis des années; à savoir, notre différentiel de prélèvement notamment ceux pesant sur les entreprises; d’où notre handicap de compétitivité industrielle notamment face à l’Allemagne qui comme nous est exposée à la mondialisation; de mémoire entre 10 et 20% de plus de charges pesant sur nos entreprises que sur les allemandes; le livre que vous citez est probablement plus argumenté que les seuls propos oraux (les Experts sur BFM et bien d’autres médias) de cette dame mais le tout concorde absolument!
    Je dis expliquait car depuis des mois maintenant je ne la vois plus dans aucun média; serait-elle blacklistée que cela ne m’étonnerait pas du tout; ou y a-t-il une autre raison?

    Répondre
  • Yves Blot

    21 janvier 2021

    Article très intéressant !
    Ayant vécu au Venezuela pendant très longtemps, j’ai assisté en direct à l’apogée et à la descente aux enfers de ce pays et rien ne m’étonne.
    Maintenant que j’habite en France, je pensais à tort que le français de façon générale étaient plus « intelligent », mais quand je discute avec mes beaux-frères et belle sœurs qui sont tous de gauche, diplômés bac + 5 (fonctionnaires) et que c’est toujours la faute des riches, le libéralisme… je comprends que l’on est foutu !

    Répondre
  • Da Silva

    21 janvier 2021

    Cet article est absolument excellent, l’un de vos meilleurs articles et l’un des meilleurs depuis la création de l’Institut tout court. Je vous conseille cet excellent article récent dans Le Figaro de David Lisnard, maire de Cannes, qui résume en quelques lignes tous les problèmes de la France et en particulier de l’Etat Français non seulement révélés par la crise du Covid mais présents depuis tant d’années. J’ai été agréablement surpris de lire un tel article clairvoyant et clairement de notre tendance libérale au sens pur du terme et il a déjà assumé publiquement être un libéral ce qui est rare en France. Il y a des rumeurs que David Lisnard envisage de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Si c’est le cas et sous réserve que son programme soit conforme à ce qu’il écrit dans cet article, il aura mon vote sans aucune hésitation. C’est le seul espoir de la droite, celle qu’on aime et elle a un boulevard devant elle vu le paysage politique actuel. En sachant qu’il n’est pas énarque, c’est un entrepreneur et fils de commerçants (ce qui me rappelle une certaine « Dame de fer »…)

    Voici l’article intitulé : «La crise du Covid révèle la folie bureaucratique française» En débordant toujours plus de son périmètre, l’État n’étend pas son autorité mais au contraire l’affaiblit, juge le maire (LR) de Cannes. La réponse à la crise sanitaire en est un triste exemple.
    https://www.lefigaro.fr/vox/politique/david-lisnard-la-crise-du-covid-revele-la-folie-bureaucratique-francaise-20201114#reagir

    Répondre
    • Loïc

      22 janvier 2021

      Même sentiment

      En particulier pour le maire de Cannes qui m’avait impressionné dans sa gestion COVID au mois de mars. Il faisait de ce qu’on attend d’un patron : des explications, des choix et action …

  • Fabien

    21 janvier 2021

    Juste Remarquable !!
    Merci !

    Répondre
    • Da Silva

      24 janvier 2021

      Cet article de Jean-Baptiste Noé est absolument excellent, l’un des meilleurs articles et l’un des meilleurs depuis la création de l’Institut tout court. Je vous conseille cet excellent article récent dans Le Figaro de David Lisnard, maire de Cannes, qui résume en quelques lignes tous les problèmes de la France et en particulier de l’Etat Français non seulement révélés par la crise du Covid mais présents depuis tant d’années. J’ai été agréablement surpris de lire un tel article clairvoyant et clairement de notre tendance libérale au sens pur du terme et il a déjà assumé publiquement être un libéral ce qui est rare en France. Il y a des rumeurs que David Lisnard envisage de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Si c’est le cas et sous réserve que son programme soit conforme à ce qu’il écrit dans cet article, il aura mon vote sans aucune hésitation. C’est le seul espoir de la droite, celle qu’on aime et elle a un boulevard devant elle vu le paysage politique actuel. Espérons que cela se concrétisera, en tout cas moi il m’a donné espoir. En sachant qu’il n’est pas énarque, c’est un entrepreneur et fils de commerçants (ce qui me rappelle une certaine “Dame de fer”…)

