Voilà un voyage qui a fait peu de bruit alors même qu’il est très important. Le cardinal français Jean-Louis Tauran s’est rendu une semaine en Arabie Saoudite, du 13 au 20 avril, pour rencontrer les dignitaires politiques et religieux du pays ainsi que les communautés chrétiennes qui y sont présentes. Le cardinal Tauran est le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et l’un des plus fins diplomates du Saint-Siège. Son poste n’est pas évident, car lorsque l’on dirige le ministère du dialogue interreligieux on ne peut pas faire autrement que d’enchaîner des banalités et de promouvoir « le dialogue » terme fourre-tout pour désigner généralement une attitude attentiste qui n’aborde pas les problèmes de fond et qui reste en surface des choses. Tel n’est pas le cas du cardinal Tauran qui, avec la prudence diplomatique qui sied lorsque l’on aborde le point délicat du terrorisme en islam, a su déjà dire des choses de façon claire et directe. C’est une visite sans précédent qui s’est déroulée la semaine dernière, durant laquelle le cardinal Tauran a rencontré le roi d’Arabie Saoudite, accompagné du ministre de l’Intérieur, le prince Mohammed ben Nayef ben Abdelaziz Al Saoud, le ministre des Affaires étrangères, Adel ben Ahmed al-Joubeir et le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, le Sheikh Mohammed Abdul Karim Al-Issa.
Lors de sa visite en Arabie Saoudite, il n’a pas dit des choses nouvelles, mais en un lieu nouveau. Il a dit des choses que l’on a déjà dites ailleurs, mais jamais dans la patrie du wahhabisme, et face aux soutiens du terrorisme islamiste et de Daech. C’est en cela que cette visite est mémorable. Lors d’un discours à la Ligue islamique mondiale, le cardinal a ainsi rappelé le véritable sens du martyre : « La religion est ce qu’une personne a de plus cher. C’est pour cela que certains, lorsqu’ils sont amenés à choisir entre conserver la foi ou rester en vie, préfèrent accepter de payer le prix fort : ce sont les martyrs de toutes les religions et de toutes les époques ». Le martyre n’est pas donner la mort, comme le font les suppôts de l’islamisme, mais refuser de renier ce qui nous tient le plus à cœur. C’est une différence fondamentale entre les chrétiens persécutés en Irak et leurs persécuteurs.
Il a aussi vigoureusement attaqué le fondamentalisme : « Il y a des radicalismes dans toutes les religions. Les fondamentalistes et les extrémistes sont sans doute des personnes zélées, mais qui ont malheureusement dévié d’une compréhension solide et sage de la religion. De plus, elles considèrent ceux qui ne partagent pas leur vision comme des mécréants qui doivent se convertir ou être éliminés afin de maintenir la pureté. Ce sont des personnes égarées qui peuvent facilement tomber dans la violence au nom de la religion, y compris dans le terrorisme. Elles sont convaincues, par un lavage de cerveau, qu’elles sont en train de servir Dieu. La vérité c’est qu’elles se font seulement du mal à elles-mêmes, en détruisant les autres et en ruinant l’image de leur religion et de leurs coreligionnaires. C’est pourquoi ils ont besoin de notre prière et de notre aide ».
Une critique en règle qui s’oppose là aussi directement aux discours des djihadistes. Ces propos-là n’ont rien de nouveau, mais prononcés devant les dignitaires de la Ligue islamique mondiale, à Riyad, en terre wahhabite, ils ont une portée très forte.
De même lorsque le cardinal Tauran a abordé la question de la liberté religieuse. Il a rappelé que « la religion peut être proposée, mais jamais imposée, et ensuite acceptée ou refusée ». Ce qui implique donc la possibilité de changer de religion ; chose qui n’est pas acceptée en terre d’islam et qui est punie de mort. Et plus loin : « toutes les religions doivent être traitées de la même manière, sans discrimination, parce que leurs fidèles, tout comme des citoyens qui ne professent aucune religion, doivent être traités de la même manière », rappelant ainsi la nécessité de la pleine citoyenneté pour tous, chose qui n’est pas acceptée dans un certain nombre de pays du Moyen-Orient.
