Un classique, c’est un ouvrage qui traverse le temps et qui permet à chaque génération de comprendre les invariants de l’homme. C’est pour cela qu’on lit encore les Grecs et les Latins, non pas tant pour savoir comment s’est déroulée la guerre du Péloponnèse ou la guerre des Gaules que pour toucher la profondeur humaine à travers ces cas. Dans La guerre du Péloponnèse, Thucydide exprime cette permanence de l’homme. Le prologue de l’ouvrage explique en quelques lignes ce qu’est une guerre et pourquoi elle se déclenche. Le dialogue des Méliens montre les limites du droit au regard de la force et comment cette dernière l’emporte sur le premier. L’éloge funèbre des morts d’Athènes nous aide à comprendre ce qu’est une nation et les raisons pour lesquelles les hommes sont capables de faire le sacrifice de leur vie pour la sauver. Dans ces pages de l’historien philosophe, c’est la nature humaine qui parle à travers la Grèce. Thucydide est très longtemps tombé en désuétude ; il ne figure même pas sur la fresque de Raphaël consacrée à l’école d’Athènes. On y trouve en revanche Xénophon, le continuateur de La Guerre après le décès de Thucydide et l’auteur du premier ouvrage d’économie. Il a fallu attendre le XVIIe siècle pour que le fils d’Oloros revienne à la mode, soit traduit en latin et lu dans les cours et les ambassades. Aujourd’hui c’est un auteur incontournable pour quiconque s’intéresse à la guerre, à la stratégie, à la géopolitique, à tel point que les éditions de l’École de guerre viennent de le rééditer.
Rousseau ne comprend pas la guerre
Rousseau a lu, mais n’a pas compris Thucydide. Voilà ce qu’il écrit dans L’Émile : « Thucydide est, à mon gré, le vrai modèle des historiens. Il rapporte les faits sans les juger ; mais il n’omet aucune des circonstances propres à nous en faire juger nous-mêmes. Il met tout ce qu’il raconte sous les yeux du lecteur ; loin de s’interposer entre les événements et les lecteurs, il se dérobe ; on ne croit plus lire, on croit voir. » Jusque-là tout va bien, c’est un juste hommage à la pensée et à l’écriture de Thucydide. La suite est malheureusement d’un autre acabit : « Malheureusement il parle toujours de guerre, et l’on ne voit presque dans ses récits que la chose du monde la moins instructive, savoir les combats. »
Thucydide parlerait toujours de la guerre et des combats ; la chose la moins instructive du monde ? La guerre est pourtant le fil rouge de l’humanité, dès Caïn et Abel, Romulus et Rémus. Homère ne nous parle pas d’autre chose avec sa guerre de Troie et l’Odyssée est une série de batailles tout au long du périple du retour d’Ulysse. Ce que ne semble pas comprendre Rousseau c’est que non seulement la guerre est inhérente à l’humanité, mais qu’elle structure les organisations humaines. La guerre crée l’État qui tente d’en capter la violence légitime ou elle dissout les États incapables de l’affronter. Elle est facteur de révolution : la démocratie athénienne est renversée par la guerre, comme le régime tsariste. Elle transforme l’économie, elle influe les sciences politiques et les arts. Vauban est certes célèbre pour ses forts, mais aussi pour son traité sur l’impôt (flat tax). Et Xénophon a conduit l’expédition des Dix milles et a rédigé L’Économique. Ce n’est pas aimer la guerre que de reconnaitre que celle-ci est éminemment instructive et que les récits de bataille sont essentiels pour comprendre les sociétés.
On pourrait diviser le monde entre les idéalistes et les réalistes, les partisans de Rousseau et ceux de Thucydide et, comme l’a déjà démontré ce dernier, les idéalistes aboutissent aux guerres quand les réalistes, parce qu’ils savent la place de la guerre dans la société aboutit de façon faussement paradoxale à éviter un certain nombre de guerres.
Thucydide est Athénien, mais il ne hait pas les Spartiates. Alcibiade et Xénophon aussi sont Athéniens et ils ont servi Sparte. Le premier parce qu’il fut ostracisé et qu’il trouva ainsi un point de chute, le second parce qu’il n’aimait pas le système démocratique et qu’il soutint l’aristocratie. Cela ne l’empêcha pas de combattre contre la Perse pourtant un temps l’allié de Sparte. L’étude de la guerre nous apprend que les coalitions sont versatiles et qu’il n’est pas rare de tisser des alliances de revers. Thucydide, Alcibiade et Xénophon sont des maîtres pour toujours.