      Voici l’article intitulé : «La crise du Covid révèle la folie bureaucratique française» En débordant toujours plus de son périmètre, l’État n’étend pas son autorité mais au contraire l’affaiblit, juge le maire (LR) de Cannes. La réponse à la crise sanitaire en est un triste exemple.
      https://www.lefigaro.fr/vox/politique/david-lisnard-la-crise-du-covid-revele-la-folie-bureaucratique-francaise-20201114#reagir

  • BKK

    21 janvier 2021

    Selon les archives historiographiques, il en ressort que ce sont les concentrations capitalistiques françaises menées par la Banque de France qui ont fait ces choix aberrants et tout ceci à partir de 1870 . La mise sous tutelle économique de la France est un choix délibéré de l’élite, l’électeur n’étant que la justification opportuniste d’une classe dirigeante archaïque, cognitivement retardé et corrompu préférant mettre en danger de mort la France et les français plutôt que de s’ avouer incompétente et de lâcher le jeux, elle continue à parasité le pays . Après s’être vendue à l’Allemagne à partir de 1870 jusqu’en 1944 puis aux Etats-Unis , et de nouveau à l’Allemagne via la superstructure cache sexe UE et comme a son habitude historique, la
     » Dicke Bertha  » économique cessera de fonctionner et sera réduit en cendre par la crise de l’UE on peut se demander à qui ces gens vont nous vendre ?

    Répondre
  • whitelander1

    21 janvier 2021

    Ah! Le fameux Jo Schumpeter et sa destruction créatrice, essentielle à la dynamique du capitalisme ! Encore un qui aurait mieux fait de rester chez lui à cultiver son jardin.

    Répondre
  • vincent herrmann

    21 janvier 2021

    Au lieu de faire de la littérature parlez de Friedmann Millton et des conséquences que nous subissons depuis plusieurs années. Friedmann et ses potes les chicago boys détruisent les cultures et les pays du monde entier et affament les peuples.
    Monsieur Gave maitrise cette technique de la destruction créatrice. Ce serait bien s’il donnerai son avis.
    le chomage est la partie haute de cette opération de destruction. Bientot la cible sera le francais moyen.
    Dans certains pays on est parti de 5 % de chomage et en un an on est arrivé à 45%.
    Quand allez vous en parler au lieu d’essayer de chercher des explications pour le chomage ?
    Vos analyses sont peut etre justes mais en quoi cela fait avancer le schmilblic ?

    Répondre
    • breizh

      21 janvier 2021

      le problème n’est pas la destruction créatrice de la concurrence, mais la destruction étatique des fonctionnaires/politiques qui ne crée rien du tout, sauf chômage et ruine.

      PS : dans quel pays passe-t-on en un an de 5 % à 45 % de chômage ?

    • Charles Heyd

      21 janvier 2021

      Je réponds à #breizh;
      Venezuela (authentiquement socialiste bolivarien et je ne sais quoi, Zimbabwe!

    • bibi

      26 janvier 2021

      Il n’y a jamais eu autant de personne mangeant à leur faim sur Terre.
      En 1970 37% de la population mondiale souffre de malnutrition contre seulement 11% aujourd’hui.

  • michel hasbrouck

    21 janvier 2021

    Je pense que Madame Le Pen est incapable de recevoir le message du dernier paragraphe

    Répondre
  • Lionel

    21 janvier 2021

    Merci Jean-Baptiste Noé ! C’est un excellent article qui nous offre une belle vision panoramique de cette idéologie qui nous a conduit là où nous en sommes aujourd’hui. Le pire c’est que les mentalités n’ont pas changé, je pense par exemple aux fameux économistes atterrés dont la seule préconisation consiste à laisser filer le déficit. Mais en réalité le problème est plus profond, c’est une grande partie de la population qui partage ces idées fausses.