Il a aussi appelé les chefs religieux à combattre le terrorisme : « Les leaders spirituels ont un devoir : celui d’éviter que les religions soient au service d’une idéologie et être capable de reconnaître que certains de nos coreligionnaires, comme les terroristes, ne se comportent pas correctement. Le terrorisme représente une menace constante, c’est pourquoi nous devons être clairs et ne jamais le justifier. Les terrorismes veulent démontrer l’impossibilité du vivre-ensemble. Nous croyons exactement le contraire. Nous devons éviter l’agression et le dénigrement. »
Dire qu’il ne faut jamais justifier le terrorisme en face de personnes qui le financent et le soutiennent est quelque chose de très fort. Comme son appel au dialogue interreligieux : « Tout dialogue interreligieux authentique commence par la proclamation de sa propre foi. Nous ne disons pas que toutes les religions se valent, mais que tous les croyants, ceux qui cherchent Dieu et toutes les personnes de bonne volonté qui n’ont pas d’affiliation religieuse, sont d’égale dignité. Chacun doit être laissé libre d’embrasser la religion qu’il veut ».
Ces propos qui nous sont familiers doivent être replacés dans leur contexte et dans leur lieu. Dire cela en Arabie Saoudite c’est comme lancer un appel à la liberté politique et économique devant les apparatchiks du Kremlin. Cela ne fera pas bouger les lignes dans l’immédiat, mais c’est une brèche et un travail de sape effectué dans le mur des extrémismes. Le cardinal Tauran était accompagné par Monseigneur Khaled Akasheh, chef du département pour l’Islam. C’est un Jordanien francophile, fin connaisseur du Moyen-Orient, dont la tribu à laquelle il appartient a été évangélisée lors du premier siècle. C’est quelqu’un qui connaît très bien le monde musulman et qui sait quelle attitude adopter pour être le plus efficace. Le fait même que le voyage du cardinal Tauran ait été accepté montre que quelque chose est en train de changer en Arabie Saoudite. N’attendons pas de bouleversement. Les messes publiques sont encore interdites et les Philippins qui travaillent sur les chantiers sont très déconsidérés. Il y a quelques lieux où il est possible d’avoir des espaces de liberté religieuse, notamment dans les ambassades occidentales, où des messes sont régulièrement célébrées.
L’essoufflement plutôt que l’affrontement
Face à l’islamisme, le Saint-Siège a opté pour une stratégie similaire à celle qu’il adopta face au communisme : pas d’affrontement direct, pas de déclaration fracassante qui ne servent à rien, mais qui braque la partie adverse et qui pourraient aboutir à des répressions plus fortes sur les chrétiens vivant en terre d’islam. Mais plutôt mettre les musulmans en face de leurs contradictions et les pousser à une impasse doctrinale. Promouvoir la liberté religieuse peut sembler inefficace ; c’est en réalité très subversif. Cela met l’islam en face de ses contradictions. Soit les dignitaires musulmans refusent tout dialogue et tout échange, et dans ce cas ils se montrent officiellement intolérants et fermés, soit ils acceptent ce dialogue, mais ils ne peuvent pas tenir perpétuellement un double discours. Le message de liberté et de tolérance finit par s’infiltrer et surtout il place les dignitaires musulmans en face de leurs contradictions. Ils ne peuvent pas non plus avoir eux aussi ce discours-là et refuser toujours de le mettre en pratique. À terme, la contradiction est trop évidente pour être soutenable. C’est cette partition-là que la diplomatie vaticane est en train de jouer. Elle soutient les musulmans ouverts et avec qui il est possible de discuter. Elle organise des visites dans les lieux officiels de l’islam : ici le cardinal Tauran ; en avril 2017, le voyage du pape au Caire. Il s’agit aussi de montrer que la fermeture est portée par l’autre partie, et donc qu’en cas d’échec et d’affrontement, ce n’est pas le monde chrétien qui en sera responsable.