Le retour de la vraie guerre
Depuis au moins trente ans, la réflexion stratégique porte sur la guerre asymétrique, la « petite guerre » et la façon de lutter contre un ennemi insaisissable, versatile où le mélange entre civils et combattants est flou. Mais depuis quelque temps déjà de hautes autorités militaires ont mis en garde contre le retour possible d’une « vraie guerre », c’est-à-dire entre États. Une guerre qui nécessite un lourd engagement du front, une maîtrise des approvisionnements, une mobilisation de l’arrière. En cas de guerre de ce type, tous les civils seraient concernés, non pas parce qu’ils seraient mobilisés pour rejoindre les tranchées comme en 14, mais parce que les conséquences économiques et sociales les incluraient nécessairement dans ce conflit. Contre qui pourrions-nous combattre, nous qui n’avons pas d’ennemi et qui ne voulons pas en avoir ?
Imaginons que la Chine, après avoir englouti Hong Kong, se lance à l’assaut de Taïwan. Ni la Corée du Sud, ni le Japon, ni les États-Unis ne pourraient rester indifférents. Et donc nous non plus. Que se passera-t-il si la Turquie continue de s’étendre en Méditerranée et qu’un accrochage avec la Grèce engendre un conflit entre les deux États ? La Turquie qui occupe Chypre de façon illégale depuis 1974 après un raid audacieux. Et si un des États africains où nous sommes présents se retournait contre nous afin de décharger la haine anti-française du gouvernement ? Non, décidément, la guerre classique, la guerre entre États, n’est nullement une hypothèse farfelue.
Le chef d’état-major de l’armée (CEMA) ainsi que le chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT) insistent sur la nécessité de se repréparer à une possible guerre symétrique en montant en gamme dans les équipements et en révisant les plans d’opération. Le nouveau chef d’état-major de la marine, l’amiral Pierre Vandier, dans son discours aux futurs officiers de l’École navale, a évoqué le fait qu’un combat maritime n’était pas à exclure et que les marins devaient s’y préparer : « Aujourd’hui, vous entrez dans une marine qui va probablement connaître le feu à la mer, vous devez vous y préparer ! » La référence n’est pas anodine, la frégate Courbet ayant été allumée par un navire turc le 10 juin dernier. Cette agression aurait pu dégénérer en une épreuve du feu. À partir de là nul ne peut prévoir l’aboutissement de l’escalade. Dans son discours de prise de fonction comme chef d’état-major de la marine l’amiral précise ce qu’est une marine de combat :
« Une Marine de combat doit sans cesse cultiver sa force morale. Forts du soutien de nos familles, conscient de notre rôle dans la défense des intérêts de notre patrie, nous devons développer nos talents, forger nos savoir-faire et renforcer notre cohésion afin de faire preuve de pugnacité collective en toutes circonstances. »
Rousseau semble bien loin, c’est Thucydide qui domine, montrant que la connaissance de la guerre n’est pas chose inutile. Les Latins avaient cette expression qui est parvenue jusqu’à nous : « Si tu veux la paix, prépare la guerre », qui est la devise de l’École de guerre terre. C’est ce que montre Thucydide : ceux qui évitent les guerres, et qui les gagnent le cas échéant, sont ceux qui s’y préparent parce qu’ils savent que ce n’est pas la chose la moins instructive.
Auteur: Jean-Baptiste Noé
Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).
breizh
17 septembre 2020extension de la réflexion : https://www.diploweb.com/La-securite-economique-de-la-France-dans-la-mondialisation-une-strategie-de-puissance-face-aux.html?utm_source=sendinblue&utm_campaign=NL29406072020&utm_medium=email
breizh
15 septembre 2020merci monsieur Noé,
l’avenir étant imprévisible, la guerre inter états reste une possibilité. Mais c’est un mode d’action de pauvres : les pays riches ont trop à perdre dans un affrontement total comme l’ont été les deux guerres mondiales. La puissance des armements rend en effet un tel affrontement particulièrement destructeur (« avec pareilles armes, la guerre est-elle encore possible »). Cela signifie également la fin des échanges commerciaux et donc de notre niveau de vie immédiatement, voire l’effondrement des économies concernées.
La conduite des opérations militaires est aujourd’hui très centralisée, ce qui permet au pouvoir politique de désamorcer rapidement toute situation et ne pas se laisser emporter. Les performances des télécommunications permettent de prendre contact facilement pour « calmer le jeu » ; les échanges sont techniquement bien plus faciles.