    Encore merci pour cet excellent article (et tous les autres).

    Répondre
  • Pom

    21 janvier 2021

    Analyse assez juste si on prend en compte la programmation de la destruction de notre économie après celle des pays Anglo Saxon.
    La mondialisation n’a jamais été un problème pour les chefs d’entreprise entreprenants.
    Hélas, il y a aussi, dans cette corporation beaucoup de canards boiteux qui n’ont pas compris que lorsque l’on devient « patron », il est suicidaire de conserver une mentalité de salariés.
    Chef d’entreprises pendant 20 ans, j’ai sous traité des composants chez des usiniers français hyper performants.
    Après tout, une machine outil automatique coûte le même prix pour un chinois que pour un Français et quand cette machine est utilisée en 3X8, aucun chinois ne pourra produire moins cher, sauf à vendre à perte, bien sur.

    Le patronat à sa part de responsabilité.
    Le Français n’est guère entreprenant et j’en voyais très peu dans les salons de Beijing ou de Chicago.
    Les Allemands étaient partout, en nombre, épaulés par leur pays.
    Nos pauvres chambres de commerce, peuplés d’incompétents et de parasites ne connaissent rien à rien.
    Copinage, quand tu nous tiens.
    Dommage.

    Répondre
  • Bilibin

    21 janvier 2021

    Excellent article sur ce mal si simple et hélas si indestructible de notre pays.
    Toutes ces mécaniques sont limpides pour qui a lu Basic Economics de Sowell (par exemple) : ce livre n’a hélas jamais été traduit en français pour une raison qui m’échappe. Déjà que les gens ne lisent plus beaucoup en français… Mais même des auteurs comme Bastiat restent largement méconnus…
    Le pire est que même l’effondrement inévitable ne semble pas faire prendre conscience de leur erreur à la majorité des gens (surtout chez ceux qui nous gouvernent).

    Répondre
    • Dominique

      23 janvier 2021

      Bilibin,

      Oui Bastiat est méconnu car non enseigné en France .. pour cause de son anti-socialisme. Il faut lire dans ses Harmonies Économiques sa prévision sur ce que deviendrait une nationalisation des caisses de secours mutuelles : il y décrit l’actuelle calamiteuse ‘ Sécurité sociale ‘ avec un détail inouï.

  • LOHA

    21 janvier 2021

    je crois que je vais me mettre au chinois

    Répondre
  • Olivier Vitri

    21 janvier 2021

    « (…) surtout face à une ‘RDA’ conquérante »… lapsus ou euphémisme contextualisé ? 😀

    Répondre
  • René-Pierre Alié

    21 janvier 2021

    Excellent article… qui passe à moitié à côté du sujet. Il décrit à merveille les dégâts du socialisme et d’une économie administrée. Il ne parle pas du dumping social, de la concurrence déloyale des pays où la protection sociale est inexistante – conséquence d’une mondialisation sans frein. Comment concurrencer des pays où les chaussures de sport peuvent être fabriquées dans des usines où travaillent des enfants de douze ans ?

    Répondre
    • Stephane Erler

      21 janvier 2021

      La réponse, c’est en créant des boulots que des enfants de 12 ans ne peuvent pas faire! Ces boulots-là ne sont pas les plus attractifs et aucun chômeur ne rêve de retourner à la chaine pour faire des gestes qui seront bientôt faits par des robots! Même la Chine voit ce genre de travail partir vers des pays encore relativement pauvres. La force du capitalisme, c’est sa capacité à s’adapter à la réalité. Dans les pays de libre entreprise (en Asie), l’adaptation se fait naturellement et continuellement. Ce qui brime l’adaptation en France, c’est le poids de son Etat. L’exemple de la chaussure est très bon! J’en avais fait cet article: https://bienveillantataiwan.blogspot.com/2019/08/levolution-de-la-chine-au-travers-de-la.html

    • breizh

      21 janvier 2021

      tous les pays subissent cette concurrence, mais certains s’en sortent bien mieux que la France : ce n’est donc pas là qu’est le problème français (même si c’est un sujet).