En discutant avec les différents pays et les différentes autorités religieuses, le Saint-Siège les met en concurrence. Elles se regardent elles-mêmes et se défient les unes des autres. Le Caire, Riyad, Téhéran et Ankara sont en concurrence. En entretenant de bons rapports avec ces différentes villes, le Saint-Siège oblige aussi les autres capitales musulmanes à se positionner. En septembre 2013, le pape s’était opposé à l’intervention militaire en Syrie et il l’avait dit publiquement. Cette fois, il n’a pas pris de position publique, si ce n’est pour prier pour la paix. Pourquoi une telle neutralité ? Peut-être pour ne pas mettre en danger le voyage du cardinal Tauran qui a débuté le jour même des bombardements. Peut-être aussi parce que le Saint-Siège avait reçu des assurances de la part des Occidentaux sur le fait que le bombardement serait très limité. Nous ne sommes-là que dans l’ordre des conjectures.
Les églises orientales, par la voix de leurs différents patriarches, se sont en revanche clairement et ouvertement opposées à ces bombardements et l’on fait savoir. En restant neutre, le Saint-Siège a évité de se mettre en porte-à-faux par rapport à elles, et cela lui permet de conserver sa liberté de parole et d’action pour la suite des événements. Fidèle à son habitude, le Saint-Siège privilégie la diplomatie du long terme et des petits pas aux démonstrations de force spontanée qui, en matière diplomatique, aboutissent souvent à peu de chose.
Auteur: Jean-Baptiste Noé
Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).
Aljosha
29 avril 2018Bonsoir,
J’ai lu avec interet votre livre sur la parenthese liberale sous Louis Philippe, avec un beau plaidoyer en conclusion pour le liberalisme. Cela remet les idees au clair, et on retrouve le style de vos billets hebdomadaires.
Puissent ces idees progresser en terre socialiste … et s’imposer. Une dure lutte est toujours exaltante.
Jean-Baptiste Noé
1 mai 2018Merci ! Ravi que le livre vous ait plu. La lutte est dure, effectivement, pour défendre les libertés, mais ce qui la rend exaltante.
Gilles_HK
28 avril 2018Bon… Il y a encore une ecrasant majorite d’occidentaux qui ne voit pas qu’Islam modere et djihadisme ne sont que les deux facettes d’une meme piece, utiles l’une a l’autre. On est encore tres tres loin de la resolution du probleme.
Qui n’arrivera probablement jamais vu qu’on se rapproche du scenario « soumission » de Houellbecq, ou d’un scenario libanisation/balkanisation de l’Europe a grande echelle, a grande vitesse.
sassy2
27 avril 2018Les frères muslumans, par exemple, se prennent des pains partout sur la planète (nouvelle politique étrangère US avec un virage à 180deg). Leurs financements sont en attrition.
« Les terrorismes veulent démontrer l’impossibilité du vivre-ensemble. Nous croyons exactement le contraire. » :
A mon avis, selon les US, et la Russie, les fondamentalistes musulmans les plus dangereux sont à Paris bruxelles Berlin et au sein de l’actuel Saint Siège (cf DJTrump)
Ockham
27 avril 2018Vous faites bien de relever ce fait que nos médias de la pensée unique passe pratiquement sous silence. Nietzsche disait que les pensées qui gouvernent le monde arrive sur des pieds de colombe. Souhaitons que le Prince Salman puisse continuer ses avancées mais pour cela il a besoin de l’Égypte. Si le général Sissi est conscient qu’il faut changer quelque chose, il sait que les sommités de la mosquée d’el Hazard sont toujours rétives et même butées sur le sujet d’une correction des termes assassins du coran. Il sait aussi que les frères musulmans -aussi intraitables que les salafistes subventionnés par nos prestations sociales et choyés par notre élite -n’ont pas admis l’avancée du président Anouar es-Sadate vers Israël en l’assassinant le 6 octobre 1981. Soyons optimistes. Qui l’était à propos de deux Corées ?