Enfin, reste la question du pourquoi entrer en guerre (quand l’économie, la démographie, le soft power peuvent être beaucoup plus efficaces), avec le corolaire, « pour qui meure-t-on ? »
Pour défendre sa nation (attaquée), son pays oui. Pour des opérations de changement de régime et autre billevesée de certains politiques irresponsables/inconscients, non.
Ces considérations n’empêchent nullement la préparation d’un affrontement dur selon le précepte que vous citez (« si vis pacem, para bellum »). La dissuasion ne peut se limiter au nucléaire.
Mais avoir des forces armées bien préparées, signifie avoir une économie, une industrie, une instruction, une démographie performantes ainsi qu’une foi de la population en la Nation. Ce que n’a plus la France et c’est cela qui signe son déclassement. Le sacrifice des militaires ne suffit plus à rattraper ce déclassement.
Henri
14 septembre 2020Si guerre vient, ça risque fort de partir en eau de boudin.
– les français sont vieux. La jeunesse n’a aucune envie de se sacrifier pour les anciens qui ont coulé le pays.
– l’armée actuelle est entièrement constituée de mercenaires, dont c’est le métier. Le citoyen lambda n’y a pas sa place (cf la condition physique du français moyen !).
– L’éducation aux armes est parcellaire, au mieux.
– les chefs sont des lâches, sans légitimité. Or on ne suit quelqu’un que s’il est devant, à fortiori lors de l’épreuve la plus dure, celle du combat. Qui se battait pour Macron, lui qui se dit chef des armées mais n’a jamais mis les pieds sur un champ de bataille ?
– si conflit avec un pays musulman, il faudra compter avec une cinquième colonne… qui est est jeune et pleine d’énergie.
– le combattant français aura quoi en échange de son sang ? La haine de classe des dirigeants du pays, le mépris des féministes, l’agression par les racailles, la méfiance de la police et de la gendarmerie, le marasme économique et social. Et une médaille… peut être.
– l’ambiance au sein de l’armée est discutable au mieux. Toux ceux que je connais détestent le mépris mêlé de haine de classe de leurs officiers saint cyriens. Il y a même eu un légionnaire en OPEX, qui s’est fait cracher dessus par Manuel Valls pour avoir porté un foulard à tête de mort (le foulard en question vient de Call of Duty 2 Modern Warfare) (Manuel Valls qui pourtant n’a jamais combattu de sa vie, à fortiori au sein d’une élite telle que la légion étrangère). Le légionnaire a été sacqué par toute sa hiérarchie, et est devenu chauffeur routier en suède. Code Nro (youtuber spécialiste des armes) avait fait une vidéo sur son expérience à l’armée… je vous laisse apprécier.
Dominique
12 septembre 2020La guerre se justifie lorsqu’il s’agit de sauver la nation. Vous l’avez fort bien écrit au début. En dehors de cela, elle est la manifestation du mal qui est dans certains hommes, à différents degrés d’horreur car il y a guerre et guerre.. La civilisation permet de réduire ce mal. Le problème a toujours été que tous les peuples ne sont pas ( réellement ) civilisés, même s’ils croient l’être. Et cela est toujours valable. Alors faut il se préparer à une guerre défensive ou faire une guerre préventive ?
Actuellement une autre façon de mener la guerre à un pays, voire plusieurs, est de les envahir silencieusement : le Grand remplacement entraînera la disparition des peuples d’Europe ou leur soumission. Les nations sont on ne peut plus menacées et la guerre – au sens ou on l’entend ici c’est à dire contre un ennemi extérieur – ne saura les sauver. Il faut toujours protéger ses frontières … et les fermer avant qu’il ne soit trop tard. Sinon pour protéger la nation(s), il faudra en toute logique mener une guerre à l’intérieur. Que penserait Thucydide de cette invasion massive et silencieuse effectuée sur des décennies ?
JMAD
11 septembre 2020Merci à Xavier.c, enfin une analyse pertinente sur les vraies causes… des effets. C’est rare et curieusement souvent censuré.
Olivier Battistini
11 septembre 2020Remarquable approche. Thucydide est historien-philosophe et sa Guerre du Péloponnèse permet de comprendre la guerre, l’idée de la guerre, continuation du politique, toutes les guerres. Son œuvre est un trésor pour toujours.
Xavier.c
11 septembre 2020Belle analyse, tournée vers le passé et faisant, peut-être abstraction d’une donnée importante en notion de crime, quand on ne sait plus où chercher, on cherche l’argent et là, on se rend compte que l’intérêt de certains est « parfois » assez global.. Je veux parler de ces intérêts financiers qui abreuvent les deux côtés et ont un intérêt financier évident à voir les hommes trouver un motif d’affrontement plutôt qu’un règlement diplomatique entre des vues différentes mais pas forcément opposées..!
