13 octobre, 2022

Françafrique : l’effacement

La présence française en Afrique noire, commencée de façon intense dans les années 1880, est en train de s’effacer. Le rêve colonial, porté par les républicains et poursuivi par les universalistes, se brise face aux réveils des peuples. L’armée française a dû quitter le Mali, laissant le pays dans un état guère différent de celui qui était le sien en 2013. La France a aussi quitté la Centrafrique, sans que le pays ne retrouve une quelconque stabilité. Ne reste donc que quelques pays du golfe de Guinée, notamment le Burkina Faso, où la situation empire, et la Côte d’Ivoire, toujours perçu comme la perle de l’Empire, du moins ce qu’il en reste.

 

Après la colonisation politique, achevée pour l’essentiel en 1960, la France a cru bon de se livrer à une colonisation humanitaire. Il s’agissait cette fois-ci d’apporter et la démocratie et le développement, mot magique qui suffit à justifier toutes les dépenses et qui interdit tout regard analytique. S’interroger sur la réalité de ce « développement » classe aussitôt dans le camp des personnes inhumaines. Qui pourrait en effet être contre le développement des pays pauvres ? Pourtant, à partir du moment où celui-ci se fait avec des fonds publics, et non pas de l’argent privé, il est normal que la population française soit informée des dépenses et des résultats obtenus.

 

Keynésianisme à l’échelle internationale

 

Ni le Vietnam, ni la Corée du Sud, ni le Japon n’ont connu de politique de développement. Cela ne les a pas empêchés de devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. À l’inverse, les pays qui reçoivent l’ADP (aide publique au développement) sont toujours aussi pauvres. Cela fonctionne comme du keynésianisme à l’échelle internationale, la manne du développement devenant une rente financière comme une autre. De rares auteurs, comme Dambisa Moyo (L’aide fatale, 2009) ont dénoncé cette politique socialiste, qui maintient les pays dans la pauvreté, notamment en engendrant une corruption néfaste. Ainsi, en 1970, le Malawi, le Burundi et le Burkina Faso disposaient d’un revenu par habitant supérieur à celui de la Chine. Un problème est manifestement survenu. En 1990, l’Afrique noire comptait 1/5e des pauvres du monde ; en 2015, 50%.

 

L’aide a engendré toute une bureaucratie, au FMI, à la Banque Mondiale, dans les différentes banques régionales africaines, qui vivent de la réception de l’argent international et de sa redistribution. Mettre un terme à l’aide, c’est supprimer ces emplois, des postes prestigieux et très bien rémunérés. Nombreux sont donc ceux qui n’ont pas intérêt au développement. Un phénomène socialiste que l’on connait très bien au niveau local.

 

L’AFD (Agence française de développement), organisme à la comptabilité obscure, est l’un des piliers de cette aide et de la permanence de l’esprit colonial. Alors qu’elle vit essentiellement d’argent public, son budget est très difficile à trouver, aucun document clair et compréhensible n’étant présenté sur son site. 70% de ses dépenses ont lieu en Afrique, pour la plupart financées par l’argent du contribuable français. En 2021, son budget était de 12 milliards €. L’AFD est très fière de consacrer une grande part de son budget au développement durable, c’est-à-dire à la construction de panneaux solaires et d’éoliennes. Mais elle est encore plus fière de la mise en place de « l’aide déliée », véritable pilier de son idéologie. Quand un autre pays distribue l’aide, il demande que l’argent de ses citoyens serve dans les entreprises de son pays. C’est le principe de l’aide liée. Pas la France et l’AFD, qui peuvent distribuer l’aide à des entreprises étrangères. En clair, le contribuable français finance des entreprises chinoises et américaines.

 

Quels intérêts en Afrique ?

 

Si on met de côté la question humanitaire, quels sont les intérêts de la France en Afrique ? Surement pas économique. L’Afrique représente à peine 1% du commerce mondial et les entreprises françaises font plus d’échanges avec la Belgique qu’avec l’ensemble du continent africain. Ledit continent qui, lorsque l’on retire le Maroc, voit sa part encore plus restreinte.

Non pas, non plus, d’intérêts énergétiques. Ce n’est pas pour l’uranium que la France est intervenue au Mali : c’est le Kazakhstan qui fournit l’essentiel de l’uranium mondial. Le pétrole et le gaz viennent d’ailleurs. Ni le Nigéria ni l’Algérie ne jouent de rôle fondamental. La mer du Nord, la Méditerranée orientale, le Golfe, la Caspienne, demain le détroit du Mozambique, sont beaucoup plus stratégiques.