Jean-Baptiste Noé
27 avril 2018Et pour revenir sur le billet de la semaine dernière dans lequel était évoqué le général Haftar celui-ci est bien vivant et en bonne santé.
Il a été soigné pendant quinze jours à Percy.
Les rumeurs colportées étaient fausses. Certains, notamment en Algérie, en ont profité pour tenter de déstabiliser la Libye.
Steve
27 avril 2018Bonsoir
Pour les musulmans, le Coran est incréé, est la parole de Dieu. Les hommes ne peuvent donc pas la modifier. C’est le premier livre écrit en arabe, il n’y a pas de références littéraires antérieures permettant d’asseoir d’autres interprétations du texte. Le texte de référence du Coran, par décision des érudits, est celui d’Othman, le 3ème calife.
Chrétiens et juifs sont libres d’interroger la Bible et les Evangiles comme tout autre texte, les musulmans traditionnels le sont nettement moins.
C’est pourquoi les occidentaux parlent un peu sans savoir quand ils disent qu' »i yaka ôter c’ qui dérange » dans le Coran pour que les vaches soient paisiblement et bien gardées dans le pré carré….
Cordialement
Cordialement.
Denis Monod-Broca
26 avril 2018La grande presse n’a pas (ou si peu…) parlé de ce voyage. Merci donc pour ce billet.
« Il s’agit aussi de montrer que la fermeture est portée par l’autre partie, et donc qu’en cas d’échec et d’affrontement, ce n’est pas le monde chrétien qui en sera responsable. » : non, je ne crois pas que le message de l’Eglise soit dans la dénonciation d’autrui, ni dans la mise en place de pièges.
Les mots essentiels sont là me semble-t-il : « éviter que les religions soient au service d’une idéologie ». A ce sujet je ne saurais trop recommander, encore une fois, la lecture d' »Aveuglements » de JF Colosimo : notre siècle sécularisé ne recule devant rien pour se débarrasser de Dieu et de la (ou des) religion(s) mais c’est pour les remplacer par des idéologies ou des religions civiles encore pires, bien plus absolutistes et radicales que les religions « religieuses » qu’il a bannies. Sur ce terrain-là, qui est celui de l’Eglise, toutes les autorités religieuses, quelles qu’elles soient, peuvent s’entendre.
Charles Heyd
27 avril 2018En effet qu’est-ce qui ressemble plus à une idéologie qu’une « religion », une communauté plutôt, conquérante comme l’islam?
Denis Monod-Broca
27 avril 2018Les religions en tant que telles, avec leurs croyances, leurs mystiques, leurs rituels… sont beaucoup moins radicales, beaucoup moins violentes que les idéologies qui en émanent et qui, s’appuyant sur les États, font des ravages…
Steve
28 avril 2018Bonjour
Vous écrivez: « Les religions en tant que telles, avec leurs croyances, leurs mystiques, leurs rituels… sont beaucoup moins radicales, beaucoup moins violentes que les idéologies qui en émanent et qui, s’appuyant sur les États, font des ravages… »
Jésus est, à mon sens, bien plus radical que la religion qui est née de son enseignement. Je dirais que l’idéologie participe des ombres que nous projetons dans nos cavernes de Platon et que l’état d’entrer en religion « en tant que telle », pour reprendre votre propos, marque la sortie de la dite caverne: s’en libérer est le fondement de tout enseignement religieux, quel qu’en soit la forme, qui dépend des choix de civilisation. Là où cela dérape dangereusement, c’est lorsque la religion se met à décrire les ombres de la caverne en accord, par collusion d’intérêts, avec le pouvoir en place.
