12 septembre, 2013

« L’ardente obligation du plan » ou quand Hollande simplifie

En France, pour créer des emplois, il suffit de trois défis, cinq objectifs, cinq enjeux, sept secteurs et 34 projets…

 

De nombreux entrepreneurs s’adressent à l’Institut des Libertés pour essayer de comprendre pourquoi le gouvernement leur en veut autant. Ils font l’objet d’un matraquage fiscal au niveau de leur entreprise, de leurs revenus et de leur patrimoine. La hausse permanente de l’impôt est devenue une arme de destruction de la croissance. Ils sont en permanence menacés par la justice au cas où ils ne respecteraient pas toutes les dispositions du Code du travail qui comprend maintenant 2700 pages. Loin des palais de la République l’entrepreneur a beaucoup de mal à comprendre cette évolution car il pense lui que pour créer des emplois il faut encore des employeurs privés. Pour conserver les entrepreneurs qui existent encore et susciter de nouvelles vocations, il leur faut de la liberté disent ils…

 

Ils se trompent totalement, car il n’y a que ceux que Charles Gave désignait dès 1991 dans un papier de « Cecogest » comme les Petits Hommes Gris (PHG) qui sont les hommes d’appareil qui sont compétents pour  organiser nos libertés. Ils luttent en permanence contre l’existence des entrepreneurs qui sont leurs principaux concurrents.  Ils nous expliquent que pour réduire les déficits, il faut malheureusement augmenter les impôts, car c’est de la bonne et saine gestion et puis surtout cela conforte  le pouvoir des PHG. Partout où ils sévissent la croissance économique s’évanouit, la rentabilité du capital baisse, le chômage augmente, les taux d’intérêt finissent par monter car le capital est gaspillé. C’est une spécificité bien française, car même en Chine, le premier pays communiste du monde on a compris qu’il fallait respecter l’entrepreneur et le laisser gagner de l’argent. Deng Xiaoping disait « Le gouvernement perdrait le soutien du peuple s’il sanctionnait les entrepreneurs à cause de leur réussite »

 

Heureusement, grâce à François Hollande tout va changer pour « redonner confiance dans l’avenir et retrouver la promesse républicaine d’abord pour notre jeunesse » (Première des 60 propositions de sa campagne 2012) Les entrepreneurs doivent savoir qu’il  a fixé très clairement les  trois défis à relever pour les dix prochaines années, qui est la période pendant laquelle il compte occuper l’Elysées: 1/ préserver la souveraineté politique diplomatique, militaire, budgétaire, économique, industrielle, agricole et énergétique de la France; 2/préserver l’excellence dans l’industrie, les services, le système de protection sociale ou environnemental 3/ préserver l’unité sur les retraites, l’emploi, la lutte contre les inégalités ou le communautarisme. 

Comme personne ne peut être contre ces défis, il donne ensuite à tous les entrepreneurs leur “boite à outils” qui comprend cinq objectifs: 1/utiliser pleinement notre avantage démographique, 2/gagner la bataille de la mondialisation, 3/réussir la transition énergétique et écologique, 4/ faire de notre territoire un levier de développement 5/ inclure tous les citoyens dans la république…

 

L’entrepreneur de base étant un personnage un peu frustre et limité intellectuellement qui ne peut savoir ni ce qui est bon pour son entreprise ni ce qui est bon pour son pays, Jean Marc Ayrault a de son côté fixé cinq enjeux aux entrepreneurs. 1/ l’avenir de notre modèle de production, 2/la réforme de notre modèle social, 3/ le modèle de croissance et de financement qui doit être durable, 4/les mutations de la société française 5/ le projet européen.

 

Heureusement Anne Lauvergeon, présidente de la Commission Innovation 2030 a défini sept secteurs stratégiques  sur lesquels devaient se concentrer les entrepreneurs, parmi lesquels: 1/ le stockage de l’énergie, 2/ le dessalement de l’eau de mer, 3/ le recyclage des matières premières, 4/ les protéines végétales, 5/ la chimie verte 6/ la “silver economy”…

 

Arnaud Montebourg en charge du Redressement productif parie lui sur une industrie requinquée à l’horizon de dix ans, revenant à «20 %» du PIB grâce à la politique qu’il conduit depuis Bercy. «La grandeur de la politique, plaide un conseiller ministériel, c’est de se fixer des objectifs ambitieux.». Cela se décline en  Trente-quatre projets pour sauver l’industrie qui seront érigés en «priorité nationale» par le gouvernement.

Le rapport de vacance des ministres pour 2025, a lui aussi été rédigé. Il a pour horizon 2025 et non pas 2022 ou 2030. Ce n’est pas grave car il suffira de créer une Haute Autorité, une Agence ou une Commission pour effectuer des arbitrages de décisions entre les différents plans.

 

Si les entrepreneurs n’ont à ce stade pas tout compris, Jean Pisani-Ferry,  le Commissaire Général à la Stratégie et à la Prospective devra faire la synthèse de toutes ces idées.

 

Tout cela  ressemble à la politique économique des nostalgiques de la planification communiste et du protectionnisme conservateur qui ont trouvé une nouvelle occasion de s’en prendre à l’économie de marché. La planification économique qui prétend faire mieux que le marché, conduit non seulement à une mauvaise allocation des ressources, mais aussi à l’hégémonie d’une classe sur une autre. A ce rythme le socialisme devient une erreur intellectuelle qui finit par engendrer de  grandes injustices

 

Ludwig von Mises doit se retourner dans sa tombe. Ce défenseur du marché et pourfendeur de la planification n’aura pas vécu assez longtemps pour se réjouir de la pertinence de ses analyses avec la chute de l’URSS, et pour saluer une des victoires éclatantes du libéralisme sur le socialisme. Mais le socialisme n’a visiblement pas disparu….

 

 

 

Auteur: Romain Metivet

Romain Metivet est économiste et dirigeant d'une entreprise dans les nanotechnologies.

2 Commentaires

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  • Jla

    14 septembre 2013

    Les socialistes veulent toujours faire le bonheur des gens…….malgré eux.
    Depuis 150 ans cela n’a pas changé.

    Répondre
    • Bois Anne Marie

      14 septembre 2013

      Hélas oui, ils n’ont rien appris de l’implosion du modèle communiste ,ni de rien d’autre d’ailleurs. Dans ma commune ,gérée par le PCF et le PS depuis plus de cinquante ans, ils voient rouge quand il est question d’activité libre. Ils n’aiment les entrepreneurs que lorsqu’ils sont en faillite: vous voyez bien que le capitalisme ne marche pas disent ils alors !!!

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