 

L’intérêt militaire est faible aussi. Certes, cela permet à l’armée de terre de s’entrainer en conditions réelles et de faire des opérations extérieures, ce qui est toujours bénéfique. J’ai longtemps cru que les interventions en Afrique permettaient à l’armée de terre de s’entrainer, et donc d’y trouver un intérêt tactique. Après discussion avec plusieurs officiers qui ont participé à Barkhane ou à Sangaris, j’ai revu mon jugement. Tous m’ont dit que l’intérêt d’entrainement était faible, dans la mesure où le type de mission, certes intéressante, ne prépare pas à la guerre, surtout une guerre en Ukraine. Il est vrai que les guerres coloniales n’ont jamais préparé à Verdun ou à Bir-Hakeim.

 

Un intérêt sécuritaire ? C’est ce qui nous a été vendu. Combattre au Mali pour éviter des attentats en France. Les terroristes maliens et burkinabés visent un ordre politique dans leur pays, pas en France. Jamais aucun Malien ou Nigérian n’a commis des attentats à Paris ou à Nice. Le terrorisme se combat en France, avec une police et des services de renseignement efficaces, pas au Sahara, avec une armée dont ce n’est pas le métier.

 

Intérêt politique ? Gagner des voix pour l’ONU, un machin qui continue à bouger près de 80 ans après sa création, qui n’a jamais été capable de régler aucun conflit ? Où est l’ONU dans la guerre en Ukraine ?

 

On a donc beaucoup de mal à définir ce que peuvent être les intérêts de la France en Afrique, si ce n’est flatter l’orgueil impérial. Mieux vaudrait gagner des parts de marchés en Italie, en Europe de l’Est et en Asie centrale, plutôt que de se fourvoyer dans les forêts du Congo. On pourra rétorquer que, présents en Afrique, nous préparons l’avenir, le jour où le continent sera « développé ». Nous y sommes depuis les années 1880. Si ce jour du développement devait advenir, le premier arrivé ne sera pas forcément le premier servi.

 

Voici donc la France engagée dans des dépenses publiques majeures et des opérations militaires couteuses en hommes et en armes, sans que ses intérêts à pratiquer cela ne soient jamais clairement définis.

Vincent Bolloré a vendu ses ports africains, notamment pour investir dans Vivendi. Si la finance s’en va, il est fort probable que les intérêts soient peu nombreux.

 

Myopie africaine

 

En réduisant la vision africaine de la France à la portion congrue du golfe de Guinée, on s’empêche de penser l’Afrique des Grands Lacs, pourtant région essentielle, de penser le canal du Mozambique, d’où Total est parti à cause d’attentats djihadistes, et où se trouvent pourtant de grandes réserves de gaz. On ne pense plus Djibouti et les pays du Golfe, ni les îles de l’océan Indien, entre Afrique et Asie. Bref, au nom d’intérêts jamais définis, la France est victime d’une myopie africaine qui l’empêche de prendre toute la mesure de ce continent et du nouveau monde qui émerge.

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

46 Commentaires

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  • Patrice Pimoulle

    17 octobre 2022

    Et puis enfin, ce n’est pas une question d’interet. Cette mentalite de caamelot ou de maquignon est detestable.

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  • crokodyl du marigot

    16 octobre 2022

    la Françafric est morte avec ses dirigeants africains corrompus. Vive la Russafric et la Chinafric avec ses nouveaux dirigeants corrompus.