La boucle de retro-feed-back dopaminergique utilisée par facebook montre à mon sens que tout pouvoir peut désormais modeler le scénario projeté dans la caverne aux fins d’imposition de la bien-pensance qui lui convient. Ce que l’espèce humaine devrait redouter par dessus tout, c’est l’alliance objective d’un totalitarisme matérialiste , comme le consumérisme marchand, avec un totalitarisme spirituel, quel qu’il soit. Être soumis au marché en son corps et en son esprit à un « Dieu » lui même projeté sur les parois de la caverne, ferait de l’homme un esclave très difficile à affranchir.
Cordialement
hoche38
26 avril 2018Le Seigneur vous entende, Monsieur Noé, mais que penser de l’appel aux évêques de l’église clandestine chinoise à se démettre pour céder la place à des évêques de l’Église patriotique, encadrée par le parti communiste. Ne sommes-nous pas plutôt dans la ligne de l’abandon des chrétiens mexicains d’entre le deux guerres, de celui des catholiques du Zentrum des années trente ou des prêtres porteurs de valises du FLN contre les chrétiens d’Algérie? Un pape, ramenant de Lesbos des musulmans aux conditions de vie difficiles, plutôt que des chrétiens auxquels de bons musulmans coupent la gorge, ne vous donne-t-il pas déjà un élément de réponse?
Jean-Baptiste Noé
27 avril 2018La politique chinoise du Vatican est plutôt dans l’impasse. D’autant que la Chine réprime à tour de bras et efface les libertés religieuses. J’y reviendrai !
sassy2
27 avril 2018la Chine pourrait-elle devenir la plus grande nation chrétienne?
Olivier
26 avril 2018Les musulmans sunnites ont un projet sans doute contestable mais clair : convertir et/ou assujettir les infidèles. Quel est le projet du pape ? On peut présenter le cardinal Tauran comme un fin diplomate mais mis à part prôner la discussion de quel outil dispose-t-il ? Quel est son objectif ? L’église ne semble même plus avoir pour mission de convertir, elle qui n’est désormais qu’une ONG avec un vague message spirituel… Bref c’est mal engagé pour l’église, surtout avec ce pape. De l’autre côté, l’islam a pour lui l’assurance d’une religion qui ne s’embarrasse pas de précautions et qui a pour elle la démographie.
Steve
26 avril 2018Bonjour M. Noé
Vous avez raison de souligner l’importance de ce geste: la maison des Saud a dépendu de son alliance avec les tenants de la lecture abd el Wahhab pour asseoir son pouvoir en Arabie. Que le quasi souverain accepte le discours d’un hiérarque chrétien dans son pays est un changement majeur. Que la diplomatie vaticane ait perçu cette opportunité devrait interroger tout le monde.
Beaucoup ignorent que certaines recherches archéologiques récentes permettent d’ avancer que l’islam et la figure du prophète ont été convoquées bien après les débuts de la conquête arabe afin de maintenir l’empire naissant mais encore peu établi; ainsi, l’islam se révèle être le ciment et l’assise de l’empire, alors que le christianisme s’est associé avec un empire romain déjà fort structuré depuis longtemps, mais en perte de vitesse et de sens.
C’est pourquoi, je crois, que nous ne devons pas méconnaître l’importance de la religion comme ciment de la société et du pouvoir politique pour toute la civilisation dite « musulmane ». La notion de tribu est encore forte génère des forces centrifuges au moins aussi importante que nos « nationalismes » français – (bretons , basques, corses etc…
Il ne faut pas oublier non plus pour l’Islam, c’est le Livre qui est révélation, parole même de Dieu et donc inaltérable, ce qui pose problème pour la lecture, au contraire de la Bible dont nous savons que c’est textuellement une compilation datant du Vème siècle avant notre ère et probablement écrite par Esdras. (Ce qui n’altère nullement la métaphysique que ce texte porte)
Il faut aussi remercier Mgr. Tauran d’avoir bien spécifié que les intégrismes violents ou non sont liés aux structures psychologiques des individus et non aux textes….