    • Louis Auguste

      21 janvier 2021

      Comment dans un Think Tank libéral traitant régulièrement d’économie, le terme marxisan de « concurrence déloyal » peut-il être utilisé? Bastiat a démontré la stupidité de ce terme il y’a plus de 170 ans.

  • Loïc

    21 janvier 2021

    J’ai toujours connu les charges sociales, les prélèvements en direct sur le compte de l’entreprise, l’éviction des dividendes pour les gérants, les rapports de force invraisemblables entre salarié et employeur …

    J’ai connu la peur de ne pouvoir faire face

    C’est décourageant

    BTW : article parfait

    Répondre
  • Pierre 82

    21 janvier 2021

    Je cite
    […] VIIe Plan français, qui prévoit une croissance de 5.5 à 6% par an. Un score qui ne fut jamais atteint. Comment fut-il fixé ? Par des études et de la prospective ? Non, par un vote au Parlement. On voulait une croissance de 6%, donc cela ne devait qu’advenir.
    Fin de citation

    Maintenant, on fait encore mieux: on organise un grand barnum international appelé COP21 pour décider de ne pas faire augmenter la température moyenne de la terre de plus de x degrés avant la fin du siècle. C’est de même nature, mais on est passé à la phase supérieure. Si ce n’est pas de la folie, il faut m’expliquer…
    Ce qui me chagrine, c’est qu’on ne peut que constater que notre civilisation occidentale va inévitablement s’effondrer, emportant avec elle toute notre culture

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  • Steve

    21 janvier 2021

    Bonjour Monsieur Noé
    Encore un article bien charpenté et éclairant. Vous avez raison de souligner notre responsabilité collective. Il y a dans les choix collectifs à partir de 1973 quelques composantes un peu plus complexes je crois: il me semble que dans les choix d’avoir recours à de la main d’oeuvre non qualifiée donc à bas prix, en plus des contraintes étatiques, intervient le modèle culturel de la réussite : j’ai constaté , dans mon milieu , ce qui n’en fait pas une règle générale, que les chefs d’entreprises des « vieilles » industries , celles du 19ème, avaient pour modèle de réussite la vie des hobereaux , de telle sorte qu’ils devaient avant tout sortir les bénéfices des entreprises pour mener ces « vies », en conjonction avec les contraintes du pouvoir qui reprenait lui les modes de fonctionnement de la monarchie. Prises ainsi entre la marteau et l’enclume, la R&D criait famine.
    Par ailleurs, j’ai toujours été stupéfait de voir des cadres supérieurs incapables de comprendre, sinon après une longue démonstration,répétée deux ou trois fois, que les notions de charges « patronales » et salariales n’étaient qu’une fiction , une escroquerie intellectuelle. Pourtant, il suffit de partir de la V.A de votre entreprise, et de lui appliquer votre coefficient de la masse salariale globale pour avoir une idée de votre V.A sur l’année. Ensuite il devient clair que tous les prélèvements opérés par les différents organismes vont la réduire à votre salaire net annuel et de constater ainsi qui paye et combien , toutes ces largesses. mais qui a le réflexe salutaire de se livrer à cet exercice révélateur? Les syndicats, les communistes et les socialistes sont encore plus coupables que les autres car ce sont leurs cotisants qui ont le plus souffert de ce mensonge.
    De nos jours , je suis effaré d’entendre dire par des jeunes que certains services sont « gratuits » comme le soins ou « l école » ou autre, au prétexte que l’on ne doit pas sortir d’argent d e sa poche pour payer. Ils semblent incapables de se demander pourquoi si c’est gratuit cela représente une part dominante du budget de la nation! Il y a là un manque d’éducation criminel à la base.
    En fait, tout ceci nous montre que la révolution française a surtout été le remplacement violent d’une caste par une autre et que sur le fond, le modèle antérieur hérité de la monarchie absolue de droit divin s’est maintenu: le divin a été remplacé, conceptuellement , par le « peuple souverain » ( que nul ne peut incarner) , le monarque par l’état, le chevalier par le haut fonctionnaire et le prêtre par le médecin.
    Ce que peu voient, c’est que les état ne sont désormais plus là pour protéger les plus faibles mais pour protéger les bénéfices de leurs multinationales et de leurs actionnaires.
    L’inquisition, la terreur sanitaire qui se met en place n’est qu’un moyen désespéré des profiteurs au pouvoir pour perdurer encore un peu.
    Cordialement