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  • Marcel Depart

    16 octobre 2022

    La culture Française commença avec l’empire Romain suivi par le Christianisme. Apres plus de 2000 ans, le culture Française a gardé ses racines Judéo-Chrétiennes, qui ne s’est pas arrêtée de s’améliorer avec le temp. La deuxième guerre mondial a Francisée notre mode de vie, les Français qu’ils soient : Breton, Basque, Alsacien ou Vendéen sont devenues plus Français que jamais.
    Le continent Africain depuis toujours est composé de « Tributes ». Le mode de vie de la démographie est depuis des millénaire, basé sur l’eau et la forêt, autrement dit le climat. La démographie composant une tribute démontre sa domination, qui est le résultat d’avoir de l’eau et de la forêt. Les tributes nomades suivaient la nourriture que le climat met à disposition des troupeaux, leur seule nourriture, pratiquement. Les tributes sédimentaire vivaient de la nourriture disponible que le climat mettait à disposition. Pas besoin d’être nomade.
    L’agriculture en Afrique se développa avec l’esclavagisme. Les vas et vient entre l’Amérique et l’Afrique a permis l’introduction de plusieurs céréales, qui étaient disponible à Amérique, comme le maïs, entre autres.
    La population Africaine est restée tribale, même de nos jours. L’Europe et l’Asie ont développé des civilisations, qui sont compétitives, particulièrement de nos jours. Les tributes Africaines n’ont pas développé une philosophie acceptable a la majorité de la population. Aujourd’hui, les gagnants démocratiques africains sont les tributes à grandes démographie. Le programme du leader est au bénéfice de sa tribu. Rien à voir avec la démocratie Judéo-Chrétienne. La culture Islamique voudrait s’installer, en Afrique, après 1500 ans de coloniser. L’Afrique reste une multi cultures avec deux prédominantes cultures Chrétienne et l’Islamique.
    La colonisation de l’Afrique, Européen en particulier, a permis aux Africains de vivres plus désâment, mais beaucoup pensent le contraire. Il n’y a jamais eu, en Afrique, l’équivalent d’un Boudât, un Mohamed et d’un Jésus de Bethleem. L’Afrique a de grandes tributes qui ne s’attendent pas vraiment. « « « 
    La colonisation Française a bénéficié les Africains, rien que leur espérance de vie, le prouve. Mais pour beaucoup, la colonisations est une abomination.

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    • Dominique

      16 octobre 2022

      Un Africain francophone s’exprime correctement en français, lui.

    • Patrice Pimoulle

      17 octobre 2022

      A Dominique: Merci,

  • Nanker

    16 octobre 2022

    « La présence française en Afrique noire, commencée de façon intense dans les années 1880, est en train de s’effacer »

    Pour avoir pris le RER E hier samedi je peux vous garantir que :
    « La présence de l’Afrique noire en France, commencée de façon intense dans les années 1980, est en train de se renforcer ».

    Partir d’Afrique? D’accord mais y aura-t-il réciprocité? Le continent acceptera-t-il de reprendre ses étudiants qui quadruplent leur licence à 32 ans, ses familles nombreuses qui ne voient notre pays que par la CAF, ses « touristes » qui ne repartent jamais, etc etc.

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  • Dominique

    15 octobre 2022

    L’Afrique est un continent dont les pays sont on ne peut plus diversifiés, il faut les considérer un à un. Et l’avenir de ces pays comme celui de la France nécessite des analyses spécifiques.
    En France, un chercheur a une grande connaissance de l’Afrique. Voir sa revue L’Afrique réelle et son blog :
    http://bernardlugan.blogspot.com/?m=1

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    • Patrice Pimoulle

      16 octobre 2022

      Il avait lu Chateaubriand et il l’a meme emporte pour en faire son livre de chevet pour sa retraite en Irlandee; c’etait enrealite un maniaque.

    • Patrice Pimoulle

      17 octobre 2022

      Certes, mais de lege ferenda, le probleme st simple: un organe executif responsable devant un organe deliberant; vous pouvez les appeler comme vous vous voulz: chef de village, chef de tribu, conseil municipal, conseil de tribu, d’ethnie, etc, En definitive, l’essentiel reste l’ecole, la mairie et l’infirmerie.

  • Charles Heyd

    15 octobre 2022

    Je cite: « Ni le Vietnam, ni la Corée du Sud, ni le Japon n’ont connu de politique de développement. Cela ne les a pas empêchés de devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. À l’inverse, les pays qui reçoivent l’ADP (aide publique au développement) sont toujours aussi pauvres. »! Réfléchir 5 minutes sur cela et toute notre politique africaine est à reconstruire. Mais c’est bien sûr, dirait (peut-être) Macron!

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    • Patrice Pimoulle

      17 octobre 2022

      Pour le Vietnam, c’est faux. Combien de capitaux americains ont ete investis au Japon et en Coree? Ce qui est vrai pour la Japon et la Coree ne l’est pas necessairement pour l’Afique (ex-) francaise.

  • Patrice Pimoulle

    15 octobre 2022

    Le celebre general de Gaulle l’avait bien dit, en conference de presse, le 5 septembre 1961: « le metier d’etre les possesseurs et les nourrisseurs de cette region, nous n’y tenons pas du tout »; on n’est pas encore partis?