Les exemples sont si multiples qu’il est difficile (impossible..?) de trouver un conflit sans la marque de ces intérêts financiers abreuvant les deux protagonistes…!
Juste un exemple, durant la dernière guerre mondiale qui a approvisionné les forces allemandes en carburant et en fonds pour d’une part construire une armée au top et remplir les réservoirs qui, des avions, des bateaux ou autres camions et cela sans avoir de production pétrolière sur son sol..?? Amusant non et plus amusant, quand leur responsable a décidé de voler de ses propres ailes et de ne pas attaquer l’Angleterre, d’un seul coup, tout la chaine logistique s’est arrêtée..! Amusant, non..!
Maintenant le texte est plaisant, mais à approfondir juste un peu, regarder derrière le miroir est parfois étonnant..! Merci
Xavier.C
11 septembre 2020Juste un indice, cherchez du côté de la BRI…. Son rôle dans tous les conflits..! C’est très amusant..! A nous d’être un peu plus sérieux..! Merci
Steve
10 septembre 2020Bonsoir M. Noé
Sur le retour aux classiques, pour leur relecture, qui a permis la Renaissance, on pourrait rappeler que la plus belle merveille de Versailles était le labyrinthe et ses fontaines agrémentées de scènes illustrant les fables d’Esope. Il n’était accessible qu’avec la permission et la clé que détenait Louis XIV qui y envoyait méditer le Grand Dauphin pour lui apprendre le métier de roi. La chaîne s’est rompue avec la mort des enfants du roi, Et ni Louis XV ni Louis XVI n’ont su comprendre l’importance de cette leçon. le labyrinthe est tombé en ruine et le roi a perdu ainsi le contact avec le peuple et la terre de France, retourné au saltus, au bosquet de la reine. Et la royauté chut.
Le retour aux classiques s’impose à chaque tournant de l’histoire.
Merci pour ce rappel.
Cordiales salutations
Sahuc
10 septembre 2020Diantrement raison ce jeune homme . Mais on a oublié qu’une guerre est possible et quand les envahisseurs mettront le feu à la maison et violeront allègrement les femmes faudra bien relever la tête!! Cela sera difficile et pour l’instant vu de ma fenêtre nous serons vaincus.
Le peuple est un ventre mou aujourd’hui avec ses dirigeants
Sahuc
10 septembre 2020Diantrement raison ce jeune homme . Mais on a oublié qu’une guerre est possible et quand les envahisseurs mettront le feu à la maison et violeront allègrement les femmes faudra bien relever la tête!! Cela sera difficile et pour l’instant vu de ma fenêtre nous serons vaincus.
Ockham
10 septembre 2020A ce propos nos amis Suisses hésitent depuis quelques années sur remplacement de leur aviation. Ils avaient commencé le remplacement de leur aviation au profit de la Suède puis ont abandonné. Ils se posent en ce moment la question de savoir s’ils peuvent se contenter d’un trou dans la défense de leur ciel du fait qu’ils seront ipso facto protégé par les voisins ou décider d’une Suisse armée, modernisée et solidaire en Europe avec une nouvelle armée de l’air. L’issue est intéressante politiquement militairement et économiquement au moment où les programmes militaires franco-italo-allemands se multiplient pour les chars, les avions et les navires. Des discussions intenses sont probablement en route.
Blondin
10 septembre 2020Très bon article une fois de plus.
Je reviens sur votre phrase « Contre qui pourrions-nous combattre, nous qui n’avons pas d’ennemi et qui ne voulons pas en avoir ? »
Il est effectivement frappant de voir à quel point la notion de guerre, de combat s’est complètement évacuée de la « carte mentale » de la plupart des Français. De même que la notion de puissance.
On croit pouvoir combattre nos ennemis sans les nommer et simplement en affichant nos bonnes intentions.
Cette attitude est suicidaire.
Comme le disait Vauvenargues : «La guerre n’est pas si onéreuse que la servitude».
Steve
10 septembre 2020Erreur! Notre chef de guère et ses affidés ne cessent pas de nous dire que nous sommes en guerre , contre un virus de 0,15 nanomètre, ce qui explique que les rpg et missiles lancés par les rafales aient du mal à l’atteindre! Guère d’autant plus longue que nous avons banni les armes chimiques efficaces, à savoir l’hydroxychloroquine + Zn + azythromycine.