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  • Harry

    20 janvier 2021

    Bien entendu le socialisme (entendu comme contraire du libéralisme) est à l’origine de tous nos maux.
    Et s’agissant de mondialisation il convient de préciser qu’on accuse à tort le libre-échange de maux qui sont dus en réalité à des aspects de son refus, la fin de l’talon-or. En effet une véritable comptabilité des échanges doit se faire dans une monnaie véritable, objective, en or par exemple, hors du contrôle des puissants. Ainsi il ne peut y avoir de délocalisation vers un pays à main d’oeuvre moins payée, car les parits monétaires reflètent la productivité – un pays ne pouvant pas envoyer de l’or à un autre indéfiniment sans retour.
    L’économie mondiale actuelle est inefficace et désordonnée à cause de monnaies, donc de comptabilité, fausses.

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  • breizh

    20 janvier 2021

    merci monsieur Noé de rappeler que la socialisation de la France a commencé bien avant la présidence de F Mitterand !
    Mais la déresponsabilisation des français est telle que la sortie du tunnel n’est pas pour demain.

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    • Da Silva

      21 janvier 2021

      Cet article de Jean-Baptiste Noé est absolument excellent, l’un des meilleurs articles et l’un des meilleurs depuis la création de l’Institut tout court. Je vous conseille cet excellent article récent dans Le Figaro de David Lisnard, maire de Cannes, qui résume en quelques lignes tous les problèmes de la France et en particulier de l’Etat Français non seulement révélés par la crise du Covid mais présents depuis tant d’années. J’ai été agréablement surpris de lire un tel article clairvoyant et clairement de notre tendance libérale au sens pur du terme et il a déjà assumé publiquement être un libéral ce qui est rare en France. Il y a des rumeurs que David Lisnard envisage de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Si c’est le cas et sous réserve que son programme soit conforme à ce qu’il écrit dans cet article, il aura mon vote sans aucune hésitation. C’est le seul espoir de la droite, celle qu’on aime et elle a un boulevard devant elle vu le paysage politique actuel. Espérons que cela se concrétisera, en tout cas moi il m’a donné espoir. En sachant qu’il n’est pas énarque, c’est un entrepreneur et fils de commerçants (ce qui me rappelle une certaine « Dame de fer »…)

      Voici l’article intitulé : «La crise du Covid révèle la folie bureaucratique française» En débordant toujours plus de son périmètre, l’État n’étend pas son autorité mais au contraire l’affaiblit, juge le maire (LR) de Cannes. La réponse à la crise sanitaire en est un triste exemple.
      https://www.lefigaro.fr/vox/politique/david-lisnard-la-crise-du-covid-revele-la-folie-bureaucratique-francaise-20201114#reagir

  • Ockham

    20 janvier 2021

    Nous ne construisons plus de Versailles, nous choisissons de maintenir un système de santé et d’éducation ouvert au monde. Nous soignons les migrants et exportons les futurs cadres et entrepreneurs que nous avons formés. Nous remplissons par le fond et vidons par le haut grâce une machine administrative énorme. Remplir coûte cher, vider coûte cher. Pour continuer il faut emprunter et taxer. Le gagnant sera celui qui détiendra le maximum de créances sur le pays. C’est relativement simple et il n’y aura plus que Versailles. Qui va le racheter ?

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    • Thierry LHOMMEAU

      21 janvier 2021

      Très ber article qui peut se résumer en 1 seule phrase :
      Pour avoir des Entreprises compétitives, Il
      faut un État Compétitif !!!!

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