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    • Dominique

      15 octobre 2022

      Vous confondez : le 5. 9. 1961. le putschiste ne parlait pas des pays africains mais des départements de la France qu’il avait – lui seul – décidé depuis longtemps de donner aux terroristes arabo-musulmans.
      Pourquoi ? Cela reste un mystère.
      Peut-être parce que  » J’ai consacré ma vie à combattre les Français  » ( paroles rapportées par la suite par Edouard Balladur. )
      .
      Lisez cette conférence de presse
      https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00380/conference-de-presse-du-5-septembre-1961.html
      Vous verrez combien  » Nous  » n’avait aucune vision stratégique pour la France et qu’il la voulait repliée sur son petit territoire métropolitain !
      Bizerte, le Sahara dont il n’ose pas dire qu’il les donnera au FLN. Il reconnait qu’aucun indigène ne réclame le Sahara, cherchant une mauvaise querelle aux dirigeants tunisiens pour noyer le posson.
      Jusqu’aux agriculteurs français qu’il condamne à quitter leurs terres  » grâce à la mécanisation « .
      De Gaule, mauvais militaire et lamentable président, aveuglé par un immense égo qui lui fit se prendre pour  » La France  » et dire nous alors qu’il pensait je. Il trahit les Français d’Afrique du nord, les plaça entre le cercueil ou la valise, livra au FLN les autochtones qui avaient choisi la France, et obligea ses  » négociateurs  » à la Confétence d’Evian d’offrir au FLN que tout futur Algérien pourrait venir en France et y jouir automatiquement du système social des Français. Il initia aunsi la pompe à immigrés pour créer le grand remplacement 😰😰😰
      .
      Quant aux peuples francophones de l’Afrique, il ne tarda pas de les jeter cul nu. Seuls des entrepreneurs venus de France et installés depuis longtemps, continuèrent à travailler avec des Africains. À côté des grands exploitants, miniers, agricoles, forestiers, des chefs d’entreprises français plus modestes et vivant de leur travail ont continué à faire tourner les industries et les commerces et à former des Africains. Je parle d’expérience.
      Qui n’a pas vu sa voiture en panne être réparée par un jeune mécanicien dans un improbable atelier-casse au milieu d’une forêt, et les petits enfants danser et chanter autour de soi pour remercier de cahiers et de stylos à bille, ne sait pas ce que fut l’Afrique avec la France, et ce qu’elle continuera à être malgré les de Gaule et Macro et cnie.

    • Patrice Pimoulle

      16 octobre 2022

      A Dominique: Bien entendu, mais justement j’ai releve cette phrase parce qu’elle est revelatrice… Je pense au contraire que « nous » avait une vision parfaitement claire. A mon avis, c’est Eisenhwer qui a dicte la politique algerienne du gl, a Rambouillet le 2/9/ 1959; le celebre discours sur ‘l »autodetermnination » date du 16 septembre suivant. Il existe un livre a ce sujet: « The United States and the Algerian War », du Pr Wall. En effet la France etait en diificulte sur le plan international, a cause de l’enlenvement de Ben Bella, de l’operation de Suez et du bombardement de Sakhiet; Eisenhower a demande une politique « liberale » da Gaulle a traduit par « tout pour le FLN. En livrant l’Algerie au FLN, il avait les mains libre pour quitter l’OTAN et batire son arme nucleaire. a ce point de vue on peut remarquer que cette politique est rigoureusement symetrique de celle de la Restauration; c’est lorsque la Restauration a compris qu’elle ne pourrait pas s’agrandir sur le Rhin qu’elle a entrepris l’expedition d’Alger. La Ve a pratique le « degagement » (en 1962) et a aussitot tente d’annexer la rive gauche du Rhin (traite de l’Elysee, 1963).Ce fut un succes contraste: si un Etat ami de l’URSS a bien ete institue a Alger, en revanche la RFA a ajoute le fameux preambule au traite de l’Elysee pour affirmer sa fidelite a l’occident…. Tout se tient,
      A propos de l’Afrique, le Pr Lugan fait bien la distinction entre le « developpement » et la « cooperation »; En realite la Francafrique est la caisse noire de la Ve Republique.

    • Dominique

      16 octobre 2022

      Je savais que les Américains avaient soutenu le FLN pour des raisons géostratégiques, mais j’ignorais que le putschiste de 1958 avait trahi  » La France  » pour les satisfaire et pouvoir réaliser ses ambitions revanchardes contre l’Allemagne.

    • breizh

      16 octobre 2022

      beaucoup d’inventions dans ces propos…
      je rappelle juste le propos d’un Pied Noir, cité par Hélie Denoix de Saint Marc : « on n’a jamais vu un peuple séparé par un océan ».