Les staliniens qui empêchèrent Rudolf Noureev de s ‘installer en France étaient empreints de la même forme de religiosité que ceux qui veulent appliquer la charia en france….
Les musulmans sont en leurs années 1500 et des. Souvenons nous de ce que faisaient les chrétiens au même âge! Car comme le disait Cioran après d’autres, le fait d’être nés de dispense pas les autres de devoir naître à leur tour.
Cordialement.
Cordialement.
Guy Mailhot
26 avril 2018L’Islam est une religion basé sur la haine et l’intolérance. À leur bases même, les textes du Coran (et de la Sunnah de Muhammed) imposent la souffrances perpétuelle et la conversion forcée. La rendre « Plus humaine » implique sa disparition, tout comme le système communiste qui nie à l’homme le droit de propriété ( et par conséquent le droit à la liberté).
Olivier
26 avril 2018Effectivement, exiger de l’islam qu’il devienne une religion de type « chrétien » relève de la naïveté la plus confondante.
Garofula
26 avril 2018« en cas d’échec et d’affrontement, ce n’est pas le monde chrétien qui en sera responsable »
La partie adverse fait le pari que le monde chrétien refusera toujours l’affrontement et l’histoire l’encourage à jouer cette carte. Par exemple, il aura fallu presque un millénaire de piraterie en Méditerranée pour enfin se décider à réduire les agresseurs, vers 1830. Un millénaire, ça laisse le temps d’imposer la charia partout où nos valeurs dévoyées en compromission la rendent possible.
Pas sûr que les mondes indiens ou chinois feront preuve d’autant de tempérance quand ils dépasseront à leur tour le seuil de la douleur sous le coup des mêmes agressions patentes.
Alors, si l’Eglise est dans son rôle, cela ne doit pas pour autant inspirer les gouvernements qui ont d’autres priorités et justifier de leur part la complaisance coupable qu’on observe actuellement à travers le monde occidental.
Olivier
26 avril 2018Je pense que l’Occident est mort, il est hypnotisé par l’islam comme une souris par le serpent. En revanche, la Chine qui est un empire qui a encore conscience de lui-même devrait être le principal opposant à l’islam à terme car les Chinois, s’ils sont des commerçants, sont aussi très conscients de ce qu’ils sont et sont fiers de leur pays et culture.
jimmie19
26 avril 2018Article intéressant et original!
Mais dans les concurrents en religion vous avez oublié le Qatar avec Doha et ses amis les frères musulmans et Al Qaïda.
D’autre part il est normal que les églises orientales soient opposées à la guerre menée contre Assad puisqu’il est un des rares musulmans à protéger les chrétiens.
Francis
26 avril 2018Avant que ne servent vraiment des initiatives telle que celle du cardinal Tauran, il faut que l’Europe ait repris la main sur la question de la diffusion fulgurante de l’islam sur ce continent sans quoi le danger est une situation lose – lose (face je perds, pile l’autre gagne).
En effet, côté FACE: dans le statu quo (cas le plus probable), l’Europe reste confrontée au terrorisme et à l’islam de plus en plus prégnant. Côté PILE: dans le cas d’une atténuation du radicalisme islamiste, ce qui est à craindre, sont les possibles, les probables élans lyriques, émotionnels, (bien sûrs en réalité politiques) de nos dirigeants européens.
En gros imaginons un Erdogan faisant et tenant quelques menues promesses de démocratisation et voilà à tous les coups nos dirigeants reprendre les négociations pour l’entrée de la Turquie dans l’UE.
En somme prendre l’initiative des négociations en situation de faiblesse, est ce bien la démarche d’un fin diplomate?
calal
26 avril 2018Sacree poudriere au moyent orient en ce moment. Et l’agitation en armenie qui a des frontieres avec les russes,l’iran et la turquie ( et un contentieux historique) prouve que ca continue a bouillir la bas.