« Va comprendre Charles! » ( André Pousse in « Prolégomènes au quinté plus » PUF)
Cordialement
Blondin
11 septembre 2020@steve Votre réponse complète la mienne.
Certes, nos chefs parlent de guerre mais ils en ont oublié le sens et les implications.
Quand Hollande et Valls (pour ne citer qu’eux) parlent de guerre contre le terrorisme, ils commettent une erreur. Le terrorisme est un moyen d’action pas un adversaire ; on ne déclare pas la guerre à des tanks ou des tranchées mais à l’ennemi qui les utilise. Déclarer la guerre suppose de nommer clairement un adversaire et de s’assigner des buts de guerre (sans lesquels aucune stratégie n’est possible). Ces conditions sont d’ailleurs indispensable si on veut espérer mobiliser la Nation.
Et effectivement, dans le style grandiloquent qu’il affectionne l’actuel locataire du 55 fbg St Honoré a parlé à maintes reprises de guerre. Ce qui est pour le moins hors de propos.
Il adopte également un ton martial vis-à-vis des Turcs, mais cette réthorique débouchera-t-elle réellement sur un conflit ? Et quand bien même nos compatriotes le comprendraient/suivraient ils ?
emmanuel.jud@me.com
10 septembre 2020Magnifique article qui, pour le citoyen suisse que je suis, résonne avec notre agenda politique national. Le peuple suisse sera amené à se prononcer sur le crédit d’acquisition de nouveaux avions de combat le 27 septembre prochain. Merci à toutes l’équipe de l’IDL pour la qualité de son travail!
Timothy Olgersson
10 septembre 2020… C’est drôle : mon père, qui de 1945/46 à 1973 a commercé d’Etat à Etat avec les pays du « Bloc Soviétique » – plus quelques autres, dont la Turquie et la Grèce -, au point de voir son « expertise » sollicitée par « Qui vous savez » au travers de Louis Joxe, dont il était un proche – mon père, donc, a toujours soutenu la thèse de la guerre (chaude) entre les deux blocs à un moment ou l’autre de l’avenir… C’est aussi lui qui a fortement conseillé à son patron, N.F., de Tourcoing, de participer à la première « croisière » vers Pékin d’hommes d’affaires occidentaux lorsque la Chine s’est réouverte à ceux-ci… (1956, si mes souvenirs sont exacts…)
Ce qui fut fait ; avec des résultats immédiats très positifs comme la vente de plus de 16 km 1/2 de popeline de coton à la RdC ; de quoi assurer la production d’une année de l’ensemble des usines de Lille !
Heureusement pour lui, il nous a quitté en 83 sans avoir eu le temps de voir se réaliser ses sombres prédictions ; ni même l’effondrement de l’URSS, qu’il avait pourtant pronostiqué comme inéluctable dès… 1963 ! J’ai encore les doubles de tous les rapports de voyage qu’il adressait à son patron de Tourcoing à ses retours en France et qui, par l’intermédiaire de L. Joxe, finissaient le plus souvent sur le bureau du général pour en revenir… généralement (!) annotés de la main de ce dernier. Des pièces d’autant plus historiques que mon père était loin d’être un gaulliste convaincu !
Quand je vois aujourd’hui à quel niveau de nullité et de futilité se cantonnent nos « dirigeants » actuels… plus préoccupés de sanctionner le non-port du masque obligatoire ou les limitations de vitesse à 80km/h que de restituer à la France le rôle qu’elle a toujours eu dans le concert des Nations…
Quelle tristesse.
T.O. (Timothy Olgersson est un pseudo pour le Net ; mon vrai nom de famille est tellement symbolique d’un tas de choses que je ne l’emploie que pour les correspondances privées !)
Passim
10 septembre 2020Remarquable billet. On peut aller plus loin. L’anthropologie nous apprend que c’est la guerre – et la chasse – qui ont fait l’Humanité. Hélas, diront les âmes sensibles, qui ne comprennent pas que l’on évite les guerres en sachant le pourquoi de la guerre, pas en la niant.
Charles B
10 septembre 2020Dommage que René Girard ne soit pas cité dans cet article (ni Closewitz)
Charles B
10 septembre 2020Clausewitz*
Bilibin
10 septembre 2020C’est également une des leçons à tirer de la seconde guerre mondiale : en voulant éviter la guerre à tout prix, on la rend bien plus difficile et bien plus longue. Hélas, la classe politique actuelle n’a rien appris de cette leçon et cherche encore une fois à éviter les confrontations à tout prix.
Merci pour ce bel article.