    • Dominique

      16 octobre 2022

      @ Breiz,
      Hélie de saint Marc peut il avoir rapporté cela ? Votre propos peut faire croire qu’il y acquiessa.
      HDSM officier de l’armée : résistant en France, déporté, Indo, Suez, Algérie, commandant putschiste en 1961 condamné par de Gaulle à 10 ans, Finalement élevé Grand Croix de la Légion d’Honneur et réhabilité de ses droits civiques et militaires : vous voyez, l’ HISTOIRE PARLE. 😊
      Hélie n’a pas trahi et il ne fit pas couler de Francais, lui.
      .
      Il y a longtemps, dès les années de guerre ( 1940 ) un capitaine d’aviation compris que CDG était motivé uniquement par sa personne :
      https://www.amazon.fr/Gaulle-dictateur-Henri-K%C3%A9rillis/dp/2848800224

    • breizh

      17 octobre 2022

      Cette citation (dans « les champs de braises) m’a marqué par sa clairvoyance, fort rare à l’époque.
      De même, il n’existe aucun exemple dans l’Histoire d’une terre habitée pacifiquement par deux peuples : il y en a toujours un qui domine violemment l’autre, voire l’élimine.
      Charles de Foucauld a écrit comment les musulmans ne pouvaient devenir français. Le maréchal Lyautey comment les colonies ne pouvaient être éternellles.
      Le général de Gaulle a eu le mérite de « fermer la boîte à chagrin » et je ne pense pas qu’il l’ai fait de gaîté de cœur.
      Etait-il possible de faire mieux ou différemment après 4 ans de guerre ? Je vois mal commence cela aurait pu se passer pacifiquement.
      L’ancien chef du 152ème RI a témoigné comment de 1962 à 1964 son régiment alors basé à Zéralda a continué toutes les semaines à évacuer des harkis vers la France par convoi complet de camions.

      Les putchistes ont été grâciés pour beaucoup d’entre eux et au final tous amnistiés. Je doute qu’avec un président autre que le général de Gaulle ce fût le cas.

      Quant à la remise de la Grand Croix au commandant Helie de Saint Marc, j’y vois plus une récupération politique par le président de l’époque qui ne lui coûtait pas cher.
      Des héros résistants, qui ont connu les camps nazis, puis fait l’Indochine (et connu les camps VietMinh) et enfin l’Algérie, il y en a eu beaucoup. C’est sa participation au putsch qui a rendu le Commandant de Saint Marc célèbre et fait une figure.

      Par ailleurs, j’aime bien la formule d’Edmond Pognon : « ce qui est surprenant, ce n’est pas que le putsch ait eu lieu, c’est qu’il n’ait pas réussi ».
      Pour autant, ce putsch n’apportait pas de solution au conflit algérien.

      le général de Gaulle motivé par sa propre personne ? Ben comme tous les grands chefs, ni plus, ni moins et en 1940, il a mis sa peau au bout de ses idées, comme tous ceux de la France libre, et tous les Résistants.

    • Dominique

      24 octobre 2022

      Sa peau au bout de ses idées ?
      En fait il resta planqué à Londres pendant 5 ans et manoeuvra contre la France et l’Outre-Mer qui préparaient l’armée en AFN et se battaient en Indochine, au Moyen’-Orient et en Afrique.
      .
      En route pour aller se montrer à Strasbourg, son automobile eut une crevaison et stoppa devant chez mes grands parents, en Lorraine, à st Jean Kourzerode. L’ ordonnance vint demander un café pour son excellence.  » Qui est ce ?  » lui demanda-t-on. La réponse de l’officier ne fit sortir personne de la maison. Or, toute la famille et le village entier étaient des patriotes. Voilà un témoignage.

  • Leblond

    15 octobre 2022

    Une approche pragmatique traitée de façon analytique, qui permet de poser un état des lieux et d’énoncer des questions pertinentes. Premiers pas vers la compréhension du sujet et les problèmes qu’il soulève.

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  • Stanislas Prêcheur

    14 octobre 2022

    Article intéressant, merci. Ça me rappelle une lecture (assez lointaine maintenant), quand on a imaginé la colonisation toute une partie de la société française était opposée à celle-ci car elle ne présentait que très peu d’intérêt notamment économique. Avez vous des lectures à ce sujet à conseiller?

    Répondre
  • Westlander

    14 octobre 2022

    « Cela permet à l’armée française de s »entrainer en conditions réelles et de faire des OPEX  » écrivez-vous ! En d’autres termes, notre armée va perdre son terrain de jeu. C’est évident qu’une guerre néocoloniale n’est pas le meilleur entrainement dans un conflit polymorphe où drones kamikazes, armes RNBC et où bientôt les « SPUR » (Special Purpose unmanned rifle) vont remplacer le fantassin lambda ! Mais de grâce Cher Monsieur Noé, ne faite pas la promotion de la guerre en Ukraine, ce conflit ne nous regarde pas, à nous Français, alors qu’il y tant à faire en France . A telle enseigne que l’homme de la rue se demande à quoi sert notre armée ?

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    • breizh

      16 octobre 2022

      un député parlait de Djibouti en disant : « le bac à sable de l’Armée Française »…

  • VINCENT

    14 octobre 2022

    Bonjour,
    C’est bien vu, beaucoup de gens ont ce sentiment que la France Afrique est un nid à magouilles de toute sorte, les politiques en France, en étaient amoureux, il y a quelques années, l’armée pouvait montrer ses muscles, car cela n’engager personne. Beaucoup de choses auraient pu être éviter avec une gestion plus rigoureuse du budget de la métropole, beaucoup d’étudiants arrivaient en France pour leurs études, un certain nombre, n’en avaient rien à faire, lors de discutions avec certains de ces derniers, me disaient : Je serais ministre, quand je rentrerais chez moi, et c’est souvent ce qui est arrivé !

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  • Yves Gautrey

    14 octobre 2022

    Bravo ! Bien d’accord avec vous.

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  • Francis

    14 octobre 2022

    Merci – vos articles sont toujours très intéressants

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  • Luca

    14 octobre 2022

    Il faut effectivement revoir nos intérêts en Afrique. Tout le monde sait parfaitement que ce n’est pas par « solidarité » que la France a colonisé l’Afrique. Il n’y a rien de mal dans la colonisation. La France n’a rien volé, elle a juste saisi une opportunité de prendre la richesse de celui qui ignore comment utiliser cette richesse de manière rationnelle, voire il ne sait même pas qu’il a une richesse sous ses terres.
    Je pense que les dépenses françaises pour l’Afrique ont surtout, c’est une hypothèse, augmenté pendant la crise Covid, pour rivaliser la Chine (elle essayait (et essaie encore) d’augmenter son influencer sur le contient africain).
    Cependant, je ne crois pas que ces dépenses ont servi à quelque chose. Je considère que, comme disait Machiavel (un de mes philosophes préférés) : « vous trouverez beaucoup de personnes qui accepteront de faire quelque chose par amour mais vous en trouverez encore plus qui accepteront de faire la même chose par crainte ». Càd que dépenser de l’argent pour l’Afrique ne signifie pas que les africains seront de notre côté dans des moments difficiles. Mais ils seront de notre côté s’ils ont peur de nous.

    Pour conclure, nous devons revoir nos intérêts. Si la France a des intérêts en Afrique, elle ferait mieux de le « recoloniser » car, comme disait encore une fois Machiavel, nous devons vivre dans une colonie pour mieux la gérer. Mais, si la présence en Afrique n’a aucun intérêt pour la France, alors il faut tout simplement l’abandonner.

    Répondre
    • SOUAK Arezki

      15 octobre 2022

      En 2022, en France il ya des personnes qui comme vous pense qu’il rien de mal à coloniser un pays et de l’exploiter parce qu’on est militairement plus fort. La colonisation est un crime imprescriptible qu’il faut punir de la plus grande des sévérité. Le retard économique de l’Afrique est essentiellement dù à la colonisation est le gap sera difficilement rattrapé du fait que l’esclavage et la colonisation a enrichi les pays colonisateurs. Je vous rappelle que de 1889 à 1973, un baril de pétrole de 159 litres coûtait moins d’$1.3 . que c’est encore la domination occidentale qui fait que les prix des matières premières d’en l’Europe est dépourvue sont fixés au niveau des bourses de New-York et de Londres et cela doit changer. A bon entendeur

    • SOUAK Arezki

      15 octobre 2022

      Cet article est bon et demande à être lu par les plus hautes autorités françaises. Les africains honnêtes ne demande que cela : la France coloniale doit quitter l’Afrique, fermer ses bases militaires de même que pour les autres puissances étrangères, et « rendre l’Afrique aux Africains ».

    • jemapelalbert

      16 octobre 2022

      à SOUAK Arezki : Concernant la colonisation en général : cela c’est toujours fait d’une manière ou d’une autre et par tous les peuples y compris les arabo-musulmans me semble-t-il ? C’est pas bien c’est sûre , mais cela se fait toujours. Le retard économique de l’Afrique serait du à la colonisation et nous nous serions enrichi ? 1) Rien ne prouve que les Africains auraient eu un meilleur développement sans les colons en tout cas il est fort probable que si vous étiez originaire des anciennes colonies Françaises vous ne seriez pas ici aujourd’hui en train de discourir dans la langue de Molière. 2) Quand à l’enrichissement des colonisateurs, allez voir dans nos campagnes ou nos banlieues ce qu’il en est, vous pourrez le voir par vous même. A moins que vous ne parliez de nos dirigeants qui se sont autant enrichis que les vôtres me semble-t-il ? Quand aux Pétrole demandez aux USA et à l’OPEP et constatez que nos dirigeant font le paillasson devant un vieux sénile qui commande la plus grande armée du monde et un marchand d’esclave avec une médaille Française accroché sur une nappe de cuisine. les MP qui sont cotées à Londres ou NY ? regardez le cours de notre blé ! ou voyez-vous un pays dominateur ?? Les Français ont toujours donné plus qu’ils ne recevaient, ils ont même donné leurs vies pour que leur colonies se développent. Rendez-vous service et arrêtez votre discours victimaire .

    • breizh

      17 octobre 2022

      La colonisation n’est pas un crime, pas plus que la conquête de l’Afrique du nord par l’Islam au 8ème siècle (qui a détruit toute la chrétienté de cette région).
      Le drame de l’Afrique, c’est la corruption de ses dirigeants.

  • BERNARD MARTOIA

    14 octobre 2022

    bon article comme d’habitude mais il manque la francophonie dans ce recensement des intérêts de la France

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  • Dominique

    13 octobre 2022

    Petite précision : Total Énergies est une société française par la localisation du siège de sa holding. Mais le capital de Total détenu par des Français, institutionnels et particuliers, est seulement de 27 % .

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    • Sitonia

      14 octobre 2022

      Très bonne remarque.

    • breizh

      14 octobre 2022

      on peut ajouter que ses bénéfices ne se font pas en France…

    • Cheunbaba

      14 octobre 2022

      Ah, c’est pour cela que cette entreprise fonctionne si bien ?

    • Dominique

      15 octobre 2022

      Charles Gave pourrait certainement expliquer pourquoi Total est toujours sous drapeau français, alors que des  » instituitonnels  » anglo-saxons détiennent presque 70 % du capital.

      Peut-être parce que la nationalité française de Total permet de travailler avec des pays où Exxon etc. sont interdits.
      Une AG permettrait de débarquer le moment venu les Français du conseil d’administration : avec une telle proportion dans le capital, les maîtres de l’empire sont chez eux. Pour preuve, Total a abandonné tous ses investissements en Russie, portant un tort considérable à l’indépendance énergétique de la France. Pas besoin de faire sauter les installations de Total en Russie, mcKinsey aura transmis l’ordre de tout abandonner.

      En période de paix, j’avais assisté à un scénario semblable avec le groupe Accor. Le CA français fut remplacé par des administrateurs nord-américains. Tous les grands hôtels furent ensuite revendus rapidement à des sociétés financières nord-américaines, les plus-values comptabilisées en  » produits divers  » 😊😊😊 et distribuées en dividendes. Et les hôtels furent ensuite loués à Accor, re-jackpot ! Accor fut lessivé, un coup bien préparé et bien exécuté.

    • Charles Heyd

      15 octobre 2022

      je réponds à #breizh; mais nos enmerdes du moment viennent bien des employés français de Total?

    • Dominique

      16 octobre 2022

      Les DRH de Total n’ont pas vu venir la réclamation des salariés. Pourtant, avec un bénéfice de 15 milliards pour l’exercice 2021 soit un très beau rebond après la perte en 2020, dans le contexte d’inflation., et surtout, la progression de plus de 50 % du salaire du pdg, plus ses importantes attributions gratuites d’actions, il fallait s’attendre à des demandes.
      Les déclarations de PP sur son salaire ont détonné dans le groupe et en dehors du groupes ( les pdg du cac40 sont moins provocateurs ). Il fallait donc s’attendre à des réclamations, d’autant que les adjoints de macron tançaient le patronat pour répondre à l’inflation, et commencer à négocier.
      .
      Pour le reste, Patrick Pouyanne n’est pas à la hauteur de son illustre prédécesseur. Christophe de Marjorie ( dont la rémunération totale ne dépassa pas 3.5. ) n’aurait pas abandonné les trésors de Total en Russie, ni obéi à l’ Élysée pour investir massivement dans les zénergies douces… grosse bêtise. Un grand patron doit résister au pouvoir politique lorsque l’avenir de l’entreprise est en jeu. Et c’est le cas.
      Le temps dira si PP tient la barre, et si les folies gouvernementales ne feront pas de Total un autre Renault, un autre Cogema / EDF.

    • breizh

      17 octobre 2022

      @Charles Heyd : si Total était rationnel, il aurait fait comme Shell : tout fermer en France…

  • Dominique

    13 octobre 2022

    Vous attribuez le déclin des industriels français en Afrique à la  » myopie africaine « , est ce une une nouvelle maladie tropicale ?
    En réalité, les sociétés françaises sont vaincues par des concurrents, à l’étranger comme en France. C’est tout simple et cela peut être analysé.
    Bolloré Logistics est un exemple en Afrique de cette chute nationale. Bolloré fut amené à jeter l’éponge face à ses concurrents et il accepta finalement une offre de la part d’un concurrent ITALO-SUISSE fin 2021, MSC un des premiers armateurs mondiaux.
    .
    Une vérité est qu’il n’y a plus d’industriels français pour investir ni en France ni à l’étranger, et que les survivants comme Bolloré font retraite… Une autre vérité est la suivante :
    L’enquête du Parquet national financier dira ( on peut toujours espérer ) si le Secrétaire général de l’Elysée – qui a des liens familiaux avec des propriétaires de MSC – a été atteint d’une maladie, vraie celle-là : la  » corruption française « . Corruption ou complicité peu importe, ces maladies touchent les agents du Nouvel ordre mondial qui ont été installés à la tête de l’Etat français ( bien malade pour le coup ) afin de participer activement à la grande braderie des richesses encore françaises. Il ne s’agit d’une gangrène généralisée.

    Répondre
    • Dominique

      13 octobre 2022

      Il s’agit d’une …

  • Steve

    13 octobre 2022

    Bonjour M. Noé
    Dans les années 85, mon père prit la direction d’une société de voirie au Cameroun. Pour rencontrer l’attaché commercial français, il devait faire la tournée des boîtes de nuit vers minuit. Pour voir les autres, anglais, espagnols allemands, il allait sur la port de Douala à 6h du matin: ces attachés là relevaient tous les jours les marchandises qui arrivaient et partaient afin d’informer leurs ministères respectifs.
    Lorsque le gouvernement Allemand attribuait une aide au Cameroun, pour un projet de développement, l’aide servait à payer directement les sociétés allemandes qui réalisaient ce projet. Quand le gouvernement camerounais mettait des mois à payer ses factures, il était inutile de chercher de l’aide à l’ambassade de France: la France aidait des états, pas des entreprises.
    Mais dans les réceptions chez le directeur du grand pétrolier français, défilaient les « valises » qui repartaient en France dans les mains des députés, ou autres, de tous les partis français…..
    Les coopérants français envoyés là bas étaient souvent peu formés racistes et méprisants envers les camerounais.
    Au bout de quelques années, mon père, pourtant patriote et peu incliné à gauche , conseilla donc à tous ses interlocuteurs ministériels camerounais qui l’appréciaient, de « virer tout ce petit monde » là s’ils voulaient se développer correctement.
    Mes parents qui ont vécu dans les Emirats, et en Arabie saoudite avant de demeurer plus de dix ans au Cameroun sont revenus en métropole profondément anti-colonialistes – sans se leurrer pour autant sur les pouvoirs locaux- et indignés à tout jamais par la politique africaine de la France.
    Je ne m’étonne donc pas de voir notre pays ainsi rejeté, même si nous avons de très chers amis Occidentaux , dont Européens, qui aident à clouer notre cercueil avec enthousiasme.
    Dans les années 60-70, Peugeot était le roi de l’automobile increvable quasiment dans toute l Afrique. Et grâce à Dangel maîtrisait la technologie nécessaire aux 4 roues motrices. La direction n’a rien compris au phénomène du tout terrain. Toyota aurait eu du mal à prendre le marché face à une entreprise française à la direction compétente et soutenue efficacement par l’Etat. Il n’en fut rien.
    Sic transit gloria Francia.
    Cordialement

    Répondre
    • Cheunbaba

      14 octobre 2022

      Ils voient l’Afrique comme un exutoire de tout ce qu’ils s’interdisent en France et interdisent aux autres. De grands malades.

    • Eysa

      15 octobre 2022

      Ayant vécue sur le continent plus de 16 ans, récemment, cette vue et analyse de Steve est totalement correcte.

    • jemapelalbert

      16 octobre 2022

      Oui en effet de quoi être dégouté mais encore une fois : Rien de Franco français la dedans , l’humanité est comme ça , regardez les autres peuples, anglo saxon, arabo musulmans, US, asiatiques , tous ont des dérives comportementales du moment que leur position leur en donne l’occasion quand d’autres sont vertueux . Il y autant de racistes ou autre dans chacune des civilisations.

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